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Meier, F., Engesser, R., Forster, B., & Odermatt, O. (1998). Protection des forêts - Vue d'ensemble 1997. Bulletin SPOI: Vol. Avril.

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Aktie "Meier, F., Engesser, R., Forster, B., & Odermatt, O. (1998). Protection des forêts - Vue d'ensemble 1997. Bulletin SPOI: Vol. Avril."

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Eldgenëssische Forschungsanstalt fOr Wald, Schnee und Landschaft

Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage

lstituto federale di ricerca per la foresta, la neve e il paesaggio

BULLEllN SPOI

Swiss Faderai lnstltute for Forest, Snowand

Landscape Research

Prioteclio, n des forêts - Vue d

1

ensemble 1997

par Franz Meier, Roland Engesser, Beat Forster, Oswald Odermatt

Avril 1998

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BULLETIN SPOI Avril 1998

Protection des forêts - Vue d'ensemble 1997

par Franz Meier, Roland Engesser, Beat Forster, Oswald Odermatt Traduction Monique Dausse

FDK: 453 : 443.3 : 422.2 : (494) : (047.1)

Table des matières 1 Résumé

2 Conditions météorologiques 3 Gibier

3.1 Les dégâts d'écorçage dus au cerf élaphe J.2 Abroutissement

3.3 Réglementation 4 Petits mammifères 5 Insectes

5.1 Typographe

5.2 Autres espèces de scolytes corticales 5.3 Le bostryche noir du Japon

,

5.4 Les pucerons

5.5 La tordeuse grise du mélèze

5.6 Autres insectes observés sur les mélèzes 6 Maladies bactériennes

6.1 Le feu bactérien

7 Maladies cryptogamiques et causes complexes , 7.1 Pourritures du tronc et des racines

7.2 Evolution des rougissements d'aiguilles observés sur le douglas en 1996 7.3 Maladies des pins

7.4 Augmentation des cas de rouille vésiculeuse des aiguilles de l'épicéa 7.5 L'aulne vert atteint de dépérissement

7.6 Maladies largement répandues parmi les feuillus 8 Maladies dues à des facteurs abiotiques 8.1 Maladies dues à des carences

8.2 Dégâts causés par les tempêtes, le gel et le feu

9 Organismes annoncés et leur importance pour la protection des forêts

Der phytosanllire Beobachtung1- und Melde- dlenst PBMD 111 elne Gruppe der Eldg. For- schunganslllt filr Wald, Schnee und Land- schafl, WSL, Blrmensdorf.

Ais Anlauf- und Beratungsstelle für Forstschutz- fragen informlert der PBMD über Auflreten, Ver- breitung und Bedeutung aktueller Forstschutz- probleme in der Schweiz.

DerPBMD steht mit den kantonalen Forstschutz- beauflragten in dlrektem Kontakt, um anstehen- de Probleme gemeinsam zu liisen.

ln der Regel stammen die Beobachtungen und Meldungen an den PBMD von den kantonalen Forstdiensten.

Le Service phytosanitaire d'observaUon et d'in- formation SPDI est un groupe appartenant à l'lnstltul f6d6ral de recherches sur la toril, la neige et le paysage, FNP, à Blnnensdorf.

En tant que service de consultation et de cana- lisation des questions de protection des forêts, le SPOI informe et conseille lorsque des problè·

mes surgissent dans ce domaine.

Le SPOI reste en contact direct avec les délé- gués cantonaux à la protection des forêts afin de résoudre en commun les problèmes qui se posent. Les observations et informations trans- mises au SPOI proviennent habituellement des services forestiers cantonaux.

Il Servlzlo Fltoanltarlo dl Osservazlone e d'lnlormazlone SFOI 6 un gruppo dell' lsllluto lederale dl rlcerca perla loresta, la neve e 11 p1111gglo, FNP, Blrmensdorf.

ln qualità di ufficio di segnalazione e di consu- lenza per le questioni sanitarie del bosco, lo SFOI informa sulla presenza, la distribuzione e I' importanza dei problemi fitosanitari attuali a livello Svizzero.

Lo SFOl lavora in diretto contatto con i rispettivi responsabili cantonali delle questioni litosani- tarie, alla comune ricerca di soluzioni ai vari problemi. Le segnalazioni e le osservazioni co- municate allo SFOI provengono, di regola, pro- prio dal servizi forestali cantonali.

2 2 3 3 5 7 7 8 8 11 11 11 12 13 13 13 14 14 15 15 17 18 18 18 18 19 19

8903 Blrmansdorf Talafon 01 - 739 21 11 Talafax 01 - 739 22 15

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1 Résumé

1997 a été l'une des années les plus chaudes de ce siècle. L'hiver et le début du printemps se sont caractérisés par des températures supé- rieures à la normale et par trois mois d'intense sécheresse au Sud des Alpes. Après un début d'été tempéré et pluvieux en moyenne, août et septembre, l'un très chaud et l'autre très ensoleillé, se sont soldés par de nets excédents de température. Ce climat doux s'est répété en novembre et en décembre.

Les dégâts d'écorçage dus au cerf ont fait l'objet d'une enquête menée auprès des services forestiers suisses. Il en résulte clairement que la concentration sur un même lieu de ce genre de dégâts est davantage liée à la structure du peuplement qu'à la densité du cheptel ou aux activités de chasse. Cette constatation a été confirmée par les résultats de recherches réalisées en Autriche.

Les dommages causés par le typographe ont encore diminué. On estime à 90'000 m3 le volume de bois bostryché en 1997, ce qui équivaut au cinquième de celui des années 1992 et 1993, période culminante. Pour autant qu'aucune tempête dévastatrice ni longue période de sécheresse ne se produise, la situation devrait se rétablir à court ou moyen terme.

La tordeuse grise du mélèze a élargi son champ d'action dans la région valaisanne où elle s'était répandue en 1996. Aujourd'hui, la gradation semble avoir atteint son point culminant. Il n'en est pas de même en Haute- Engadine où les populations de tordeuses grises ont fortement augmenté. Il est probable qu'en 1998 et 1999, les houppiers d'Engadine prendront une étonnante couleur brun roux.

Des fructifications de la collybie à pied en fuseau ont été décelées dans les racines de chênes au houppier dénudé et aux nombreuses branches mortes. L'importance de ce cham- pignon, décrit parmi les pathogènes de la pourriture des racines, est encore à clarifier.

Enfin, des carences nutritives ont été consta- tées sur les épicéas de quelques stations spéci- fiques.

2 Conditions météorologiques

Après un début d'année très froid, le climat de janvier est influencé par une forte inversion atmosphérique. Pour le Plateau, recouvert par une épaisse couche de brouillard qui voile presque constamment le ciel, janvier est peu ensoleillé et assez froid. Dans les régions de montagne en revanche, les températures dépassent la normale de 3 à 4,5 degrés. En

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février, le temps est variable au nord du pays qui reste sous l'influence d'un air maritime doux, souvent entraîné par des vents d'ouest tempétueux. Durant les deux premières déca- des de mars, il fait beau et doux dans toute la Suisse. Au cours de ces deux mois, des excé- dents de température de 2,5 à 4,5 degrés sont enregistrés dans de nombreuses régions. Ce climat très doux stimule le réveil de la végé- tation qui compte jusqu'à 4 semaines d'avance à la fin mars. Durant la dernière décade d'avril, une arrivée d'air froid provoque de sérieux gels nocturnes répétés qui endomma- gent plusieurs cultures agricoles.

