• Keine Ergebnisse gefunden

réussite de quelques espèces, basées sur les essais de culture exécutés

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Aktie "réussite de quelques espèces, basées sur les essais de culture exécutés "

Copied!
77
0
0

Wird geladen.... (Jetzt Volltext ansehen)

Volltext

(1)

LES ESSENCES FORESTIÈRES EXOTIQUES EN SUISSE

Données sur l'accroissement et les chances de

réussite de quelques espèces, basées sur les essais de culture exécutés

à

ce jour.

Introduction.

On peut admettre que, dans presque tous les pays du continent européen, la question de la culture des essences forestières exotiques fournit abondante matière à discussion entre forestiers. Dans quel- ques-uns, elle est acceptée de façon quasi unanime; ainsi en Angleterre et au Danemarck, pays, il est Yrai, où le nombre des essences indigènes - plus spécialement des résineuses - est fort réduit.

Dans d'autres pays, elle est encore l'objet de nombreuses contro- verses.

En Suisse, on a mis beaucoup de temps avant d'attacher à. cette question l'attention qu'elle mérite. Est-ce par suite d'un manque d'intérêt, ou plutôt par ignorance de l'importance du sujet? Il est assez difficile de le dire. D'aucuns en font quasi une question de patriotisme.

On est vraiment en droit de se demander ce que le patriotisme aurait à faire là-dedans! Et tel, qui mange en toute tranquillité de conscience, jour après jour, pommes de terre ou autres produits de planies d'ori- gine nettement étrangère, s'imagine ingénument faire preuve de patriotisme en déclarant qu'il faut s'en tenir, dans nos bois, aux plantes que la nature y produit spontanément.

D'autres, encore, croyent pouvoir affirmer que nos essences forestières indigènes sont en nombre suffisant pour sub,·cnir à nos besoins, en particulier ù ceux des industries faisant emploi de bois.

Il est permis de ne pas être de cet avis. Notre forêt est incontesta- blement pauvre en espèces forestières aptes à la grande culture. Ce sont. en somme, l'épicéa, le sapin, le mélèze et le pin, parmi les résineux;

puis le hêtre, les deux chênes et le frêne, parmi les feuillus. Soit, en fout, 4 résineux et 4 feuillus. Que l'on compare, à cet égard, nvec ln

(2)

forêt japonaise ou encore avec cclJe de l'Amérique du Nord, dans les- quelles le nombre des espèces aptes ù lu grande culture, .surtout parmi les résineux, est incomparablement plus grand. Il ne faut pas ouhliert nu demeurant, que dans les périodes géologiques précédentes - celle du miocène, par exemple - lu forêt de notre puys comprenait un nombre beaucoup plus grand d'espèces que celle cl'uujourcl'lmi.

On allègue irnssi, contre l'emploi des exotiques, le foit que de tels -"égétuux dérucinés sont plus exposés nux uttnques de champignons et ennemis divers du monde nnimnl. A pareille allégation, il serait facile de répondre que nos essences indigènes doivent, elles aussi, subir les nttnques de leurs ennemis naturels: le supin, ni l'épicéa, pas même le mélèze, duos les plus hautes régions, n'échappent ù cette règle générale.

On ne suuruit prétendre que les exotiques culHvés citez nous jusqu'ici.

et convenablement fruités, soient exposés ù cc danger d'une l'u<;on plus marquée que les espèces indigènes. On conslate même que quelques espèces ont jusqu'il'i foH preuve, nu contraire, d'une l'llsticité et d'une vigueur rcmurqnnhles: le douglns, le pin noir, le peuplier de Canada.

le robinier entr'uutres.

N'u-t-on pus nussi purfois uvuncé cet urgumcnt, conlre l'emploi des exotiques, que leur forme générule n'est pus hien udupiée ii ln ligne cle nos horizons, qu'ils rompent l'harmonie de ceux-ci et Jmnt d'un effet fâcheux au point de vue esthétique. En lançant telle n Hir- rnation, ces esthètes songent suns doute au Sequoiu giganten, clont ln lourde forme, d'allure trop géométrique, clépnrc snns conteste bcuu- coup de nos pures et jardins. Mais jamais, jusquïci, lu cultuJ"c de cet arbre uméricnin n'a été tentée dans nos bois: il est resté strictement cantonné dans pures et jurclins. Il en sera probablement toujours ainsi . .l\fois que l'on compare douglus, weymouths, t ) près de Lnwson, supins de Vancouver, thuyus géants, pins noirs. peupliers cle Cunudu.

tulipiers, avec nos essences du puys. En quoi, je vous le clemunde, consiste leur infériorilé un point de vue esthétique? A ceux qui seraient sceptiques à cet égurcl, nous conseillons une promenade ù Schlillenried (Schwyz), clans lu forêt de ln C/wnéaz (Fribourg) ou encore ù Vemand- dessous (Lausanne). lis pourront lù admirer des douglas, weymouths et sapins de Vancouver, exubérants. de forme impeccable. et ù côté desquels l'épicéa - notre essence nntionnle pur excellence - foit fort pauvre mme.

En d'autres termes, il nous pnruît peu rnisonnublc clc ,·ouloir avancer des raisons d'ordre esthétique pour s'opposer à ln culture des exotiques qui. forestièrcmcnt, auraient fuit leurs preuves. JI nous semble qu'à cet égard aussi telle introduction, pratiquée avec mesure, ne peut signifier qu'enrichissement.

(3)

Il y aurait beaucoup à dire encore en faveur de l'extension, dans nos forêts, de plantes forestières exotiques. Mais cela sort un peu du cadre de ce travail et nous entraînerait trop loin. Je puis d'autant mieux en rester là que vient de paraître, ù la fin de 1932, un livre d'un ancien conservateur forestier français. M. R. llickel: Dendrologie forestière, lequel, dans son introduction, résume excellemment toute ln question. Nous y renvoyons tous ceux qu'elle intéresse. Nos lecteurs remarqueront, au reste, dans la suite, que nous nous sommes permis d'y faire de fréquents emprunts.

Il n'est pas exagéré, au reste, de dire que le côté théorique de toute la question est résolu. Voilà longtemps que, dans presque tous les pays d'Europe, on recourt pratiquement à l'emploi de nombreux plants exotiques. En somme, le problème se ramène aujourd'hui sur- tout à ceci: quelles sont, dans un cas donné, les espèces auxquelles il fout recourir; que snif-on de leurs possibilités de production et quelles sont leurs chances de réussite?

Renseigner sur ces divers points, tel est surtout le but de ce travail.

Les essais tentés en Suisse sont de do.te plutôt récente, bien que lu question de l'utilisation des plonts d'origine non indigène soit ouverte depuis 1550 environ. Ceux qui l'approuvaient, les idéalistes, n'ont formé, pendant longtemps, qu'une infime minorité, tandis que ceux qui la condamnaient, les sceptiques, formaient la grosse majorité.

Dans d'autre pays, on fit preuve de plus de zèle. Ainsi, en Alle- magne, on a pratiqué très intensivement l'acclimatation des exotiques de 1?50 ù 1800. Puis vint G. L. llartig, lequel enraya en quelque sorte cet engouement. Si bien que, durant environ 80 ans, on ne s'en pré- occupa guè>re. - Vers 1880, ]. Booth remit ln question sur le tapis et réussit à lui donner une réelle ampleur, en partie grâce à l'appui de Bismarck, grand ami des arbres, et qu'il avait su gagner à sa cause.

Mais tandis qu'à l'origine elle était laissée ù l'initiative des gérants forestiers, ce furent dès lors les stations de recherches forestières, puis le gouvernement prussien qui ont pris la direction de ces essais (vers 1900, l'étendue des forêts domaniales prussiennes consacrées ù ceux-ci était de 640 ha.; en 1910, elle avait été réduite à 417 ha.).

Quelques données historiques sur la question en Suisse.

A examiner de près ce qui a été fait chez nous, en cette matière, on constate que l'on a passé, tout comme à l'étranger, par des périodes d'engouement, alternant avec d'autres pendant lesquelles le forestier semhle condamner en bloc les représentants de la sylve étrangère. Mais il n'existe aucune trace d'un plan quelconque; toute orientation par

(4)

des spécialistes qualifiés a manqué presque complètement. Trop so1..1- vcnt, on s'en remet uu hasard, à cléfuut de directive!,; on se laisse impressionner par des déboires qu'il eût été facile souvent d'éviter.

