Estimation des apports en azote et en phosphore dans

les eaux

6.4.1 Apports en azote (N) et en

phosphore (P)

6.4.2 Lessivage de N sous les terres assolées

6.4.3 Pertes de phosphore dissous par ruissellement sur les herbages 6.4.4 Résultats

6.5 Conclusion

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Résumé

ƒ La charge en nutriments due à l’élevage d’animaux de rente n’est excessive dans aucun des 50 bas-sins versants (BV) évalués : dans la plupart des BV, elle atteint moins de 80% des besoins en nutriments des cultures.

ƒ Les capacités de stockage du purin répondent aux exigences légales dans les 50 BV ; elles sont mêmes nettement supérieures à la norme dans la majeure partie d’entre eux.

ƒ L’utilisation des engrais de ferme constitue le facteur-clé pour éviter les pertes en éléments fertilisants dans les eaux : précaution et respect de l’environnement sont de mise.

6.1 Introduction

Les engrais contiennent des nutriments indispensables pour le développement et la croissance des plantes. Mais lorsqu’ils parviennent dans les eaux, ils entraînent une eutrophisation et une raréfaction de l’oxygène dans les eaux profondes des lacs. Par lessivage, ils peuvent engen-drer des concentrations excessives de nitrates dans les eaux souterraines. Les éléments fertilisants qui se retrouvent dans les eaux de surface ou souterraines les polluent, tandis qu’il résulte une perte correspondante pour l’agriculture, qu’il faut compenser par l’achat d’engrais du commerce. Les grandes quantités de purin et de fumier produits par l’élevage d’animaux de rente doivent par consé-quent être stockées correctement et être mises en valeur le plus efficacement possible pour approvisionner les cultures en éléments fertilisants. Le stockage et l’utilisation inadéquats des engrais de ferme portent atteinte non seulement aux eaux, mais également au sol et à l’air.

L’évaluation de la situation dans l’agriculture est fondée ici sur toutes les données des exploitations agricoles qui satisfont aux critères suivants (tableau 6.1):

ƒ surface agricole utile (SAU) supé-rieure à 3 ha ou

ƒ cheptel supérieur à 3 unités de gros bétail (UGB).

Le nombre d’exploitations agricoles est d’environ 11 600 dans le canton de Berne, 1500 dans celui de Soleure.

Les résultats sont indiqués pour

ƒ les 6 régions : Alpes, Préalpes, Pla-teau bernois, PlaPla-teau soleurois, Jura bernois et Jura soleurois;

ƒ les 50 bassins versants hydrologi-ques.

6 Agriculture

Alpes Préalpes Plat BE Plat SO Jura BE Jura SO

Nombre d’exploitations 2 450 4 960 3 620 740 600 740

SAU (ha) 34 310 66 400 64 860 14 970 16 680 18 270

Nombre d’UGB 41 330 102 850 84 820 17 790 17 890 18 160

ha SAU / exploitations 14,0 13,4 17,9 20,3 27,8 24,6

UGB / exploitations 16,8 20,6 22,9 23,9 29,2 24,3

Tableau 6.1 :

Données structurelles de l’agriculture

SAU : surface agricole utile en hectares UGB : unités de gros bétail Plat : région du Plateau

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6.2 Charge en nutriments due à l’élevage

6.2.1 Méthode

Les engrais de ferme (et de recyclage) présentent un risque potentiel plus impor-tant pour l’environnement que les engrais minéraux, en raison de leurs propriétés chimiques et des exigences en matière de stockage. Ce risque augmente géné-ralement avec le volume d’engrais par unité de surface. Le cheptel ou la charge en nutriments par unité de surface (res-pectivement UGB/ha et UGBF/ha) dans une exploitation, un bassin versant ou une région constituent par conséquent des grandeurs appropriées pour estimer et apprécier le risque potentiel.

La charge en nutriments due à l’élevage d’animaux de rente est évaluée en pre-nant comme référence les valeurs indica-tives UGBF selon la décision de la Conférence des directeurs cantonaux de l’agriculture (1995). Ces valeurs sont : plaine 2.5, zone des collines 2.1, zones de montagne (I à IV) 1.8, 1.4, 1.2 et 1.1 UGBF/ha de surface fertilisée.

La charge existante liée aux animaux de rente est basée sur les données concer-nant les UGB (unités de gros bétail). Les animaux qui passent l’été dans les alpa-ges sont déduits de ces chiffres. Le ré-sultat du calcul donne le nombre d’unités de gros bétail-fumure (UGBF = mesure de la quantité de nutriments) pour la sur-face agricole utile d’une région ou d’un bassin versant.

Les charges spécifiques (tableau 6.2) des animaux de rente dans les 6 régions se situent entre 1,0 et 1,5 UGBF/ha de surface fertilisée (SF). Les degrés d’utilisation (rapport entre UGBF/ha SF et valeur d’appréciation) atteignent 50-60%

dans les régions du Plateau et du Jura, environ 70% et 80% respectivement

dans les Alpes et les Préalpes. Dans aucune des régions, les apports en nu-triments ne sont donc excessifs à cause du cheptel.

Au niveau de l’exploitation individuelle, l’évaluation de la charge due aux ani-maux de rente part du nombre ou de la part d’exploitations qui dépassent les valeurs d’appréciation. Dans les régions du Plateau et du Jura, cette part est de l’ordre de 10%, dans les Préalpes et les Alpes, de 25%.

Dans cette évaluation, il convient toute-fois de tenir compte du fait que la part d’exploitations qui respectent les condi-tions PER (prestacondi-tions écologiques re-quises), et qui présentent donc un bilan équilibré des éléments fertilisants est nettement plus grande. Dans les régions du canton de Berne, cette part dépasse 97%, tandis que dans le canton de So-leure elle atteint plus de 92%. La mé-thode d’évaluation UGBF/ha SF amène donc probablement à surestimer le nom-bre d’exploitations dépassant les valeurs limites dans les Alpes et les Préalpes . 6.2.2 Résultats

Dans les deux cantons, le degré d’utilisation est donc satisfaisant. Il n’est pas pour autant exclu que certaines ex-ploitations aient un nombre d’animaux excessif. En moyenne et pour l’ensemble de la région, 98% des exploitations res-pectent les règles régissant les presta-tions écologiques. (degré d’utilisation)

1,0

UGBF/ha de surface fertilisée dans les régions et nombre ou part des exploitations dépassant le degré d’utilisation admis PER : prestations

écologiques requises UGB : unité de gros bétail UGBF: UGB-fumure SF : surface fertilisée Plat : région du Plateau

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