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Meier, F., Engesser, R., Forster, B., Jansen, E., & Odermatt, O. (1996). Protection des forêts - Vue d'ensemble 1995. Bulletin SPOI: Vol. Mai.

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Academic year: 2022

Aktie "Meier, F., Engesser, R., Forster, B., Jansen, E., & Odermatt, O. (1996). Protection des forêts - Vue d'ensemble 1995. Bulletin SPOI: Vol. Mai."

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Eidgenôssische Forsdhimgs!!f}stalt für Wald, Schnee und Landschaft

tnstltut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le p~ysage

lstltuto federale dl rlcerca par la foresta, la neve e il paesaggio

BUllETl : N SPDI

Swlss Faderai lnstitt.lte for Forest, Snowand

Landscape Research

Protection des forêts - Vue d

1

ensemble 1996

par Franz Meler, Roland ~ngesser, Beat Forster, Erwin .tansen, Oswald Odermatt

Mal 1996

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BULLETIN SPOI

Protection des forêts - Vue d

1

ensemble 1995

par Franz Meier, Roland Engesser, Beat Forster, Erwin Jansen, Oswald Odermatt Traduction Monique Dausse

Table des matières

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3 3.1

c· -...2

3.3

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5 5.1 5.2 5.3 5.4 5.5 5.6 5.7 5.8 5. 9 6 '1.1 7 7.1 7.2 7.3 7.4 7.5 8 9

Résumé

Conditions météorologiques Gibier

Expertises et relevés par échantillonnage Enclos-témoins

Circulaire no 21 de la Direction fédérale des forêts Petits mammifères

Insectes Le typographe Le chalcographe

Les scolytes du sapin pectiné L'Acumine

Le bostryche noir du Japon Teigne minière de l'arolle L'hibernie défeuillante La Nonne

Le Chermès des rameaux du sapin pectiné Maladies bactériennes

Le feu bactérien

Maladies cryptogamiques

Chutes d'aiguilles dans de jeunes peuplements d'épicéas Maladies touchant les pins

Dommages causés aux mélèzes Dégradation des houppiers de chênes Les suintements du hêtre

Dégâts abiotiques

Organismes annoncés et leur importance pour la protection des forêts

Der phytosanltiire Beobachtungs- und Melde- dienst PBMD 1st elne Gruppe der Eidg. For- schungsanslalt liir Wald, Schnee und Land- schatt, WSL, Blrmensdorf.

Le Service phytosanllalre d'observation et d'ln- lormation SPOI esl un groupé appartenant à l'Institut fédéral de recherches sur la foret, la neige et le paysage, FNP, à Blrmensdorl.

Ais Anla ut- und Beralungsstelle für Forstschutz- fragen informiertder PBMD über Auftreten, Ver- breitung und Bedeutung aktueller Forstschutz- probleme in der Schweiz.

Der PBMD steht mit den kantonalen Forstschutz- beauftraglen in direktem Kontakt. um anslehen- de Probleme gemeinsam zu lèisen.

ln der Regel stammen die Beobachtungen und Meldungen an den PBMD von den kantonalen Forstdiensten.

En tant que service de consultation et de cana- lisation des questions de protection des forêts, le SPOI informe et conseille lorsque des problè- mes surgissent dans ce domaine.

Le SPOI reste en contact direct avec les délé- gués cantonaux à la protection des forêts afin de résoudre en commun les problèmes qui se posent. Les observations et informations trans- mises au SPOI proviennent habituellement des services forestiers cantonaux.

FDK: 453: 443.3: 422.2: (494): (047.1)

li Servizio Filosanitario di Osservazlone e d'lnlormazione SFOI è un gruppo dell' lslituto lederale di rlcerca perla toresta, la neve e Il paesagglo, FNP, Blrmensdorl.

ln qualità di ufficio di segnalazione e di consu- lenza per le questioni sanitarie del bosco. lo SFOI informa sulla presenza, la distribuzione e I' importanza dei problemi fitosanitari attuali a livello Svizzero.

Lo SFOl lavora in diretto contatto con i rispettivi responsabili canlonali delle questioni fitosani- tarie, alla comune ricerca di soluzioni ai vari problemi. Le segnalazioni e le osservazioni co- municate allo SFOI provengono, di regola, pro- prio dai servizi forestali cantonali.

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8903 Birmensdorf Telefon 01 - 739 21 11 Telefax 01 - 739 22 15

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1 Résumé

Le bilan 1995 des températures en Suisse pré- sente à nouveau un excédent d'un degré et demi en moyenne. La fraîcheur et l'humidité passagère de mai ainsi que le temps frais, hu- mide et peu ensoleillé de septembre s'opposent aux températures très estivales du milieu de l'été et au climat chaud et sec d'octobre. Ces conditions ont certes retardé le développement des scolytes, mais elles ne l'ont pas particuliè- rement empêché. Le volume de chablis bostry- chés occupe 15% du total des exploitations de résineux exploités durant l'année, un chiffre semblable à celui de 1994. Relevons à ce pro- pos qu'un nombre croissant de nouveaux foyers d'infection se sont formés dans les ré- gions du Plateau ravagées par les tempêtes de janvier 1995. Le feu bactérien s'est encore pro- pagé à d'autres endroits au nord-est et au cen- tre de la Suisse. Cette maladie tant redoutée dans les cultures de fruits à pépins a été éga- lement combattue par les services forestiers qui ont assuré le suivi en forêt et contribué à l'abattage des arbres fruitiers infectés. Les ar- bres forestiers des parcs et jardins jouent éga- lement un rôle non négligeable dans la propa- gation des pathogènes dangereux pour la forêt. Citons à titre d'exemple l'expansion prise par le dépérissement des pousses du pin pro- voqué par Sphaeropsis sapinea ou la première apparition en Suisse de Mycosphaerella dearnes- sii, un champignon des aiguilles du pin, orga- nisme mis en quarantaine par l'OEPP (Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes). Les gelées tardives de mai ont endommagé les pousses et les feuilles des arbres situés vers 1000 m d'alti- tude; elles ont laissé une longue bande brune de houppiers gelés qui se remarquaient loin à la ronde.

La Direction fédérale des forêts a demandé aux cantons requérant une aide financière à des projets sylvicoles de prouver que le rajeunis- sement naturel des forêts par des essences adaptées à la station peut se faire sans qu'il soit nécessaire de prendre des mesures particuliè- res de protection contre les ongulés sauvages sur les trois quarts de l'aire forestière canto- nale. Avant d'appliquer ce règlement, il reste encore à éclaircir certaines questions touchant à l'inventaire des dégâts dus au gibier et à la définition des buts du rajeunissement.

2 Conditions météorologiques

L'hiver 1994/1995 se solde à nouveau par des températures supérieures aux moyennes plu- riannuelles. Ces dépassements sont de 3 à 5

degrés en décembre et de 3 à 5,5 degrés en février. Janvier n'inscrit que de faibles ex- cédents dans la plupart du pays. Après des chutes de neige et une période froide au début de l'année, le temps est largement influencé par des courants d'ouest et du sud-ouest fré-, quemment accompagnés d'air maritime. Des vents d'ouest tempétueux balaient le pays les 10, 11, 22 et 23 janvier; puis le 26 janvier, le front orageux de l'ouragan Wilma vaut à la Suisse la tempête la plus grave de l'année. Du- rant la dernière décade de février un courant du nord-ouest s'installe et fait retomber les températures au niveau des normes saison- nières.

A quelques exceptions près, le sud et le sud-est du pays inscrivent des excédents pluviométri- ques en janvier et février. Nombre de régions obtiennent des chiffres de deux à trois fois plus élevés que la norme.

