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Meier, F., Engesser, R., Forster, B., Jansen, E., & Odermatt, O. (1994). Protection des forêts - Vue d'ensemble 1993. Bulletin SPOI: Vol. Avril.

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Aktie "Meier, F., Engesser, R., Forster, B., Jansen, E., & Odermatt, O. (1994). Protection des forêts - Vue d'ensemble 1993. Bulletin SPOI: Vol. Avril."

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Eidgenôssische Forschungsanstalt für Wald, Schnee und Landschaft

Institut lédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage

lsti tuto federale di ricerca per la 1oresta. la neve e il paesaggio

BULLETIN SPOI

Swiss Federal lnstitute for Forest, Snow and

Landscape Research

Protection des forêts - Vue d'ensemble 1993

par Franz Meier, Roland Engesser, Beat Forster, Erwin Jansen, Oswald Odermatt

Avril 1994

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BULLETIN SPOI Avril 1994

Protection des forêts - Vue d'e nsemble 1993

par Franz Meier, Roland Engesser, Beat Forster, Erwin Jansen, Oswald Odermatt Traduction Monique Dousse

Table des matières

1 Résumé

-2 Conditions météorologiques

3 Faune sauvage

3.1 Les dégâts du gibie r en forêt

3.2 Pourquoi le gibier endommage-Hl nos forêts?

3.3 Prévention des dégâts

4 Petits mammifères

5 Insectes

5.1 Le typographe (lps typographus)

5.2 Chenilles de papillons phytophages

5.3 Teigne minière de l'arolle

5.4 Le hanneton commun et le hanneton solsticial 6 Maladies bactériennes

_ 6.1 Le feu bactérien

7 Maladies cryptogamiques

7.1 Maladies des aiguilles

7.2 Maladies des pousses et dégâts aux écorces

8 Dégâts abiotiques

9 Organismes annoncés et leur importance pour la protection des forêts

Der phylosanlllre Beobach1ungs- und Me Ide•

dlenst PBMD 1st aine Gruppe der Eldg. For·

schungsanstalt lür Wald, Schnee und Land·

schaft, WSL, Blrmensdorf.

Ais Anlauf• und Beratungsstelle !Or Forstschutz·

fragen informlert der PBMD Ober Auftreten, Ver- breltung und Bedeutung aktueller Forstschutz- probleme in der Schwelz.

Der PBMD steht mit den kantonalen Forstschutz·

beauftragten in direktem Kontakt, um anstehen- de Probleme gemelnsam zu IOsen.

ln der Regel slammen die Beobachtungen und Meldungen an den PBMD von den kantonalen Forstdlensten.

Le Service phytosanitaire d'observation et d'ln·

formation SPOI est un groupe appartenant à l'lnslltut fédéral de recherches sur la foret, la neige et le paysage, FNP, à Blrmensdorf.

En tant que service de consultation et de cana- lisation des questions de protection des forêts.

le SPDI informe et conseille lorsque des problè- mes surgissent dans ce domaine.

Le SPOI reste en contact direct avec les délé·

gués cantonaux à la protection des forêts afin de résoudre en commun les problèmes qui se posent. Les observations et informations trans- mises au SPOI proviennent habituellement des services toreS1iers cantonaux.

FDK: 453: 443.3: 422.2 : (494): (047.1)

Il Servlzio Fllosanltarlo dl Osservazlone e d'lnformaztone SFOI è un gruppo dell' lstlluto laderale dl rlcerca perla foresta, la neve e Il paesagglo, FNP, Blrmensdorf.

ln qualità di ufficio di segnalazione e di consu- lenza per le questioni sanltarie del bosco. lo SFOI informa sulla presenza, la distribuzione e I' importanza dei problemi fitosanitari attuali a livello Svizzero.

Lo SFOl lavora in diretto contatto con i rispettivi responsabili cantonal! delle questioni litosani- tarie, alla comune ricerca dl soluzioni ai vari probleml. Le segnalazioni e le osservazioni co- municate allo SFDI provengono, di regola. pro- prio dai servizl lorestaii cantonali.

2 2 4 4 7 7 9 9 9 13 14 14 14 14 14 15 15 17 18

8903 Birmensdorf Telefon 01 • 739 2111 Telefax 01 • 739 2215

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1 Résumé

Bien que les précipitations enregistrées en Suisse pendant l'été 1993 dépassent largement les moyennes pluriannuelles, l'ampleur des dégâts dus aux-scolytes n'a pas diminué. Le volume de chablis d'épicéas qu'il a fallu ex- ploiter dans notre pays durant le semestre d'été se monte à 395'000 mètres cubes, un chif- fre encore jamais atteint depuis le début du siècle. Ce record est imputable à l'impact des typographes dont l'essaimage fut favorisé par un printemps chaud et sec. En outre, le man- que de précipitations qui a marqué les pé- riodes de végétation entre 1989 et 1992 se tra- duit aujourd'hui par des dépérissements lo- caux de chênes et de hêtres, auxquels s'ajou- tent parfois les effets secondaires de champi- gnons corticaux. En ce qui concerne le relevé des dommages causés par la faune sauvage, certains cantons ont adopté des méthodes d'inventaires plus objectives que par le passé.

Ils ont également tenu compte des résultats dans leur planification en matière de chasse.

Fig. 1: Forêt de protection au-dessus Schwan- den. Une attaque de bostryches montre la qua- lité de la stabilité des forêts mixtes par rapport à celle des peuplements purs et équiennes.

Mais la présence du gibier ongulé ne devrait pas empêcher le rajeunissement des sapins et des divers feuillus.

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2 Conditions météorologiques

Le début de l'année a été très froid. Le 3 jan- vier, on enregistre au Nord des Alpes les tem- pératures moyennes journalières les plus bas- ses depuis six ans. Le thermomètre remonte brusquement le 6 janvier et le temps doux se maintient jusqu'à l'arrivée d'un air polaire, la dernière semaine de janvier. Février et mars restent sous l'influence anticyclonique que seules quelques infiltrations d'air froid modi- fient de temps en temps.

Cette longue période de réchauffement se tra- duit par les forts excédents thermiques de jan- vier. Au Nord des Alpes, les températures moyennes mensuelles dépassent de 4 à 5 de- grés les normes pluriannuelles. Cet excédent est de 1 à 2 degrés au Sud des Alpes. Janvier 1993 figure parmi les cinq plus chauds du siècle. En février, les moyennes de la plaine ne s'écartent guère des normes; celles de la mon- tagne inscrivent un excédent de 1 à 2,5 degrés dans les zones situées au-dessus des fréquents brouillards élevés. Mars présente de faibles excédents thermiques dans la plupart des ré- gions de notre pays. Il faut dire que cette quasi normalité n'est pas due à la régularité des températures car mars se caractérise par de forts écarts qui finissent par se compenser.

Le premier trimestre 1993 enregistre d'énormes déficits pluviométriques dans toute la Suisse, ou presque. On le remarque surtout au sud du pays, comme dans les cantons de Genève, Valais, Tessin ou au Sud des Grisons et en Haute Engadine, des régions dont les moyennes mensuelles sont parfois infér-ieures à 10% par rapport à la norme.

Avril et mai se caractérisent par une première quinzaine au temps instable et gris suivie d'une longue période de soleil et de chaleur.

Durant cette dernière séquence, seule une forte baisse des températures se produit en mai, le jour de !'Ascension.

