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Meier, F., Engesser, R., Forster, B., Jansen, E., & Odermatt, O. (1995). Protection des forêts - Vue d'ensemble 1994. Bulletin SPOI: Vol. Avril.

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Academic year: 2022

Aktie "Meier, F., Engesser, R., Forster, B., Jansen, E., & Odermatt, O. (1995). Protection des forêts - Vue d'ensemble 1994. Bulletin SPOI: Vol. Avril."

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Eidgentlsslsohe Forschungsanstalt tor Wald, Schnee und Landschaft

Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage

lstituto federale di ricerca per la foresta, la neve e il paesaggio

BULLETIN SPOI

Swiss Faderai lnstitute for F-orest, Snowand

Landscape Research

Protection des fo, rêts - \lue d

1

ensemble 1994

par Franz Meler, Roland Engesser, Beat Forster, Erwin Jansen, Oswald Odermatt

Avrll 1995

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BULLETIN SPOI Avril 1995

Protection des forêts - Vue d'ensemble 1994

par Franz Meier, Roland Engesser, Beat Forster, Erwin Jansen, Oswald Odermatt Traduction Monique Dousse

FDK: 453: 443.3: 422.2: (494): (047.1)

Table des matières 1 Résumé

2 Conditions météorologiques

~ ~

Gibier

. J.1 Dégâts d'écorçage en Appenzell Rhodes-Intérieures 3.2 Recensement du gibier dans le canton de Glaris 3.3 Abroutissement sur les aires cyclonées par Viviane 3.4 Le sanglier

4 Petits mammifères 5 Insectes

5.1 Le typographe

5.2 Le grand scolyte du mélèze 5.3 L'hylésine noir de l'épicéa 5.4 Le bostryche noir du Japon 5.5 Le bombyx disparate et la nonne 5.6 Les insectes piqueurs-suceurs 6 Maladies bactériennes ( ~.1 Le feu bactérien

7 Maladies cryptogamiques

7.1 Rougissements et chutes des aiguilles 7.2 Maladies des pins

7.3 Maladies de l'écorce 8 Dégâts abiotiques

9 Organismes annoncés et leur importance pour la protection des forêts

D■r phyto11nlUrt 8■ob1chtung1-und M1ld1- dl1nst PBMD 1st 1ln1 Gruppe der Eldg. For- 1chung11nst1II !Or Wald, Schn11 und Land•

1chall, WSL, Blrm1n1dorf.

Ais Anlauf- und Beratungsstelle !Or Forstschutz- fragen lnformlertderPBMD über Aullreten, Ver- breltung und Bedeutung aklueller Forstschutz- probleme ln der Schwelz.

Der PBMD stehtmltden kantonalen Forstschutz- beaullragten ln dlreklem Kontakl, um anstehen- de Probleme gemelnsam zu IOsen.

ln der Regel stammen die Beobachtungen und Meldungen an den PBMD von den kantonalen Forstdlensten.

Le Service phytosanitaire d'observation etd'ln·

formation SPOI est un groupe appartenant il l'Institut 16dhal de recherches sur la foret, la neige et le paysage, FNP, il Blrmensdorf.

En tant que service de consultation et de cana- lisation des questions de protection des forêts, le SPOI informe et conseille lorsque des problè·

mes surgissent dans ce domaine.

Le SPOI reste en contact direct avec les dêlé·

gués cantonaux a la protection des forêts afin de résoudre en commun les problèmes qui se posent. Les observations et informations trans- mises au SPOI proviennent habituellement des services forestiers cantonaux.

Il Servlzlo Fllosanltarlo dl Osservazlone 1 d'lnlormazlone SFOI 6 un gruppo dell' lsllluto laderale dl rlcerca par la loresta, la neve e Il paesagglo, FNP, Blrmensdorf.

ln qualità di ullicio di segnalazione e di consu, lenza per le questioni sanitarie del bosco, lo SFOl lnlorma sulla presenza, la distribuzione e I' importanza dei problemi litosanitari attuall a livello Svizzero.

Lo SFOl lavora in diretto contatto con i rispettivi responsabill cantonal! delle questioni litosani- tarie, alla comune ricerca di soluzioni al vari problemi. Le segnalazlonl e le osservazioni co- munlcate allo SFOI provengono, di regela, pro- prio dal servlzl lorestall cantonal!.

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8903 Birmensdorf Telefon 01 • 739 2111 Telefax 01 - 739 22 15

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· tRésumé

L'hiver 1993/94 compte parmi les plus chauds du siècle et l'été 1994 bat le record des tempé- ratures des 240 dernières années. La période de végétation de 1993 et le premier semestre 1994 ont été gratifiés par suffisamment de pluies, parfois même abondantes. Cette hu- midité aura probablement favorisé le rétablis- sement de certains arbres affaiblis par la sé- cheresse répétée des années précédentes. Juin et juillet ont été secs dans de larges régions du pays. Mais considéré dans son ensemble, le bi- lan pluviométrique de l'été reste dans la moyenne. Pour la première fois depuis 1990, on constate une diminution du volume des chablis imputables au typographe. Cet insecte a tout de même obligé les forestiers à exploiter 300'000 m3 de bois, ce quî représente 10% des exploitations normales de résineux ou deux tiers du volume de l'année précédente. En ce qui concerne le feu bactérien - une dangereuse maladie qui menace la production de fruits à pépins - c'est la premiè0re fois cette année que les foyers, d'habitude isolés, se sont étendus sur une surface de 4 km2. Cette maladie, qu'il est obligatoire de notifier, s'étend aussi à cer- tains arbres forestiers comme l'alisier blanc, le sorbier des oiseleurs, l'alisier tonninal ou l'au- bépine ainsi qu'aux fruits sauvages. Les mala- dies cryptogamiques qui avaient particulière- ment touché les arbres affaiblis par les longues sécheresses des printemps de 1989 à 1992 ont également tendance à diminuer. Par contre les effets de ces manques de pluie répétés se ré- percuteront longtemps encore. La maladie des suintements du hêtre est de nouveau constatée dans un arrondissement forestier sur deux. Il en est de même pour la graphiose de l'orme qui continue à faire tout autant de victimes. La densité des peuplements de cerfs, chevreuils et chamois est pratiquement la même que ces an- nées passées dans l'ensemble de la Suisse. Il n'empêche que la répartition du gibier peu- plant nos forêts est très différente d'une région à l'autre.

2 Conditions météorologiques

L'hiver 1993/94 (hiver climatologique: décem- bre, janvier et février) est l'un des plus chauds du siècle. Après un mois de décembre tem- péré - au nord-est de la Suisse, les excédents thermiques vont jusqu'à 4 degrés et plus - les températures de janvier dépassent aussi la norme de 2 à 4 degrés dans tout le pays ou presque. Février suit la même tendance avec un excédent de 1 à 2 degrés dans les Alpes et au Nord de celles-ci; dans les régions à foehn

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de la Suisse orientale et dans la Vallée du Rhône, cet excédent atteint 3 degrés. Seule la deuxième décade est plus froide que d'habi- tude. Cette succession d'excédents thermiques atteint son point culminant en mars avec une pointe de 5 à 6 degrés dans les basses régions du nord des Alpes. Là-bas, ce mois est le plus chaud depuis le début des mesures en 1864. A Bâle et à Genève le record porte même sur 240 ans d'observations!

La clémence du temps a favorisé la survie du puceron vert de l'épicéa (Liosomaphis abieti- num), un insecte dont les femelles sont ca- pables d'assurer une multiplication asexuée.

