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Teneur en cuivre dans les foies de veau.

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~J ~ JJJJ1'

Station fédérale de recherches

en production animale de Posieux

Directrice: Danielle Gagnaux http://www.admin.ch/sar/rap

Teneur en cuivre dans les foies de veau.

résultats expérimentaux et de la pratique

Isabelle MOREL et J. KESSLER, Station fédérale de recherches en production animale, RAP, CH-1725 Posieu

rci)] E-mail: isabelle.morel@rap.admin.ch Tel. (+41) 26/40 77 Il 1.

Résumé

Plusieurs essais d'engraissement de veaux ont été conduits dans le but de déterminer l'influence de la teneur en cuivre (Cu) dans la ration sur la concentration en cuivre dans les foies. Les rations étudiées contenaient respecti- vement 2, 6, 8, 10 et 30 mg Cu par kg de matière sèche (MS). Le cuivre était sous forme de sulfate. Jusqu'à 100 kg poids vif (PV), la ration était composée de lait entier et d'un concentré de substances actives. A partir de 100 kg PV, cette ration a été complétée avec un aliment d'allaitement. Parallèlement à ces essais, 40 foies de veau ont été achetés dans différents abattoirs de Suisse et leur teneur en Cu analysée.

Avec des teneurs en Cu de 2, 6, 8, 10 et 30 mg par kg MS dans la ration, les concentrations correspondantes en Cu dans les foies ont atteint en moyenne 52 ± 17 mg, 97 ± 18 mg, 170 ± 19 mg, 178 ± 35 mg et 389 ± 108 mg par kg de matière fraîche (MF).

A l'intérieur de chaque variante, soit avec un apport en Cu identique et dans des conditions comparables, le coef- ficient de variation se situe entre environ 10 et 35%. Une relation étroite est observée entre la teneur en Cu dans la ration et la concentration en Cu dans le foie (R2 = 0,804). La concentration moyenne en Cu dans les foies de veau prélevés dans les abattoirs se situe à 63 ± 79 mg par kg MF. 5% seulement des échantillons présentent des va- leurs supérieures à 250 mg par kg MF. Cette quantité correspond à la concentration qui, sur le plan de la santé animale et de l'hygiène des denrées alimentaires, est en discussion comme valeur limite possible.

Sur la base de nos propres essais et des enquêtes effectuées dans la pratique, on peut conclure que la teneur en cuivre dans les foies de veau en Suisse ne représente pas un danger pour les consommateurs et que les veaux ne souffrent pas d'intoxication chronique au cuivre.

Introduction

La question de la teneur en cuivre dans les foies de veau a été l'objet de nom- breuses discussions au cours de ces trois dernières années. L'origine du débat re- monte au printemps 1996, où des foies de veau avec des teneurs particulière- ment élevées en cuivre avaient été trou- vés en Allemagne et aux Pays-Bas. Des enquêtes ont alors été menées également en Suisse, de façon à faire le point sur la situation. A la Station fédérale de recher- ches en production animale de Posieux (RAP), l'étude de la relation entre les apports en cuivre dans la ration et les teneurs dans les foies a débuté en 1989 déjà et s'est poursuivie jusqu'en 1997.

Les résultats de ces essais sont présen- tés ici et mis en relation avec ceux des enquêtes réalisées dans la pratique.

Le cuivre:

un oligo-élément indispensable

Le cuivre (Cu) est un oligo-élément in- dispensable pour le veau. En tant que constituant ou activateur d'enzymes, il participe entre autres au métabolisme énergétique (chaîne respiratoire) et au métabolisme des acides aminés sou- frés. Il semble également être impliqué dans le renouvellement de l'hémoglo- bine et dans le processus de maturation des érythrocytes.

Chez le veau, on estime que le cuivre est essentiellement absorbé au niveau de l' intestin grêle, mais que de nom- breux facteurs agissent sur l'absorption

(DIECKHOFF, 1986; DAVis et MERTZ,

1987). Parmi ceux-ci, on peut mention- ner, entre autres, l'âge et la ration.