Les premiers timides commencements de plantations en forêt remontent à ln période 1810- 1820. C'èst d'alors que datent nos plus vieux bouquets forestiers du pin W eymouth (Riitiwnld-Zurich; Brem- gartenwald-Berne; Berthoud; Biglcnwald-Berne). Peu après, plusieurs communes plantèrent du weymouth dans leurs forêts: Zofingue, Lenz- hourg, Rapperr.wil, etc.

~fois, en somme, pendant toute ln première moitié du 19° siècle, on en resta prcsqu'cxclusivement au pin Weymouth. Vers le milieu du siècle, il semblerait que les exotiques n'étaient plus guère en fayeur auprès cles forestiers suisses.

Leur utilisation reçut un nouvel élan, grâce it un rapport présenté sur la question, en 1861, par l'inspecteur forestier bernois ·Ad. von Greyerz, à l'assemblée générale de la Société for.estièrc suisse. Sn proposition d'instituer des essais fut admise. Une commission spéciale de 5 membres· fut nommée, à laquelle fut alloué un crédit de 100 f rs.

pour l'exécution de ces essais. Devint président de la commission:

M. Kopp, professeur ù l'Ecole forestière, lequel se mit ù l'œuvre o.vec beaucoup d'entrain. Quelques inspecteurs forestiers installèrent des pépinières spéciales pour plants d'exotiques. L'organe de la Société forestière publia de nomhreu.x articles d'orientation sm· les exotiques et leur culture. Et le président de ln commission spéciale présenta, chaque année, aux réunions forestières, un rapport sur l'avancement des essais.

On était alors rempli du plus hel optimisme.

Tout ce mouvement reçut comme une consécration populaire.

C'était peu après les terribles inondations de 1868, de lugubre mémoire, dont on attribua ln co.use principale nu déboisement de nos montagnes et nu mauvais état de leurs forêts.

Emu pur le malheur qui venuii cle frapper son pays, le consul suisse ù St-Francisco, M. Berton, avait lancé un appel aux Suisses établis en Californie. Il avait cru bon de les inviter à. recueilJir des graines d'arbres forestiers aptes à réussir dans notre puys.

Cet appel eut un plein succês. En février 1871, le Conseil fédéral reçut ainsi un envoi de graines forestières qui furent distribuées entre les cantons.

Un autre consul suisse, M. A. Hitz, ù Washington, s'adressa. direc•

tement nu Département de l'Agriculture des Etats-Unis. Ses deux envois contenaient des graines de 130 espèces ligneuses différentes.

Etaient surtout représentés: Sequoia 14igantea et Pinus insit4nis. De ces

(5)

graines américaines de 18?'1, dont ln fourniture fut ainsi due à un beau mouvement de confraternité helvétique, peu sans doute sont venues à bien. Selon toute probabilité, nos forêts ne comptent aujourd'hui que de très rares spécimens provenant du don helvético-américain.

Mais qu'en fut-il de notre commission d'essais, que nous avons vu partir d'un si bel élan? En 1877, son président M. le professeur Kopp présenta son 138 rapport. Ce fut le dernier.

Elle ne trouvait plus alors l'accueil encourageant du début. Les résultats avaient-ils déçu? On doit l'admettre.

Ln commission fut dissoute. Et, dès lors, plus jamais la question des exotiques n'a reparu ù l'ordre du jour des assemblées de ln Société forestière suisse. C'était tomber d'une exagération dans une autre.

Elle n'a pas été reprise par une autre société. Et notre Station de recherches n'a pas cru opportun, avant 1926, de l'inscrire au programme de ses travaux, ainsi que l'avaient fait les stations allemandes.

On peut dire que, dès lors, ln culture des exotiques forestiers fut abandonnée aux administrations forestières communales, mais surtout aux propriétaires forestiers particuliers. Il est équitable toutefois d'ajouter que M. le Dr. ], Coaz, inspecteur général des forêts, ù Berne, a toujours encouragé ces essais et leur a donné tout le poids· de sa haute autorité.

Parmi ceux qui, ù côté de M. Cooz, ont voué chez nous leur atten- tion aux exotiques, il faut citer: MM. Curchod-T'erdeil, inspecteur forestier ù Lausanne, le major Riiber, à Küssnacht (Schwyz), le Dr.

Aug. Barbey, à Montcherand sur Orbe.

Et si, aujourd'hui, on peut enfin s'y reconnaître un peu dans l'écheveau compliqué de la question, porter quelques jugements, basés sur l'observation, et qui permettent d'y voir un peu plus clair, c'est en bonne partie au zèle éclairé des deux premiers qu'on le doit. Honneur ù leur mémoire!

Depuis 1925, la Station fédérale de recherches forestières s'est mise sérieusement à cette étude; elle n fait des semis, dans son jardin d'essais de l'Adlisberg, et commencé l'exécution de plantations au moyen de quelques essences. Mais surtout, mettant à profit Jes essais tentés auparavant, ci et là, elle a installé, partout où elle l'a pu, des pincettes d'essais destinées à lui permettre d'étudier Je meilleur mode de traitement de quelques-unes de ces essences étrangères, leurs chances de réussite et leur production ligneuse.

Ces placettes sont aujourd'hui au nombre de 25, lu plus grande ayant une superficie de 44 ares et ln plus petite de 5 ares,

Dans ce qui va suivre, nous nous appliquerons surtout à montrer, en nous basant sur les observations et comptages faits systématiquement

(6)

duos ces pluceUes, quelles ont été ln réussite et lu productic,u <le c1uelque 15 essences étrangères croissant sur différents points du tertlloirc suisse.

Il nous reste ù remercier chaleureusement tous ceux qui ont bien voulu nous uider ù compléter notre clocnmentntion; leurs noms sont indiqués uu cours de cet article .

.Mu reconnnissunce va aussi ù MM. Dr. Il. Burger et JV. Nnegeli, assistnnts, c1ui nous ont rendu cl~ précieux services, en particulier pur 1n prise des photographies illustrnn.t cette étude.

Un corclial merci, enfin, 11 M. K. A. Meyer, l'érudit secrétaire de notre Station de rechcrC'hcs, dont l'umubilité et l'cmpressemeni sont nu-dessus de tout éloge.

CONIFERES

Pseudotsugs Douglasii.

Carr.

Douglas vert. Douglas fir.

Description cles pincettes d·essais établies dans des peuplements du douglas vert.

Ci-dessous, la liste des 7 placettes installées, pour Ja plus grande partie depuis J925, clans des peuplements purs du clouglns vert. Notre article de 1926 sur le clouglus vert contient, il est vrai, déjà ln description détaillée des 3 premières. 11 n'est, ccpcnclnnt, pas inutile de ln répéter ici, pour cette raison surtout que celles portant les numéros 1- 2 ont été nbrranclies dès lors. Cette desc1·iption revêt, du l'C~te, une forme plus som- maire que dans l'article précité. 1)

Pfacett~ no. 1. Au Ziegereid1rveg, dans la forêt de Malvaux-sud, ù la commune de Bienne, dans le canton de Berne (nit. 630 m.).

Etendue: 9,1 ar. Sous-sol: jurassique supétieur; n'arflcure nullr. part;

recouvert d'un dépôt de matériaux morainiques. Sol: profond, frais et l'Cdevenu meuble dans sa coudte supérieure; contenant, dans une faible J>ropodion, jusqu'ù environ 50 cm. de profondeur, un mélange de pierres nngulcuscs.

Peuplement créé par plantation en 1893, ù l'écartement de 1,2 m. dans les deux sens. Lors de l'installation de la placette, en 1906, il était ûgé de 17 ans. A ln ft n de J 932, 1' ûgc cl u boisé étai( ainsi de 43 ans.