Le début de l'hiver est si doux qu'en basse alti- tude, les premières poussières de pollen·s de noisetiers et d'aulnes s'envolent à la fin de jan- vier déjà, à savoir un mois plus tôt que d'habi- tude. A la fin de la première semaine de mars, les merisiers à grappes bourgeonnent déjà dans la région du Sihltal ZH.

En mars, le développement de la nature est à nouveau freiné par l'arrivée subite d'air froid et il n'est pas rare de revoir la neige jusqu'en plaine. A la fin du mois, le retour de l'hiver est particulièrement marquant et de vastes régions du Plateau se recouvrent d'une couche de neige sans faille.

Avril et mai suivent une évolution semblable:

un début chaud et ensoleillé, suivi d'un temps variable diçté par des zones dépressionnaires durant la deuxième quinzaine. Ces deux mois ayant commencé par un bilan positif, les tem- pératures moyennes dépassent légèrement la norme presque partout. Durant la deuxième décade de mai par contre, des courants mari- times frais font tomber le thermomètre bien au-dessous des valeurs habituelles.

La pluviométrie d'avril se solde par deux ten- dances: des déficits à l'ouest et au nord-ouest de la Suisse et des excédents dans le reste du pays. Les pluies abondantes qui arrosent le sud des Alpes entre 19 et le 25 avril mettent un terme à la sécheresse qui sévissait ici depuis mars. En mai, les quantités de précipitations dépassent la moyenne dans tout le pays ou pres~ue; seules les régions du Gothard, du Rheinbünden et du Tessin y font exception.

Le temps frais et pluvieux de la première quinzaine de juin, puis le vent froid du début de la dernière décade, sont la cause d'un déficit

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thermique allant de 1 degré en basse altitude à 1,5 degré en montagne. La période froide, durant la première moitié du mois, ainsi que la remarquable chute des températures, le 10 juin, s'accompagnent de gelées tardives qui endommagent la végétation au-dessus de 1500 m d'altitude. Malgré ce mauvais temps, seules quelques rares régions inscrivent une pluvio- métrie normale ou supérieure aux moyennes.

Dans la plupart du pays, ces valeurs n'attei- gnent que 60 à 90 pour cent du taux habituel.

Fin juin, une influence anticyclonique amène un temps d'été qui durera jusqu'au début d'août. Le Plateau et le Tessin comptent en juillet l'un 25 et l'autre 29 jours de tempé- ratures estivales (25 degré ou plus). Les excé- dents thermiques allant jusqu'à 4 degrés au nord et 3 degrés au sud du pays placent juillet, en maints endroits, au troisième rang des records de température du siècle enregis- trées durant ce mois - les deux premiers remontent à 1983 et 1994.

Le schéma des précipitations est très irrégulier, à cause de l'influence des orages. Les régions peu touchées par ce phénomène comptent un déficit pluviométrique notable. Dans la plupart du pays, ces valeurs se situent entre 50 et 100 pour cent par rapport à la norme; quelques ré- gions isolées au pied sud du Jura ainsi que le centre et le sud du Tessin n'atteignent qu'un tiers des quantités normales en juillet.

Août se caractérise par une faible répartition des pressions et une augmentation de l'activité orageuse. A la fin du mois, une arrivée d'air polaire entraîne une sérieuse chute des tempé- ratures et la neige descend jusqu'à 1500 m.

Malgré cela, le bilan se solde par un excédent thermique de 1 à 2 degrés en plaine et d'un petit degré en montagne.

Durant ce mois, la pluviosité est excédentaire au nord de la Suisse tandis que dans certaines régions de la Suisse occidentale, du Valais et du Sud des Alpes, elle oscille entre 50 à 100 pour cent par rapport à la norme.

Les orages et les fortes précipitations ponc- tuelles de juillet et août s'accompagnent d'inondations, de glissements de terrain et de coulées de boue qui causent des dommages lo- caux. Les régions les plus touchées sont l'Un- terland zurichois Quillet et août, à Dielsdorf), le canton de Schwytz (11.7), les environs de Davos (14.7), Coire (31.7) et la région du Haut- Léman (août).

Septembre et octobre n'auraient pu avoir des conditions climatiques plus paradoxales. Alors que le premier est marqué par un temps fait de zones dépressionnaires et d'arrivées d'air po-

laire humide, le second bénéficie largement d'un anticyclone, porteur de masses d'air doux. En septembre, les déficits thermique vont jusqu'à 3 degrés et la pluviométrie est ex- cédentaire; seuls quelques rares endroits à l'est de la Suisse y font exception. En revanche, octobre est le plus chaud du siècle au nord des Alpes où les excédents de température at- teignent 4 voire 5 degrés. Avec des quantités de précipitations parfois inférieures à 10 pour cent par rapport à la normale, le mois d'octo- bre est également très sec.·

Peu après le début et le milieu de novembre, de l'air froid pénètre dans notre pays et la neige tombe jusqu'en plaine. A part ces deux. séquences, le mois est généralement plus chaud que la moyenne grâce à l'arrivée d'un air maritime doux venant du sud en direction des Alpes et à une zone de haute pression qui influence le temps durant la deuxième quin- zaine. Quant à la pluviosité, elle dépasse la norme au nord et au nord-ouest de la Suisse ainsi qu'au centre et à l'est des Préalpes; par- tout ailleurs, le bilan se solde par un sérieux déficit. Durant la première décade de décem- bre, largement influencée par un anticyclone, le soleil brille sur les montagnes tandis qu'une couche de brouillard élevé recouvre la plaine.

A Noël, des masses d'air, d'abord maritime, doux et humide, puis polaire et froid, se diri- gent vers les Alpes. Les premières amènent des pluies continuelles les 24 et 25, ce qui pro- voque des inondations et transforme certains ruisseaux en crues, comme en Argovie. Les se- condes amènent la neige qui tombe jusqu'en plaine le 26 en recouvrant le Plateau d'une couche de 10 à 30 cm. Les jours suivants, un mélange de neige et de pluies givrantes s'ac- cumulent sur les arbres et le poids de cette masse humide provoque quelques dommages.

(Source: ISM 1995).

3 Gibier

3.1 Expertises et relevés par échantil- lonnage

Dégâts d'écorçage

Fin mars, de nouvelles chutes de neige se sont produites en maints endroits dans notre pays.

A cette période, le cerf élaphe retrouve tout son appétit, longtemps refréné durant l'hiver.

Pour les arbres, c'est également à cette époque que s'engage la montée-de sève. Et si alors l'herbe est à nouveau recouverte de neige, le cerf n'hésite pas à assouvir ses besoins alimen- taires en s'attaquant à l'écorce ligneuse. C'est

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ce qu'il a fait en 1995, dans le Prattigau (GR) et à Werdenberg (SG),· des zones à cerf bien con- nues, ainsi que dans les cantons de Schwytz et d'Appenzell Rhodes-Intérieures où il a causé des dommages beaucoup plus graves que d'habitude.

Comme les années précédentes, le cerf élaphe s'est attaqué à des perchis d'épicéas à Küblis où il a causé des dégâts considérables. Il a écorcé la quasi totalité des arbres (entre 90 et 100%) sur une aire de 8 ha. Sur 40 autres hec- tares, une partie des arbres ont subi le même sort et les jeunes épicéas (5-10 cm 0, 2- 5 m de hauteur) d'un rajeunissement naturel n'y ont pas échappé non plus. Durant ces dernières décennies, plusieurs régénérations ont été en- gagées à divers endroits. Dans ces aires, encore élargies par les coups de vent et les attaques de scolytes, les jeunes peuplements sont à un stade de développement au cours duquel ils sont particulièrement exposés à la dent du gi- bier. D'où l'importance croissante, ces derniè- res années - et probablement encore dans le futur - du problème posé par ce genre d'écor- çage.