D'où ses imposantes pullulations au début de la période de végétation.

Comparées à la norme pluriannuelle, les va- leurs pluviométriques de janvier se situent entre 100 et 200 pour cent au nord des Alpes et entre 300 et 400 pour cent au Sud des Alpes où elles vont même jusqu'à 600 pour cent à l'échelle locale. Au début du mois, des pluies de barrage provoquent d'abondantes précipi- tations au Sud des Alpes alors que le versant nord des Alpes est balayé par un violent foehn qui provoque des dégâts locaux. Le 28 janvier, des vents d'ouest tempétueux déracinent des arbres en maints endroits du pays où ils provoquent des chablis dispersés et quelques rares chablis de surface.

Si les mois d'hiver ont vu davantage de pluie que d'habitude, mars se caractérise par un net déficit pluviométrique dans la plupart de nos régions.

Du début avril à la première décade de juin, le temps reste variable et le plus souvent dicté par des zones dépressionnaires.

Si avril débute dans un cadre d'hiver tardif, les températures augmentent considérablement durant la dernière décade. Les déficits thermi- ques de ce mois sont de 0,5 à 1 degré en basse altitude et de 1 à 1,5 degré en montagne et dans le Jura. Malgré un temps incertain et hu- mide, mai inscrit des excédents thermiques de 0,5 à 2 degrés dans tout le pays. Des vents d'ouest, accompagnés de fréquents passages nuageux, sont à l'origine des excédents plu- viométriques notés au nord des Alpes en avril et en mai. Après les pluies torrentielles de la nuit du 18 au 19 mai, les cantons d'Argovie et de Thurgovie mesurent des valeurs journaliè- res encore jamais atteintes jusqu'ici. Quelques régions du pays sont inondées. Avril au sud des Alpes et en Engadine est nettement plus sec que d'habitude tandis qu'en mai, seul le Tessin note un léger déficit pluviométrique. La première décade de juin est très pluvieuse et froide; la neige tombe parfois jusqu'à 1500

Q

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mètres. En haute altitude également, divers endroits subissent des gelées tardives qui en- dommagent les nouvelles pousses de plusieurs essences.

Ce temps changeant, uniquement entrecoupé de brèves séquences d'ensoleillement, retarde l'envol des typographes dont les essaimages sont largement échelonnés dans le temps et dans l'espace.

A la mi-juin, les températures remontent en flèche sous l'influence d'un anticyclone. L'été s'installe et résiste aux dépressions jusqu'au début du mois d'août.

Les chaleurs estivales de la deuxième quin- zaine de juin ayant bien compensé les déficits de la première décade, les moyennes thermi- ques du mois dépassent largement la norme pluriannuelle en maints endroits. Le nord-est du Plateau inscrit les plus forts excédents de température du pays; ils vont de 2 à 2,5 degrés.

En plaine, juillet compte 23 voire 26 jours de températures estivales (25 degrés au moins), un chiffre supérieur au double de la normale.

Les excédents de température atteignent 3 voire 4 degrés; ils vont même jusqu'à 4 ou 5 degrés au nord du pays. Juin et juillet accumu- lent des déficits pluviométriques dans la plupart des régions. Après les pluies d'orage qui se produisent ici ou là dans les Alpes, la moyenne mensuelle des précipitations atteint ou dépasse le niveau de la normale.

Au début août, certains endroits voient les jours les plus chauds de l'été. On constate en- suite un sensible refroidissement provoqué par de violents orages. Les températures estivales réapparaissent au début de la dernière décade du mois. Une nouvelle fois, la moyenne men- suelle dépasse les normes de 2,5 voire 3,5 de- grés. A l'ouest et au nord-ouest du pays, août est légèrement plus sec que d'habitude. La plupart des autres régions notent un excédent pluviométrique; ici ou là, il atteint plus de 140 pour cent de la norme.

Les excédents de température allant jusqu'à 3,3 degrés font de l'été 1994 (mois de juin à août) l'une des saisons les plus chaudes des 240 dernières années. Au nord des Alpes, seul l'été de 1947 avait été encore plus chaud.

Ces conditions exceptionnelles ont largement favorisé de développement des pontes du ty- pographe, qui avaient démarré avec un certain retard. C'est ainsi qu'en basse altitude, deux générations ont _pu se développer complète- ment en 1994. Ces records de températures ont également été bénéfiques au puceron de l'érable sycomore (Periphyllus acericola), un in- secte qui se manifeste assez rarement. Durant un été chaud et sec, Periphyllus est capable de recréer une nouvelle génération toutes !es

deux semaines. Sous l'action de cet insecte su- ceur, nombre d'érables ont pris, durant le mois d'août, une couleur grise tirant sur le brun. La chaleur persistante a également provoqué de violents orages, accompagnés de rafales et souvent aussi de fortes chutes de grêle.

Sous l'effet de basses pressions accompagnées de précipitations, septembre marque un excé- dent pluviométrique. Le temps d'octobre au contraire est dicté par une influence anticy- clonique qui retient les pluies durant une lon- gue période. Après la mi-septembre, une arri- vée d'air froid traverse la Suisse et la plaine constate ses premières gelées. La limite de la neige s'abaisse à 1500 mètres avant que le foehn fasse à nouveau grimper le thermomètre au nord des Alpes. Dans l'ensemble, les tem- pératures moyennes de septembre ne s'écar- tent guère de la norme. Celles d'octobre dé- passent la moyenne de 1 à 2 degrés dans les Alpes et au nord des Alpes; au Sud des Alpes et en Engadine, cet excédent est de 0,3 à 0,7 degrés. Malgré les longues périodes sèches d'octobre, les fortes précipitations du début du mois et le temps changeant de la fin de cette période font pencher la balance dans le Jura, le Plateau et les Alpes romandes où les précipita- tions oscillent entre 80 et 120 pour cent par rapport à la moyenne. Ces valeurs diminuent rapidement vers le sud-est du pays et, dans certaines régions des Grisons, elles tombent à 20 ou 30 pour cent par rapport à la norme.

La tendance aux excédents thermiques consta- tée pour certains mois se répète en novembre et en décembre. Dans toute la plaine, le mois de novembre est le plus chaud depuis le début des mesures et même depuis 240 ans à Bâle et à Genève. Considéré pour l'ensemble de la Suisse, le dépassement de la moyenne se chif- fre entre 3,5 et _5,5 degrés. Décembre suit la même ligne, avec des excédents de 3 à 4 degrés dans les basses régions du nord des Alpes et de 5 degrés en Engadine. Si la pluviosité de novembre est nettement déficitaire au nord du pays mais normale ou supérieure à la moyenne au Sud des Alpes, l'inverse se pro- duit en décembre - le sud est trop sec et le nord trop humide. La neige tant attendue pour Noël dans les stations touristiques ne se mani- feste que durant les derniers jours de l'année.

Hormis en haute montagne, 1994 est l'année la plus chaude depuis le début des mesures, en 1864, et même depuis le début du 18e siècle à Bâle et à Genève. En plaine, la température a dépassé de 1 degré les records de 1990 et 1947.

