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SECTION I.A L E CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL DE LA PARENTALITE

I. A.2.2 La redéfinition des types de familles

Dans ce contexte, nous définirons la famille comme un groupe social organisé autour des relations de parentalité, c’est-à-dire autour du lien social entre l’enfant et ses deux parents. La définition de la famille retenue ici est donc spécifique, puisqu’elle est centrée sur le lien avec l’enfant et non plus sur sa seule présence au sein du ménage (de sa résidence principale). Cela permet de rendre compte des dernières évolutions démographiques de la famille en France en Allemagne (cf. section suivante).

Il n’y a pas (ou plus) de superposition stricte entre les formes de parentalité et les formes de familles. En effet, on affirme dans les analyses actuelles que l’enfant appartient à une et une seule famille. Mais on lui reconnaît également de façon consensuelle aujourd’hui, un lien immuable avec ses deux parents. Or le phénomène généralisé de désunion et de recomposition familiale rend de plus en plus difficile cette coïncidence. Il s’avère alors qu’il n’est plus possible de dire que l’enfant appartient à une seule famille, au sens traditionnel du terme. La description systématique des rapports de l’enfant à ses parents montre que les critères de cohabitation, de filiation sociale et de filiation biologique ne suffisent plus à décrire la complexité des situations.

Nous proposons une définition de la famille fondée sur la parentalité. Ces catégories de familles sont définies à deux niveaux, à partir de la nature de la relation sociale ou biologique, et en fonction de l’existence d’un couple parental. Ce concept intègre l’idée d’une appartenance multiple à différents réseaux relationnels, accepte la proposition selon laquelle un enfant et un parent (père ou mère) appartiennent à différentes et plusieurs ‘familles’ (au sens de réseau) lorsque la biographie familiale devient complexe.

Nous montrons alors quatre types de famille fondés sur quatre types de parentalité : la

«famille première», la «famille composée», la «famille bilatérale» et la «famille unilatérale» (cf. Figure 8). Ces nouvelles typologies des familles redistribuent de façon différente des catégories classiques : la «famille première» comprend la «famille légitime»

(ou nucléaire) dans sa définition classique, mais également les «familles naturelles», qui n’ont pas connu de séparation conjugale. Les «familles composées» regroupent alors l’ensemble des

«familles recomposées» qu’il y ait remariage ou non et les familles «homoparentales». Les

«familles bilatérales» concernent l’ensemble des familles monoparentales lorsque le contact

avec le père demeure. Enfin, les «familles unilatérales» comprennent une sous catégorie des familles monoparentales, puisqu’elles regroupent les familles monoparentales veuves (avant une recomposition familiale éventuelle) et les familles monoparentales lorsque que le contact avec le second parent a disparu.

Figure 8 La redéfinition des types de familles Famille légitime

(nucléaire)

Familles naturelles (non séparées)

Famille première Famille composée

Familles recomposées20 et

Familles homoparentales

Familles

monoparentales lorsque le contact avec le second parent demeure

Famille bilatérale Famille unilatérale

Familles monoparentales lorsque le contact avec le second parent n’existe plus et

Familles monoparentales veuf et veuves, sans nouveau partenaire

20 Dans le cas des familles recomposées, plusieurs formes de parentalité se superposent : une parentalité composée (lorsqu'il y a une recomposition conjugale pour l'un des deux parents) qui s’ajoute à une parentalité bilatérale entre l’enfant et son couple parental d’origine (lorsque le contact avec l'ancien parent demeure).

SECTION I.B L A PARENTALITE DANS LES STATISTIQUES DEMOGRAPHIQUES

Dans la partie théorique précédente, nous avons montré de quelle manière le concept de parentalité tient compte de la dissociation entre la filiation et la conjugalité, ainsi que de l’exercice réel du lien familial (en fonction des états de fait et non plus du statut juridique des individus). La grande difficulté actuelle est d’adapter les anciennes catégories (fondées sur le juridique) aux pratiques sociologiques. Or, il est difficile de mesurer les phénomènes de parentalité car les statistiques sont encore basées sur les critères traditionnels (marié, célibataire, veuf, divorcé).

