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Diversité des essences

Im Dokument Inventaire forestier (Seite 193-198)

Dans presque toutes les régions, la proportion d’essences introduites est

5.1 Diversité des essences

Les hêtraies et les pessières, pauvres en essences, domineraient naturellement dans une large mesure en Suisse. Dans la forêt actuelle, influencée par l’homme, les peuplements mélangés sont majoritaires et les peuplements purs ne couvrent que 17 %.

Les placettes d’échantillonnage ne comportant qu’une seule essence ont diminué de 2 % depuis l’IFN3. Celles avec plus de 3 essences ont augmenté de 6 %.

Le nombre d’espèces d’arbres et d’arbustes par placette a augmenté de 6 %, et même de 10 % sur le Plateau. Mais le nombre de tiges des espèces boisées de haute valeur écologique a diminué de 5 %.

La population d’ormes de montagne reste inchangée malgré la graphiose de l’orme. Celle du frêne en revanche a diminué de 2 %, probablement en raison du dépérissement des pousses du frêne.

En revanche, chez l’if, espèce rare, le nombre de tiges a encore chuté fortement dans la régénération.

Dans les lisières, le nombre d’espèces ligneuses et la diversité de ces espèces ont augmenté.

issus de plantations. La proportion de peu-plements purs n’atteint que 17 % dans l’IFN4.

48 % des peuplements comprennent deux ou trois essences et 34 % en comptent plus de trois (tab. 163). Les peuplements des forêts suisses sont ainsi nettement plus riches en espèces que la moyenne européenne, selon laquelle ces proportions sont de 32 %, 50 % et 20 %, respectivement (Forest Europe 2015a).

Les différences régionales sont consi-dérables en Suisse, notamment parce que les forêts des zones supérieures (Alpes) sont naturellement plus pauvres en essences. Le Plateau et le Jura hébergent les plus grandes proportions de peuplements riches en es-sences (tab. 163). On constate aussi des différences régionales au sein des mêmes étages altitudinaux : la plus faible proportion de peuplements riches en essences est dé-tenue à tous les étages par le Sud des Alpes (non représenté). Dans les forêts de l’étage collinéen/submontagnard, les valeurs ren-contrées sur le Plateau, région relativement Nombre d’espèces ligneuses

Le nombre d’espèces est une expression importante de la biodiversité ; c’est pourquoi l’IFN tient compte des espèces d’arbres et d’arbustes (espèces ligneuses), en distin-guant les points suivants :

– le nombre d’essences dans la strate supé-rieure,

– le nombre d’espèces ligneuses,

– le nombre d’espèces ligneuses dans le peuplement.

Le nombre d’essences dans la strate supérieure permet de décrire le peuplement sur la surface d’interprétation de 50 m x 50 m.

Sont prises en compte toutes les espèces dont le degré de recouvrement des houppiers atteint au moins 5 % selon les estimations des équipes de terrain. Cette caractéristique de surface a été relevée pour la première fois dans l’IFN3 et correspond à l’indicateur 4.1 (composition spécifique des arbres) de Forest Europe. Les peuplements purs d’une seule essence peuvent se retrouver naturel-lement dans les zones aussi bien inférieures (hêtraies) que supérieures (pessières) ou sont

163 Surface forestière selon le nombre d’essences dans la strate supérieure en milliers d’ha par région de production

ensemble analysé : forêt accessible sans la forêt buissonnante

Nombre d’essences Jura Plateau Préalpes Alpes Sud de Alpes Suisse

1 000 ha ± % 1 000 ha ± % 1 000 ha ± % 1 000 ha ± % 1 000 ha ± % 1 000 ha ± % % ±

5.1 Diversité des essences   5.2 Diversité structurelle   5.3 Régénération   5.4 Essences introduites   5.5 Bois mort   5.6 Caractère naturel et valeur de biotope   5.7 Forêts protégées

intensément exploitée, ne se différencient pas de la moyenne nationale.

Depuis l’IFN3, les peuplements purs sur les placettes communes sont passés de 19 % à 16 % et les peuplements comportant 2 à 3 essences de 53 % à 48 %. Les peuplements avec plus de 3 essences ont au contraire aug-menté de 26 % à 34 % (non représenté). Ceci est principalement le cas dans le Jura, sur le Plateau et dans les Préalpes. L’évolution des forêts en Europe va dans la même direction, au vu des évolutions dans les forêts du nord de l’Europe (Forest Europe 2015a).