(Source ISM: 1994)

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# t

Fig. 1: En Suisse, la densité des populations de gibier reste élevée: cerfs et chamois partagent souvent le même territoire. (Photo: Christian Dischl, Schwytz)

3 Gibier

La densité des populations de gibier occupant notre pays suit des tendances diverses: le nombre de cerfs, chevreuils et chamois reste constant à l'échelle de la Suisse (fig. 1); celui des bouquetins continue d'augmenter légère- ment; quant aux sangliers, ils sont beaucoup plus nombreux. D'après la statistique fédérale de la chasse, les forêts suisses abritent 20 têtes de gibier ongulé par 100 ha, mais à l'échelle régionale, ce chiffre est parfois beaucoup plus élevé. Dans le canton de Berne par exemple, les peuplements sont en partie sous-estimés si l'on sait que d'~près les chiffres de ces derniè- res années, 30 à 45% des chevreuils recensés auraient été abattus chaque automne sans qu'aucune diminution sensible du peuplement ne soit constatée. Cela signifie en d'autres ter- mes que la récolte cynégétique ne dépasse pas 16% du peuplement réel qui serait deux ou

· trois fois plus grand que le résultat du recen- sement (Jl]ESY 1994).

3.1 Dégâts d'écorçage en Appenzell Rhodes-Intérieures

(FEUERSTEIN 1994)

Les dégâts d'écorçage perpétrés par le cerf ont été recensés en 1994 dans le Weissbachtal (fig.

2), une vallée qui s'étend vers le sud-ouest en direction du Santis. Le Service forestier a ciblé son analyse sur les peuplements dont la com- position des essences, le stade de développe- ment ou le degré de couvert les rend particu- lièrement vulnérables à ce genre de dégâts. Il a parcouru 450 peuplements, soit plus de la moitié des 1000 ha de forêts du Weissbachtal.

L'évaluation a été faite sur la base d'un sys- tème de cotation développé par un stagiaire qui s'est inspiré de littérature spécifique en la matière. Aucune distinction n'a été établie entre les anciens et les nouveaux dommages.

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Tabl. 1: Répartition spatiale des dégâts d'écorçage constatés sur les 502,4 ha de forêts parcourues.

Classification des dégâts ,.

' I II III IV V Total

Ecorç. d'hiver (ha) 24,64 34,92 17,33 8,08 2,91 87,88

Ecorç. d'été (ha) 3,06 5,42 2,09 1,00 2,00 13,57

Ecorç. racines (ha) 15,48 11,15 6,41 6,45 7,00 46,49

Total (ha) 43,18 51,49 25,83 15,53 11,91 147,94

Proportion en % 8,59 10,25 5,14 3,09 2,37 29,45

• Classification des dégâts I II III IV V

1 - 3 arbres écorcés par peuplement (moyenne 1.12 ha)

> 25% des troncs écorcés 26-50% des troncs écorcés 51-75% des troncs écorcés 76-100% des troncs écorcés Si l'on prend la moyenne de chaque classe de

dégâts (12.5% pour la classe Il, ou 0.5% pour la classe 1), et qu'on la multiplie par la surface à laquelle elle se rapporte, on obtient le taux moyen de troncs écorcés, à savoir 7,3% pour l'ensemble de la surface analysée. Si l'on admet que l'ampleur des dégâts est nettement plus faible sur la surface restante, on peut supposer que le Weissbachtal possède 4 à 5% d'arbres écorcés. L'épicéa en est la première victime.

Cette essence, la plus répandue dans cette val- lée, est aussi la plus exposée à la dent du gi- bier.

Fig. 2: Après l'épicéa, le frêne est l'essence la plus souvent écorcée par le gibier.

Quelques remarques s'imposent au sujet de la distinction établie entre les trois genres d'é- corçage énoncés:

L'écorçage d'hiver, le plus fréquent, se con- state en premier lieu dans les peuplements purs d'épicéas, des peuplements serrés et uni- formes, partiellement constitués de régénéra- tions artificielles. Ces dommages s'observent le plus souvent sur les versants sud. Les arbres les plus fréqueJlUllent atteints ont un diamètre de30à40cm.

L'écorçage d'été est rare mais très grave. Il est moins concentré sur les versants sud que l'é- corçage d'hiver. On le constate aussi dans les peuplements d'une densité «normale» et sur- tout sur des arbres d'un faible diamètre (DHP

< 30cm).

L'écorçage des racines ne se limite pas non plus aux peuplements serrés.

Dans six des 450 peuplements recensés, la somme de ces trois genres de dégâts atteint des taux allant de 76 à 100%.

Aucun des troncs abîmés ne présente les traces d'un double écorçage d'hiver et d'été.

}\u-delà de 1400 m d'altitude, ce genre de dé- gâts ne se produit plus.

Dès que les arbres sont recouverts d'une écorce externe morte, ils ne sont plus exposés à ce ris- que, ce qui est le cas chez les épicéas d'une quarantaine d'années; ceux du Weissbachtal ont également un diamètre d'une quarantaine de centimètres.

Le nombre de cerfs (fig. 3) vivant dans le Weissbachtal n'est ventilé ni dans les taux d'abroutissement ni dans l'estimation des po- pulations de faune sauvage. D'après le garde- chasse, cette vallée abriterait 12 cerfs, mais ce chiffre semble être loin de la réalité. Car dans cette région, où il est permis d'abattre 8 cerfs par année, les dégâts d'écorçage posent de sé- rieux problèmes ces dernières années. Les dommages causés par le cerf - qui ne fait en

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somme que d'acquérir la nourriture dont il a besoin - sont parfois imputables à d'autres cir- constances, comme le manque d'espaces tran- quilles, comprenant aussi des surfaces non boisées, ou la présence de forêts aux structures peu naturelles, comme les peuplements purs d'épicéas.

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Dans le canton d'Appenzell Rhodes-Intérieu- res, les dégâts d'écorçage sont tels que plu- sieurs propriétaires forestiers exigent, en vertu de la loi sur la chasse (art. 4 de la loi cantonale du 30.4.1989), des dédommagements qui at- teignent des sommes allant jusqu'à cinq chiffres.

Fig. 3: Le cerf doit jouir d'un habitat aux dimensions af.propriées à la densité de ses populations. (Photo:

· Christian Disch , Schwytz)

3.2 Recensement du gibier dans le canton de Glaris

(RÜEGG 1995)

Dans le canton de Glaris, le gibier a causé des dégâts irréparables sur 55 km2 ou dans 62%

des forêts remplissant une fonction protectrice particulière. Dans ces endroits, les essences principales n'arrivent plus à se régénérer; ce sort touche parfois la totalité des essences.

Cette constatation a été faite lors d'une exper- tise réalisée dans les forêts glaronnaises en 1994.

Afin d'apprécier équitablement la situation, une distinction a été faite entre les forêts de trois étages d'altitude:

• Forêt mixte de feuillus (400 à 800 m): fort pouvoir d'accroissement, bonne densité vé- gétale et large diversité des espèces. L'ab- routissement est en général surmontable et facile à diagnostiquer.

• Sapinière-hêtraie/hêtraie à érables/ forêt d'érables (800-1300 m): le sapin étant l'es- sence dominante, il devient un facteur de référence. Le sapin n'est pas seulement une plante très prisée par le gibier mais il a en- core le désavantage de très mal supporter l'abroutissement.

• Pessière-sapinière/ pessières sur roches/

pessière de l'étage subalpin (> 1300 m): le potentiel végétal étant restreint, le nombre de pertes admissibles est très limité. Dans ces endroits, l'abroutissement est difficile- ment quantifiable car le nombre de plantes est sou vent insuffisant.

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3.3 Abroutissement sur les aires cyclonées par Viviane

Les aires ravagées par l'ouragan Viviane en 1990 voient se former les premières régénéra- tions naturelles. A ce stade d'évolution, les dé- gâts d'abroutissement se remarquent particu- lièrement bien et nombre de services forestiers s'appliquent à recenser systématiquement cette caractéristique. La réalisation de cet inventaire par échantillonnage, non répétitif et limité aux zones cyclonées, mérite quelques remarques d'ordre général:

• Les aires cyclonées ne sont pas des endroits où l'abroutissement pose des problèmes ma- jeurs car ces vastes surfaces offrent au gibier une pâture suffisamment riche.

