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3 Modes de participation des descendants des immigrés

3.1 Diversité des modes de participation des descendants des immigrés

3.1.1 Approches théoriques

Suite à leurs travaux portant sur les secondes générations5 aux USA, Portes et ses associés ont développé l’approche de l’assimilation segmentée, segmented assimilation. Cette approche souligne

1 Cf. Lloyd, W. Warner et Leo Srole, The social systems of American ethnic groups, Yale University Press, New Haven, 1945.

2 Cf. Richard Alba et Victor Nee, Remaking the American mainstream. Assimilation and contemporary immigration, Harvard University Press, Cambridge et Londres, 2003.

3 Cf. Alejandro Portes, To assimilate or not… and to what maintream ? Commentaires sur le livre de Richard Alba et Victor Nee, Remaking the American mainstream, delivrés à la conférence de l’Association Américaine de Sociologie, Philadelphie, 14 Août 2005.

4 Cf. Dominique Schnapper, La France de l’intégration, op. cit., p. 98, en italique dans l’original.

5 Il s’agit ici des enfants des migrants de la vague migratoire qui débute à partir des années 60, dont les pays d’origine sont les pays d’Amérique Latine et d’Asie.

notamment la possibilité de trajectoires multiples et formule l’hypothèse selon laquelle l’assimilation n’est pas, dans certains cas, souhaitable mais qu’elle peut être problématique (downward assimilation).1 Le concept de « modes d’incorporation » est l’outil théorique utilisé par Portes et Zhou pour développer une typologie des ressources et de la vulnérabilité, deux dimensions affectant selon eux le processus d’intégration et son résultat.2 La théorie de l’assimilation segmentée distingue trois modes d’incorporation des descendants des immigrés à la société américaine :

 Selon le premier mode d’incorporation, les descendants des immigrés s’intègrent à la classe moyenne et connaissent un certain bien-être économique qui s’accompagne d’une adoption des valeurs et de la culture du pays dans lequel ils évoluent (acculturation).

 Le deuxième mode d’incorporation (downward assimilation) est marqué par une expérience permanente de la pauvreté et une intégration à l’ « underclass ».3 Ce mode d’incorporation indique notamment que l’assimilation culturelle peut avoir lieu sans que l’assimilation structurelle soit réussie. Dans ce cas, les descendants des immigrés assimilent la culture des jeunes des classes défavorisées, ce qui peut s’avérer néfaste pour leur socialisation.

 Le troisième mode d’incorporation se caractérise par une intégration économique rapide accompagnée néanmoins d’une persistance des valeurs communautaires. La « réussite » économique ne va pas forcément de pair avec un abandon des valeurs culturelles et des liens communautaires. Il est même possible que ce maintien des solidarités favorise l’inclusion économique car les solidarités communautaires sont précisément source de capital social.

1 Cf. Alejandro Portes et Min Zhou, « The new second generation… », op. cit. et Alejandro Portes et Rubén G. Rumbaut, Legacies :The story of the immigrant second generation. University of California Press, Berkeley, 2001.

2 Cf. Alejandro Portes et Min Zhou, « The new second generation… », op. cit.

3 Le concept de l’underclass, qui a connu une grande popularité aux Etats-Unis, a été introduit par Myrdal en 1963 (cf. Gunnar Myrdal, Challenge to affluence, Random House, New York, 1963).

Mais pour Myrdal, ce concept sert uniquement à décrire la structure sociale et n’implique pas une caractéristique comportementale. C’est précisément cette caractéristique et son association au concept de race qui a été importée plus tard en Angleterre par Charles Murray (cf. Charles Murray, Losing ground. American social policy 1950-1980, Basic Books, New York, 1984). Murray part du principe que l’Etat-providence et l’ensemble des bénéfices sociaux dont les individus bénéficient suscitent un comportement de laisser-aller. Alors que, pour Murray, les avantages sociaux dont bénéficient les familles monoparentales ont encouragé le déclin de la famille au sens traditionnel du terme, Wilson voit dans la montée du chômage chez les Black-Americans la cause de la montée des familles nucléaires(cf. William J. Wilson, The truly disadvantaged : The inner city, the underclass, and public policy, University of Chicago Press, Chicago, 1987). L’underclass n’est donc pas selon Murray un degré de pauvreté mais un type de pauvreté caractérisé par des attitudes déviantes à l’égard de la famille, du travail et de la criminalité. C’est en réalité l’approche