Nombre de figes, 880; diamètre moyen, 29,3 cm.; hauteur moyenne, 26,2 m.; volume lofa[, 79-1- lll~; du bois f orl, 693 m5

Le peuplement a été éclairci 7 fois, depuis 190b, (volume total ex- ploité, par ha. 365 m3). Ln dernière éclaircie a réalisé 41 m:1 Le volume total sur pied avant cette opération était ainsi de 835 m11

') Toutes les indicnlions qui vonl suivre (nombre des tiges, volume) sonl valables pour un hectare.

(7)

....

.

~~

·

~

·~

~

...

.

.

. .. - ...

... . --- -

Peuplement du d1111glllli rnrt, dans la pincette de Scblittenricd.

(no. 3; forêt pnrliculière, cunlon ,te Schwyz.)

A fin 1932, il était ûgé ùe 49 1111s; hnuteur moyenne: 31 111.; diamètre moyen: 30 cm.; volume total: 1039 m 1

(8)

A fin 1082, il éluit ùgé de -15 1111s; huuleur moyemw: 27 111.; diamètre moyen: au cm.: volume tolu!: 042 m 1.

(9)

Si l'on nd,litionne, au volume sur pied actuel, celui enlevé par la voie des éclaircies, on obtient le volume total de la production à ce jour, soit 1159 m11 Divisé par l'âge de 43 ans, cela équivaut ù 26,8 m5 de production moyenne par an.

Aujourd'hui, le peuplement se présente fort bien, encore que les fûts soient de forme un peu conique clans la partie inr érieure ; ù partir de quel- ques mètres nu-dessus du sol, elle devient meilleure. Les cimes sont normalement développées et bien symétriqut>s. Sur la plus grande partie de l'étendue. on constate lu venue d'un recrû naturel du douglas.

A noter que tout le matériel exploité, lors de la dernière éclaircie, était parfaitement sain et exempt de toute tare quelconque.

L'accroissement courant, pour la période de 1925-1932 (7 ans), s'est élevé ù 32,2 m• par an.

Placette no. 2. Ilûd1sfutz, dans la même forêt que ln précédente (nit.

620 m.).

Etendue: 5 nr. Sous-sol et sol: comme ci-dessus.

Le peuplement provient d'une plantation faite, nu pl·intemps 1886, ù l'éclll'tement de 1,2 m. clans les deux sens. Lors de l'installation de la

placette, en 190b, il était !Îgé de 24 ans. A ln lin de 1932, son ûge était ainsi de 51 ans .

. Nombre de tiges, 700; diumè!lre moye11, 32.4 cm.: hauteur mo,11e1me, 25,9 m.; volume totul, 783 m3; dll bois fort, 691 m3

Le peuplement a été éclairci 7 fois, depuis l'instalJation de la pla- cette (volume total exploité, par ha.: 421 °). La dernière éclaircie u réa- lisé 43 m8 Le volume total avant l'opération était ainsi de 826 m5

Calculée ainsi que nous l'avons indiqué précédemment, la production totale de cette p1acettc a comporté 23,6 m3, en moyenne, par an.

L'état actuel du peuplement est satisfaisant; les füts sont de meilleure forme que clans la pincette 1. Le recrû naturel manque presque com- plètement, sauf dans ln partie supérieure.

Lù encore, le matériel exploité, lors de la dernière éclaircie, était exempt de toute tare ou détérioration.

La production en volume est un peu inférieure ù ce11e de la placette précédente, cc qui provient sans cloute d'un emplacement un peu plus exposé ù ln sécl1eresse; mais, fait surprenant, l'accroissement courant, pendantla périoJe 1925- 193.! (? ans) est, cependant, légè1·cment supérieur, soit de 34,4 m8 par an.

Placette no. 3. Sdilitlenried, dans ln forêt particulière de ce nom, au territoire communal de Kiissnacl1t, dans le canton de Sd1wyz (alt.

630 m.), en terrain ondulé, sur une croupe s'infléd1issant légèrement du nord-est au sud-ouest (pente 3°/,.).

10

(10)

Etendue: 44 ar. Sous-sol: mollasse inré1-ieurc cl'eau douce; cc grès afncure sur l'arête, dans sa partie inréricure (S-O), tandis que sur les deux côtés la rod1e est recouverte de matériaux morainiques, desquels émer- gent quelques blocs erratiques. Sol: lclun sablonneux, pauvre en calcaire, un peu séd1arcl sur l'arête et plutôt humide sur les deux versants.

Ce peuplement provient de plantation faite, au printemps ISRS, par

M. le major ]. Riiber, ù Küssnnd1t, le père des propriétaires actuels. Lors de l'installation de ln pincette d'essais, nu commencement de 1925, le massif était âgé clc 41 ans.

Le ~ inventaire, combiné avec éclaircie par le haut, a eu lieu à la fin de 1929. A ce moment, le peuplcmwnf umml lëduircie, ûgé de 46 ans, avait 1111 volume tolu/ sur pied de 1029 m5 !

Le dernier comptage n eu lieu en décembre 1932 (sans éclaircie}.

Ln description spéciale a été rédigée, ù cette date, comme suit:

<Bien que le couvert soit encore dense, l'élagage nnlm·cl ne progresse que très lentement. En général, les fûts sont de belle fo1·mc, ave(' ten- dance, dans ln partie inférieure, à la formation d'un rhytidome; sur quel- ques-uns, cc l'l1ytidome se décolle de la tige et tombe. - Le long de ln limite nord-ouc!>t, soit parallèlement ù une pmiric. est apparu un foihle rajeunissement naturel de douglas cl d'épicéa. Par contre, celui constaté en t 929 a complètement disparu; il en sera probablement de même de celui apparu dès Jors.>

Notons aussi que les tiges exploitées en 1929 étaient parfaitement saines. Le peuplement sur pied donne l'impression d'une vigueur magni- fique; l'accroissement en hauteur est encore très actff. On imagine diffi- cilement un peuplement faisant preuvt', ù pareil tige, d'une exubérance aussi étonnante.

A la fin de 1932, les éléments de la placette étai<'nt les suivants: Age, 49 ans; nombre de tiges, 6l)3; cliamàtre moyen, 35,H cm.; lw11lc•11r moyenne, 30,7 m. (maximum: 34,8 m.); volume tolnl, 1039 mn, du buis fort, 913 m'.

Nous avons ainsi un peuplement qui, avant d'avoir atteint le demi- siècle. a un volume sur pied dépassant sensiblement mille m8 !

Si

nom; ajoutons, ù cc volume sur pied actuel, celui des cieux dernières éclaircies (125 m0}, nous obtenons une production totale de 1164 m3 Cela é<1uivaut, l'âge étant de 49 ans, ù un accroissement moyen de 23,7 mm par an.

L'accroissement courant pendant lu période 19:?4-1932 (8 ans} a été de 31,4 m8 par nn.

Placette no. 4. Essert de /'herse, dans Ja forêt domaniale de la Chanéaz, nu territoire de la commune de Montagny les Monts, dans le canton de Fribourg (n]t. 610 m.).

(11)

Efcmclue: 20 nr. Sous-sol: dépôts gin ci aires sur mollasse mari ne. Sol: silico- argileux, assez meuble, frais. Mnnque de pierres jusqu'ù

;o

<·m. de pro- fondeur; à partir de là, graviers comprenant gneiss, quarzite, etc.

Ce peuplement a été créé après coupe rase d'une pessière contenant quelqus pins, par plantation en lignes, au printemps 19011, à l'écartement de 1,2 m. en tous sens. Aux plants clc> clouglas étaient mélangés, par pieds isolés, des épicéas (~/n) et des hêtres (lin). Dans la suite, le <louglns n pris une avance telle que les deux essences indigènes ont rapidement été éliminées; en 19.:?6, elles avaient presque complètement disparu. Ln pre- mière élaircie proprement dite. par le haut. a eu lieu lors de l'installation de la pincette.

A ce moment, le perd1is comprenait une assez forte proportion de tiges doubles dès le pied et, en général, brnndmes jusqu'à terre. Le nombre des tiges de belle forme était, en somme, rc>lntivement faible. Mais l'en- semble donnait. une impression de vigueur et de belle santé indéniable.

