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Meier, F., Engesser, R., Forster, B., Nierhaus, D., & Odermatt, O. (1997). Protection des forêts - Vue d'ensemble 1996. Bulletin SPOI: Vol. Avril.

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Academic year: 2022

Aktie "Meier, F., Engesser, R., Forster, B., Nierhaus, D., & Odermatt, O. (1997). Protection des forêts - Vue d'ensemble 1996. Bulletin SPOI: Vol. Avril."

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Eidgenôssische Forschungsanstalt für Wald, Schnee und Landschaft

Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage

lstituto federale di riœrca per la foresta, la neve e il paesaggio

BULLETIN SPOI

Swiss Federal lnstitute for Forest, Snowand

Landscape Research

Protection des forêts - Vue d'ensemble 1996

par Franz Meier, Roland Engesser, Beat Forster, Dagmar Nlerhaus, Oswald Odematt

April 1997

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BULLETIN SPOI April 1997

Protection des forêts - Vue d

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ensemble 1996

par Franz Meier, Roland Engesser, Beat Forster, Dagmar Nierhaus, Oswald Odermatt Traduction Monique Dousse

FDK: 453: 443.3: 422.2: (494): (047.1)

Table des matières 1 Résumé

2 Conditions météorologiques 3 Gibier

'3.1 Expertises et relevés par échantillonnage 3.2 Réglementation

4 Petits mammifères 5 Insectes

5.1 Le Typographe

5.2 Autres espèces de scolytes corticales 5.3 Le Bostryche noir du Japon

5.4 La Tordeuse grise du mélèze 5.5 L'Hibernie défeuillante 5.6 La Processionnaire du chêne 6 Maladies bactériennes 6.1 Le feu bactérien

6.2 Le chancre bactérien du frêne

C i.1 Maladies fongiques, dommages et causes complexes Rougissements des aiguilles de jeunes douglas

7.2 La Pourriture rouge

7.3 Maladie des rameaux du peuplier 7.4 Dépérissements de l'érable plane 7.5 Dépérissements de l'érable sycomore 7.6 La Graphiose de l'orme

8 Dégâts abiotiques

9 Organismes annoncés et leur importance pour la protection des forêts

Der phytosanltiire Beobachlungs- und Melde- dlenst PBMD 1st elne Gruppe der Eldg. For- schungsanstalt für Wald, Schnee und Land- schafl, WSL, Blrmensdorl.

Ais Anlauf- und Beratungsstelle für Forstschutz- fragen informiert der PBMD über Auftreten, Ver- breitung und Bedeutung aktueller Forstschutz- probleme in der Schweiz.

Der PBMD steht mit den kantonalen Forstschutz- beauflragten in direktem Kontakt, um anstehen- de Probleme gemeinsam zu lêisen.

ln der Regel stammen die Beobachtungen und Meldungen an den PBMD von den kantonalen Forstdienslen.

Le Service phytosanitaire d'observation et d'in- formation SPOI est un groupe appartenant à l'Institut f6d6ral de recherches sur la forêt, la neige el le paysage, FNP, à Blrmensdorl.

En tant que service de consultation et de cana- lisation des questions de protection des forêts, le SPOI informe et conseille lorsque des problè- mes surgissent dans ce domaine.

Le SPOI reste en contact direct avec les délé- gués cantonaux à la protection des forêts afin de résoudre en commun les problèmes qui se posent. Les observations et informations trans- mises au SPOI proviennent habituellement des services forestiers cantonaux.

Il Servlzlo Fitosanltarlo dl Osservazlone e d'lnformazlone SFOI è un gruppo dell' lstllulo federale dl rlcerca perla foresta, la neve e Il paesagglo, FNP, Blrmensdorl.

ln qualità di ufficio di segnalazione e di consu- lenza per le questioni sanitarie del bosco, lo SFOI informa sulla presenza, la distribuzione e I' importanza dei problemi fitosanitari attuali a livello Svizzero.

Lo SFOl lavora in diretto contatto con i rispettivi responsabili cantonali delle questioni fitosani- tarie, alla comune ricerca di soluzioni ai vari problemi. Le segnalazioni e le osservazioni co- municate allo SFOI provengono, di regela, pro- prio dai servizi forestali cantonali.

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8903 Birmensdorf Telefon 01 - 739 21 11 Telefax 01 - 739 2215

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1 Résumé

Les conditions climatiques de 1996 se caracté- risent par un hiver et un dél:Îut de printemps très secs; à l'exception de la première quinzai- ne de juin, où il a fait très chaud, le climat de l'été est resté dans les normes saisonnières.

Après un mois de septembre nettement trop froid pour la saison, l'automne a été très plu- vieux et l'année s'est achevée sous des tempé- ratures hivernales.

Les longues périodes de temps frais au prin- temps et les incursions répétées de froid du- rant la période de végétation ont retardé le dé- veloppement du typographe. On constate une diminution des exploitations forcées imputa- bles aux bostryches en maintes régions de Suisse. Le volume des exploitations d'épicéas bostrychés se chiffre à 191 000 mètres cubes pour l'ensemble du pays durant le semestre d'été, à savoir 20% de moins que l'année pré- cédente durant cette même période. La situa- tion reste cependant critique en ce qui concer- ne les pullulations. Le Bostryche noir du Ja- pon, apparu en Suisse en 1984, s'est répandu depuis lors à plusieurs endroits. En 1996, la Tordeuse grise du mélèze s'est manifestée pour la première fois depuis sa dernière grada- tion du début des années 80. Elle a provoqué d'importantes défoliations dans deux peuplements de mélèzes du Val d'Hérens, en Valais. D'autres chenilles de papillons, l'Hi- bernie défeuillante en particulier, ont causé des dommages notables à des feuillus dont certains ont perdu tout leur feuillage. Les Hyponomeutes ont fréquemment laissé leurs traces sur leurs arbres hôtes qu'ils entourent d'un feutrage blanc.

Dans de larges parts du Plateau et du Jura, les aiguilles des douglas ont pris une couleur rouge au début du printemps. Cet endomma- gement, connu sous le nom de sécheresse physiologique ou sécheresse due au gel, est imputable au temps sec qui a régné durant l'hiver ainsi qu'à la simultanéité des basses températures et de l'intense rayonnement so- laire connus au début du printemps. La sé- cheresse a favorisé aussi l'apparition de mala- dies corticales. Alors que la maladie des ra- meaux du peuplier n'a été causée que par un seul champignon corticole, le dépérissement de l'érable plane a été déclenché par divers pa- thogènes.

D'après les recherches effectuées sur les dégâts du gibier - dégâts d'écorçage à Gams, d'esto- cade par le cerf dans la forêt d'Aletsch et d'abroutissement des sapins blancs dans les forêts jardinées de Neuchâtel - les évolutions se montrent défavorables. Les projets de sylvi- culture et de protection contre les dangers

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naturels, qui ne sont réalisables qu'en prenant des mesures de prévention des dégâts du gibier, ne seront dorénavant soutenues par la Confédération que si les conditions écolo- giques du périmètre en question sont particu- lières pour la faune sauvage.

2 Conditions météorologiques

Après les abondantes précipitations de la der- nière décade de décembre 1995, les courants persistants de secteur sud à sud-est entraînent, en janvier 1996, un important déficit pluvio- métrique dans de larges parts du nord des Al- pes. A certains endroits, ce mois est le plus sec qu'on ait connu depuis le début du siècle.

