• Keine Ergebnisse gefunden

Influence de la composition botanique de l’herbe ou de l’ensilage sur la composition du lait

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Aktie "Influence de la composition botanique de l’herbe ou de l’ensilage sur la composition du lait"

Copied!
6
0
0

Wird geladen.... (Jetzt Volltext ansehen)

Volltext

(1)

Station de recherche

Agroscope Liebefeld-Posieux ALP Directeur: Michael Gysi

www.alp.admin.ch

Influence de la composition botanique de l’herbe ou de l’ensilage sur la composition du lait

Isabelle MOREL, U. WYSS et M. COLLOMB, Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Tioleyre 4, CH-1725 Posieux E-mail: isabelle.morel@alp.admin.ch

Tél. (+41) 26 40 77 246.

@

Résumé

Deux essais regroupant chacun au total 15 vaches laitières réparties en trois variantes avaient pour objectif d’évaluer l’effet de la composition botanique de l’herbe (1eressai) et de l’ensilage (2eessai) sur la composition chimique du lait, plus particulièrement sur la composition en acides gras dans la matière grasse du lait. Les trois variantes de fourrages consistaient en un mélange de grami- nées (A), un mélange de graminées et trèfles (B) ainsi qu’un mélange de gra- minées et luzerne (C). Tous les fourrages ont été récoltés au 2ecycle et au même âge. Ils ont été distribués à volonté à la crèche et complétés unique- ment avec un aliment minéral.

Le processus d’ensilage a entraîné des pertes d’acide linolénique de 16% dans le mélange B et de 35% dans le mélange C. Parmi les herbages, c’est le mélange A qui contient le plus d’acides gras saturés, alors que parmi les ensilages, c’est le mélange C qui en contient le plus, en particulier de l’acide palmitique.

L’effet positif de la luzerne dans les mélanges de fourrage vert sur la composi- tion en acides gras du lait a pu être

confirmé. Le lait produit à partir de tels herbages est plus riche en acides gras oméga 3 (notam- ment en acide -linolénique) et en oméga 6 (acide -linoléique). Sous forme d’ensilage, le mélange B pa- raît le plus intéressant, aussi bien pour les paramètres zootechniques que pour la composition du lait.

Tableau 1. Conditions expérimentales.

1Au début de la période d’adaptation. 2Selon Collomb et Bühler (2000).

Essai 1 2

Fourrage Vert Ensilé

Adaptation 1 semaine 2 semaines

Durée (animaux à la pâture auparavant)

Affouragement même herbe à volonté même ensilage à volonté

Durée essai 2 semaines 2 semaines

Mélanges A: graminées (ray-grass, fétuque, dactyle, fléole) B: graminées et trèfles (mêmes graminées que A,

trèfles blanc et violet)

C: graminées et luzerne (dactyle, ray-grass italien, fléole, luzerne et trèfle violet)

Fourrages 2ecycle; récoltés tous au même âge

Complément Aliment minéral uniquement

Animaux Par variante: 5 vaches dont 1 primipare (différentes d’un essai à l’autre) Répartition Par blocs dans les trois variantes A, B et C

en fonction de la production laitière et des teneurs du lait

Stade lact.1 33esemaine 36esemaine

Prod. lait1 18,6 kg 14,4 kg

Paramètres Production laitière et ingestion (quotidiennement) expérimentaux Teneurs du lait en protéines, matière grasse, lactose, urée

(hebdomadaire)

Composition en acides gras du lait2(fin adaptation et fin essai)

d’acides gras à chaînes longues mono- et polyinsaturés dans le lait, en particulier l’acide -linolénique, a été augmentée aux dépens des acides gras saturés. Cette deuxième publication compare cette fois-ci de l’herbe à l’état frais et sous forme d’ensilage. Les fourrages pro- viennent des mêmes parcelles que celles utilisées pour la première partie «herbe- foin», mais à une année d’intervalle.

Réalisation du projet

Les conditions expérimentales étant semblables à celles de la première pu- blication (Morel et al., 2006), elles sont résumées dans le tableau 1.