Les excédents thermiques de ces deux mois sont parfois considérables dans tout notre pays. Ils atteignent en moyenne 2 à 3 degrés au nord des Alpes et un peu moins au sud des Alpes qui enregistre des excédents de 0,5 à 1,5 degré.

Le printemps compte de nombreuses chutes de grêle ainsi qu'un nombre remarquable de jours d'orages (15 en avril, 23 en mai). Les quantités de précipitations varient considéra- blement d'un endroit à l'autre. Dans de larges régions de notre pays, elles s'écartent des nor- mes pluriannuelles dans une marge de 50 à plus 1()() pour cent en avril et de 70 à 100 pour cent en mai. Dans certaines régions, ces chif- fres dépassent largement la norme. Ceci s'ex- plique par les fortes précipitations de la pre-

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mière décade d'avril et surtout par les abon- dantes pluies orageuses de mai.

La chaleur, le soleil et le temps sec de ce printemps est un nouveau cadeau pour les scolytes qui trouvent ainsi des conditions d'essaimage idéales. En basse altitude, les ty- pographes prennent leur premier envol durant la deuxième quinzaine d'avril déjà. (Birmens- dorf ZH 550 m d'altitude entre le 15 et le 22 avril; Waltensbourg GR à 800 m le 19 avril).

Dans les régions plus élevées, ils se manifes- tent vers la mi-mai (Waltensbourg GR 1400 m, le 10 mai).

Sous l'effet d'un régime de basse pression, le temps de juin et juillet sera instable et ponc- tué de fortes fluctuations des températures. Les périodes fraîches et humides alternent avec des séquences de soleil favorisé par des passages anticycloniques.

Après ces deux mois nettement trop chauds, juin inscrit à nouveau un excédent thermique allant jusqu'à 2 degrés tandis que les tempéra- tures moyennes de juillet restent dans les nor- mes pluriannuelles.

Les quantités de précipitations de juillet va- rient d'une région à l'autre. Elles oscillent entre 80 et 150 pour cent par rapport à la norme.

Après les violents orages répétés de juillet, l'est du pays marque un record pluviométrique (180 à 240 pour cent des moyennes plurian- nuelles). Diverses stations enregistrent des quantités encore jamais atteintes depuis 1864, année des premières séries de mesures plu- viométriques. Ces taux diminuent en suivant une échelle spatiale est-ouest: en Haute Enga- dine, au sud du Tessin et dans la majorité de la Suisse romande, ils se rapprochent de la norme dans une marge allant de 70 à 100 pour cent.

Les deux premières décades d'août voient s'installer le plein été qui ne sera interrompu que par quelques perturbations. Puis la der- nière semaine de ce mois et la première de sep- tembre seront d'une fraîcheur automnale pro- voquée par une masse d'air polaire.

Malgré ce rafraîchissement en fin du mois, août est nettement trop chaud puisqu'il inscrit des excédents thermiques allant de 1,5 degré en Suisse allemande à 2,5 degrés au sud du Tessin.

Les différences obtenues dans les valeurs plu- viométriques sont dictées par les orages. A l'exception du Tessin et de la plaine du Ma- gadino (20 à 50 pour cent de la normale), la Suisse enregistre en août des quantités de pluie oscillant entre 50 et 150 pour cent par

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rapport à la norme.

L'été 1993 est marqué par de violents orages qui se répètent à une fréquence excep- tionnelle. Ils s'accompagnent souvent de fortes chutes de grêle et de vents tempétueux. D'où les nombreux dégâts causés aux cultures et aux biens matériels, qui coûteront des millions, comme ce fut le cas dans la région de Zurich le 5 juin.

Dès la mi-septembre, un fort courant du sud- ouest se transforme en foehn sur le versant nord des Alpes. Il entraîne aussi d'abondantes pluies de barrage au sud de cette chaîne. La dernière semaine de septembre, une masse d'air polaire arrivant de l'ouest fait tomber le foehn qui reprendra le dessus durant la pre- mière quinzaine d'octobre tant au sud et qu'au sud-ouest de la Suisse. Au Sud des Alpes, cette influence se traduit également par d'abondan- tes pluies de barrage.

Les extrêmes précipitations de septembre et d'octobre font grimper les taux de pluviosité dans les vallées méridionales des Alpes. Ils dépassent la normale dans une marge située entre 300 et plus de 550 pour cent. Les Cento- valli et la vallée de l'Onsemone comptent plus de 500 mm de pluie en 3 jours (22 -24 septem- bre 1993). Ces pluies de barrage auront de lourdes conséquences. Le 24 septembre 1993, glissements de terrain, déferlements de boue et inondations ravagent la région de Brigue VS, où les dégâts sont d'une extrême gravité. Les inondations n'épargnent pas non plus le Tessin (Lac Majeur).

Dans de larges régions de notre pays, les tem- pératures mensuelles moyennes de septembre et d'octobre ne s'écartent que peu de la norme.

En septembre, seules les régions élevées inscrivent un léger déficit thermique. En octo- bre, les régions à foehn situées à l'est du ver- sant nord des Alpes marquent un léger excé- dent thermique.

La dernière période de 1993 se caractérise par de forts écarts de températures, comme ce fut le cas durant toute l'année. Après un début de novembre doux, la deuxième quinzaine de ce mois subit l'influence d'un courant continental.

Durant cette période extrêmement froide, les températures re tent au-de ous de _zéro dan presque tout le nord-est du Plateau. Zurich vit le mois de novembre le plus froid depuis plus 70 ans. En revanche, le mois de décembre compte parmi l'un des trois plus chaud du siècle. Au nord-est de la Sui se, les e cédents thermiques dépassent les 4 degrés. Le pointes de températures de décembre ont due à l'ar-

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rivée d'un air maritime doux entraîné par de constants vents d'ouest souvent tempétueux.

Une nouvelle fois en décembre, les tempêtes de vents d'ouest balaient notre pays en causant de nombreux dégâts isolés dans les forêts suisses. (Source: ISM 1993).

3 Faune sauvage

Au terme d'une enquête réalisée auprès de quelques forestiers, zoologistes de la faune sauvage et préposés des Services de la chasse, le SPOI constate qu'il est nécessaire de mettre en lumière les points suivants: vulgarisation de l'ordonnance sur les forêts, pratiques de subventionnement en faveur de la prévention des dégâts causés par le gibier; standardisation des méthodes de relevé de ces dommages; cal- cul du prix des abroutissement et du total de la facture incombant chaque année aux proprié- taires forestiers et au public.

La vulgarisation de l'ordonnance sur les forêts et les questions de subventionnement relèvent de la compétence de la Direction fédérale des

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forêts. Pour notre part, nous désirons utiliser ce rapport pour résumer les dégâts provoqués par le gibier en 1993; nous y présenterons aussi les méthodes appliquées pour les recenser et les mesures prises pour les prévenir.

Au bilan de 1993 s'inscrivent plusieurs inven- taires des dégâts dus au gibier (inventaires fondés sur l'échantillonnage ou l'évaluation vi- suelle). Citons aussi une étude sur la limitation de l'espace vital accordé à la faune sauvage et l'établissement de plans de chasse adaptés aux besoins de la forêt.