• Le seuil de tolérance d'un arbre endommagé par l'abroutissement a été fixé par Eiberle qui s'est fondé sur le critère de la mortalité.

Dès lors, l'interprétation de relevés s'ap- puyant sur ces valeurs limites n'est judi- cieuse que si la zone examinée contient aussi des endroits où aucune perte n'est to- lérable, ce qui n'est généralement pas le cas sur les aires cyclonées.

• Un taux d'abroutissement annuel étant trop fortement modifié par des événements fortuits, comme l'enneigement, une inter- prétation ne peut se faire que sur la base de relevés cumulés sur trois ans au moins ou à l'aide d'une appréciation globale des dégâts d'abroutissement (proportion de plants pré- sentant au moins deux traces d'abroutis- sement visibles à l'axe des bourgeons). Des seuils de tolérance existent aussi à cet effet.

• Là où le sapin domine, cette essence est gé- néralement choisie comme base de référence pour estimer ce genre de dégâts. Pour être judicieusement recensés, les méfaits du gi- bier sont à relever sur une large échelle afin que toute une «zone à gibier>► puisse être prise en considération. Si l'on cherche à estimer la situation à un moment précis, il convient de cibler les observations sur les aires où la régénération du sapin est souhai- table même si la zone en question possède d'autres endroits où la présence de jeunes sapins n'est pas nécessaire au point de vue sylvicole.

Quelles doivent être les caractéristiques d'une région destinée à un inventaire des dégâts dus au gibier?

Il est plus judicieux d'inventorier ce genre de dégâts dans une région où les mesures prises envers le gibier ont déjà produit leurs effets. La délimitation de cette région sera dictée par le double critère

«écologie du gibier» et «cynégétique». La zone inventoriée présentera les caractéristiques suivantes:

a) constance dans la combinaison des espèces de faune sauvage; b) uniformité du parcours des po- pulations de chaque espèce; c) homogénéité de l'occupation faunique dans toute la zone inventoriée;

d) homogénéité des plans de chasse. Il n'est pas approprié de fixer le périmètre d'une zone à gibier en s'appuyant sur des critères d'ordre forestier, comme le mode de traitement, la structure des peu- plements, les associations végétales ou les facteurs stationnels. Par contre, cette distinction est indis- pensable lors de l'interprétation des résultats de ces inventaires (cf. Recensement du gibier dans le canton de Glaris, point 3.2).

Valeurs indicatives de la superficie des habitats:

Une population de cerfs utilise un espace de quelque 20'000 ha qu'il occupe davantage en été qu'en hiver. Dans les régions de montagne, l'étendue de ses quartiers d'hivernage ne représente qu'une minime partie de celle qu'il occupe en été. Dans le canton de Glaris, le rapport est de 1 à 20 (RAGETH 1992).

La superficie de l'habitat des chevreuils varie énormément au gré des conditions environnemen- tales. La limite minimale d'unité de planification et de gestion est de 2'000 ha (REIMOSER 1988).

L'étendue de l'habitat des chamois et bouquetins est donnée par le massif de montagne qu'ils occu- pent (REIMOSER 1988).

3.4 Le sanglier

Parmi les populations de gibier ongulé in- digène, c'est celle du sanglier (fig. 4) qui a le plus fortement augmenté ces dernières années.

Cet unique artiodactyle indigène, monogastri- que, s'est sédentarisé dans 13 cantons (AG, BE, BL, GE, JU, NE, SH, SO, TG, TI, VD, VS, ZH) et

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il fait ses premières apparitions dans trois autres cantons (GL, SG, SZ). Les données concernant ses populations sont encore in- complètes. En revanche, les chiffres de la ré- colte cynégétique sont incontestables. D'après la statistique fédérale sur la chasse, 2311 san- gliers ont été abattus en 1993 alors que ce chif- fre n'était que de 621 en 1989.

Parmi les espèces d'ongulés, le sanglier est ce- lui qui cause le moins de dégâts en forêt, mal- gré le fait qu'il laboure parfois des reboise- ments ou.qu'il détruit des clôtures antigibier. Il arrive aussi que les sangliers dévorent toute une glandée ou qu'ils arrachent de jeunes hêtres et en rongent les racines. Après s'être roulés dans leur souille, ces animaux se net- toient contre des «arbres à frotture» qu'ils ris- quent d'écorcer s'ils y reviennent trop souvent.

En retournant ainsi la terre et en se roulant sur le sol, les sangliers labourent des surfaces qui s'étendent parfois sur quelques ares (fig. 5).

,Mais comparées à l'ensemble de l'aire fores-

tière, elles sont relativement peu étendues. Ces quelques cas étant isolés, il ne sont pas portés au bilan des dégâts dus au gibier. Par ailleurs le sanglier ne peut ni empêcher les pullulations en éliminant les larves de hannetons ni favoriser l'ensemencement naturel en ameu- blissant le sol. Cela étant, rien ne justifie le besoin de laisser ses populations s'accroître indéfiniment (SCHWENKE 1986).

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Fig. 5: Sol forestier labouré par le sanglier.

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4 Petits mammifères

Les écureuils (Sciurus vulgaris) ont causé des dégâts d'une ampleur semblable à celle de l'année précédente. Ils se sont particulièrement manifestés dans les Grisons où ils ont à nou- veau écorcé des tiges de perchis de mélèzes et rongé les pousses terminales de jeunes épicéas croissant dans divers reboisements. D'autres dégâts d'écorçage sont également constatés sur des hêtres, charmes et érables sycomores dans les cantons de Zurich et de Berne.

Plusieurs cultures ont été endommagées par la dent des souris. Le campagnol agreste (Micro-- tus agrestis) est revenu dans les régions qu'il visite régulièrement au nord du pays. Il s'est attaqué à de jeunes feuillus récemment plantés - des hêtres surtout. Les dégâts qu'il a causés sont d'une ampleur comparable à celle de 1993.

Le campagnol roussâtre (Clethrionomys glareo- lus) par contre a causé des dommages beau- coup plus nombreux dans toute la Suisse et même dans les Alpes. Il a rongé l'écorce d'ar- bres croissant dans des plantations de hêtres et de mélèzes.

D'autres espèces de campagnols, dont le cam- pagnol terrestre (Arvicola terrestris), ont rongé les racines de feuillus croissant dans des plan- tations.

Même si les dommages imputables aux ron- geurs ne sont que peu considérables à l'échelle globale suisse, ils n'en restent pas moins gra- ves dans les plantations touchées où nombre d'arbres ont dépéri. On déplore des pertes sen- sibles dans des reboisements de feuillus où des opérations de conversion avaient été entrepri- ses sur des épicéas non adaptés à la station.

5 Insectes

5.1 Le typographe

Le typographe (Ips typographus) marque un sé- rieux recu! dans notre pays en 1994. Alors qu'il avait fallu exploiter· 488'000 m3 d'épicéa bostrychés en 1993 - année record - ce volume tombe à quelque 300'000 m3 en 1994 (fig. 6).

Cette amélioration a été principalement favori- sée par le rétablissement de la situation à l'ex- térieur des grandes régions cyclonées en 1990.

Le nombre de nouveaux foyers est également en baisse. Après les 5'500 enregistrés en 1992 et 1993, ce chiffre tombe à 3'200 en 1994.

