Extension Gemüsebau
Info Cultures maraîchères 26/2017
13 septembre 2017 Prochaine édition le 20.09.2017
Pucerons sur apiacées
En ce moment, on peut observer diverses espèces de pucerons dans la zone du collet ou sur les racines de persil, et aussi de carottes.
En annexe au présent bulletin, une fiche technique (en allemand), élaborée par Timea Szikora et Ute Vogler, présente des informations sur la biologie et la phénologie du puceron des racines de la carotte (Pemphigus phenax) et du puceron de l’aubépine (Dysaphis crataegi), ainsi que sur les dégâts qu’ils occasionnent.
Photo 1 : Puceron de l’aubépine et du persil (Dysaphis apiifolia petroselini) à la base d’une feuille de persil (photo : R. Total, Agroscope). Plusieurs pucerons apparte- nant au genre Disaphis attaquent les Apiacées, et forment un complexe d’espè- ces quasi indifférenciables au niveau morphologique.
Bulletin PV Cultures maraîchères
Photo 2 : En plus de coloniser leur feuillage, le mildiou (Peronospora parasitica) s’attaque maintenant aussi aux bulbes des radis (photo : R. Total, Agroscope).
Photo 3 : Jeune chenille de la noctuelle de la tomate ou armigère (Helicoverpa armi- gera) sur salade (photo du 11.09.2017 par R. Total, Agroscope).
Photo 4 : En ce moment, on voit apparaître sur fenouil des taches foliaires causées par Ramularia et/ou Alternaria, souvent en attaques con- jointes avec Cercospora (photo : R. Total, Agroscope).
Photo 5 : Le vol de la teigne de la tomate (Tuta absoluta) se poursuit en plein champ en Suisse alémanique. Avec des captures de 18-35 papillons par piège et par semaine à l’extérieur, il a nettement augmenté dans les cantons d’AG et ZH (photo : R. Eder, Agroscope).
Table des matières
Pucerons sur apiacées 1
Bulletin PV Cultures maraîchères 1 Maturation accélérée des tomates sous serre grâce à l’éthylène 4
La maladie des taches noires du chou prend de l’ampleur sur les inflorescences des brocolis
Les zones brunies visibles sur les inflorescences de brocoli peuvent être causées entre autres par le mildiou ou par des champignons du genre Alternaria, tels les agents de la maladie des taches noires du chou (A. brassicae, A. brassicicola).
Le brocoli illustré sur la photo 6 présentait une attaque de pathogènes du genre Alternaria sur ses inflorescences. Ces attaques d’Alternaria sur les têtes des brocolis sont particulièrement favorisées par de fortes variations de température.
Dans les cultures de choux de Bruxelles et de choux-fleurs de plein champ, les produits autorisés contre la maladie des taches noires sont : trifloxistrobine (Flint, Tega, délai d’attente 1 semaine) ; tebuconazole + fluopyram (Moon Experience ; délai d’attente 2 semaines) ou iprodione (divers produits ; délai d’attente 3 semaines), cuivre (divers produits ; délai d’attente 3 semaines) ou tebuconazole + trifloxistrobine (Nativo ; délai d’attente 3 semaines).
Contre les maladies les taches foliaires on utilisera azoxistrobine (Amistar, Hortosan, Ortiva) ou difenoconazole (divers produits) avec un délai d’attente de 2 semaines dans les cultures de chou de Bruxelles et de choux-fleurs.
On peut encore utiliser contre la maladie des taches noires dans les cultures de choux-fleurs la préparation combinée propamocarb-hydrochlorid + fenamidon (Arkaban, Consento¸ délai d’attente 2 semaines).
Dans les cultures de choux-fleur et de choux de Bruxelles, on peut aussi intervenir contre la maladie des taches noires du chou avec une préparation combinée de Chlorothalonil + Azoxystrobine (Ortiva Opti, délai d’attente 3 semaines).
Photo 6 : Taches foncées sur l’inflo- rescence d’un brocoli, causé par une attaque d’Alternaria brassicae et/ou d’A.
brassicicola (photo : C. Sauer, Agroscope).
Le 5e vol de la cécidomyie du chou est en cours
Les effectifs des captures de cécidomyies du chou (Contarinia nasturtii) sont en augmentation dans la plupart des pièges placés dans les zones de Suisse alémanique où les attaques sont habituelles et le 5ème vol de ce ravageur se poursuit. Dans les régions menacées, le danger d’attaques massives augmente encore sur les cultures sensibles, notamment en régions de culture de colza.
Contre la cécidomyie du chou on utilisera un des pyréthrinoïdes autorisés (divers produits et substances actives, délai d’attente 2 semaines). Il est recommandé de procéder à un traitement sur les lignes à 500 l/ha, en veillant à bien mouiller le cœur des plantes. Respectez également les autres charges légales ! On peut aussi utiliser les substances actives spinosad (Audienz, délai d’attente 1 semaine) et spirotétramate (Movento SC, délai d’attente 2 semaines).
BiO : Les filets de protection doivent rester occlusifs sur les cultures dans les régions où les attaques sont habituelles.
