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104 LETTRE VIL

Im Dokument UILLAUME ICC (Seite 120-127)

ayant commandé , qu'on ôtât tous les cou­

vercles, les plats fe trouveient tous \aiides.

Ainfi le Czar ayant duppé les

Ambaila-<3enrs , il les renvoya affamez clies eux , les congédia tout-à-fait avec cette léponfc , qu'il iioir lui-même quérir le tribut en'^Li-vonie. C'eft pourquoi fans perdre temps il fit marcher en 1558. une armée de qua­

rante mille hommes, fous le commande­

ment d'un Prince de Tartarie , nommé Czar Sigaley , qui commit des cruautcz inouïes dans la Livonie. Les Livoniens eroient réduits à ces extrêmitez , qu'ils ne pouvoient trouver de fecours chcs eux , ni ne devoient en attendre d'ailleurs. L'Em­

pereur n'étant pas en état de les fecourir, leur permit d'avoir recours à quelque au­

tre Prince voifin. Mais comme ils délî-beroient fur le choix du Prince dont ils im-ploreroient la protedtion,Iwan Wa^ewicz vint à la»tête de Ton armée , & ayant mis le fiege devant Nerva , il la prit par alfaut dans le mois de Mai.

Au mois de Juillet fuivant Sigaley avec une armée de cent mille hommes vint afTie-ger Dovpat , qui fe rendit fans faire beau­

coup de refiftance. On ne fçauroit croire les horribles cruautez , que les Mofco-vites con>raettoicm dans tout le Pays, fans

diftindion

l e t t r e V U , i o ;

diflinftion d'âge , de fexe & de condicion..

Ces inhumanitez jetterent une h grande terreur parmi tous les habitans, que

per-ic à s'oppofer à l'ennemi,niais.

Le Heer-Meifter Giûlhume de Furften-bcrg rc(îgna en 1559. la Souverainetés^*:(on Coadjuteur Gotthard Keccler prit fà place j;

car il fut élu Grand-Maîcre de l'Ordre eïi Livonie. Il envoya un AmbafTadeur à Aufbourg , où l'Empereur Ferdinand L avoit convoqué la Diète de l'Empire 3 poUÊ^

leur repréfenter les malheurs qui mana-çoient la Livonie. Mais il ne pût obtenir qu'une /impie promelïe d'un fecours d'ar^

genr , qui ne fut jamais payé. Il fe rendit en perfonne auprès de Sigifmond Roi de Pologne, & envoya un AmbaflTadeur à Gu-ftave Roi de Suede. Ces deux Princes lui firent de belles promefles , fans le fecourir.

Cependant l'armée des Mofcovites de cent trente mille hommes ravageoit tout le Pays aux environs de Riga > en continuant leurs barbaries^

L'an 15(30. Le Duc Magnus freredeFré­

déric I L Roi de Dannemarc , arriva en Li^

vonie, pour prendre po/îèflîon de deux Eve-chez, fcavoir de Piltendansla Courlande

^ d'Oefèi que le Roi fon fere lui avoit E j acheté^

io5 L t T T R E V i t . achetez pour fou appanage. On les fecnîa-^

rifà. Ce jeune Prince qui étoit ambitieux , prétendoit que certains Territoires lui appar-tcnoient, comme étant des De'pendances de fes Evêchez, & il en occupa quelques-uns j.

ce qui fit croire , qu'il entretenoit corref-pondance avec les Mofcovites ; & il s'en wllut peu , que la guerre civile ne fe rallu»

mât entre lui & le Heer-Meifier^

Les Rulîiens continuoient leurs ravages^

& par la mutinerie de la garnifon ils privent la fortereflfe de FcHnoà le Heer

-Furftenberg , qui avoit dernièrement refi-gné fon commandement, s'étoit retiré : &

l^ayant pris ils le conduifireni: en triomphe à Mofcow,

Guftave I. d'immortelle mémoire mou­

rut en i^éo. Quelque temps avant fa moit il avoit envoyé un Ambalfadeur aux Etats de Livonie, pour les exhorter à demeurer fîdeles au Heer - Meîfter de à être bien unis enfemblc , avec promelïè de leur envoyci-du fecours s'il demeuroit en vie.. Mais t'rant mort bien-tôt après, Eric XIV. fon iils & fon fucceflèur n'eût pas les mêmes Vlies que fon pere.

Alors les Livoniensfe virent réduits dans râat le plus déplorable du monde , & il ne leur reftoit d'autie rcflo^rce , que celle d^implorei:

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^"Implorer le fecouis du Roi de Pologne 6c du Roi de Suede leurs voifins. Mais ces Princcs ne voulurent point s'engager à les fecourir, qu'à condition qu'ils fe nietroient enticrement (oiis leur prore61:ion, avec cette différence , que le Roi de Pologne deman«-doit j que toute la Livonie fut annexée à fk Couronne, au-licu que la Suede ne deman-^

doit que la Ville de Revel & quelques err«

droits dans l'Eftonic. Cependant le Hcer^

fe détermina pour le premier parti,..

Pendant que le Hèer-Meifier traitoit avec-la Pologne , & qu'il travailloit puiflàraeni?

à la confcrvation du Pays par fa prudence y, par /à conduite, & en faifànt des Alliances la ville de Revel avec une partie de PÊfto-nie s'engagerent malgré lui avec Eric X IV.