La région de Werdenberg (SG) est aussi sérieu- sement touchée par ce problème. Les victimes sont surtout des frênes, mais parfois aussi des ormes. Dans le canton de Schwytz, des épicéas, des frênes et quelques ormes ont subi les mê- mes dommages.

Fig. 1. Frêne victime d'écorçages répétés.

Comme les années précédentes (cf. MEIER et al. 1995), le Weissbachtal (AI) n'a pas été épar- gné par le gibier écorceur. Ce dernier s'est sur- tout attaqué aux épicéas et, chose curieuse, il n'a pratiquement pas touché le frêne.

Dans l'ensemble de la Suisse, un peu moins d'un pour cent des arbres d'un diamètre (DHP) entre 6 et 20 cm a déjà été écorcé une fois dans sa vie (INVENTAIRE FORESTIER NATIONAL 1988). Il convient de souligner que 97% de l'effectif suisse des cerfs élaphes se concentre dans 7 cantons seulement (GR, VS, UR, TI, GL, SZetSG).

Premier inventaire forestier national (IFN) L'IFN fournit des renseignements sur l'étendue et la répartition des dommages du gibier dans les forêts suisses. Cet aspect a été pris en con- sidération par BRÀNDLI (1995) dans son éva- luation des données du premier inventaire 1982-1986. Un indice des dégâts du gibier a été établi sur la base des trois critères: "Taux d'abroutissement aux épicéas", "Taux moyen d'abroutissement à toutes les essences" et

"Étendue des dégâts d'estocade, (de frayure) et d'écorçage". Il en ressort que la gravité des at- teintes portées par le gibier à la forêt suisse diminue en suivant la ligne spatiale ést-ouest.

Les régions les plus touchées sont le Prattigau et l'arrière-pays glaronais. Alors que le nombre de tiges dans les jeunes peuplements aug- mente d'est en ouest, l'effectif des ruminants vivant en liberté suit la tendance inverse. La Suisse orientale possède davantage de peu- plements à un étage et de forêts de montagne en groupes serrées, pauvres en régénérations.

Le taux d'abroutissement de l'érable sycomore, une essence qui se prête particulièrement bien au rôle d'indicatrice à cause de sa large repré- sentation, est plus facilement corrélable avec la densité du gibier qu'avec les conditions du mi- lieu naturel.

Dégâts du gibier et régénération des forêts sur la paroi nord du Rigi {KLÀ Y 1996)

En 1995, les dégâts d'abroutissement ont été re- levés sur 190 ha de la paroi nord du Rigi. Cette surface est composée de forêts endommagées par la tempête en 1992 (65 ha), de peuplements reboisés au cours des 15 dernières années (60 ha) et de peuplements non traités durant cette même période (65 ha).

Pour l'abroutissement du sapin, la valeur indi- cative de 9% donnée par Eiberle et Nigg (1987) est largement dépassée en tous lieux. Si l'on sait que même les plants de moins de 10 cm ont été abroutis, on peut présumer que les pertes seront lourdes. La proportion de sapins diminue à la mesure de leur hauteur; cela se

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répercute dans la composition des essences.

Il convient de souligner que le sapin des Sa- pinières-Hêtraies est plus gravement abrouti que celui peuplant les Hêtraies.

Atteintes portées par le gibier dans le Bündner Herrschaft

Dans les forêts du Bündner Herrschaft (communes de Flasch, Maienfeld, Jenins et Malans) qui, pendant longtemps, ont gra- vement souffert de la dent du gibier, on ren- contre à nouveau aujourd'hui des sapins dans la tranche d'âge allant jusqu'à 5 ans (Bündnerwald 1995 et Andrea Buchli, com- munication verbale). Ils se trouvent dans un quartier d'hivernage du cerf élaphe. Ce chan- gement de situation s'explique d'abord par le fait que depuis quelques années, des tirs sup- plémentaires ont été accordés pour le cerf en octobre, époque à laquelle cet ongulé a réinté- gré ses quartiers après ses errances estivales.

En outre il a été possible, ces dernières années, de combler le retard mis à entretenir la forêt et d'améliorer ainsi les conditions d'habitat du gibier.

3.2 Enclos-témoins

Grisons (Bureau d'ingénieur ARINAS

et

AIRA- GENE 1995).

Dans le cadre d'un projet d'enclos-témoins, 23 enclos supplémentaires ont été aménagés en 1995 et relevés pour la première fois (11 à Disentis et dans les environs, 1 à Brigels, 2 à Fuma, 6 à Zemez et 3 à Lavin). Ce projet com- prend désormais 134 paires de placettes- témoins (83 dans les régions de la vallée du Rhin antérieur et du Herrschaft/Prattigau, 51 dans la région de l'Engadine/Münstertal).

Les premières expériences ont montré que dans les forêts montagne, où la régénération n'est que ponctuelle, il est très difficile de défi- nir à l'avance quels endroits sont favorables au rajeunissement et méritent ainsi qu'on y ins- talle des enclos-témoins.

Fig. 2. Dans les Grisons, les enclos-témoins sont suivis de près et de façon intensive.

Projet forêt-gibier Honegg (ETTER 1990, 1994 et 1995)

Dans le contexte du projet forêt-gibier réalisé dans la région de Honegg (carte géographique au 1:25'000, feuillet 1188 Eggiwil, coordonnées 627 950/183 640), 67 enclos-témoins de 7m x 7m ont été installés entre 1991 et 1993 (placette observation de Sm x Sm).

Tabl. 1. Nombre d'enclos, années d'installation et d'évaluation.

Enclos installés en évalués en (Nombre)

28 1991 1994

19 1992 1995

20 1993 1995

(7)

Tabl. 2. Nombre de plants et taux d'abroutissement sur une surface de 1'675 m 2. Le deuxième relevé s'est effectué deux ans après l'installation de la clôture pour une partie d'entre eux et trois ans après

1 tr ( t bl 1) cette rruse en oeuvre pour es au es v. a

Relevé Critère

Premier relevé Nombre d'arbres Deuxième relevé à l'intérieur de l'enclos Premier relevé Nombre d'arbres Deuxième relevé à l'extérieur de l'enclos 1994 et 1995 Abroutissement Parmi les plants présentant un taux d'abroutis- sement élevé, comme le sapin ou les feuillus, des pertes risquent de se produire au cours des ans. Après les deux ou trois premières années d'observation, cette tendance ne s'observe pourtant que chez le sapin et le hêtre où le nombre de tiges a davantage diminué à l'exté!.

rieur des enclos. Au fil du temps, le sapin pourrait avoir de sérieuses difficultés à sur- monter la situation car il réagit très mal à ce genre de blessure.

Pour l'instant, les sapins commencent à passer dans les catégories de tiges plus élevées (40-70 cm), celles qui attirent davantage le chevreuil. Dans les années 1994 et 1995, seuls quelques rares sapins dépassaient 40cm. On en comptait néanmoins 17 à l'intérieur des enclos alors qu'il n'y en avait que 2 hors de cette zone.