La seconde éclaircie, combinée nvcc inventaire, a eu Heu en sep- tembre 1930. Il n paru opportun de toud1cr, le moins possible, aux tiges du peuplement accessoire, bien que le couvert füt frès dense, afin de favoriser l'élagage nalul'el qui laissait encore fort ù désirer. C'est pom·

cette raison aussi que le matériel exploité alors n'a compOl'té que 38 m"

au total. A la fin de la p6riode écoulée de 4 ans, ln proportion des beJlcs tiges a passé de 17 ù 25%, tandis que celle des tiges défectueuses tombait de 29 à 16%.

A In fin de 1930, !Ol's du dernier inventaire, les éléments du peuple- ment étaient les suivants:

Age, 26 ans: nombre de tige.Of, 1810; diumèlre moyen, 18,1 cm.; lu111(eu1 moyelllle, 18,4 m. (en 1926 t 5,3); i,o/ume lofa/, 472 mt-; du bois fort, 370 m3 (le volume total était, avant l'éclaircie, de 510 m5).

Le volume total produit i1 cc moment-lit, éclaircies comprises, était de 583 m8• Cela correspond, l'ûgc étant de 26 ans, i1 une production moyenne de 22,4 m3 par an.

PJacette no. 5• Gi.i;inux, dans la forêt cle ce nom, nu territoire com- munal de Le Mont, appartenant i1 la ville de Lausanne (ait. 760 m.).

~errain légèrement incliné (6 ), tourné au nord.

Et,mdue: 25 nr. Sow;-sol: dépôts morainiques sur mollasse marine.

Sol: lehm, contenant une proportion imflisnnte de pierres atteignant rusqu'à la grosseur de ln tête, profond, frais, mculilc.

Cette plantation n eu lieu ù l'écartement de 1,50 m. entre les lignes et de 1,0 m. dans les lignes; l'une de celJes-ci ne comprenant que des douglas et ln suivante de l'épicéa indigène, ou de l'épicéa de sitka. Ces deux dernières essences de remplissage, d1oisies par M. l'inspecteur

10•

(12)

forestier Curd,od-VC?rdC?il, amateur passionné des exotiques, ont disparu avec Je temps, presque complètement.

Avant l'installation de la placette, en mai 1927, le petd1is avait ét{, éclairci ù deux reprises ( 192 l et 1926). A cc moment, plusieurs tiges se raisaient remarquer par ln beauté de leurs fûts, lesquels étaient moins brandms que dans Jes peuplements de Sd1littenried et de la Chanéaz;

l'élagage pur voie nature1le semble devoir se produire ici dans des conditions plus favorables. On remarque déjà des traces d'un rajeunisse- ment naturel du clouglas, pur ci par lù.

L'inventaire suivant, combiné avec une coupe d'éclaircie, a eu lieu en octobre 1929. Les tiges du douglus s'étaient développées, entre temps, avec une telle vigueur que pt·esque toutes les plantes cles cieux épicéas encore sur pied purent être supprimées; clics étaient, au reste, de faibles dimensions. L'administration forestière de Lausanne avait fuit procéder, peu auparavant, à l'élugnge très soigné des plantes d'avenir, jusqu'à une hauteur de 4-5 m. Ln couvc1forc du sol n'avait pas subi jusqu'alors de modil1cnlions notables. Le couvert du peuplement était encore si dense que toute h'nce de végétation, excepté quelques mousses ci et lù, faisait défont; partout aillem·s, le sol était recouvert d'une coud1e d'aiguilles.

Le dernier inventaire et la dernière coupe d'éclaircie par le haut

ont eu lieu en octobre 19;2, A cette occasion, les derniers épicéas, pro- venant <le ln plnnlatiou, ont été supprimés Le développement du perchis n continué sa belle progression, d'autant que l'éclaircie a porté surtout sur les tiges de forme défectueuse qui, pour une l'llison ou pour une autre, auraient été inaptes à donner plus tard clc beau bois de service.

Sur toute l'étendue de la placette, les douglas dénotent une santé parfaite et ln plus belle vigueur; c'est ainsi que sur quelques-unes des tiges du peuplement accessoire abattues, on a mesuré un accroissement en hauteur, pour 1932, allant jusqu'à b5 cm. Pas clc dmngemcnts à signaler louchant l'état <lu sol et de sa couverture; quant au recrû naturel du doug)as.

observé en 1929, il a radicalement disparu.

A la fin de 1932, les éléments de cc peuplement étaient les suivants:

lÎge, 34 ans; nombre de figes, l 108: dinmèlre moyen, 22,3 cm.; /11111/r!ur moyenne, 22,2 m. (en t 926: 17,7 m.); volume total, 507 m8: du bois fort, 433 m3 (Le volume total était, avant l'éclnircic, de 529 mn.) ·

Le volume total produit, ù la fin de 1g32, éclaircies comprises, était de 641 m9 Cela correspond, l'âge étant de 34 ans, ù une production

moyenne de l8,9 m5 par an.

Placette no. 6. Vermmd-dessous, dans la forêi de cc nom, apparlcnanl 11 la ville de Lausanne (ait. 590 m.). Termin plat

Etendue: 1 t ar. Sou.o;-sol: dépôts morainiques sur mollasse marine

(13)

inférieure. Sol: lehm, contenant une proportion moyenne de pierres, atteignant jusqu'à la grosseur de ln tête, profond, frais, meuble, fertile.

La plantation a été effectuée à l'écartement de 1,50 m. entre les lignes et 1,20 m. dans les lrgnes, une rangée de douglas alternant avec une d'épicéa. Lors de l'installation de la placette, en mai 1927, les épicéas avaient presque complètement disparu; la coupe d'éclaircie avait parcouru le perchis déjà 3 fois. Les tiges étaient alors déjà de belle venue, surmontées d'une cime bien symétrique et normalement développée.

Toutefois, les fûts étaient encore garnis de brancl1es sècl1es presque jusqu'à terre. Couvert très épais.

Le second inventaire, en octobre 1929, fut combiné avec une éclaircie par le haut qui a réalisé 47 m0 Après l'opération, le peuplement était encore bien fermé, d'aspect vigoureux et donnant la meilleure impression.

Toute trace de recrû naturel manquait. Peu après, l'administration fores- tière de Lausanne fit élaguer soigneusement toutes les tiges de la parcelle.

jusqu'à 6-7 m., au-dessus du sol, en se bornant strictement à l'enlève- ment des brandies complètement sèd1es.

Le dernier inventaire, combiné ù nouveau avec lute éclaircie qui u.

réalisé 62 m0, date de la fin d'octobre 1932 Alors, à l'exception d'une trouée provoquée par un dinblis, le perd1is était encore complet et de fort belle venue. L'accroissement en hauteur des dernières années reste actif. Preuve en est la récapitulation ci-dessous indiquant combien il a comporté, en moyenne, sur 4 des tiges du peuplement accessoire exploitées:

1932 31 30 29 28 27 26 2; 24 23 22 1921 cm. 44 51 .J.7 37

: n

()8 65 49 64 67 69 79

Le recrû naturel tend à apparaifre dans la trouée signalée ci-dessus.

Au demeurant, le sol commence à se garnir, en différents endroits, d'un recrû naturel de frêne, orme et étable; la ronce fait défaut.

A la fin de 1932, ce beau perd1is était ûgé de 41 ans. Ses éléments étaient les suivants:

Nombre de tiges, M·;; diamètre moyen, 32, 1 cm.; lmulenr moynme, 28, lm.;

volume lofai, 833 m3; du bois fort, 708 m8

Le volume total sur pied, avant l'éclaircie, s'élevait à 895 m11Le total des bois enlevés par la voie des éclaircies, depuis 1926, comportani 161 mn, la production totale moyenne a été ainsi de 24,2 mn par année.

Si on ajoutait au volume actuel sur pied (833 m8), et des éclaircies depuis 1926 (161 m8). celui des éclaircies pratiquées auparavant, on obtiendrait ainsi, pour la production totale, un chiffre dépassant nettement 1000 m8 à l'ha. Or, le peuplement n'est tigé que de 41 ans! N'est-ce pas lù un bel exemple des possibilités de production de cette admirable.

essence fournie par d'Amérique clu Nord.

(14)

Placette no. 7. Kird1berg. dans la forêt de son nom, territoire cle ln commune de Hisd1, appartenant ù ]a corporation cle la ville de Zoug (nit. 490 m.). en terrain plat.