Dans les principales zones endommagées en Suisse centrale et orientale, 1994 a pourtant vu des pullulations tout autant considérables, même si là-bas aussi, le typographe tend enfin à se retirer. Il n'empêché que cinq ans après ces tempêtes, une relation évidente existe encore entre la quantité d'arbres cassés en 1990 et les dommages consécutifs au typographe. Plus de la moitié des bois bostrychés dans notre pays en 1994 se localisent dans les seuls cantons de Schwytz, Glaris, St Gall (notamment le Tog- genburg et l'Oberland) et des Grisons (la vallée du Rhin antérieur surtout), où se trouvent les régions les plus ravagées de Suisse orientale.

En d'autres termes, le volume annuel des ex- ploitations de bois bostrychés représente en- core plus de 10% du volume des exploitations normales. Face à ce.surcroît de travail, nombre de sylviculteurs ne sont pas près de retrouver leur rythme de travail habituel. Dans certains triages, le volume de chablis bostrychés durant ces cinq dernières années dépasse celui des chablis cyclonés en février 1990. Calculé pour l'ensemble des aires endommagées des Alpes, le rapport entre les chablis cyclonés et les cha- blis bostrychés est de 1 à 0,3. Le tableau 2 indi- que les chiffres des cantons les plus gravement touchés.

Ce tableau révèle aussi que la présence de chablis cyclonés (résineux) - laissés sur place ou évacués l'année suivante seulement - ne modifie guère au niveau des cantons les quan- tités de bois endommagés après le passage du typographe. Il a d'ailleurs été constaté que de toute manière, les zones largement cyclonées possédaient après la tempête un nombre d'ar- bres de ponte largement suffisant pour favori- ser une pullulation massive.

En revanche, les interventions phytosanitaires ont été favorables dans les zones où les chablis n'occupent qu'une petite ou moyenne surface.

Ici, les aires nettoyées à temps ont été nette- ment moins endommagées par le typographe que celles où le bois avait été laissé au sol.

Cette observation s'applique aussi aux peu- plements d'épicéas possédant des chablis dis- séminés.

(11)

Fig. 6:

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Résultat des enquêtes 1984 -1994: Toute la Suisse Volume de chablis

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-12 -

Tabl. 2: Volumes de bois cyclonés (BC) par Viviane en 1990 comparés au volume total de bois bostry- chés (BB) entre 1990 et l'été 1994 (en 1'000 m3). On y voit aussi le pourcentage des arbres cyclonés lais- sés au sol (résineux) par rapport au volume total de bois cyclonés.

Canton: AI AR BE GL GR NW

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SG

sz

UR

BC 1990 29 55 849 268 669 95 150 572 333 133

BB 1990-94 14 15 220 137 195 9 68 164 137 34

BBen %des BC 50% 27% 26% 51% 29% 9% 45% 29% 41% 28%

% de rés. non façon- 9% 13% 25% 38% 35% 30% 28% 24% 40% 46%

nés à la fin de 1990

% de rés. laissés 3% 4% 8% 14% 6% 8% 9% 9% 5% 13%

au sol

Sources: Enquêtes SPOI 1990-94, Enquêtes sur le marché du bois réalisées en 1990/91 par la Direction fédérale des forêts.

Fig. 8: Peuplement d'épicéas clairiérés après l'élimination des foyers de bostryches.

Malgré la diminution des populations de ty- pographes, la moyenne de 9'200 insectes par piège porte le taux de captures de 1994 à un niveau à peine inférieur au record de l'année précédente. Selon toute vraisemblance, la nette diminution des lieux de pontes entamée de- puis 1993 aura eu pour effet d'augmenter l'attractivité des pièges par manque de concur- rence.

En 1994, 11'635 pièges attractifs ont été posés en Suisse. Ce nombre n'a jamais été aussi bas depuis l'introduction de cette méthode de sur- veillance.

L'humidité du printemps 1994 a sérieusement Tetardé l'essaimage du typographe qui a at-

tendu mai ou juin pour étendre sa colonisation aux arbres sur pied. Les chaleurs estivales ayant créé des conditions de ponte idéales, ces insectes ont réussi à former deux générations complètes en basse altitude. Dans les endroits ensoleillés, de jeunes insectes de la deuxième génération ont été vus jusqu'à 1'300 m.

La progression de l'invasion n'a pas été la même partout. Ici, de nouveaux foyers se sont étendus dans des peuplements intacts avoisinant les lieux colonisés. Ailleurs, des foyers déjà existants se sont encore élargis. A certains endroits, comme dans le canton de Glaris, des foyers d'infection ont pris une telle ampleur qu'ils occupent une vaste surface de plusieurs hectares.

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(14)

5.2 Le grand scolyte du mélèze

Après avoir redoublé d'agressivité dans diver- ses régions helvétiques en 1992, le grand sco- lyte du mélèze (lps cembrae) avait été nette- ment plus discret l'année suivante. Or 1994 le voit réapparaître en plus grand nombre. Ré- pandu le plus souvent au nord du Plateau et dans le Jura tabulaire, il s'attaque cette fois à des peuplements de mélèzes situés en dehors de l'aire de répartition naturelle de cette es- sence. La plupart des foyers de plus grande taille apparus vers le milieu ou la fin de l'été ont été formés par la deuxième génération qui a réussi à pulluler. Les perchis et les jeunes fu- taies ont été les plus touchés.

Fig. 9: Système de galeries du grand scolyte du mélèze.

5.3 L'hylésine noir de l'épicéa

Dans la Vallée du Rhin antérieur, l'hylésine noir de l'épicéa, ou l'Hylastes cunicularius, a pullulé en masse sur des aires cyclonées en 1990. De jeunes insectes ont accompli leurs morsures de maturation au travers du collet d'épicéas fraîchement plantés. Ces dommages,

semblables à ceux commis par le grand cha- rançon du pin (Hylobius abietis), ont entraîné la perte d'un grand nombre de jeunes épicéas.

Sur l'une ou l'autre de ces aires cylonées, l'hylésine s'est même attaqué à une régénéra- tion naturelle, mais ici, les pertes n'ont guère affecté l'évolution du reboisement.

Après examen des autres aires dévastées par Viviane en 1990, il s'avère que l'hylastes cunicu- larius y a aussi causé quelques dommages d'une importance néanmoins inférieure à celle constatée dans la Vallée du Rhin antérieur.

Fig. 10: Jeunes plantes victimes de l'hylésine noir de l'épicéa.

5.4 Le bostryche noir du Japon

Le bostryche noir du Japon (Xylosandrus ger- manus), originaire de l'Asie orientale et observé pour la première fois dans la région de Bâle en 1984, continue de se répandre dans notre pays (JANSEN et FORSTER 1991). En 1994, sa pré- sence a été observée en Suisse centrale. Deux exemplaires de cette espèce ont même été dé- cou verts dans un piège à fenêtre à Disentis (GR). Cette constatation nous laisse supposer que ce genre de bostryche ne va pas tarder à étendre son territoire dans l'ensemble du pays.

(15)

5.5 Le bombyx disparate et la nonne

Le bombyx disparate (Lymantria dispar) a stoppé ses pullulations en 1994. Les peuple- ments de feuillus - des châtaigniers surtout - qui avaient été complètement défoliés au Sud des Alpes en 1992 ou 1993 se sont bien rétablis et aucun ravageur secondaire ou dépérisse- ment notable n'a été observé dans ces endroits.

Aucune lutte n'a été entreprise non plus.

