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Prendre les bonnes décisions

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Academic year: 2022

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MÉTÉO DES PRÉS (10)

Prendre les bonnes décisions

Tout agriculteur touché par un manque de fourrage doit évaluer sa situation et agir rapidement, soit pour diminuer les besoins de ses animaux soit pour augmenter l’offre en fourrage. Différentes pistes seront étudiées dans cette chronique.

C

anicule et sécheresse sé- vissent un peu partout, en particulier dans le Jura vau- dois, où la croissance de l’herbe est presque à l’arrêt. Comme le montrent les graphiques, l’an- née passée, la pousse s’éche- lonnait avec l’altitude au prin- temps et se maintenait à un bon niveau durant tout l’été.

Cette année, la croissance de l’herbe a atteint son maximum durant la première moitié de mai, simultanément entre 400 et 900 m d’altitude. Elle n’a cessé de diminuer par la suite et bon nombre d’herbages sont bruns-jaunes aujourd’hui. Dans ces conditions, qui rappellent l’année 2003, un bilan de la res- source fourragère s’impose.

Evaluer les besoins

L’or vert ayant quasiment disparu des pâturages, l’af- fourragement à crèche a pro- gressivement remplacé la pâ- ture au détriment des stocks de fourrages hivernaux. Faut-il dès lors envisager l’achat de fourrage ou la vente d’ani-

maux? Pour répondre à cette question, une estimation des besoins du cheptel et de la dis- ponibilité du fourrage est in- dispensable.

Par exemple, avec un trou- peau de 50 UGB à 8000 kg de lait (32 vaches traites, 6 taries, 16 génisses < 2 ans et 18 veaux

< 1 an), les besoins journaliers s’élèvent à 875 kg MS, soit 140 t MS pour les 160 jours d’affour- ragement hivernal.

Si la ration est composée de 1/3 de maïs, 1/3 de foin et 1/3 d’ensilage d’herbe, ce ne sont pas moins de 240 m3de maïs, 520 m3de foin et 240 m3de silo d’herbe qui seront nécessai - res pour couvrir les besoin hi- vernaux.

En zone de fromagerie, avec 10 kg MF de betterave ou de pomme de terre par vache et par jour, 100 m3de pommes de terre ou betteraves et 1400 m3 de foin regain seront néces- saires. A noter que dès la mi- été et jusqu’à la fin de la pé- riode de végétation, la crois- sance de l’herbe devrait encore fournir 20 à 35 dt MS/ha.

Agir rapidement

Lorsqu’un manque est cons - taté, différentes options se présentent. A court terme, l’élimination d’animaux super- flus (vaches non portantes, à faible potentiel laitier, à cel- lules ou tarie à l’engrais) est une mesure efficace. Les va - ches de réformes sont actuel- lement recherchées, n’attendez pas la descente des alpages!

Avec le cheptel restant, il est conseillé de pratiquer l’af- fouragement en vert (pâture/

herbe à crèche) de toutes les surfaces possibles, plutôt que de conserver des four- rages avec des pertes. La dis- tribution du maïs en vert ne doit pas être effectuée avant la maturité laiteuse, sous risque de problèmes d’aci- dose.

Le semis de dérobée est éga- lement une bonne option com- portant peu de risque pour l’agriculteur, si ce n’est le coût de sa mise en place. Afin d’en ti- rer le meilleur potentiel sur une période la plus longue possi-

ble, il est conseillé d’éche - lonner les dates de semis.

En zone plutôt sèche, les mélanges non hivernants 101 (avoine-pois-poisette) et 106 (ray-grass Westerwold, trèfle de Perse et d’Alexandrie) sont recommandés alors que pour les variantes hivernantes, les mélanges 155 (ray-grass Wes- terwold et d’Italie, luzerne, trè- fle incarnat) et 210 (ray-grass Westerwold et d’Italie, trèfle violet et d’Alexandrie) sont à privilégier.

Les mélanges de céréales préparés à l’aide de semences fermières ou de reste de sacs de semences tels que blé, triti-

cale et pois en incorporant de la vesce pure peut donner de bons résultats en conditions sèches tout en réduisant le coût de mise en place.