Etendue: 33 ar.; Smt.'Hml: dépôts morainiques (granite du Gothard) sur mollasse marine. Sol: lcl11n prnfoncl, frais, meuble, grâce

tt

une pro- portion suffisant<· de pierres. avec une coud1c de terreau mesurant, en moyenne, 25 cm. d'épaisseur. A partil" d'une profondeur d'environ 1 m ..

ln proportion clu suhlc augmente. A quelques cnclroils, la mollasse aflleure.

Ploecltc du 1l011glm1 Ycrt n11. 7, au Kirehborg.

Enrncinemcnl d'une d+>s tig .. s nhullues lors de l'éclnircie.

Lu plnnlulim, dace de l 8b9; t•lle u fuit suite 11 un peuplement de feuillus ex:ploilc: pur coupe ruse. A noter, qu'it cc momcnl-lii, toute cette 1forêt foisa1l pur·lie clu domaine clu J1îitcau de Buonns. C'est à son propriétaire d'alors (le hamn ,·011 Kleist) qu'est duc l'idée c.l'utiliser le douglas vert. A lu suite de lu guerre, des difficultés financières l'ont obli- gé ù se défaire de celte propt·iété dont une partie, en particulier notre pincette, u pnssé nux mnins de lu corpor11lio11 de Zoug (1920).

Plantation en lignes, a'.1 l'écartement de 15 m. dans les deux sens.

nvcc mélange de quelques épicéas qui, avec le temps, ont tous disparu.

Lnrs de l'instnllation de ln plucctte, en mai 1930. le peuplement avuii un aspecl assez irrégulier. (~11 particulier. quelques plants isolés avaient pri~ lurgcmenl les devants, tan! en hauteur qu'en épnisseur, tandis

(15)

que d'autres sont nettement très en retard. Il va sans dire que ces plantes dominantes étaient fortement branchues, jusqu'à 2-4 m. au-dessus du sol. Parmi les tiges du peuplement restant, toutes celles rentrant dans la catégorie des dominantes furent élaguées, ii la scie de jardinier, jusqu'à 10 m. de hauteur. Toutefois, l'opération ne fut exécutée que sur la moitié nord de la placette, tandis que sur l'autre moitié on renonça ii tel élagage, afin de pouvoir établir plus tard des comparaison sur le résultat de l'opération.

Trois ans plus tard, soit en décembre 1932, la placette fut simplement inventoriée à nouveau. La description du peuplement fut faite alors comme suit:

<Bien que l'éclaircie de mai 1lJ30 ait été très fol'te, le couvert est rétabli presque intégralement. Toutefois, les tiges dominantes disposent d'un espace largement suffisant, si bien qu'une éclafrcie pourra être ren- voyée pendant quelque temps encore. L'accroissement, tant en hauteur qu'en épaisseur, est très élevé et le peuplement donne une impression complète de VÎb'1.tcur. On est surpris de ne constater encore aucun recrû naturel du douglns, cc qu'explique le couvert relativement dense du massif. Toutefois, il est surprenant de constatc1· que, clans le peuplement voisin du weymouth, beaucoup plus clair, il y ait absence complète de semis du douglas. Mais, en somme, les m·bres en cause n'ont fructifié que faiblement jusqu'ici. Quant à l'élagage naturel des fitts, il n'a guère

progressé durant les trois dernières années.

A la fin de 1932, le peuplement avait un ûge de 45 ans; ses autres éléments élaient: nombre de figes, 663; diamètre moyen, 29,8 cm. (maxi- mum 50 cm.); huuteur moyenne, 26,8 m. (ma.ximum 30,6 m.); volume total, (>42 mn, du bois for/, 554 m0

Pendant la dernièl'e période de trois ans (1929- 1932), l'nccroissement courant du volume total a été de 28 7 m5

Les résultnts principaux obtenus jusqu'ici, dans les 7 pincettes de nuire Station, concel'nant l'accroissement du douglas Yeti. peuvent t'trc récapitulés comme suit.

(16)

Placettes d'essais du douglas vert.

Récopitulntion.

No. Ai;e Surfa~c Dinml!lre llaulrnr Volume Acrroiuemrnt

des placcllu DUS tcn-ière moyeu moyeane tn1n\ courant par a.n

m' cm. m. m• mi

4 22 B!l,ii 15 Hi 36-1

} a1

l!6 46,8 18 18 473

r,

28 au 1 J!) 18 361

}

34

ü-t- .m,:1 22 22 607

B as 52t8 uu 27 774

}

40

-li iH,4 32 28 8.'l3

1 3U i,4,1 2-l 682

l

32

43 rin,a 2\) 21i 70-l

T 42 .Jl.3 28 25 5fiG

}

21)

4:i -Hl,2 30 27 642

a 41 lH,li a2 27 SiiU

}

a1

4!1 H\1,7 HG 31 103 l

·•

44 üH,i> •r 23 (IB\)

-0

}

iil r,1,11 a2 21i 783 34

Les d1i1Trcs .-i-dcssus, qui illustrent si clnircmcnl les focullés cxlrnordiooires de production du douglos vert, dons les forêts des bosses régions de Jn Suisse, sont nsse1.

,Hoquenls pnr eux-mêmes pour q11'il soit inutile d'y ajouter quelque commentnire.

Pseudotsuga glauca. Mayr. Douglas bleu. D. du Colorado.

D'après Ifid.el, c'est ~l'espèce montagnarde ou, pour être plus exad, l'espèce de l'it1térieur, celle des montagnes Rod1cuses, où elle couvre une aire très vaste dans le Mexique, l'Arizona, l'Utah, le Colorado, le Wyo•

ming, l'Idaho, le Montana et, sans cloute, une partie de la Colombie et d<>

l'Alberfu. Dans la partie nord de cette aire, le climat est humide mais beau- coup plus froid que sur les côtes, avec parfois des gelées en juillet.aofth.

Cel auteur ajoute: <Le douglas bleu a des allures très différentes du clouglas vert. C'est d'ubm·d su croissance braucoup plus lente: ù ûge égal, ses climensions en hauteur atteignent rarement la moitié de celles du douglas vert, et souvent bcaueoup moins. Il supporte peut-êfre un peu mieux le couvert. L'énergie germinative des graines et le taux de ger4 mination sont très supérieurs ù ceux du douglas vert. - JI ne peut, en

(17)

-5

.,:,

-e -;-

=

-,:

= ;

=

"' ~

- :! -

::1 ,. ,. C. = ~ ~

= "' ~

"'

"'

"'i'

..

":t

= .. i ]

= .. ..

> "'

Il)

=

.,,

==

~ ., :X: ctl

.. ..

~

=-

,:ac :,

.:! ·==

~

-

-

.,,

-! ==

=

~

J

":t

4)

. . f t

Il) 3

5

,.

E" il

=

g

ââ

>

...

C)

":t .:;

:::,

·s.

,:;,':

"'

i

::1 C.

":t

...

iii c-i ctl

=

=

=-

::1 ai

..

c2

::.. <

(18)

t

t:c

=

-::, ::, ~

-

QI

3 -:;: ,;,

t:I) QI C

..

QI g' ....

= ..

..0 ;se,:,

~ .c ::,

fo C " ; ..:l

=

Cf.

~ Q.I

=

~:)

-::,

~ r.: ~-

;':i

...

,_

.E ,::,

.: .â:;

"

..:! t:c

:,.

=

"' QI

~ C

=

...

:,

= a

,;

-=

~

(19)

somme, avoir d'avantages appréciables que dans des conditions très spé•

ciales et d'ailleurs encore ù préciser. On ne peut que recommander de tenir compte de ce qu'il est ori!,rinnire de régions beaucoup plus sèd1es et, en général, d'allitudes notablement plus grandes que le douglns vert:

il s'élève jusqu'à 3350 m., dans le sud de son aire, le douglns vert at- teignant rarement 2000 m.>

En Suisse, on n'a pas accordé une attention suffisante, jusqu'ici, à cette essence des ré!,•ions élevées. Et, sans doute, est-ce regrettable, tout au moins si l'on en juge d'après les résultats obtenus dans deux cas, au sujet desquels nous sommes exactement documentés. Il s'agit d'essais de culture dus ù l'initiative cle M. A. Burbey, expert forestier ù Montd1crand, et sur lesquels il a eu ln grande amabilité de nous faire parvenir les ren• seignements qui suivent:

1) Forêt de Clwssug11e, à la ville d'Orbe (nit. 550 m.), clans le canton de Vaud. Plantation, en 190?, de 2000 plants <le 4 ans, livrés par ln maison ricins Sohnc ù Halstenbek, dans le Holstein. Ces plants ont admirablement réussi clans une des parcelles de cette forêt, où les réserves de l'ancien taillis composé étaient misérables (d1ênes déformés, courts, brandms, couvcrls de lid1cns et de brandies sèd1cs).