La diversité en espèces à petite échelle est décrite à l’aide du nombre d’es-pèces ligneuses en comptant, sur la placette de 200  m2, toutes les espèces d’arbres et d’arbustes représentées par au moins un in-dividu de 40 cm de haut. Dans l’IFN4, on a trouvé en moyenne six espèces par placette (tab. 164). Les zones inférieures sont comme prévu particulièrement riches : le nombre d’espèces ligneuses enregistrées à l’étage

collinéen /submontagnard est en moyenne deux fois plus grand que celui de l’étage su-balpin supérieur. Les placettes situées dans les zones inférieures du Sud des Alpes sont en général plus pauvres en espèces que dans le reste de la Suisse, notamment parce qu’on y trouve naturellement une plus grande part de sols acides. Depuis l’IFN3, le nombre d’espèces ligneuses a augmenté de 6 % sur l’ensemble de la Suisse, de 8 % à l’étage col-linéen/submontagnard et de 10 % sur le Pla-teau (non représenté).

Le nombre d’espèces ligneuses dans le peuplement permet d’établir des com-paraisons entre les quatre inventaires. Ce nombre correspond à une partie du nombre d’espèces ligneuses sur la placette de 200 m2, à savoir tous les individus qui ont un DHP d’au moins 12 cm. La proportion de pla-cettes ne contenant qu’une espèce ligneuse d’au moins 12 cm DHP a constamment

dimi-164 Nombre d’espèces ligneuses1 à partir de 40 cm de haut par étage de végétation par région de production

ensemble analysé : forêt accessible sans la forêt buissonnante

Étage de végétation Jura Plateau Préalpes Alpes Sud des Alpes Suisse

nombre ± % nombre ± % nombre ± % nombre ± % nombre ± % nombre ± %

subalpin supérieur * * 2,9 16 3,7 3 3,7 3 3,7 2

subalpin inférieur 5,5 5 6,6 10 4,3 3 3,9 2 3,7 4 4,1 2

montagnard supérieur 5,9 3 6,1 9 5,7 2 5,5 3 4,0 4 5,4 1

montagnard inférieur 7,5 3 7,1 3 7,2 3 7,8 3 4,6 5 7,1 1

collinéen/submontagnard 9,5 3 8,6 2 9,8 4 10,7 3 7,1 4 8,8 1

tous les étages 7,6 2 8,1 1 6,1 2 5,3 1 4,8 2 6,3 1

1 sur la placette de 200 m2

* Cet étage de végétation n’est pas représenté.

Forêt riche en essences au Col de la Forclaz VS.

WSL / LFI4

18 ±1

nué depuis l’IFN1, avec pour conséquence une augmentation des peuplements mé-langés (tab. 165). Depuis l’IFN3, le nombre de placettes avec plus de trois essences a augmenté de 6 %, celui des placettes avec un boisement monospécifique a diminué de 2 % (non représenté). Cette diminution s’explique probablement par une gestion plus proche de la nature. Les effets positifs des chablis de la tempête Lothar en 1999 sur le nombre d’espèces ligneuses dans les peuplements n’ont à ce jour pas pu être confirmés, proba-blement entre autres parce que certains de ces peuplements n’ont pas encore atteint le seuil d’inventaire (non représenté).

Diversité des espèces ligneuses Les peuplements mélangés riches en es-pèces ligneuses hébergent en général plus d’espèces animales et végétales ainsi qu’un plus grand nombre d’individus que les peu-plements purs ; ils contribuent aussi plus à la biodiversité à grande échelle (van der Plas et al. 2016). Par ailleurs, la présence des essences pionnières ou de bois tendres, comme les saules, les bouleaux, les aulnes, les peupliers indigènes, le pin sylvestre, et d’autres essences, comme les chênes in-digènes, le châtaignier, le merisier, les frui-tiers sauvages et les espèces de sorbiers, revêt une importance particulière pour la protection des espèces animales  (cf. p. ex.

von Büren et al. 1995). Pour caractériser la va-leur écologique des espèces ligneuses pré-sentes, l’IFN2 a introduit l’indicateur « diversité des espèces ligneuses ». Celui-ci se base sur la présence de ces espèces de haute valeur

165 Placettes selon le nombre d’espèces ligneuses dans le peuplement et l’inventaire en %ensemble analysé : forêt accessible commune IFN1/IFN2/INF3/IFN4 sans la forêt buissonnante