Au centre et au sud du Tessin, ainsi que dans les vallées proches du sud des Grisons, le coef- ficient pluviométrique est extrêmement faible tant en février qu'en mars qui ne comptent que 0 à 5 pour cent des quantités de pluie habituel- les. A partir de la mi-mars, ces régions sont touchées par de nombreux incendies de forêt, parfois très étendus. A cela s'ajoute l'effet d'un foehn violent, de secteur nord, qui favori- se une rapide propagation du feu. Puis dans la nuit du 26 au 27 avril, les pluies tant atten- dues arrosent la région. Elles mettent un terme à la plus longue période de sécheresse du siècle à Locarno (94 jours) et à la deuxième, à Lugano (95 jours; l'hiver 1980/1981 en comp-

tait 104). ·

Le mois de mai, en général très ensoleillé, se caractérise par un temps variable, dicté par des vents modérés de secteur sud-ouest et par quelques iricursions d'air froid. Les tempéra- tures moyennes sont légèrement supérieures à la normale; quant à la pluviosité, elle se situe généralement autour des valeurs moyennes ou au-dessous de celles-ci.

Le temps de juin et juillet est très variable. Les chaleurs estivales ne sont que rares et de courte durée. Des précipitations orageuses, souvent accompagnées de grêle, se répètent durant ces deux mois. Elles causeront des dégâts à divers endroits, notamment dans le canton de Fribourg, dans l'Entlebuch et

!'Emmental ainsi que dans le canton de Bâle.

Les températures moyennes de cette période correspondent aux valeurs pluriannuelles tandis que la pluviosité se situe nettement au- dessus de la normale.

Après ces deux mois pluvieux, un temps esti- val s'installe en août. Au nord des Alpes, les excédents de température vont de 2,5 à 4 degrés. Mais le temps est souvent lourd et de violents orages éclatent, notamment dans l'espace des Alpes. Ils provoquent des dégâts particulièrement graves à Sachseln' (OW) où

C

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r

des coulées de lave torrentielle dévastent ce village le 15 août.

En septembre, le ciel est très ensoleillé et les températures sont douces. En montagne, elles se situent entre de 3,5 et 5 degrés au-dessus de la normale. Ce temps doux se prolonge durant la première décade d'octobre, grâce à un cou- rant chaud de secteur sud-ouest. Puis sous l'effet d'un air froid et humide, la limite des chutes de neige s'abaisse jusqu'à 800 mètres à la mi-octobre. A la fin du mois, une nouvelle incursion d'air froid fait chuter les tempéra- tures à des niveaux très bas pour la saison. Au matin du 31 octobre, les thermomètres du Pla- teau affichent moins 7 degrés. Ces deux mois se soldent par des déficits pluviométriques dans la plupart des régions du nord des Alpes.

Au Sud des Alpes, cette période aura été beau- coup plus sèche que d'habitude.

Après le froid des premiers jours de novembre, un barrage de secteur sud-ouest influence le temps durant la première quinzaine du mois.

Il amène de violentes tempêtes de foehn ainsi qu'une hausse des températures au nord des Alpes et d'abondantes précipitations au Sud des Alpes. Ce temps variable sera aussi celui de décembre, un mois exceptionnellement doux au nord des Alpes, malgré quelques alternan- ces de froid. Après la mi-décembre, le foehn s'installe à nouveau et souffle en rafales, ce qui provoque des dommages locaux dans les vallées exposées à ce vent. Durant cette même

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Fig. 1. Répartition des dégâts d'écorçage dus au cerf en Suisse.

période, il neige jusqu'en plaine au Sud des Alpes. Au nord, après un Noël au climat prin- tanier, le temps reste variable jusqu'à la fin de l'année et la limite des chutes de neige se situe entre 1000 et 1500 m d'altitude (Sources:

ISM).

3 Gibier

3.1 Les dégâts d'écorçage dus au cerf élaphe

Les dégâts d'écorçage dus au cerf élaphe ont été recensés pour la première fois dans l'ensemble de la Suisse. Le résultat: 74 des 191 arrondissements forestiers du pays constatent régulièrement ce genre de dégâts dans leur sec- teur (fig. 1); 13 arrondissements affirment que plus d'un tiers des arbres au stade de perchis sont écorcés par le cerf (dommages «concen- trés» au même endroit) et qu'il n'est prati- quement pas possible d'y effectuer une coupe sanitaire; en outre, des écorçages dus au sika sont annoncés dans deux arrondissements du canton de Schaffhouse. L'épicéa est l'essence la plus fréquemment touchée. Elle est énoncée par 28 des 36 arrondissements qui ont fourni des renseignements sur les essences endomma- gées. Suivent le frêne (9), le mélèze (8), l'arolle (6) le sapin (4), l'érable et le Douglas (3 chacun), le pin (2) et enfin le châtaignier, l'orme, l'if, le sorbier des oiseleurs, l'alisier blanc et l'aulne blanc (1 chacun).

Arrondissement forestier sans dégâts

O avec dégâts isolés, cerf

0 avec dégâts "concentrés", cerf /:;,. avec dégâts "concentrés", sika

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Fig. 2. Frêne écorcé par le cerf élaphe.

La répartition des dégâts d'écorçage recouvre l'aire d'extension du cerf élaphe en Suisse. La présence de ces dommages «concentrés» n'a qu'une faible corrélation avec la densité du cheptel. Ces dommages sont plus fréquents dans les types de forêt «sensible» à l'écorçage.

Cela signifie que les caractéristiques de la -4-

forêt ont une plus grande influence que l'effectif du cheptel et les modalités de la chasse (VÔLK 1997).

D'après VÔLK, la fréquence des écorçages augmente à la mesure de la proportion de peu- plements présentant les caractéristiques suivantes:

• peuplements artificiels

• futaies régulières de résineux

• stades de développement de 1.3 m de hauteur et jusqu'à 30 cm de DHP

• perchis (DHP moyen 10-20 cm)

• peuplements présentant des retards cultu- raux

La fréquence des écorçages diminue à la mesu- re de la proportion de peuplements présentant les caractéristiques suivantes:

• peuplements naturels et proches de l'état naturel

• forêts d'aspect jardiné

• peuplements pluriétagés

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D'après une étude de VÔLK, la proportion d'arbres sempervirents et d'arbres caducifo- liés d'un peuplement exerce une influence con- sidérable sur la fréquence des écorçages, tout au moins en Styrie. Il est effectivement possi- ble de réduire substantiellement ce genre de dommages si l'on augmente de 10 et à 20 pour cent la proportion d'espèces caducifoliées.

Dans les forêts ainsi mélangées, les animaux sont moins protégés des regards de l'extérieur et comme la lumière pénètre plus facilement,

C

Fig. 3. Lorsque la pâture est suffisante, le cerf élaphe tend à causer moins de dégâts. (Photo Ch. Dischl, Schwytz)

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la pâture offerte au gibier est plus riche et l'écorce de l'épicéa se durcit plus rapidement.

Les types de forêt sensibles à l'écorçage sont beaucoup moins répandus en Suisse qu'en Autriche. Une comparaison établie entre le canton des Grisons et des Lander autrichiens le prouve. Pour une densité de population prati- quement égale, les dégâts d'écorçage du cerf sont beaucoup plus rares dans les forêts grison- nes. En termes chiffrés, ils touchent moins de un pour cent des arbres d'un diamètre de plus de 12 cm, le seuil d'inventaire (Brandli 1995, cité d'après VÔLK 1997). Le taux de 0,9 pour cent d'arbres écorcés dans ce canton englobe les dégâts de frayure, d'estocade et ceux provo- qués par les piétinements du bétail. Dans les Lander autrichiens qui se prêtent à la compa- raison, ce taux va de 3,8 pour cent (Vorarlberg) à 12,4 pour cent (Steiermark ou Styrie), pour un seuil d'inventaire de 10,5 cm.