Épicéa Sapin Hêtre Érable Sorbier

1059 886 238 202 318

1158 835 209 180 334

973 543 109 269 340

1391 495 93 245 457

5.3% 24.6% 55.9% 46.9% 53.6%

3.3 Circulaire no 21 de la Direction fédérale des forêts

Dans sa circulaire du 22. 11. 1995, la Direction fédérale des forêts précisait l'exécution des ar- ticles de la loi et de l'ordonnance sur les forêts touchant au domaine forêt-gibier (OFEFP 1995). Dès 1999, les projets sylvicoles ne seront financés par la Confédération que si la situa- tion forêt-gibier est réglée dans le canton re- quérant. Cela signifie que le rajeunissement des forêts par des essences adaptées à la sta- tion doit être réalisable sur trois quarts au moins de l'aire forestière du canton sans qu'il soit nécessaire de prendre mesures particuliè- res contre les ongulés sauvages. En ce qui con- cerne la réparation des dégâts sur le restant de la surface, des conceptions sont à élaborer.

Fig. 3. A l'avenir, il faudra abattre un plus grand nombre de jeunes animaux (Photo: Christian Dischl, Schwytz).

0

Q

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(

C'est de ce genre de concepts que dépendront les aides financières accordées en faveur des plantations et de la prévention des dégâts du gibier. Les cantons doivent également veiller à ce que les populations de gibier n'augmentent pas. Un quart au moins du tableau de chasse doit se composer de faons, (chevreuil), de ca- bris et/ou d'éterles (chamois) et de faons et/ou de bichettes/daguets (cerfs élaphes).

En outre, la sylviculture devra désormais con- tribuer davantage encore à améliorer les condi- tions du milieu. Lors de la planification fores- tière, il conviendra de tenir suffisamment

compte des zones présentant des conditions écologiques particulières pour le gibier. Des méthodes objectives seront mises au point afin de constater l'ampleur des dégâts du gibier et de suivre l'évolution de la situation.

Le relevé des dégâts du gibier et la fixation des objectifs de régénération sont liés à nombre de questions encore ouvertes. C'est ainsi par exemple qu'il sera nécessaire de réétudier dans quelles régions les valeurs-seuils définies par Eiberle et Nigg sont applicables (voir encadré).

Applicabilité des seuils de tolérance à l'abroutissement définis par Eiberle et Nigg

Si une essence dépasse chaque année les seuils définis pour la forêt de montagne par EIBERLE et NIGG (1987), les plants les plus touchés finiront par dépérir.

Ces seuils de tolérance s'appliquent·

à un abroutissement moyen calculé sur une large étendue de forêts.

La limite tolérable d'un abroutissement dépend de la nécessité d'une surface à être régénérée;

elle dépend aussi du nombre de plants et d'essences se trouvant dans la station ainsi que des conditions de croissance du milieu. Cette limite est donc très différente d'une microstation à l'autre. Pour estimer la tolérance à l'abroutissement sur l'ensemble d'une région peuplée de gi- bier, les endroits déterminants sont ceux où cette atteinte est le moins tolérable. Or ces endroits ne sont pas tout le temps les mêmes. L'urgence d'un rajeunissement, le nombre de plantes et, en partie aussi, les conditions de croissance (degré de r~couvrement) de tel ou tel lieu sont autant de paramètres qui se modifient au cours du temps. Si l'on admet en général qu'à un moment donné les zones critiques sont toujours soumises à un abroutissement de même gravité, le seuil de tolérance à un abroutissement moyen reste plus ou moins constant lorsqu'il est rapporté à une large surface. En forêt de montagne, on suppose qu'une observation à grande échelle cerne toujours certains lieux où le rajeunissement est nécessaire et en même temps peu répandu et où les conditions de croissance sont mauvaises.

aux plantes croissant à l'étage montagnard et à l'étage subalpin pour la plupart.

Les conditions de croissance sont dictées par l'eau, la lumière, la chaleur, ainsi que par des fac- teurs chimiques et mécaniques. Les seuils d'abroutissement définis par Eiberle et Nigg reposent sur des recherches effectuées à l'étage montagnard, dans des conditions de croissance très diffé- rentes et parfois très défavorables (sous «de vieux peuplements hermétiquement fermés»). Si les autres facteurs de croissance ne sont pas particulièrement négatifs, ces valeurs peuvent égale- ment s'appliquer à l'étage subalpin. Mais si les conditions y sont très d_ésavantageuses (fort de- gré de recouvrement, mauvaise qualité du sol), le moindre abroutissement sera déjà synonyme de perte à cette altitude. Dans des circonstances aussi particulières, il convient de considérer l'éventualité d'exclure de cette zone la présence du gîbier pour un certain temps.

à toute une régénération exposée à la dent du gibier. Les abroutissements ne sont relevés que pour les plants d'une hauteur minimale de 10 cm. Si la fréquence de ces atteintes diminuent à un tel point que les seuils ne sont plus dépassés dans la tranche des 10 à 130 cm de hauteur, les plants de moins de 10 cm ne seront que rarement abroutis. D'ailleurs si le gibier épargne même la majorité des plantes ayant atteint une hauteur prédestinée à l'abroutissement (le chevreuil choisit ses victimes entre 40 et 70 cm), il est normal que la catégorie des moins de 10 cm ne su- bisse que très peu de pertes.

Les seuils définis par Eiberle et Nigg sont à concevoir comme des valeurs indicatives qu'il convient d'adapter aux conditions locales et aux fonctions de la forêt.

(9)

Tabl. 3. Taux d'abroutissement admissible et taux de tolérance.

Essence Tabad Ttoab

Sapin 9 (%) 29(%)

Épicéa 12 28

Pin sylvestre 12 17

Mélèze 22 35

Érable sycomore 30 31

Frêne 35 21

• Taux d'abroutissement admissible:

Proportion de plants, entre 10 et 130 cm de hauteur, dont les pousses terminales ont été abrouties au cours de l'année. Taux calculé en fonction du nombre total de plantes que compte la placette (T abad= Taux d'abroutis- sement admissible, selon Eiberle et Nigg 1987).

• Taux de tolérance à l'abroutissement: Pro- portion de plants présentant deux ou plus de deux traces d'abroutissement visible sur la tige. Taux calculé en fonction du nombre total de plantes que compte la placette (Ttoab= Taux de tolérance à l'abroutisse- ment, selon Eiberle et Nigg 1987).

4 Petits mammifères

Les dommages capsés par les rongeurs restent minimes en 1995 également. Les cas annoncés proviennent surtout du centre et du nord du Plateau ainsi que des Grisons.

L'écureuil (Sciurus vulgaris), prédateur le plus répandu, s'est concentré sur les petites tiges de hêtres et de mélèzes de l'âge des perchis. Le loir (Glis sp.), qui s'attaque à l'écorce de divers feuillus, a causé un peu plus de dégâts que les autres années. Ce rongeur a l'habitude de dé- vorer les morceaux d'écorce, contrairement à l'écureuil qui ne fait que les détacher afin de sucer la sève de l'arbre. Si vous trouvez au pied d'un arbre des morceaux d'écorce qui viennent de tomber, il est probable que l'écu- reuil en est le responsable.

Le campagnol agreste (Microtus agrestis), le campagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus) et le campagnol terrestre (Arvicola terrestris) ont à nouveau endommagé des plantations.

Comme en 1994, le campagnol roui,sâtre et le campagnol terrestre semblent avoir été vus un peu plus souvent dans les recrûs alors que le campagnol agreste n'a provoqué que des dommages locaux.

Des indications plus détaillées sur la biologie, l'écologie et la répartition des petits mammifè- res en Suisse figurent dans le récent ouvrage trilingue de

J.

HAUSSER (1995).

5 Insectes

5.1 Le typographe

Évolution des populations en 1995

Le typographe (Ips typographus) reste au rang des insectes prédateurs les plus actifs dans la forêt suisse. Si l'humidité du printemps a re- tardé son essaimage de 3 ou 4 semaines, la cha- leur de l'été lui a offert des conditions idéales pour se développer.