Selon PARAGON (1985), l'absorption du cuivre atteint 15 à 30% chez le veau non ruminant contre 1 à 6% chez le bovin adulte. Pour ce qui est de la ra- tion, les principaux facteurs d'influence sont la vitesse de passage ainsi que les teneurs en matière azotée, calcium, cui- vre, fer, zinc, molybdène et soufre. En cas d'alimentation liquide, le pH de la buvée semble également jouer un rôle.

En outre, la forme chimique sous la- quelle le cuivre est apporté influe sur son absorption. L'oxyde de Cu est mal utilisé alors que le cuivre sous forme de sulfate, protéinate, chélate et poly- saccharide est bien absorbé. L'excré- tion du cuivre s'effectue essentiellement par l'intermédiaire de la galle puis des fèces.

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Le foie: principal réservoir de cuivre

Le cuivre ingéré en excès est en majeure partie stocké dans le foie. Le volume des réserves dépend de nombreux fac- teurs, tels que la prédisposition indivi- duelle et les réserves de Cu à la nais- sance. Suivant l'approvisionnement de la mère, ces dernières peuvent varier entre 40 et 210 mg par kg de matière fraîche (MF) de foie. L'âge et la race jouent également un rôle. Comme l'ont montré WARD et al. (1995), le cuivre est davantage absorbé et retenu chez les animaux de race Angus que chez ceux des races Charolais et Simmental.

Les facteurs d'influence sur l'absorp- tion déjà mentionnés précédemment agissent également sur le stockage. Des essais avec des agneaux ont en effet montré qu'en présence de caséine dans la ration, la concentration en Cu dans le foie augmente d'environ 40% par rapport à un régime contenant des pro- téines de soja. En outre, la durée de l'administration de Cu joue un rôle es- sentiel (HECHT et HONISCH, 1997). Tous ces facteurs d'influence réunis expli- quent l'énorme variation que l'on peut observer dans les teneurs en cuivre des foies de veau dans la pratique.

Appréciation

de l'approvisionnement en cuivre

D'après la littérature, le besoin en Cu du veau à l'engrais se situe entre 5 et 10 mg par kg de matière sèche (MS) dans la ration. La Station fédérale de recherches en production animale de Po- sieux recommande un apport de 8 mg/kg MS dans la ration (ANONYME, 1994).

Outre la teneur en Cu dans le sang, l'activité d'enzymes contenant du cui- vre ou la teneur en cuivre dans le foie permettent d'évaluer l'approvisionne- ment en Cu du veau. Une teneur infé- rieure à 6 mg par kg de foie signale une carence en cuivre, alors que des valeurs supérieures à 250 mg par kg doivent être interprétées comme une intoxica- tion chronique au cuivre (WEIss et BAUER, 1968; PULS, 1990; LAMAND,

1991). Une carence en cuivre se mani- feste, entre autres, par des troubles de croissance, la diarrhée, l'anémie, une décoloration des poils, des faiblesses du squelette et des troubles nerveux.

Les symptômes d'une intoxication chronique au cuivre sont un amaigris- sement, une soif intense, une coloration brun foncé de l'urine et une coloration jaune de la peau, des muqueuses et des organes (ictère). Les données concer-

nant le niveau de cuivre dans la ration à partir duquel on peut s'attendre à une intoxication chronique au cuivre varient considérablement avec 15 à 30 mg/kg MS. La correspondance avec les te- neurs en Cu dans le foie indiquées pour l'intoxication chronique au cuivre n'est pas toujours évidente.

Caractéristiques des essais réalisés à la RAP

Afin d'établir la relation entre l'inges- tion de cuivre par l' intermédiaire de la ration distribuée et la teneur en cuivre dans le foie, plusieurs essais, regrou- pant 94 animaux au total, ont été réali- sés à la RAP entre 1989 et 1997. Les conditions d'essais sont décrites dans l'encadré. Cinq niveaux différents de cuivre ont été appliqués, soit par kg MS dans la ration: 2, 6, 8, 10 et 30 mg.

Les variantes correspondantes sont par la suite désignées respectivement par Cu2, Cu6, Cu8, Cu 10 et Cu30. Le cui- vre a été ajouté sous forme de sulfate de cuivre dans un prémélange de miné- raux et de vitamines à ajouter au lait entier.