Nombre d’espèces ligneuses IFN1 IFN2 IFN3 IFN4

% ± % ± % ± % ±

0 4,8 0,3 4,3 0,3 3,7 0,3 3,1 0,2

1 28,5 0,6 26,8 0,6 26,2 0,6 25,7 0,6

2-3 51,6 0,7 53,0 0,7 53,5 0,7 53,7 0,7

plus de 3 15,1 0,5 15,9 0,5 16,6 0,5 17,5 0,5

total 100 100 100 100

166 Surface forestière selon la diversité des espèces ligneuses en % par région de production

ensemble analysé : forêt accessible sans la forêt buissonnante Jura

écologique et sur le nombre total d’espèces ligneuses (Brändli 2001). Ne sont considérées que les espèces du peuplement appartenant à la strate supérieure, qui forgent pour l’es-sentiel cet habitat. La diversité en espèces ligneuses est « faible » avec 1 ou 2 espèces par placette (200  m2), « moyenne » avec 3 ou 4 espèces et « élevée » à partir de 5 es-pèces. Si la placette contient au moins une des espèces de haute valeur écologique, la

diversité en espèces ligneuses est rehaussée d’un niveau, par exemple de « moyenne » à

« élevée ».

La diversité en espèces ligneuses est faible sur 59 % des placettes. Dans les Préalpes, elle l’est même sur 66 % et dans les Alpes sur 70 % des placettes (fig. 166).

Par nature, une plus grande diversité est vraisemblable dans les zones inférieures.

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WSL / LFI4

5.1 Diversité des essences   5.2 Diversité structurelle   5.3 Régénération   5.4 Essences introduites   5.5 Bois mort   5.6 Caractère naturel et valeur de biotope   5.7 Forêts protégées

d’espèces ligneuses dans le peuplement a augmenté, comme déjà mentionné, le nombre d’essences de haute valeur écolo-gique a dû diminuer, ainsi que le montre le paragraphe suivant.

Essences choisies

Le nombre de tiges des essences de haute valeur écologique reflète de grandes diffé-rences d’évolution : –4 % pour les saules, +5 % pour les bouleaux, –9 % pour les aulnes, +6 % pour les peupliers indigènes, –11 % pour le pin sylvestre, –7 % pour les chênes, –6 % pour le châtaignier, +12 % pour le merisier et –1 % pour les espèces de sorbiers (non représenté ; Les placettes particulièrement riches en

essences (précieuses) sont situées dans le nord et le nord-est de la Suisse (parties orientales du Jura et du Plateau), mais aussi dans certaines parties de l’ouest du Plateau et dans les zones inférieures du Tessin. On trouve des endroits clairement pauvres en espèces dans de larges zones des Préalpes (occidentales) et en bordure des Alpes, dans le Jura occidental, ainsi que dans une grande partie des forêts grisonnes et dans les zones supérieures du Tessin et du Valais (non re-présenté). En comparaison avec l’IFN2, la si-tuation n’a que peu évolué pour l’ensemble de la Suisse, les modestes tendances régio-nales positives ou négatives se compensant (non représenté). Étant donné que le nombre

chap. 2, tab. 068). Dans l’ensemble, le nombre de tiges de ces essences a diminué de 5 % (non représenté). En ce qui concerne les es-sences rares et menacées, l’orme de mon-tagne ne montre pas dans l’IFN4 un nombre de tiges significativement différent de celui des IFN2 et 3, malgré la graphiose, alors que l’on enregistrait un recul de 30 % entre l’IFN1 et l’IFN2. Le frêne qui souffre actuellement du dépérissement des pousses a diminué de 2 % depuis l’IFN3. Pour l’if, espèce rare, le nombre de tiges à partir de 12 cm DHP a augmenté d’un quart (cf. 2.3, non représenté), alors que pour les individus avec un DHP entre 0,1 et 11,9 cm il a diminué d’un quart (non repré-senté) ; on a donc simplement constaté un

6 ±1

167 Lisière selon le nombre d’espèces ligneuses et l’inventaire

en % – ensemble analysé : lisière commune IFN2/IFN3/IFN4 des étages collinéen/

submontagnard et montagnard

Les ifs, une essence relativement rare, vieillissent mais la régénération fait défaut ; Uetliberg, Zurich ZH.

50 ±2

168 Lisière selon la diversité des espèces ligneuses et l’inventaire

en % – ensemble analysé : lisière commune IFN2/IFN3/IFN4 des étages collinéen/

submontagnard et montagnard

transfert des diamètres fins sur les diamètres plus gros. Les individus des classes de jeune forêt de 10 à 130 cm de hauteur sensibles à l’abroutissement ont diminué de 80 % sous la pression constante du gibier et sont massive-ment sous-représentés (Brändli et al. 2009).

