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Brändli, U. B., & Brang, P. (2015). Caractère naturel. In A. Rigling, H. P. Schaffer, L’Office fédéral de l’environnement OFEV, & Institut fédéral de recherches sur la forêt,la neige et le paysage WSL (Eds.), Rapport forestier 2015. État et utilisation

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Academic year: 2022

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> Rapport forestier 2015 État et utilisation de la forêt suisse OFEV / WSL 2015

4.3 Caractère naturel

Urs-Beat Brändli, Peter Brang

> La forêt suisse est un élément d’un paysage rural pluri-centenaire. Les forêts primaires ont quasiment disparu dans notre pays mais 19 % de la surface forestière n’ont plus été exploités depuis plus de 50 ans. Sur environ 5 % de la surface totale, la forêt n’a été ni exploitée ni utilisée pour le pacage depuis plus de 100 ans.

> Les forêts exploitées peuvent également se rapprocher de l’état naturel lorsqu’elles sont composées d’essences adaptées à la station. En plaine, les forêts comportant de très vieux peuplements particulièrement impor- tants pour la biodiversité font toutefois défaut.

> La gestion forestière favorise davantage les forêts feuillus mixtes proches de l’état naturel. Depuis 19951, la proportion de forêts d’épicéas pures éloignées de l’état naturel est passée sur le Plateau de 11 à 6 %.

Le caractère naturel plus ou moins marqué d’une forêt permet de déduire à quel point les activités humaines en ont influencé et modifié la structure et les processus qui s’y déroulent. Les deux principales questions sont les suivantes : quelle est la proportion de forêts naturelles et primaires originelles et non perturbées par l’homme ? Et à quel point les forêts exploi- tées sont-elles naturelles grâce à la sylviculture proche de la nature ?

Forêts primaires et forêts naturelles

Les forêts primaires n’ont connu aucune modification due aux activités humaines. Ces milieux naturels originels sont précieux car tous les processus naturels peuvent s’y dérouler librement. Le nombre d’espèces présentes dans les forêts pri- maires d’Europe centrale n’est souvent guère plus élevé que dans les forêts exploitées. Les forêts primaires accueillent cependant davantage d’espèces sensibles aux dérangements et davantage d’espèces tributaires des vieilles forêts pour leur développement, par exemple certains mollusques, mousses et lichens (MBD 2009). En Europe (sans la Russie), les forêts primaires ne représentent plus que 4 % de la surface fores- tière (Forest Europe et al. 2011), et ces quelques pour cent se trouvent principalement en Scandinavie et en Europe de l’Est.

En Suisse, les forêts primaires occupent à peine 30 hectares, soit moins de 0,01 % de la surface forestière totale. Elles sont situées à Derborence (VS) et Scatlè (GR). La forêt de Bödmeren (SZ) présente également certaines caractéristiques de la forêt primaire.

Les forêts naturelles sont des forêts issues de régéné- ration naturelle qui se sont développées librement depuis longtemps sans intervention humaine (Commarmot et Brang 2011). Leur mélange d’essences correspond à celui des forêts primaires. Elles sont présentes là où des forêts comportant

un mélange d’essences proche de l’état naturel ne sont plus exploitées et passent par toutes les phases d’un développe- ment naturel. C’est aujourd’hui de plus en plus souvent le cas au Sud des Alpes et dans les régions d’altitude. Entre 1995 et 2013, la proportion de forêts qui ne sont plus exploitées depuis au moins 50 ans a augmenté de 14 à 19 %. Les diffé- rences régionales sont toutefois marquées : au Sud des Alpes, cette proportion atteint aujourd’hui 59 %, alors qu’elle n’est que de 2 % en moyenne sur le Plateau (fig. 4.3.1). Sur envi- ron 5 % de la surface forestière, la forêt n’a même plus été ni exploitée ni utilisée pour le pacage depuis plus de 100 ans (Brändli et al. 2010a). Il s’agit ici principalement de forêts naturelles qui continueront à vieillir naturellement si elles ne sont plus exploitées, comme c’est le cas jusqu’à présent. Les peuplements situés dans des réserves forestières naturelles (point 4.9) se transforment eux aussi graduellement en forêts naturelles.