Il ressort d'une comparaison établie à l'inté- rieur de la Suisse que les zones les plus densé- ment peuplées de cerfs élaphes ne comptent pas parmi les zones les plus gravement touchées par les dégâts d'écorçage. Dans le Weissbachtahl (AI), où l'effectif du cheptel est relativement faible, les dégâts d'écorçage ont été très nombreux ces dernières années alors qu'ils n'ont pas augmenté dans les quar- tiers d'hivernage des cerfs du Parc national.

Les nombreux cas d'écorçage concentrés au même endroit en Valais s'expliquent, en par- tie du moins, par le fait que les reboisements des années 70 sont entrés dans une phase d'âge où les arbres sont exposés à ce danger. D'après les caractéristiques énoncées ci-dessus, ces peuplements sont donc particulièrement sensi- bles à l'écorçage.

Les graves dégâts du même type constatés dans la région du Werdenberg (SG) ne corres- pondent pas tout à fait à cette description. Là- bas, les essences les plus touchées sont les feuillus et les peuplements à dominance de feuillus. Par ailleurs, les dégâts se multi- plient aussi lorsque les jeunes peuplements at- teignent une dimension attractive pour le cerf.

3.2 Abroutissement

Projet de recherche sur les dégâts du gibier dans les forêts des environs du Parc national suisse. projet intitulé UWIWA (ABDERHAL- DEN et BUCHLI 1996, 1997).

Mandaté par la Direction fédérale des forêts et le Canton des Grisons, le projet UWIWA s'est achevé en 1997. Outre les connaissances acquises sur les méthodes de contrôle de l'impact du gibier sur la forêt, ce projet a fourni des données actuelles sur l'état des ré- générations et sur les dégâts d'abroutissement

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dans le Parc national suisse et ses environs. Le suivi a été réalisé entre 1991 et 1994 dans 12 sous-zones dont la superficie totale équivaut à 1500 ha de forêt. Ces sous-zones contiennent 1431 placettes d'échantillonnage de 44 m2 en moyenne. Les données ont été recueillies sur 17'368 arbres d'un DHP allant jusqu'à 24 cm.

Taux d'abroutissement enregistrés pour les ar- bres d'une hauteur allant de 10 à 130 cm: Si l'on se fonde sur les normes définies par EIBERLE et NIGG, les taux de tolérance à l'abroutissement sont dépassés dans 4 des 9 sous-zones pour l'épicéa, dans 5 des 11 sous- zones pour l'arolle (norme donnée pour le pin sylvestre) et dans 8 des 12 sous-zones pour le mélèze.

Norme de tolérance à l'abroutissement définie par EIBERLE t NIGG (1987) e

Essence Epicéa Pin sylv. Mélèze Taux de tol. 12 % 12 % 22%

Le nombre de résineux d'une hauteur de 10 à 130 cm est inférieur à 500 pieds/ha dans trois des douze sous-zones; il dépasse 2000 pieds/ha dans deux sous-zones. Le sorbier des oiseleurs, pour lequel aucune norme n'est fixée, n'est présent que dans la moitié des sous-zones où l'on compte des taux d'abroutissement allant de 37 à 100 pour cent.

En comparant les pourcentages d'essences ap- partenant aux classes de hauteur et de DHP retenues, on constate que les résineux main- tiennent leurs taux de présence à tous les sta- des de développement. Le sorbier des oiseleurs est encore représenté à 23% dans la classe de 10 à 40 cm; il n'en reste pourtant que 1 % lors- que leur hauteur dépasse 130 cm. Dans la classe de DHP supérieure à 16 cm, seul un in- dividu a été recensé. Cette perte quasi totale des sorbiers des oiseleurs est due au gibier ongulé.

Autres résultats: Aucune des 12 sous-zones étu- diées dans le Parc national suisse et dans ses environs ne présente les conditions de régéné- ration idéales selon les normes figurant aux Instructions sur les «Soins minimaux pour les forêts à fonction protectrice» (WASSER et FREHNER 1996). Dans ces zones, l'absence d'un sol minéral, la présence d'une végétation du sol inhibante, le manque de lumière d'une part et le dessèchement du sol d'autre part, freinent le développement des semis et entra- vent la croissance des régénérations.

A l'heure actuelle, aucun lien direct n'a pu être établi entre les taux d'abroutissement et le nombre total de tiges. Mais nous attendons encore les résultats du suivi réalisé dans des enclos-témoins.

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Fig. 4. A l'étage subalpin, les sorbiers des oiseleurs ne peuvent généralement se développer que dans des enclos.

Résultats du projet UWIWA pour l'étude de l'impact du gibier sur la régénération des forêts.

• En forêt de montagne, il n'existe qu'un petit nombre d'arbres dans la phase d'âge dite «sensible à l'abroutissement». Pour que les relevés par échantillonnage fournissent des résultats interprétables, les placettes doivent être nombreuses ou très étendues. Les analyses de tolérance à l'abroutissement doivent donc se limiter à des sous-zones soigneusement sélectionnées.

• La forêt de montagne offre des conditions de régénération très hétérogènes. Les milieux favorables sont souvent ceux où les ongulés aiment à séjourner, comme dans les quartiers d'hivernage exposés'au sud en particulier. Les valeurs moyennes ne sont pas suffisantes pour indiquer l'état des régénéra- tions.

• L'impact de l'abroutissement sur la forêt n'est pas facile à estimer. Mais il est encore plus difficile parfois d'évaluer d'autres facteurs. Les relevés par échantillonnage doivent donc porter non seule- ment sur l'impact du gibier (taux d'abroutissement) mais aussi sur d'autres paramètres essentiels pour la régénération de la forêt. Dans ces conditions, il est indispensable de recueillir des données détaillées tant sur le terrain que dans des enclos témoins.

• Pour savoir si une régénération est suffisamment peuplée, il est nécessaire d'observer individuel- lement chaque peuplement sur de petites surfaces et de fonder son jugement sur le nombre d'arbres pré- sents. Après deux relevés, il sera possible de connaître l'évolution des dégâts. Il n'existe aucune cor- rélation entre ces dégâts et le taux d'abroutissement. Un abroutissement de même importance est moins grave dans une régénération riche en individus que dans une autre moins bien pourvue. Un abroutissement d'importance majeure n'est pas nécessairement synonyme d'une régénération compro- mise. Il importe donc que l'appréciation de la tolérance de l'impact du gibier soit fondée sur le nom- bre d'arbres par hectare, un paramètre nettement mieux approprié que le taux d'abroutissement.

• En forêt de montagne, les dégâts de frayure et d'estocade ont une influence notable sur la régénéra- tion de la forêt car dans ces zones, le nombre d'arbres est limité et la croissance est plus lente.

L'ampleur de ces dégâts n'ayant pas de corrélation avec la gravité de l'abroutissement, elle doit être examinée cas par cas.

Le Stotzigwald, à Gurtenellen

Le Stotzigwald, dans la commune de Gurtenel- len, UR, fait partie du district franc fédéral de Fellital. Cette forêt assume une fonction es- sentielle: elle protège l'autoroute du Gothard contre les chutes de pierres. Dans les sapiniè- res-pessières de l'étage haut-montagnard, une forte proportion de sapins est recommandable tant au point de vue stationne] que sylvicole.