3.1 Les dégâts du gibier en forêt

Résultats des inventaires par échantillonnage Les taux d'abroutissement obtenus pour 1993 sont issus de trois analyses. Celle comportant le plus grand nombre de données provient d'une enquête réalisée dans les Grisons (BUEHLER 1993). Les deux autres furent éta- blies à Wangs (RüEGG 1993 a) et à Flüelen (ODERMATT 1993). Les résultats sont récapi- tulés dans le tableau suivant.

Taux d'abroutissement 1) , relevés dans 20 communes des Grisons, à Wangs (SG) et à Flüelen (UR).

Essence limite tolérable Canton des Neuerberg Gruontal

d'après Eiberle 2) Grisons3) Commune de Commune de Wangs SG 4) Flüelen UR 5)

Epicéa 12 % 19,6 % 11,9 % 6,1 %

Sapin 9% 56,0%

-

7) 44,4 %

Pin 12% 11,7 %

--

7)

-

7)

Mélèze 22 % 32,9%

--

7)

-

7)

Arolle 6) 10,5%

--

7)

--

7)

Hêtre 6) 43,3 %

-- 71

36,9 %

Erable sycomore 30% 43,0% 50,3 % 57,4 %

Frêne 35%

.

43,0% 7) 37,7%

--

Sorbet des 71,4 % 61,1 % 59,7%

oiseleurs 6)

Sorbier 6)

-

7)

--

7) 84,1 %

autres feuillus 6) 47,4 %

--

7)

--

7)

1) Abroutissement des pousses terminales, en pour cent du nombre total de plantes (relevé séparé- ment pour chaque essence).

2) Lire l'encadré.

3) Les Grisons ont inventorié 9'743 ha de forêt comportant 6'615 placettes de 50,27 m2.

4) La commune de Wangs a inventorié 39 ha de surfaces cyclonées comportant 52 placettes à 78,5 m2.

5) La commune de Flüelen a inventorié 370 ha de forêt comportant 53 placettes à 50 m2. 6) Aucune limite tolérable n'est énoncée pour ces essences.

7) Ces essences sont in.suffisamment représantées pour justifier une évaluation statistique.

L'analyse des Grisons effectuée entre 1990 et 1993 porte sur 83· unités de gestion d'une su- perficie moyenne de 117 ha et réparties dans 10 arrondissements forestiers. Il s'agit des ar- rondissements 3 (Commune d'Arosa), 7

(Versam, Tenna), 8 (Pigniu, Siat), 9 (Duvin), 10 (Trun, Obersaxen), 13 (Scheid, Trans, Almens, Tumegl-Tamins), 14 (Andeer, Sufers, Splügen, Innerferrera), 16 (Riom-Parsonz, Sur), 25 (Scuol) et 27 (Susch).

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Si l'on s'en tient aux valeurs limites énoncées par Eiberle {voir l'encadré), ces seuils ont été dépassés sur les arties de forêts dont les ro rtions sont les suivantes:

mél aro hê ér / fr s.oi. au. fe.

61 % 45% 65% 87% 99% 82%

* Nombre de plantes insuffisant pour justifier une évaluation Les valeurs limites des arolles, hêtres, sorbiers

des oiseleurs et autres feuilles ont été estimées sur la base des variables données pour des es- sences apparentées.

La gravité d'un dommage causé par l'abroutis- sement dépend largement de la qualité du bio- tope en question. Plus le nombre de jeunes ar- bres est élevé, moins la perte de certains d'en- tre eux est lourde à supporter. Là où le gibier trouve de nombreuses autres pâtures, son at- trait pour les plantes ligneuses diminue. Afin de mettre en lumière ce genre de corrélation, l'inventaire du canton des Grisons estime éga- lement la qualité du biotope. Elle se traduit par le degré moyen de couvert atteint par les plan- tes ligneuses d'une hauteur allant de 0,4 à 1,3 m. Le taux ainsi obtenu est de 5,12%. Cette va- leur représente la quantité de pâture qui sera offerte au gibier durant l'hiver. Notons que les taux d'abroutissement les plus hauts s'inscri- vent dans les régions où le degré de couvert est le plus élevé. Personne ne s'étonnera de ces résultats qui prouvent que le gibier passe par les chemins les plus riches en nourriture. Mais

comme nous l'évoquions tout à l'heure, cela ne signifie pas pour autant que l'intensité des abroutissements aille de pair avec la gravité des dégâts. Par ailleurs, la qualité du biotope n'est vraiment significative que si elle est don- née pour l'intégralité d'une surface dépourvue de toute attraction pour le gibier.

Dans le cadre du projet de «Neuerberg»

Wangs, l'évaluation a été faite sur des aires cy- clonées en février 1990. Au-dessus de 1330 m, les taux d'abroutissement passent du simple au double Cette étude nous amène à la conclusion que si cet impact continue d'être aussi fort qu'aujourd'hui, les essences les plus fortement atteintes par la faune sauvage seront insuffisamment représentées à l'avenir.

Les relevés effectués à Gruonwald Flüelen par le SPOI/FNP à l'occasion d'une journée de tra- vail du Groupe suisse des soins aux forêts de montagne nous montrent que les valeurs li- mites énoncées par Eiberle sont dépassées chez toutes les ess_ences, à l'exception de l'épicéa.

Lorsque le taux d'abroutissement dépasse la limite tolérable fixée par Eiberle

Le taux d'abroutissement indique la proportion de pousses terminales victimes de la dent du gibier au cours d'une année. Ce taux est calculé par rapport à la totalité du nombre de plantes. Lorsque la linùte tolérable est dépassée, les premiers arbres périssent sous l'effet de l'abroutissement. Le choix de ce seuil est donné par le fait qu'à l'étage subalpin, le potentiel de régénération des forêts est si linùté qu'il n'est pas possible d'accepter des pertes si l'on veut assurer la sauvegarde de ces forêts. La valeur linùte d'Eiberle est applicable dès que le rayon d'action du gibier passe par ces régions si difficiles à régéné- rer. Si par contre les conditions générales de rajeunissement sont favorables, ces seuils peuvent être dépassés car dans ces endroits un certain nombre de pertes doit être consenti. {Dans les rajemùsse- ments serrés où l'on observe une forte concurrence entre les essences - ce qui est de nùse en basse alti- tude - le taux adnùssible d'abroutissement est dicté par le besoin de sauvegarder la diversité des es- sences).

Quand peut-on considérer que le nombre de jeunes arbres est «suffisant»?

Le rapport entre la surface peuplée de recrûs et la surface globale de la forêt doit correspondre au rapport existant entre la durée de la phase juvénile et la longévité probable d'un arbre. Seule cette manière.de faire garantira la constance des structures du peuplement. On n'omettra pas non plus de prévoir un nombre suffisant d'individus afin d'assurer un bon déroulement du processus de sélection.

Il importe aussi que chaque essence occupe la part qui lui est donnée dans le mélange des espèces composant tout peuplement forestier.

Si l'on admet qu'un arbre vit 250 ans et qu'il doit attendre 50 ans pour être épargné des risques d'abroutissement, il est nécessaire qu'un cinquième de la forêt soit peuplé de jeunes arbres encore vulnérables à la dent du gibier. A raison de 10'000 jeunes plantes par ha et d'une proportion de 10 % de sapins, nous devons avoir 200 jeunes sapins par hectare.

