• Keine Ergebnisse gefunden

dre Teuconique 5 dont les princi

Im Dokument UILLAUME ICC (Seite 112-120)

pales furent leurs divifions inte-iHnes Se leurs débauches. Les Mofcovkes menacent la Livonie

& y font des courfes. L'Ordre Teutonique efl; éteint dans ces quartiers-là,

A A O N S I E U R .

Iwan Wafilewîcz II. Cîsar de Mofcovic conquit en 1551. les deux Royaumes de Cafan & d'Aftracan en Tarrarie , ^

6c emmena lenis Princes avec leur famille prifonnicrs à Mofcow. 'Ce Czar étoit un homme ambitieux , brutal ôc cruel ; de

{oitc

L E T T R E m . 57 forte que tout ce que les Hiftorîens rap­

portent de lui, eft vray, il ne cedoit en rien aux plus cruels Tyrans, Il fçavoit très-bien que la Livonie s'étoit beaucoup enri­

chie par le Commerce & dans une longue

Î

:aix } que la grande abondance avoit jcrtc es Livoniens daus la débauche,dans la raol-leirc,& dans la faineantife ; que la trop gran­

de profperité avoit nourri leurs aniniofirez ; 6«: qu'il y avoit des querelles continuelles entre les deux partis dominans , je veux dire les Evêques & l'Ordre, Depuis la mort de Plettenberg les affaires de la guerre étoient entièrement négligées j la milice n'étoic point exercéc,& on n'entretenoit point d'ar<

mée, ni des naturels du Pays, ni d'étrangers.

Les fonds publics étoient épuifez par des dé-penfes inutiles & exceffives, ou en enrichi!^

fane les amis &: les parens des Chevaliers , des Evcques,&: des Chanoines,ou en en fai-fant palier tous les ans une grande partie à Rome.Mais les plus grandes voleries fe com-mcttoient parles CommilTaires jqui

mena-^eoient les affaires publiques,& qui ne pen-lant qu'à leur intérêt particulier diverti!^

foient les deniei-s de la Republique à leur propre avantage. Outre que chaque Pro­

vince fur de prétendus privilèges refufoit de contribuer pour le bien public.

E C'EFT

9 8 l e t t r e v i i . C'efl: le (biihait & le threfor d'un Prince, d'avoir des fujets riches, lorfqu'il peut fans de longues délibérations difpoler de leur^

bourfes pour les befoins preflàns de l'Etat.

Mais lorfque dans des affemble'es libres cha­

cun veut mal-à-propos infifter fur fes pri­

vilèges prétendus & fur fes immunitez, fans confiderer , qu'ils rifquenc de perdre biens

& liberté; s'ils ne contribuent par les de­

niers necelïaires pour leur confervation:dans un tel cas on pourroit (ans peine détruire toute autre Nation que les Anglois ; qui fçavent fermec ou ouvrir leurs bourfes, lorfqu'il faut, puifque la gloire de leur Na­

tion efl: toujours la règle de leurs adions.

La ruine de l'Empire d'Orient par la prife de Conftantinople , la maniéré dont le peuple de Danemarc a perdu (es privilèges > la de-(Iruétion de la Livonie , ( comme nous ver-ions tout-à-l'heure ) & plufieurs autres Peu­

ples nous fournilTent des exemples des triftes effets j que la divifion & l'avarice des mem­

bres d'un Etat libre peuvent produire.

Pendant que les affaires de Livonie étoient dans cet étatjle Czar s'appliquoit à faire une bonne provifion de canons,d'armes, &d*au-tres munitions. Il fit venir des Officiers d'Al­

lemagne & d'Ecofïè pour exercer fa cavale­

rie &: fou iufauterie , comme aufli des In­

génieurs^

L E T T R E n i . '

:gCTiIeurs , des Caiioniers, des Architecftes , 6: colites fortes d'Artifans. Il fe fervît d'eux

pour inftruire à la guerre fon peuple , qui n'écoit point difcipliné 5 fur-tout il eût oc-cafion de le faire au métier de la guerre dans la conquête de Cafan & d'Aftracaiifc Alors il entreprit d'attaquer des Nations plus braves. Et comme il vit que les diviiîons , l'orgueil , le luxe , & principalement la grande mollelîe & la fècurite' des Livoniens lui promettoient une conquête aifée , il fit de grands préparatifs pour une invafion, Aiais pour avoir un prétexte de leur faire la guerre il envoya demander à l'Evêquc de Dorpat le tribut, qu'il prêtendoit que cet Eveché avoit autrefois païé à fes prédeccf-feurs. Les Livoniens allarmcz de cette demande , le Heer-Meîjler & l'Evéque en­

voyèrent une AmbalTadc à Mofcow , pour remontrer , que la Liwnie n'avoit jamais paie tribut à la RulTie, Mais le Czar ne voulut point démordre de fes pre'tentions , ni entendre raifon : car s'il conclut la paix avec eux pour quinze ans j ce fur à condi­

tion que dans trois ans les differens entre la RulTie & la Livonie, principalement ce­

lui du tribut, feroient terminez.

Le Hetr - Meîfier Henri Galcn ,

pre-\0) aiir que cette paix nefèroit pasdelon»

El guô

1 0 0 L E T T R E F i l , gue durée , envoya la même année nn

Am-• ballacleur à Giiftave 1. Roi de Suede , pour implorer fon fecours contre les Mofcovites ^ qui lui ayant donné une reponfe telle qu'il la fouhaitoit, fe difpofa à agir vigoureufe-mcnt contre les Rufliens.

Les Mofcovites ayant aflîegé l'an 15 j'y.