structurelle de Myrdal, reprise ensuite par Wilson, qui est au cœur de la théorie de l’assimilation segmentée puisqu’elle qu’elle insiste sur les mutations économiques en tant que variables explicatives de l’exclusion et de ce que l’on peut appeler la nouvelle question sociale. Le concept de l’underclass dans l’optique de Wilson décrit la « black poverty » et a une connotation raciale puisqu’il regroupe deux dimensions sur lesquelles les individus ont des caractéristiques

communes : une position similaire sur le marché du travail et une identité « ethnique » commune.

Cette vision segmentée de l’assimilation souligne la diversité des modes de participation et montre que l’assimilation au « mainstream » n’est pas la seule forme possible d’assimilation. L’exemple américain, en particulier celui des Chinois à New York, indique que la persistance de solidarités communautaires et l’appartenance à la classe moyenne ne sont pas incompatibles. La présence d’une communauté forte et structurée est donc une dimension importante, et le repli sur cette dernière peut, dans certains cas et selon son degré d’organisation et de cohésion interne, apporter des avantages. C’est lorsque les solidarités offertes à l’origine par l’Etat-providence sont en panne que les individus cherchent appui au sein de leur communauté d’origine. Néanmoins, les individus n’ont pas tous des possibilités de repli au sein de communautés et ces dernières n’offrent pas toutes stabilité et protection. En réalité, le repli communautaire commence à poser problème lorsqu’il résulte de facteurs sociaux comme la pauvreté, le chômage et la discrimination.

Dans un article récent, Waldinger et ses collègues1 formulent une autre hypothèse relative à l’assimilation des secondes générations. L’approche de l’assimilation segmentée décrite précédemment prédit, pour une partie des descendants des immigrés mexicains, une assimilation vers le bas, notamment au sein de l’« underclass », concept qui implique un détachement complet du monde du travail. En partant de l’observation empirique que la pauvreté qui touche les Latinos aux Etats-Unis est en réalité plus liée au problème des travailleurs pauvres au sein de cette population qu’au chômage,2 les auteurs formulent l’hypothèse d’une incorporation des descendants des immigrés mexicains au sein de la classe des travailleurs précaires3 (working class) avec une persistance des inégalités par rapport aux natifs américains.4 Les résultats empiriques présentés dans cet article indiquent que les descendants des immigrés mexicains sont attachés autant que leurs parents au monde du travail, mais qu’ils ont tendance à être concentrés dans les emplois les moins prestigieux et les moins bien payés sur le marché du travail. Cette nouvelle perspective formulée par Waldinger et ses collègues complète en quelque sorte l’approche de l’assimilation segmentée en tenant compte des inégalités dans le domaine de l’emploi. L’hypothèse de l’incorporation à une « classe des travailleurs précaires » rappelle d’une part les théories abordées dans le chapitre précédent de l’éclatement du marché du travail, split labour market,et du marché du travail dual, dual labour market qui insistent toutes deux sur l’existence d’un marché primaire, caractérisé par des emplois protégés et bien payés, et d’un marché secondaire, caractérisé par des emplois mal payés ouvrant peu la voie à la mobilité professionnelle.

1 Cf. Roger Waldinger, Nelson Lim et David Cort, « Bad jobs, good jobs, no jobs ? The employment experience of the Mexican American second generation », Journal of ethnic and migration studies 33(1), 2007, p. 1-35.

2 Ibid., p. 5.

3 Roger Waldinger et ses co-auteurs emploient le terme de « working-class » traduit ici par « classe des travailleurs précaires » étant donné qu’il ne s’agit pas de la classe ouvrière mais bien plus d’une classe caractérisée par une forte instabilité et une faible qualité de l’emploi.