La variante Cu2 a été introduite dans ces essais dans le but de simuler une ration à base de lait entier, sans adjonc- tion de Cu, mais qui serait légèrement contaminée par les récipients et usten- siles utilisés pour chauffer ou préparer

le lait. Le lait lui-même contient moins de 1 mg de Cu par kg de MS. Les ap- ports compris entre 6 et 10 mg sont des valeurs proches des apports alimentai- res recommandés. Quant à la variante Cu30, elle représente l'apport maxi- mum autorisé par le Livre des aliments pour animaux (ANONYME, 1995).

Tous les animaux ayant participé à ces essais ont été alimentés selon un régi- me semblable, la ration étant constituée de lait entier (env. 70% dans la MS) et d'un aliment complémentaire d'allaite- ment. Ce mode d'alimentation est re- présentatif de la majorité des veaux en- graissés dans notre pays, exception faite de la concentration en cuivre (et en autres minéraux) dans la ration qui est maintenue à un niveau constant dans nos essais durant toute la période d'en- graissement de l'animal, grâce à un complément minéral ajouté aux ali- ments de base. Cette manière de procé- der n'est généralement pas réalisée par les engraisseurs dans la pratique, où les apports en minéraux par kg MS varient au cours de l'engraissement en fonc- tion de la proportion d'aliment d'allai- tement dans la ration.

L'enregistrement des consommations individuelles des animaux et l'analyse des divers composants de la ration ont permis de calculer l'apport effectif de Cu par kg de MS de la ration et l'inges- tion totale de Cu entre le début et la fin de l'engraissement. Ces résultats sont donnés dans le tableau 1.

Conditions expé rimentales

Animaux: veaux mâles de race Tachetée rouge (Si x RH)

Garde: stabulation libre sur paille, en groupes de 6 à 8 animaux Alimentation: rationnée, au bidon ou à l'automate

Rationnement: jusqu'à environ 100 kg PV, lait entier + concentré de substances actives (minéraux, vitamines et stimulateurs de performance antimicrobiens'; dès 100 kg PV, idem + aliment complémentaire d'allaitement.

Soit au total par veau:

— 950 kg de lait entier

— 45-50 kg d'aliment complémentaire d'allaitement

— 3-4 kg de concentré de substances actives Apports

alimentaires: approvisionnement en nutriments, minéraux et vitamines selon les recommandations de la RAP définies dans le Livre vert (ANONYME, 1994); avec en particulier pour le fer: apport de 20 mg par kg MS dans la ration, et pour le cuivre, entre 2 et 30 mg par kg MS dans la ration suivant les essais

Paramètres

expérimentaux: ingestion individuelle, teneur en cuivre dans les foies Abattages: entre 180 et 200 kg PV

Uniquement pour les essais réalisés avant 1997.

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Tableau 2. Teneurs en matière sèche et en cuivre dans les foies.

Désignation des essais Cu2 Cu6 Cu8 Cul Cu30

Nombre d'animaux (n) 31 10 10 32 11

Matière sèche 0 (g/kg) sX 286

1 6

277 7

285 6

284 8

285 8 Cu par kg de foie dans la matière fraîche [dans la matière sèche]:

Moyenne (mg) 52

[181 ]

97 [351 ]

170 [598]

178 [626]

389 [1369]

Ecart-type (mg) 17

[601

18 [69]

19 [681

35 [ 1191

108 [399]

Minimum (mg) 23

[79]

74 [265]

136 [485]

105 [387]

247 [885]

Maximum (mg) 87

[306]

136 [494]

193 [685]

244 [840]

531 [ 1982]

Fig. 1. Des variations importantes peuvent être observées dans les teneurs en cuivre des foies d'animaux ayant reçu un apport sem- blable en cuivre dans la ration (coefficient de variation de 10-35/0).

Fig. 2. Relation entre l'ingestion de Cu par l'intermédiaire de la ration et la teneur en Cu dans le foie chez le veau à l'engrais.

Tableau 1. Ingestion de matière sèche et de cuivre.