Contrairement à cela, le Sud des Alpes enregis- tre une pluviosité largement supérieure à la normale à cause de l'effet de pluies de barrage.

Hormis quelques exceptions à l'ouest de la Suisse ainsi qu'à l'est et au centre des Préalpes, février se solde par des déficits pluviométri- ques parfois considérables, même au Sud des Alpes.

En haute altitude, les températures moyennes de janvier dépassent de 4 ou 5 °C les moyen- nes pluriannuelles. En basse altitude, les ex- cédents de température sont encore de 0,5 à 2 °C malgré la persistance des brouillards éle- vés. En février par contre on enregistre un dé- ficit de 2 °C à cause de l'influence répétée d'un air polaire. ·

Janvier est extrêmement peu ensoleillé no- tamment au pied sud du Jura et dans les régions avoisinantes du Plateau. Il ne compte que 10 à 20 pour cent des valeurs habituelles d'ensoleillement.

La première quinzaine de mars, nettement trop froide pour la saison, reste sous l'in- fluence d'une zone de haute pression. Le 12, les températures chutent à -13 °C en basse alti- tude. Après la mi-mars, on enregistre un net réchauffement; puis les températures tombent à nouveau au-dessous de la normale la der- nière semaine de mars, à cause de l'arrivée d'un air polaire humide. La température moyenne du mois sera donc au-dessous des valeurs pluriannuelles dans la plupart des ré- gions de notre pays.

Mars aussi se solde par un déficit pluviométri- que. Dans le Plateau, le Jura et à l'ouest des Préalpes, la pluviosité n'atteint que 20 à 70 pour cent des valeurs normales, voire 10 à 20 pour cent au Sud des Alpes.

Le temps sec de février et mars, ainsi que les basses températures accompagnées d'un fort rayonnement solaire durant la première quin-

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zaine de mars, réunissent des conditions favo- risant la survenance d'une sécheresse physio- logique, ou sécheresse due au gel, qui en- dommagera des douglas dans de larges parts du Jura et du Plateau.

Dès la mi-avril, les températures ne cessent d'augmenter. Durant la dernière décade du mois, le thermomètre inscrit les premières températures estivales (25 °C et plus) dans de vastes régions de Suisse alémanique. En maints endroits, la température moyenne du mois se situe entre 1,5 °C et 2 °C au-dessus de la norme. Avril, également trop sec dans tout le pays, est le quatrième mois consécutif au nord des Alpes, et le troisième.au sud des Al- pes, à se solder par un déficit pluviométrique parfois prononcé. A la fin d'avril, le dévelop- pement de la végétation rattrape le retard d'une à trois semaines qu'il avait à la fin de mars.

Sous l'effet de la sécheresse persistante, le danger d'incendies de forêt augmente consi- dérablement. De nombreux feux de forêts se produisent dans toute la Suisse, notamment durant la deuxième quinzaine d'avril.

La période pauvre en précipitations s'achève en mai. Ce dernier mois du printemps se ca- ractérise par un temps variable influencé par des zones de basse pression et accompagné de rapides fluctuations des températures. A la suite de précipitations fréquentes et parfois intenses, la pluviosité remonte à un niveau al- lant de 100 à 200 pour cent par rapport aux normes dans la majorité du pays; elle dépasse 200 pour cent au centre des Alpes. Les tempé- ratures moyennes restent autour des valeurs pluriannuelles.

Sous l'effet du soleil à la fin de mai, le mercure grimpe à des niveaux élevés et une période de températures estivales s'installe jusqu'à la mi- juin. Dans la plaine du Magadino, au Tessin, les températures atteignent quotidiennement 30 °C durant une semaine; au nord des Alpes, elles dépassent chaque jour la parre des 25 °C;

elles atteignent même 30 °C les 6 et 7 juin.

Ce temps estival s'achève à la mi-juin, lorsque la bise se met à souffler au nord des Alpes et qu'un air froid traverse notre pays au début de la dernière décade du mois. Les températures retombent à des valeurs basses pour la saison.

En juillet et août, le temps est variable. Les périodes chaudes et ensoleillées alternent avec un temps frais et humide. Les températures moyennes de ces deux mois correspondent aux normes pluriannuelles. La pluviosité, diffé-

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rente d'une région à l'autre, varie aussi en fonction de l'activité orageuse. Mais les valeurs pluviométriques de juillet et août sont supé- rieures à la moyenne dans la plupart du pays.

Sous l'effet de divers courants froids entre juin et août, la limite des chutes de neige descend parfois à des altitudes basses pour la saison:

elle se situe à 1500 m entre le 20 et le 23 juin, à 1800 m les 7 et 8 juillet, et à 1500 m à l'est du pays les 28 et 29 août.

L'incursion d'air froid à la fin d'août met un terme à l'été et prélude à un mois de septem- bre qui sera trop froid pour la saison dans tout le pays. L'arrivée d'un air maritime frais et humide, l'incursion d'air froid accompagné de chutes de neige jusqu'à 1200 m peu avant le milieu du mois et les zones de basses pressions de la deuxième quinzaine font que les tempé- ratures restent presque constamment au-des- sous des normes saisonnières. Les températu- res moy.ennes du mois inscrivent un déficit de 1,5 à 2,5 °C, voire de 3,5 °C en haute altitude.

Pour certaines stations météorologiques, sep- tembre sera le mois le plus froid depuis 1931.

Malgré ce temps gris, le climat restera trop sec dans la plupart du pays.

La première décade d'octobre et la dernière de novembre sont également trop froides pour la saison. Mais en raison des périodes de temps doux connues entre-temps, la température de ces deux mois dépasse légèrement la normale.

Un net excédent pluviométrique s'inscrit en octobre dans la plupart du pays et il se généra- lise en novembre. La baisse des températures après la mi-novembre et les intenses précipita- tions engendrent de fortes chutes de neige en haute altitude. A la fin du mois, la hauteur du manteau neigeux atteint déjà 90 à 120 cm dans de vastes régions des Alpes situées au-dessus de 1500 m.

Sous l'influence des fréquentes zones de haute pression, décembre connaît un climat tempéré jusqu'à Noël lorsqu'un air polaire froid se di- rige vers les Alpes. Les températures tombent à des niveaux jamais atteints depuis longtemps et les chutes de neige répétées confèrent à cette fin d'année un caractère très hivernal.

(Sources: ISM 1996)

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3 Gibier

3.1 Expertises et relevés par échantil- lonnage

Gams (SG)

Dans les forêts du Gams, le cerf élaphe cause régulièrement des dégâts d'écorçage depuis une trentaine d'années. Mais depuis trois ans, ces dommages prennent une ampleur particu- lière. Le cheptel de cerfs recensé dans le district de Werdenberg comptait 176 têtes ré- parties sur 20'500 ha en 1995. Cet effectif était estimé à 202 têtes en 1958 déjà. Il est donc resté dans cet ordre de grandeur durant de nom- breuses années. Par contre, les dégâts d'é- corçage se multiplient lorsque les jeunes peu- plements atteignent une taille idéale pour les cerfs sur une large surface. Cela se produit actuellement dans les rajeunissements naturels de feuillus qui s'étaient engagés sur les surfa- ces cyclonées en 1986. A cette époque, un vent tempétueux de secteur ouest avait détruit 35 ha de forêt. Au point de vue phytosociologi- que, une large part de la surface touchée était une Frênaie à Laîches. A cet endroit, les frênes seraient capables de produire du bois de haute qualité. Cette essence est également la plus largement représentée dans les régénérations actuelles. Or depuis 1993, ces peuplements sont écorcés à la fin de chaque hiver sur une surf~ce globale de 2 à 3 ha.