Mais depuis des décennies, les sapins n'arri- vent plus à dépasser le stade des semis.

Les pertes subies dans ces régénérations ont été mises au compte de l'abroutissement du gibier sur la base des indices suivants (ODERMATT 1997):

• Ces milieux ont suffisamment de lumière, de peuplements semenciers et de bois en décomposition.

• Le bétail de pâturage ne peut être à l'origine de ces dégâts.

• Tous les semis et plantules présentent. une ou plusieurs traces d'abroutissement.

C

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• La présence de la végétation évoluant sur des replis de rochers prouve que les régénéra- tions pourraient parfaitement se développer si elles n'étaient pas endommagées par le gibier.

Fig. 5. Les sapins blancs non abroutis sont très rares dans les forêts de l'étage montagnard.

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3.3

Réglementation

Cette année encore, les cantons se sont employés à mettre en application la loi sur les forêts. Ils ont axé leurs efforts sur trois grandes tâches: adapter le tableau de chasse aux con- ditions exigées en ce qui concerne la proportion de mâles et de femelles et le nombre de jeunes ongulés; vérifier si le rajeunissement naturel par des essences appropriées à la station était réalisable sur les trois quarts au moins de l'aire forestière du canton sans qu'il soit néces- saire de prendre des mesures particulières con- tre les ongulés sauvages; élaborer des concep- tions de prévention des dégâts dans certaines zones à conditions écologiques particulières pour la faune sauvage.

4 Petits mammifères

L'écureuil (Sciurus vulgaris) et divers Gliri- dae ont causé de multiples dégâts d"ans les forêts du nord et de l'est de la Suisse. Ils ont surtout écorcé des feuillus de l'âge des perchis.

Un cas particulièrement remarquable a été constaté dans le canton de St Gall où certains érables sycomores et hêtres étaient écorcés tout autour du tronc; certains arbres d'a11enir n'ont pas survécu à cette attaque. Les dégâts causés en Suisse orientale sont généralement imputables au loir (Clis glis).

Prédateur:

0 écureuil

/:!,,. loir

Fig. 6. Répartition des dégâts dus à l'écureuil et au loir - Constats de 1997.

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· Dans les Grisons, l'écureuil a redoublé d'activité en haute altitude. A Preda, au col de l' Albula, des cimes de mélèzes ont dépéri sous l'effet des annélations perpétrées par ce rongeur. Ce dernier a été moins vu par contre dans le Mesocco où il attaquait en force depuis de nombreuses années.

Il n'est pas facile de distinguer les rongements de l'écureuil de cêux du loir. Il est encore plus difficile d'établir cette distinction lorsque les traces sont anciennes, notamment sur le hêtre et le charme. Un article paru dans la revue

«Wald und Holz» no 16, de décembre 1997, contient des conseils permettant de déterminer la présence du loir et de distinguer ses traces {TSCHANNEN 1997).

Fig. 7. Hêtre écorcé par le loir.

Les campagnols ont été moins agressifs dans l'ensemble du pays. Les effets de leur action se résument à quelques pertes isolées dans de jeu- nes peuplements et dans des cultures d'arbres de Noël. Ces dégâts sont l'oeuvre commune du campagnol agreste (Microtus agrestis), du campagnol roussâtre (Clethrionomys glareo- lus) et du campagnol terrestre (Arvicola ter- restris). Cette accalmie a été probablement favorisée par les basses températures de fin décembre 96 et de janvier 97 ainsi que par l'action du renard qui a élargi ses populations.

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5 Insectes

5.1 Typographe

Bilan des attaques en 1997

Les att~ques du typographe (Ips typogra- plms) ont encore diminué dans l'ensemble de la Suisse. Dans la plupart des régions endom- magées par l'ouragan Viviane en 1990, ce recul est d'une telle évidence que l'on peut annoncer aujourd'hui la fin de cette longue période de graves pullulations. Dans de nombreuses ré- gions, la situation est comparable à celle connue avant le passage de Viviane. Il reste néanmoins quelques zones cyclonées en 1990 où les populations de bostryches augmentent dans une mesure faible à modérée; .dans ces zones-là, la régulation n'est pas complètement achevée. Cela signifie donc que certains foyers de bostryches qui se sont formés en 1997 pourraient encore être la conséquence des tempêtes de 1990.

A la suite de la sécheresse, les attaques de typographes s'étaient multipliées en 1996 dans les vallées du Sud des Alpes et au centre des Grisons. Aujourd'hui ces régions constatent également une amélioration même si les quan- tités de bois bostrychés sont encore considéra- · bles. Au Sud des Alpes, le typographe s'est introduit dans les forêts qui avaient été rava-

Les dégâts des tempêtes et le typographe Dans les régions les plus gravement touchées par l'ouragan Viviane en février 1990, la situation s'est nettement améliorée. Au centre et à l'est des Préalpes et des Alpes, le

0

volume de bois bostryché (épicéa) qu'il a fallu exploi- ter depuis 1990 représente entre 44 et 50 % du volume de chablis imputables à Viviane. Ce calcul varie en fonction de la définition du périmètre cycloné.1 Si l'on tient compte des autres essences composant ces chablis cyclonés, ainsi que des épicéas bostrychés laissés sur pied en tant que bois mort, la quantité de chablis bostrychés équivaut à 60% du volume d'épicéas qu'il a fallu exploiter après le passage de Viviane.

L'étendue des dommages causés par les popu- lations de bostryches qui ont pullulé après cette tempête a été considérable tant dans les zones où les chablis ont été entièrement éva- cués que dans celles où ce nettoyage n'a été que partiel. Cela est dû à divers facteurs. Dans les périmètres où les volumes de bois bostryché dépassent nettement 60% des exploitations

«normales», c'est en général parce que de grandes quantités d'arbres cyclonés sont restés au sol ou parce que les épicéas bostrychés n'ont pas été exploités à temps.

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gées par de nombreux incendies au printemps.

En conséquence, le volume de bois bostryché qu'il a fallu exploiter au Tessin en 1997 est encore supérieur à celui de l'année précédente.

En Valais aussi, la tendance est à la hausse, contrairement à l'amélioration connue dans l'ensemble de la Suisse. La région entre Brigue et Martigny est particulièrement touchée.

Evolution des populations en 1997

Le temps de juin, particulièrement humide, a, fortement retardé l'essaimage du typographe.

Ce n'est qu'en basse altitude qu'une grande partie des hivernants ont pu prendre leur envol avant cette période de mauvais temps.

En haute altitude, la majorité des insectes ne se sont envolés qu'en juillet; à cette époque, ils ont trouvé des épicéas résistants qui avaient bénéficié du large apport d'eau du mois précé- dent. Tout comme en 1996, ces arbres ont pu résister aux attaques du typographe grâce à l'efficacité de leur résine.

Bien que l'été et l'automne aient été chauds et ensoleillés, les typographes n'ont pu former qu'une seule génération dans les Préalpes et les Alpes. La plupart de ces jeunes insectes ont essaimé entre fin août et septembre. Seuls quelques rares hivernants sont restés dans les systèmes de ponte. En basse altitude, nous n'avons décelé que l'un ou l'autre couloir de ponte formé par une deuxième génération.

Cela signifie que la majorité des bostryches de la première génération pourrait s'être rendue dans la litière ou dans l'écorce d'autres arbres pour y passer l'hiver en attendant la pro- chaine période de végétation.

A la fin de l'automne, les houppiers de la plupart des épicéas colonisés en 1997 n'avaient pas encore perdu leur couleur. On peut donc supposer qu'il est resté l'un ou l'autre foyer d'infection non découvert.