Désignation des essais Cu2 Cu6 Cu8 Cu10 Cu30

Nombre d'animaux (n) 31 10 10 32 11

Durée d'engraissement (jours) 78 83 98 80 93 MS' ingérée (kg/j) 1,86 2,092 1,87 1,86 1,90 Cu dans la ration (mg/kg MS) 295 695 894 1050 3499 Cu total ingéré durant l'engraissement (mg) 365 1120 1550 1506 6140

1 MS: matière sèche.

2Ration sans stimulateurs de performance antimicrobiens.

situe

a

244 mg/kg MF et provient d'un animal dont l'apport en Cu était de 9 mg/kg MS dans la ration.

Avec une ration très faiblement supple- mentée en Cu (Cu2), la teneur en cet élément dans le foie est toujours infé- rieure à 100 mg/kg. A l'autre extrême, l'ingestion de quelque 30 mg de Cu/kg MS fait varier les teneurs dans le foie entre 247 et 531 mg/kg MF. Ce niveau de Cu dans la ration n'est toutefois pas représentatif de ce qui se pratique chez les engraisseurs.

Des teneurs maximales inférieures à 250 mg/kg de foie

Les foies ont été prélevés entiers direc- tement dans la chaîne d'abattage, ha- chés et congelés le même jour dans des récipients en plastique. L'analyse du cuivre a été effectuée par absorption atomique dans l'échantillon lyophilisé et homogénéisé.

Les teneurs des foies en matière sèche et en cuivre sont données dans le ta-

bleau 2. Avec un apport en cuivre pro- che des recommandations alimentaires, situé entre 6 et 10 mg/kg MS (variantes Cu6, Cu8 et Cul 0, n = 52), toutes les te- neurs en Cu dans le foie sont inférieu- res, mais parfois proches de 250 mg/kg MF de foie. Cette teneur est parfois évoquée comme limite maximale pos- sible aussi bien du point de vue de l'animal que sur le plan de l'hygiène des denrées alimentaires. La teneur moyenne pour ces quatre variantes at- teint 161 ± 43 mg/kg MF. La valeur maximale analysée dans ces groupes se

Variation des teneurs en cuivre dans les foies malgré un régime

Ir

identique...

A l'exception de la variante Cu8, dont les résultats sont relativement homogè- nes, les écarts observés dans les teneurs en cuivre des foies sont importants à l'intérieur d'une même variante. Le coefficient de variation se situe entre environ 10 et 35%, ce qui indique une variabilité élevée, surtout si l'on consi- dère que les animaux ont été gardés et alimentés de façon comparable et dans des conditions particulièrement bien contrôlées (fig. 1). Ce résultat corres- pond aux propos de DAvis et MERTz (1987), selon lesquels les variations in- dividuelles dans les concentrations en Cu dans le foie sont très élevées.

...

mais une bonne relation entre les apports

et les teneurs en Cu dans le foie

Malgré cela, les teneurs moyennes en Cu dans le foie progressent avec l'aug- mentation des apports alimentaires. On le constate aussi sur la figure 2, qui re-

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présente la droite de régression entre l'ingestion de cuivre et la teneur en cuivre dans le foie. La relation établie est la suivante:

Y = 49,56 + 10,2898 * X (R2 = 0,804, P < 0,001) où Y = teneur en Cu dans le foie en mg/kg MF et X = ingestion de Cu en mg/kg MS dans la ration.

Sur la base de nos essais, c'est-à-dire avec des animaux de même race et de même sexe ayant reçu une ration de base semblable et détenus dans des conditions identiques, on peut donc af- firmer que la relation entre l'apport en cuivre dans la ration et la teneur en cuivre dans le foie est bonne.

D'autres auteurs ont également comparé la relation entre ces deux paramètres.

JILG et al. (1997) ont calculé une régres- sion sur la base de deux niveaux de cui- vre de 5 et 15 mg/kg d'aliment d'allai- tement complet, avec deux groupes de 20 animaux. Avec des teneurs moyennes en cuivre dans le foie de respectivement 138 et 305 mg/kg MF (valeurs extrêmes jusqu'à 490 mg/kg MF), leur régres- sion présente également une très bonne corrélation (r = 0,8 1, P < 0,000 1).