Fig. 1. Frênaie écorcée par le cerf dans la forêt du Gams.

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Les conséquences de ces dommages sont d'or- dre économique surtout (ODERMA TT et HRIB 1996). En général, les blessures d'écorçàge se cicatrisent. Seules les plus étendues restent ouvertes. En ce qui concerne les frênes de cette région, aucune pourriture n'a été constatée jus- qu'à ce jour.

Dans la région du Werdenberg, l'habitat du cerf élaphe n'est plus conforme à la nature. Il est entrecoupé par des constructions et s~umis à l'impact des activités humaines. Les larges aires de migration nécessaires à cette espèce faunique sont coupées par l'autoroute longeant la vallée du Rhin, ce qui ·oblige l'ongulé à rester constamment dans la forêt du Gams.

Bien que les cerfs n'altèrent guère le milieu naturel lorsqu'ils y séjournent quelque temps, leur présence risque de devenir intolérable s'ils demeurent au même endroit durant des dé- cennies.

La forêt d'Aletsch et Conches (VS)

La forêt d'Aletsch, dans le Haut Valais, est un couvert de refuge pour le cerf élaphe en été.

D'une superficie de 245 ha, cette forêt abrite un cheptel estimé entre 60 et 70 cerfs, ce qui correspond à une densité de 26 animaux par lOOha!

Une étude réalisée en 1993 sur les dégâts du gibier (OFEFP, SCHÔNBÂCHLER 1996) a mon- tré que dans la forêt d'Aletsch, les pertes de jeunes arolles estoqués par le cerf n'arrivent jamais à être compensées par les rajeunisse- ments. Ce résultat confirme une autre étude réalisée en 1987 (ALBRECHT 1990). Aux côtés du mélèze, l'arolle est la principale essence de la forêt d'Aletsch. Ici, l'arolle a besoin de 75 ans pour atteindre une hauteur de 3 m. D'après les recherches effectuées en 1987, les estocades du cerf provoquent chaque année la perte de 1,67 arolle d'une hauteur entre 50 et 300 cm. Extra- polés sur 75 ans, ces dégâts seraient fatals à 125 arbres par ha. Or, d'après l'inventaire des jeunes peuplements établi en 1987, il n'existait dans la forêt d'Aletsch que 113 arolles par ha menacés dans cette classe de hauteur.

La demande de diminuer l'effectif des cerfs élaphes formulée à la suite de cette constata- tion en 1987 n'avait pas été accueillie favora- blement à cette époque.

Lors d'une étude ultérieure réalisée en 1994, le rajeunissement a été recensé à partir 10 cm de hauteur déjà. D'après les résultats de cette re- cherche, les dégâts d'estocade touchent près de 2% de l'ensemble des arbres, un taux sem- blable à celui de 1987. La proportion d'arolles épargnés de ce genre de dégât était tombé de 83% en 1987 à 75% en 1994.

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C.

Schônbachler chiffre à 388 par hectare le nom- bre d'arolles entre 10 et 300 cm nécessaires pour assurer le repeuplement. Mais en 1995, on n'en comptait que 255. Si ce chiffre est plus élevé que celui obtenu en 1987 c'est que l'in- ventaire de 1995 prend en compte les nom- breux arbres d'une hauteur entre 10 et 49 cm.

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Il n'empêche que le pourcentage d'arbres en- dommagés est resté tout autant élevé et les pertes imputables au gibier continueront de dépasser le nombre de passages à la futaie.

Dans les conditions actuelles, la quantité d'a- rolles, déjà trop faible aujourd'hui, va encore diminuer.

Nombre de tiges nécessaires pour assurer le repeuplement

Afin de juger si les pertes de plantes, quelle qu'en soit la cause, sont préjudiciables à la forêt, il est es- sentiel de savoir combien de plantes sont nécessaires pour assurer un renouvellement durable de la forêt. Il faut connaître pour cela quelle proportion de l'aire forestière doit être occupée par les arbres d'une certaine classe d'âge et combien de tiges doivent se trouver dans cette part de forêt.

La proportion de surface occupée par les arbres en phase de repeuplement doit être calculée en fonc- tion du rapport entre la durée de cette phase et la longévité de l'essence en question.

Si l'on se fonde sur la longévité d'un arolle, à savoir 1000 ans, les arbres en phase de repeuplement - elle dure 75 ans - doivent occuper 7,5% de l'aire forestière, soit 750 m2 par ha.

Le nombre de tiges nécessaires sur ces 750 m 2 s'estime en appliquant la règle approximative: «Hauteur de l'arbre en mètres = espace occupé en rriètres carrés» (FISCHER in IFRF 1988, p. 188). Selon ce calcul, il faudrait 250 arbres d'une hauteur de 3 m. Ce chiffre correspond à un modèle selon lequel la première phase de repeuplement serait uniquement assurée par des arbres de 75 ans et de 3 mètres de haut; aucun sujet plus jeune n'en ferait partie. Or un rajeunissement par vagues, rythmé par les années de semences, correspondrait mieux à la réalité. Si l'on subdivise donc les époques de rajeunissement en 5 phases de 15 ans par exemple, chacune de ces phases nécessite 150 m2 de repeuplement par ha d'aire boisée. En admettant une croissance régulière de 4 cm par année, il faudrait 250 plantes/ha au moins dans la première phase (arbres d'une hauteur allant jusqu'à 60 cm), 150 (120 cm) dans la deuxième et 83, 62 et 50 plantes pour les suivantes. Chaque hectare devrait alors avoir 570 plantes entre O et 3 m. Comme la proportion du mélange naturel d'arolles est estimée à 70% dans la forêt d'Aletsch, le nombre de tiges entre O et 3 m devrait être d'environ 400 par ha.

Lorsqu'en 1933, la forêt d'Aletsch fut placée sous protection, l'un des objectifs fixés était d'amener la forêt à se développer en une asso- ciation climacique d'arollière à mélèze après avoir abandonné l'exploitation dommageable des produits accessoires (OFEFP, SCHÔN- BÀCHLER 1996). Aujourd'hui, la réalisation de cet objectif est compromise par les dégâts du gibier.

Fig. 2. Cerf élaphe.

Indépendamment des recherches poursuivies dans la forêt d'Aletsch, une enquête a été effec- tuée en 1994 auprès des gardes forestiers des triages du Valais. D'après les résultats, 65 % des aires où les dégâts du gibier sont

«intolérables» se localisent dans les districts de Conches et à l'est de Raron (DIENSTSTELLE FÜR WALD UND LANDSCHAFT, in SCHWEI- ZER JÀGER 12/1996, S. 32-35). Face à cette constatation, les conséquences en Ônt été tirées lors de la planification de la chasse en 1996. Le cerf élaphe, qui cause des dégâts dans la forêt d'Aletsch et dans la partie inférieure de la région de Conches, séjourne principalement au-dessus d'e Conches durant la saison de chasse, un endroit où deux districts francs ont été supprimés en 1996.

Canton de Neuchâtel

D'après la statistique fédérale de la chasse de 1995 (OFEFP 1996 a), le canton de Neuchâtel abrite un effectif de 1705 chevreuils et de 606 chamois.

