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Aperçu général des trois départements de l’enquête

5 LA SITUATION DE REFERENCE

5.1 Aperçu général des trois départements de l’enquête

la pauvreté décrit dans le chapitre précédent. La situation de référence est liée aux chaînes de résultats pour les cinq composantes du programme LUCOP (voir chapitre 3) puisque les hypothèses d’impact du programme se manifestent à ce niveau. Elle va au delà de l’enquête menée sur le terrain elle-même car elle doit constituer le cadre d’observation pour le suivi axé sur les résultats du programme LUCOP. En plus, elle réunit les différents points de vue des acteurs de dévelop-pement sur le phénomène de la pauvreté dans la zone du programme. C’est pourquoi la situation de référence contient les résultats des recherches au niveau départemental, communal et villageois et au niveau des exploitations agricoles (chefs de ménage) ainsi que les données des sources secondaires.

5.1 Aperçu général des trois départements de l’enquête

Parmi les trois départements retenus pour la situation de référence, celui de Ta-houa est le plus petit avec une superficie de 9.743 km² par rapport aux 24.558 et 20.220 km² des autres. Avec un nombre d’habitants similaire (345.8515 / 404.0866 / 493.4547) et une croissance démographique entre 2,6 et 3,1 %, Ta-houa est confronté à la plus grande densité de la population avec 36 habi-tants/km² ce qui est sensible surtout dans la disponibilité des terres. Filingué est le département le moins peuplé avec une densité de 15 habitants/km². En ce qui concerne la zone agro-écologique et les ethnies principales, les deux départe-ments de Tahoua et de Filingué se ressemblent avec une zone agro-pastorale

5 Toutes les informations sur le département de Tahoua dans ce chapitre sont tirées de l’Etude sur l’Approfondissement du Diagnostic – Région de Tahoua (Secrétariat de la SDR 2004a).

6 Toutes les informations sur le département de Filingué dans ce chapitre sont tirées de l’Etude sur l’Approfondissement du Diagnostic – Région de Tillabéri, (Secrétariat de la SDR 2004b).

7 Toutes les informations sur le département de Téra sont tirées de l’Analyse-Diagnostic de l’Arrondissement de Téra (Projet Micro-Réalisation / BAD 2002).

où les Haoussa sont majoritaires tandis que les Djerma-Sonrai constituent l’ethnie principale du département de Téra situé dans la zone à fort potentiel d’eau de surface avec le fleuve Niger et ses trois affluents (la Sirba, le Dargol et le Gorouol).

Le taux de scolarisation le plus faible est celui de Téra avec seulement 19 % en moyenne des enfants en milieu rural fréquentant une école (contrairement à 46 % dans la ville de Téra), alors qu’à Filingué on trouve le taux le plus élevé où la moitié des enfants a la possibilité de fréquenter une école. Dans les deux dé-partements, les filles sont davantage exclues de l’enseignement primaire par rapport aux garçons et leur taux de scolarisation n’arrive qu’à 31,4 % à Tahoua, et 37,2 % à Filingué et le plus élevé à Téra avec 45,6 %.

Le taux de couverture sanitaire décrit le pourcentage d’habitants qui ont accès à un hôpital ou centre de santé intégré (CSI) dans un rayon de 10 km. Il est élevé dans le département de Tahoua avec 66,4 %, tandis que seulement 42,7 % et 31,1 % des habitants à Téra et Filingué ont la possibilité de se faire soigner dans un centre de santé pas trop éloigné.

A peu près la moitié de la population a accès à l’eau potable à Tahoua et à Filin-gué, mais à Téra seulement une personne sur trois peut trouver l’eau de bonne qualité.

Deux départements de l’enquête se trouvent dans une zone agro-pastorale où les activités agricoles dépendent surtout de la saison des pluies pendant les mois de juin à octobre tandis que le département de Téra est encadré par une zone fluviale avec un grand potentiel de pisciculture et la disponibilité de terres pour le maraîchage de contre-saison. D’autres atouts de cette zone sont repré-sentés par l’élevage, l’existence de forêts classées, l’arboriculture, plusieurs sites aurifers et son accessibilité relativement bonne. D’autre part ses contraintes principales sont la dégradation accélérée des ressources naturelles, l’ensablement des plans et des cours d’eau, la prolifération de la jacinthe d’eau, du striga et sida-cordofilia, la présence de socle granitique et le manque d’eau potable.