L'inventaire forestier national suisse est de loin celui qui fournit le plus grand nombre de don-

nées concernant les taux d'abroutissement dans notre pays. Après le prenùer inventaire

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1982-1986, les relevés des inventaires ulté- rieurs ont débuté en 1993 (IFN 2). Parmi les 6200 placettes que compte l'inventaire, 1800 d'entre elles ont déjà été recensées. Les résul- tats devraient être publiés dans un rapport fi- nal en 1998.

Résultat des évaluations visuelles

Si les relevés par échantillonnage reposent sur des critères objectifs et scientifiquement fon- dés, l'évaluation visuelle est plus subjective puisqu'elle est fondée sur l'estimation du nota- teur. Les résultats dépendront des connaissan- ces et de la sévérité de cette personne. Afin de limiter le risque de divergence, le canton de Glaris a fourni à ses experts des critères d'éva- luation objectifs.

Inventaire des dommages causés par le gibier dans le canton de Glaris

En 1993, les gardes forestiers de triage ont éta- bli ce bilan pour l'ensemble de l'aire forestière du canton (17'000 ha).

Proportions de forêts glaronnaises (17'000 ha) réparties en fonction des diverses catégories de d ommages.

dommages mineurs (quelques es- 67%

senœs secondaires sont touchées)'

dommages moyens (ils touchent des 15%

essences prinàpales et secondaires, mais ils ne mettent pas leur vie en danger)

dommages graves (essences secon- 15 % daires et sapins menacés de mort,

essences principales - épicéas et hêtres - difficiles à élever)

dommages fatals (rajeunissement 3%

rendu impossible durant une longue période)

Comme il fallait s'y attendre, les dommages les plus graves s'observent dans les districts francs ainsi que dans le régions où le gibier exerce son impact durant toute l'année.

L'évaluation porte en premier lieu sur les recrûs et les fourrés. Dans les peuplements où le rajeunissement est décentralisé, il n'est pas facile d'estimer ces dommages car il est sou- vent impossible de dire s'ils sont imputables au gibier ou à d'autres facteurs liés aux aléas du rajeunîssement. Ce problème se rencontre surtout dans les forêts mixtes de sapins et de hêtres, notamment à l'étage subalpin. Dans ces endroits, la lenteur des processus de dévelop- pement diminue la fréquence des travaux syl- vicoles et comme les forestiers y passent moins

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souvent, il leur est plus difficile d'estimer la si- tuation. On ne saurait oublier pourtant que les écosystèmes sensibles de ces forêts subalpines sont particulièrement touchés par l'abroutis- sement. Au vu de ces difficultés, certaines ré- serves seront émises dans le chapitre du rap- port final qui traitera de l'estimation des dommages causés à l'étage subalpin (RüEGG 1993 b).

Reboisement des aires dévastées par les tem- pêtes de février 1990

Comme le montre le projet Neuerbcrg (voir ci- dessus), le FNP a également constaté la diffi- cile évolution du reboisement des aires cyclo- nées en 1990. Voilà pourquoi quatre aires ex- périmentales ont été sélectionnées afin de comparer le reboisement évoluant sur des surfaces nettoyées et sur d'autres laissées telles quelles. Parmi les érables sycomores plantés au printemps 1993, 67 % d'entre eux furent déjà abroutis durant l'été de la même année (aire expérimentale de Schwanden, GL). A Pfa- fers, SG, une aire similaire, cc taux est de 60 %.

Les autres feuillus sont moins atteints par l'abroutissement. Sur l'aire expérimentale de Schwanden qui se trouve dans le district franc de Karpf, la majorité des sapins blancs est éga- lement abîmée par le gibier qui n'a pas été im- pressionné par les protections en laine qui en- touraient les pousses terminales de ces arbres.

Ici, le rajeunissement naturel n'est pas encore assez développé pour démontrer l'effet protec- teur exercé par les chablis laissés au sol. Quant à l'efficacité des enclos-témoins, il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions.

Un autre projet du FNP permettra d'observer un plus grand nombre d'aires cyclonées non nettoyées. Dans les endroits où les semis vien- nent d'apparaître, l'abroutissement pose un problème crucial au développement de ces jeunes plantes (KUHN 1994).

Canton d'Obwald

En septembre 1993, des représentants du ser- vice forestier cantonal, des écologistes-conseils, le FNP et des zoologistes spécialisés en matière de gibier se sont rendus dans quelques forêts obwaldiennes afin d'y effectuer une expertise.

Les milieux choisis pour cette observation se situent entre 1200 et 1400 m d'altitude. C'est ici qu'ils ont constaté que les érables sycomores et les sapins présentaient un taux d'abroutisse- ment proche de 100%. Cet état de fait ne man- que pas de causer régulièrement de vives in- quiétudes face à l'avenir des régénérations. En voyant la rareté des jeunes plantes âgées de moins de 50 ans, chacun se demande encore

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quel serait le stade de rajeunissement de ces peuplements s'ils n'étaient pas constamment abîmés par la dent du gibier ongulé.

Forêt mise en défends à Flüelen (UR)

La forêt mise en défends à Flüelen fournit un autre exemple de ce genre. A l'occasion d'une de ses séances, le Groupe suisse des soins aux forêts de montagne a analysé les problèmes posés par le gibier de cette forêt. Ici, les peu- plements réguliers de résineux présentent de vastes surfaces dépourvues de rajeunisse- ments. En serait-il de même s'ils avaient été épargnés de l'abroutissement? Pour la majorité des participants, la réponse à cette question ne peut être qu'une supposition. Mais si l'on con- sidère les conditions du milieu, les sapins et hêtres de cet endroit devraient quand même pouvoir se régénérer sous abri.

Avant d'élucider ce problème, il faudrait que la forêt suisse possède un nombre beaucoup plus grand d'enclos-témoins aménagés depuis suffisamment de temps.

Fig. 2: Les enclos-témoins mettent en lumière l'impact que le gibier exerce sur une régénération de forêt.

3.2 Pourquoi le gibier endommage-t-il nos forêts?

Personne n'ignore que dans notre pays, les po- pulations actuelles d'ongulés n'ont pas assez d'espace vital de qualité. L'aménagement de réseaux de desserte et d'aires adaptées aux nouvelles activités récréatives ne cessent d'empiéter sur le domaine des biotopes. Le groupe d'éthologie et de protection de la na- ture de l'Université de Berne a analysé l'un des

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aspects scientifique de ce large tissu de rela- tions. Un rapport sur le tourisme et le gibier publié en 1993 décrit certaines circonstances nouvelles qui ont largement contribué à ag- graver la situation concernant les dommages dus au gibier (INGOLD, P. et al. 1993).

Au cours de leur analyse, les délégués de l'Université de Berne ont recueilli leurs princi- pales données dans trois régions (Augstrnatt- hom, Schwarzhom et Allmenalp près de Kan- dersteg). Ils ont également effectué quelques relevés au Niesen et au Haldigrat, dans le canton de Nidwald. Parmi les résultats de cette étude, ceux concernant l'influence du. para- pente sur les chamois et bouquetins sont d'une importance particulière pour la forêt. Bien plus que sous l'effet du tourisme traditionnel, la faune sauvage - et notamment les chamois - est désécurisée par cette «menace» existant même dans les rochers inaccessibles aux pro- meneurs. Ces animaux se réfugient alors dans la forêt ou à ses abords en entraînant ainsi des conséquences défavorables pour la sauvegarde de la forê.t. Il a été constaté que même dans les régions survolées depuis longtemps, les ani- maux ne se sont guère habitués aux para- pentes.

