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Chapitre 3. Les facteurs de compétitivité régionale

3.3. Les facteurs de production de Kaliningrad

3.3.1. La productivité du travail

Ce sous-chapitre est en grande partie basé sur le travail réalisé par l'Agence Régionale de Développement de Kaliningrad (ARD) et le projet “Support for the Regional Development of Kaliningrad, Russia” (EUROPEAID/114287/C/SV/RU), ou l’auteur de la thèse a participé.

Les indicateurs suivants sont utilisés dans les analyses de la productivité du travail :

• Le paramètre du niveau de productivité de travail (PT) est calculé comme le rapport entre les recettes totales (volume de production) en valeur réelle et le nombre à mi-année d’employés travaillant dans l'entreprise ou l'industrie.

• Le coût unitaire du travail (CUT) est calculé comme le rapport entre les coûts généraux pour la rémunération de travail (directe et indirecte) et le niveau de productivité du travail. Le CUT indique la part des coûts de la rémunération du travail dans le revenu total de l'entreprise.

• Le rapport de du capital/travail (C/T) est calculé comme le rapport de la valeur annuelle moyenne des actifs fixes et le nombre d'ouvriers.

Avant d’aborder la productivité du travail à Kaliningrad, examinons, dans l’ensemble, le développement de ce domaine en Russie. Pour résumer, les années d'après crise ont été marquées par l'amélioration substantielle de la productivité du travail atteignant en moyenne 8% par an. Les performances des différents secteurs ont changé considérablement mais on constate des améliorations pour la plupart d’entre eux. Il y a également eu une tendance vers des améliorations plus grandes dans les secteurs avec une productivité initiale inférieure. Tandis que l’accroissement de la

productivité globale en 1997-2003 était en partie réalisé en réduisant les niveaux globaux d'emploi, un nombre significatif de secteurs a malgré tout augmenté l'emploi.

Dans la plupart des cas, ces augmentations ont eu lieu dans les secteurs dynamiques avec des rendements en forte hausse et une productivité montante.

Les quelques exceptions s'avèrent être des secteurs dans lesquels il reste un contrôle direct significatif de l’Etat ou du moins une interférence étendue de l'Etat. Dans l'ensemble, les secteurs avec les niveaux les plus élevés de productivité sont ceux dans lesquels la Russie a un avantage comparatif et ceux qui contribuent le plus aux exportations russes (par exemple gaz, pétrole, métaux), ou ceux qui approvisionnent le marché intérieur et qui ont reçu un grand degré de FDI en années récentes (par exemple tabac, brasserie).

Pendant que la productivité croissante est un important avantage en lui-même, une évaluation de la compétitivité industrielle doit aussi regarder des indicateurs qui tiennent compte des développements salariaux comme les coûts unitaires du travail. Les CUT dans l’industrie russe, qui ont brusquement chuté après la dévaluation de 1998, étaient, en 2003, d’environ 25% en dessous des niveaux de 1997, malgré le rétablissement des salaires moyens aux niveaux de l’avant crise en 2002. Cette diminution des CUT reflète en partie la croissance générale de la productivité constatée dans presque tous les secteurs industriels. De plus, il y a une tendance à des réductions de main d’œuvre plus larges dans les secteurs qui avaient un coût unitaire du travail plus élevé avant la crise, c’est-à-dire ceux qui étaient a priori moins concurrentiels.

Cependant la compétitivité croissante a été atteinte également par une meilleure différenciation salariale. Alors qu’après la crise, les salaires ont diminué brusquement, ils se sont rétablis par la suite plus lentement dans les secteurs moins concurrentiels.

A la suite de ces deux développements, les CUT diminuent plus dans les secteurs où ils étaient les plus hauts avant la crise, et, dans presque tous les secteurs, les coûts unitaires du travail en 2003 étaient plus bas que ceux de 1997.Les exceptions majeures sont les secteurs de l’électricité, du pétrole et du gaz (OCDE 2004 et Ahrend 2004). Cf.

Tableau 4 « Productivité du travail en Russie, variation annuelle en pourcentage » dans l’Appendice.

La relation entre le niveau des coûts du travail et les résultats comparés aux coûts est cruciale. Les avantages du coût du travail et l’efficience, à côté des facteurs externes, ont joué un rôle important au moment de façonner la spécialisation actuelle de l’économie régionale de Kaliningrad. Dans l’ensemble, les coûts de la main d’œuvre à Kaliningrad sont plus de dix fois inférieurs à ceux des « vieux » pays de l’UE. Ils sont aussi plus bas que dans les pays voisins, notamment 1,5 fois plus bas qu’en Lituanie.