Roi de Suede : car loifqu'il apprit que le Traité étoitfort avancéil leur envoya pour-Ambalïàdeurs Henri Dohna & Jean Fifchera pour les detoumer de conclurre le Traite avec la Suede, leur promettant un prompt-fccours ; mais ils arrivèrent trop tard ; car ils avoient déjà prêté le ferment de fidélité, à Eric à des conditions trcs-honorables &

tiès-avantageufes.

Cette divifion porta le Heer-^éljier ^ le Marquis de Brandebourg Archevêque de a, ^ la Noblcilè hâter la conçlulîoh

£ 6 du

io8 l e t t r e v i l du Traité avec la Pologne cette année. Ils s'engageoient d'être annexez à la Couronne de Pologne au grand Duché de Lithua-nie,à condition que le Roi de Pologne obtiendroit de l'Empereur de lever le fer­

ment de fidélité , qu'ils lui devoient, & qui lejMendoit dependans de l'Empire Romain,.

& qu'ils ne feroient pas mis au ban de l'Em­

pire pour avoir changé de Maître. Les au­

tres conditions étoient , que le Roi & Tes fucceîTeurs raaintiendroient les Livoniens dans l'exercice de leur Religion Cuivant la confcflion d'Aufbourg, & qu'ils ne per-r mettroient pas qu'on y fit aucune innova­

tion. Il confirma à toutes les Provinces leurs privilèges, leurs loix &l leurs libertez jtant dans le fpirituel que dans le temporel. Sur^

tout il promit de maintenir la Noblefl'e dans leurs biens , droits î, jurifdiâiions & im-inunitcz. Toutes les places èc les charges ne devoient être occupées & exercées que par des Allemans. Enfin que le Heer-MeU

fier porteroit à l'avenir le titre de Duc , &

recevroit l'inveftiture des Dnchez de Conr-lande & de Semigallie pour lui & pour Tes héritiers mâles, à condition feulement, qu'il le tiendroit comme un Fief dépendant de la Couronne de Pologne. Avec ccla il fut déclaré Gouverneur perpétuel de tout lere-.

fie de la LivoBie. P'ua

l e t t r e m , î 0 9 D'un autre côté les Etats de Livonie pro­

mirent , que non feulement cette partie cîe la Province , qui entroit préfentement dans, le Traité, mais auflîtout ce qu'on pourroit arracher desmains de i''enncmi,qui auroit ap­

partenu autrefois aux Livoniens/eroit défor­

mais reconnu comme une dépendance de la Couronne de Pologne & du grand Duché-de Lithuanie. Lç J^eer'MeiJïer avoir renoncé à l'obéifTànce, que les Etats de Li'--.

vonie s'étoient engagez par ferment de lui rendre après les en avoir abfous publi­

quement , eux &C lui conjointement s'obli-gerent à rendre Homage à la Couronne de Pologne. Apres qu^on fût convenu de ces articles & de plu/ieurs autres, les deux par»^

lies les fignerent & les jnrerent à la Diete de-Wilna le 28. de Novembre 15 (?i.

Le Traité 5 qu'on appelle fhbjeBio^

fils , étant conclu , le Roi de Pologne envoya à Riga le Prince Nicolas Radzivil , qui délivra aux Etats de Livonie la ratifica-liÇ)n du Traité fait par (on Maître, Là-delÏÏis-le Hecr-MeifLà-delÏÏis-ler renonça à l'Ordre & en quit­

ta l'habit avec les autres marqucs^aufli-bien que pluficnrs autres des principaux Cheva­

liers de l'Ordre j en recompenfe il fut pro­

clamé, au nom du Roi de Pologne , Duc de Courlâiiiic & de Scmigallie, & la Nobiclfe.

I I O L E T I R E

rir.

lui prêta le ferment de fidélité , comme à un Prince temporel. En même tems il fut déclaré Gouverneur perpetuel de la Livonie.

C^eftainfique finit ce fameux Ordre Teuto-iiique , qui s'étoit établi èc maintenu avec tant de bravoure dans la Livonie plus de trois cens ans.

Dans les Lettres fuivantcs nous verrons les miferes & les defolations , qui arrivè­

rent dans la fuite , & <^ui font la. matière de ces vers > où je finis..

Difce meo exemplo peccatîs frâ^ia ne gare y Inclyta Germants [uhdïta Tma. viris.

Me mea lnxnries, me caca Itbldo, tyrannîs y

Hac tria me tmtis îm^liaiere malîs, tria verterunt olîm clarifftma^ceptra, H&c tria jmt luûûs jam quùque eau fa rnel, Vœnitet heufero jcelernm me pœnîtet j at mma,

J^HÎd jfivat amijfo clandere fepta grege ? Si ttumen ogermam fapis y Germamafœlîx^

Difce meo exemplo fr<ma negare mdis, Vnm te fata trahmt, jindia ad meliora

fff^-£juendHm ej} ;

Tempore cjuifatis parm ^ hmid periit.

ZJltrix dextra Dei qao ta^dlùs exh ad iram , Hocgrat/iîis îmdem , cum fnrit Ula

On trouve ces vers dans une Epigram-œe de Théodore Sorbachius, où la

Livo-mti'

l e t t r e v i n . ï - î s nie affligée donne des avis à la fccur l'Al­

lemagne,.

l e t t r e

r i If .

Ce qui arriva après le partage Jé

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