Extension Gemüsebau
Info Cultures maraîchères 07/2017
26 avril 2017 Prochaine édition : jeudi 04.05.2017
Le souchet comestible a germé plus tôt, comme toutes les cultures
Alerte ! Comme chaque année, soyez attentifs lors des contrôles au champ ! Vous éviterez bien des dommages en repérant cette adventice redoutable suffisamment tôt.
Il est important de sensibiliser les employés travaillant quotidiennement dans les cultures. Une présentation illustrée de Cyperus esculentus les aidera à reconnaître très tôt cette adventice problématique. La lutte pourra ainsi être engagée rapidement. Vous trouverez une notice illustrée aidant à la détermination sous le lien suivant :
https://www.agroscope.admin.ch/agroscop e/fr/home/themes/production-
vegetale/cultures-maraicheres/les-laiches- ou-carex/publikationen.html.
Si la lutte contre le souchet comestible est trop tardive, le risque de dissémination de bulbilles vers d’autres parcelles par l’intermédiaire des outils de travail du sol est très élevé. Prenez donc les devants avant que vos précieuses surfaces de cultures soient colonisées par Cyperus
esculentus et qu’elles ne soient plus exploitables sans restriction pour des cultures maraîchères.
Photo 1 : Germination de Cyperus esculentus sur des buttes de pommes de terre hâtives (photo : R. Total, Agroscope).
Les adventices thermophiles germent aussi plus rapidement dans les cultures couvertes.
Bulletin PV Cultures maraîchères
Photo 2 : Dégâts de gel sur salade iceberg : formation remar- quable de glace le long des tissus conducteurs (photo : C.
Sauer, Agroscope).
Photo 3 : Le vol principal de la première génération de Conta- rinia nasturtii a débuté en Suisse alémanique et en Romandie (photo : C. Sauer, Agroscope).
Photo 4 : Les premières colonies du puceron noir de la fève (Aphis fabae) sont visibles ces jours sur les haricots (photo : R. Total, Agroscope).
Photo 5 : Attention ! Les pucerons de la pomme de terre (Macrosiphum e., Aulacorthum s.) colonisent les légumes fruits (photo : C. Sauer, Agroscope).
Table des matières
Le souchet comestible a germé plus tôt, comme toutes les cultures 1 Bulletin PV Cultures maraîchères 1 De la bâche cellulosique (paillage papier) au robot : perspectives d’avenir pour la lutte contre les adventices 3
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2 Extension Gemüsebau | 07/2017 | 26 avril 2017 Photo 6 : Filet de protection pour la lutte contre la mouche de la carotte (Psila rosae) (photo : C.
Sauer, Agroscope). BIO: Dans les régions menacées, il convient de protéger les cultures sensibles avec des filets dès que l'on a retiré les voiles.
Situation actuelle concernant la mouche du chou et la mouche de la carotte
Mouche du chou (Delia radicum) : Dès que les températures commenceront à remonter après le refroidissement temporaire, la phase principale de ponte de la première génération de la mouche du chou débutera dans les zones précoces à mi-précoces où le risque est avéré, selon le modèle prédictif SWAT www.jki.bund.de.
Les jeunes plantes de Brassicaceae doivent être encore protégées par un traitement au spinosad (Audienz). Sitôt que l’on ôtera les voiles en plein champ, on protégera les cultures sensibles par un traitement ou par la pose d’un filet de protection des cultures. On trouvera un résumé de la situation en matière d’autorisations de substances et produits pour la lutte contre la mouche du chou en page 3 de l’Info maraîchère 04/2017 du 4 avril 2017.
Mouche de la carotte (Psila rosae) : Le vol principal de la première génération de la mouche de la carotte a débuté en Suisse alémanique. Ce vol est encore exceptionnellement dense dans une partie des champs surveillés. Si l’on ôte les voiles au cours de la prochaine période chaude et que les captures dans les pièges se maintiennent au-dessus du seuil de tolérance de 1 mouche par semaine et par piège, il est recommandé de procéder à un traitement contre la mouche de la carotte.
La substance active lambda-cyalothrine (divers produits, délai d’attente : 2 semaines) est encore autorisée pour la lutte contre la mouche de la carotte dans les cultures de céleri-branche et de fenouil. Les substances bifenthrine (Capito Multi Insektizid, Talstar SC), cyperméthrine (Cypermethrin, Cypermethrin S, Cypermethrine Médol), alpha-cyperméthrine (Fastac Perlen), zéta- cyperméthrine (ArboRondo ZC 1000, Fury 10 EW) et deltaméthrine (Aligator, Decis, Decis Protech) sont de plus autorisées pour le céleri-pomme, la carotte, le panais et le persil à racine avec un délai d’attente de 4 semaines. Prenez garde aux charges.
Le risque d’attaque de mildiou sur oignons augmente
Lors du contrôle au champ opéré lundi, on a observé pour la première fois cette saison, une attaque de mildiou sur oignons hivernés. En une semaine, le champignon s’est rapidement propagé dans la partie ombragée du champ. Il est recommandé de contrôler régulièrement les cultures !