Les forêts de chênes sont particuliè-rement intéressantes. Elles comptent avec les forêts alluviales parmi les types de forêts les plus riches en oiseaux (Müller 1991). Au-cune autre essence n’est colonisée par autant d’insectes que le chêne, ce qui a aussi un impact positif sur l’avifaune. Les peuplements dans lesquels les chênes dominent sont au-jourd’hui relativement rares en Suisse avec une proportion de 2 % (environ 24 000  ha) (fig. 172). Bien que le nombre d’individus ait diminué, la surface qu’ils occupent n’a pas changé depuis l’IFN3 (non représenté). La population de chênes a simplement vieilli.

Nombre et diversité des espèces ligneuses dans la lisière

Le relevé des espèces ligneuses dans la lisière a permis de différencier environ 130 espèces indigènes et introduites. Sur les 929 parcours de taxation de 50 m de long de l’IFN4, on a relevé entre 1 et 27 espèces ligneuses, soit 12 espèces en moyenne. Du point de vue écologique, les lisières fores-tières sont importantes à tous les étages en tant que biotopes de transition (Wermelinger et al. 2007 ; Zellweger et al. 2013). À l’étage subalpin, la transition de la forêt à la zone ouverte est en général continue et les lisières y sont relativement rares (Brändli et Ulmer 1999). Pour cette raison, et aussi parce que les lisières devraient être valorisées parti-culièrement dans les zones inférieures (von

Büren et al. 1995 ; Imesch et al. 2015), les ré-sultats présentés ci-dessous ne concernent que les étages collinéen/submontagnard et montagnard. Dans le réseau commun IFN2/

IFN3/IFN4, cela représente 647 parcours de taxation.

Environ 73 % de ces tronçons de lisière contiennent plus de 10 espèces ligneuses, donc légèrement plus que dans l’IFN3 avec 71 % et l’IFN2 avec 69 % (fig. 167). Cette évo-lution est due à des changements à l’étage montagnard.  À l’étage collinéen/submon-tagnard, dans lequel les lisières forestières revêtent une grande importance pour les autorités en charge de l’environnement et les associations environnementales, la si-tuation reste inchangée depuis l’IFN2 quant au nombre d’espèces ligneuses, malgré les interventions ciblées plus nombreuses pour améliorer les structures des lisières (non re-présenté).

L’indicateur « diversité des espèces ligneuses dans la lisière » englobe trois pa-ramètres : « nombre d’espèces ligneuses »,

« proportion d’arbustes épineux » et « pro-portion de bois blancs et autres espèces précieuses ». Ceci permet de tenir compte de la diversité floristique et des exigences de certains insectes, oiseaux et petits mam-mifères (Brändli 2001). Dans l’IFN4, la diversité en espèces ligneuses est élevée sur 54 % des parcours de taxation, ce qui correspond à une augmentation par rapport au premier relevé de l’IFN2 (50 %). À l’inverse, la proportion de lisières avec une faible diversité en espèces ligneuses a diminué depuis l’INF2, passant de 17 % à 12 % (fig. 168).

Les chênes sont particulièrement précieux du point de vue écologique et doivent être favorisés ; réserve forestière spéciale de Wildenstein, Bubendorf BL.

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WSL / LFI4

5.1 Diversité des essences   5.2 Diversité structurelle   5.3 Régénération   5.4 Essences introduites   5.5 Bois mort   5.6 Caractère naturel et valeur de biotope   5.7 Forêts protégées

mées ou présentant un degré de fermeture normal sont, elles, typiques des zones in-férieures. Dans 69 % des peuplements de l’étage collinéen/submontagnard, le couvert est si dense qu’aucun houppier supplémen-taire ne pourrait se glisser dans la strate su-périeure.

L’IFN4 a relevé et analysé pour la pre-mière fois la présence de fourmilières sur les placettes d’inventaire (Wermelinger et al.

2018 ; Vandegehuchte et al. 2017). 90 % des placettes présentant des fourmilières se si-Degré de fermeture, trouées et

densité du peuplement

Les structures forestières lâches offrent lu-mière et chaleur en abondance, une condition essentielle pour la présence de nombreuses espèces animales et végétales, notamment des insectes comme les fourmis, les papil-lons diurnes et les coléoptères (Bollmann et al. 2009). Les peuplements clairs, avec un degré de fermeture lâche, aéré ou clairsemé – résultant souvent d’anciens pâturages en forêt ou de stations pauvres en éléments nutritifs – sont particulièrement répandus à l’étage subalpin (fig. 169). Les forêts

compri-5.2 Diversité

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