En basse altitude, les hivernants ont pris leur envol à des périodes très irrégulières, entre avril et juin, tandis que dans les régions plus élevées, la plupart d'entre eux a attendu juin pour essaimer. Ainsi retardés, ces derniers n'ont pu former qu'une seule génération mal- gré l'été très favorable. Dans le Plateau par contre, une ébauche de deuxième génération a été constatée à la fin de l'été. Il est probable que les essaimages seront aussi échelonnés en 1996 car les insectes ont hiverné à divers stades de développement.

Les typographes s'étant manifestés avec un certain retard, la plupart des épicéas colonisés sont restés verts tout au long de l'été. Il a donc été plus difficile de détecter à temps les foyers d'infection. Mais comme les essaimages comptaient moins d'insectes que les autres an- nées, nombreuses furent les chances d'assainir ces lieux à la fin de l'automne ou au cours de l'hiver.

Chablis

La quantité de bois bostrychés en 1995 équivaut à peu près à celle de l'année précé- dente où l'on constatait une diminution du vo- lume de ce genre de chablis. Durant l'été 1995, 241'000 m3 de bois d'épicéas ont dû être ex- ploités. Si l'on y ajoute la quantité présumée de chablis d'hiver, on obtient de nouveau entre 320'000 et 350'000 m3 de bois bostrychés, ce qui correspond tout de même à 13 voire 15%

d'une exploitation annuelle normale de rési- neux.

Alors que les exploitations forcées continuent de diminuer dans la plupart des régions dé- vastées par l'ouragan Viviane en 1990, d'autres endroits constatent une augmentation massive des attaques de bostryches. En outre l'ouragan

"Wilma" du 26 janvier 1995 a causé des dégâts considérables dans divers cantons du Plateau.

Argovie, Zurich, Lucerne, Schaffhouse et Thurgovie comptent des volumes de chablis bostrychés encore jamais atteints depuis le dé- but des relevés en 1984. Dans le canton de Berne, c'est la première fois que la plaine doit exploiter plus de bois bostrychés que !'Ober- land!

(10)

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Fig. 4. En 1995, il a encore fallu exploiter beaucoup de bois bostryché.

Dans quelques régions de montagne égale- ment, comme dans le Mittelbünden et le Prat- tigau, les volumes de chablis ont sérieusement augmenté. Malgré ce déplacement des points chauds, les chablis les plus largement bostry- chés se trouvent dans les régions cylonées en 1990 (Alpes et Préalpes).

Foyers de bostryches

Après la diminution de l'année précédente, le nombre de nouveaux foyers formés en 1995 a encore augmenté. Nous en comptons cette an- née 4'130 répartis dans des groupes de 10 épi- céas ou plus. Ce chiffre n'a donc pas battu les records de 1992 et 1993 qui dépassaient les 5'000.

Ici encore, force est de constater un déplace- ment des foyers vers de nouvelles régions. Par ailleurs, les diverses zones cyclonées en 1990 sont encore la proie d'attaques primaires; de larges foyers viennent de s'y former, comme dans la région de Sedrun (GR) où l'on compte plusieurs centaines de mètres cubes d'épicéas infestés par foyer.

Si les conditions climatiques lui sont favora- bles, il est probable que l'activité du typogra- phe aura des incidences considérables en 1996 également.

Nombre de captures

En 1995, 10'300 pièges ont été installés dans notre pays. Ce chiffre correspond à peine à la moitié du nombre de pièges utilisés au milieu des années 80. Au bilan de 1995, nous comp- tons 93 millions d'insectes capturés, ou 9000 typographes par piège. Si ce chiffre est légè-

rement inférieur à celui de l'année précédente, il n'en reste pas moins préoccupant.

Il est très difficile de comparer le nombre d'in- sectes capturés aujourd'hui avec celui des an- nées 80. Car, d'une part, les services forestiers ont acquis une grande expérience en la matière et ils installent aujourd'hui leurs pièges dans des endroits mieux ciblés qu'il y a 10 ans.

D'autre part, seul un nombre restreint de piè- ges se placent actuellement dans les régions les plus endommagées, là où les pullulations cul- minent et où les captures pourraient être nom- breuses, car dans ces endroits, la pose de piège n'a que des effets mineurs.

Comment poursuivre la lutte contre le typo- graphe?

Comme par le passé, la situation en forêt reste critique face aux attaques de typographe.

Après divers étés chauds et quelques ouragans ayant causé des dégâts de faible à moyenne gravité, le typographe jouit de conditions idéales pour sa ponte, et ceci depuis 1990, an- née de la tempête du siècle que fut Viviane.

Voilà pourquoi la gradation suit son cours, malgré quelques fluctuations régionales. In- versement à cela, l'argent et le personnel dis- ponibles pour lutter contre ces insectes se ré- duisent de plus en plus. Les services forestiers auront donc la lourde tâche de maximaliser l'efficacité des moyens dont ils disposent.

En planifiant les actions de lutte, il est indis- pensable de se demander si cette intervention appartient aux travaux de routine ou s'il s'agit d'un cas grave qui nécessite l'engagement de moyens supplémentaires et parfois aussi une mise en priorité.

(11)

Fig.5.

Enquête "typographe 1995".

Résultat des enquêtes 1984-1995: toute la Suisse

Volume de chablis (en m3)

500000

400000

300000

200000

100000

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Nombre de nouveaux foyers de bostryches 7500

6000

4500

3000

1500

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Nombre de bostryches capturés par piège 9000

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(12)

Fig. 6.

Chablis dus au typographe dans les triages forestiers, avril à septembre 1995

Fig. 7. Evolution des pullulations de typographes en Suisse entre

1994 et 1995

~

\blume des chablis en m3:

1- 500 501-1000

0 1001-1500 o > 1500

Triages ayant enregistré une

+ augmentation du nombre de nouveaux foyers de bostryches, diminution du nombre de nouveaux foyers de bostryches comptant plus de 3 unités.

(13)

Les grandes règles de la lutte contre les scoly- tes résident dans l'élimination rapide des pon- tes ainsi que dans la répression des popula- tions et, si possible, des biotopes attractifs. Les pontes devraient être rendues inoffensives avant l'essaimage de la première génération.

Aujourd'hui, plus que jamais, il importe d'adopter le principe selon lequel il faut "atta- quer le mal dans ses racines". Plus on gagnera de temps dans la découverte et l'assainisse- ment des foyers, plus ce travail sera vite réalisé et d'autant plus grandes seront les chances de linùter les incidences des pullulations.

Les troncs d'épicéas infectés sont à écorcer immédiatement. Si le couvain est encore au stade larvaire ou nymphal (il est ouaté de blanc), on peut laisser les écorces sur place car la plupart des pontes se dessèchent et ne peu- vent plus se développer. Si par contre les gale- ries de ponte contiennent déjà de jeunes insec- tes bruns, on ne manquera pas de tout brûler, écorces et habitants. Cette opération n'est gé- néralement pas nécessaire lorsque l'écorçage s'effectue à l'aide d'une écorceuse portative, comme le Biber ou l'Eder entre autres, ou

Brûlage des écorces infectées par le bostryche

d'une écorceuse mobile à rotor, car la majorité des insectes périssent au cours de l'interven- tion. On n'hésitera pas dans ce cas à courir le risque que quelques insectes survivent, no- tamment si le temps ainsi gagné permet d'abattre et d'écorcer assez tôt d'autres arbres infectés.