3.3 Prévention des dégâts

Il est réjouissant de constater que les chasseurs et forestiers tendent de plus en plus à traiter eux-mêmes les cas de dommages causés par la faune sauvage. Et c'est ensemble aussi qu'ils cherchent à trouver des solutions. Ces efforts sont souvent trop peu reconnus mais, désor- mais, la «Vue d'ensemble de la protection des forêts» ne manquera pas de relater la réussite de tels travaux réalisés en étroite collaboration.

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Fig. 3: De plus en plus, les chamois sont évin- cés dans la forêt (Photo: Christian Dischl, Schwytz).

Mesures à prendre en forêt

Il n'existe aucun document récapitulant toutes les mesures prises en 1993 dans le domaine de la prévention contre les dommages dus au gi- bier. Toutefois l'ampleur de ces actions est re- flétée par les moyens financiers engagés pour cette cause.

La statistique fédérale de la chasse présente pour la première fois un tableau des montants investis dans les cantons pour la prévention des dégâts causés par le gibier. Mais comme les données de certains cantons font défaut ou qu'elles sont incomplètes, les résultats de cette statistique ne sont que partiellement significa- tifs. En se fondant sur les chiffres dignes d'êtr~

retenus, nous pouvons dire que le montant engagé en 1992 est de Fr. 1.--/ha d'aire fores- tière en moyenne (OFEFP 1993).

- 8 -

Mesures cynégétiques

Concept 90 de chasse au chamois dans les Gri- sons

Dans notre pays, 77% de l'aire forestière se trouve dans des cantons ayant adopté le sys- tème de chasse à permis. Dans les forêts de montagne, ce taux est proche des 100 %. Seules les zones montagnardes des cantons de St Gall et de Lucerne y font exception.

Le concept de chasse au chamois adopté dans les Grisons illustre l'exemple d'une planifica- tion de chasse qui tient compte des impératifs propres à la forêt. Ici, le nombre d'animaux qu'il est permis d'abattre est dicté par l'am- pleur des dommages causés par cette faune sauvage. C'est dans ce contexte qu'en 1993, les chasseurs de grand gibier des Grisons furent autorisés à abattre un jeune chamois supplé- mentaire dans les zones situées en ceinture de forêt (Ratti 1994). Il serait favorable de suivre plus souvent ces tendances.

(10)

4 Petits mammifères

Les petits mammifères n'ont causé que des problèmes locaux et le nombre de conseils donnés à la suite d'attaques de rongeurs a diminué en 1993. Les cantons de Thurgovie, St Gall, Zurich e~ Bâle-Campagne nous ont an- noncé des dégâts causés dans de jeunes peu- plements de feuillus après le passage du cam- pagnol agreste (M icrotus agrestis). Ces régions sont connues depuis des années pour être les plus sujettes à ce genre de dommage.

La plupart des dommages causés par les écu- reuils (Sciunis vu/garis) nous ont été annoncés par le canton des Grisons où ces rongeurs se sont multipliés depuis 1992. Ils ont écorcé des branches de mélèze et rongé des bourgeons d'épicéas.

Fig. 4: Tronc de mélèze écorcé par l'écureuil.

5 Insectes

5.1 Le typographe (Ips typographus)

Cette année encore, les atteintes du typo- graphe (Ips typographus) sont d'une ampleur exceptionnelle. Dans les Alpes et les Préalpes,

-9-

les régions sinistrées par les tempêtes de 1990 inscrivent à nouveau des dégâts considérables.

Largement favorisés par les conditions atmo- sphériques d'avril à juin, les scolytes ont été vus en masse à l'époque de leur essaimage. A Haslen {GL), les hirondelles avides de ces in- sectes se sont précipitées sur les nombreux bostryches cherchant à coloniser les épicéas.

Le long des lisières de surfaces cyclonées (tant sur les aires nettoyées que sur les autres, lais- sées telles quelles) des groupes d'épicéas sur pied ont de nouveau été colonisés au prin- temps 1993. Tout au long de ces lisières, les pontes de typographes sont fortement parasi- tées. Ce phénomène s'est aussi produit dans d'autres lisières où les foyers de typographes existent déjà depuis deux ou trois ans. Les pontes y avaient été tellement parasitées par les insectes et les maladies cryptogamiques qu'aucun typographe n'était arrivé à s'envoler.

Et pourtant, les épicéas colonisés ont fini par dépérir.

L'été pluvieux de 1993 ralentit tant le dévelop- pement que la multiplication des populations de scolytes. D'où la rareté des attaques obser- vées même en basse altitude où la deuxième génération ne peut guère se former.

Dans les pessières et les peuplements mixtes des Alpes et des Préalpes, on observe de fré- quentes attaques primaires de typographes.

Leur réseau l'activité s'étend au-delà des aires cyclonées et leur présence est également cons- tatée dans un rayon de plusieurs centaines de mètres, voire de quelques kilomètres. Ces pro- pagations, beaucoup plus nombreuses que l'année dernière, prennent une envergure sou- vent inquiétante. Les pontes nouvellement ap- parues dans ces endroits sont souvent plus vi- tales et moins parasitées que celles se trouvant le long des anciens foyers de scolytes.

Chablis

Le demi million de mètres cubes d'épicéas bostrychés annoncé en 1992 n'a pas été atteint car le volume des chablis de l'hiver 1992/93 a été plus faible que prévu. Cela n'empêche pas que les 450'000 m3 qu'il a fallu exploiter repré- sentent une quantité encore jamais enregistrée durant ce siècle.

Les chablis de l'été 1993 se montent à 395'000 m3, un chiffre qui dépasse de 70'000 m3 le re- cord de l'année passée. Il faut s'attendre à une même tendance pour l'ensemble de l'année, puisque le volume de bois bostrychés pourrait être de 500'000 m3 ou davantage encore, soit 20% du volume des résineux normalement ex- ploités chaque année. Ce chiffre n'englobe pas les nombreux arbres bostrychés se trouvant encore dans le peuplement.

(11)

-10-

Fig. 5:

Enquête cctypographe 1993»

Résultat des enquêtes 1984-1993: Toute la Suisse Volume de chablis

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(12)

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Fig. 6: Foyers de bostryches et exploitations forcées enregistrés dans les divers triages forestiers.

Nombre de nouveaux foyers de bostryches apparus par

triage en 1993

(foyers comportant plus de 10 arbres)

Chablis dus au typographe dans les triages forestiers,

avril à septembre 1993

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Nombre de foyers de bostryches:

1 - 10

11 - 20

0 21 - 30

0 > 30

Volume des chablis en m.3:

1 - 500 501 - 1000

0 1001 -1500

0 > 1500

(13)

Le Canton des Grisons est celui qui est plus largement touché par les méfaits des scolytes.

Dans les arrondissements forestiers de l'Obcr- land grison, les dommages causés par ces in ectes ont pris d'énormes proportions. Voilà pourquoi la quantité de chablis d'été récoltés dans les Grisons a doublé depuis l'année pas- sée et le volume d'aujourd'hui dépasse 80'000 m3. Mais les autres régions ravagées par les tempêtes de février 1990 ne sont pas épargnées non plus et les exploitations forcées augmen- tent encore dans les cantons de Glaris et St Gall tout comme en Suisse centrale et dans certaines parties de !'Oberland bernois. En montagne, les quatre ans qui se sont écoulés depuis ces tempêtes n'ont pas atténué l'évi- dence du lien existant entre les quantités de bois ainsi abattus et les dommages causés par les scolytes. Dans le canton de Glaris, forte- ment touché par "Viviane", les exploitations forcées de bois bostrychés correspondent à 50% du volume des chablis cyclonés.

