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Le déminage mécanique

Im Dokument GUIDE DE LA LUTTE ANTIMINES (Seite 160-163)

Il existe plusieurs systèmes mécaniques conçus pour faire exploser ou détruire des mines. Ils permettent de rentabiliser les programmes de déminage car ils accélèrent la progression d’autres méthodes en débroussaillant, en retirant les fils-pièges et en rendant la terre plus meuble. Ces systèmes peuvent jouer un rôle important dans les enquêtes techniques et, dans certains cas, être utilisés comme méthode de déminage principale. Les machines les plus courantes sont équipées de fléaux, de charrues et de rouleaux.

Pour assurer le bon fonctionnement de systèmes mécaniques plus importants, il faut parfois aménager les routes et les ponts existants. Les pièces détachées, ainsi que les outils et les compétences nécessaires à leur utilisation, doivent être disponibles pour tous les modèles. Le fait qu’il faille recourir à des remorques et des camions pour transporter des équipements mécaniques lourds ainsi qu’à une logistique complexe nécessaire au bon fonctionnement des systèmes et à leur entretien est un critère important dans la décision d’employer ou non des machines.

Les mines antichar et les grosses munitions explosives risquent d’endommager, voire même de détruire, toutes les machines de déminage sauf si elles sont très lourdes et très bien protégées. Lors des enquêtes préliminaires, il faut absolument identifier les types d’engins susceptibles d’être trouvés avant de décider quelles machines employer.

L’intérêt suscité par la possibilité d’employer des machines à des fins humanitaires a grandi au fur et à mesure que le secteur de la lutte antimines, dans sa version moderne, s’est développé. D’immenses progrès ont été réalisés depuis le tout premier système mécanique conçu en 1942. Les premières machines étaient souvent encombrantes, peu fiables et pas assez puissantes, et les résultats obtenus étaient bien inférieurs aux attentes (et aux exigences des programmes humanitaires actuels).

Aujourd’hui, on trouve une grande variété de machines de déminage, équipées de transmissions, de commandes à distance, de systèmes de navigation et de positionnement fiables, et assorties de formules complètes d’entretien et d’assistance. Certaines sont fabriquées en série, d’autres en nombre limité, et d’autres encore sont des prototypes uniques. Parfois, des machines agricoles ou des véhicules de chantier sont convertis pour la lutte antimines et blindés, permettant ainsi un approvisionnement en pièces détachées facile et bon marché.

Les systèmes mécaniques permettent de réaliser les enquêtes techniques, de délimiter les périmètres des zones soupçonnées dangereuses et jouent un rôle important dans le processus global de remise à disposition des terres.

La confiance dans leur utilisation en tant qu’outil de déminage, quand les opérations ont lieu dans de bonnes conditions, s’est accrue. De même, on les juge plus fiables en ce qui concerne la réduction des risques en complément des deux piliers de la méthodologie antimines : les démineurs manuels et les chiens détecteurs de mines.

En 2004, le CIDHG a publié une étude sur les équipements de déminage mécan-ique, plus précisément sur les facteurs qui influent sur leur efficacité, leur performance et leur rentabilité. L’étude a conclu qu’en milieu propice (type de menace, sol et topographie), il était intéressant de les utiliser comme méthode de déminage principale.

Concasseur mécanique équipé d’un tamis

Dix années plus tard, le niveau de confiance a augmenté, et aujourd’hui quelques programmes de lutte contre les mines emploient principalement des machines.

La NILAM relative à la remise à disposition des terres (07.11) insiste sur la nécessité de recueillir des données concernant la performance des machines tout au long des opérations sur le terrain, de façon à constituer une base qui permettra de décider où et quand il sera opportun de choisir le déminage mécanique comme méthode privilégiée.

Les machines peuvent être regroupées en trois sous-catégories, selon qu’elles :

• font exploser les objets dangereux ;

• préparent le sol ;

• détectent les objets dangereux.

Certaines sont conçues pour remplir plusieurs fonctions.

Un grand nombre de machines sont pilotées par des opérateurs humains mais conçues pour protéger tant leurs occupants que le matériel lui-même des effets d’une explosion. D’autres sont télécommandées afin de garder les opérateurs à bonne distance.

Les systèmes fabriqués spécialement comportent des fléaux, des charrues, des débroussailleuses, des tamis et autres machines. Des mécanismes adaptés peuvent être installés sur des chargeurs frontaux et des excavatrices, souvent blindés, permettant de faire exploser des objets dangereux soit à l’intérieur du périmètre dangereux, soit depuis l’extérieur.

Certains systèmes mécaniques ont plusieurs fonctions. Par exemple, un outil d’attaque du sol utilisé comme fléau durant les opérations de déminage sert à détruire les mines, débroussailler et casser les mottes de terre. Si son véhicule de base est aussi équipé d’un aimant, il peut retirer les débris métalliques et recueillir des informations sur la contamination due aux mines et aux REG.

Les machines conçues pour préparer le sol peuvent être utilisées pour accroître la rentabilité et la sécurité des opérations de déminage exécutées au moyen d’autres méthodes. Elles coupent les broussailles jusqu’au ras du sol et détruisent les fils-pièges ou bien elles brisent la glace et la croûte de neige dure quand il fait froid.

Certains équipements conçus pour préparer le sol peuvent être utilisés dans le cadre de l’enquête technique pour confirmer si une zone suspecte contient des

mines (partant généralement de l’hypothèse que toute mine découverte sera détruite par explosion).

Il existe un grand nombre de machines et d’outils fabriqués spécialement pour le déminage mécanique, mais il est rare qu’ils soient capables de venir à bout de tous les types de mines et de tous les types de REG. Il convient donc d’adopter une approche systémique comprenant des machines équipées d’une panoplie d’outils, ou alors plusieurs machines équipées d’outils différents, ou encore des procédures de déminage manuel et/ou des procédures de MDA mises en œuvre à différents stades de l’opération de déminage.

Un critère déterminant dans la décision de déployer des machines pour dépolluer une zone est leur impact sur l’information existante et la mesure dans laquelle elles permettent de déterminer le moment où il est temps d’arrêter le travail technique. Dans certains cas, il est recommandé d’utiliser les machines de manière plus prudente afin de préserver les schémas de contamination. Le bon équilibre entre l’utilisation d’une machine comme outil d’enquête technique et son utilisation comme moyen de dépollution ne dépend pas seulement du niveau de confiance lié à ses capacités de déminage, mais aussi de la fiabilité avec laquelle l’information peut être préservée et transmise, sans être altérée ni détériorée.

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