Par contre, le foyer d'infection de la Nonne (Lymantria monacha) apparu dans la vallée de la Saas (canton du Valais) en 1993 déjà existe encore cette année. Si les mélèzes ont pu résis- ter à deux défoliations consécutives, il n'en est pas de même pour les épicéas où la nonne est responsable de multiples dépérissements.

5.6 Les insectes piqueurs-suceurs

L'hiver doux de 1993/94 ainsi que l'été chaud et sec qui a suivi ont offert des conditions idéales à la reproduction des insectes pi- queurs-suceurs. Voilà pourquoi diverses espè- ces de pucerons, cigales ou autres homoptères ont pullulé en s'attaquant aux feuilles, aiguilles et jeunes pousses de multiples arbres fores- tiers.

Il en est de même pour le puceron vert de l'épicéa (Liosomaphis abietinum) qui a nettement redoublé d'activité. Les épicéas bleus (Picea pungens var. glauca) des parcs et jardins publics en ont particulièrement souffert. Quant aux épicéas (Picea abies) peuplant les lisères expo- sées au soleil, ils n'ont pas été épargnés non plus.

Les dommages consécutifs au Chermès des rameaux du sapin pectiné (Dreyfusia nord- mannianae) se sont également multipliés en

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Fig. 11: Le puceron vert de l'épicéa.

-14-

1994. Des attaques nous ont été annoncées des quatre coins du Plateau.

Dans les Préalpes, le puceron de l'érable sy- comore (Periphyllus acericola) a pullulé en causant des pertes de feuillage prématurées.

Ces défoliations furent particulièrement mani- festes dans le canton de Glaris et dans l'Ober- land bernois où ce genre de dommages a pu être observé jusqu'à 1'200 m d'altitude (FORSTER 1994).

Fig. 12: Colonie de pucerons de l'érable sycomore.

6 Maladies bactériennes

6.1 Le feu bactérien

Pour la première fois en Suisse, le feu bacté- rien (Erwinia amylovora) a pris une ampleur considérable en 1994. A Rohrdorf, dans l'ar- rondissement de Baden (AG), il s'est répandu sur quatre kilomètres carrés où il a infecté des p.ommiers, poiriers, cognassiers ainsi que cer- tains arbustes de jardin comme l'aubépine et le cotonéaster. Cette dangereuse maladie, qu'il est obligatoire de notifier, est supposée être véhiculée par les oiseaux qui la transmettent

(16)

aux arbres et arbustes des champs et des haies (notamment aux espèces de Crataegus et de Sorbus). Les autres plantes également exposées au feu bactérien sont les arbustes de jardins tels que Chaenomeles (cognassier du Japon), Pyracantha (buisson ardent) et Stranvaesia. Il convient de souligner ici l'importance de la tâche des Services forestiers chargés de surveil- ler l'évolution de cette redoutable bactériose des fruits à pépins et de lutter contre sa propa- gation.

Devant l'efficacité de la lutte menée ces six dernières années à Stein am Rhein, notre pays s'en tient à la stratégie adoptée jusqu'ici, à sa- voir l'élimination des foyers d'épidémie. L'as- sainissement de la région de Rohrdorf a coûté le défrichement de 8 parcelles de pépinière et l'élimination d'une septantaine d'arbres, ce qui représente une perte estimée à 650'000 francs.

Comme son nom l'indique, cette maladie se traduit par des symptômes comparables aux effets du feu: les feuilles prennent une couleur rouge, la pointe des rameaux se courbe et dé- périt. Si vous constatez ce genre de symptôme sur l'une des plantes énoncées dans ce chapi- tre, nous vous demandons d'en informer im- médiatement le Service phytosanitaire de votre canton. Veuillez aussi éviter de prélever un échantillon de la plante malade car le risque est trop grand que des mucilages bactériens se déposent sur un vêtement ou un outil de coupe et ouvre ainsi la voie à la propagation de la maladie. Ce travail est à confier à des spécialistes formés pour ce genre d'interven- tion.

7 Maladies cryptogamiques

7.1 Rougissements et chutes des aiguilles

Durant l'lùver 1994/95, les cantons du Jura, de Schwytz, des Grisons et du Tessin nous ont annoncé d'importants rougissements d'aiguil- les constatés sur de vieux épicéas. Les aiguil- les des anciennes générations sont particuliè- rement touchées; nous y avons identifié divers champignons (Tiarosporella parca, Lophoder- mium piceae, Rhizosphaera kalkhoffii). Ces rougis- sements d'aiguilles, qui évoluent à partir de l'intérieur du houppier et s'accompagnent de nombreux champignons secondaires, se pro- duisent chaque année avec une intensité plus ou moins grande. On suppose que ce phé- nomène va de pair avec les extrêmes climati- ques; l'été chaud et relativement sec de 1994 aura probablement favorisé sa manifestation.

Tout comme ces dernières années, une partie des jeunes épicéas de 5 à 25 ans ont perdu

Fig. 13: Le tameau de ce jeune épicéa présente une grave perte d'aiguilles, toutes générations confon- aues. Les quelques aiguilles restantes, tout comme les autres déjà tombées, sont p<>nctuées de taches de 0.5 à 2 mm. Il n'est pas rare d y trouver aussi les fructifications du cnampignon Laphodermium piceae.

pratiquement toutes leurs aiguilles. Certains sujets particulièrement affaiblis par cette défo- liation ont dépéri après avoir été attaqués par

d'autres organismes nuisibles. Sur le Plateau et

dans le Jura, l'ampleur de cette maladie s'est limitée à quelques ares. Le champignon Lo- phodermium piceae pourrait être l'un des grands responsables de ces défoliations. Alors qu'il ne s'attaque généralement qu'aux ancien- nes aiguilles des branches d'ombre, il a même fructifié cette année sur une partie de la der- nière génération. Les quelques aiguilles vertes restées au rameau sont ponctuées de multiples taches brunes, d'un millimètre, renfermant les hyphes du champignon. Des analyses sont actuellement en cours afin de définir si ces in- fections ont été déclenchées ou favorisées par des piqûres d'insectes.

L'année 1994 marque un sérieux recul de la rouille vésiculeuse des aiguilles de l'épicéa (Chrysomyxa rhododendri) habituellement ré-

(17)

-16-

Fig. 14: Coupe transversale d'une aiguille d'épicéa observée au microscope. On remarque des taches brunes au- dessous desquelles (E = Épiderme) les tissus endommagés contiennent déjà des hyphes de champignon (P).

pandue dans l'aire de distribution du rhodo- dendron. Il est probable que le début d'un été chaud et sec aura freiné le développement de l'infection.

Les champignons ont également causé moins de dommages aux aiguilles du mélèze (Larix decidua) cette année. Le seul cas notable s'est produit sur 1 ha de recrus, près de Lausanne, où des mélèzes ont perdu leurs aiguilles en été déjà, sous l'effet de la maladie des «bandes rouges» des aiguilles du mélèze (Mycosphae- rel/a laricina). Il s'agit d'un champignon qui se répand d'abord sur les aiguilles des rameaux proches du sol. Si les conditions lui sont favo- rables, il ne tarde pas alors à progresser rapi- dement vers le haut du houppier.

Dans les Franches-Montagnes (canton du Jura), le pathogène d'un brunissement des ai- guilles du sapin (Herpotrichia parasitica) a pro- voqué une imposante chute des aiguilles sur plusieurs hectares de fourrés de sapins. Cette maladie est généralement répandue dans les jeunes peuplements serrés de sapins pectinés (Picea abies). Elle se caractérise par la présence d'aiguilles brunies et desséchées qui restent longtemps suspendues à leur rameau car elles sont entourées par les hyphes du champignon.