Dès que la formation de nouvelles feuilles s’accélère dans les cultures d’oignons, il convient de protéger systématiquement les plantes contre le mildiou au moyen de traitements fongicides ciblés. En complément aux substances actives exclusivement protectrices (p. ex. fluazinam, divers produits; délai d’attente 1 semaine ; chlorothalonil, mancozèbe et manèbe, divers produits; délai d’attente 3 semaines), on utilise d’entrée, dans les cultures d’oignons très vigoureuses, des fongicides combinés ayant des composants d’action respectivement protective et curative (p. ex. Curzate M WG, Mancozèbe Combi, Mancozèbe- Cymox, , Mancozèbe-Cymox WG, Remiltine S pépite et Ridomil Gold; délai d’attente 3 semaines). Le produit monocomposant Cymoxanil WG est mélangé en cuve avec mancozèbe, délai d‘attente 3 semaines. Les substances actives systémiques des fongicides combinés Cymoxanil et Metalaxyl-M peuvent également, suite au traitement fongicide, protéger les surfaces foliaires nouvellement formées et agir contre les infections récentes (action curative). Il convient toutefois de respecter strictement le nombre maximal de traitements avec une famille de substances, afin d’éviter le développement de résistances.
Photo 7 : Dépérissement des extrémités de feuilles dans une culture d’oignons hivernés suite à une attaque de mildiou (Peronospora destructor) (photo : C.
Sauer, Agroscope).
Toutes les données sont fournies sans garantie. Pour l’utilisation de produits phytosanitaires, respecter les consignes d’application, les charges et les délais d’attente. De nombreuses indications et charges sont révisées dans le cadre du réexamen des produits phytosanitaires autorisés. Il est recommandé de consulter DATAphyto ou la banque de données de l’OFAG avant toute utilisation. Pour consulter les résultats du réexamen ciblé, voir :
https://www.blw.admin.ch/blw/fr/home/nachhaltige-produktion/pflanzenschutz/pflanzenschutzmittel/zugelassene-pflanzenschutzmittel.html
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De la bâche cellulosique (paillage papier) au robot :
perspectives d’avenir pour la lutte contre les adventices
Impressions de l’atelier de l’European Weed Research Society EWRS (Société européenne de malherbologie) à Nyon
Du 5 au 7 avril s’est déroulé à Nyon l’atelier de l’EWRS consacré au thème “Moyens physiques et culturaux de contrôle des adventices en tant que modérateurs des interactions entre cultures et adventices” („physical and cultural weed control tools as moderators of crop weed interactions“). L’atelier était dirigé par deux groupes de travail de l’EWRS, celui consacré aux moyens physiques et de techniques culturales utilisés pour la lutte contre les adventices, et celui consacré aux interactions entre cultures et adventices. Sur place, l’atelier était organisé par Judith Wirth (Agroscope). 35 personnes en provenance de 15 pays y ont participé. De nombreux thèmes ont été abordés.
Lutte contre Cyperus rotundus au moyen de paillage papier
Ana Isabel Marí León a présenté les travaux de son groupe de recherche concernant le souchet officinal (Cyperus rotundus), proche parent du souchet comestible (C. esculentus). En Espagne, certaines espèces de légumes, par exemple la tomate ou le poivron, sont cultivées en plein air sur des bâches de polyéthylène. Si la culture se fait sur des terrains infestés de Cyperus rotundus, les pousses de celui-ci perforent les bâches et prolifèrent en occasionnant d’importants dégâts.
Toutes les autres adventices sont encore empêchées de pousser par le paillage PE, ce qui favorise encore davantage le développement du souchet officinal (absence de concurrence).
Figure 1 : Essai de culture de poivrons sur paillages plastiques et paillage papier en Espagne (photo : A.I. Marí León, Universidad de Zaragoza, Espagne).
Le groupe de recherche espagnol avait émis l’hypothèse qu’un paillage papier serait mieux à même d’empêcher l’émergence du souchet officinal que ne le fait le paillage plastique. D’autre part, il s’agissait d’étudier les avantages pratiques des papiers de paillage biologiquement dégradables et des bâches plastiques biologiquement dégradables, ces deux types de bâches présentant des avantages environnementaux en comparaison avec les bâches PE d’usage courant. Les essais ont consisté à comparer des cultures de poivrons menées en plein champ sur différentes bâches plastiques biodégradables ou cellulosiques biodégradables (figure 1). En particulier, on a
déterminé les rendements et l’effet sur Cyperus rotundus. La variante témoin avait un paillage PE ordinaire. Les essais menés sur deux ans ont révélé une bonne efficacité contre Cyperus rotundus avec une bâche de papier de paillage Mimgreen®, disponible dans le commerce. Les rendements obtenus ont été comparables à ceux du témoin ou plus élevés.