Dans la plupart des cantons du Plateau et dans le Jura septentrional en revanche, on constate une diminution des quantités de chablis bostrychés. Si ces volumes ont nettement augmenté dans les cantons de Zoug, Vaud et dans le Jura neuchâtelois, la cause de cette tendance n'est pas liée aux dégâts des tem- pêtes.

Nouveaux foyers observés en 1993

Le nombre de nouveaux foyers de typogra- phes est de 8% inférieur à celui de l'année pré- cédente. Cela n'empêche pas qu'il reste encore 5'469 nids répartis dans des groupes de 10 épi- céas ou plus. Ce chiffre est légèrement plus bas que celui de 1984, année durant laquelle la dernière gradation de scolytes était à son point culminant.

La deuxième génération d'insectes ne s'étant pas manifestée en 1993, l'été fut épargné d'une nouvelle vague d'attaques. Bien que nombre de nids de scolytes n'aient été découverts qu'en été, ces insectes avaient attaqué au prin- temps déjà.

En 1993, les nouveaux foyers ne se concentrent pas seulement le long des surfaces cyclonées mais on en trouve aussi à l'intérieur des peu- plements voisins. Ici, ces insectes incarnent le rôle de ravageur primaire.

Nombre de-captures

En 1993, les forestiers suisses ont utilisé 14'352 pièges attractifs, soit 8% de moins que l'année précédente. Ils y ont capturé 135 millions de typographes, ce qui représente 9'400 insectes par piège. Ce record est dû à divers facteurs

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qui varient d'une région à l'autre. Le nombre de bostryches qui se sont envolés au printemps était énorme, sans compter que les pièges fu- rent installés de façon cibl(-c dans les foyers assainis. Relevons aussi que le nombre de piè- ges en étoile a été augn1cnté.

Les expériences faites en 1993 ont montré une fois de plus que les pièges installés dans les régions largement cyclonées des Alpes et des Préalpes ne modifient guère l'évolution des populations de typographes, ni non plus leurs ravages. Dans de telles régions, les pièges ne sont qu'un outil de surveillance des essaima- ges. Cc n'est qu'au début des pullulations massives, lorsque les populations de bostry- ches ne sont pas encore très larges ni trop dis- persées que ce moyen de capture peut dimi- nuer le risque d'une extension de l'attaque au- delà des foyers.

Conclusions et pronostics

• Plus la région cyclonée est vaste, moins les moyens de lutte contre les bostryches sont effi- caces.

• Nous avons constaté en général que les bostryches n'étendent pas régulièrement leur domaine de colonisation au-delà des aires cy- clonées au cours des années suivantes, même si quelques générations attaquent en premier lieu plusieurs arbres de lisières. Par contre, lorsque leurs populations sont très denses, la mobilité de ces insectes leur permet de créer ponctuellement d'importants nouveaux foyers dans les peuplements environnants.

La surveillance et la lutte doivent se faire à une large échelle dans toutes les sections de terrains ou de vallées.

• Il n'a pas encore été possible de confirmer la théorie selon laquelle les surfaces de chablis où l'on a éliminé les arbres bostrychés peuplant les lisières sont sujettes à de nouvelles pullula- tions plus graves et plus vastes que celles où l'on a laissé sur place les arbres infestés.

• li est difficile de prévoir la gravité des dégâts et le lieu où ils se produiront car la gradation des populations de typographes est influencée par un trop grand nombre de facteurs insuffi- samment perceptibles.

• Il est probable que 1994 verra de nouveau d'imposantes pullulations dans certaines ré- gions. Il est diffiàle d'estimer combien de ty- pographes auront résisté à l'été humide de 1993 et quels en seront les effets sur l'ampleur du parasitisme. En Suisse centrale et dans cer- taines régions de !'Oberland bernois, de nou- veaux chablis cyclonés sont apparus, ce qui multiplie les lieux de pontes offerts à ces insec- tes. Dans ces endroits, tout comme dans le canton des Grisons où l'été 1993 fut moins

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humide que dans le reste des Alpes, les dégâts risquent une nouvelle fois d'être considérables.

Il en est de même à Glaris, le canton le plus gravement touché; ici, les attaques vont pro- bablement se répéter. Considérée l'échelle na- tionale, la situation devrait en revanche s'amé- liorer.

Fig. 7: Epicéas sur pied colonisés par le bostry- che: une image de plus en plus fréquente après 1993, l'année record des typographes

5.2 Chenilles de papillons phyto- phages

En été 1993, le Bombyx disparate (Lymantria dispar) a de nouveau causé des méfaits au Tes- sin, notamment dans la vallée de la Maggia et entre Monte Ceneri et le lac de Lugano, où il est responsable de frappantes défoliations. Tout comme en 1992, il a endommagé quel- ques kilomètres carrés de forêts de feuillus. Cette année encore, il fut particulièrement at- tiré par les châtaigniers.

En 1993, les foyers de l'année précédente fu- rent largement épargnés. Le recensement des pontes nous montre que les attaques ne se re-

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produiront pas dans les régions où ces insectes étaient en progression en 1992 et 1993. Grâce à un début d'été humide et à l'apparition de nombreux ennemis et maladies, la fin de 1993 marque l'achèvement des invasions massives du Bombyx dans le Sud des Alpes. On peut dès lors estimer que ces cheni1les ne causeront ni dégât ni désagrément l'année prochaine.

La Vallée de la Saas, en Valais, a été visitée par la Nonne (Ly1rumtria monacha) qui a provoqué des défoliations dans un peuplement d'épicéas et de mélèzes d'une superficie de 3 ha. Cette espèce de papillon avait déjà pullulé en masse dans la même région en 1965 Jusqu'à ce jour, la Nonne n'a que rarement causé des dégâts dans notre pays. Durant les années 1890, une vaste pullulation s'était produite au Sud de l'Allemagne mais à cette époque, le Nord de la Suisse n'avait subi que quelques dommages isolés.

Fig. 8: La nonne dans toute son envergure (Photo: Entomologie FNP).

En mai, divers insectes ont dévoré les feuilles de chênes dans quelques endroits du Plateau suisse. Parmi ces prédateurs, nous avons iden- tifié la phalène hiémale, la tenthrède, appelée mouche à scie (Mesoneura opaca), ainsi que le Bombyx cul brun (Euproctis chrysorrhoea) qui s'est fait particulièrement remarquer le long de la Nl. En outre la grêle a endommagé de jeu- nes feuillus dans diverses régions.

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5.3 Teigne minière de l'arolle

Comme ce fut déjà le cas en 1991, la teigne minière de l'arolle (Ocnerostama copiosellum) a pullulé en masse dans la Haute-Engadine.

Dans la région de Silvaplana-St.Moritz-Pontre- sina, des peuplements d'arolle en ont souffert.

Si l'attaque ne fut pas aussi intense qu'il y a deux ans, les arbres n'en restent pas moins af- faiblis par la perte de leurs aiguilles. L'un ou l'autre arolle a péri sous l'effet des bostryches qui se sont manifestés en ravageurs secondai- res.