Pailles de pois et de blé

Actuellement, les pailles de pois et de blé peuvent être récoltées dans d’excellentes conditions et peuvent être destinées aux génisses et aux taries, moyennant une com- plémentation adéquate.

Les meilleurs fourrages sont réservés aux vaches laitières en phase de démarrage/pro- duction, ainsi qu’aux génisses d’élevage jusqu’à 10 mois.

Finalement, l’achat de four - rages alternatifs peut être envisagé. Les pommes de ter - re, les drèches de brasserie et les pulpes de betteraves sont d’excellents complé- ments dans la ration, qui peu- vent être affouragées dès maintenant en complément au foin et à la pâture.

Elles ont également un coût d’opportunité intéres- sant par rapport à l’achat de foin ou de luzerne dont la qualité peut s’avérer très va- riable.

ÉRIC MOSIMANN, AGROSCOPE, DIDIER PÉGUIRON, PROCONSEIL, ET PASCAL RUFER, PROCONSEIL

Les études menées à Agroscope

sur des légumineuses contenant des tanins montrent qu’il est possible d’augmenter la teneur en acides gras insaturés

dans la graisse du lait par le biais

de l’affouragement.

T

rèfle rouge, trèfle blanc, es- parcette, lotier ou luzerne:

la Suisse compte de nombreu - ses légumineuses fourragères.

La particularité des légumi- neuses est de pouvoir fixer l’azote de l’air grâce aux bacté- ries (rhizobiacées) contenues dans les nodosités se trouvant près des racines. Elles contri- buent ainsi de manière impor- tante à réduire les besoins en engrais de synthèse.

Quelques légumineuses four ragères – dont l’esparcet - te et le lotier – contiennent en outre des substances bioac- tives particulières com me par exemple les tanins con densés.

Bien qu’il s’agisse de compo- sants qui ne présentent pas de propriétés nutritives propre- ment dites, ceux-ci ont un im- pact positif sur la digestion et la qualité du lait chez le bétail laitier.

Les graisses se trouvant dans l’aliment sont scindées dès qu’elles parviennent dans la panse. Les micro-organis - mes de la panse désaturent les acides gras insaturés; les aci -

des gras contenus dans la grais se du lait sont par consé- quent principalement des aci - des gras saturés. C’est la rai- son pour laquelle on s’efforce depuis des années d’augmen- ter la teneur en acides gras in- saturés à chaîne longue dans la graisse du lait par le biais de l’affouragement.

La distribution de légumi- neuses contenant des tanins pourrait être une possibilité.

Les tanins peuvent se lier aux nutriments dans la panse du ruminant, les protégeant ainsi contre le processus de dégra- dation dans la panse. Il existe en outre des indices selon les- quels les tannins peuvent in- fluencer l’activité des micro- organismes de la panse.

Impacts positifs

sur le lait et le fromage

Au cours d’un essai d’affou- ragement, des vaches laitières ont reçu durant le premier tiers de leur lactation un mé- lange de céréales et un con -

centré protéique en plus de la ration de base constituée de foin et d’ensilage de maïs.

Pour augmenter la teneur en acide linolénique polyinsaturé dans la ration, elles ont en ou- tre reçu environ 1 kilo de grai - nes de lin par jour.

Les différences au niveau de la teneur en tanins de la ration ont été obtenues en distri- buant à chaque vache 3,5 kilos de granulés par jour, soit de lu- zerne, soit d’esparcette, soit de lotier. L’esparcette ayant une teneur plus élevée en tanins que le lotier, les vaches de ce groupe ont ingéré davantage de tanins. L’ingestion des autres nutriments était cependant la même dans les trois groupes.

Avec la même quantité de lait par jour et la même teneur en graisse du lait, la teneur en acide linolénique dans le lait des vaches ayant reçu des gra- nulés d’esparcette était 16%

plus élevée que chez les va - ches ayant reçu des granulés de luzerne ou de lotier.

Dans un autre essai au cours duquel le lait avait été transformé en fromage, on a pu en outre observer une aug- mentation d’acide linolénique dans le profil des acides gras du fromage lorsque les vaches avaient reçu des granulés d’es- parcette à la place de granulés de luzerne.