Introduction

L’alimentation de la vache laitière ainsi que d’autres facteurs influencent directe- ment la composition chimique du lait et plus particulièrement sa concentration en différents acides gras. L’influence du type de ration distribuée et surtout celle de la nature des aliments concentrés com- plémentaires ont déjà fait l’objet de très nombreuses publications. L’étude pré- sentée ici vise à préciser les effets de la composition botanique de l’herbe et de son mode de conservation sur la compo- sition du lait. Dans une première publica- tion portant sur des rations à base d’herbe puis de foin, la présence de luzerne dans les herbages s’était révélée positive (Mo- rel et al., 2006). En effet, la proportion

(2)

Résultats

Composition chimique et valeurs nutritives des fourrages

La composition chimique et botanique ainsi que la valeur nutritive des mélan- ges fourragers sont données dans les tableaux 2 et 3. Le spectre des acides gras des herbages et des ensilages figure dans les tableaux 4, 5 et 6.

Pour ce qui est de leur valeur nutritive, les herbages présentent tous une haute teneur en énergie et se distinguent es- sentiellement par leur valeur azotée, particulièrement élevée pour le mélan- ge C graminées-luzerne (tabl. 2). Après ensilage (tabl. 3), la teneur en matière azotée (MA) et PAIN du mélange C reste élevée alors que sa valeur énergé- tique diminue davantage que dans les autres mélanges (-0,5 MJ contre -0,1 à -0,2 MJ NEL).

La composition en acides gras de la matière grasse (MG) de l’herbe d’adap- tation et des trois mélanges est relati- vement similaire (tabl. 4). Le mélange de graminées A contient davantage d’acides gras (AG) saturés et légère- ment moins d’AG polyinsaturés que les autres herbages.

Dans les fourrages ensilés (tabl. 5), le mélange C présente une composition en AG quelque peu différente de celle des autres mélanges, avec davantage d’acide palmitique (C16:0) et moins d’acide linolénique (C18:3). Il semble en effet que le processus d’ensilage in- duise une perte importante de C18:3 dans les mélanges contenant des légumi- neuses: -16% pour le mélange B (gra- minées-trèfles) et -35% pour le mélange C (tabl. 6). En revanche, la somme des acides gras reste en moyenne sem- blable de l’herbe à l’ensilage (tabl. 6), contrairement à la conservation sous forme de foin qui avait entraîné une perte de quelque 20% du total des acides gras. Selon Lough et Anderson (1973) ainsi que Dewhurst et King (1998), cités par Chilliard et al. (2001), des pertes d’acides gras et en particu- lier d’acide -linolénique pourraient survenir lorsque le fourrage n’est pas ensilé correctement (fermentations in- désirables) ou s’il est fortement préfané.

Doreau et Poncet (2000) indiquent éga- lement une composition en acides gras similaire de l’herbe à l’ensilage.

Résultats zootechniques

Les trois mélanges ont présenté une bonne ingestibilité, aussi bien sous forme d’herbe que d’ensilage, caracté- risée par une augmentation continue de

Tableau 2. Composition chimique et valeur nutritive des herbages (en g/kg MS).

1G = riche en graminées (autres que ray-grass); Gr = riche en graminées avec dominance ray-grass;

Er = prairie équilibrée avec dominance ray-grass; L = riche en légumineuses.

Stade 2 = précoce; 3 = mi-précoce.

– A B C

Constituant Herbe Mélange Mélange Mélange adaptation graminées graminées- graminées-

trèfles luzerne

Cendres 120 117 116 125

Matière azotée 175 123 170 211

Cellulose brute 236 243 236 241

Matière grasse 34 28 31 26

Parois cellulaires (NDF) 465 472 453 419

Lignocellulose (ADF) 274 272 282 287

NEL (MJ) 5,9 5,9 6,1 5,9

PAIE 101 93 102 107

PAIN 116 81 112 140

Composition botanique (%)

Graminées 78,5 84,9 62,9 40,7

Légumineuses 10,3 1,2 32,8 57,3

Autres plantes 11,2 13,9 4,3 2,0

Type et stade1 G 3 Gr 3 Er 2,5 L 2,5

Tableau 3. Composition chimique et valeur nutritive des ensilages (en g/kg MS).

1G = riche en graminées avec dominance ray-grass; Er = prairie équilibrée avec dominance ray-grass; L = riche en légumineuses.

Stade 2 = précoce; 3 = mi-précoce.

– A B C

Constituant Ensilage Mélange Mélange Mélange adaptation graminées graminées- graminées-

trèfles luzerne

Matière sèche 33,6 42,3 42,1 35,3

Cendres 137 114 124 143

Matière azotée 179 132 161 213

Cellulose brute 232 254 243 269

Matière grasse 21 19 18 19

Parois cellulaires (NDF) 404 448 420 413

Lignocellulose (ADF) 266 289 275 308

NEL (MJ) 5,9 5,8 5,9 5,4

PAIE 76 75 80 75

PAIN 106 76 95 128

Composition botanique (%)

Graminées 71,6 89,2 56,2 40,3

Légumineuses 8,5 2,0 40,5 58,6

Autres plantes 19,9 8,8 3,4 1,1

Type et stade1 Gr 3 Gr 3 Er 2 L 2

Tableau 4. Composition en acides gras des herbages (en % des acides gras totaux).