Les chiffres ci-dessous représentent le niveau des coûts du travail dans quatre pays d’Europe de l’Est, la Lituanie et Kaliningrad. La comparaison des données de 2003 pour Kaliningrad et des données de 2002 pour le reste est en fait assez adéquate, étant donné que l’augmentation des coûts du travail en un an peut neutraliser partiellement les distorsions d’un composant inconnu plus élevé dans les salaires de Kaliningrad.

Graphique 3.1. Comparaison des coûts du travail par travailleur dans les pays de l’UE (2002), Lituanie (2002), et dans la région de Kaliningrad (2003). Allemagne = 100%.

Source: EU-Russia Cooperation Program (2004d: 26) basé sur KPMG (Allemagne, France, Italie et Grande-Bretagne), le département lituanien des statistiques (Lituanie), et le Comité d’Etat de la Région de Kaliningrad pour les Statistiques.

Il est clair que les changements dans la production et l’emploi ont pour résultat direct des changements du niveau de productivité. Le paramètre du niveau de productivité du travail (PT) est calculé comme le rapport entre les recettes totales (volume de production) en valeur réelle et le nombre à mi-année d’employés travaillant dans l'entreprise ou l'industrie.

Dans le but de comparer cet indexe aux indices des entreprises d’autres pays, il sera calculé en dollar US. Depuis 1998, la productivité du travail dans le secteur industriel régionale croît à raison d’un taux élevé. Seule une petite fraction de cette importante croissance entre 2001-2003 peut être expliquée par l’appréciation du rouble par rapport au dollar US.

Graphique 3.2. PT, Millier USD /employé

Source: EU-Russia Cooperation Program (2004d: 26). Les calculs sont basés sur les données du Comité d’Etat de la Région de Kaliningrad pour les Statistiques. Note : en 1995-1998 – millier de roubles.

Le niveau de productivité du travail des secteurs les plus industriels dans la région correspond aux indices similaires dans le pays en 2001-2003. Comparée à d’autres régions russes, la région conserve certains avantages de productivité du travail seulement dans deux industries, les produits alimentaires et la pulpe et le papier. D’autre part, la valeur absolue de cet indice est beaucoup plus basse que celle de l’UE-15 (les chiffres utilisés par le projet correspondaient à ceux des six pays fondamentaux de l’Union et étaient plus hauts que les chiffres pour l’UE-15 dans l’ensemble). En même temps, la productivité du travail des entreprises de Kaliningrad est marquée par une croissance rapide. L’indicateur PT pour tout le secteur de la production s’élève à approximativement 40% de la moyenne de l’UE-15.

Tableau 3.9. Productivité du travail, Millier USD par employé. Ensemble du secteur de la

production

Source: Goskomstat pour Kaliningrad et la Russie, le département lituanien des statistiques pour la Lituanie, Base de données du Projet 60-Industry Project par l’Université de Groningen, Pays-Bas, www.ggds.net, pour l’UE et la Pologne. Note : les données pour l’UE-15 sont données dans les prix constants de 1995; “textiles” (ISIC 17) correspond à l’industrie légère et les “produits fabriqués en métal”(ISIC 28) à la ferronnerie.

Comme mentionné ci-dessus, le niveau de salaires dans la plupart des secteurs industriels dans la région de Kaliningrad est beaucoup plus bas que celui des pays voisins. Par exemple, en 2002, selon les données du Comité d’Etat de Statistiques, le salaire moyen mensuel (sans frais supplémentaire) dans l’industrie alimentaire était de 127 USD, dans le secteur de la construction de machines 124 USD, dans l’industrie légère, 97 USD. Au même moment, les salaires en Lituanie étaient de respectivement, 340, 374, 282 USD24. L’utilisation de données obtenues suite à l’enquête de l’Agence Régionale de Développement ne change pas le tableau général. L’on peut supposer que le bas niveau de salaires compense la faible productivité du travail des entreprises de Kaliningrad, soutenant ainsi leur compétitivité. L’indicateur du coût unitaire du travail (CUT) indiquant le rapport entre les coûts du travail et la production de travail est utilisé pour vérifier cette supposition. Le CUT est calculé comme rapport des coûts généraux pour la rémunération du travail (direct et indirect) / niveau de productivité du travail. Le CUT montre la part des coûts de rémunération du travail dans les revenus totaux de l’entreprise. Plus la valeur de cet indice est faible, plus la force de travail est utilisée de manière intensive (et plus efficacement du point de vue de l’employeur). Les résultats

24 Agence de développement lituanienne (www.lda.lt).

des calculs du CUT pour des secteurs industriels de la région de Kaliningrad, de la Russie dans son ensemble, de la Lituanie et des vieux pays de l’UE sont exposés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 3.10. Coût unitaire du travail (CUT) dans différentes industries

Région de Kaliningrad

Industrie du carburant 0,16 0,17

Construction de

Source : EU-Russia Cooperation Program (2004d: 28), données de KRCS, le département lituanien des statistiques, KPMG, et base de données ARD. Note : l’indice « Construction de machines et ferronnerie », basé sur les données de l’ARD, est calculé comme l’indicateur moyen des sous-secteurs «Manufacture de machinerie et équipement», «Manufacture des appareils domestiques», et «métallurgie».