Les 2000 plants se sont tous développés normalement; aucun n'a péri, mal!,rré les quatre périodes de séd1eressc intense qui se sont succédé de 1911 ù 1928, clans cette partie du pied du Jura. Actuellement, ce peuplement presque pur de douglas bleu a un plafond de ? m. de hauteur; le diamètre des tiges atteintjusqu' ù 12 et 14 cm. et l'élagage naturel des brnnd1cs basses est assuré - entre les plants de douglas ù 1,50 m. d'écartement - par la souille et les vestiges des rejets de l'ancien tail1is, beaucoup mieux que dans les groupes voisins du <lou- glns vert, de même ûge. L'accroissement en hnutem· des dernières années mesure 40 cm. par an, en moyenne.

L'accroissement de cette essence est égal ù celui de l'épicéa en même station; il est sensiblement plus rapide en hauteur que celui du sapin blanc.

2) Boisement df!s Prés Brunels, nu territoire de ln commune de Ballnigues (nif. 1200 111.), clans le canton de Vaud. Sol calcaire, légèrement gra- veleux, au-dessus de la moraine glaciaire. Prés faudu~s jadis, actuel- lement boisés; pas de parcours du bétail. - Plantation de douglni, bleus en 190?, sm· une étendue d'environ I are. Aucun plant n'a manqué. Lem· hauteur moyenne, ù 25 ans, est de ? m., le diamètre moyen oscillant entre 12 et 14 cm. L'accroissement en hauteur de ct•s douglas bleus n dépassé sensiblement celui d'une parcelle voisine d'épicéa de même ôge; il est cinq fois plus fort que celui de sapins blancs, de même âge, plantés en bordure des douglas.

(20)

M. Barbey fait suivre ses constatations des réflexions suivantes: <Cet cssni de culture cle clouglas bleus, à (200 m. d'altitude, démontre claire- ment que cet exotique, planté dans le Jura et les Alpes, est suscepliblc

<l'y prospérer, à condition . . . de ne pas être attaqué par son parasite récemment observé en Europe, le Rl111bdoc:li11e Pseudols11g11e, que le sous- signé a constaté, en septembre J932 (ù la suite de l'humidité excessive de juin et juillet l 932), dans un g1·oupc de douglas bleus, ûgés de 22 an~, dans la forêt de Tuss01wyres. L'uitaquc de cc dmmpignon parusitafre, qui est striclcment conl'iué sur cette <'Sscnce, a eu pour clTet, déjù en novem- bre, de foire tomber les aiguilles des brandies latérales: <:elles de lu llèd1e sont, jusqu'ici prcsqu'inclemncs.

<Üans lu parcelle des Prés Brunels, il n'y a pus kac·c de ce dmm-

pignon.>

En somme, essais avec le douglus bleu en nombre insulTisant, mais dont les résultats t-1ont frand1ement encourageants. JI y uurn lieu de les continuer et de les multiplier clans les r<'gions 1qevées de notre par,, tant rles Alpes que du Jura.

Abies

grandis.

Lindley. Sapin de Vancouver. White fir.

Ail'c I rès ,·asle, dont la plus i;ranclc parlie couvre les dmîncs côtières sut une grande largeur, depuis la pointe nord cle l'ile Vancouver et y compris œttc ile jusqu'en Californie, et se prolonge ù ln hauteur de la fronlière cnnaclicnne polll' former au sud un vaste prolongement dans le nord de J'ldaho et clu Montana, sur l'extrême nord du versant ouest des Montagnes Hod1cuscs. Dans les Monts des Cascades, clcscencl à moins ile 200 m. d'altitude.

Arbre de la plus grande taille, pouvant atteindre jusqu' ù 90 m.: c'est le géant des sapins. - Facile ù dislingucr clu sapin blanc par ses bour- geons pins petits, ù écailles peu-distinctes, les latéraux globuleux, ses rnmulcs plus 1:,rrêles, glnbres, ses fouilles plus longues et son odeur, quj rappelle celle du douglas.

Introduit en 1851, le sapin de V anc:ou,·cr s'est 1·épanclu assez lentement en li'rancc; mais, à ln longue, on n'a pu manquer de remarquer sa com- plète rusticité et la rapiclilé prodigieuse de sa croissance, dépassée seule.

ment, encore que pas toujours, par celle du douglns. On a objecté lu qualité médiocre de son bois, mais cc reprod,e ftît-il jusliné, ce qui n'est pas certain, ses autres qualités sulTiraienl à le recommander; on pourrait.

en tous cas, l'employer pour pûte à papier. Bien qu'ori1:,rinuirc d'une ré.

gion côtière très lnunidc, il pousse admirablement dans des régions rela- livement sèd1es, comme aux Barres: en Normanclie, les résultats sonl

(21)

excellents; de même dans les Cévennes, etc. L'A. grandis se régénère naturellement, nux Barres, en Normandie, etc.

C'est de beaucoup, en résumé, sauf pour les régions sèches du sud-est, le sapin exotique le plus recommandable, avec I'A. Lo,vinrw.

(Reproduit de R. Rickel: Dendrologie forestière, p. 66- 67).

Dans Je cRapport sur les essences exotiques en Belgique,, MM.

A. Visarl et Ch. Bommer émettent, nu sujet de l'opportunité qu'il y aurait à introduire ce sapin, une opinion qui a beaucoup d'analogie nvec celle de l'auteur précédent. Us écrivent: <Abies gru11dis serait une des meilleures introductions parmi les résineux, si la qualité de son bois égalait ses autres mérites. Cependant, comme nous l'avons fnit remarquer pour d'au- tres essences, il ne fout pas perdre de vue que les bois légers et tendres trouvent de nombreux emplois dans notre pays,>

M. le Dr. R. Killius, badisd1er Forstrat, récapitulant les essais d'ac- climatation d'arbres exotiques dans les forêts de Baden (.,Anbn11oersud1e {remdliindisd1er Rolzarlen in bndisdwn Waldunge11, 1931"), s'exprime en termes favorables sm· le compte de cc sapin, dont les cultures occupaient, vers 1929, une étendue de 12 ha. dans les for·êts de cet Etat. Il en vante la rusticité, ln rapidité d'accroissement et l'immunité contre les attaques des d1ermès. Il cite ce fait que, dnns les forêts de la ville de Heidelberg, des pieds isolés du sapin de Vancouver, ûgés de 36 ans, atteignent jusqu't, 28 m. de hauteur et un diamètre, ù 1,3 m., de 52 cm. Et, ù en croire H. .Mayr, il sernit moins exposé aux dégûts par le gel que le sapin blanc, parce qul' se développant plus tard au printemps.

Si l'on se rapporte aux faits indiqués ci-dessus, on pourrait admettre que ln culture cle ce géant clans Je monde des Abies a dû êfre tentée en Suisse depuis longtemps et en plusieurs endroits.

Chose curieuse, il n'en est rien. Le supin de Vancouver est qua.'li i11connu dans la f orêl heloétique.

Si pourtant il en existe detLx exceptions, dont l'une est particulièrement instructive, c'est encore au zèle éclairé de feu M. Curdwd-Verdeil, inspecteur forestier de ln ville de Lausanne, qu'on le doit. En effet, dans ln série d'essais consacrée nu.x exotiques, dans ln forêt de Vernand-dessous, se trouve une petite parcelle de notre sapin dont l'origine remonte ù ce sylviculteur.

d1ez qui le zèle n'avait d'égal que ln plus exquise modestie.

C'est dans cette forêt que notre Station a eu ln d1ance de pouvoir.

en 1929, installer la pincette suivante.

