• Keine Ergebnisse gefunden

«fer de lance du maître d’ouvrage»

L’écologie est généralement comprise comme la science qui vise à supprimer le gaspillage de nos ressources, ce qui est juste si cette notion n’est pas limi-tée aux seules ressources «naturelles». Les composantes économiques, sociales, culturelles, intellectuelles, humaines, scientifiques et esthétiques méritent elles aussi d’être préservées. L’écologie n’est donc pas un frein au développement, envisagée globalement, c’est même un formidable stimu-lus, ce qui est d’autant plus vrai si l’on considère le milieu de la construction.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, et d’aborder la problématique des nou-veaux défis que le milieu de la construction se devra de relever, il me semble important de bien cerner l’image du maître d’ouvrage – le mandant – qui le premier doit relever un défi, celui de sa mise en question par les autres inter-venants d’une opération de construction.

Rôle du maître d’ouvrage

Par le passé, je me suis permis d’avancer que la plupart du temps le maître d’ouvrage est un particulier, un groupement, une petite commune, un chef d’entreprise ou un directeur de société, ne possédant souvent pas ou que peu de connaissances spécifiques du domaine de la construction, et qui sous la pression de besoins brièvement formulés, est, comme profane, brutale-ment promu au rôle de maître d’ouvrage.

Parodiant alors Molière, il conviendrait plutôt de parler d’un maître d’ouvrage malgré lui...

En revanche, le maître d’ouvrage professionnel, qu’il soit public ou privé, devrait quant à lui se distinguer nettement du maître d’ouvrage habituel, compte tenu de l’expérience qu’il a accumulée, de l’importance de ses moyens logistiques ainsi que par l’étendue de ses relations et influences. Ce savoir-faire professionnel devrait le libérer des tracas coutumiers et lui per-mettre d’accomplir sa tâche en toute indépendance et partialité.

F O R U M ’ 9 6 D E L A C O N S T R U C T I O N E T DU R B I S T I Q U E

La réalité quotidienne est malheureusement tout autre: à l’instar de son col-lègue profane, le maître d’ouvrage professionnel subit lui aussi les pressions intérieures et extérieures à l’organisation dont il dépend.

Le maître d’ouvrage ne devrait pas oublier que la clé de la réussite est entre ses mains, aujourd’hui, demain et comme par le passé d’ailleurs, et que les responsabilités des erreurs dénoncées sont à trouver chez lui également.

La ligne directrice de l’Office des constructions fédérales, représentant du maître d’ouvrage, est basée sur la recherche de la durabilité du cadre bâti, plu-tôt que sur les rapports éphémères «coûts-délais». Les décisions de limitation financières auxquelles nous sommes comme vous tous confrontés, ne devraient donc pas perturber la qualité intrinsèque de nos projets. Je veux, par exemple, faire allusion au développement de la 3eétape de l’Ecole polytech-nique fédérale de Lausanne, le quartier nord pour la Microtechpolytech-nique et l’Ecole d’architecture. Ces projets et réalisations, s’ils restent dans les lignes maî-tresses du concours, seront quand même, et qu’on le veuille ou non, le reflet d’une époque d’austérité et de rigueur économique que l’on élèvera au rang de vertu nationale, mais au cours de laquelle toute exigence paraissant futile aura été bannie.

Tensions

Il me semble que le milieu de la construction ressemble de plus en plus au

«Far-West»: chacun voudrait imposer sa loi, régler ses comptes...

A travers les médias, les attaques fusent de toutes parts, et frappent sans dis-cernement les divers intervenants, comme suivant quelque obscur courant de mode. La concertation n’est plus de mise, le dialogue est mort, cédant sa place à l’attaque et à la critique: le respect entre partenaires se perd.

Toutefois la période que nous vivons n’est pas forcément que négative, en particulier si la remise en question du «traditionalisme professionnel», quelque peu rétrograde, est envisagée avec discernement.

Le défi

L’environnement, nouveau défi pour le secteur de la construction?

Dépendant du Département fédéral de l’intérieur, l’Office des constructions fédérales, comme maître d’ouvrage, s’applique depuis longtemps à jouer son rôle de précurseur, à devenir pionnier en matière de construction écologique, même si d’aucuns prétendent que nous exagérons.