Autres études prévues

A ce jour, tant en Suisse que dans le monde, il n’y a eu que peu d’études sur l’impact des légumineuses contenant des tanins dans l’affourage- ment du bétail laitier. Agro- scope mènera d’autres étu - des pour découvrir comment utiliser de manière optimale ces légumineuses très pro- metteuses dans la ration. Car il n’y a pas que les effets posi- tifs sur le profil des acides gras qui rendent ces plan- tes intéressan tes, mais aussi la valorisation des protéines dans les rations axées sur le fourrage de prairie.

FRIGGA DOHME-MEIER ET GIUSEPPE BEE, AGROSCOPE, POSIEUX

INFOS UTILES Pour plus d’informations, http://legumeplus.eu/ Les essais menés à Agroscope ont été réali- sés dans le cadre du projet euro- péen LegumePlus. Ce projet, auquel collaborent six pays euro- péens, étudie les différents do- maines liés aux légumineuses, plus particulièrement celles conte- nant des substances bioactives.

AFFOURAGEMENT

L’esparcette améliore la teneur en acides gras insaturés dans la graisse du lait

Brèves

Plus de transparence et de qualité pour les vins AOC fribourgeois

A partir du millésime 2016, les étiquettes des bouteilles des vins AOC fribourgeois devront indiquer de manière plus spécifique les cépages et les assemblages. Les cri- tères de désignation «vendanges tardives» et «sélection de grains nobles» ont été précisés dans l’Ordonnance sur la vigne et le vin entrée en vigueur le 1erjuillet 2015.

De plus, l’édulcoration des vins AOC est interdite. En cela, le canton est plus strict que Berne: l’Ordonnance fédé- rale sur les boissons alcooliques (OBA) autorise le rajout de moût dans le vin avant sa mise en bouteille depuis le 1erjanvier 2014, mais permet des mesures cantonales plus restrictives pour les appellations d’origine contrôlée. Fri- bourg dispose de deux AOC, l’AOC intercantonale du Vully

et celle de Cheyres/Font. SP-PAC

Une pétition

contre les brevets sur le vivant

ProSpecieRara, la Déclaration de Berne et Swissaid s’en- gagent au sein de la coalition «Pas de brevets sur les se- mences!» pour empêcher tous brevets sur le vivant. A cette fin, ils ont lancé une pétition pour exercer la pression né- cessaire sur le conseil de l’Office européen des brevets et sur les gouvernements des Etats membres. Ils craignent que le droit européen des brevets, qui a également des im- plications pour la Suisse, permette aux sociétés puissantes de breveter des caractéristiques des plantes et des ani- maux. Lorsque ces propriétés sont brevetées, les variétés qui les possèdent ne peuvent plus être utilisées pour la sé- lection. Les variétés conservées actuellement par ProSpe- cieRara pourraient aussi être concernées et n’être tout sou- dain plus librement accessibles pour un dévelop-pement futur. Les trois organisations sont en recherche de fonds et de signatures pour cette campagne. Plus d’information sur https://www.prospecierara.ch/fr/don3 SP-AGRI

C’est les temps

des pruneaux suisses

La récolte des premiers pruneaux a débuté la semaine 29. Pour les variétés précoces sont attendues environ 1000 tonnes, dont le gros de la cueillette aura lieu les semaines 31 et 32. Les Tegera sont attendus dans la semaine 30, sui- vis par la deuxième variété principale, la Belle de Cacack.

Les quantités des variétés tardives (Fellenberg, par exem- ple) seront estimées au début du mois d’août. Cette année, les pruneaux à distiller sont estimés à 2500 tonnes.

FRUIT-UNION SUISSE

Le Lotier corniculé contient, à l’instar de l’esparcette et d’au- tres légumineuses fourragères, des substances bioactives

utiles pour le lait. AGROSCOPE

Croissance journalière de l’herbe dans le Jura vaudois

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

avril mai juin juillet

kg MS/ha/jour

2014

Sud 600 m Sud 700 m Sud 900 m Sud 1100 m Nord 1300 m

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

avril mai juin juillet

kg MS/ha/jour

2015

Sud 600 m Sud 700 m Sud 900 m Sud 1100 m Nord 1300 m

18 Production végétale Vendredi 24 juillet 2015

Referenzen

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