4 Ibid., p. 7.

Une autre approche souligne l’influence de la diversité des situations sociales mais aussi familiales dans lesquelles les descendants des immigrés évoluent sur les modes d’intégration. Pour décrire et expliquer les parcours des enfants des immigrés, il faut revenir à l’histoire de leurs parents et aux ressources familiales dont ils disposent. C’est dans cette optique que Nee et Sanders développent le modèle des formes de capital.1 Les auteurs partent du capital possédé par la famille pour démontrer que ce ne sont pas uniquement les ressources « ethniques » et les institutions qui permettent d’expliquer cette diversité. Selon ce modèle, le capital social, le capital humain-culturel2 et le capital économique et leurs différentes combinaisons donnent lieu à des modes d’incorporation variés. La famille est appréhendée comme une institution centrale servant de base à la confiance et à l’action collective. En utilisant des données biographiques, Nee et Sanders analysent les transitions professionnelles des immigrés et montrent, par exemple, que plus la quantité de capital social possédée par les immigrés est élevée, plus leur probabilité de se retrouver dans l’entreprenariat est grande. On retrouve ici le cas notamment des Asiatiques aux Etats-Unis qui, par le maintien des solidarités communautaires, connaissent une mobilité sociale vers les classes moyennes et investissent considérablement dans l’éducation de leurs enfants.

Dans le modèle de Nee et Sanders, on reconnaît le modèle développé par Bourdieu3 des trois formes de capital (économique, culturel et social) qui déterminent la place des individus dans l’espace social. Mais on peut reprocher à l’approche des premiers de ne pas prendre en compte une autre forme de capital qui est importante dans l’analyse de l’intégration des descendants des immigrés à la société nationale : le capital symbolique. En effet, le capital que les enfants d’immigrés possèdent, quelle que soit sa forme, est souvent dévalué sous l’effet du capital symbolique. Bourdieu définit le capital symbolique comme

« n'importe quelle espèce de capital (économique, culturel, scolaire ou social) lorsqu'elle est perçue selon des catégories de perception, des principes de vision et de division, des systèmes de classement, des schèmes classificatoires, des schèmes cognitifs, qui sont, au moins pour une part, le produit de l'incorporation des structures objectives du champ considéré, c’est-à-dire de la structure de la distribution du capital dans le champ considéré. »4

D’une part, le capital possédé par les descendants des immigrés est considéré par le groupe majoritaire comme étant de moindre valeur et, d’autre part, les descendants des immigrés

1 Cf. Victor Nee et Jimy N. Sanders, « Understanding the diversity of immigrant incorporation : a forms-of-capital model », Ethnic and Racial Studies 24(3), 2001, p. 386-411.

2 Nee et Sanders parlent de capital humain-culturel afin de mettre l’accent sur la composante culturelle des compétences humaines, en partie attribuée à la socialisation. Ils pourraient cependant parler tout simplement du capital culturel dans le sens de Bourdieu (cf. Pierre Bourdieu,

« Ökonomisches Kapital, kulturelles Kapital, soziales Kapital » Reinhard. Kreckel (Hrsg.), Soziale Ungleichheiten, Soziale Welt, Sonderheft 2, 1987, p. 183-198) puisque celui ci peut être à l’état incorporé (dispositions), à l’état objectivé (possession de biens culturels) et à l’état

institutionnalisé (sous forme de diplômes).

3 Cf. Pierre Bourdieu, « Ökonomisches Kapital, kulturelles Kapital, soziales Kapital », Op. Cit.

4 Cf. Pierre Bourdieu, Raisons pratiques. Editions du Seuil, Paris, 1994, p. 161.

contribuent eux-mêmes, parce qu’ils ont incorporé les « structures objectives» et les schèmes de perception en vigueur, à maintenir le pouvoir symbolique en place. Ils ont par conséquent tendance à dévaluer certains de leurs atouts puisqu’ils affichent une « complicité aveugle » dans la soumission à l’ordre établi. Cette complicité peut se traduire, par exemple, par un refus de choisir certains cursus scolaires, de s’engager dans des voies professionnelles plus prometteuses puisqu’ils les considèrent comme n’étant pas faites pour eux, ou encore d’accepter d’être relégués à certaines positions sociales infériorisantes. Les trajectoires des jeunes issus de familles immigrées sont donc a priori marquées par cette dévaluation du capital qu’ils possèdent.