Placette no. 1. Vernand-dessous. ù ln ville de Lausanne (nit. 5<.JO m.).

en terrain plat.

Etendue: 10 ar. Sous-sol: dépôts morainiques sur mollasse marine in- férieure. Sol: lehm contenant une proportion moyenne de pierres, nttei- 1:,rnnnt jusqu'ù ln grosseur de la tête, profond, frais, meuble, fertile.

(22)

Ln plantation fut faite en mélangeant sapins de Vancouver et hêtres.

Mais le développement de cc sapin fut si extraordinairement rapide que, lors de l'installation de la pincette, en octobre 1929, le hêtre avait presque complètement disparu. Les tiges ont été, au p1-intemps 1929, élaguées soigneusement 11 ln scie de jardinier, sm· une hauteur de 5- 6 m. A ce moment déjù, tant les fûts que les cimes étaient de forme impeccable. Le couve1-t était extraordinairement dense cl l'accroissement incroyablement rapide. Sur le sol, aucune h-acc de végétation herbacée. Le peuplement donnait l'impression de la plus belle vigueur; aucune tige n'avait souffert d'un dommage quelconque.

A la lin de 1932, un nouvel i11venlaire a été fait, combiné avec éclaircie par le haut. Après cette opération, le peuplement était néanmoins encore très serré, si bien qu'aucune végétalion l1c1·hacée ou buissonnante n'a encore pu prendre pied. Le sol est recouvel'I exclusivement d'aiguilles.

Le peuplement a encore prot:,'Tessé et ne comprend que de beaux ffüs, l'éclaircie ayant réalisé ceux dont la fom1e surtout laissait ù désirer. li sera recommandable <le pousser plus haut encore l'élagage artificiel, jusqu'à 10 m. de hauteur environ. Comme en 1929, pas trace d'un dégî1t ou d'une clétériorntion quelconques.

A la fin de 1932, les éléments du peuplement étaient les suivants:

Age', 38 ans : nombre de IÎ{(es, ?00; diamètre moye11, 30,5 cm. (ma..-ximum 54 cm.); hauteur moyenne, 25,9 m. (maximum 31,8 m.); volume total, 761 m8, du bois fort, 669 m'. Lu dernière éclaircie a réalisé 49 m3, si bien que le volume total avant l'opération était de 8IO 1113

Si l'on additionne, nu volume sur pied actuel, celui enlevé lors des éclaircies, on constate que le volume total cle 1n production ù cc jour s'est élevé à 852 m3 Divisé par l'ûge de 38 ans, cela équivaut ÎI 22.4 m11 de production moyenne par u11.

L'accroissement courant, pendant ln dernière période de trois ans (1929- 32), s'est élevé, pour le volume total, ù .J./-,6 11111 par an. C'est, saur erreur, le chilTre le plus élevé constaté à ce jour dans une parcelle boisée de notre pays. li est vrai, nous nous empressons de l'ajouter, que cette parcelle est bien minuscule. Il n'en reste pas moins que, pour un boisé de 38 uns, un diamètre moyen de 30,5 cm. et une lmuieur moyenne de 26 m. sont faits bien exceptionnels et propres ù provoquer notre surprise, d'autant que les arbres en question sont cl'une rare perfection <le forme.

C'est encot·e i1 l'initiative cle M. Curd,oc/. Vercleil que l'on duit lu présence d'un autre groupe du sapin cle Vancouver, dans une 1lcuxième fotêl appartenant à lu ville de Lausanne, soit ù Gisia11.'-· (nit. 760 m.) et dont ln description est indiquée plus haut (voir pincette no. 5 du douglas vert). D'après M. l'inspcctem· forestier Bucliet. il en existe lù 70 pieds, tigés de 32 -34 ans. Leur diamètre s'éd1elon11c <le 20 ù 34 cm. et la hau-

(23)

teur de 20 ù 27 m. Ceux-lù aussi sont de très belle venue et font preuve d'une vigueur exubérante.

Le second cas de culture du sapin de Vancouver que nous avons en vue est dû ù l'initiative df! feu M. R. Bulsiger, conservateur des forêts ù Berne.

On le rencontre dans ln forêt domaniale cle Loldi.~berg (territoire communal de Koniz, dans le canton de Berne, nit. 715 m.), sur un terrain légèrement en pente. Les quelques liges qui croissent lù provienne,;t d'un semis, fait

Forêt du Liihlisberg, da.ns le canton de Berno.

Les cimes du sapin de Vancouver gauche) sont de forme plus oluncée que celles de deux pieds voisins du douglns vert (i1 droite de lu photo).

en lb94-95, sur l'emplacement d'une u11cic1111e pépinière. EIJes forment aujourd'hui un bouquet dense, dont les liges sont garnies de brnncl1es sècl1es jusqu'au sol. L'écorce est unie et ne manque pas de ressemblance avec celle de jeunes pins W cymoulli, ù cette clilîcrencc près, toutefois, qu'elle est recouverte de nombreuses et grosses ampoull'S garnies de ré- sine. Les cimes ont une forme pyramidale typique et sont de faible largeur.

A la fin de 1932, le nombre des tiges de cc bouquet (ce sont celles dont notre photographie montre la partie supérieure de la cime!) n'était plus que de 18. Leur diamètre s'éd1elonnc de 18 ù 40 cm., tandis que leur hauteur varie entre 19 et 28 m.

A côté de ce groupe, cl'Oissent dans ln même forêt, un peu au-dessous, 12 pieds isolés un peu plus ûgés que les précédents, mais ne dépassant pas cependant l'ûgc de 41 ans. Les dimensions de ces 12 pieds sont actuellement les suivantes; diamètre 22-50 cm.; hauteur 20- 30 m. Leurs

(24)

fûts sont débarrassés de brandies vertes sur une hauteur allant de 10 ù l4m. environ.

Te1les sont les rares données ù notre disposilion, pour Je moment, sur le snpiti cle Vi111co11ver en Suisse. Elles sont bien propres, on l'avouera, à engager les amateurs d'exotiques ù continuer les essais dans cette voie.

lis peuvent s'y. engug-cr, semble-t-il, en ioule sécurité, si l'on ne consi- dère que l'intensité de l'accroissement et lu proportion du bois de service fourni pur cette essence. Autre d1ose est de savoir ce qui en est de la qualité de son bois et de son utilisation. C'est là une autre affaire, mais dont, pour l'instant, nous n'avions pas ù nous occuper ici.

Picea pungens.

Engelmann.

Blue

Spruce.

Colorado

Spruce.

Aire de distribution nature11e: Montagnes rod,euses, dans le Colorado, l'Utah, le Nouveau Mexique et le Wyoming; de t 800- 3000 m., rarement plus.

Feuilles, 15-25 mm., raides, peu arquées, ù pointes acérées, plus ou moins cendrél's; cônes de 6- 10 cm., ù écailles flexibles denticulées.

A en croire hi'lM. A. J'i.~art et C. Bommer (<Rapport sur l'introduction des essences exoliques en Belgique>), <le principal mér-ite de cet arbre est d'ordre esthétique. Sa ramifïcution régulii•re, ses verticilles de brandies très horizontuu'-'. et bien séparés, son beau feuillage bleuâtre, constituent un ensemble fort décoratir. De plus, cette espèce produit, dans ses semis, des sujets d'une teinte glauque très accentuée purnissunt parfois presque blancs. Aucun uufrc conifère n'ofüe cette particularité ù un tel degré;

aussi peut-on dire que P. pungcns est une des plus belles essences résineuses ornemenfolcs. Il est peu probub]e que la lenteur de son ac- croisi;cmcnt permette d'en tirer parti au point de vue forestier.>

Nous verrons plus loin que, contrairement ù cet avis, notre arbre semble appelé ù rendre de signalés services clans le boisement des hautes réhrions de nos A]pes.

Introduit en 186 t, très répandu cl estimé dans les parcs en raison de sa teinte si décorative.

En Suisse, on a recouru assez fréquemment nu P. pungen.,;, depuis quelque vingt uns, pour ]a mise en valeur de sols situ1~s à l'extrême limite de la végétation ligneuse dans les Alpes. Et disons d'emblée que, d'une fa'>'.on générale, sa réussite a été très satisfaisante. La plantation la plus ancit•nne ù nous connue est cc1le de <Sur Chaunh , au-dessus de la tour pend1ée de St-MoriQ, en Engadine.