Une nouvelle forme de ·produit attractif Pheroprax

En 1999, le p'roduit Pheroprax devrait être mis en vente sous forme d'ampoules. Contraire- ment au sachet utilisé jusqu'à présent, l'ampoule permet de vérifier rapidement la quantité de produit encore disponible et la qualité de son effet attractif.

L'efficacité de l'ampoule est comparable à celle du sachet; elle serait même meilleure à l'époque du printemps.

Résultat de l'enquête sur le typographe Durant l'hiver 1996/97, 38'000 m3 de bois ont été infectés par les bostryches. Cela porte à 229'000 m3 le volume global des exploitations forcées de 1996.

- 9 -

En été 1997, le volume des exploitations d'épicéas bostrychés n'était plus que de 69'000 m3. En d'autres termes, le total des exploita- tions forcées de 1997 serait de 90'000 m3, soit moins de la moitié du volume de l'année pré- cédente. Nous retrouvons ainsi le niveau de 1989, année qui a précédé les tempêtes et la sécheresse estivale à l'origine de cette pé- riode de pullulations. Pour les années 50 à 70, dernière longue période de latence du typo- graphe, on estime que les quantités annuelles de bois bostrychés se situent entre 30'000 et 50'000m3.

En été 1997, seuls quelques triages forestiers ont dû exploiter plus de 1000 m3 de bois bostryché. Ces triages se concentrent dans les vallées sud-alpines, à l'exception d'un seul qui se trouve dans les régions cyclonées en 1990.

Une diminution s'inscrit également dans le nombre de nouveaux foyers d'infection qui se chiffrent à 1'213. En 1992, année record, on en comptait près de 6000. Chaque foyer d'infection englobe plus de 10 épicéas coloni- sés.

En 1997, 9'000 pièges étaient installés dans notre pays. 62 millions de typographes y ont été capturés, soit 6'900 insectes par piège. Ce chiffre était d'environ 9'000 ces années pas- sées. L'évolution en Suisse des exploitations forcées, des foyers d'infection et des captures depuis 1984 est représentée à la figure 8.

Perspective

Les conditions climatiques ont largement favorisé cette évolution régressive. En outre, l'atténuation des pullulations et l'augmenta- tion de la résistance des épicéas ont rendu la lutte plus efficace. En l'absence de toute tem- pête dévastatrice ou de longue période de sécheresse, la situation devrait se rétablir à court ou moyen terme.

Il n'empêche que la lutte mérite d'être pour- suivie, à l'avenir encore. Dans les forêts de protection et de production, de nombreuses pessières équiennes, riches en matériel sur pied, offrent au typographe de grandes réser- ves nutritives. Dans ces lieux, il convient de maintenir au plus bas les populations souches afin d'éviter qu'un événement naturel, même bénin, suffise à déclencher une nouvelle pullu- lation. Les expériences faites à l'étranger montrent qu'en cas d'interruption de la lutte, les populations de bostryches peuvent rester très élevées sur de grandes surfaces même lors- que les conditions climatiques sont favorables à la forêt.

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5.2 Autres espèces de scolytes corti- coles

Le scolyte curvidenté du sapin blanc (Pityokteines sp.) poursuit sa régression. Là aussi, le temps humide du début de l'été aura certainement favorisé la résistance des sapins et freiné le développement de cet insecte. Il en est de même pour les épicéas et le chalcogra- p he (Pityogenes chalcographus). Alors qu'en 1996, les attaques du chalcographe s'étaient multipliées, la situation s'est améliorée en 1997.

En Valais, au-dessus du Pfynwald, le grand scolyte du mélèze (Ips cembrae) s'est attaqué à des arbres sur pied près d'une forêt incendiée en 1996. Il a d'abord infesté des mélèzes légè- rement brûlés en lisière de cette large surface dévastée par le feu, puis il s'est répandu dans des peuplements de mélèzes intacts situés dans le voisinage.

Diverses espèces de scolytes des pins ont également causé des dégâts locaux. Sur les versants de la vallée du Rhône dans la région de Viège, le dépérissement des pins connu depuis plusieurs années s'est encore étendu.

Les morsures de maturation forées dans de jeunes pousses en 1996 et 1997 sont en partie

!'oeuvre de l'hylésine du pin et de l'hylésine mineur (Tomicus piniperda et T. minor) qui ont redoublé d'activité ces dernières années. Les causes complexes de ce dépérissement des pins ne sont pas encore clairement établies. En tout

Fig. 9. Anciens et nouveaux foyers du scolyte acwniné.

-11-

état de cause, les scolytes ne sont pas les seuls responsables de la perte de ces arbres.

Le scolyte acuminé (Ips acuminatus) est encore actif dans diverses régions de Suisse, notam- ment dans les Grisons. Ses attaques répétées depuis plusieurs années dans la région de Brusio (Poschiavo) se poursuivent. Cette espè- ce de scolyte colonise surtout les branches de petits diamètres (de l'épaisseur d'un doigt à celle d'un bras), ce qui rend la lutte quasi im- possible sur les terrains difficilement accessi- bles et dans les forêts menacées d'incendie. Il est étonnant de constater que malgré leurs cou- ronnes mortes, les pins infectés gardent un tronc longtemps en sève et qu'ils ne sont pres- que jamais colonisés par d'autres espèces d'insectes.

5.3 Le bostryche noir du Japon

Issu de l'Asie orientale, le bostryche noir du Japon (Xylosandrus germanus) s'était large- ment répandu en Suisse ces dernières années.

Or cette population a nettement diminué en 1997.

Bien que cet insecte soit encore présent dans toutes les régions qu'il colonise depuis 1984 (MEIER et al. 1997), il ne s'est pas manifesté par des pullulations massives comme ces der- nières années. Cet essaimant tardif a été sur- pris en juin par l'humidité du climat. D'après les captures de contrôle réalisées par l'EMP A de St Gall, le nombre d'insectes saisis a dimi- nué de plus de 90% par rapport à 1996. Etant donné la faible densité de cette population, l'EMPA n'a pu poursuivre ses tests d'efficacité des produits de protection. En tout état de cause, on se demande encore pourquoi les pro- duits de protection du bois autorisés en forêt ne sont pas suffisamment efficaces contre le bostryche noir du Japon.

5.4 Les pucerons

Le temps chaud connu au printemps 97 a favorisé le développement de différents puce- rons. Les espèces les plus répandues sont ~elles qui hivernent sous forme de larves fondatrices et qui se multiplient rapidement au printemps par reproduction asexuelle. Le puceron vert de l'épicéa (Liosomaphis abietinum) en fait par- tie; cet insecte suceur a endommagé des épi- céas bleus (Picea pungens var. glauca) dans les parcs et jardins publics ainsi que des épicéas indigènes en forêt. La période de froid qui a sévi entre fin décembre 96 et janvier 97 n'aura pas suffi pour décimer les larves fondatrices hivernantes. Relevons toutefois que les pertes d'aiguilles dues à ces insectes n'ont pas égalé, et de loin, l'ampleur connue en 1989.