Toutes les forêts naturelles ne sont cependant pas des milieux naturels idéaux. La proximité de la civilisation et un réseau de routes et de chemins forestiers peuvent influen- cer leur qualité en tant que milieu naturel. Par exemple, la présence d’humains et de chiens est un facteur de dérange- ment pour des animaux sensibles tels que le grand tétras. Les milieux naturels non soumis aux dérangements sont devenus rares en Suisse : seuls 21 % de la surface forestière sont situés à plus de 500 mètres d’une route forestière. Certaines de ces forêts reculées n’ont pas été exploitées depuis plus de 100 ans et sont considérées comme des « forêts sauvages intactes ».

Elles représentent environ 3 % de la surface forestière (Brän- dli et al. 2010a).

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> 4 Biodiversité 4.3 Caractère naturel 77

Sylviculture proche de la nature

En Suisse, l’exploitation forestière vise en premier lieu à la production de bois et la protection contre les dangers natu- rels (point 1.1), en respectant une approche respectueuse de la nature conformément à la loi sur les forêts. Par exemple, cela se traduit par un mélange d’essences en grande partie proche de l’état naturel (fig. 4.3.2). Dans les régions de plaine, où les feuillus sont présents naturellement, la part de résineux est pourtant souvent plus importante que dans les forêts naturelles.

Les forêts éloignées de l’état naturel (>75 % de résineux) et très éloignées de l’état naturel (>75 % d’épicéas) dans l’aire des forêts feuillues représentent encore 21 % de la surface fores- tière totale. Un quart comporte plus de 90 % d’épicéas (Brän- dli et al. 2015). Les forêts de ce type comportent des risques écologiques et économiques : elles sont pauvres en espèces et vulnérables aux chablis et aux pullulations de scolytes. Entre 1995 et 2013, la surface occupée par des peuplements très éloignés de l’état naturel a diminué au niveau national de 12 à 9 %, sur le Plateau de 19 à 11 %, et dans le cas des forêts d’épicéas pures du Plateau de 11 à 6 %. Cette évolution est essentiellement due aux chablis, aux pullulations de scolytes et à la sylviculture proche de la nature pratiquée depuis quelques décennies. Une autre conséquence de ce mode de gestion est que la régénération naturelle composée d’essences adaptées à la station est en constante augmentation (point 4.2). La sylvi- culture proche de la nature s’inspire des mélanges d’essences de la forêt naturelle mais tend pour des raisons économiques vers une proportion de résineux légèrement plus élevée.

Dans les forêts exploitées, les arbres et les peuplements sont récoltés bien avant leur mort naturelle. En règle géné-

rale, ils atteignent à peine la moitié de leur espérance de vie naturelle (point 1.3). Du bois mort et des arbres-habitats sont laissés en place et des îlots de sénescence et des réserves sont délimitées afin de favoriser la biodiversité (point 4.5).

Certains types de forêt sont particulièrement importants pour la diversité des milieux naturels. C’est pourquoi la Confé- dération a établi une liste des associations forestières priori- taires au niveau national (OFEV 2015), par analogie avec les espèces forestières prioritaires au niveau national (point 4.8).

Sur 121 associations forestières représentées en Suisse, 50 ont reçu les degrés de priorité élevés 1 à 3 ; on estime qu’elles couvrent 3,4 % de la surface forestière. Le degré de priorité 4, le plus bas, a été attribué à 26 associations forestières telles que la forêt de mélèzes et d’aroles. Les forêts de mélèzes et d’aroles ne sont certes pas menacées dans notre pays, mais au niveau européen la Suisse a une grande responsabilité en ce qui les concerne. Leur qualité peut être maintenue grâce à la sylviculture proche de la nature ou en les protégeant dans des réserves forestières naturelles ou spéciales.

1 Développement depuis la parution du Rapport forestier 2005, qui s’appuyait sur les données de l’IFN 1993/95.

Fig. 4.3.1 Proportions de surface forestière sans aucune intervention sylvicole depuis plus de 50 ans, pour les 14 régions économiques. Source : IFN 2009/13

59

24

38

22 25 20

10

10

10

1

2

4

4 5

3–5 %

<3 % 6–15 % 16–25 % >25 %

Suisse : 19 %

Fig. 4.3.2 Mélange d’essences adapté à la station et régénéra- tion naturelle dans une forêt exploitée proche de l’état naturel.

Photo : Urs-Beat Brändli

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