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que l'air de la campagne lui rendrait des forces; aux pre- pre-miers jours de mai sa famille comptait se rendre avec lui à

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ce fonds

d'érudition

qui étonnait dans un homme encore si jeune et dont la vie avait été si occupée. Son heureuse mé-moirele faisait ressembler à uue bibliothèque vivante,

il

con-naissait admirablement les livres et

l'histoire littéraire

; on ne pouvait aborder avec

lui

un sujet ou

littéraire

ou historique,

qu'il

n'apportât dans la discussson des faits ou des éléments nouveaux,

r —

M.

Yiridet

confirme ce jugement. «

L'érudi-tion de Gaullieur était telle que dans chaque occasion

im-portante,

il

avait, pour ainsi dire, un ouvrage

tout prêt

àfaire paraître pour élucider les questions ou les intérêts du mo-ment. »

Tel était l'ancien rédacteur de l'ifetoéh'e, travailleur

infali-gable ardent ami des lettres et de tous ceux qui les

culti-vaient. Enumérer les sociétés savantes dont

il

faisait partie, les relations

qu'il

avait dans le monde

littéraire,

c'est chose impossible ; la liste en serait

trop

longue. Dans cette rudevie du journalisme,

qu'il

mena onze ans,

il

eut sans doute des ennemis, des contradicteurs violents, mais nous doutons

qu'il

leur

tînt

jamais rigueur. Nous en jugeons

par

ce qui s'était

passé à

Porrentruy

;

il y

eut aussi des difficultés

il

quitta brusquement la position

qu'il y

occupait, et cependant ces dissensions s'effacèrent vite ; ce

n'était

qu'un

dirent

entre

amis, qui peuvent bien se fâcher, se quereller un peu mais se

brouiller,

jamais.

C'est au milieu de cette vie active, de ce

travail

incessant

que la maladie

surprit

Gaullieur, en mars 1859.

Il

avait

jus-qu'alors

joui

d'une santé excellente et rien nesemblait présa-ger sa fin prochaine. Cependant sou heure était venue. Le.

mal faisait des progrès rapides ; ni les soins empressés de la femme de cœur qui, heureuse, partageait son sort, et de ses enfants, pleins de tendresse, ne purent la

conjurer.

On espéra

que

l'air

de la campagne

lui rendrait

des

forces;

aux

pre-miers

jours

de mai sa famille comptait se rendre avec

lui

à

sa maison de Mornex ; la Providence en disposa autrement ;

il

expirait le 17

avril,

à une heure du matin, pleurédes sieqs

et des nombreux amis

qu'il

s'était faits dans tous les rangs de la société.

En quittant le monde, Gaullieur emportaitune consolation :

ses enfants n'étaient pas abandonnés.

Il leur

restait pour les guider dans la carrière une mère dévouée. Gaullieur, née

Humbert,

de Genève, avait épousé en 1833 le rédacteur de l'Hetoétie; femme d'un esprit supérieur, elle était à la hauteur de son mari et jouissaitde ses succès. Plus quetout autre, ce deuil

l'a

cruellement frappée, mais sa nature même

lui

don-nera la force de supporter l'épreuve, etelle reportera sur ses enfants la part d'affection que la tombe a laissée vide dans soncœnr. Déjà

l'un

des fils de Gaullieur, par ses heureuses dispositions, son goût prononcé pour les études historiques et littéraires, promet à ses concitoyens de

porter

dignement le nom de son père.

En terminant, disons un mot sur notre ami comme homme de lettres. Le moment n'est pas venu encore

déporter

unju-gement sur l'ensemble de ses œuvres ; cependant hasardons une opinion à nous. Des travaux de Gaullieur une part, et la plus grande, restera, celle où

il

est vraiment original,

il

ne relève que de lui-même,

il traite

en maître un sujet le premier exploré par

lui

: de ce nombre sontla plupart de ses études sur

l'histoire littéraire

et la typographie de la Suisse romande; — un autre sera sujette aux fluctuations du temps et aura une vie plus ou moins longue suivant les

circonslan-ces ; ainsi plusieurs de ses travaux historiques, écrits au cou-rant de la plume, œuvres d'actualité, l'aisance du style, un agencement habile de matériaux suffisaient et tenaient lieu depatientes recherches, d'investigations longues et pénibles.

On a reproché à cet écrivain^d'être parfoisun /aiseitr en

litté-rature, ceci à l'adresse des ouvrages dont nous parlions en dernier lieu ; « mais, nous disait un ami commun,

s'il

était /iw'seur, du moins

il /aisaii,

et

il

/aisaifèiew, si seulement nous en avions encore en Suisse plusieurs de sa trempe » Sans doute Gaullieur eût pu mieux soigner certaines de ses

pro-ductions mais n'est-ce rien que de populariser la science,

de la répandre à flots dans les masses, d'extraire de nos

an-nales, de nos histoires

l'or

le plus pur, de le fondre pour le

jeter

en

billon

au peuple. Cette lâche estbelle, elle est hono-rable, et même seule, on

pourrait

en être

fier.

Nous l'avons vu, notre compatriote est mieux que cela :

il

est à lafois écrivain sérieux et auteur populaire son

front

ceint une double cou-ronne.QuandlaSuissele compteavecorgueil parmiseshommes distingués,

il

est permis à Neuchâtel et à

Porrentruy

de re-vendiquer une

part

de cette gloire ; si petite qu'elle soit, elle nous autorise à inscrire le nom de H.-Eusèbe Gaullieur dans notre Panthéon jurassien.

