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5 LA SITUATION DE REFERENCE

5.3 Les villages et ménages visités

5.3.2 Résultats au niveau des villages et des ménages

5.3.2.5 Empowerment

Le renforcement des capacités de la population à travers une participation active aux décisions concernant leur cadre de vie représente la quatrième dimension ayant des effets sur le bien-être. La décentralisation, la participation aux activités de développement, les initiatives des populations, l’appréciation des interven-tions externes et les attentes des villageois envers la commune en font partie.

La participation aux activités des projets de développement

Les villageois ont pris l’habitude de contribuer aux activités de développement initiées par des projets. Leur contribution advient surtout sous forme de main d’œuvre (travail physique, p. ex. réalisation des mesures anti-érosives) lors de l’exécution des projets.

33 Villages dans la région de Tahoua avec une bonne disponibilité d’eau : Bagga, Sabon Kalgo, Sansawatane, Bagaye et Toudouni.

34 Villages dans la région de Tillabéri avec une bonne disponibilité d’eau : Chical, Itchiguine, Akoukou et Goudey.

« Les projets demandent quels sont nos besoins, ensuite nous participons avec notre force physique. » Leur contribution est aussi souvent financière.

« Pour avoir un crédit on paie 250 FCFA pour les frais de dossier. »

Par contre, la planification ou l’initiation de projets de développement propres restent toujours l’exception comme dans le département de Tahoua où les popu-lations sont dotées d’un plus grand esprit d’initiatives qu’ailleurs. La planification des activités à réaliser au niveau des villages est généralement répandue. A Ta-houa, une grande familiarité avec les méthodes participatives de planification a été constaté. Sans doute, celle-ci peut être attribuée à l’utilisation intense et pro-longée dans le temps des méthodes participatives du projet PDRT (Projet de Développement Rural de Tahoua). Dans ce département, on trouve deux villa-ges35 dans lesquels la population a initié et réalisé une multitude de projets pro-pres.

Les initiatives des populations pour le développement

Les initiatives propres des populations pour les projets de développement sont généralement limitées.

Il existe cependant des exceptions comme dans le département de Tahoua, an-cienne zone d’intervention du PDRT (Coopération Nigéro-Allemande) où les vil-lageois font preuve de nombreuses initiatives (p. ex. réparation de pistes, creu-sement de puits, reboicreu-sement, délimitation couloirs de passage, constitution de caisses d’épargne etc.), ainsi que de grandes capacités organisationnelles. Les populations continuent à appliquer les mesures de gestion des ressources natu-relles (GRN), ce qui représente un succès pour l’appropriation de connaissan-ces. Selon l’enquête au niveau des ménages, tous les villageois enquêtés à Ta-houa utilisent des mesures anti-érosives dans leurs champs de cultures.

L’attentisme du passé dans la région de Tahoua semble avoir été surmonté et remplacé par un esprit de collaboration marqué des populations envers les pro-jets de développement. Dans cette zone, peut également être appréciée la conti-nuation des activités de gestion des ressources naturelles, après la fin du projet

35 Jaja et Toudouni

PDRT, ce qui représente un succès pour l’appropriation de connaissances de la part des villageois et une preuve de la viabilité des mesures de GRN pour le dé-veloppement durable. Ici, l’appui externe intense, en particulier du PDRT, a été considéré par les populations comme un facteur important pour la diminution de la pauvreté.

L’appréciation des interventions externes

Les intervenants ne sont pas tous appréciés de la même manière par les popula-tions. Ceux qui s’investissent dans la lutte contre la pauvreté de façon directe, c’est à dire avec un effet immédiat sur la sécurité alimentaire ou bien sur l’augmentation des revenus (« food for work », GRN) sont les plus appréciés. Par contre, les projets offrant la formation ou sensibilisation sur certains domaines (p. ex. décentralisation) ne sont pas estimés de la même manière. Les interve-nants pris en compte dans l’enquête sont ceux qui ont été nommés par les villa-geois eux-mêmes. La liste des acteurs pouvait donc être incomplète ou non-actuelle; elle reflète toutefois la perception des populations sur les interventions qui ont eu lieu dans le temps dans leurs terroirs.