En France, les catégories actuelles tiennent compte, certes, de la cohabitation (par les

«enquêtes Emploi»), mais rendent difficilement compte des liens de paternité (en cas de séparation). Les problèmes de mesure de la décohabitation demeurent, puisqu’un individu est attaché à un ménage et un seul (et ne peut être pris en compte dans deux ménages), ignorant le cas de la garde alternée pour l’enfant, ou les phénomènes de «living apart together». En Allemagne, la mesure des phénomènes de parentalité est d’autant plus difficile que les statistiques officielles se basent uniquement sur les critères juridiques du statut matrimonial (elles tiennent peu compte des situations de cohabitation) (cf. Annexes 5 et 6).

Malgré ces difficultés méthodologiques, nous nous s’intéressons à une mesure qui tient compte de la présence de l’enfant (même temporaire). Les évolutions du mariage et du divorce sont présentées séparément (sous forme d’encadrés). En effet, au même titre que la dénatalité (qui la touche encore plus indirectement21), elles influencent directement l’émergence des nouvelles formes de famille, comme les couples de cohabitants (avec ou sans enfant), les familles monoparentales et les familles recomposées (Le Bras 1997 : 50).

Cependant, elles n’en déterminent pas les pratiques.

21 Ses évolutions sont présentées en annexe (cf. Annexe 4).

SOUS-SECTION I.B.1 L

E MAINTIEN DE LA PARENTALITE HORS

-MARIAGE DANS L

ANCIENNE

A

LLEMAGNE DE L

’E

ST

La réunification a modifié les comportements socio-démographiques des familles dans l’ancienne Allemagne de l’Est. Le recul démographique s’est maintenu après la réunification ; il est du au recul de l’immigration, mais surtout à la baisse radicale du nombre de naissances depuis 1992 : le recul des naissances atteint alors 40,5 % entre 1989 et 1993. Parallèlement, le nombre de mariage a baissé de 37,5 %.

Les résultats du rapport social sur les évolutions démographiques dans l’ancienne Allemagne de l’Est (Kurz-Scherf, Winkler 1994) montrent que se sont essentiellement les conditions et les structures sociales qui ont changé et non pas les représentations22. Le rapport nomme plusieurs raisons qui peuvent expliquer le recul du nombre de naissances : après la réunification, un nombre important de discriminations positives à l’égard des familles ont été supprimées (ensemble de crédits, habitat, structures d’accueil des enfants) ; il peut également s’agir d’une adaptation des comportements de fécondité à ceux de l’ancienne Allemagne de l’Ouest (comme par exemple l’ajustement de l’âge au premier enfant).

Les comportements socio-démographiques de l’ancienne Allemagne de l’Est se caractérisaient par un faible taux de couple sans enfant («Kinderlosigkeit»), un fort taux de mariage et de remariage et des comportements spécifiques selon l’âge : mariages et naissances précoces, fort taux de premier mariage, de divorce et de remariage (ce qui illustre un processus très dynamique de formation des familles). Par ailleurs, le mariage et la naissance du premier enfant étaient relativement indépendants, d’où un taux très important de familles monoparentales (et surtout de familles monoparentales célibataires). Le taux de naissances dans les familles naturelles est beaucoup plus important que dans l’ancienne Allemagne de l’Ouest, il s’accompagne également d’une forte proportion de légitimation. Contre toute attente, le nombre de familles naturelles et le nombre de naissances au sein de familles naturelles n’a pas diminué après la réunification, au contraire, entre 1989 et 1991, le taux de familles naturelles est passé de 33,6 % à 41,7 % et le taux de naissances dans les familles naturelles continue d’augmenter.

Le rapport évoque une tradition généralisée de mise en couple : le taux de personnes mariées est plus haut que dans l’ancienne Allemagne de l’Ouest, surtout pour les 25-35 ans mais également pour les 20-25 ans (depuis la réunification le nombre de jeunes couples mariés a largement diminué) ; la proportion de familles naturelles y est plus importante en particulier pour les jeunes de 20 à 25 ans ; enfin, la proportion de personnes seules (à l’exception des personnes âgées de plus de 55 ans) y est moins importante.