L'Herpotrichia se manifeste surtout dans les endroits où l'humidité de l'air est élevée.

7.2 Maladies des pins

Sphaeropsis sapinea, le pathogène du dépéris- sement des pousses du pin, a poursuivi son

action contrairement à nos prévisions. Les symptômes de cette maladie se constatent à la pointe des rameaux qui dépérissent, par bou- quets. Leurs aiguilles, brunies, restent très courtes car ce dépérissement les inhibe dans leur croissance. La maladie a frappé de nom- breux pins noirs (Pinus nigra) peuplant les parcs et jardins publics situés dans la région nord-ouest de la ligne allant de Montreux à St Gall. A Boncourt (canton du Jura), elle a tou- ché pour la première fois 3 ha d'une forêt de pins noirs dont la plupart a dû être exploitée prématurément.

Le parasite des aiguilles Dothistroma sep- tospora (= conidie de Scirrhia pini) menace de se propager dans notre pays. Nous l'avions identifié pour la première fois en 1989 sur un pin de montagne (Pinus mugo). Répandu dans le monde entier ou presque, ce brunissement des aiguilles engendré par Dotliistroma ris- que d'atteindre diverses espèces de pins. Si ce champignon est l'un des parasites les plus re- doutés dans les jeunes peuplements de pins d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud et de Nouvelle Zélande (peuplements de Pinus radiata, Pinus ponderosa), il ne s'est manifesté que localement dans d'autres pays. En Suisse où le champignon est supposé être dangereux pour les jeunes pins de montagne, le pathogène n'a été découvert que dans des jardins publics et des pépinières. Nos forêts en sont encore épargnées. Il n'en est pas de même en Allemagne où le pathogène de Dothistroma a déjà attaqué des peuplements autochtones de

ü

(18)

pins de montagne dans la région des Alpes séparant la Bavière et l'Autriche. Cette maladie fongique s'est probablement introduite lors de l'importation de plants infectés. A l'heure actuelle, il est encore difficile de prévoir l'ampleur de l'impact que pourrait avoir cette maladie sur nos peuplements de pins de montagne ou d'autres espèces de pins. Afin d'éviter toute propagation, il convient d'informer au mieux les producteurs et commerçants de jeunes pins.

Une pourriture du coeur a été constatée sur des pins sylvestres (Pinus sylvestris) plantés à Neftenbach, près de Winterthour. Le patho- gène est un polypore feutré à pied (Onnia triqueter) qui parasite les pins en provoquant une pourriture des racines et de la souche. En analysant la coupe de troncs de pins de 130 ans, on a découvert la présence d'un coeur pourri, aux couleurs rouge brun et perforé de trous alvéolaires. Ce polypore a ravagé 3 ha de forêt en causant de graves dépréciations li- gneuses à un pin sur trois. Si cette pourriture devait s'intensifier encore, la seule mesure à p,endre est d'essayer d'introduire dans le peu- plement d'autres essences bien adaptées à cette station.

7.3 Maladies de l'écorce

Cette année, seuls quelques jeunes chênes isolés ont vu leur feuillage s'embroussailler sous l'effet d'une maladie de l'écorce. A Mün- singen (BE), un dépérissement des cimes a frappé des chênes pédonculés (Quercus robur) de 8 à 10 ans sur une surface de 3 ha. La partie inférieure des branches endommagées est sou- vent atteinte d'une nécrose corticale sur la- quelle nous avons identifié diverses espèces de champignons (Cryptosporiopsis grisea, Colpoma quercina, Amphiporthe leiphaemia, Fusarium sp.).

D'après les constatations faites jusqu'ici, ces champignons corticaux sont à considérer comme des parasites secondaires qui n'affec- tent que l'écorce des chênes affaiblis, proba- blement sous l'effet des périodes de sécheresse des précédentes années.

En ce qui concerne le hêtre, les conséquences de la sécheresse ont sérieusement tendance à diminuer. Par contre nombreux sont les cas de suintements du hêtre, une maladie qui s'est à nouveau produite dans un arrondissement fo- restier sur deux.

Fig. 15: Le polypore feutré à pied (Onnia triqueter) parasite les fins et provoque une pourriture du coeur perforée de trous alvéolaires.

(19)

8 Dégâts abiotiques

L'arrivée d'air froid au début juin fut accom- pagnée de gelées tardives qui ont endommagé les bourgeons de diverses essences peuplant les montagnes des Alpes. Ce genre de dégâts a été constaté durant l'été dans les cantons du Valais, de Berne, St Gall, Nidwald et des Gri- . sons (ZUBER 1995).

Les dommages causés par les tempêtes se limi- tent le plus souvent à l'échelle locale. La tem- pête la plus grave de 1994 est celle du 28 jan- vier où un vent d'ouest a balayé de vastes ré- gions du pays en provoquant quelque 210'000 m3 de chablis (source: EFAS 1994). A la fin de la première semaine de janvier, une tempête de foehn a ravagé la région d'Interlaken no- tamment. Citons enfin quelques vents tempé

-18-

tueux accompagnés de graves chutes de grêle:

ceux du 2 juin ont causé des dégâts dans la ré- gion de Lucerne, Zoug et Zurich; ceux des 24 et 25 juin ont davantage touché la Suisse ro- mande, le Valais, l'Oberland Bernois et la Suisse centrale. Divers dommages locaux se sont aussi produits durant la première quin- zaine d'août.

Les écorces endommagées par la grêle gar- dent des traces visibles durant des années. Ces blessures typiques, ayant la forme d'un pru- neau, ne s'observent que sur la partie supé- rieure des branches et des rameaux. Cette caractéristique se remarque sur tous les arbres et arbustes situés le long des couloirs de grêle.

Fig. 16: Rameaux blessés par la grêle gauche: chêne; à droite: hêtre). Ces blessures de l'écorce n'affectant que la partie supérieure de la branche, elles se cicatrisent normalement au cours des années suivantes.

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(20)

9 Organismes annoncés et leur importance pour la protection des forêts

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1cea sp.

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Cause des dégâts Remarques

Typographe (Ips typographus) Le typographe a causé moins de dommages que l'année passée. Il est responsable cette année (1994) de 300'000 m3 de chablis, soit 200'000 m3 de moins qu'en 1993, année record.

Ips amitinus Ips amitinus n'a été identifié qu'une seule fois entre Susch et le col de la Flüela GR.

Chalcographe (Pityogenes Après avoir resserré ses rangs depuis 1991, le chalcographe marque

chalcovaphus) un recul en 1994.

Polygraphe ( Polygraphus Le polygraphe, qui avait pullulé ces dernières années sur les arbres poligraphus) affaiblis, ne s'est manifesté qu'une seule fois cette année dans le

canton de SH.

Dendroctone (Dendroctonus micans) Attiré par les épicéas blessé$ ou affaiblis, le dendroctone a été rencontré moins souvent que les autres années (Cas observés en 1994:

AG, GR, NE, VD, VS, ZH).

Autographe (Dryocoetes Ce bostryche, qui a l'habitude de s'attaquer aux arbres déjà coloni- autovaphus) sés par le •Yl-'VF.'aphe, n'a été signalé que dans deux cas (BE, GL).