DE L'ÉDUCATION DE LA FEMME,*

et de l'influence de la religion sur son éducation,

#ar A.

PÉTER.

De

tout

temps, parmi les peuples civilisés, et surtout parmi les nations chrétiennes,

il

a été reconnu que les personnes du sexe ont le même

droit

que les hommes, à réclamer

l'instruc-tion et une bonne éducation. Les femmes n'ont-elles pas reçu les mêmes facultés que les hommes et l'influence qu'elles exercent sur leurs enfants et sur toute la société, peut-elle être évaluée

trop

haut? C'est à la mère,

qu'il

appartient es-sentiellement de

travailler

à ce que le cœur de ses enfants s'ouvre aux affections tendres, et aux douces émotions de la

'

Nous nous empressons de déclarer que nous avons consulté plusieurs ouvrages recommandables, tels que ceux de Vinet, Gautbey, Lochmann, Naville, Necker de Saussure, Rollin, Fénélon, etc.

sympathie. Les mères nous donnentnos premiers sentiments et nos premières idées; c'est d'elles que partent pour nous les premiers rayons de courage, de compassion, d'amour et de grâce; c'est avec elles que la Providence commence à écrire sa volonté dans le cœur de l'homme. Telle était la pensée de Pestalozzi,

i Oui, disait-il,

la mère est douce et

» douée par le Seigneur lui-même, de toutes les qualités qui

» doivent la rendre propre à devenir l'agent principal du

dé-s veloppement de son enfant. Personne ne désire plus

vive-s> ment qu'elle le bonheur de celui à qui elle a donné le

jour,

» et d'ailleurs quel pouvoir pourrait exciter une influence

» aussi active que l'amour maternel, le plus doux et le plus

» énergique de tous les sentiments delà nature?

L'expérience prouve la vérité de ce que l'on assure si

sou-vent,

qu'une mère vertueuse, sensée et aimante, est la meil-leure

institutrice

de ses enfants, du moins dansles premières années. L'amour maternel

oui,

voilà le premier moyen de développer le sentiment chez les enfants. C'est au sein du christianisme que

l'amour

dévoué se développe, et c'est à cette source divine

qu'il

faut aller le chercher.

Notre siècle a compris mieux que jamais l'importance de l'éducation des femmes.

L'opinion

publique s'est prononcée liautementement contre cette éducation

frivole

qui a été quel-que temps à la mode et qui ne

méritait

pas même le nom d'éducation. On exige

aujourd'hui

pour les personnes du sexe une éducation en harmonie avec la dignité de leur

nature,

et qui les mette en état d'accomplir soigneusement un

jour

les devoirs d'épouse et de

mère.f)

Qu'est-ceen effet,

je

vous

(*)Quand il s'agitdeslimites àassignerauxconnaissances desdemoiselles,

il fautse garder d'une erreurtrès-commune, qui consiste h croire que leurs connaissancesn'ont pas besoind'être aussi exactes etaussisolides que celles desjeunes gens. Il résulte de cette fausse idée que beaucoup de personnes dusexeontl'espritvide, ou ne connaissent les choses que superficielle-ment. Dans tout ce queles demoisellesapprennent, il fautde l'exactitude etdel'ordre. L'instruction de lajeune fillequi, presquetoujours,est plus ou moins volage, etqui a déjà tant de penchantàla frivolité, doitpar cen-séquent être plus particulièrement d'unemanière sérieuse.

le demande, que cette instruction à fracas où

il

semble que

tout

soit donné au-dehors,

l'on

prépare des jeunes filles brillantes et frivoles qui plaisent aux gens superficiels? Ainsi

je

suppose que les talents d'agrément soient placés au

pre-mier

rang et que le

principal

soit sacrifié aux accessoires.

Nous ne devons jamais perdre de vue que l'éducation des femmes est de la plus haute importance et qu'elle doit être solide avant tout. La faire

brillante

aux dépens de la solidité, c'est préparer bien des mécomptes, c'est fabriquer un

jouet,

parer une idole pour le monde.

Le développement des facultés de

l'esprit

ne pieut pas être le même pour toutes les jeunes filles ;

il

faut toujours

voir

en perspectiveleur destination particulière, et par conséquent varier leur instruction suivant la classe à laquelle elles ap-partiennent. Enfin

il

faut à la nouvelle génération une

ins-truction

solide basée sur la parole de Dieu, qui peut seule la protéger, la préserver du mal.

Userait

aussi àsouhaiter qu'on réformât le ton qui règne dans un grand nombre de réunions.

Souvent au

sortir

d'une de ces coteries, on ne recueille dans sa mémoire que des traits de médisance et de calomnie.

La

cause de tout cela, c'estlemanque d'instruction etde charité.

De bonne heure,

il

faut intéresser Ta jeune fille aux affaires de la maison

lui

enseigner à se rendre

utile

par de petits services, et

lui

faire acquérir de l'adresse;

il

faut qu'elle ap-prenne à mettre du soin, de l'application et de

l'ordre

dans

tout

ce qu'elle fait. La ponctualité et le bon emploi du temps, voilà deux choses

qu'il

est important de recommander sans cesse, a Enfants disait Napoléon

1"

aux élèves d'une école,

» souvenez-vous quetout moment mal employé iciest legerme

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