5.4 Le hanneton commun et le hanne- ton solsticial

Après l'accalmie des années 80, ces insectes bien connus récidivent. Le Bündner Herrschaft (arrondissement de Maienfeld), le pays de Sar- gans et le canton de Glaris sont les régions où le hanneton commun et le hanneton forestier (Melolontha sp.) furent le plus souvent obser- vés. Ils y ont défolié notamment des hêtres bordant les forêts ainsi que des arbres crois- sant dans les champs. Le hanneton solsticial ou hanneton de la Saint-Jean (Amphimallon sol- stitiale) a également renforcé ses rangs.

Le régime uranais est attendu une nouvelle fois en 1994, notamment en Suisse centrale et dans l'oùest de la Thurgovie où le hanneton commun risque de causer des dégâts.

Fig. 9: Le régime uranais est attendu en 1994.

Si l'on considère que les hannetons n'engen- drent pas de graves dommages dans les lisiè- res de forêts, il n'en est pas toujours de même dans les pépinières ou les cultures agricoles où ils sont capables de causer des pertes sensibles.

Les larves de ces coléoptères, connues sous le -14 -

nom de ver blanc, se distinguent généralement de la manière suivante: si vous les observez sur une surface plane, la larve du hanneton commun cherche à se déplacer latéralement en courbant le dos alors que la larve du hanneton solsticial tend son corps et rampe sur le ·ventre.

Quant à la larve du hanneton horticole, peu nuisible et souvent confondue avec certains de ses homonymes, elle tend aussi son corps mais elle avance sur le dus.

6 Maladies bactériennes

6.1 Le feu bactérien

Le feu bactérien, causé par la bactérie Enui11ia amylovora, est une maladie que les producteurs de fruits à pépins craignent énormément. Ce pathogène ne s'attaque pas seulement aux pommiers, poiriers ou cognassiers mais ils contamine aussi l'aubépine, l'alisier blanc, le sorbier des oiseleurs ainsi que le sorbier do- mestique ou cormier. Ces arbres et arbustes, qui se rencontrent souvent dans les champs et aux lisières des forêts, jouent un rôle consi- dérable dans la propagation du feu bactérien.

Voilà pourquoi la foresterie attribue une grande importance à la surveillance de cette maladie bactérienne, qu'il est obligatoire de déclarer.

Grâce aux sérieuses mesures de mise en qua- rantaine, le feu bactérien est pratiquement in- existant en Suisse. Seules la région du lac de Constance et les rives du Rhin voient appa- raître quelques foyers d'épidémie depuis 1989.

Dans ces endroits, les défrichements sont im- médiats. Ce mesures ont également été prises l'année passée lorsque la maladie s'est répan- due sur des cotonéastres (Cotoneaster) à Stein am Rhein et sur quelques poiriers situés dans un verger à Neerach (Zurich).

S'il vous semble avoir découvert un cas de feu bactérien, ne prélevez aucun échantillon mais adressez-vous immédiatement au Service phy- tosanitaire de votre canton, au SPOI ou à la Station fédérale de recherche de Wadenswil.

7 Maladies cryptogamiques

Les maladies causées par les champignons en 1993 ont posé des problèmes locaux. Vous trouverez, à la fin de ce rapport, un tableau ré- capitulant les cas que nous avons analysés en 93. Les points suivants vous expliqueront en détails quelques incidents et maladies spécifi- ques de l'année.

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7.1 Maladies des aiguilles

En 1992, le méria, défoliateur avait provoqué une chute prématurée des aiguilles de mélè- zes. Dans de larges régions de notre pays, ces arbres présentaient un aspect dénudé en juin déjà. En 1993, cc phénomène ne fut qu'un inci- dent mineur puisque aucun cas de maladie consécutive au méria ne nous a été signalé.

Cette accalmie confirme les pronostics de 1992 selon lesquels nous prétendions qu'il s'agissait d'une maladie à caractère spectaculaire mais non répétitif, ni synonyme de grand danger. Mais 1993 a vu apparaître une autre maladie des aiguilles qui s'est sérieusement manifestée dans les fourrés de mélèzes de certains endroits. Il s'agit de la maladie des «bandes rouges» des aiguilles du mélèze (Myco- sphaerella laricina). Elle progresse du bas vers le haut du houppier de jeunes mélèzes qui se mettent alors à perdre sérieusement leurs ai- guilles. Certains finissent par être complète- ment dénudés. A Grüsch, dans le canton des Grisons, Mycosphaerella a gravement défolié en juillet déjà 2 ha d'afforestation de mélèzes.

Deux autres foyers nous furent annoncés, l'un dans les environs de Winterthour (canton de Zurich) et l'autre à proximité d'Yverdon (Vaud). En général, les mélèzes supportent cette maladie. Dans les cas graves, ils réagis- sent par un ralentissement de la lignification du bois des longs rameaux, ce qui diminue leur résistance au gel. Le champignon hiverne dans les aiguilles recouvrant le sol. Il est possi- ble de limiter la propagation de la maladie en introduisant des feuillus aux côtés des mélèzes car les feuilles des premiers recouvrent en au- tomne les aiguilles malades des seconds.

Lophodermium piceae et Rltizosphaera kalk- lwffii ont aussi causé des rougissements d'ai- guilles, parfois intenses, dans des fourrés d'épicéas. Bien qu'elle ait atteint les aiguilles de toutes générations, cette maladie n'est res- ponsable d'aucun dépérissement jusqu'à ce jour.

La rouille vésiculeuse des aiguilles de l'épi- céa (Clirysomyxa rlwdodendri) a tendance à augmenter dans l'aire de distribution du rho- dodendron. Une vingtaine d'arrondissements forestiers nous a annoncé de nouveaux cas.

Cette maladie, toute bénigne qu'elle soit, n'en est pas. moins spectaculaire. Elle fut aussi nettement plus fréquente sur deux de nos aires expérimentales à Avers et à Maloya où Chry- somyxa s'était faiblement manifestée en 1991 et 1992. C'est ainsi qu'en 1993, les pertes d'aiguil- les battent les records de 1988 et 1989 puis- qu'en moyenne plus de 50% des jeunes aiguil- les contaminées sont tombées. Pour la pre- mière fois depuis le début de nos observations,

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la maladie s'est répandue jusqu'au bas du col de la Maloya pour atteindre Casaccia dans le Bergen.

Fig. 10: Après l'atteinte massive de la rouille vésiculeuse des aiguilles de l'épicéa (Chryso- myxa rhododendri), il manque à cette essence toute une génération d'aiguilles. Comme ce champignon n'endommage pas les pousses, les épicéas bourgeonnent normalement l'année suivante. Cette photo le témoigne.

7.2 Maladies des pousses et dégâts aux écorces

De nouveaux problèmes se sont posés en 1993, à cause du dépérissement des pousses Sphae- ropsis. Il fut déclenché par le champignon Sphaeropsis sapinea et probablement aussi favorisé par la dernière période de végétation, pauvre en précipitations. Cette maladie a sur- tout frappé les espèces de pins peuplant les pelouses des villes. Elle fut observée dans le régions de Bâle, Berne et Genève. L'un ou l'autre des arbres gravement atteints a dû être abattu. Si les moyennes pluviométriques re- montel;\t ces prochaines années, ce champi- gnon devrait lentement perdre de l'impor- tance.