Un "travail soigné" reste l'un des points essen- tiels de la lutte contre les bostryches. Si les conditions le permettent, il est judicieux d'é- corcer les grumes bostrychées sur des draps ou des tôles afin d'éviter la dispersion dans le sol d'une partie du couvain. Soulignons aussi que la lutte est peu efficace si, dans une région, seuls quelques foyers sont parfaitement assai- nis alors que les autres ne sont pas touchés ou insuffisamment traités. Si le temps ou les moyens font défaut, il conviendra de fixer des priorités en privilégiant un assainissement à large échelle plutôt que des actions ponc- tuelles. Dans les peuplements non traités, il n'est pas exclu que les bostryches y provo- quent des dommages étendus durant plusieurs années.

A la demande de l'Office des forêts du canton et de la ville de Zurich, le SPOI a pris position en 1995 sur la question de savoir si l'élimination par le feu des écorces colonisées par les bostryches peut être remplacée par des méthodes recommandables. La réponse est négative pour deux raisons. Primo: si des écorceuses ou des scies actionnées par des moteurs à combustion sont utilisées pour éliminer les bostryches, cette opération pollue plus gravement l'air que si l'écorce est brûlée sur place. Lorsque les insecticides ne réussissent pas à tuer les bostryches se trouvant dans l'écorce, le feu représente la mé- thode la plus sûre. Secundo: La lutte consistant à emballer les écorces infectées dans des sacs en plastique n'a pas fait ses preuves. Le Département de la santé publique et de l'environnement de la Ville de Zurich souligne à ce propos que les feux destinés à lutter contre les ravageurs ne peuvent être inclus dans la notion d'incinération de déchets au sens de !'Ordonnance cantonale sur la protection de l'air car le motif de l'intervention n'est pas l'élimination de déchets mais la lutte imposée contre les prédateurs forestiers. {GESUNDHEITS- UND UMWELTDEPARTEMENT DER SfADT ZÜRICH 1996).

Pièges attractifs

Les pièges attractifs servent d'instruments de surveillance ou de complément aux mesures de lutte. Placés dans les foyers assainis, ils re- cueillent une partie des insectes restants, ce qui diminue le risque d'une nouvelle attaque. Il convient dès lors d'installer ces pièges avant le début de l'essaimage ou immédiatement après l'assainissement des lieux. C'est durant les premières semaines que ces pièges sont le plus utiles.

Les expériences faites dans les régions à fortes pullulations ont montré que les pièges peuvent avoir un effet inverse durant l'été. Si à la fin de juin, un piège a déjà recueilli plusieurs milliers d'insectes, cela signifie que les typographes

convergeant vers ce lieu risquent aussi d'atta- quer des épicéas environnants même si les dis- tances de sécurité entre les pièges sont respectées. Face à cette situation, il serait pré- férable de retirer ces pièges, pourtant très per- formants, dès le début de juillet. On enlèvera également ceux qui n'ont capturé que quelques centaines d'insectes car il n'est pas rentable de poursuivre la surveillance dans ces endroits.

Dans les régions où l'ampleur des pullulations est. telle qu'il n'est plus possible d'assainir tous les foyers, l'effet des pièges se réduit à peu de choses. On peut donc renoncer à les utiliser sauf s'ils sont destinés à surveiller le début des essaimages et l'évolution des générations.

0

(14)

Fig. 8. Forêt de protection dévastée par l'ouragan et les typographes au-dessus de Schwanden GL

Arbres-pièges

Les petites à moyennes quantités de bois fraîchement cassés par le vent se prêtent par- faitément au rôle d'arbre-piège. Leur présence permet d'endiguer une partie des populations d'insectes et de diminuer ainsi les attaques aux arbres sur pied. La qualité de ce bois ayant perdu toute son importance dans la majorité des cas, rien n'empêche de remettre le façon- nage à plus tard, en attendant que les grumes gisant au sol aient été colonisées par les typo- graphes. On ne manquera pas alors de les écorcer ou de les débarder.

Si l'on décide de laisser des chablis d'épicéas dans le peuplement, on évitera d'écorcer ces arbres avant une pullulation. Car les grumes fraîchement mises à nu, tout comme les bandes d'écorce, attirent aussi les typographes qui ris- quent de se répandre dans le voisinage et d'at- taquer des arbres sur pied, comme cela s'est déjà produit. Il est préférable de surveiller ces chablis au début de l'été et durant cette saison et de ne les écorcer qu'après leur colonisation.

S'ils se dessèchent sans avoir été infectés, ce travail aura été épargné.

La mise en place et l'évacuation d'arbres- pièges sont synonymes d'un travail intense. En revanche, cette méthode n'exige pas un con- trôle répété chaque semaine ou chaque quin-

zaine. Il n'empêche qu'un arbre-piège oublié risque de causer des dégâts plus graves qu'un piège attractif mal surveillé.

En cas de forte invasion, les arbres-pièges ne sont pas très efficaces non plus. Car d'une part il n'est pas possible d'en disposer suffisam- ment pour assumer cette fonction et d'autre part, les quantités de bois attractifs sont telles dans ces lieux qu'elles attireraient bien plus de bostryches que les arbres-pièges.

5.2 Le chalcographe

Le chalcographe (Pityogenes chalcographus) est répandu dans les forêts d'épicéas de toute la Suisse. Si ses populations ont légèrement augmenté ces dernières années, on ne peut pas dire qu'il ait vraiment pullulé. Pourtant les conditions climatiques lui ont été favorables durant plusieurs étés et après diverses tem- pêtes, il aurait trouvé un no:qlbre largement suffisant d'arbres de ponte.

Ses foyers se localisent surtout dans les perchis d'épicéas défavorisés par les conditions du mi- lieu ou déjà endommagés par la neige ou la sé- cheresse. Cet insecte a pénétré dans des futaies du Grand Risoux (VD), où il a colonisé des épicéas endommagés par des gelées tardives en mai 1995.

Dans les régions de montagne où le chalcogra- phe ne se rencontrait naguère que rarement, ses populations ont aussi tendance à augmen- ter. On constate également leur présence dans certaines pessières de l'étage subalpin où elles colonisent surtout des houppiers d'épicéas ayant servi de quartier d'hivernage au typo- graphe. Si les conditions climatiques restent favorables, il faut s'attendre à une recrudes- cence des pullulations du chalcographe ces prochaines années.

5.3 Les scolytes du sapin pectiné

Favorisée par des conditions de ponte idéales, une pullulation massive de scolytes du sapin pectiné s'est produite en Ajoie UU). Elle était composée d'une majorité de Scolytes curvi- dentés (Pityokteines curvidens) mais on a aussi vu P. spinidens et P. vorontzovi. Il ne fut pas rare de rencontrer ces trois espèces vivant en communauté sur les mêmes arbres, à la seule différence que P. vorontzovi se trouvait surtout dans la cime et les branches.

Le couvain de la deuxième génération de 1994 a hiverné en grande partie dans des troncs d'arbres - au houppier encore vert pour la plupart. Il fut dès lors difficile de découvrir et d'assainir à temps le_s foyers d'infection. Cette pullulation qui avait débuté durant le deu- xième semestre de 1994, n'a fait que s'amplifier

(15)

en 1995. L'ouragan Wilma du 26 janvier n'a pas épargné le Jura non plus où il a abattu un nombre considérable d'arbres qui furent géné- reusement offerts en pâture aux insectes ap- parus au printemps. En dépit des efforts inten- ses déployés pour nettoyer ces lieux, il n'a pas été possible d'endiguer les pullulations. Le bi- lan est lourd pour l'Ajoie: ce n'est pas moins de 20'000 m3 de sapin blanc bostryché que cette région a dû exploiter en 1995. Si l'on y ajoute le volume des exploitations forcées à cause du vent et des typographes, la quantité de chablis équivaut à peu près à 35'000 m3, soit le volume annuel des exploitations normales.