Dans la deuxième année d’expérimentation, les résultats ont été dans l’ensemble très variables, à cause des forts vents et des températures élevées qui ont causé des déchirures dans la couverture de certaines variantes. En général, les parties enterrées des papiers de paillage se sont dégradées plus rapidement que celles des feuilles de paillage plastique biodégradables. Un léger buttage dans la quinzaine de jours suivant la pose des bâches suffit normalement à éviter que le vent les soulève. Les essais menés durant plusieurs années avec des cultures de tomates ont bien montré que ces problèmes ne se présentent pas très fréquemment. En ce moment, le problème principal réside dans les coûts élevés : le papier de paillage coûte à peu près quatre fois le prix d’une feuille de PE. La culture sur paillage papier est pourtant une technique prometteuse dans la lutte contre le souchet officinal sur les terrains infestés en Espagne (Marí León et al, 2017).
Application d’herbicides au moyen du robot d’Ecorobotix Une visite de l’entreprise Ecorobotix a été organisée dans le cadre de l’atelier. Le robot spécialisé de cette entreprise est un appareil léger et autonome, mû par l’énergie fournie que lui fournissent des panneaux photovoltaïques (figure 2).
Figure 2 : L’énergie nécessaire au robot Ecorobotix est fournie par des panneaux solaires (photo : M. Keller, Agroscope).
Il est équipé d’une caméra qui fait office de capteur RGB (rouge-vert-bleu). Comparé à d’autres systèmes, celui-ci scrute chaque centimètre carré du champ et traite précisément chaque adventice. Celles-ci sont reconnues avec certitude dès qu’elles ont atteint approximativement le stade de deux feuilles. L’herbicide est alors appliqué avec précision au moyen d’une buse à jet conique. Le robot peut emporter deux conteneurs de 20 l de bouillie chacun. Son utilisation nécessite un terrain relativement plat et un sol bien préparé, c’est-à-dire sans irrégularités prononcées ou grosses mottes perturbant son déplacement. Le logiciel d’identification des adventices est
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« entraîné » spécialement pour chaque culture. Cette année, des exemplaires de ce robot seront mis à l’œuvre dans des exploitations pilotes de culture de betteraves sucrières, de colza et de cultures herbagères. Selon Steve Tanner, l’un des cofondateurs d’Ecorobotix, les cultures de betteraves sucrières nécessiteront encore deux applications au moyen d’un appareil de traitement ordinaire puis quatre passages avec le robot afin d’obtenir une maîtrise suffisante des adventices. De plus, on réalisera en 2017 les premières prises de vues « d’entraînement » en cultures d’oignons, afin de développer pour le robot un algorithme de reconnaissance adapté à cette culture. Il est prévu une première utilisation du robot en cultures d’oignons l’année prochaine, à titre expérimental. Ce serait sûrement intéressant pour l’application de produits de contact tels le bromoxynil ou le pyridate. On trouvera davantage d’informations concernant le robot herbicide sur le site web de l’entreprise :
(https://www.ecorobotix.com/de/).
Nos communications sur la lutte contre le souchet comestible au moyen d’un traitement à la vapeur ou en mettant à l’œuvre des « cochons de plein champ » ont rencontré beaucoup d’intérêt. Il est apparu rapidement que d’autres pays en Europe ont encore et toujours, ou de nouveau, ou de plus en plus de problèmes avec le souchet comestible et qu’ils sont à la recherche d’alternatives aux méthodes de lutte actuellement disponibles.
En plus des communications, l’atelier a fourni l’occasion de présentations consacrées à la lutte mécanique contre les adventices dans les cultures de céréales, ou à la culture d’épinard indien sur paillage au Nigéria. Les résumés des présentations et communications sont consultables en anglais sur www.ewrs.org.
Source :
Marí León A., Pardo G., Aibar J., Cirujeda A., 2017. Effect of biodegradable mulches on pepper production and purple nutsedge control (Cyperus rotundus L.). Joint workshop of the EWRS working groups: Physical and cultural weed control and Crop-weed interactions. Physical and cultural weed control tools as moderators of crop weed interactions, 2-5 April 2017, Nyon Switzerland, p. 3.
Martina Keller, Agroscope martina.keller@agroscope.admin.ch
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Contributions: Daniel Bachmann, Strickhof, Winterthur (ZH) Joel Brülhart, Lutz Collet, Grangeneuve, Posieux (FR) Eva Körbitz, Landwirtsch. Zentrum SG, Salez (SG) Fiona Cimei, Martin Keller, Inforama/Beratungsring, Ins (BE) Margareta Scheidiger, Arenenberg, Salenstein (TG) Suzanne Schnieper, Liebegg, Gränichen (AG) Martina Keller, Reto Neuweiler, René Total & Ute Vogler, Agroscope
Éditeur: Agroscope
Rédaction : Cornelia Sauer, Matthias Lutz, Serge Fischer, Lucia Albertoni, Mauro Jermini (Agroscope) und Martin Koller (FiBL) Coopération: Kant. Fachstellen und Forschungsinstitut für biologischen
Landbau (FiBL) Adaptation
française: Serge Fischer, Christian Linder (Agroscope) Copyright: Agroscope, Schloss 1, Case postale, 8820 Wädenswil
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