Afin d'étudier l'impact du gibier sur la régéné- ration des forêts, un inventaire de l'abroutis- sement a été établi dans ce canton entre juin et août 1993. Le relevé a permis de définir le pourcentage de pousses terminales abrouties durant l'année par rapport au nombre total de tiges d'une hauteur entre 10 et 130 cm. 434 pla-

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cettes de 10 m 2 représentant 21'700 ha de forêt ont été inventoriées à cet effet (OFEFP, SCHNEIDER 1996).

Le mode de traitement dominant dans le can- ton de Neuchâtel est le jardinage qui couvre 57% de l'aire boisée. Le sapin est donc une es- sence indispensable. Comme le sapin est parti- culièrement prisé par le gibier et qu'il est très sensible à ses coups de dents, le seuil de tolé- rance à l'abroutissement est donné dans une large mesure par les atteintes portées à cette essence. Le taux d'abroutissement du sapin est de 19,5% pour la période allant du printemps 1992 au printemps 1993. Ce résultat dépasse largement la norme de 9% donnée pour le sa- pin par EIBERLE et NlGG, en 1987.

Les normes données par EIBERLE et NIGG (1987) pour la forêt de montagne sont fondées sur le fait que dans ces régions, tout au moins à certains endroits, on ne peut accepter le ris- que de perdre des plantes à cause de l'abrou- tissement. Si ces normes sont prises en consi- dération lors de l'interprétation des taux d'abroutissement, il faut arriver à démontrer qu'effectivement aucune perte de plante n'est tolérable dans une large part des forêts. Voilà pourquoi le canton de Neuchâtel a également recensé le nombre de tiges destinées à assurer le repeuplement. D'après les résultats de cet inventaire, 44% des placettes présentent un nombre insuffisant de tiges dans les futaies moyennes et les vieilles futaies concernées par la régénération. Dans la futaie irrégulière, ce taux est de 27%.

La distribution spatiale des essences et de leur taux d'abroutissement présente une grande variabilité. Parmi les diverses relations étu- diées, certa4'-es ne semblent pas être significa- tives. Il est étonnant de constater que les pla- cettes situées dans une réserve de chasse ou dans des régions censées être densément peu- plées de gibier ne présentent pas un taux d'abroutissement beaucoup plus élevé que les

..

autres. Ce taux est par contre nettement plus haut dans les endroits suivants:

• forêts situées entre 800 et 1000 m d'altitude

• endroits recouverts d'une abondante végé- tation basse

• futaies irrégulières

• lisières internes

• recrûs et fourrés

Les six districts du canton présentent égale- ment des différences significatives.

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3.2 Réglementation

La Direction fédérale des forêts a publié, en septembre 1996, des «Commentaires sur la cir- culaire no 21» (OFEFP 1996 b). Cette circulaire précise l'exécution des articles de la loi fédérale sur les forêts touchant au domaine de la prévention des dégâts causés par le gibier (LFo Art. 27 et OFo Art. 31).

Selon la nouvelle réglementation, les conflits forêt-gibier apparaissant sur le périmètre de projets de Sylviculture et de Protection contre les dangers naturels devraient être résolus par une régulation du cheptel appropriée aux cir- constances. Même lorsque la planification de la chasse répond aux exigences minimales impo- sées dans le sens de la circulaire 21 et que l'-en- semble du cheptel est peu élevé, il peut arriver que le gibier se concentre dans une certaine zone (p.ex. dans les remises d'hiver, les districts francs, les reboisements en haute alti- tude, etc.). Il s'agit alors de zones à conditions écologiques particulières pour la faune sau- vage. Dans ce cas, il conviendra d'établir une conception de prévention des dégâts causés par le gibier. Ces conceptions sont à coordon- ner avec les plans de gestion, le plan d'aména- gement forestier régional et la stratégie du canton.

Fig. 3. Le bon développement des sar.ins dépend souvent de la sauvegarde de l'éqmlibre sylvo- cynégétique. Dégâts d'abroutissement (devant) et d'estocade (derrière) perpétrés au sapin.

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Les mesures de prévention des dégâts causés par le gibier peuvent être subventionnées par la Confédération. Mais les mesures classiques en la matière ne sont subventionnables que dans des cas particuliers et pour des projets appartenant aux catégories de "Sylviculture C"

et de "Protection contre les dangers naturels".

Quant aux mesures d'amélioration des bioto- pes (soins aux biotopes), elles seront indemni- sées quelle que soit leur appartenance à tel ou tel projet.

Les conceptions de prévention des dégâts du gibier doivent répondre aux besoins tant de la

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forêt que du gibier. Or l'espace occupé par une population de faune sauvage n'a pas le même rapport que l'espace occupé par un peuple- ment forestier. Voilà pourquoi la saisie, l'inter- prétation et le contrôle des données de ces deux paramètres reposent sur des surfaces de référence différentes. Dans les commentaires sur la circulaire no 21, une distinction est éta- blie entre "la zone principale", à savoir un es- pace faunique, et "les zones d'une importance écologique particulière pour le gibier", délimi- tées en fonction des dégâts causés par cette faune sauvage.

Comme le gibier occupe un espace relativement vaste mais que les dégâts qu'il cause aux forêts ne sont que locaux, l'examen de ces dégâts doit se faire à deux niveaux, au niveau «gibier», à une échelle régionale, et au niveau «forêt» à une échelle locale.

Le premier niveau se rapporte à l'espace faunique ("biotope pour la faune sauvage"). Ces espaces cor- respondent à des unités de planification, de gestion et de contrôle. Leur superficie va de 2000 ha (espace occupé par le chevreuil, quartier d'hiver du cerf élaphe) à 20'000 ha (espace occupé par le cerf durant l'année entière). Les mesures telles que la régulation du cheptel ou l'amélioration des biotopes produisent leurs effets dans tout l'espace faunique. Il conviendra donc de considérer le biotope dans sa globalité lorsqu'il s'agira d'estimer si l'équilibre sylvo-cynégétique est sauvegardé.

Le taux d'abroutissement ("intensité de l'abroutissement") est une valeur indicative adéquate pour estimer cet équilibre.

Le taux d'abroutissement correspond à la proportion de pousses terminales abrouties durant une an- née. Plus le taux moyen d'abroutissement est élevé dans l'ensemble de l'espace faunique, plus la sur- face de forêt endommagée est étendue. Mais lorsque l'abroutissement moyen dépasse une certaine valeur indicative dans un espace faunique, il convient encore de nuancer l'importance de ces dégâts en distinguant les endroits où l'abroutissement est dommageable pour la forêt. D'où la nécessité du deuxième examen à réaliser à l'échelle locale.

Le deuxième niveau se rapporte à la partie de forêt endommagée. Comme le gibier se disperse dans son espace faunique, l'abroutissement est très irrégulier. En outre, l'incidence des dommages causés à la forêt est différente d'un endroit à l'autre. L'abroutissement est en premier lieu dommageable là où:

• la régénération est nécessaire

• les arbres supportent mal ce genre de d'attaque

• le nombre de jeunes arbres est faible et où

• les autres conditions de croissance sont si défavorables que l'abroutissement provoquera rapide- ment le dépérissement des plantes.

Par ailleurs, la gravité des dégâts dépend aussi de la fonction de la forêt. . Il est donc nécessaire d'analyser:

• la fonction de la forêt

• le nombre de tiges nécessaires pour assurer la régénération

• les conditions de croissance

• les effets de l'abroutissement (perte de plantes, déséquilibre dans la proportion des mélanges, perte de qualité)

• l'influence d'autres facteurs sur la régénération.