Mais, depuis la réunification, le nombre de mariage et le nombre de divorces ont diminués. Ce qui exprime l’incertitude face à la nouvelle situation législative et juridique. Par

22 La réglementation de l'avortement a été modifiée au moment de la réunification : la réglementation beaucoup plus libérale de l'ancienne Allemagne de l'Est a été adaptée à la législation de l'ancienne Allemagne de l'Ouest par la modification du paragraphe 218 par décision du tribunal constitutionnel fédéral

«Bundesverfassungsgericht». Depuis la réunification, le nombre d'avortements a diminué, ce qui prolonge la tendance depuis le milieu des années 1980. Il est à noter que le recul du nombre de naissances ne corrèle pas avec une utilisation de l'avortement comme instrument de contrôle des naissances, même s'il y a eu une légère reprise depuis 1990.

exemple, dans le cas du divorce, les frais de procédure ont augmenté et la druée de séparation nécessaire au couple est plus longue que dans l’ancienne procédure.

En revanche, le nombre d’enfants de familles naturelles est plus important : en 1993, le taux est resté constant alors que le nombre de naissances en chiffre absolu s’est maintenu.

Ainsi la part des naissances des familles naturelles continue de progresser : 40% des enfants naissent hors mariage, contre 10% dans l’ancienne Allemagne de l’Ouest.

Le pourcentage de familles monoparentales célibataires parmi les familles monoparentales est beaucoup plus élevé que dans l’ancienne Allemagne de l’Ouest. Suivant les données de Mikrozensus 199123, elles ont plus souvent un enfant et la proportion de familles monoparentales à deux enfants y est un peu plus importante.

L’impact de la réunification sur le comportement des familles de l’ancienne Allemagne de l’Est montre leur incertitude face à la redéfinition du lien légitime. Elle s’exprime surtout dans les comportements des jeunes qui choisissent de moins se marier. Le phénomène de mise en couple s’est restreint, et le recul brutal des naissances montre le scepticisme face aux changements sociaux. Cependant, le modèle des familles naturelles s’affirme comme une forme familiale qui permet le maintien des comportements de mise en couple et de parentalité face à l’incertitude et à la restructuration sociale (Kurz-Scherf ; Winkler 1994).

Avant la réunification, les comportements familiaux de l’ancienne Allemagne de l’Est se caractérisaient par une dynamique familiale forte : les séparations et remises en couples étaient relativement fréquentes. En d’autres termes, une «parentalité composée» suivait fréquemment la «parentalité première» (d’origine). Par ailleurs, la proportion de familles monoparentales célibataires y était plus importante, ce qui signifiait que la «parentalité première» était plus souvent une «parentalité unilatérale». La réunification a ralenti ces phénomènes, privilégiant les modèles de «parentalité première» et de «parentalité bilatérale».

23 Les données issues de l'enquête Mikrozensus se basent sur la qualité juridique du lien matrimonial : marié, célibataire, divorcé ou veuf. De fait, les personnes seules avec enfant, les familles naturelles et les familles recomposées sont regropés dans la même catégorie. Pour cette raison, nous avons déduit le nombre de familles naturelles (estimé) de la catégorie des familles monoparentales afin d'en limiter le double décompte.

Par ailleurs, les catégories de familles naturelles sans enfant et des personnes vivant seules peuvent être redondantes, en particulier dans le cas de "living apart together". Le nombre de personnes vivant seules est alors probablement surestimé car il comprend les couples qui existent, mais qui ne cohabitent pas. Ces problèmes méthodologiques sont liés aux notions classiques de ménage (fondé sur le critère de cohabitation), de famille, et de conjugalité légitime (qui assimile dans la catégorie «hors-mariage» toutes les situations qui ne s'inscrivent pas dans le mariage ).

SOUS-SECTION I.B.2 L

A PARENTALITE DANS LES FAMILLES LEGITIMES ET NATURELLES

Dans l’ancienne Allemagne de l’Ouest, les enfants de moins de 18 ans vivent à 84%

avec leurs deux parents mariés et à 13% avec une mère non-mariée ou séparée. Ces proportions atteignent respectivement 75% et 21% dans l’ancienne Allemagne de l’Est. Dans les deux cas, 3% des enfants vivent avec leur pères (Engstler 1999 : 43).