Ainsi, au capital dont disposent les enfants d’immigrés, sous ses trois formes, vient se superposer le capital symbolique qui, lorsqu’il est négatif, entraîne une dévaluation des autres espèces de capital. Cette dévaluation est étroitement liée aux stratégies d’inclusion et d’exclusion symbolique à l’œuvre dans la société. Comme le soulignent Eder et al.1, l’exclusion qui s’opère par un mécanisme symbolique de démarcation entre les groupes est un facteur indépendant au sein de la structure sociale. Il existe une logique de désavantage qui est le fruit de l’exclusion symbolique et vient renforcer l’exclusion sociale.2 Alors que le capital symbolique et le pouvoir qui lui est associé jouent un rôle prépondérant dans les relations interethniques et dans la façon dont les agents se perçoivent et perçoivent le monde social, cette forme de capital n’est que peu prise en compte dans les approches théoriques de l’intégration des descendants des immigrés. Ce manque est certainement lié au fait qu’il est particulièrement difficile, au moyen de données empiriques, d’évaluer le degré de capital symbolique. Il faut tout de même le prendre en considération dans les analyses sur les descendants des immigrés puisque c’est précisément ce capital symbolique négatif qui renforce leur vulnérabilité et provoque une dévaluation de leurs ressources.

Le concept de « capital spécifique à un lieu », location specific capital3 renvoie au degré de

« transférabilité » du capital culturel ou social des immigrés. Ici, les relations entretenues avec les personnes issues du même groupe culturel, « ethnique » ou religieux n’ont pas la même « valeur » que les relations entretenues avec des individus faisant partie du groupe majoritaire. Ces schèmes de classement, que les chercheurs ont eux aussi incorporés, déterminent donc la façon dont les individus perçoivent le monde. Le jugement porté sur le bilinguisme est ici un exemple. Il peut

1 Cf. Klaus Eder et al., op. cit.

2 Pour les auteurs, les médias constituent un canal de transmission de ce pouvoir symbolique et de schèmes de perception qui, ensuite, font partie intégrante de la culture objectivée. Ibid., p. 32).

3 Cf. Julie Da Vanzo, « Repeat migration information costs and location specific capital », Population and environment 4(1), 1981, p. 45-73. En effet, les qualifications que les immigrés ont acquises à l’étranger ont en général moins de valeur sur le marché du travail que les titres et diplômes délivrés dans le « pays d’accueil », même s’il faut relativiser cette affirmation puisque le pays d’origine dans lequel les qualifications ont été acquises est également important. Il y a donc tout un système de reconnaissance des diplômes acquis à l’étranger qui, dans beaucoup de cas, entraîne une dévaluation du diplôme d’origine, voire son inutilité la plus totale. Ce problème de dévaluation du capital culturel ne se pose pas dans les mêmes termes pour les descendants des immigrés puisque la plupart ont acquis leurs diplômes dans le pays d’immigration de leurs parents.

être jugé positivement lorsqu’il est pratiqué par les immigrés européens alors qu’il tend à être perçu de manière négative lorsqu’il est pratiqué par les immigrés provenant de pays plus lointains.

Dans ce cas-là, il est considéré comme n’apportant aucun avantage puisqu’il n’est pas « utile » au sens économique du terme au sein de la société d’accueil. Pour Krüger-Potratz1, alors que diversité linguistique européenne est considérée comme allant de soi, celle qui est engendrée par l’immigration et l’installation des populations immigrées est considérée comme « perturbatrice ».