L'intensité de l'abroutissement a une importance secondaire à ce niveau.

L'examen à l'échelle locale vise à établir si le gibier a causé des dégâts dans l'unité considérée. Dans l'affirmative, on ne saurait conclure que les dégâts constatés perturbent l'équilibre sylvo-cynégétique sans avoir pris en considération les paramètres relevés à l'échelle régionale. Si ces dégâts représentent un cas unique dans l'espace faunique examiné, ils seront considérés comme étant tolérables.

(9)

4 Petits mammifères

Aucun dommage très étendu n'a été enregistré à ce propos dans les forêts suisses en 1996.

Mais à l'échelle locale, la présence de divers rongeurs a été constatée dans quelques jeunes peuplements.

Au printemps 1996, une légère augmentation des cas de consultation a été constatée à pro- pos de l'écureuil (Sciurus vulgaris). Ce rongeur s'est manifesté entre autres dans la plaine de la Linth dans les cantons de St Gall, Schwytz et Glaris. Il s'est surtout attaqué à des perchis de hêtres et de feuillus nobles dont il a écorcé les petites tiges dans la zone du houppier. Il faut dire que la plupart de ces dégâts ont été causés en 1995 déjà mais ils n'ont été décelés qu'au cours de l'hiver lors du passage des sylvicul- teurs: Dans une afforestation du Mesocco, les écureuils ont récidivé cette année encore en enlevant des anneaux d'écorce aux petites tiges de mélèzes. Ils ont également causé d'autres dégâts dans les cantons de Bâle- Campagne et de Neuchâtel.

Le loir (Clis sp.), encore actif l'année passée, n'a fait l'objet d'aucune annonce de dommages en 1996. Les dégâts causés par le campagnol ter- restre (Arvicola terrestris), ce rongeur des raci- nes souterraines, se sont aussi raréfiés cette année.

Par contre, le campagnol agreste (Microt11s agrestis) est encore présent au nord-ouest du pays, où il cause des dommages depuis plu- sieurs années. A Bâle-Campagne et dans les ré- gions avoisinantes, il a rongé l'empattement de jeunes feuillus en provoquant parfois des per- tes indésirables. Le campagnol roussâtre (Cletlzrionomys glareolus) est également res- ponsable de dommages isolés, de caractère semblable, au centre du Plateau, dans les can- tons de Berne, Soleure et Argovie.

5 Insectes

5.1 Le Typographe

Bilan des attaques en 1996

Les attaques du typographe (lps typograplws) ont été moins nombreuses dans plusieurs ré- gions. Les cantons du Plateau surtout ont con- tribué à atténuer le risque de pullulations qui s'était intensifié à nouveau en 1995. Les chablis botrychés continuent aussi de diminuer dans les régions des Alpes et des Préalpes qui avaient été endommagées par l'ouragan Vi- viane en 1990. Au centre et à l'est de la Suisse par contre, ils restent d'une importance supé- rieure à la moyenne. Contrairement à la ten-

-8-

dance observée dans l'ensemble de la Suisse

.

' une augmentation des dommages dus aux bostryches se constate surtout au Sud des Alpes. La Lévantine, le Val de Blenio, le Mesocco et le Val de Calanca sont particuliè- rement touchés. Le centre des Grisons ainsi que les Préalpes bernoises et fribourgeoises inscrivent également une recrudescence de l'activité des bostryches. Dans le Jura égale- ment, il existe des régions où l'impact du typographe s'intensifie depuis 1995. Les can- tons du Jura et de Neuchâtel notamment enre- gistrent une augmentation des chablis bos- trychés.

Six ans après le passage de "Viviane", qui avait endommagé de vastes régions, un lien évident se remarque encore entre cet ouragan et les at- taques de typographes. Près de la moitié des épicéas nouvellement infestés se localisent en- core dans les régions dévastées à cette époque.

On est encore loin d'entrevoir un effondrement des populations de bostryches si l'on sait qu'en 1996, la situation était comparable à celle con- nue dans les années 1983 et 1984, période cul- minante de la dernière gradation. La situation ne s'améliorera que dans les peuplements fo- restiers moins touchés par l'ouragan et où les foyers de bostryches ont pu être évacués à temps.

Fig. 4. Aire cyclonée non nettoyée attaquée par les bostryches.

0

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(10)

Évolution des populations en 1996

En raison du climat humide de mai 1996, les typographes ont essaimé plus tard que les autres années, spécialement en haute altitude.

Ici, l'essaimage principal des hivernants n'a eu lieu qu'à la fin de mai et en juin. A cette épo- que, le temps chaud et ensoleillé a favorisé la colonisation de nouveaux arbres de ponte. Par contre, l'été humide et frais a eu pour effet d'inhiber les nouvelles pontes et il ne s'est donc formé qu'une seule génération d'insectes dans la plupart des régions situées au-dessus de 1'200 m. Les attaques ayant été tardives au printemps et le développement, ralenti en été, les épicéas sont restés verts jusqu'en hiver, ce qui a rendu difficile la détection des arbres colonisés.

En basse altitude, les hivernants se sont envo- lés en avril déjà et une deuxième génération a pu se former ici ou là. Mais les pontes ont été souvent parasitées et certaines n'ont pu arriver à maturité à cause du temps frais et humide de la fin de l'été.

En maints endroits, la répartition spatiale des attaques ressemble à une mosaïque de petits foyers de moins d'une douzaine d'épicéas. Ils se situent en bordure des anciens foyers mais on en trouve aussi à l'intérieur de peuplements d'épicéas intacts. On ne compte que de rares nouvelles attaques de grande envergure.

Sur certains arbres, la densité des populations était telle que les larves sont entrées en concur- rence vitale et qu'elles n'ont pu se développer.

Ce phénomène laisse supposer que les arbres appropriés à la ponte sont moins nombreux;

en conséquence, les pièges pourraient redeve- nir 'plus attractifs (voir ci-après). Cette théorie est étayée par le fait qu'un plus grand nombre d'épicéas ont pu résister cette année aux atta- ques, grâce à l'efficacité de leur résine.

Résultats de l'enquête sur le typographe En 1995, le volume de chablis bostrychés avait légèrement augmenté dans l'ensemble du pays à cause des fortes pullulations connues dans le Plateau. Il avait fallu alors exploiter 335'000 m3

Lutte contre les bostryches:

-9-

de bois d'épicéa infesté par le typographe, soit 241'000 m3 en été et 94'000 m3 en hiver.

En 1996 en revanche, on retrouve la tendance à la diminution qui s'était engagée en 1994. En termes chiffrés, 250'000 mètres cubes de bois bostrychés devraient être exploités en 1996, ce qui représente la moitié des quantités record atteintes en 1993. Durant le semestre d'été 1996, 191'000 m3 de chablis ont été façonnés.

D'après nos estimations, 60'000 m3 vont s'y ajouter durant l'hiver.

Si l'on compare ces chiffres avec ceux de 1947 et 1948 - des "années à bostryches" entrées dans l'histoire - on constate que le typographe n'est pas près d'achever son oeuvre dévasta- trice. A cette époque, le volume de chablis bostrychés avait atteint 150'000 m3 par année.