Hylésine noir (Hylastes Dans l'arrondissement forestier de Disentis (GR), l'hylésine noir a cunicularius) envahi des aires cyclonées en 1990 où il a anéanti cette année le

quart d'une plantation d'épicéas. Dans l'arrondissement forestier de March-Wagital (SZ), 30% des épicéas d'un reboisement de 1994 en ont été victimes.

Némate de l'épicéa (Pristiphora La némate de l'épicéa a causé d'importants dommages en 1994 dans abietina), ( Pachynematus les cultures d'arbres de Noël (AG). Quant à Pachynematus monta- monta nus) nus, elle s'est à nouveau manifestée dans des fourrés d'épicéas dont

elle a dévoré les pousses fraîchement écloses (GR).

Puceron vert de l'épicéa' Favorisé par un hiver doux, le puceron vert de l'épicéa a pullulé un (Liosomaphis abietinum) peu partout dans notre pays, sauf en montagne. S'il s'est surtout

attaqué aux épicéas étrangers (P. pungens, P. orientalis) plantés dans des jardins, il n'a pas épargné non plus les épicéas indigènes (Picea abies) de nos forêts. De nombreux dommages sont déplorés dans la vallée du Rhin saint-galloise.

Puceron noir de l'épicéa (Cinara Resté dans l'ombre l'année passée, ce puceron inoffensif mais néan- piceae) moins manifeste a fait l'objet de trois cas de consultation (LU, ZH).

Chermès de l'épicéa (Adelges sp., Cet insecte est capable d'endommager sérieusement certains jeunes Sacchiphantes sp.) peuplements de haute altitude ainsi que des cultures d'arbres de

Noël (voir la rubrique des «Mélèzes»).

Tordeuse des aiguilles de l'épicéa La tordeuse a causé quelques dommages dal)s deux peuplements (BE, (Epinotia tedella) ZH) mais une partie de ses méfaits remonte à l'année précédente.

Dépérissement des bourgeons du Cette maladie n'a été remarquée qu'une seule fois en 1994 (AI).

sapin bleu (Gemmamyces piceae)

Champignons sur aiguilles Les rougissements et chutes d'aiguilles d'épicéas constatés dans les (Lophodermium piceae, jeunes peuplements ont été d'une fréquence semblable à celle des Rhizosphaera kalkhoffii, années précédentes. Lophodermium piceae et/ ou Rhizosphaera Maladie du brun de l'épicéa kalkhoffii, des champignons infectant les aiguilles, se sont de (Lophodermium macrosporum), nouveau répandus en maints endroits (AG, BE, BL, GR, JU, SH, SZ, Rougissement des aiguilles de ZH); quant à L. macrosporum il n'a été remarqué qu'une seule fois l'épicéa (Tiarosporella parca) (BE).

1

A la fin de l'automne, de vieux épicéas ont subi des rougissements d'aiguilles de diverses intensités. Ce phénomène aura probable- ment été déclenché par des extrêmes climatiques. Relevons encore la présence de Tiarosporella parca, un autre champignon s'atta- quant aux aiguilles.

Rouille vésiculeuse des aiguilles de Cette spectaculaire maladie des aiguilles de l'épicéa a été l'épicéa (Chrysomyxa beaucoup moins fréquente qu'en 1993. .

rhododendri)

(21)

-20-

É . , p1cea 1cea sp.

(p· )

Cause des dégâts Remarques

Rouille des aiguilles de l'épicéa Divers cas sont à constater, notamment sur des sapins bleus (P.

(Chrysomyxa abietis) pungens var. glauca, "Sapin bleu"). Cas notifiés: AG, BE, GR, LU, SG, TG,ZH.

Sapin (Abies alba Mill.)

Cause des dégâts Remarques

Scolyte curvidenté (Pityokteines D'importants dégâts se constatent une nouvelle fois dans les forêts curvidens), de la Chaîne du Jura. Le scolyte curvidenté renforce aussi ses rangs à Autres scolytes du sapin pectiné: l'échelle locale. Par ailleurs, les populations se multiplient en Pityokteines vorontzovi, Ajoie (JU). Les principaux responsables de ces ravages sont les insec- Pityokteines spinidens, tes de la deuxième génération qui se sont manifestés relativement

tard - les couronnes sont restées vertes jusqu'à la fin de l'hiver 94/95. Il n'empêche que quelques milliers de mètres cubes de sapin pectiné en ont été victimes.

Scolyte micrographe Le scolyte micrographe colonise le plus souvent les épicéas (son ( Pityophthorus pityographus), système de galerie ressemble à celui du chalcographe). Or cet insec- Scolyte granuleux (Cryphalus te a été aperçu cette année sur des sapins affaiblis à Bassecourt (JU) abietis), Petit scolyte du sapin où il vivait en communauté avec le scolyte granuleux. Le petit (Cr11phalus piceae) scolyte du sapin a également été identifié à Langenthal, BE.

Pissode du sapin (Pissodes piceae) Le pissode du sapin marque un sérieux recul par rapport aux deux

C)

précédentes années. Seul un cas de pullulation a été enregistré en 1994 (BE).

Chermès des rameaux du sapin Après l'accalmie de l'année passée, le chermès des rameaux du pectiné (Dreyfusia nüsslini

=

D. sapin pectiné tend à reprendre du terrain. Quant à Mindarus abie- nordmann.), Mindarus abietinus tinus, un chermès moins répandu que son homonyme, il a été vu une

fois dans une plantation d'arbres de Noël (SZ).

Chermès du tronc du sapin La présence de ce puceron nous a été annoncée de la part des services (Dreyfusia piceae) forestiers du Diemtigtal (BE).

Brunissement des aiguilles du sapin Herpotrichia est responsable de remarquables chutes d'aiguilles (Herpotrichia parasitica) observées dans les cantons suivants: JU, LU, NE, SZ et ZH. Dans le

canton du Jura, la maladie s'est répandue dans un fourré de plusieurs hectares.

Maladie du brun du sapin Un cas de consultation s'inscrit en 1994 à propos de cette maladie in- (H11Podermella nervisequia) offensive mais capable de provoquer la chute d'anciennes aiguilles.

Chaudron ou dorge du sapin Toute l'aire de distribution du sapin a connu cette rouille cryptoga- (Melampsorella mique qui alterne du sapin à des espèces stellaires et céraistes.

car11ophyllacearum) L'ampleur des dommages varie d'une région à l'autre.

a

Pin sylvestre (Pinus sylvestris

L.)

/Pinde montagne (P. montana Mill.)/

mnou

. (P

. n1gra m.

. A )

Cause des dégâts Remarques

Hylésine du pin, Hylésine mineur En Valais des peuplements de pins en ont gravement souffert. Des (Tomicus sp.) pullulations locales s'inscrivent également dans les cantons

suivants: AG, BE, GR, JU, TG, TI et ZH.

Acumine (Ips acuminatus) Une attaque d'envergure s'est produite à Puschlav GR. Des pullula- tions locales se constatent aussi à Trin GR et dans le Domleschg GR (ZUBER 1995).

Vrillettes des pousses du pin Cet insecte qui ronge l'intérieur des pousses a été vu sur des pins (Ernobius sp.) sur pin noir noirs, déjà colonisés par Sphaeropsis sapinea (VD).

Processionnaire du pin L'aire d'expansion du processionnaire du pin englobe actuellement (Thaumetopoea pityocampa) le Tessin, les vallées du sud des Grisons, le Valais et les coteaux du

Léman (VD et GE). Si l'attaque tend à s'affaiblir dans le Bas- Valais, elle prend de l'ampleur et de l'altitude en Haut Valais où les versants ensoleillés sont atteints jusqu'à 1200 m.

Referenzen

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