La proportion des familles monoparentales est restée la même entre 1991 et 2000, elle représente 6,2% de l’ensemble des familles24 (cf. Tableau 1). Les familles naturelles avec enfant représentent 3,6% des familles en 2000 en Allemagne de l’Est, leur proportion est beaucoup plus faible et presque résiduelle pour l’Allemagne de l’Ouest avec 1,2%.

«Etre en couple» est la forme de famille qui domine l’ensemble des modèles.

Tableau 1 Répartition des types de famille en fonction de la situation conjugale et de la présence d’enfants, en Allemagne, en %

Source : nos propres calculs à partir des données de l’enquête Mikrozensus 2000 (Statistisches Bundesamt 2001 : 61-68-71)

Le tableau 2 (ci-dessous) regroupe l’ensemble des familles avec enfants. L’exercice de la parentalité bilatérale (familles naturelles en couple + couples mariés) est majoritaire avec 84,2 % en 1991 et 81,8% en 2000.

Dans ce tableau, la catégorie des familles monoparentales est prise dans un sens stricte puisque les familles naturelles ont été isolées. Les chiffres donnent alors une estimation de l’exercice de la parentalité unilatérale : elle reprénte 15, 9% en 1991 et 18,3% en 2000. Les chiffres montrent que cette proportion est plus importante pour l’Allemagne de l’Est et la progression relative de ces familles y est également plus considérable.

24 Les valeurs absolues de chaque catégorie de famille (cf. Tableaux 1 et 2) sont présentées en annexe (annexe 2 et 3).

Tableau 2 Répartition des types de familles avec enfant en fonction de la nature de la relation conjugale, en Allemagne, en %

Familles naturelles avec

enfant(s)

Couples mariés avec

enfant(s)

Familles

monoparentales Total ANCIENNE ALLEMAGNE DE L’EST

1991 6,1 77,0 16,9 100,0

2000 10,0 68,4 21,6 100,0

ANCIENNE ALLEMAGNE DE L’OUEST

1991 1,9 82,6 15,6 100,0

2000 3,6 78,9 17,5 100,0

ALLEMAGNE REUNIFIEE

1991 2,8 81,4 15,9 100,0

2000 4,9 76,9 18,3 100,0

Source : Source : nos propres calculs à partir des données de l’enquête Mikrozensus 2000 (Statistisches Bundesamt 2001 : 61-68-71)

I.B.2.1 La parentalité et le lien légitime

Encadré n° 1 Les évolutions du mariage dans l’Allemagne réunifiée

Sur l’ensemble de l’Allemagne, le nombre de mariages a baissé constamment entre 1990 et 1999 (Sozialpolitische Umschau 1998b, Statistisches Bundesamt 2000e). La baisse a été plus importante dans l’ancienne Allemagne de Ouest que dans l’ancienne Allemagne de l’Est25. Pour cette dernière, l’évolution n’a pas été linéaire. De légères augmentations du nombre d’unions légitimes entre 1993 et 1995, viennent marquer la tendance drastique à la baisse depuis 1989 : le nombre de mariages a été divisé par deux entre 1990 et 1991, puis a encore baissé de 4,5 points en 1992 (Sozialpolitische Umschau 1997b).

On a vu une légère reprise des mariages en 1999 avec une augmentation de 2,1% pour l’ancienne Allemagne de l’Ouest et de 10, 3 % pour l’ancienne Allemagne de l’Est (Statistisches Bundesamt 2000e). Mais cette reprise de 199926 est très ponctuelle puisqu’en 2000 le nombre de mariages a de nouveau baissé tout en restant légèrement supérieur à celui de 1998 (Statistisches Bundesamt 2001d)27. En 1999, en Allemagne de l’Est, le nombre total de mariages atteint 59 % de celui de 1990 (Statistisches Bundesamt 2002a).

25 L'évolution du nombre de mariages ne se fait pas partout de la même manière, bien que la tendance générale en Europe, soit à la baisse. Le taux de nuptialité français a abaisse progressivement pour devenir un des taux les plus bas d'Europe, alors que l'Allemagne s'est maintenue avec un des taux les plus élevés (Hantrais 1994).

