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Discours prononcé par le lauréat Michael Häupl Maire et Gouverneur de Vienne

Mesdames et Messieurs, chers amis et collègues,

Monsieur le Gouverneur du Tyrol et Monsieur le Gouverneur du Tyrol du Sud, Madame le Maire d‘Innsbruck,

Monsieur le Directeur général!

En tant que lauréat, je me permettrai de vous exprimer tout d‘abord toutes mes félicitations.

C‘est une grande joie et une distinction de recevoir ce prix aujourd‘hui avec vous.

Je sais que le discours de remerciements de-vrait être plus court que le discours laudatif et j‘essaierais de m‘en tenir à cet usage. Ma re-connaissance repose sur deux raisons; la pre-mière est très simple: lorsqu‘un Viennois reçoit une distinction tyrolienne, c‘est un fait qui me rend particulièrement fier, car c‘est un fait qui sort de l‘ordinaire. Ce n‘est peut-être pas aus-si difficile que pour un Écossais d‘obtenir une distinction anglaise, mais la différence n‘est pas très grande.

Ceci a amené quelques journalistes à me poser la question sur ce que je ressentais. Je ressens une grande reconnaissance et je me réjouis tout particulièrement des raisons très person-nelles que toi, cher Herwig, tu as mentionnées dans ton discours.

La deuxième raison concerne le contenu, ce qui, bien sûr, est beaucoup plus important.

Je me réjouis d‘obtenir une distinction pour le travail européen que nous effectuons en-semble, de pair avec les deux associations communales en Autriche, l‘Association des municipalités autrichiennes et l‘Association des villes autrichiennes, mais aussi en bonne coopération avec les différents élus régionaux dans ce pays. Si l‘on considère la petite taille de ce pays, les associations communales

autri-chiennes jouent un rôle surproportionnel dans la politique régionale européenne.

Cette Europe c‘est un rêve, un rêve qui n‘est pas seulement né en 1957 lors de la signature des Traités de Rome mais déjà beaucoup plus tôt, à une époque où régnait la misère et la détresse après la Seconde Guerre mondia-le, à une époque marquée par la volonté de surmonter le régime de terreur nationale-so-cialiste et de donner naissance à une nouvelle Europe commune.

De prime abord, ce n‘était pas les États na-tionaux qui avaient commencé à réaliser ce rêve. C‘est à juste titre que la conférence de Versailles devenue célèbre et qui a réuni des Maires de toute l‘Europe a été mentionnée aujourd‘hui, car c‘est là que le rêve d‘une Europe commune a vu le jour. Oui, ce sont des élus régionaux et des maires qui ont don-né naissance à ce rêve européen. Une fois de plus, on voit le rôle précurseur des régions, des villes et des communes en Europe.

Aujourd‘hui, nous nous trouvons au milieu de ce rêve européen. Rifkin a écrit un livre sur ce rêve. Moi, j‘aurais préféré qu‘il définisse le rêve européen en tant que tel et non par rap-port à l‘American Way of Life, par raprap-port au modèle économique et social américain. Nous pouvons aujourd‘hui constater sans embarras que nous, les Européens, avons développé un modèle économique et social qui connaît un succès sans précédent dans l‘histoire humaine.

Dans cette Europe, nous avons tiré les leçons des erreurs commises au 19e siècle et à la pre-mière moitié du 20e siècle nous permettant de trouver en commun une voie pour réaliser ce rêve européen.

Pour l‘essentiel, le rêve se compose aujourd‘hui de quatre parties, dont deux ont déjà été mi-ses en pratique à un très haut degré, même s‘il reste encore beaucoup à faire. C‘est le plus immense projet de paix qui n‘ait jamais été développé sur ce vieux continent à l‘origine de tant de guerres, d‘exploitation, de misère et de détresse, notamment pendant la période de colonialisme et d‘impérialisme.

La plupart d‘entre nous n‘ont plus de sou-venirs personnels de la Seconde Guerre mon-diale, moi, par exemple, en tant qu‘homme qui n‘est déjà plus tout à fait jeune, je suis né cinq ans après la fin de la guerre. Lorsqu‘on parle à des jeunes se trouvant en classes de première et de terminale au lycée, on réalise qu‘ils connaissent la guerre uniquement de la télévision et qu‘elle n‘est pas présente dans leur horizon d‘expériences réelles. C‘est une situation qui vaut les discussions car il n‘y a pas trop longtemps, une guerre effroyable fai-sait rage à seulement une heure en avion de Vienne.

Aujourd‘hui, dans l‘Europe de la paix, personne ne devrait oublier le massacre de Sre-brenica qui nous a semblé inimaginable dans l‘Europe actuelle du 20e siècle. Il reste encore beaucoup à faire dans cette Europe afin de mettre en œu-vre le projet de paix partout en Europe.