Photo 7 : Ne pas négliger l’hygiène au champ et la lutte contre les adventices ! Cette plante de cresson (Rorippa) a été attaquée par des cécidomyies (probab- lement des Contarinia) (photo : R. Total, Agroscope).
Augmentation des attaques de mildiou sur les salades
Il est recommandé de contrôler les cultures ! Dans les cultures en phase de croissance, il est recommandé d'utiliser un fongicide combiné tel Ridomil Gold (qui comprend la substance active mancozèbe et le composant systémique metalalxyl-M), autorisé sur salades (Asteraceae) avec un délai d'attente de 3 semaines. Sont également autorisées avec un délai d'attente de 3 semaines les préparations combinées contenant la substance active systémique phosethyle d'aluminium, qui renforce les défenses des plantes, ainsi que la substance active translaminaire fenamidon (Verita), ou la substance active systémique propamocarbe (Previcur Energy). Sont autorisés pour un traitement fongicide supplémentaire de couverture contre le mildiou sur salades lato sensu (Asteraceae), les fongicides combinés basés sur les substances propamocarbe et fenamidon (Arkaban et Consento, les deux ayant un délai d'attente de 2 semaines), ainsi que le produit à un seul composant Revus (substance active mandipropamid), avec un délai d'attente d'une semaine.
Attention : lors du choix du produit, il faut bien veiller au fait que certains fongicides sont autorisés exclusivement sur laitue(s) pommée(s), mais pas sur d'autres types de salades (cf. «Astéracées»).
Photo 8 : Plages chlorotiques anguleuses causées par le mildiou (Bremia lactucae) à la face supérieure d’une feuille de salade (photo : C. Sauer, Agroscope).
Le 3ème vol de la mouche de la carotte n’est plus actif que sur une partie des sites contrôlés
Dans la plupart des champs sous surveillance, le 3ème vol de la mouche de la carotte est désormais très faible, mais dans une partie des sites surveillés, le nombre de captures dans les pièges a tout de même dépassé le seuil de tolérance d’une mouche par piège et par semaine.
Lorsque la récolte est prévue dans les 4 semaines qui suivent le dépassement du seuil, il est inutile de traiter. En effet, les dégâts ne sont occasionnés par le troisième et dernier stade larvaire de la mouche de la carotte, qui ne creuse ses galeries dans la racine principale qu’un mois après le vol principal.
La substance active lambda-cyhalothrine (divers produits, délai d’attente : 2 semaines) est encore autorisée pour la lutte contre la mouche de la carotte dans les cultures de céleri-branche et de fenouil. Les substances bifenthrine (Capito Multi Insektizid, Talstar SC), cyperméthrine (Cyperméthrines, Cyperméthrine S, Cyperméthrines Médoc), alpha-cyperméthrine (Fausta Perlen), zéta- cyperméthrine (ArboRondo ZC 1000, Fury 10 EW) et deltaméthrine (Aligator, Decis, Decis Protech) sont de plus autorisées pour le céleri-pomme, la carotte, le panais et le persil à racine avec un délai d’attente de 4 semaines. Prenez garde aux charges.
BiO : Dans les régions menacées, il convient de protéger les cultures sensibles au moyen de filets anti-insectes. Et ce, de manière à ce que la couverture de protection soit en place, et de manière totale, dès 16h00, l’adulte du ravageur pénétrant dans les champs surtout en fin de journée.
Photo 9 : Galeries creusées par les larves de la mouche de la carotte (Psila rosae) sur des carottes (photo : C. Sauer, Agroscope).
Toutes les données sont fournies sans garantie. Pour l’utilisation de produits phytosanitaires, respecter les consignes d’application, les charges et les délais d’attente. De nombreuses indications et charges sont révisées dans le cadre du réexamen des produits phytosanitaires autorisés. Il est recommandé de consulter DATAphyto ou la banque de données de l’OFAG avant toute utilisation. Pour consulter les résultats du réexamen ciblé, voir :
https://www.blw.admin.ch/blw/fr/home/nachhaltige-produktion/pflanzenschutz/pflanzenschutzmittel/zugelassene- pflanzenschutzmittel.html
Maturation accélérée des tomates sous serre grâce à l’éthylène
En juillet 2014, l'application de produits phytosanitaires contenant de l’éthéphon pour l'accélération et la synchronisation de la maturation des tomates a été interdite, sans délai. Cela était la suite directe d’un dépassement des résidus dans les tomates Suisse l’année précédente : en effet, en 2013, selon une étude menée par le laboratoire cantonal de Zurich, trois quarts des échantillons de tomates suisses en production conventionnelle contenaient des résidus d’Ethephon. Et un quart des tomates suisses provenant de la production conventionnelle se situait au-dessus de la valeur de tolérance1.
Simultanément à cette interdiction, une autorisation temporaire pour l’injection d’éthylène en serre a été accordée pour différentes spécialités commerciales, dans le but d’accélérer et synchroniser la maturation des tomates. Ces autorisations temporaires ont été renouvelées en 2015 et 2016. En 2017, le produit Banarg 4% de la maison Pangas a été homologué à la dose de 3 à 5 ppm.