Si le nombre de nouveaux foyers de bostry- ches a également diminué, il en reste encore 3'444. Chacun d'eux englobe plus de 10 épicéas colonisés. Soulignons qu'on y trouve rarement plusieurs centaines de mètres cubes d'épicéas infectés. Par contre, les nouveaux foyers de petites dimensions se sont multipliés. Mais lorsque ces derniers comptent moins de 10 ar- bres atteints, ils ne sont pas recensés.

Le nombre de pièges installés en Suisse en 1996 se chiffre à 10'800, soit cinq cents de plus que l'année passée. 102 millions de typogra- phes y ont été capturés, à savoir 9'400 insectes par piège. Ce nouveau record pourrait être dû à divers facteurs: d'une part, une grande partie des épicéas endommagés par les tempêtes de 1990 et par la sécheresse des années passées se sont rétablis; ils ont donc perdu de leur attrac- tivité pour les insectes qui se sont alors davan- tage dirigés vers les pièges. D'autre part, les

"poseurs des pièges" sont devenus experts en la matière. Par ailleurs, les pièges en étoile, de plus en plus utilisés, sont recensés comme les autres pièges de moindre capacité.

L'évolution de la situation depuis 1984 est ré- sumée à l'illustration 5. Chablis bostrychés, foyers de bostryches et nombres de captures y sont présentés. Les résultats des enquêtes des cantons et des arrondissements forestiers sont également présentés sur un tableau synoptique que vous pouvez obtenir auprès des Offices forestiers cantonaux ou du SPOI.

La manière la plus efficace de lutter contre les bostryches se résume en quelques mots: repérer les épicéas atteints, les abattre et les écorcer sans tarder.

Cette intervention doit se faire avant l'essaimage des jeunes insectes. Tous les foyers de bostryches se trouvant dans un périmètre de quelques kilomètres carrés devraient être assainis à temps.

D'autres conseils à ce propos figurent dans le bulletin intitulé "Protection des forêts - Vue d'ensemble 1995" (MEIER et al. 1996).

(11)

Fig. 5.

Enquête «typographe 1996»

Résultat des enquêtes 1984 -1996: Toute la Suisse

Volume de chablis (en m3)

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Volume des chablis en m3:

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Fig. 6. Chablis imputables au typographe, avril-septembre 1996, volumes par arrondissement.

Prévisions

En l'absence de toute tempête dévastatrice ou intempérie extrême, les pullulations de bostry- ches devraient encore diminuer en 1997 dans l'ensemble de la Suisse. Mais on ne saurait pour autant entrevoir une chute de la grada- tion des populations. Dans les régions de montagne notamment, où d'importantes pullu- lations se sont produites ou répétées en 1996, la situation pourrait rester critique.

Les dégâts causés par les bostryches vont en- core régulièrement poser des problèmes ces prochaines décennies. En raison de la sous- exploitation et donc de l'augmentation du matériel sur pied et de l'âge des peuplements, il faut s'attendre à voir se multiplier les effon- drements de peuplements, en particulier dans les forêts de montagne reboisées au 19e siècle.

Dans les pessières remontant à cette époque, le typographe contribuera largement aux proces- sus de dépérissements.

Fig. 7. Épicéas bostrychés: les insectes se sont ·déjà envolés mais les houppiers sont encore verts. On en a vu beaucoup en septembre 1996.

(13)

5.2 Autres espèces de scolytes cortico- les

En 1995, le Scolyte curvidenté du Sapin pectiné (Pityokteines curvidens) avait provoqué le dépérissement de nombreux sapins blancs dans le canton du Jura. Il avait pullulé notam- ment dans les régions touchées par les tem- pêtes en Ajoie mais aussi dans les cantons de Vaud, Neuchâtel et Berne. En 1996, cet insecte a encore sévi dans les mêmes régions, mais il a causé des dommages moins importants que l'année précédente où il avait fallu exploiter plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes de sapin blanc.

Le Scolyte curvidenté a redoublé d'activité dans la région de Thoune-Schwarzenbourg.

Dans le reste de la Suisse, il n'a été remarqué que dans des cas isolés.

Les attaques du Chalcographe (Pityogenes c/Jal- cograplrns) se sont de nouveau intensifiées dans certaines régions. Ses populations ont aug- menté dans le Jura vaudois, au pied sud du Jura, dans la région de Bienne et dans le can-

ton de Thurgovie. Cette recrudescence est partiellement due au fait que les épicéas ont été affaiblis par les gels tardifs de mai 1995 et par la sécheresse de l'été 1995 qui a touché quelques régions à l'est de la Suisse. L'insecte a causé des dégâts particulièrement remarqua- bles à Müllheirn (TG) où il s'est attaqué à de nombreux épicéas qui servaient de plantes or- nementales dans le village situé bien au-delà de la forêt. Les chalcographes ont hiverné, à

-12-

différents stades d'évolution, dans les cimes et les branches des épicéas touchés.

Dans les autres régions de Suisse, le Chalco- graphe n'a provoqué que des dommages isolés notamment dans les pessières des Alpes.

L'activité des autres insectes corticoles est rela- tée dans le tableau annexé à ce rapport.

5.3 Le Bostryche noir du Japon

Le Bostryche noir du Japon (Xylosandrus ger- manus) s'est introduit en Suisse en 1984, où il a été vu dans la région de Bâle. Depuis lors, il s'est établi dans de larges parts du pays. La propagation de ce ravageur a été favorisée par les étés chauds et secs ainsi que par les trans- ports de bois. Ses pullulations, accompagnées de conséquences économiques perceptibles, se sont produites en 1986-1987, 1991 et 1995.

Son aire d'extension s'est encore élargie en 1996, notamment dans le Jura, le long du lac de Neuchâtel et dans le canton de Schaffhouse.

Il est aussi réapparu en divers points du Tes- sin. Seuls le bassin lémanique, le Bas-Valais ainsi que les cantons de Glaris et des Grisons étaient encore épargnés à la fin de 1996. La propagation du Bostryche noir du Japon est représentée à l'illustration 8.

Le Bostryche noir du Japon s'est répandu, en tant que ravageur, jusqu'à 1'200 m d'altitude.

Au-dessus de cette limite, le climat semble être trop rude pour lui permettre de pulluler sérieusement.

Présence constatée en:

1984

Ill 1986' mm 1987

Il] 1991

0

0 1995

1996

Fig. 8. Aire de propagation du Bostryche noir du Japon depuis 1984.

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-13-

Le Bostryche noir du Japon est une espèce d'insecte lignicole originaire de l'Asie orientale. Il s'attaque à une large palette de résineux et de feuillus dont il colonise surtout les grumes, avec ou sans écorce, entreposées dans des parcs à bois. Seule la femelle est ailée. Ces insectes, d'un noir brillant, mesurent entre 2 et 2,5 mm. Ils font partie des essaimants tardifs et n'apparaissent généralement qu'en mai ou juin. Les bois colonisés se distinguent par la présence de bâtonnets de sciure fortement pressée, d'une longueur pouvant atteindre plusieurs centimètres. L'insecte éjecte ces bâtonnets des orifices d'entrée qu'il creuse.,

Comme le Bostryche noir du Japon pénètre beaucoup moins profondément dans l'aubier que le Bostryche liseré (Trypodendron lineatum), les risques d'endommagement sont plus faibles. Pourtant, certaines questions liées à la protection du bois ne sont pas résolues. On se demande entre autres pourquoi les substances actives contenues dans les produits de protection du bois autorisés dans la forêt suisse n'arrivent pas à empêcher la pénétration de ces nouveaux ravageurs. D'après les tests ef- fectués en 1996 par le LFEM à St Gall, aucun des produits autorisés dans nos forêts, même pas les in- secticides endosulfanés interdits depuis quelques mois, n'ont une efficacité suffisante.