Le tableau montre que le ratio salaires/productivité du travail dans la région de Kaliningrad, en Russie dans son ensemble et en Lituanie est approximativement le même. En même temps, le rapport entre les coûts spécifiques de main-d’œuvre et la productivité du travail dans l’industrie régionale est de 2 à 2,5 fois moins élevé que celui des « vieux » pays de l’UE. Cet aspect détermine la spécialisation actuelle de l’industrie de Kaliningrad et, sous certaines conditions, peut être un des facteurs assurant la compétitivité des produits de Kaliningrad exportés vers les marchés étrangers. Les meilleurs paramètres d’utilisation du travail dans les entreprises à Kaliningrad participant à l’enquête ARD sont présents dans la manufacture à main d’œuvre intensive (fabrication d’appareils domestiques, ferronnerie, industrie de transformation de viande). Une caractéristique généralisée qui permet d’estimer le degré de niveau technique des entreprises de Kaliningrad est le ratio capital/travail (C/T). Le paramètre est calculé comme le rapport entre la valeur annuelle moyenne des actifs immobilisés et le nombre de travailleurs. Le tableau ci-dessous indique les résultats de la comparaison du ratio capital/travail à Kaliningrad et l’UE-15.

Tableau 3.11. Ratio capital/travail dans les entreprises industrielles, millier Manufacture de la machinerie et équipement

Manufacture des appareils domestiques

Source : EU-Russia Cooperation Program (2004d: 29). Les calculs sont basés sur les données d’ARD et KPMG. Note : Les industries similaires choisies dans les pays de l’UE sont les suivantes : manufactures de précision de la fabrication de machinerie et équipement, composants métalliques pour la ferronnerie, usines de transformation pour l’industrie alimentaire dans la région de Kaliningrad.

Le tableau des données témoigne d’une intensité de capital très basse dans les industries régionales principales. Les experts du projet Tacis et de l’Agence Régionale de Développement croient que le faible ratio capital/travail est la raison principale de l’écart significatif de la productivité du travail à Kaliningrad et dans les entreprises d’Europe de l’Est. Malgré que l’enquête ARD implique les entreprises avancées de Kaliningrad qui sont, en règle générale, relativement bien équipées et qui utilisent de l’équipement de pointe, leur niveau technologique est en moyenne 12 fois plus bas que celui de leurs consœurs de l’UE. Le plus petit écart est observé dans l’industrie alimentaire. Cependant, même dans la transformation alimentaire le ratio capital/travail à Kaliningrad est sept fois plus petit que celui de l’UE-15. Le plus gros retard (environ 20 fois) se trouve dans la construction de machines et le moindre dans l’industrie alimentaire. A nouveau, il faut remarquer que l’écart réel va être un peu plus bas vu que les entreprises sont enclines à sous-estimer la valeur des actifs immobilisés. Néanmoins, la rectification possible influence la conclusion sur l’existence d’un écart qualitatif dans les ratios capital/travail.

La comparaison des paramètres capital/travail et l’ULC de Kaliningrad et des entreprises étrangères de la même branche rend possible l’évaluation de la compétitivité des entreprises de Kaliningrad du point de vue de leur utilisation du facteur productivité du travail (cf. le graphique de dispersion dans l'EU-Russia Cooperation Program 2004d : 30). Disposant de certains avantages sur les entreprises étrangères en termes de coût du

travail impliqué (reflété dans l’indicateur ULC), les entreprises de Kaliningrad leur cèdent considérablement dans l’équipement technologique (reflété dans le ratio capital/travail). Par conséquent, les entreprises de Kaliningrad maintiennent une très basse productivité de travail. Un petit niveau d’équipement technologique peut être considéré comme une des raisons de la non compétitivité des entreprises de Kaliningrad comparé avec ses concurrents de l’est. Parmi les compagnies de Kaliningrad qui ont pris part à l’enquête, la meilleure combinaison du ratio capital/travail et le coût spécifique du travail est une caractéristique des entreprises de l’industrie alimentaire et de la métallurgie de même que de la manufacture de machineries et d'équipement.

Les experts du projet Tacis et le RDA fournissent un chiffre (2004d : 30) qui dépeint la relation du coût de travail unitaire et la rentabilité du capital à Kaliningrad et dans les états fondamentaux de l’UE. Tandis que les industries basées à Kaliningrad sont toutes situées dans le coin inférieur gauche (bas CUT, bas ratio C/T), les industries comparables basées dans l’UE sont situées dans le bon coin supérieur du diagramme (haut CUT, haut C/T). Les différences dans le ratio C/T expliquent une partie des différences dans le rendement par ouvrier.

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