Plusieurs projets de développement, ONG et services étatiques interviennent en milieu rural. Mais leurs interventions ne sont pas réparties sur le territoire de ma-nière uniforme. Le nombre d’intervenants varie non seulement en fonction des difficultés d’accessibilité des villages mais aussi en fonction des potentialités na-turelles de développement des terroirs qui attirent les interventions externes. Les villages difficilement accessibles ou sans grandes potentialités semblent être marginalisés.

Les facteurs influant l’appréciation des intervenants par les villageois sont:

• le domaine d’intervention (agriculture, GRN, crédit),

• le nombre élevé des bénéficiaires touchés (agriculture, GRN, santé),

• la durée de l’intervention (fournitures scolaires vs. mesures anti-érosives).

La décentralisation

Les élections communales ont marqué le commencement du processus de dé-centralisation au Niger et ont permis aux villageois d’acquérir les premières connaissances en la matière. Les premiers échanges avec les représentants qu’ils ont élus (les élus locaux et le maire) ont eu lieu et devraient aboutir dans un premier temps à l’élaboration progressive de plans communaux de dévelop-pent (PCD) dans toutes les communes.

La décentralisation est encore toute jeune. Les possibilités qu’elle offre pour une participation des villageois au développement local ne sont pas encore connues et/ou réalisées. Il existe en général des connaissances rudimentaires sur la dé-centralisation. Celles-ci semblent toutefois être faibles chez les femmes et leur besoin en information semble être encore plus prononcé (aussi bien à Tahoua qu’à Tillabéri). Même dans le département de Téra, les connaissances sur la dé-centralisation sont très faibles bien que la commune de Gothèye dispose d’un PCD et que la participation des représentants de la population pour sa rédaction ait été assurée.

Les femmes du village Saya:

« Nous ne connaissons ni les conseillers ni le maire de la commune.

Les conseillers ont refusé de parler avec nous. »

Malgré l’approche participative utilisée pour l’élaboration des PCD, la participa-tion active ou passive (informaparticipa-tion) de toutes les couches sociales n’est pas for-cement assurée. Toutefois, les villageois ont en général reçu suffisamment d’informations pour se faire une idée sur les nouvelles procédures en cours.

Les attentes des villageois envers la commune

Les attentes vis-à-vis de la commune varient selon le degré de connaissance sur la décentralisation mais aussi en fonction des efficiences des élus locaux. Jus-qu’à l’heure actuelle, les communes se font connaître surtout à travers les impôts levés auprès des citoyens. Les attentes envers la commune sont multiples. Elles se concentrent dans les domaines suivants:

• infrastructures marchandes, en premier lieu,

• infrastructures routières, en deuxième lieu et ensuite,

• infrastructures sociales et hydrauliques,

• production agricole et sécurité alimentaire (intrants, magasins de stoc-kage).

Il s’agit des mêmes attentes qui ont toujours été adressées aux projets. C’est un changement du destinataire / interlocuteur cible. Cette tendance a été confirmée par les résultats de l’enquête de ménage: les aspirations principales mention-nées par les assez bien dans les deux régions enquêtées se réfèrent à l’intensification de la production agricole (« Faire un stock de réserve » 28 %,

« Faire plus de commerce » 21 %, « Acheter des animaux » 10 %). Tandis que pour les pauvres et les extrêmement pauvres, les souhaits touchent surtout la satisfaction des besoins alimentaires et la possibilité de faire de l’épargne (« Bonne nourriture » 36 %, « Acheter des animaux » 28 %).

L’électrification, en particulier, a été mentionnée dans toute la zone de l’enquête.

Elle permettrait en effet d’améliorer considérablement le cadre de vie des villa-geois et de fournir de possibilités de développement pour les activités économi-ques.

Dans le département de Tahoua, certains groupes focaux n’ont exprimé aucune attente envers la commune.