5.4 La Tordeuse grise du mélèze

Pour la première fois depuis les années 80, la Tordeuse grise du mélèze (Zeiraphera diniana) s'est de nouveau manifestée de façon remar- quable. Dans le Val d'Hérens, en Valais, deux peuplements de mélèzes ont perdu une bonne partie de leur feuillage. Il faut s'attendre à les voir complètement dénudés en 1997, comme cela s'est produit en 1996 dans les Alpes françaises. Il est possible qu'en Valais d'autres • peuplements de mélèzes seront également touchés.

En Haute-Engadine, dans la traditionnelle aire d'extension de la Tordeuse, la densité des po- , pulations était encore très faible en 1996 et au- cun dommage visible n'a été constaté. Bien que cet insecte pullule massivement tous les 7 à 10 ans depuis le début du siècle, la dernière cul- mination attendue pour la fin des années 80 ne s'est pas produite, probablement à cause des conditions climatiques. En Engadine, les pre- mières pertes de feuillage pourraient se consta- ter en 1997. Ce n'est que vers 1998 ou 1999 qu'on risque d'assister à des défoliations com- plètes.

Fig. 9. Chenilles de la Tordeuse grise du mélèze. (Photo: Entomologie FNP)

5.5

L'Hibernie défeuillante

En 1995 déjà, l'Hibernie défeuillante et d'autres chenilles de papillons avaient endommagé quelques peuplements de feuillus au Tessin, dans le Mesocco et en Suisse romande. Depuis lors, les cas se sont multipliés. La plupart des arbres atteints ont perdu une bonne partie de

leur feuillage; on a même vu des défoliations intégrales, notamment à Muttenz, près de Bâle.

Ce genre de dommage s'observe surtout dans les milieux au climat doux, comme au pied du Jura sud, le long de l'Aar et du Rhin, ou dans le Sottoceneri.

Les chenilles de l'Hibernie défeuillante (Erannis defoliaria) sont les plus répandues;

(15)

elles sont souvent accompagnées par d'autres espèces de papillons comme la Cheimatobie ou Phalène hiémale (Operophthera brumata), la Tordeuse verte du chêne (Tortrix viridana), le Trapèze (Cosmia trapezina) ou Conistra vaccinii.

Parmi les essences fortement touchées, citons· -14-

le chêne et le charme ainsi que les frênes, au débourrement tardif, dont les feuilles ont été dévorées au fur et à mesure de leur éclosion.

Mais en juillet, la majorité des arbres avaient bourgeonné à nouveau.

Fig. 10. Chêne défolié par l'Hibenie défeu11Iante dans le Hardwald a Muttenz.

5.6 La Processionnaire du chêne

Depuis quelques années, la Processionnaire du chêne (Thaumetopoea processionea) s'est ma- nifestée plus souvent dans les régions climati- quement propices à la viticulture. Si cet insecte n'endommage pas les chênes qu'il attaque, les poils urticants de ses chenilles provoquent chez les hommes et les animaux des déman- geaisons désagréables comparables à des piqû- res d'orties.

La Processionnaire du chêne a été vue surtout en Valais et dans la région lémanique. Elle a créé des désagréments dans une zone résiden- tielle à Sion où plusieurs personnes ont été en contact avec ses poils urticants. Dans les can- tons de Berne et d'Argovie, des bûcherons oc- cupés à façonner du bois de chêne ont souffert de démangeaisons. Bien que la cause de ces ir- ritations cutanées n'ait pas été clairement éta- blie, il est bien possible que la ProcE;ssionnaire du chêne ou le Bombyx cul brun (Euproctis chrysorrhoea) en soit responsable. La Proces- sionnaire du chêne a aussi été remarquée en Ajoie, ce qui n'est pas étonnant car cet insecte redouble d'activité depuis deux ans dans les régions limitrophes de France.

Afin de renseigner le public à propos de cet in- secte, nous avons créé une affiche que vous pouvez obtenir auprès du SPOI.

Fig. 11. Chenilles de la Processionnaire du chêne recouvertes de poils urticants. (Photo: Entomologie FNP)

0

(16)

6 Maladies bactériennes

6.1 Le feu bactérien

Le pathogène de cette maladie, la bactérie Erwinia amylovora, provoque des pertes de- puis 1989 parmi les arbres portant des fruits à pépins et certains arbustes d'ornement. En 1996, quelques foyers se sont développés au nord-est et au centre de la Suisse. La maladie n'a pas encore été décelée sur les sortes de Sor- bus et de Crataegus, des espèces arborescentes et buissonnantes sensibles. Ainsi, les craintes d'assister à une propagation irréfrénable du feu baètérien sur ces plantes ligneuses naturel- les ne sont pas confirmées aujourd'hui. Les ar- bres fruitiers et les arbustes de jardins infectés sont à éliminer, comme ce fut le cas jusqu'à présent. Cette méthode d'éradication est à maintenir; elle a déjà permis d'obtenir quel- ques résultats satisfaisants. Comme par le passé, les Services forestiers contribuent à la surveillance et à la lutte dans les régions infec- tées. Cette méthode s'est avérée efficace.

-15-

6.2 Le chancre bactérien du frêne

Le chancre bactérien du frêne (Pseudomonas syringae subsp. savastanoi pv. Jraxini) est actuel- lement la seule maladie bactérienne en forêt qui prend une certaine importance à l'échelle régionale. Elle altère la qualité du bois. Elle se caractérise par des malformations chancreuses irrégulières apparaissant sur l'écorce. Ce chancre nous a été annoncé en 1996 de la part du canton de Thurgovie.

7 Maladies fongiques, dommages et causes complexes

7.1 Rougissements des aiguilles de jeunes douglas

Au printemps, des rougissements remarqua- bles ont été constatés aux aiguilles de douglas croissant dans des milieux dépourvus de cou- vert. Ce phénomène s'est produit dans l'en- semble du Plateau. Certains de ces douglas, af- faiblis mais encore capables de survivre, ont ensuite été colonisés et mortellement atteints par le Chalcographe (Pityogenes chalcographus), le Scolytide micrographe (Pityophthorus pityo- graphus) ou !'Armillaire (Armillaria sp.). Les sujets les plus âgés appartenaient à la classe des perchis. Dans les mêmes stations, les forêts équiennes d'épicéas, de mélèzes ou de hêtres ont été épargnées.

La quasi totalité des douglas endommagés ont été infectés, plus ou moins gravement, par le pathogène de la Rouille du douglas (Phaeo- cryptopus gaeumannii). L'absence partielle, voire totale, des anciennes générations d'aiguilles laisse supposer que le champignon a infecté ces plantes depuis quelques années. déjà sans y causer des dommages préoccupants. Ces rou- gissements sont imputables à la sécheresse prononcée qui a sévi durant l'hiver 1995/96 et

à l'intense rayonnement solaire du printemps.

Le douglas est l'un des rares résineux dont les stomates s'ouvrent très facilement sous l'effet de la lumière, même lorsque les températures sont basses. En cas de fort rayonnement so- laire, l'eau s'évapore au travers des stomates ouverts et, si le sol est desséché ou gelé, cette perte d'humidité ne peut plus être suffisam- ment compensée. Nous assistons alors à une dessiccation caractérisée par un rougissement des aiguilles qui part normalement de la pointe et s'étend parfois sur toute la surface.