26 La date du 9.09.1999 n'a pas été sans influence dans le choix de certains couples à célébrer leur union cette année là (Statistisches Bundesamt 2000e).

27 En Allemagne, en 1999, l’âge au mariage était de 34,7 ans pour les hommes et de 31,7 ans pour les femmes (quel que soit leur statut matrimonial). Quant aux célibataires, l'âge au mariage est plus jeune (ce qui représente

La proportion de couples mariés avec au moins un enfant de moins de 18 ans tend à diminuer par rapport à l’ensemble des familles. En l’intervalle de 10 ans, on a vu diminuer leur proportion de 7,1 %. Cela concerne surtout les familles avec un ou deux jeunes enfants.

Le nombre de familles avec trois enfants ou plus s’est maintenu, ce qui s’explique par la structure familiale des familles d’origine étrangère (Statistisches Bundesamt 2000a).

Aujourd’hui, on voit se développer une forme de famille qui s’inscrit dans la conjugalité, sans qu’il y ait d’enfant. La conjugalité n’est plus liée à l’exercice de la parentalité. On a précédemment rappelé le phénomène de dissociation de la filiation et du lien conjugal. Ici, c’est la conjugalité qui se dissocie de la filiation.

Entre 1991 et 1999, le nombre d’enfants de moins de six ans dans les familles monoparentales ou les familles naturelles a augmenté. Dans l’ancienne Allemagne de l’Est le nombre de familles monoparentales, recomposées et cohabitantes, qui recueillent un enfant de moins de six ans, a beaucoup moins diminué 17,4 %), que le nombre de couples mariés (-60,3 %) (Statistisches Bundesamt 2000b).

Entre 1991 et 2000, la proportion de familles monoparentales dont le chef de famille est un homme a augmenté de 63 % mais leur part est très minoritaire par rapport à l’ensemble des familles monoparentales dont le chef de famille est une femme (leur nombre a augmenté de 31 % entre 1991 et 2000). Pour l’année 2000, 436 000 pères monoparentaux ont été recensés, ce qui représente 15 % de l’ensemble des familles monoparentales (Statistisches Bundesamt 2001 : 68). Ces chiffres montrent que la parentalité unilatérale est majoritairement un phénomène féminin. En revanche, elle concerne désormais aussi les pères. Ce phénomène est nouveau car les chiffres des familles monoparentales «homme» était resté longtemps inchangé.

I.B.2.2 La parentalité allemande au sein des familles naturelles

Le nombre de familles naturelles a augmenté de façon constante depuis 1972. Leur nombre s’est multiplié par douze entre 1972 et 2000, et dans la dernière décennie, entre 1991 et 2000, leur nombre a augmenté de 52 % (Statistisches Bundesamt 2000b).

Dans l’ancienne Allemagne de l’Ouest, les familles naturelles correspondent plus à un arrangement conjugal, qu’à une forme de famille. Encore actuellement, seules 20 % des familles naturelles ont des enfant. Il en est autrement dans l’ancienne Allemagne de l’Est, puisque 40 % des naissances s’effectuent dans des familles naturelles. Elles sont donc un arrangement familial autant qu’un arrangement conjugal.

Sur l’ensemble de l’Allemagne réunifiée, la proportion est donc de 30 % de familles naturelles avec enfant pour 70 % sans enfant28 (cf. Tableau 3).

la plus grande proportion) les hommes sont âges de 31 ans et les femmes de 28,3 ans (Statistisches Bundesamt 2002a : 69).