Tableau 7 : Les départements de l’enquête

Tahoua (1) Filingué (2) Téra (3)

Superficie 9.743 km² 24.558 km² 20.220 km²

Nombre d’habitants 345.851 404.086 493.454

Croissance de la pop. 2.62 % 2.9 % 3.1 %

Densité de la population 35,5 hbts/km² 15,4 hbts/km² 26,9 hbts/ km² Principales ethnies Haoussa, Tuareg Haoussa, Djerma,

Tuareg, Peuhl Taux de couverture

sanitaire 66,4 % 31,1 % 42,7 %

Taux de couverture

hydraulique 52,98 % 52,8 % 32,4 %

Potentialités principales infrastructures d’élevage, vallées Contraintes principales indisponibilité des

terres, proliféra-tion de la jacinthe

d’eau

(1) Secrétariat de la SDR 2004a; (2) Secrétariat de la SDR 2004b; (3) Projet Micro-Réalisation / BAD 2002; (4) Ministère de l’Education de Base et de l’Alphabétisme 2005; (5) Stations Météo-rologiques de Tahoua, oct. 2005, (6) Direction Départementale de l’Agriculture de Filingué, sept. 2005; (7) Direction Départementale de l’Agriculture de Téra, sept 2005.

En ce qui concerne les potentialités du département de Filingué, on y trouve éga-lement une disponibilité relativement élevée en terres agricoles, une zone du dal-lol avec des bas-fonds et des cuvettes qui peuvent accumuler de grandes quanti-tés d’eau et une zone d’élevage au nord avec des grands marchés internatio-naux de bétail. Les contraintes sont l’avancement du désert, le lessivage des sols et l’insuffisance des routes de désenclavement des villages.

Les potentialités du département de Tahoua sont constituées par ses infrastruc-tures et équipements d’élevage (parcs de vaccination, abattoirs, séchoirs, cases de vétérinaire, fourrages), des points d’eau permanents naturels, les bas-fonds dans les vallées à haute potentialité agricole et des ressources fauniques riches et variées. Les principales contraintes du terroir sont surtout la pression démo-graphique sur les ressources naturelles, la raréfaction des terres dans la partie est, l’ensablement des points d’eau, l’abattage abusif de bois vert, la faible pro-ductivité du cheptel, la dégradation des parcours pastoraux et l’enclavement de la zone.

Les trois départements souffrent également de l’érosion hydrique et éolienne ac-célérée, de l’ensablement des points d’eau, de l’insuffisance et de la mauvaise répartition de la pluviométrie (seulement de 200 à 500 mm par an (4)) et, au ni-veau socioculturel, des conflits d’utilisation des terres entre les agriculteurs et les éleveurs qui ne sont pas encore résolus (couloirs de passage non balisés).

Un nombre élevé de projets et ONG de développement dont certains ont été visi-tés au cours de l’enquête (voir annexe 9) se trouve dans les trois départements.

Bien qu’ils visent pour la plupart la lutte contre la pauvreté ils se distinguent considérablement non seulement par rapport à leurs domaines d’intervention mais aussi par rapport à l’étendue de leur zone d’intervention et à leurs moyens financiers. On y trouve par exemple le projet ANPIP (Association Nigérienne Pour la Promotion de l’Irrigation Privée) doté d’un budget triennal d’environ 38 millions de USD par la Banque Mondiale à côté de l’ONG « Aide et Action » intervenant dans quelques villages du département de Filingué pour le finance-ment de fournitures scolaires avec des parrainages de 20 USD par enfant et par mois. On peut constater que les différentes organisations ne se connaissent guerre et que les échanges voir harmonisations d’interventions ou d’approches sont rares malgré l’existence d’un objectif global commun. Ceci est également valable pour les services techniques départementaux qui ne sont pas en mesure d’assumer leur fonction de coordination des interventions au développement.