D'autres régions du Jura constatent également des pullulations de scolytes du sapin, comme le sud de l'Arc jurassien où des dommages considérables s'étaient déjà produits ces der- nières années. Dans le Plateau et les vallées al- pestres en revanche, les pullulations sont de moindre importance.

Fig. 10. Scolyte curvidenté Pity.okteines curvidens Observations de 1995

Fig. 9. Système de ponte de Pityokteines curvidens.

Gravité des dégâts:

faible ou non annoncée moyenne

0 importante 0 très importante

0

(16)

5.4

L 'Acumine

Dans le canton des Grisons, les foyers d'Acu- mines (Ips acuminatus) se sont multipliés en 1995. La situation a été particulièrement déli- cate dans des forêts de protection soumises à des conditions écologiques extrêmes, comme à Brusio dans le Poschiavo, où les foyers de 1994 se sont élargis; sans compter que d'autres se sont formés en 1995. Certains endroits étant difficilement accessibles, il n'a pas été possible d'assainir à temps tous les lieux infectés. Les insectes se sont installés dans des branches de petit diamètre - entre celui d'un doigt et d'un bras. Sur les versants sud, ces branches n'ont pu être brûlées. Les pins attaqués ont donc été laissés sur pied à titre d'arbre-piège et dans l'espoir aussi qu'ils apportent, quelques années encore, une protection contre les chutes de pierres.

5.5

Le bostryche noir du Japon

Le Bostryche noir du Japon (Xylosandrus germanus) a continué de se propager en Suisse et il s'est introduit cette année en Haut-Valais et dans les cantons de Thurgovie et de St Gall.

En Suisse centrale aussi, cet immigrant conti- nue sa progression.

Certaines régions sont encore épargnées: la Côte lémanique, le Jura vaudois, quelques val-

Fig. 11. Le bostryche noir du Japon (X ylosandrus germanus)

Observations de 1995

lées alpines ainsi que les cantons de Schaff- house, Tessin, Grisons, Glaris et Uri.

En 1995, les conditions ont été favorables à la ponte de cet insecte. Grâce à un printemps humide, le bois d'oeuvre entreposé est resté longtemps frais. En outre, les produits de pré- servation du bois recouvrant les stocks traités ont été partiellement lessivés par la pluie.

Lorsque les premiers insectes se sont envolés en juin, ils ont trouvé des troncs ayai;,.t une teneur en humidité idéale pour s'y installer.

Bien que le bostryche noir du Japon puisse s'attaquer à une large palette de résineux et feuillus, il a surtout colonisé des grumes de sapins et épicéas entreposês dans des parcs à bois. De fortes et larges pullulations sont à re- lever dans les cantons de Berne, Soleure, Ar- govie et Bâle-Campagne.

Le bostryche noir du Japon cause générale- ment des dégâts nettement moins graves que le bostryche liseré (Trypodendron lineatum). Le premier ne s'infiltrant que peu profondément dans le bois, il n'en diminue guère la qualité.

Cette nouvelle espèce de bostryche, de plus en plus répandue, a pourtant causé quelques in- quiétudes dans les milieux de la foresterie et de l'économie du bois. Il faut dire que le bostryche noir du Japon creuse ses galeries en extrayant de longs bâtonnets de sciure qui ne passent pas inaperçus. Sans compter que cer- tains agents de préservation du bois ne pro- duisent pas l'effet désiré sur cet insecte.

Présence:

+

observée (tous les observations de 1995) non observée (réponses negatives de fenquête sur la protection des forêts)

(17)

Fig. 12. Ces longs bâtonnets de sciure ont été éjectés du bois par le bostryche noir du Japon.

5.6 Teigne minière de l'arolle

Une nouvelle fois en 1995, la Teigne minière de l'arolle (Ocnerostoma copiosella) a sérieu- sement pullulé en Haute-Engadine, notam- ment dans la région de St Moritz - Silvaplana - Pontresina. Depuis les années 80, ce petit pa- pillon se rencontre de plus en plus. Après la gradation des années 1983-1985, un cycle bi- sannuel s'est établi dès 1989 et depuis lors, cet insecte se manifeste durant les années impai- res. La cause de ce phénomène n'est pas encore élucidée. Cette cadence n'est certainement pas dictée par le rythme biologique de l'insecte puisqu'il se reproduit deux fois par été.

Les arolles atteints perdent une partie de leurs aiguilles. Mais ils arrivent d'habitude à récupé- rer, même après une pullulation massive, pour autant qu'ils ne soient envahis par d'autres ra- vageurs comme les bostryches.

5. 7

L 'hibernie défeuillante

L'hibernie défeuillante (Erannis defoliaria) s'est répandue sur le Monte San Giorgio, au sud du lac de Lugano. Cette dévoreuse de feuilles a légèrement endommagé plusieurs ki- lomètres carrés de forêts. Sur près de trois hectares, ces arbres sont passablement dénu- dés; soulignons pourtant que les défoliations complètes se limitent à quelques rares indivi- dus situés en milieu doux et ensoleillé. L'hi- bemie a également partagé son repas avec les chenilles de Collotois pennaria, une autre es- pèce de papillon.

D'autres cas d'endommagements dus à l'hi- bemie ou à d'autres espèces de papillons défo- liateurs ont été enregistrés à Mesocco (GR) et à Boncourt (JU). Dans la région de Boncourt, cette attaque a été suivie de défoliations spec- taculaires notamment dans le Jura français.

Fig. 13. Chenille de l'hibemie défeuillante.

(18)

5.8 La Nonne

La Nonne (Lymantria -monacha) a mis un terme à ses pullulations locales dans la région de Stalden (VS). Par contre, ce phytophage a causé ses premiers dommages sur des mélèzes de Randa, région située un peu plus au sud, dans le Mattertal. Les pièges attractifs installés à titre de surveillance par le groupe d'Entomo- logie dénotent une nette augmentation de ces populations. Depuis le début des observations il y a dix ans, le Valais n'a jamais connu un nombre de captures aussi élevé qu'en 1995.

Certains peuplements de mélèzes des vallées au Sud du Valais risquent de subir quelques défoliations partielles ou totales en 1996. Dans le reste de la Suisse, rien n'indique que les po- pulations de nonnes auraient augmenté.

5.9 Le Chermès des rameaux du sapin pectiné

Les dommages consécutifs au Chermès des rameaux du sapin pectiné (Dreyfusia nord- mannianae) se sont encore multipliés en 1995.

Ce puceron a fait des victimes dans de nom- breux fourrés et recrûs de sapins. Une nette augmentation des pullulations se constate éga- lement au nord de la Suisse centrale. Dans le canton de Schwytz par exemple, le Chermès a attaqué de jeunes peuplements subitement mis en lumière à la suite des tempêtes. Ces jeunes sapins vont probablement s'embroussailler pour la plupart et leur croissance en sera com- promise.

Les régions très fréquentées par le gibier ne constatent que quelques cas d'endomma- gements dus au Chermès. Car là-bas les jeunes sapins sont dévorés avant même que le puce- ron n'ait pu les coloniser!

Fig. 14. Aiguilles de sapin recroquevillées sous l'effet du Chermès.