Wibourg en Finlande , ils furent repouilez

& chaflTez par ce grand Prince Guftave Va-la. Alors on auroit pu facilement dompter leur orgueil & leur infolence, fi les Livo-niens, fuivant leurs engagemens , eulTent profité de l'occafion pour fondre fur l'en­

nemi. Mais la mollelTè des Chevaliers de l'Ordre , qui avoient dégénéré de leur bra­

voure , Ôi les animofitez & les querelles do-meftiques,qui s'étoient allumées entre eux ÔC les Evêques, furent caufe qu'ils ne penferent point à leur propre fureté.

Guillaume de Furftenberg,Coadjuteurdu

Heer-Meîjler de Livonie, afîiegea en 1557.

Guillaume Marquis de Brandebourg Arche-vcque de Riga & Chriftophle Duc deMeck-lenbourg (on Coadjuteur, dans Kokenhan-(ên,où il les prît tous deux prifonniers. Sigif-mond Augufte Roi de Pologne , qui étoit proche parent de ces illuftres prifonniers, employa inutilement tous fes bons offices pour procurer leur liberté & leur rétablilTe-ment :

L E T T R E r / / . i o i ment : c'eft pourquoi il fut refolu dans une Dicte gcneiale tenue à Varfovie de faire une invafion dans la Livonie avec une ar­

mée de cent mille hommes.

Chriftiern III. Roi de Dannemarc en­

voya un AmbalFadeur en Livonie , pour moyenner la paix entre l'Archevêque &

l'Ordre ; mais Ftirftenberg , qui étoit pour lors Hecr - Mcifler , ne voulut point y en­

tendre : jufqa'à ce qi^ apprit, que l'arme'e Polonoife ayant joint les Pruffiens, dont le Grand - Maître Albert de Brandebourg étoit frere de l'Archevêque , marchoit vers la Livonie.

Le Roi Sigifmond envoya un fabre nud a Furftenberg avec ordre de lui dire , qu'a­

vec de tels inftrumens il ctoit réfolu d'ou­

vrir la prifon des deux Ducs, ôc de procu­

rer leur rétablirtèment, il auroit fans dou­

te execute Tes menaces , fans l'entremife de l'Empereur Ferdinand I. & de quelques autres Princes d'Allemagne : car ils procu­

rèrent une paix honorable au Roi de Po­

logne , qui fut fuivie de l'entier rétabliflTe-ment des deux Ducs , outre une bonne fomme d'argent , qu'on donna au Roi pouc les fiais de fon expédition. En mcme-temps les Médiateurs portèrent la Pologne

& la Livoiiie à faire une ligue défenfivQ

£ j coiur&

'ïo2 L e t t r e v i l contre les Mofcovites, Enfuite les Etats «îe Livonicjfe croyant en fureté trcs-mal-à-pro­

pos,& craignant de tenir une armée fur pied pendant la Paix , la congédièrent , excepté quelque peu de troupes , qu'ils garderent»

Ils eurent lieu de fe repentir d'avoir caïTé leurs troupes avec tant de précipitatioujlorf-qu'ils virent les malheurs , qui les mcna-çoient : mais il n'cioit plus tems.

Cependant le Czl^ prcnoit garde à tou­

tes ces démarches j & ayant appris que la Livonie avoit fait une ligue avec la Polo­

gne , il redemanda le tribut de l'Evêché de Dorpat : outre cela le commerce libre pour tous Ces fujcts dans toute la Livonie , tant avec les naturels du Pays , qu'avec les étrangers. De plus ils devoient rebâtir plufieurs Eglifes Ruffiennes , qui avoient été ruinées dans le tems de la derniere Reformation. Enfin il falloit qu'ils renon-çalTènt au Traité , qu'ils avoient fait avec la Pologne. En cas de refus il les menaçoit de mettre leur Pays à feu & à fang. Les Li^oniens , qui avoient plus de penchant à vivre dans la parellè & dans la débauche >

que d'aller à la guerre , envoyèrent une celebre Ambaflade à Mofcov\^ y avec de grands dons & de magnifiques préfens, Leurs inftiiidions étoicnt, <^u'il falloit

s'ac-çorder

l e t t r e

riT, 105

corder avec le Czar pour quelque fbmme d'argent, ôc incontinent concUirre la paix

avec lui.

Le Czar ne voulut entendre à aucun Traité , avant que les Livonienseulîènt pro.

mis

de renvoyeft inceflàmment fix compa­

gnies d'AlIemans , qui étoient les feules troupes qu'ils avoient fur pied. Par le plus grand aveuglement tc la pins grande fatalité du monde ^ les Ambafïàdeurs acor-derent cet article , &: les troupes furent congédiées. Apres quoi on entra en né­

gociation , & les Ambafladeurs convin­

rent , qu'ils payeroient au Czar pour toutes fes prétentions quarante mille écus , ou­

tre mille ducats d'or , que l'Evéché de Dorpat lui devoit compter à l'avenir tous les ans. Les Ambailadeurs ne furent pas plutôt de retour à leur logement , que la gran^ avidité du Czar le porta à envoyer ches eux pour recevoir la fommc -ftipulée dans le Traité, lis répondirent à ceux qui portoient le mefïàge , qu'ils n'a voient pas l'argent avec eux , mais qu'ils leur promet-toicnt qu'on le leur remettroit dans peu de tems. Cette réponfe deplijt au Czar , qui voulant leur rendre la parçille, leur joiia ce tour. Il invita les Ambalfadeurs à fa table donc il fit couvrir tous les plats ; enfui te

£ 4 ayant

Im Dokument UILLAUME ICC (Seite 112-120)