28 L’annexe 3 précise le nombre absolu pour chaque catégories de familles.

Tableau 3 Rapport entre les familles naturelles avec enfant et sans enfant, en Allemagne, en %

DANS L’ANCIENNE ALLEMAGNE DE L’OUEST

Familles naturelles

1982 1985 1988 1989 1990

Sans enfant 86,2 89,8 88,2 88,5 88,9

Avec enfant 13,8 10,229 11,8 11,5 11,1

Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

DANS L’ALLEMAGNE REUNIFIEE

Familles naturelles

1991 1992 1993 1994 1996 1997 1998 1999 2000

Sans enfant 72,9 72,5 72,4 72,1 72,1 72,2 71,9 71,1 70,5

Avec enfant 27,1 27,5 27,6 27,9 27,9 27,8 28,1 28,9 29,5

Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 (Statistisches Bundesamt 2002a : 64)

Les familles naturelles sont plus souvent le fait de jeunes adultes : 46 % de ces familles ont moins de 35 ans alors que la proportion n’est que de 12 % pour les couples légitimes. 29 % d’entre elles ont des enfants alors que c’est le cas de 51% des couples légitimes.

58 % des familles naturelles sont formées de deux célibataires et 11 % de deux divorcés (Statistisches Bundesamt 2000b). La part de «parentalité composée» dans les familles naturelles concerne la majorité des cas avec 53% dans l’ancienne Allemagne de l’Est (statuts différents). A l’inverse, l’exercice de la parentalité dans les familles naturelles de l’ancienne Allemagne de l’Ouest correspond à une «parentalité première» dans 59,5% des cas (cf. Tableau 4).

Tableau 4 Familles naturelles en fonction du statut matrimonial et de la présence d’enfant, comparaison entre les nouveaux et les anciens Bundesländer en 1991 en %

Ancienne Allemagne de l’Ouest Ancienne Allemagne de l’Est Situation matrimoniale

Ensem-ble Total enfantAvec enfantSans Ensem-ble Total Les deux partenaires sont

célibataires 10% 90,0% 100% 59,5% 52,9% 47,1% 100% 47,0%

Un partenaire est

célibataire –un partenaire n’est pas célibataire

32,2% 67,8% 100% 18,7% 68,5% 31,5% 100% 21,3%

Les deux partenaires ne

sont pas célibataires 30,4% 69,6% 100% 21,8% 49,0% 51,0% 100% 31,7%

Ensemble 18,6% 81,4% 100% 100% 55,0% 45,0% 100% 100%

Source : Bundesministerium für Familie und Senioren (1994 : 51)

29 Entre 1982 et 1985, la proportion absolue de familles naturelles avec enfants est restée la même, c'est le nombre de familles naturelles sans enfant qui a augmenté.

A l’Est, le nombre de familles naturelles a augmenté en moindre proportion : plus 6 points entre 1991 et 2000. En 2000, environ 49 % de l’ensemble des familles naturelles ont un ou plusieurs enfants (Statistisches Bundesamt 2001 : 73-75). L’exercice de la parentalité dans les familles naturelles est donc plus généralisé dans l’ancienne Allemagne de l’Est qu’à l’Ouest30. La filiation est relativement plus dissociée de la conjugalité que dans l’ancienne Allemagne de l’Ouest où les deux phénomènes restent encore largement liés.

Le nombre de naissances dans les familles naturelles est en constante augmentation : leur proportion par rapport à l’ensemble des naissances représente 20 % en 1998, 22 % en 1999 et 23,4 % en 200031.

En Allemagne, la parentalité au sein de familles naturelles est limitée puisque la venue des enfants provoque généralement une union légitime des parents, au moins à partir du second enfant. Son exercice est donc essentiellement bilatéral. En ce sens, en Allemagne, l’exercice de la parentalité dans les familles naturelles est beaucoup moins l’affirmation d’un nouveau mode de parentalité qu’une phrase précédant l’inscription de la parentalité dans le conjugal.

Les enfants de familles naturelles vivent plus souvent une séparation des parents que les enfants de familles légitimes (Sozialpolitische Umschau 1998d). Ils subissent plus souvent que les autres la perte d’un père et la présence d’un beau-père. Pour l’ensemble de ces enfants qui vivaient dans une famille naturelle jusqu’à leurs trois ans, un peu moins de la moitié

Les enfants de familles naturelles vivent plus souvent une séparation des parents que les enfants de familles légitimes (Sozialpolitische Umschau 1998d). Ils subissent plus souvent que les autres la perte d’un père et la présence d’un beau-père. Pour l’ensemble de ces enfants qui vivaient dans une famille naturelle jusqu’à leurs trois ans, un peu moins de la moitié