6 Maladies bactériennes

6.1 Le feu bactérien

Le feu bactérien (Erwinia amylovora) est une maladie qu'il est obligatoire de notifier. Le pathogène à l'origine de êette maladie redou- tée ne mesure que quelques millièmes de mil- limètre. Sa taille minuscule ne l'empêche pas de mettre en péril l'existence de plantations entières de fruits à pépins. La menace pèse non seulement sur les pommiers, poiriers et co- gnassiers mais aussi sur certaines sortes de Sorbus et de Crataegus, des plantes ligneuses peuplant les haies et les forêts, ainsi que quel- ques arbustes de jardins. Les indications détail- lées sur cette maladie figurent au Bulletin de la

"Protection des forêts" publié en 1990 par SPOI.

Depuis que cette maladie fut constatée pour la première fois au nord de la Suisse en 1989, de nouveaux foyers d'infection ont été découverts chaque année. Il y deux ans encore, le feu bac- térien se limitait à quelques foyers dispersés au nord de la Suisse ( cantons de Schaffhouse, Thurgovie et Zurich). Dans chaque cas, ils ont été radicalement éliminés. En 1994, cette ma- ladie s'est répandue sur plusieurs kilomètres carrés dans le district de Baden (AG). L'année passée, elle a pris une évolution dramatique:

divers foyers, d'une étendue considérable pour certains, ont été découverts en Suisse centrale et à l'est du pays. Parmi les espèces les plus touchées, citons les pommiers, poiriers, co- gnassiers ainsi que l'un ou l'autre épineux. En conséquence, ce ne sont pas moins de 18'800 arbres qu'il a fallu abattre en 1995 (HASLER et KELLERHALS 1995). Chose nouvelle en Suisse:

l'infection s'est largement propagée sur les fleurs car cette maladie est également véhicu- lée par les insectes butineurs. Les actions de lutte ont été coordonnées par les services phytosanitaires des cantons; les services fores- tiers régionaux ont assumé la surveillance en forêt et ils ont largement contribué au suivi et à la répression du feu bactérien lors de l'abat- tage des arbres fruitiers infectés dans les plan- tations.

Nous nous permettons de vous rappeler que s'il vous semble avoir découvert un cas de feu bactérien, il importe de ne prélever aucun échantillon afin d'écarter tout danger de con- tagion. Nous vous conseillons plutôt de vous adresser soit au Service phytosanitaire de votre canton, soit à la Station fédérale de re- cherche de Wadenswil ou au SPOI.

(19)

7 Maladies cryptogamiques

7.1 Chutes d'aiguilles dans de jeunes peuplements d'épicéas

Comme ces années passées, des décolorations et chutes di aiguilles se sont produites en 1995 dans de jeunes peuplements d'épicéas âgés entre 5 et 25 ans. Dans le Plateau, des reboise- ments d'épicéas furent particulièrement tou- chés sur une surface allant jusqu'à près de 60 ares. Il a été constaté en général que ces pertes sont imputables à Lophodennium piceae et/ ou Rhizosphaera kalkhoflii. Ces deux espèces de champignon se trouvent normalement sur d'anciennes aiguilles dépérissantes. Or dans le jeune peuplement atteint, les fructifications de ce pathogène ont déjà été découvertes sur des aiguilles de la dernière génération. L'infection de ces jeunes aiguilles semble prendre nais- sance dans de multiples taches brunes d'une grandeur allant jusqu'à deux millimètres. Il reste encore à définir si des piqûres de puce- rons seraient à l'origine de ces taches. Après un certain temps, ces aiguilles rougissent et finissent par tomber. En examinant un perchis d'épicéas de dix ans planté à Birmensdorf, nous avons constaté que ce cours évolutif n'avait du~é que 6 semaines, à savoir entre la mi-juillet et la fin août. Durant cette courte pé- riode, les sujets atteints ont pris une couleur rouge et ont fini par ressembler, à s'y mépren- dre, à des "arbres bostrychés". Comme il régnait alors un temps chaud et sec, il est peu probable qu'il se soit agi d'une infection transmise par les spores d'un champignon. On sait pourtant que les deux champignons préci- tés sont capables de séjourner discrètement dans des aiguilles vertes, d'apparence saine, sans pour autant leur provoquer des symptô- mes de maladie. Il est possible que le temps extrêmement chaud et sec de juillet et d'août aura eu une incidence passagère sur ces aiguil- les en mal d'humidité, ce qui aurait pu favori- ser la rapide extension de ces deux champi- gnons. Mais cette explication mérite d'être vé- rifiée.

7.2

Maladies touchant les pins

Le brunissement des aiguilles engendré par Dothistroma a été identifié en 1989 pour la première fois en Suisse sur un pin de monta- gne (Pin us mugo) planté dans un jardin à Bir- mensdorf. Le pathogène s'appelle Dothis- stoma septospora, un champignon connu dans le monde entier et capable d'infecter les aiguil- les de plus de 70 espèces de pins. Chez les jeu- nes pins de moins de 5 ans, une forte attaque

peut être mortelle. Chez les individus plus âgés, cette infection peut leur donner un aspect très malade, à cause de la perte d'aiguilles qu'ils subissent - ils se dégarnissent d'abord dans la partie inférieure du houppier. Les ai- guilles atteintes prennent une couleur brun clair au niveau de la pointe; ce brunissement s'étend parfois sur toute leur surface. Les spo- rophores du champignons émergent alors des parties brunies de l'aiguille. Ils présentent la forme d'un point noir, de 0.3 mm, souvent en- touré d'une bordure orange dont la substance est un toxique pçmr les plantes (Dothistromin) que le champignon produit sur les biotopes suffisamment exposés à la lumière. Comme il ne parvient pas à former cette substance sur les aiguilles situées à l'ombre ou dans des endroits peu ensoleillés, il est parfois difficile de diagnostiquer ce genre de brunissement.

L'année passée, la maladie s'est répandue sur les pins de montagne d'une pépinière de Suisse orientale où une trentaine de plantes malades ont dû être arrachées et brûlées. A part ce cas, le champignon n'a été rencontré jusqu'à présent que dans quelques jardins, pu- blics ou privés, où il n'a touché que des pins de montagne et quelques rares pins noirs (Pinus nigra). Le pin sylvestre (Pinus sylvestris), éga- lement plante hôte potentielle, n'a pas subi de graves dommages. C'est ce qui ressort d'une étude effectuée en Allemagne. Dans ce pays voisin par contre, des peuplements de pins de montagne autochtones ont été infectés dans les Alpes bavaroises; ici le champignon a égale- ment formé les asques propres à son genre (Mycosphaerella pini = Scirrhia pini). En 1995, nous avons identifié chez nous la forme sexuée Scirrhia pini qui se trouvait sur des pins de montagne infectés. Grâce aux ascospores ainsi développées, il est possible désormais de com- biner les caractéristiques génétiques du cham- pignon et de cerner ainsi l'augmentation du risque que ce végétal, en principe thermophile, s'adapte mieux aux conditions climatiques de notre pays. L'évolution de cette maladie mérite d'être suivie de près . .

Une autre maladie des aiguilles du pin a été découverte, pour la première fois en Suisse, sur un pin de montagne se trouvant dans un cimetière près de Zurich {HOLDENRIEDER et SIEBER 1995). Il s'agit du brunissement des ai- guilles provoqué par le champignon Leca- nosticta acicola (conidie). Il ne forme que rarement les asques propres à son genre (Mycosphaerella dearnessii = Scirrhia acicola); ces dernières n'ont d'ailleurs qu'une importance secondaire au point de vue épidémiologique.

Depuis des décennies, cette maladie est redou- tée en Amérique du Nord et du Sud. Une atta- que répétée année après année risque d'être fa-

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