Nous devons assumer nous-mêmes nos re-sponsabilités: la démocratie et la liberté doivent être fortes et vraiment capables de combattre les ennemis de la liberté et de la démocratie.

Celui qui a vu de ses propres yeux les tombes de Srebrenica et celles de Sarajevo sait de quoi je parle. Jamais je ne préconiserais une guerre d‘agression, mais il faut bien se défendre con-tre les ennemis de la liberté, comme on l‘avait déjà formulé une fois lors de la Révolution française.

Le projet du développement économique de l‘Europe a connu un succès énorme. Il va de soi qu‘il y a aussi eu des revers. Sans le moindre doute, n‘avons-nous pas été suffi-samment sérieux à de nombreux égards. Où est-elle, la réalisation des accords de Lisbonne dans cette Europe, notamment par rapport à l‘économie notamment par rapport à la poli-tique énergépoli-tique, par rapport à la recherche et aux sciences?

Si l‘on se réfère à une théorie économique keynésienne, nous n’avons pas été suffisam-ment sérieux à maints égards car nous n‘avons pas profité de cette période durant laquelle nous aurions pu nous préparer aux phases de récession. Ceci ne veut pas dire que l‘idée fon-damentale est fausse. Sans dénigrer l‘histoire de succès de l‘Europe, il faut dire clairement que cela aurait pu aller encore mieux à maints égards.

Des devoirs nous attendent : dans la mon-dialisation toujours plus nette et différenciée, nous serons à la hauteur de nos concurrents si nous représentons une Europe forte. Il sera non seulement nécessaire de respecter les critères de la monnaie mais aussi de faire avancer le processus vers une harmonisation des systèmes fiscaux au sein de l‘Union eu-ropéenne. En dehors de cela, il existe enco-re de nombenco-reux autenco-res éléments essentiels qui représentent la condition pour garantir la force économique et la réussite face à la concurrence.

Or, chers amis, le devoir encore plus grand qui nous attend est un devoir moral qui con-tribuera dans une large mesure à faire ac-cepter ce modèle de succès européen par la population: c‘est la résolution de la questi-on sociale. Nous ne saurquesti-ons rapprocher les hommes du modèle de l‘Europe que si nous

prenons en compte les 17 millions de chô-meurs que nous avons aujourd‘hui dans cette riche Europe.

Dans un immense tour de force et un effort formidable, de nombreux États membres ont réussi à introduire une monnaie commune.

Dans un prochain tour de force, il sera néces-saire de traiter et aussi d‘imposer les questions liées à la politique de l‘emploi et à la politique sociale. Il ne suffit pas de donner aux gens dés-espérés une image abstraite de l‘Europe mais il faut leur donner l‘espoir concret que leur vie s‘améliora.

À côté de cette solidarité, le dernier point essentiel représente à mon avis la démocra-tie et la subsidiarité. Pourquoi je lutte en tant qu‘Européen passionné pour une Europe des régions? Parce que c‘est ainsi que ce projet européen extraordinaire sera le mieux accepté et aussi le mieux saisissable. C‘est ainsi que les hommes seront amenés à participer réellement à l‘Europe et à s‘engager eux-mêmes.

De nos jours, l‘Europe est présente dans chaque commune. Une grande partie des déci-sions, qu‘importe si elles sont prises au niveau d‘une petite commune ou au niveau de gran-des villes comme Vienne, est influencée par les décisions européennes ou même tranchée par celles-ci. C‘est pourquoi nous n‘avons non seu-lement le droit mais aussi l‘obligation de par-ticiper à la politique européenne. Les hommes comprendront l‘Europe beaucoup mieux si on les familiarise avec ces pensées. Aujourd’hui, les hommes doivent souvent faire l’expérience que même si la subsidiarité compte parmi les principes fondamentaux de l‘Union européen-ne, tout comme aussi la concurrence ou la li-berté, cette subsidiarité n‘existe pratiquement pas dans leur travail quotidien, tandis que la concurrence, ils la ressentent de plein fouet.

Chaque conflit entre la subsidiarité et la con-currence, qu’il soit traité par la Cour européen-ne de Justice ou par la Commission, est tranché au détriment de la subsidiarité. Je pense que c‘est sur ce fait que repose une grande partie du mécontentement des hommes. Ce n‘est pas l‘Europe globale comme nous l‘imaginons, mais uniquement une partie de ce rêve. Et ce n‘est pas le rêve que nous voulons. Celui qui se considère aujourd‘hui comme Européen passionné doit vouloir approfondir la démo-cratie, doit approuver la politique régionale dans cette Europe, doit lutter pour la cohé-sion sociale dans cette société exactement de la même manière que pour la prospérité et la stabilité économique. La paix doit continuer à jouer le rôle décisif dans cette histoire de suc-cès européen.