(13)

Le chermès des rameaux du sapin pectiné (Dreyfusia nordmannianae) s'est répandu dans de jeunes peuplements de_ sapins où il a causé des pertes d'une importance semblable à celle de l'année précédente. Quant au chermès du tronc du sapin pectiné (Dreyfusia piceae), il a renforcé sa présence, notamment dans le Jura et le Plateau où il s'est répandu dans des perchis situés hors de l'aire principale de dis- tribution du sapin. Malgré l'aspect étonnant que prennent les troncs lorsqu'ils sont recou- verts de sécrétions cireuses blanches, seuls quelques sapins ont réagi. Pour la majorité des arbres atteints, aucune défoliation ni modifi- cation de croissance n'ont été constatées. Quel- ques nécroses corticales, des écoulements de sève ou une infection secondaire due au cham- pignon Nectria (Nectria fuckeliana) ont été diagnostiqués sur l'un ou l'autre des arbres les plus fortement atteints par les piqûres de ces pucerons.

Lors d'une vision locale effectuée dans la forêt de Galm (FR), nous avons identifié entre autres le puceron de l'écorce du chêne (Moritziella corticalis) sur un jeune chêne affaibli. C'est la première fois que ce puceron est découvert en Suisse. Son identification a pu être faite grâce au Prof. G. Lampel de . l'Université de Fribourg. Le puceron de l'écorce du chêne a été décrit à diverses repri- ses au centre et au sud de l'Europe. Le.s larves de cet insecte suceur sont de couleur jaune orange et leur taille ne dépasse pas un milli- mètre. Elles risquent donc bien de passer in- aperçues, d'autant plus qu'elles s'attaquent à des rameaux d'une épaisseur comparable à celle d'un crayon. On pense que le puceron est issu de l'Amérique du Nord et qu'il s'est intro-

-12-

duit sur notre continent il y a quelque temps déjà. On ne sait pas au juste si M.,corticalis colonise de préférence les chênes rabougris et affaiblis ou si les sujets atteints ne s'affaiblis- sent qu'après avoir été infestés par ce puceron.

5.5 La tordeuse grise du mélèze

La tordeuse grise du mélèze (Zeirapliera di- niana) s'est largement répandue dans l'arrière Val d'Hérence (VS) où elle a causé de remar- quables brunissements de houppiers. Son aire de propagation, située entre 1700 et 2000 m d'altitude, va d'Evolène à Ferpècle et à Arolla. Soulignons toutefois qu'un brunisse- ment intégral du houppier ne s'est produit que dans quelques groupes d'arbres ici ou là. Quant aux deux peuplements de mélèzes colonisés en 1996 déjà au-dessus de la Forclaz, ils n'ont été que légèrement touchés en 1997.

La tordeuse a également sévi, mais avec moins de vigueur que dans le Val d'Hérence, dans les communes d'Ayent, d'Arbaz et de Chamoson, sur le versant droit de la vallée du Rhône.

Dans la Riviera (TI) et en Haute-Engadine (GR), les populations de tordeuses ont aussi augmenté. Mais elles n'ont pas encore provo- qué de brunissements visibles, comme cela s'est produit en Valais.

Tandis que les arbres touchés en Valais de- vraient retrouver leurs couleurs en 1998 déjà, il est probable qu'à cette même époque, les mélè- zes d'Engadine c·ommenceront à brunir et ce phénomène pourrait s'étendre sur de larges surfaces en 1999.

La nouvelle affiche d'information sur la tor- deuse grise du mélèze (SPOI 1998) peut être obtenue auprès du SPOI.

Fig. 10. Larves de la tordeuse grise du mélèze.

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5.6 Autres insectes observés sur les mélèzes

Dans les régions de basse altitude, des peu- plements de mélèzes situés hors de leur aire naturelle de distribution ont été touchés par divers insectes et maladies qui ont provoqué des colorations de houppiers et des pertes prématurées d'aiguilles, notamment chez les jeunes individus. Bien souvent, ces dommages ont été causés par l'action commune de deux ou plusieurs organismes. Outre le chermès de l'épicéa (Adelges laricis et Sacchiphantes viridis), dont le mélèze est un hôte secon- daire, c'est surtout le trips du mélèze (Taenio- tltrips laricivorus) qui s'est manifesté. Après l'une de ses pullulations, certaines pousses terminales ont subi des nettes déformations.

-13 -

Bien que ces dommages soient dus à des causes complexes, il est certain que les conditions climatiques de l'année ont exercé une influence notable. Le temps chaud qu'il a fait au prin- temps a favorisé la multiplication des insec- tes. A cela s'est ajoutée l'humidité du début de l'été qui a créé des conditions idéales au déve- loppement de diverses maladies fongiques, notamment parmi les perchis exposés à l'humidité. Par ailleurs, les champignons s'attaquant aux aiguilles auront pu pénétrer plus facilement grâce aux petits trous consécu- tifs aux piqûres d'insectes.

Fig. 11. Pousses de mélèze déformées après une attaque du trips. (Photo: R. Zuber, Coire)

6 Maladies bactériennes

6.1 Le feu bactérien

Le pathogène de cette infection, la bactérie Erwinia amylovora, se transmet surtout par les fleurs. Il est disséminé par les abeilles et autres insectes butineurs. Le feu bactérien est une maladie redoutable dans les cultures de fruits à pépins car elle est fatale à tous les pommiers, poiriers et cognassiers infectés.

C'est dire les pertes économiques qu'elle est capable d'entraîner. Le premier cas constaté en Suisse remonte à 1989. Depuis lors, les arbres fruitiers et les arbustes de jardin infec- tés ont été systématiquement éliminés. Malgré cela, la zone contaminée s'est encore étendue en 1997 (fig. 12).

Cette maladie est également présente en forêt. Elle atteint les arbres et arbrisseaux sensibles situés en forêt, en lisière de forêt et dans les bosquets champêtres. Il s'agit des es- pèces de Sorbus comme le sorbier des oiseleurs, l'alisier blanc, l'alisier faux sycomore, le cor- mier, l'aubépine (Crataegus) et le cotonéaster (Cotoneaster). Pour l'instant, la maladie s'est surtout répandue parmi les arbrisseaux de jardin du genre Cotoneaster. Afin de diminuer le risque d'une contamination aux bosquets de la forêt, les services forestiers poursuivent efficacement leurs actions de lutte et de contrôles.

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Fig. 12. Propagation du feu bactérien en Suisse en 1997.

Communes où le feu bactérien a été observé en 1997

Reproduction aimablement autorisée par M. T. Hasler, de la Station fédérale de recherches en arboriculture, viticulture et horticulture, Wadenswil.

7 Maladies cryptogamiques et causes complexes

7.1 Pourritures du tronc et des racines

Heterobasidion annosum est le pathogène de pourritures du tronc et des racines le plus ré- pandu chez les épicéas. Il pénètre générale- ment par la voie de blessures corticales au pied de l'arbre, par la voie de racines con- crescentes ou il s'infiltre dans des souches récemment coupées. Une nouvelle méthode de lutte biologique permet d'inoculer un cham- pignon inhibiteur aux sections de souche mises à vif par la coupe. Ce champignon antagoniste ( Phlebiopsis gigantea) doit coloniser la sou- che, provoquer sa décomposition et extraire ainsi de son substrat le pathogène de la mala- die. Cette préparation fongique est inoffen- sive pour les arbres vivants. Des expérimenta- tions sont actuellement en cours afin de véri- fier l'efficacité de cette méthode curative.

Aux environs de Weiach (ZH), la collybie à pied en fuseau (Collybia fusipes) s'est révélée être un pathogène de la pourriture des racines.

Elle a été identifiée dans les racines de chênes centenaires au houppier défolié qui avait

perdu de nombreuses branches mortes. Une Fig. 13. La collybie à pied en fuseau a été découverte au pied de ce chêne.