L’application est faite après l’écimage des plantes (octobre/novembre), et pendant 5 à 7 nuits consécutives. Actuellement, c’est le seul produit à base d’éthylène autorisé pour l'accélération et la synchronisation des fruits tomates en serre. Comme il existe maintenant une autorisation pour cette indication, aucune autorisation exceptionnelle2 ne sera plus accordée.
1 Jahresbericht Kantonales Labor Zürich 2013
2 Décision de portée générale concernant l’homologation d’un produit phytosanitaire dans des cas particuliers
Figure 1: Suivi de la maturation des tomates au cours de l’injection d‘éthylène (photos: C. Gilli, Agroscope).
Essais d’utilisation d’éthylène menés à Agroscope Ces dernières années, Agroscope a réalisé divers essais, en collaboration avec Carbagas et PanGas, afin d’évaluer l’effet d’une injection d’éthylène dans la serre, dans différentes conditions, sur la maturation et la qualité des tomates. En effet, la tomate fait partie des fruits climactériques. Sa maturation peut donc être accélérée par l’application d’éthylène à des niveaux de l’ordre du ppm (fig. 1). Mais l’éthylène intervient également dans d’autres processus comme l’abscission (chute des feuilles et des fruits) et la sénescence (vieillissement). Il est donc important d’ajuster la dose pour trouver un équilibre entre l’effet sur la maturation des fruits et le risque de vieillissement accéléré de la culture. Pur, ce gaz est inflammable, c’est pourquoi un mélange gazeux contenant 4%
d’éthylène et 96% d’azote est utilisé pour la maturation des tomates.
En 2012 et 2013, l'éthylène a été injecté via le système de distribution du CO2, pendant 10 nuits à une dose de 10 ppm.
A cette dose, une sénescence rapide des feuilles a été observée. Les rendements, dans la serre avec injection d’éthylène, ont augmenté de 7‘500 kg/ha par rapport à la serre témoin (non traitée). La qualité des tomates à la récolte (acidité, fermeté et substances solubles totales) n’a été que
Figure 2: Culture de tomate après traitement à l‘éthylene (7 nuits à 4 ppm) (photo : C. Gilli, Agroscope).
9.11. 14.11. 19.11. 22.11.
A cette dose, le mûrissement pour des grandes surfaces serait donc probablement trop rapide, car lors toute la production mûrit rapidement (surplus temporaire) .
Dans un autre essai mené en octobre 2014 sur tomate cherry, l’éthylène a été injecté, via le système de distribution du CO2, à 4 ppm pendant 7 nuits (fig. 2, à la page 4). La première injection a eu lieu dans la nuit du 8 au 9 octobre en culture de tomate sur substrat. La récolte a eu lieu le 15 octobre. Les rendements sont significativement plus élevés dans la serre avec injection d’éthylène. La qualité analytique des tomates à la récolte (acidité, fermeté et substances solubles totales) n’a pas été influencée par l’apport d’éthylène.
Conclusions
Avec une dose de 3 à 5 ppm pendant 5 à 7 nuits consécutives, le mûrissement des tomates s’effectue rapidement après le début de l’injection. Lors de l’utilisation du Banarg 4%, les dosages et les exigences mentionnées dans l'autorisation (http://www.psm.admin.ch/psm/produkte/index.html?lang=fr&i tem=1657), ainsi que les recommandations de l'entreprise doivent être respectées.
Pour en savoir plus
Gilli C., Camps C., Bucher M. et Stalder J., 2015. Beschleu- nigte Reifung der Gewächshaustomaten dank Ethy-len. Der Gemüsebau\Le Maraîcher 6, 23.
Gilli C., Camps C. et Stalder J., 2014. Mûrissement des to- mates en fin de culture : l’éthylène à la rescousse ! Revue suisse Vitic., Arboric., Hortic. 46 (3), 154-158.
Céline Gilli, Cédric Camps (Agroscope), Marcel Bucher (Pan Gas AG) und Jürg Stalder(Carbagas)
céline.gilli@agroscope.admin.ch
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Contributions: Daniel Bachmann, Christof Gubler, Strickhof, Winterthur (ZH) Lutz Collet, Grangeneuve, Posieux (FR)
Fiona Cimei, Martin Keller, Beratungsring, Ins (BE)
Eva Körbitz, Daniela Marschall, Landwirtsch. Zentrum, Salez (SG) Martin Koller, FiBL, Frick (AG)
Margareta Scheidiger, Marco Probst, Arenenberg, Salenstein (TG) Suzanne Schnieper, Christian Wohler, Liebegg, Gränichen (AG) Céline Gilli, Martina Keller, Matthias Lutz & René Total, Agroscope Éditeur: Agroscope
Rédaction : Cornelia Sauer, Matthias Lutz, Serge Fischer, Lucia Albertoni, Mauro Jermini (Agroscope) und Martin Koller (FiBL) Coopération: Kant. Fachstellen und Forschungsinstitut für biologischen
Landbau (FiBL) Adaptation
française: Serge Fischer, Christian Linder (Agroscope) Copyright: Agroscope, Schloss 1, Case postale, 8820 Wädenswil
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