Par ailleurs, dans un essai destiné à tester la tolérance du veau à des excès de cui- vre, JENKINS et HIDIROGLOU (1989) ont administré plusieurs niveaux de cuivre à des groupes de 7 veaux chacun, soit 10, 50, 200, 500 et 1000 mg par kg d'ali- ment complet d'allaitement, mais durant les six premières semaines de vie uni- quement. Les teneurs en cuivre dans le foie augmentent avec l'accroissement des apports alimentaires, mais par rap- port à nos résultats, les valeurs sont très basses, avec par exemple une teneur de 108 mg Cu/kg MF de foie pour un apport alimentaire de 50 mg/kg MS. La diffé- rence s'explique certainement en grande partie par la durée très brève de l'essai.

Plusieurs enquêtes réalisées en Suisse

En raison de l'antagonisme qui existe entre les métabolismes du cuivre et du fer, une adjonction importante de cuivre dans l'aliment pourrait permettre de ren- dre plus claire la couleur de la viande de veau. Cette pratique semble avoir été appliquée par certains engraisseurs de veaux en Allemagne et aux Pays-Bas.

Des enquêtes effectuées en 1996 dans ces deux pays ont en effet révélé que les teneurs en cuivre dans les foies de veau étaient élevées, avec des valeurs souvent supérieures à 400 mg/kg MF.

Pour vérifier la situation en Suisse, l'Office vétérinaire fédéral (OVF) a

prélevé, en été 1996, 100 échantillons de foies de veau dans dix abattoirs de Suisse. Il s'est avéré qu'aucun foie n'approchait les valeurs trouvées en Allemagne et aux Pays-bas. La teneur moyenne en Cu par kg de MF de foie se situait à 66 ± 66 mg. Seuls 3% des échantillons présentaient des teneurs supérieures à 250 mg/kg MF, avec un maximum situé à 284 mg/kg MF (DAF- FLON et al., 1996).

En 1997, notre station a également ache- té 40 foies de veau prélevés au hasard dans cinq abattoirs de Suisse, pour les besoins d'une enquête sur la vitamine A

(MOREL et KESSLER, 1998). Parallèle- ment, les teneurs en Cu ont également été déterminées. La teneur moyenne est très proche de celle qui a été obtenue dans l'enquête de l'OVE, avec 63 ± 79 mg/kg MF Seuls 5% des valeurs sont supé- rieurs à 250 mg avec respectivement 289 et 334 mg/kg MF de foie.

Dans une étude menée par TAUBERT

(1998) portant sur 242 foies de veau prélevés dans des abattoirs suisses entre 1996 et 1998, 8% à peine des échantillons dépassaient la valeur de 250 mg/kg MF.

Interactions possibles avec le régime alimentaire

Comme mentionné précédemment, tous les résultats de nos essais ont été obte- nus avec des rations à base de lait en- tier. D'autres régimes alimentaires sont également courants dans notre pays, notamment ceux à base de sous-produits de l'industrie laitière. Parmi ceux-ci, le lactosérum et le babeurre se caractéri- sent par leur acidité (pH 4,5-5,1) et par le fait qu'ils doivent être complétés en permanence par un aliment d'allaite- ment en raison de leur composition déséquilibrée. L'analyse des foies de deux veaux engraissés à notre station avec de telles rations semble démontrer que l'accumulation du Cu dans cet or- gane est plus importante qu'avec le lait entier. Nos deux animaux ont été en- graissés dans des conditions expéri- mentales contrôlées et ont reçu un ap- port en Cu de 7 mg/kg de MS. D'après notre régression, les teneurs en cuivre dans le foie devraient être inférieures à 270 mg/kg MF (x + 3 s). Elles attei- gnent respectivement 423 et 287 mg/kg MF. La ration de base complétée par un aliment d'allaitement était composée, pour un animal, de lactosérum jusqu'à 100 kg poids vif (PV), puis d'un mé- lange de lactosérum et de babeurre concentrés, et, pour l'autre, du même mélange pendant tout l'engraissement.

Ces résultats doivent être interprétés

avec prudence puisqu'ils ne provien- nent que de deux veaux, mais ils con- firment des observations faites dans la pratique avec des régimes identiques.