M. l'inspecteur foreslier Guidon, ù Snmaden, a eu l'obligeance de nous fournir ù son sujet les renseignements suivants:

(25)

Sur Clwunt. La plantation a une superficie de 80 ares, sur un versant tourné ù l'est, en pe11te moyenne. Alt. 1930- 1970 m. Sol pierreux, mais assez profond. La mise en terre a commencé en 1904, (1250 plants repi- qués), puis a été complétée en 1909 ( 1 100 plants). Ces plantons prove- naient de pépinières du jardin botanique de l'Université de Berne.

Aujourd'hui. c'est un clair pcrd1is de tiges, à l'état isolé, ou par petits groupes, dans lequel les spécimens les plus grands et les plus petits se coudoient comme dans un peuplement jardiné en miniature. Chose sin- gulière, c'est dans la partie supérieure que se rencontrent les tiges les

plus fortes (en moyenne 8 cm. de diamètre et 4 m. de hauteur, tandis que dans la partie inférieure, ces d1iffres deviennent 6 cm. et 3,5 m).

Ln hauteur maximale est de 6 m., tandis que le diamètre, à 1,3 m., atteint, pour quelques pieds, 14 cm.

Les tiges sont encore toutes garnies de brand1es vertes, jusqu'à terre.

Peu de bris de cimes. Les quelques-uns survenus sont le fait davantage des oiseaux que de la neige.

Cc perd1is donne une impression de helle vi1=,rueur et de réussite complète; brandies et aiguilles dénotent une santé surprenante. Les pousses en hauteur comportent jusqu'à 20- 25 cm. par année. En 1927- 1928, quelques pieds ont déjà fructifié et porté des cônes, mais leurs semences étaient vaincs.

Quand nous avons vu ce peuplement, Ja dernière fois, nons en avons été Jittéralement émerveillé. Car, à cette haute altitude - presque 2000 m.

au-dessus de la mer - aucune de nos essences indigènes des régions élevées, arolle, mélèze, épicéa commun, pin de montagne, ne pouvait supporter la comparaison avec cet exotique venu des montagnes de l'Amérique du nord. Et il nous a paru que son utilisation, dans les régions en cause, pourrait rendre les plus grands services.

On a recouru, du reste, au Picea pun~ens assez fréquemment dans le reboisement du bassin supérieur de plusieurs torrents alpestres, ainsi au-dessus de Torri01w, dans le Tessin; dans le Val Metern et de Giggio et, plus récemment encore, dans la vallée du Daro (nit. 1650 m.). Dan.s tous ces endroits, la réussite a été complète.

On l'a employé aussi dans le canton de Berne, soit pom le boise- ment du bassin supérieur de réception des torrents Sd1Tvnnderbadi el

Lambadt, près de Brienz (ait. 1400-1500 m. et 1700 m.). Il s'agissait, d'une part, de parties au sol humide et ridm en sources, soit de dé- pressions du terrain; d'autre part, de stations séd1ardes où la neige séjourne longtemps. Aux detLx endroits, le sol est un lehm compact.

La plantation a eu lieu dès 1904 et a compris 12000 plants. Les spécimens les plus grands ont aujourd'hui un diamètre de 5-6 cm. et 1,50 m. de hauteur. Vers 1700 m. d'altitude, la hauteur ne dépasse guère

(26)

1 m. Ces plants ont eu ù souffrir sous le poids de

la

neige ci plusieurs ont péri ù la suite des attaques de l'herpotrid1ie noire; aujourd'hui, ils ne sont plus exposés ù cc danger.

Picea sitchensis.

Carrière.

Epicéa de Sitka. Tideland spruce.

Espèce csscniicllemeni côtière, rarement à plus de 80 km. de la côte.

Depuis l'Alaska par la Colombie. le Washington, jusqu'à l'Orégon et le nord de la Culirornic. Souvent en mélange avec Je douglas et Thuya plicalo.

40 à <>O m. Introduit en 1831. En plaine, en terrain ou en climat secs, les résultats sont frand1ement mauvais; mais que l'humidité du sol ou <:clic de l'aimosphè1·e soient suffisantes, il végète très vigoureuse- ment, nve<.· une rapidité de croissance patfois égale ù celle du douglns.

Tel est Je eus en Normandie ~t en B1·elagnc, 011 je l'ai vu se régénérer abondamment.

(~xtrait de R. Ilid.el: <Dcndwlogie forestière>,)

Cc qu'écrit flic:kel nu sujet de lu Normandie et de lu Bt-etagne est vrai aussi pour l'Angleterre, où aciucllement il est fait la11;e emploi de l'épicéa de Sitku dans les vastes reboisements cnh'cpris par l"Etat. Dans les sols humides et sous le climat mal'itimc <le <:e pays, le sitka réussit uu mieux. Nous uvons eu l'occusion, en J93I, d'en voir de nombreuses plantations dé11otu11t une t·éussite complète.

En Suis.cie, par contre, cet épicéa ne semble pus dc,·oir compter parmi les essences ayant beaucoup de chances de réussite. U est vrai que les essais sont peu nombreux, de faible étendue, et peu propt·es ù pern1ctlrc de tirer des condusions. Deux faits jusqu'ici sont plutôt décevants. Ainsi M.].]. de Lr,ze, u. inspecteur forestier d'arrondissement à Morges, nous écrit:

< J'

ui fuit planter, de t 903- J 905, clnns lu fOl'êt particulière de Fermens, près cl' Apples (ait. 650 m.), plusieurs milliers d'épicéas de Sitka. Seuls une centaine de pieds subsistent encore aujourd'hui. Ln huuteu,r maximum de ceux-ci va de J2- 15 m. - Ln réussite de celte essence s'est révélée des plus médiocres, et celle expérience est purfuitcmc11i décevante.>

Citons encore un des essais Cuits par M. A. Barb<'y, cxpcrl forestier, ii Montd1crnncl sur Od1e. Jl s·ugit de lu forêt particulière de> Tuss01wyres, au territoire de la commune de Giez (ulL 600 m.), dans Je cunton de Vaud. Sol mollussiquc, profond et fertile. Un bouquet de sitka y a été planté, en 1910, uu milieu de bouquets de douglus vert et bleu et dè mélèze d'Europe. L'épicéa de Sitka réussit assez bien; à l'ûge de 22 ans, sa l1auteur atteint envirou 7 m. et le diamètre jusqu'ù 15 cm. Cc sont, en somme, des proportions sensiblement inférieures ù celles des essences

indiquées ci•dessus et croissant ù proximité.

Referenzen

ÄHNLICHE DOKUMENTE

Parmi ceux-ci, on compte des gene drives spécifiques d’une population, 11 des gene drives qui fonctionnent pendant une durée limi- tée, 14 qui ne se répandent que si un

Dans la culture du colza, la différence de marge brute entre les méthodes extenso et non-extenso est plus nette que pour le blé, sauf pour l’année 2018 (fig.. En 2014 et 2017,

Dans ce contexte, il s’agit de savoir comment optimiser l’approvisionnement en protéines de la population et des animaux de rente en matière de durabilité, de saveur, de santé et

Les jeunes feuilles, particulièrement à l'extrémité des pousses et sur les gourmands, sont déformées: les bords des feuilles s'enroulent de manière très serrée, se

Vergerette (Conyza canadensis): Soja et coton OGM Raygrass (Lolium rigidum, L. trifida): 2004 Soja OGM Kochia (Kochia scoparia) 2007. Sorgho d’Alep (Sorghum halepense) 2007

le 25 mai sur les onze prairies de La Frêtaz exploitées à différents ni- veaux d’intensité (quantité estimée à partir de la régression linéaire entre les dates de prélèvement

Etant donné son cadre, cette contribution ne pourra présenter les causes qui ont été à la base de ce concept historiographique.Elle s'efforcera plutôt de distinguer de façon

den Teil des Proteins, welcher im Pansen durch die Mikroorganismen abgebaut wird. Das nicht abgebaute Protein wird