(16)

-15-

Fig. 14. Croissance en touffes, pied difforme, fortement sillonné et atténué en une longue pointe, tels sont les signes distinctifs de la collybie à pied en fuseau.

partie des racines principales ét~ient grave- ment infectees et recouvertes d'une large pour- riture blanche teintée de jaune orange. En juin, les fructifications de ce champignon croissant en touffes se sont développées au pied de tous ces chênes présentant un aspect dégarni. Il résulte de recherches réalisées en France que ce parasite des racines est capable d'infecter des chênes sains. Sa propagation et son inci- dence sur le dépérissement des chênes en Suisse ne sont pas encore clairement établies.

7.2 Evolution des rougissements d'aiguilles observés sur le douglas en 1996

De frappants rougissements d'aiguilles et des dépérissements de cimes dans certains i;as, avaient été constatés au printemps 1996 dans des fourrés de douglas (MEIER et al. 1997). Il avait été supposé à cette époque que la séche- resse due au gel (sécheresse physiologique) avait déclenché cette réaction; ces aiguilles étaient aussi infectées par le pathogène de la rouille du douglas (Phaeocryptopus gaeu- mannii). Lors d'un contrôle ultérieur réalisé dans quatre fourrés en juin 1997, ce pathogène était encore présent mais les aiguilles de la génération 1997 n'avaient pas rougi. Cela confirme donc que ces colorations d'aiguilles ne sont pas dues en premier lieu à une maladie cryptogamique mais bien aux conditions climatiques défavorables. Le risque que de

jeunes douglas en meurent n'est envisageable que si des arbres affaiblis sont attaqués ulté- rieurement par d'autres organismes comme le scolytide micrographe (Pityphthorus pityo- graphus), le chalcographe (Pityogenes chal- cographus) ou l'armillaire (Armillaria sp.).

Le champignon Phomopsis appartient égale- ment aux parasites secondaires; il a· été iden- tifié à deux reprises lors des contrôles effec- tués dans les quatre fourrés en question. Le champignon Plwmopsis pseudotsugae endom- mage surtout les douglas de l'âge des recrûs et des fourrés. Ce champignon détruit l'écorce des douglas affaiblis et il interrompt l'écoule- ment de substances nutritives dans les parties de la plante situées au-dessus de l'endroit atteint. Il s'attaque aux douglas de toutes provenances. La maladie apparaît surtout après de longues périodes de carence en eau. A titre de prévention, BUTIN (1989) recommande de planter les douglas sous un couvert suffisamment large de vieux arbres ou aux côtés de vieux peuplements si l'espace est restreint. Cette précaution diminue aussi le risque de sécheresse physiologique.

7.3 Maladies des pins

Les maladies énoncées dans ce chapitre ne posent actuellement aucun problème en forêt mais il est difficile d'estimer s'il en sera ainsi à l'avenir. Comme ces maladies représentent un risque d'endommagement considérable, leur évolution mérite d'être suivie.

(17)

Le brunissement des aiguilles dû à Lecanostic- t a (voir encadré) a été constaté pour la première fois en Suisse dans un espace vert de Zurich (HOLDEN-RIEDER et SIEBER 1995).

Des mesures ont été prises afin d'empêcher la propagation de cette maladie. Dans l'espace vert en question, Lecanosticta est encore pré- sent à l'état latent; son évolution est donc sui- vie de près. A ce jour, aucun autre foyer d'infection n'a été découvert en Suisse.

Le brunissement des aiguilles dû à Dothistro- ma (voir encadré) avait été identifié pour la première fois en Suisse sur un pin de montagne (Pinus mugo) dans un jardin de Birmensdorf.

Depuis lors, cette maladie n'a été constatée que dans des pépinières et des jardins. Elle affecte surtout le pin de montagne et parfois aussi le pin noir (Pinus nigra). En Bavière, la

-16-

maladie a touché des pins sylvestres (Pinus sylvestris) et des arolles (P. cembra); dans les Alpes bavaroises, elle s'est répandue jusqu'à 1600 m dans des peuplements de pins de montagne autochtones. Si cette maladie de- vait provoquer des dépérissements à large échelle, une augmentation du risque d'érosion serait à craindre. Ce champignon, en principe thermophile, s'adapte rapidement à nos con- ditions climatiques lorsqu'il développe la forme d'asques (Mycosphaerella pini = Scirrhia pini) qui avait été identifiée dans notre pays en 1995 déjà. Doté de ces asco- spores, le champignon acquiert une nouvelle combinaison de propriétés génétiques qui lui confèrent une meilleure adaptabilité à notre climat. Pour l'instant, les forêts suisses sont épargnées de cette maladie.

Le brunissement des aiguilles dû à Lecanosticta est provoqué par le champignon Lecanosticta acicola (forme de conidie). Il ne forme que rarement les asques propres à son genre (Mycosp/iaerella dear- nessii = Scirrhia acicola); ces dernières n'ont d'ailleurs qu'une importance secondaire au point de vue épidémiologique. Cette ~aladie est redoutée depuis des décennies tant en Amérique du Nord qu'en Amérique du Sud. Une attaque répétée pendant plusieurs années risque d'être fatale aux plantules et aux jeunes pins. Des dégâts considérables se constatent aussi dans des cultures d'arbres de Noël. Chez les pins plus âgés, la maladie provoque une chute prématurée des anciennes aiguilles, ce qui entraîne des baisses de croissance. Les plantes-hôtes potentielles dans notre pays sont le pin de montagne, le pin noir, l'arolle et le pin sylvestre.

Symptômes de la maladie: des taches brunes, de 0,5 à 1 mm, souvent bordées de jaune, se forment sur les aiguilles. Au centre des taches émergent des sporophores noirs de 0.3 mm. Puis ces taches s'étendent de plus en plus et les aiguilles dépérissent.

En Europe, la maladie n'est que sporadique. Un premier cas avait été découvert en 1994 sur des hybrides de pins en France et sur des pins noirs en Bavière. Comme le pathogène appartient aux organismes de quarantaine (A2) définis par l'Organisation européenne pour la protection des plantes (voir encadré), une lutte adéquate s'impose dès son apparition.

Le champignon Dothistroma septospora est capable d'infecter les aiguilles de plus de 70 espèces de pins. Il est connu dans le monde entier. Chez les jeunes pins de moins de 5 ans, une forte attaque peut être mortelle. Chez les individus plus âgés, l'infection ne passe pas inaperçue car elle provoque une perte foliaire qui commence dans la partie inférieure du houppier. Les aiguilles atteintes prennent une couleur brun clair au niveau de la pointe; cette coloration s'étend parfois sur toute la surface. Les sporophores du champignon émergent alors des parties brunies de l'aiguille. Ils ont la forme d'un point noir, de 0.3 mm, souvent entouré d'une bordure orange. Cette bordure est constituée d'une substance toxique pour les plantes (Dothistromin); elle se développe surtout dans les biotopes suffisamment exposés à la lumière. Dans les endroits peu ensoleillés ou sur le branchage d'ombre, le champignon ne forme pas cette substance, ce qui rend le diagnostic plus difficile à établir.

Le dépérissement des pousses imputable au champignon Splzaeropsis sapinea s'est encore étendu en 1997. Alors qu'au début des années 90, il touchait surtout les pins de l'ouest et du nord-ouest de la Suisse, il est aujourd'hui de plus en plus répandu à l'est et au centre du pays. Les pins noirs en sont les principales vic- times, mais quelques pins de montagne et pins sylvestres plantés dans les jardins ou les parcs publics en sont également atteints. Dans les

forêts du canton du Jura, cette maladie touche les pins noirs depuis 1994.

