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Conclusion de la partie 1

Section 1. Eléments de méthode

A. Méthode d’élaboration de la grille d’identification et d’évaluation des services écosystémiques

Un des premiers objectifs de la thèse était de réfléchir à la possibilité d’opérationnalisation locale du concept de SE. C’était un défi d’autant plus difficile qu’il n’existait au début de la thèse (2009) que très peu d’applications locales du concept. De plus, il n’existait pas à l’époque (et toujours pas d’ailleurs même si la connaissance scientifique a progressé sur ce sujet) de consensus scientifique sur le terme, sa définition, sur une liste de SE et son articulation avec les concepts de fonctions écosystémiques et de biodiversité.

D’autre part, la typologie proposée par le MEA (2003, 2005) ou l’étude TEEB (2010) ne se prêtait pas bien à une utilisation locale car elle était le fruit d’une négociation internationale et devait s’appliquer à toutes les échelles dans tous les pays. La formulation des catégories de SE, des intitulés et la description des différents SE, autrement dit le langage utilisé, était assez floue. Il fallait donc traduire toutes ces formulations dans un langage compréhensible par les acteurs locaux et fournir des exemples afin de capturer les enjeux locaux et coller aux spécificités locales.

Au niveau français une étude exploratoire commandée par le ministère de l’écologie a été publiée en 2009 (Biotope, Asconit, Pareto et CREDOC, 2009). Cette grille constituait un point de départ intéressant car elle était élaborée à l’échelle nationale et en français. Nous nous sommes aussi inspirés d’une liste de SE publiée dans une étude réalisée en région Ile-de-France (Maxim, 2010) donc à une échelle plus fine.

Malgré ces sources intéressantes, un très lourd travail d’adaptation137, de traduction et de co-construction avec les chercheurs et gestionnaires des deux RB a été nécessaire avant de pouvoir commencer les entrevues avec les acteurs, afin d’obtenir une grille d’indentification et d’évaluation des SE utilisable lors des entrevues semi-dirigées138.

137 Il est important de noter que nous ne sommes pas rentrés dans les querelles théoriques qui cherchent à savoir si l’on se limite aux seuls SE fournis par la biodiversité ce qui exclut les matériaux minéraux, les énergies etc.

Nous avons cherché à composer une liste pratique pour coller aux enjeux de chaque terrain afin de pouvoir faire discuter l’interlocuteur sur le plus de sujets possibles concernant les interactions entre l’environnement naturel et les activités humaines.

138 Une fois arrivé sur le terrain chilien il a fallu de nouveau retravailler la grille à partir de la trame française

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B. Méthode d’entrevue et de traitement des résultats

Selon De Groot et al. (2003), la criticité du capital naturel est fonction de

« l’importance » (au regard du bien-être humain) que les acteurs accordent aux différents SE et du degré de « menace (threat) » qui pèse sur ces derniers (ce qui revient à demander l’état de conservation de SE considérés).

Lors de l’entrevue, la grille d’identification et d’évaluation des SE présentée en annexe (cf.

Annexe 4 A) servait de guide d’entretien. Deux questions étaient posées aux interlocuteurs:

- « Quels sont les services fournis par le territoire de la RB que vous considérez comme important pour le bien-être de la population? ». L’interviewé répondait par une note allant de 1 à 3 selon le degré « d’importance » du SE (1= fourni de façon peu importante et 3= de façon très importante)

- « Quel est l’état de conservation de ces services rendus par la nature ? ». Pour cela, le répondant avait trois couleurs à sa disposition allant du vert au rouge selon le degré de menace estimé.

Chaque SE reçoit donc une note (entre 1 et 3) qui est combiné avec une couleur (vert, orange ou rouge). Par exemple un SE fourni de façon très importante pour le répondant et en bon état de conservation recevra un « 3 vert » et un SE fourni de façon très importante mais très dégradée ou menacée recevra un « 3 rouge ».

La grille apporte donc 3 informations :

-les SE perçus (ceux pour lesquels les personnes ont mis une note) -l’importance de ces SE

-et leur état estimé de conservation ou de menace (ce qui revient au même)

Pour le traitement des résultats nous avons cherché à obtenir un degré de « criticité » pour chacun des SE. Nous avons alors calculé pour chaque SE la moyenne de

« l’importance » et de la moyenne de la « menace » puis la moyenne de ces deux notes qui a été ensuite multiplié par le degré de perception du service139. On obtient donc la formule suivante :

pour l’adapter à la langue espagnole, à la culture chilienne et aux spécificités locales.

139 En effet, il m’a semblé important de bien prendre en compte et donner du poids au degré de « perception » des SE. Pour ce faire j’ai calculé le rapport du nombre d’acteurs percevant chaque SE / total des répondants. Par exemple si un SE est perçu par tous les acteurs interrogés ce rapport était de 1. S’il était perçu par la moitié ce rapport était de 0,5.

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Criticité perçue = (moyenne importance + moyenne menace)/2) x Perception

Les perceptions de chacun des acteurs interviewés sont donc agrégées140 afin de fournir le tableau présenté ci-dessous dans la section 2.

C. Les acteurs interrogés

Les entrevues ont été réalisées auprès de 17 acteurs dans la RB de Fontainebleau-Gâtinais et 19 dans celle de La Campana-Peñuelas et duraient en moyenne entre 1h30 et 2h.

Nous avons essayé dans la mesure du possible de trouver des représentants homologues entre les deux RB (pour plus de détail sur les acteurs interviewés voir annexe 4 B).

Tableau 7 : Nombre de personnes rencontrées par secteur de la société

RB La Campana-Peñuelas

RB Fontainebleau-Gâtinais

Société civile (association d’usagers, de protection, foyer

ruraux, junta de vecinos…) 4 4

Prise de décision /Aménagement (directeur de services

techniques, élus de collectivités locales etc.) 3 3

Aires protégées (espace Natura 2000, Office des forêts, Parc

National, Réserve Nationale) 3 3

Tourisme (chambre de commerce, association des

professionnels du tourisme etc.) 4 2

Agriculture (chambre d’agriculture, association de producteurs

etc.) 3 3

Autres 1 (immobilier) 1 (industrie)

Chercheur (que l’on pourrait qualifier d’observateur témoin) 1 1

Total 19 17

140 Dans une optique de soutenabilité forte les résultats ne devraient pas être le fruit d’une agrégation mais de la délibération ou du moins confrontés après agrégation à la délibération. Pour une première étape de développement cela n’était pas possible il fallait d’abord tester l’outil pour voir ensuite s’il pourrait servir de support pour la délibération. Comme le montre ce chapitre cette étape est franchie et donc de futures recherches utilisant la grille d’indentification des SE comme support pour la délibération peuvent maintenant être envisageables.

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Section 2. Le capital naturel critique selon les acteurs de la réserve