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Le dépérissement des pousses de l'arolle (Pinus cembra), constaté pour la première foi en 1992, est re té en stagnation comme nous l'avions prévu à cette époque. Ce dépérisse- ment e t dû à Cenangium mais il est probable que les précédentes périodes de sécheresse y ont également contribué. Les tests effectués sur des arolles en pots étant négatifs, nous avons un signe supplémentaire que cette infection due à Cenangium ne peut être fatale qu'à des espèces de Pinus soumis à des stress. Une ana- lyse, effectuée en Valais dans des pinèdes souffrant de la sécheresse depuis plusieurs an- nées, a apporté la preuve que cc champignon n'est susceptible d'entraîner ou d'augmenter des dommages que dans des cas exceptionnels.

Dans ces forêts où Cenangium ferruginosum était présent, le champignon ne s'est répandu qu'en quantité négligeable sur des pins affai- blis.

En dépit du fait que 1993 soit une année riche en pluie, les chênes et les hêtres sont encore visiblement marqués par les conséquences des années de sécheresse 1989-1992.

Fig. 11: Au début d'août, ce hêtre avait déjà perdu presque toutes ses feuilles. Certaines parties du houppier présentent des signes de dépérissement. La succession de plusieurs étés secs a déclenché ce mal.

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Bien que le manque d'eau n'ait pas été une cause directe de dépérissement durant ces dernières années, il n'en reste pas moins qu'il existe une étroite relation entre ce genre de carence et la présence d'une infection fongique capable d'endommager certaines écorces. Dans une é'Corce saturfr en eau, le champignon n'a pratiquement aucune chance de se développer.

Une intense sécheresse est aussi capable de diminuer la teneur en eau de l'écorce, ce qui favorise l'infiltration d'un champignon corti- cole. Voilà pourquoi les conséquences des in- fections probablement imputables à la séche- resse de ces dernières années ont encore des effets négatifs sur la santé des arbres durant les années suivantes, même si ces dernières sont suffisamment riches en précipitations.

C'est dans ce même contexte qu'il faut considé- rer les maladies de l'écorce qui ne cessent d'affecter les jeunes hêtres d'Eglisau répartis sur une surface de quelques hectares. A Rhein- felden, un demi-hectare de recrûs possède des chênes atteints de chancre du tronc où le champignon cortical Cryptosporiopsis grisea a pu être identifié. Les autres champignons ayant contribué à des endommagements plus ou moins graves de l'écorce du chêne appar- tiennent aux espèces Colpoma quercinum, Ampliiportlie leipliaemia et Phomopsis quer- cella.

Le manque d'approvisionnement en eau dans l'écorce des hêtres fut probablement à la clé des chancres du hêtre (Nectria ditissima) qui se sont largement répandus au nord-ouest de Soleure (région du Vorberg) où cette maladie met sérieusement en question le rajeunisse- ment de hêtres peuplant une surface de plusi- eurs centaines d'hectares. Le 3e arrondisse- ment forestier du canton de Thurgovie an- nonce également une forte augmentation de la maladie de l'écorce du hêtre.

On sait aussi que la sécheresse favorise la ma- ladie des suintements du hêtre, une affection largement répandue. Le canton de Fribourg nous a déjà annoncé sa progression dans la région.

Une intéressante constatation a été faite au Klettgau (SH) où l'on nous annonce des cas de suintement du hêtre. Dans un vieux peuple- ment placé sur une pente exposée au nord, ces essences présentent un tronc recouvert de nombreuses taches de suintements muqueux qui ponctuent le tronc jusqu'à une hauteur d'un mètre. Tous les arbres atteints se locali- sent sur une bande de 10 m qui se prolonge jusqu'au-dessous d'un chemin forestier situé à 2 km. Au bas et au-delà de cette ligne, tous les hêtr-es sont en bonne santé. Comme le suinte- ment indique une perturbation du régime hydrique, on n'est pas loin de supposer que le

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déroulement du cycle hydrique aura été entravé, notamment durant les périodes de sécheresse.

Parmi les autres constatations, relevons aussi les colorations prématurées du feuillage de vieux hêtres, comme cc fut le cas dans la ré- gion du lac supérieur de Zurich. Dans les envi- rons d'Yverdon et à Porrentruy, dans le canton du Jura, plusieurs hectares de forêts possèdent quelques hêtres présentant des parties de houppier dépérissantes. Nous supposons que la sécheresse des années dernières aura per- turbé le système du chevelu racinaire de ces arbres tout comme il aura déshydraté l'appa- reil aquifère. Chez ces hêtres, il faut s'attendre à une augmentation des cas de coeur rouge.

Le coeur rouge des hêtres ne se développe pas sous l'effet des agents pathogènes mais il il- lustre la réaction du bois face à des infiltrations d'air. En plus de l'intense sécheresse, les gé- livures (gel du coeur) ou les cassures de bran- ches peuvent favoriser l'infiltration d'air à l'intérieur du tronc, ce qui engendre l'appari- tion d'un faux coeur rouge à cet endroit. Durant ce processus, le coeur rouge du hêtre risque d'être colonisé par des champignons li- gnivores car à ce moment, les parois cellulair~s ne sont plus imprégnées de substances anti- fongiques, comme c'est le cas lors de la forma- tion naturelle d'un vrai coeur coloré du chêne.

Si l'on veut limiter la perte de qualité que subi- ra le bois, il est recommandé de réduire les du- rées de renouvellement car l'expérience a mon- tré que la fréquence des coeurs rouges aug- mente avec l'avancement en âge des hêtres.

Fig. 12: Profil d'un tronc de hêtre à l'intérieur duquel de l'air s'est infiltré et a rougi le coeur du bois. Une tache en forme de T se remarque en haut à droite. Cette "maladie du T"

provient d'une ancienne bles- sure de l'écorce aujourd'hui cicatrisée.

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8 Dégâts abiotiques

La baisse des températures du 10 juillet 1993, accompagnée de chutes de neige jusqu'à 1300 m, a provoqué dans les Grisons un gel tardif qui a endommagé les jeunes arbres venant de bourgeonner.

De nombreux orages ont éclaté durant la pé- riode de végétation 1993. Il furent souvent ac- compagnés de grêle et de rafales de vent.

D'où les énormes dégâts provoqués une nou- velle fois aux cultures et aux valeurs intrinsè- ques, comme ce fut le cas au soir du 5 juillet dans la région de Zurich où un violent orage a causé des dégâts pour plus de 10 millions de francs. Les médias l'ont appelé l'orage de la décennie. En décembre, plusieurs tempêtes de vent d'ouest ont balayé le Plateau. Toutes ces intempéries ont provoqué de nombreux dégâts sporadiques en forêt.

Les intempéries de septembre ont eu des con- séquences catastrophiques dans le sud de notre pays. Le 24 septembre 1993, les précipi- tations extrêmes ont gonflé les flots de la Sal- tina entre le Simplon et Brigue. Ses crues ont arraché des parties entières de talus et de forêts. Elles ont emporté des troncs d'arbres et des amas de pierres qui se sont accumulés sous un pont à Brigue. Puis un déferlement de boue et d'alluvions s'est abattu sur la ville. Les vallées voisines (Saastal et Mattertal) furent aussi dévastées par des laves torrentielles et des glissements de terrain.

En septembre et en octobre, les énormes quan- tités de pluie ont aussi provoqué des inonda- tions au Tessin. Durant plusieurs jours, le lac Majeur a débordé et son niveau d'eau a même atteint le record du siècle.

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