Constatant que l’approche technologique et sectorielle ne suffit dorénavant plus pour assurer un développement durable, l’Office des constructions fédé-rales veut inciter l’intégration des préoccupations environnementales en tant que contribution essentielle à la qualité globale des projets qui lui sont confiés.

Il s’agit de reconnaître la nécessité et les multiples possibilités d’action en faveur de l’environnement et d’arriver à les mettre en œuvre, en tenant compte des aspects écologiques durant tout le cycle de vie de l’objet, depuis sa conception jusqu’à sa radiation, en passant par sa réalisation, son exploita-tion et son entretien.

ERIC PERRETTE ENVIRONNEMENT ET CONSTRUCTION

Mise en œuvre

Pour relever ce nouveau défi auquel tout le milieu de la construction est main-tenant confronté, de nombreuses initiatives issues tant du secteur de la construction que du monde politique ont vu le jour depuis peu. Ces initiatives cautionnent et dynamisent l’action entreprise par le milieu de la construction.

Il s’agit entre autres de:

LM/MP 95 Avec MP 95, le mandat est décrit globalement sans découpage, et surtout l’ouvrage y est appréhendé dans toute sa durée de vie, soit de la décision de construire jusqu’à sa réaffectation ou démolition.

SMART Présenté par la SIA et la SSE en 1995, ce nouveau concept vise l’optimisation des processus et la colla-boration entre les différents partenaires – maîtres de l’ouvrage, mandataires, entrepreneurs – dans le cadre de projets de construction; structurant la synergie entre mandataires et entrepreneurs de manière à répondre précisément aux besoins du maître d’ouvrage.

LMP/OMP En vigueur depuis le 01.01.96, cette loi sur les mar-chés publics et surtout son ordonnance d’applica-tion, induisent aussi de nouveaux modes de collabo-ration entre tous les partenaires du secteur de la construction.

Plan d’assainissement Directives du Conseil fédéral relatives à l’application 2001 du moratoire des tâches 96/97, du 14.08.1996, dans

lesquelles on relève en particulier comme contribu-tion active d’un office ou département concerné «le fait de renoncer à une prestation, ou de passer à une exécution plus simple ou moins coûteuse d’une tâche». participant de la notion de qualité globale d’un bâtiment.

Pour cela, l’Office des constructions fédérales a défini, à partir d’expériences pilotes, des principes et critères qui constituent la base de sa «Charte de l’en-vironnement». Ces critères et principes sont maintenant déjà mis en œuvre pour certains projets, par le biais d’ateliers de réflexion auxquels participent tous les membres du groupe d’étude responsables du projet.

F O R U M ’ 9 6 D E L A C O N S T R U C T I O N E T DU R B I S T I Q U E

Potentiel d’efficience Lancée en août 1996 par la Commission pour la de l’industrie suisse technologie et l’innovation, cette initiative débouche du bâtiment sur des projets-pilotes sollicitant et surtout associant le savoir et l’expérience de tous les professionnels du bâtiment – concepteurs, entrepreneurs, cher-cheurs.

«Grandes lignes de Dans ce rapport, présenté par le Conseil fédéral le l’organisation du 22.05.1996, la Confédération démontre comment territoire suisse» elle veut mettre en œuvre une politique

environne-mentale cohérente, résolument tournée vers l’ave-nir, afin de favoriser une meilleure utilisation des ressources et une réduction des coûts, en fait en améliorant l’efficacité du secteur de l’industrie de la construction.

Ces directives, initiatives et grandes lignes, maintenant clairement exprimées comme choix politique, consolident et légitimisent la position avant-gardiste de l’Office des constructions fédérales. Dorénavant environnement et construction doivent marcher de pair, et les institutions économiques doivent à leur tour être sensibles à ce changement.

5-6 novembre 1996, Martigny

FORUM’96

DE LA CONSTRUCTION E T DU R B I S T I Q U E

Walter R. Stahel Directeur de l'Institut de la Durée Genève

Gestion de la qualité – gestion des