En effet, elle rappelle non seulement le caractère permanent de l’immigration mais elle remet aussi en question le principe du monolinguisme qui est un critère central de l’unité étatique et de l’identité nationale. Ceci montre à quel point il est important de garder en mémoire le fonctionnement de ces principes de perception du monde social et de classement dans l’analyse des ressources possédées par les individus issus de l’immigration. Les concepts de capital social et de capital symbolique sont étroitement liés et ceci est d’autant plus évident lorsqu’ils sont définis dans le contexte de l’immigration. En raison de leur position de minorité au sein de la « société d’accueil », les actes et les ressources des personnes immigrées ou issues de l’immigration sont dévalués par le groupe majoritaire. Dans ces jugements se cachent des principes de classement qui se répercutent ensuite sur la façon dont est jugé ce que font les individus de telle ou telle origine et, en fin de compte, ce qu’ils sont.2

Outre les facteurs familiaux et individuels, le contexte dans lequel les immigrés s’intègrent à leur arrivée dans le pays d’accueil est décisif. Les modes d’incorporation des immigrés et de leurs enfants sont le produit d’un complexe formé par (1) les relations entre le pays d’origine et le pays d’immigration, (2) l’état de l’économie dans le pays d’immigration et (3) la structure de la communauté co-ethnique.3 Il est d’ailleurs possible, au niveau de ces trois facteurs, de mettre à jour des différences entre la France et l’Allemagne. Tout d’abord, l’immigration en France porte l’empreinte de la colonisation. La colonisation fait partie de ce que l’on pourrait appeler la mémoire collective et on peut observer à quel point l’histoire coloniale est ancrée dans les consciences et vient influencer à la fois les représentations et le regard que les individus ont sur l’Autre. La source de la relation entre l’Allemagne et les pays de recrutement de la main d’œuvre étrangère repose sur une nécessité économique et les relations entre les groupes autochtones et

1 Cf. Marianne Krüger-Potratz, « Ethnische und soziale Vielfalt gestalten : Interkulturelle Konzepte in der Schule », WISO Diskurs, Friedrich-Ebert-Stiftung, Bonn, 2007, p. 25-32.

2 Les nouvelles politiques d’immigration pratiquées par la France et l’Allemagne ont en commun qu’elles font ouvertement le tri entre les immigrés utiles pour l’état et son économie et ceux qui ne le sont pas. Dans la première catégorie, on retrouve les immigrés qualifiés que ces pays essaient d’attirer parce que leur économie en a besoin, et dans la seconde, on retrouve les immigrés demandeurs d’asile et les immigrés provenant, la plupart du temps, des pays en voie de développement. La propagation des classements entre les bons et les mauvais immigrés par le discours politique influence non seulement les perceptions des individus et leurs attitudes face à l’immigration mais aussi leur perception des immigrés déjà installés depuis des décennies dans le pays.

3 Cf. Alejandro Portes et Min Zhou, « The new second generation… », op. cit.

immigrés ne sont pas marquées par ce rapport de soumission qui naît de la relation entre colonisateur et colonisé. Les tensions entre les communautés n’ont donc pas le même caractère et ne sont pas marquées par l’histoire avec la même intensité. En ce qui concerne l’état de l’économie, je montrerai dans un chapitre ultérieur que l’Allemagne et la France font face aujourd’hui à des problèmes similaires mais que les jeunes en France sont confrontés à de plus grandes difficultés. Enfin, l’Allemagne, par le rejet du phénomène migratoire et donc par le refus de donner aux immigrés des droits politiques, a vu émerger des associations de représentation et de participation des immigrés, en particulier d’origine turque. Ces associations ont un poids politique et défendent aujourd’hui les intérêts des membres de leur communauté.1

Les différentes approches théoriques présentées dans ce chapitre insistent sur la diversité des parcours d’intégration des immigrés et sur les facteurs pouvant l’expliquer. Même si elles ne mettent pas l’accent sur les mêmes dimensions, elles mettent toutes en exergue l’importance du capital culturel, de la communauté (capital social) et du contexte politique et économique dans lequel les descendants des immigrés évoluent. L’approche de l’assimilation segmentée est en particulier intéressante puisqu’elle insiste à la fois sur les facteurs individuels, contextuels et structurels, et sur leur interaction.

Comme cela a été indiqué plus haut, certains sociologues, comme Gans2, ont montré la nécessité

Comme cela a été indiqué plus haut, certains sociologues, comme Gans2, ont montré la nécessité