Des essais d'infection artificielle réalisés en Amérique ont apporté la preuve que Sphae- ropsis sapinea peut aussi provoquer le dépé- rissement des pousses du mélèze. Soulignons toutefois que cette essence n'a encore jamais été infectée par ce champignon dans des condi- tions naturelles.

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-17 -

"OEPP" et "Organismes de quarantaine" - quelques explications

OEPP, EPPO: Abréviation del' "Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes" ou EPPO "European and Mediterranean Plant Protection Organization". Fondée dans le cadre de la Convention internationale pour la protection des plantes de la FAO (Food and Agricul- ture Organization de l'ONU, ou Organisation pour !'Alimentation et !'Agriculture; OAA), l'OEPP est une organisation faîtière suprarégionale chargée de la protection des plantes en Europe et dans la région méditerranéenne. Actuellement, des responsables de l'OEPP sont présents dans presque tous les pays de l'Europe, tant à l'est qu'à l'ouest, ainsi que dans les pays méditerranéens et en Suisse.

L'OEPP met à la disposition des États membres des directives, des normes techniques et des catalo- gues de mesures concernant le commerce de marchandises et elle encourage la coopération internatio- nale.

Organismes de quarantaine: Organismes nuisibles, inexistants ou peu répandus dans le pays concerné et d'une importance économique potentielle.

Organismes Al: Organismes de quarantaine inexistants dans les pays liés à l'OEPP. Les États mem- bres de l'OEPP se sont engagés à ne pas tolérer ces organismes ("tolérance zéro") et à les éliminer au cas où ils apparaîtraient. Exemple de la liste Al de l'OEPP: Ceratocystis fagacearum, agent patho- gène du flétrissement du chêne ("Oak Wilt"), un proche parent du champignon responsable de la graphiose de l'orme Ceratocystis ulmi. En Amérique, la maladie a fait rapidement dépérir plusieurs espèces de chênes dans le Minnesota, au Texas, en Pennsylvanie et en Caroline du Sud.

Organismes A2: Il s'agit ici d'organismes de quarantaine présents dans quelques États de l'OEPP seulement ou soumis à un contrôle particulier ("regulatory control") dans certains États. En s'aidant de cette liste, les États membres de l'OEPP indiquent les organismes qu'ils ne désirent pas tolérer sur leur territoire. Leur choix dépend bien sûr de la propagation momentanée de l'organisme en question ainsi que des conditions écologiques et agricoles du pays. Exemples d'organismes figurant à la liste A2: le feu bactérien (Erwinia amylovora); Lecanosticta acicola.

Conformément à ces deux listes d.'organismes, les États membres de l'OEPP peuvent décréter des restrictions au commerce et à l'importation; ce fut le cas en Suisse lors de la promulgation en 1993 de

!'Ordonnance sur la protection des végétaux forestiers.

7.4

Augmentation des cas de rouille vésiculeuse des aiguilles de l'épicéa

Pour la première fois depuis 1993, des jaunis- sements remarquables ont été constatés dans des peuplements d'épicéas situés dans l'aire de distribution du rhododendron. Ces colora- tions d'aiguilles, qui ont été remarquées à la fin de l'été, touchent particulièrement les épi-

Chrysomyxa rhod. 19%, attaques de gravité moyenne à très importante, annoncées par les arrdt forestiers

o dans une large pari de

r arrondissement

• localement

céas des vallées du sud des Grisons (Mesocco, Poschiavo, Bergell) ainsi que certaines pes- sières de Suisse centrale (fig. 15). Elles ont été provoquées par Chrysomyxa rhododendri, un champignon à hôte alternant qui n'est capable de résister à l'hiver que sur les feuilles du rhododendron. Protégés par une couche de neige isolante, les rhododendrons et le cham- pignon en question semblent avoir assez bien

Chrysomyxa rhod. 1997, attaques de gravité moyenne à très importante,

annoncées par les arrdt forestiers ::-'I

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dans une large pari de

r arrondissement

• localement Fig. 15. Les cas de rouille vésiculeuse des aiguilles de l'épicéa se sont multipliés en 1997.

(19)

supporté l'hiver 96/97. Au printemps suivant, C. rhododendri a formé une grande quantité de spores qui ont infecté les aiguilles d'épicéas fraîchement écloses; elles n'ont pas tardé à jaunir. Bien que cette maladie provoque de remarquables colorations dans de larges peu- plements d'épicéas de la région des Alpes, elle ne présente aucun danger pour les épicéas contaminés qui parviennent parfaitement à la surmonter.

7.5

L'aulne vert atteint de dépérisse- ment

Un remarquable dépérissement des pousses de l'aulne vert a été constaté dans le Simmental supérieur, dans l'Urserental et dans la région de Disentis. D'innombrables rameaux d'aulnes verts ont dépéri et les feuilles de ces arbres ont bruni. Ces colorations ont été observées sur des surfaces contiguës de plusieurs douzaines d'ares chacune. C'est ainsi que les pentes de ces régions ont pris un aspect brunâtre. Le champignon corticole du genre Melanconis a été identifié sur les écorces dépérissantes. Son incidence sur le dépérissement de l'aulne vert n'est pas clairement établie. La cause de ce dépérissement est encore à l'étude.

Fig.16. Aulnes verts aux rameaux morts.

-18 -

7.6 Maladies largement répandues parmi les feuillus

La «maladie des suintements>> de l'écorce du hêtre est encore largement répandue. Elle nous a été annoncée par 108 arrondissements fores- tiers. Quant à la graphiose de l'orme, consta- tée dans 147 arrondissements, elle est répan- due dans presque toute l'aire de répartition de l'orme. Une analyse génétique de la graphiose de l'orme confirme l'avancée de cette maladie dans les régions de l'est du pays (HôGGER et al. 1996).

8 Maladies dues à des facteurs abiotiques

8.1 Maladies dues

à

des carences

Dans certaines stations aux conditions parti- culières, les carences nutritives supposées être à l'origine de maladies méritent d'être da- vantage prises en considération. Des études réalisées en Allemagne et dans nos laboratoi- res ont montré que des chênes de lisière au feuillage chlorotique présentent des carences en manganèse qui seraient dues à la séche- resse. La zone racinaire de ces arbres de lisière se dessèche plus rapidement, ce qui augmente la teneur en oxygène dans le sol. Cela étant, le manganèse est transformé sous une forme qui n'est plus disponible pour les plantes. Privées de cette substance, les feuilles des chênes jaunissent.

Une nette carence en magnésium a été consta- tée en analysant les aiguilles d'épicéas au Zugerberg. Ces arbres présentaient de fortes défoliations accompagnées parfois d'un dépé- rissement de la cime. Le début d'une telle carence se manifeste par un jaunissement de la pointe des aiguilles. Ce signe distinctif est qualifié en allemand de «Goldspitzigkeit»

(dorure des pointes, trad. libre). Le jaunisse- ment apparaît d'abord sur les anciennes géné- rations d'aiguilles puis il s'étend aux autres.

Lés rameaux du branchage d'ombre et le côté des aiguilles opposé à la lumière sont moins fortement jaunis que les parties de la plante exposées au soleil.

Dans la région de Tiefencastel, de sérieux brunissements d'aiguilles ont été observés sur des épicéas. De fortes carences en phosphore et en potassium ont été décelées dans les aiguilles de deux ans et plus. Ces carences résultent probablement de la sécheresse qui a régné en automne. Des jaunissements sembla- bles nous ont été annoncés dans la région d'Ibergeregg sur des épicéas et des pins de

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