De plus, nous avons pris contact par télé- phone avec les engraisseurs dont les ani- maux, dans l'enquête de l'OVE, avaient produit les foies avec les teneurs en Cu les plus élevées. I1 s'est avéré qu'ils uti- lisaient également des sous-produits lai- tiers pour l'alimentation de leurs veaux, mais la teneur en cuivre dans la ration n'a pas pu être estimée. Ces teneurs éle- vées en Cu dans les foies pourraient en partie être expliquées par le pH bas de la ration, qui favorise l'absorption du Cu.

Comme autre cause possible, la conta- mination de l'eau ou des sous-produits laitiers lors de la fabrication du beurre ou du fromage (cuves en cuivre) a pu être exclue dans nos essais sur la base des analyses effectuées.

Conclusions

Les essais réalisés à la RAP ont montré que:

❑ Des variations importantes peuvent être observées dans les teneurs en cuivre des foies d'animaux ayant reçu un apport semblable en cuivre dans la ration. Le coefficient de variation se situe entre environ 10 et 35%.

❑ Une bonne relation a pu être établie (R- = 0,804) entre l'apport alimen- taire et la teneur en cuivre dans le foie, pour le domaine d'approvision- nement situé entre 2 et 30 mg/kg MS dans la ration.

❑ Avec une ration à base de lait entier et des apports en cuivre proches de 8 mg/kg MS dans la ration (recom- mandations alimentaires de la RAP), la teneur moyenne en cuivre dans le foie a atteint 161 ± 43 mg/kg MF avec une valeur maximale de 244 mg/kg MF, soit inférieure à 250 mg/kg MF. Cette valeur correspond à la concentration qui, sur les plans de la santé animale et de l'hygiène des denrées alimentaires, est en discus- sion comme valeur limite possible.

Il ressort des enquêtes effectuées dans la pratique par l'Office vétérinaire fé- déral et par la RAP que:

❑ De nombreux paramètres tels que la race, le mode d'alimentation ou de détention, la durée d'engraissement ainsi que la teneur en cuivre dans la ration influent sur l'utilisation du cui- vre par l'animal et sont à l'origine des variations très importantes que l'on peut observer dans les teneurs en cuivre des foies de veau.

64

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Summary

Effect of dietary copper levels on the copper concentration in can livers In a series of feeding trials with veal calves, the effect of dietary copper (Cu) levels on the Cu concentration in calf livers was investigated. The examined rations contain€d per kg of dry matter (DM) 2, 6, 8, 10 and 30 mg of Cu. The copper was added as s&

fate. Up to a live weight of 100 kg, the ration was composed of whole milk upgr aded with minerals and vitamins. This ration was supplemented with a milk replacer on w,..

the calves had reached 100 kg. In addition to the feeding trials, 40 caf livers- were bought from several slaughter houses across Switzerland and the corresponding Cu contents were analysed.

With a dietary Cu level of 2, 6, 8, 10 and 30 mg per kg of DM, the average Cu concentrations of the corresponding livers were 52 ± 17 mg, 97 ± 18 mg, 170 ± 19 mg, 178 ± 35 mg and 389 ± 108 mg on a fresh matter (FM) basis. The coefficient of ytaxia tion varied between around 10% and 35% for a comparable Cu supply. There exists .4 close relationship between the dietary and hepatic Cu concentration (R2 0.804). -The--, Cu content of the slaughter house livers averaged 63 ± 79 mg per kg of FM. Only 5% - of the liver samples surpassed 250 mg Cu per kg of FM. These 250 mg Cu per kg of- FM

f FM is the concentration which is under discussion as a possible thr+eshold value for the animals' health and food hygiene reasons.

Key words: veal calves, copper supply, liver copper concentration.

❑ Un coefficient de variation situé en- tre 100 et 125% a été obtenu dans des enquêtes récentes basées sur des prélèvements de foies de veau dans des abattoirs de Suisse.

❑ Les teneurs en cuivre supérieures à 250 mg par kg MF de foie représen- tent une minorité inférieure à 5%.

Elles semblent survenir plus fré- quemment avec un régime alimen- taire à base de sous-produits laitiers acides (pH < 5,0).

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Document en , D ~ É L Ji?

de 16 pages rédigé par la

RAC, l'ADCF et le

SRVA

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