J‘aimerais encore un peu vous expliquer pour-quoi je m‘engage de façon passionnée en faveur de la politique régionale européen-ne. En tant qu‘élus régionaux, nous sommes beaucoup plus souvent confrontés aux soucis et aux craintes des hommes; aussi, en ce qui concerne leurs enfants et leurs petits-enfants.

Je suis d‘avis que c‘est notre devoir d‘attirer l‘attention sur ce fait. Et ce n‘est pas un pro-cessus sans espoir, car à travers des discus-sions, nous avons déjà connu de beaux succès.

Je pense à la directive relative au trafic régio-nal, aux services publics, et aussi à l‘inscription de l‘importance des régions et des communes dans la constitution.

C‘est le prochain grand combat que nous de-vrons tenir. Nous devons parvenir à un „Oui“

pour ce projet de la Constitution européenne, car elle renforce ceux qui s‘engagent pour la réalisation du rêve européen dans toute sa globalité. Elle renforce les régions, les villes et les communes. Ainsi, j‘attribue une immense importance, comme c‘est aussi écrit dans la

Résolution d‘Innsbruck, à ce que la Charte de l‘autonomie locale soit intégrée dans l‘Acquis Communautaire, le droit commun de l‘Union européenne.

Cette voie doit inéluctablement se terminer par l‘adoption de la Constitution qui nous confère une base juridique assurée.

Mesdames et Messieurs, permettez-moi d‘exprimer encore une fois toute ma recon-naissance, soyez assurés de ma profonde gratitude. Je suis conscient que cette distinc-tion ne va pas de soi et je l‘apprécie d‘autant plus. Cette distinction est une grande joie et m‘offrira l‘occasion de revenir à Innsbruck dans le futur.

Sehr geehrte Frau Bürgermeister,

sehr geehrter Herr Landeshauptmann DDr.

van Staa, sehr geehrter Herr Landeshaupt-mann Dr. Durnwalder, sehr geehrter Ko-Preisträger Dr. Häupl!

Ich muss gestehen, Dr. Häupl, ich fühle mich nicht besonders mit einem öffentlichen Mandat ausgestattet sind. Und es ist doppelt schwierig, mit der politischen Eloquenz mitzuhalten, die wir von den bisherigen Rednern des heutigen Abends gehört haben.

Zunächst einmal, gestatten Sie mir, der Stadt Innsbruck und dem Land Tirol meinen tief empfundenen Dank für die heute an mich verliehene Auszeichnung entgegenzubringen.

Wie bereits erwähnt, habe ich mein Leben als Beamter im Hintergrund verbracht. Ich habe es als meine Aufgabe angesehen, unseren Politikern zu helfen, ihre Ziele zu erreichen und die Programme umzusetzen, für die sie von ihren Wählern Zustimmung bekommen haben. Mein Vater hat mir beigebracht, dass man kleine Jungs sehen aber nicht hören soll-te, und ich war immer der Ansicht, dies ist ein guter Rat für einen Beamten.

Sie können sich also vorstellen, wie es mir erging, als ich einen Brief von Frau Zach und Herrn Landeshauptmann DDr. van Staa erhielt, in dem es hieß, dass ich mit dem heutigen Preis ausgezeichnet werden sollte. Zunächst sprühte ich vor Stolz, aber gleich darauf dach-te ich, ich solldach-te anrufen und sagen, dass hier doch sicherlich ein Irrtum vorliegt.

Lassen Sie mich an dieser Stelle sagen, und ich meine es ganz ernst, dass alles, was ich bisher in meiner Zeit in Brüssel erreicht habe, insbe-sondere für die Regionen, nur eingebettet in ein Team engagierter Beamter erreichbar war.

Wir alle sind der Überzeugung, dass Städte und Regionen eine absolut wesentliche Rolle für das wirtschaftliche Wohlergehen der Eu-ropäischen Union und ihre Bürgerinnen und Bürger spielen. Mit unserer Arbeit haben wir versucht, es den Städten und Regionen zu er-möglichen, diese Rolle auszufüllen.

Und noch eines muss ich erklären. Wenn ich mir überlege, dass dieser Preis im Andenken an DDr. Lugger gestiftet wurde, wenn ich mir seine herausragenden Leistungen für seine Stadt und für sein Land vor Augen halte, ver-spüre ich große Demut bei dem Gedanken, dass mein Name nun in gewisser Weise mit seinem Bestreben verbunden ist.

Seine Auffassung – vermutlich geteilt von den ehrenwerten Persönlichkeiten, die heute hier gesprochen haben – von der ganz besonde-ren Rolle, welche die Städte und Regionen im Leben ihrer Bürger spielen, seine Vision, dass Regionen und Städte wesentliche politische Partner bei der Förderung internationaler Ver-ständigung sind, seine Leidenschaft – und Dr.

Häupl hat gerade von Leidenschaft gespro-chen –, die Leidenschaft, mit der sich DDr.

Lugger für harmonische Beziehungen und