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L’orientation vers les résultats dans la coopération au développement

2 LE CADRE DE L’ETUDE

2.2 L’orientation vers les résultats dans la coopération au développement

2.2.1 La nouvelle orientation dans la coopération internationale

A l’occasion du Sommet du Millénaire en septembre 2000 à New York, 189 pays de la communauté internationale ont adopté solidairement une déclaration appe-lée la «Déclaration du Millénaire». Cette déclaration est connue sous l’appellation « Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)», et tous les pays participants ont convenu de les atteindre individuellement ainsi que collecti-vement jusqu’en 2015 (Nations Unies, 2000). De ce fait, les pays coopérants ont décidé de s’employer pour les huit objectifs prioritaires, entre autres la réduction de la pauvreté mondiale.

A partir de ce Sommet du Millénaire, les huit OMDs représentent la ligne direc-trice au niveau international pour la planification des projets et programmes dans la coopération au développement.

Tableau 1 : Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) (Source : Nations Unies 2005)

1. Réduire l’extrême pauvreté et la faim 2. Assurer l’éducation primaire pour tous

3. Promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes 4. Réduire la mortalité infantile

5. Améliorer la santé maternelle

6. Combattre le VIH-SIDA, le paludisme et d’autres maladies 7. Assurer un environnement durable

8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Dans le cadre de la discussion sur les OMD, ont été abondés les thèmes relatifs à l’efficacité des projets et programmes de développement et à leur contribution pour la réduction de la pauvreté au niveau international. La communauté interna-tionale est de l'avis unanime qu’il n’est plus possible de poursuivre la coopération au développement sans que sa contribution à la réduction de la pauvreté et au développement économique et social ne soit attestée. Une bonne planification, des produits fournis en temps voulu ou des rapports optimistes ne constituent plus une justification suffisante. La coopération au développement doit prouver avec évidence sa contribution substantielle au développement des pays parte-naires et l’utilisation efficiente des moyens mis à sa disposition. En outre, les contribuables dans les pays industrialisés demandent davantage des preuves crédibles que les moyens publics sont utilisés efficacement (OCDE/CAD 2003).

En 2003, la communauté internationale s’est prononcée dans la Déclaration de Rome sur l’harmonisation, sur une harmonisation de ses politiques, procédures et pratiques opérationnelles de ses institutions avec celles en vigueur dans les pays partenaires afin d’améliorer l’efficacité de l’aide au développement dans le but d’atteindre les OMDs. C'est-à-dire, l’aide au développement devrait s’aligner

davantage aux priorités des pays partenaires, tels qu’exprimés dans les straté-gies de réduction de la pauvreté (OCDE/CAD 2003). La Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement de mars 2005 souligne l’importance de l’harmonisation et de l’alignement de l’aide internationale aux politiques des pays partenaires, mais aussi celle d’une appropriation des programmes et la respon-sabilité mutuelle pour les résultats. L’augmentation de l’efficacité de la coopéra-tion au développement doit être rendue visible par une gescoopéra-tion axée sur les ré-sultats et les buts de la communauté internationale. Ainsi une harmonisation des exigences en matière de suivi s’avère nécessaire (OCDE/CAD 2005).

Ces discussions entraînent des modifications dans la coopération internationale et presque tous les bailleurs de fonds réagissent à ces nouvelles exigences.

Jusqu’ici l’orientation dans les projets et programmes était axée vers les objectifs et la responsabilité se limitait au niveau des prestations ou produits fournis.

Figure 1 : L’orientation vers les objectifs

(Source : GTZ 2005, adapté selon Thomas WOLF)

Dans la nouvelle compréhension, la responsabilité des projets et programmes va au delà des prestations fournies et concerne l’atteinte des objectifs ou résultats escomptés. Cependant, l’orientation est dirigée vers le bénéfice indirect ou im-pact auquel le projet ou programme contribue à un niveau agrégé. Ainsi, les pro-jets et les programmes sont tenus responsables de l’atteinte de leurs objectifs qui ont un impact plausible sur les objectifs globaux tels que la diminution de la pauvreté.

Orientation vers l‘objectif

Responsabilité

Activité Produit Objectif

Orientation

Figure 2 : L’orientation vers les résultats (Source : GTZ 2005, adapté selon Thomas WOLF)

2.2.3 Le suivi axé sur les résultats

Comme conséquence de ces discussions, les bailleurs de fonds réadaptent leur système de pilotage des projets et programmes, ce qui entraîne des change-ments essentiels dans les systèmes de suivi et d’évaluation employés.

Le suivi est défini comme «processus continu de collecte systématique de don-nées, sur base des indicateurs choisis, pour fournir aux gestionnaires et aux par-ties prenantes d’une action de développement en cours, des informations sur les progrès réalisés, les objectifs atteints et l’utilisation des fonds alloués » (CAD 2002:27). Le suivi s’adresse à toutes les activités qui ont pour but d’observer et de documenter, d’une manière systématique, l’exécution d’un pro-jet ou d’un programme. La planification forme la base du système de suivi. Le suivi est fait à l’intérieur d’un projet, programme ou institution et il est appliqué par ses membres. Il s’agit d’une activité ayant pour but de piloter un pro-jet/programme et d’assurer qu’il se trouve sur le chemin prévu. Il est en effet possible de suivre les activités, les produits, les processus de développement et aussi les résultats.

Orientation vers les résultats

Bénéfice indirect (impact) Orientation

Responsabilité

Activité Produit Résultat (objectif)

Une évaluation est une « appréciation systématique et objective d’un projet, d’un programme ou d’une politique, en cours ou terminés, de sa conception, de sa mise en œuvre et de ses résultats. Le but est d’en déterminer la durabilité et l’accomplissement des objectifs, l’efficience en matière de développement, l’efficacité, l’impact et la durabilité. Une évaluation devrait fournir des informa-tions crédibles et utiles permettant d’intégrer les leçons de l’expérience dans le processus décisionnel des bénéficiaires et des bailleurs de fonds ».

(CAD 2002:21). Le terme évaluation est souvent associé au terme suivi; ce sont deux instruments de pilotage qui souvent utilisent les mêmes méthodes et pro-cédures. L’évaluation, contrairement au suivi, est le plus souvent, appliquée par des consultants externes et neutres. Elle est utilisée surtout pour la justification des actions menées auprès des bailleurs de fonds. Le projet/programme est éva-lué dans sa totalité et non pas pour quelques composantes seulement.

Le suivi axé sur les résultats englobe toutes les activités de suivi d‘une action de développement basées sur l‘observation des résultats. Le suivi de la perfor-mance d’un projet ou programme, comme le CAD le définit, est un « processus continu de collecte et d’analyse de l’information, visant à apprécier la mise en œuvre d’un projet, d’un programme ou d’une politique au regard des résultats escomptés » (CAD 2002:30). Le but est d’éviter de perdre de vue les résultats désirés. Il ne suffit pas d’observer uniquement des résultats obtenus, mais il existe également l’obligation de suivre les changements induits par les presta-tions fournies. C’est ainsi que dans le suivi l’accent n’est plus mis sur les activités menées mais plutôt sur les résultats effectivement produits et sur le progrès vers l’objectif envisagé (OCDE/CAD 2004).