Les jeunes douglas sont particulièrement ex- posés à ce genre de dommages. Les sujets plus âgés, dotés de solides racines plus profondé- ment ancrées dans le sol, sont moins sensibles.

Cette hypothèse est confortée par le fait que les douglas sous couvert, situés en lisière, ne pré- sentent aucun rougissement contrairement aux autres, démunis de cette protection sur des surfaces dégagées. Il est cependant possible que les aiguilles attaquées par des champi- gnons résistent moins bien aux gels, au même titre que les bourgeons de pommes atteintes de l'Oïdium sont davantage exposés à ce genre de danger.

(17)

-16-

0 Observations de 1996 Aire de distribution du douglas:

Placette d'échantillonnage IFN contenant du douglas Fig. 12. Rougissements des aiguilles de jeunes douglas en 1996.

(Les données concernant la distribution du douglas ont été mises à notre dispm,ition par l'inventaire forestier national suisse, IFN.)

7.2 La Pourriture rouge

La Pourriture rouge est la maladie qui provo- que les dévalorisations du bois les plus consi- dérables, notamment dans les peuplements

d'épicéas. Cette pourriture est engendrée par

la maladie du rond des pins (Heterobasidion annosum). Répandue dans toute l'aire d'exten- sion de l'épicéa, elle sévit avec la même vi- gueur depuis des années. 85% des arrondisse- ments forestiers nous l'ont annoncée. En Scandinavie, la lutte biologique contre la Pour- riture rouge a remporté ses premiers succès.

L'opération consiste à· empêcher la propaga- tion de l'infection en inoculant un champignon inhibiteur (Phlebiopsis gigantea) à une souche fraîchement coupée. Cette méthode permet d'éviter la transmission de la maladie, pçir la voie des racines, aux épicéas sains du voisi- nage. Les premiers essais de cette lutte ont aussi été entrepris dans notre pays.

7.3 Maladie des rameaux du peuplier Des dépérissements notables des rameaux du peuplier noir d'Italie (Populus nigra 'italien') ont été constatés au printemps en maints endroits à l'est du pays. Ces dépérissements sont dus à la Maladie des rameaux du peuplier, provo- quée P,ar le champignon Dothichiza populea.

La maladie se caractérise par des nécroses elliptiques qui se développent sur l'écorce du

Fig. 13. La maladie des rameaux du peuplier noir est à l'origine de dépérissements remarquables.

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tronc et des branches. Le champignon forme des fructifications noires sur les parties attein- tes. Après la sporulation, ces fructifications restent enfoncées dans les tissus; elles sont visibles à l'oeil nu. Les peupliers noirs et leurs hybrides sont exposés à cette maladie. Le manque d'humidité à l'intérieur de l'écorce favorise le développement de la maladie car les dessiccations diminuent la résistance des tissus corticaux. Dans ce cas également, la sécheresse de l'hiver 1995/96 aura contribué au développement de la nécrose.

7.4 Dépérissements de l'érable plane

Des dépérissements touchant des groupes d'érables planes entre 10 et 25 ans ont été cons- tatés dans 30 arrondissements forestiers. La maladie a été plus fréquente au nord-est qu'à l'ouest de la Suisse. Elle s'est répandue sur une surface globale de plusieurs hectares de forêts.

Ces dépérissements prennent naissance à la cime de l'arbre. La surface de l'écorce dépéris-

-17-

sante a été infectée par les champignons corti- cales Nectria coccinea et Pezicula acericola. La plupart des érables affaiblis ont été colonisés par le Bostryche noir du Japon (Xylosandrus germanus) et infectés, parfois gravement, par l'armillaire (Armillaria sp.). Dans certains cas, des suintements muqueux se sont produits sur l'écorce.

Le dépérissement de l'érable plane réapparaît sporadiquement depuis près de 30 ans. Les causes exactes de cette maladie ne sont pas en- core connues. Les dommages qu'elle provoque sont souvent mis en relation avec les effets de conditions climatiques extrêmes. Pour notre part, nous supposons aussi qu'à la suite du manque de précipitations, parfois notable, connu durant l'hiver et le printemps, les tissus corticaux auront souffert d'une carence en eau qui aura diminué leur résistance face aux champignons corticales. Les attaques de rava- geurs secondaires évoqués ci-dessus ont accé- léré le dépérissement de ces plantes.

0 Observations de 1996

Aire de distribution de rérable plane1

Placette d'~antillonnage IFN contenant des érables planes Fig. 14. Dépérissements de l'érable plane en 1996.

(Les donnees concernant la distribution de l'érable plane ont été mises à notre disposition par l'Inventaire forestier national suisse, IFN.)

(19)

Fig. 15. Ces dépérissements d'érables planes commencent à la cime. L'arbre réagit en formant des branches gourmandes sur le tronc.

7.5

Dépérissements de l'érable syco- more

Des dépérissements de l'érable sycomore se sont produits localement dans les cantons d'Argovie, du Jura, de Soleure, de Zoug et de Zurich. Tout comme chez les érables planes, les érables sycomores malades présentent des signes de dépérissements dans la zone du houppier; des branches gourmandes se for- ment sur le tronc. Il arrive aussi que des suin- tements muqueux se produisent, ce qui trahit une perturbation du régime hydrique de l'ar- bre. Il n'est pas rare non plus que l'écorce soit infectée par le champignon corticole Nectria coccinea, un parasite de faiblesse capable de faire dépérir aussi l'écorce d'autres espèces de feuillus. Comme la montée de la sève com- mence très tôt chez l'érable, il est possible que l'écorce, déjà activée dans ses fonctions, ait subi des pertes d'eau provoquées par une transpiration accrue sous l'effet du fort rayon- nement solaire connu au printemps. Et comme le sol était sec à cette époque, l'arbre n'aura pas pu compenser ce manque d'humidité. Les ar- bres souffrant de dessiccation sont moins résis- tants aux attaques de champignons corticales

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Fig. 16. Dépérissement de l'érable plane. L'écorce dépérissante est colonisée par le champignon Cyli11- drocarpo11 ca11did11111 (forme conidienne de Nectria coccinea). Les conidies blanches émergent des fissu- res de l'écorce. Des branches gourmandes se sont formées à proximité sur la partie indemne du tronc.

pourtant inoffensifs dans des conditions nor- males. Le dépérissement de l'érable sycomore, tout comme celui de l'érable plane, n'est donc pas une maladie contagieuse en premier lieu; il n'est que la manifestation d'une réaction de l'arbre face à des conditions climatiques défa- vorables.

7.6 La Graphiose de l'orme

La Graphiose de l'orme (Ceratocystis ulmi), an- noncée par 140 arrondissements forestiers en 1996, reste tout aussi fréquente que l'année passée. Il a été constaté que cette maladie, transmise par les bostryches, prend de l'exten- sion et s'introduit dans les vallées des Alpes et des Préalpes. D'après une étude réalisée par le SPOI, les populations de bostryches présentes dans les vallées non touchées ne sont pas en- core contaminées par ce champignon mortel;

les ormes de ces régions sont donc encore sains (FORSTER et ENGESSER 1996). Si les conditions du terrain et les moyens financiers le permet- tent, il faudrait pouvoir éliminer systémati- quement les ormes infectés dans les zones tampons séparant les régions atteintes des autres indemnes. Cette éradication permettra

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