1G = riche en graminées (autres que ray-grass); Gr = riche en graminées avec dominance ray-grass;

Er = prairie équilibrée avec dominance ray-grass; L = riche en légumineuses.

Stade 2 = précoce; 3 = mi-précoce.

– A B C

Acides gras Herbe Mélange Mélange Mélange adaptation graminées graminées- graminées-

trèfles luzerne

Acide palmitique C 16:0 12,5 14,6 12,3 13,3

Acide stéarique C 18:0 1,0 1,5 1,2 1,2

Acide oléique C 18:1 2,0 2,2 1,8 1,9

Acide linoléique C 18:2 14,3 15,1 13,8 14,6

Acide linolénique C 18:3 69,7 64,7 70,0 67,7

Acides gras saturés 14,0 17,6 14,4 15,9

Acides gras polyinsaturés 84,0 79,8 83,9 82,2

(3)

la consommation de MS entre la pé- riode d’adaptation et la fin de l’essai (resp. A: 16,8 à 18,7 kg; B: 15,1 à 17,2 kg; C: 16,5 à 17,7 kg pour l’herbe et A: 16,0 à 17,3; B: 14,8 à 15,7; C:

15,2 à 16,2 pour l’ensilage). Cette bonne ingestibilité, combinée à une va- leur nutritive élevée, a favorisé un bon potentiel de production laitière. Le fait que ces fourrages aient été récoltés à un stade jeune (stade de développement 2 = précoce à 3 = mi-précoce) a contri- bué à ce résultat favorable.

La production journalière de lait corri- gée en fonction de sa teneur en énergie (ECM), représentée dans les figures 1 et 2, n’a pas répondu de la même manière aux différents mélanges distribués. Entre l’adaptation et la fin de l’essai, elle n’a progressé continuellement qu’avec le mélange graminées-trèfles, sous forme d’herbe comme d’ensilage. Pour les deux autres mélanges, elle s’est mainte- nue ou a légèrement diminué.

Ces résultats zootechniques doivent ce- pendant être interprétés avec une certaine prudence. Le nombre de vaches en pré- sence est suffisant pour expliquer des dif- férences de composition du lait au niveau des acides gras mais ne permet pas d’ana- lyser statistiquement les paramètres d’in- gestion et de production laitière.

Acides gras dans le lait

Comme lors du précédent essai compa- rant l’herbe et le foin, des effets signifi- catifs de la composition botanique du fourrage sur la composition en acides gras du lait ont pu être mis en évidence.

Sous forme d’herbe, le mélange grami- nées-luzerne confirme le potentiel déjà observé une année auparavant. Par rap- port aux deux autres mélanges, il per- met de produire un lait tendancielle- ment plus riche en acides gras mono- et polyinsaturés et avec des concentra- tions significativement plus élevées en

Tableau 5. Composition en acides gras des ensilages (en % des acides gras totaux).

1G = riche en graminées (autres que ray-grass); Gr = riche en graminées avec dominance ray-grass;

Er = prairie équilibrée avec dominance ray-grass; L = riche en légumineuses.

Stade 2 = précoce; 3 = mi-précoce.

– A B C

Acides gras Ensilage Mélange Mélange Mélange adaptation graminées graminées- graminées-

trèfles luzerne

Acide myristique C 14:0 < 0,1 1,2 1,1 0,3

Acide palmitique C 16:0 16,9 16,6 16,8 23,0

Acide stéarique C 18:0 1,1 1,2 1,4 1,9

Acide oléique C 18:1 2,6 2,3 2,2 2,4

Acide linoléique C 18:2 19,1 16,1 16,8 17,9

Acide linolénique C 18:3 58,1 60,4 57,9 48,6

Acide arachidique C 20:0 < 0,1 0,6 1,2 0,5

Acide béhènique C 22:0 0,5 0,3 0,6 0,6

Acide docosadiènoïque C 22:2 0,6 1,1 1,3

DPA n-3 C 22:5 < 0,1 < 0,1 < 0,1 1,6

DHA n-3 C 22:6 0,5 < 0,1 < 0,1 < 0,1

Acide lignocérique C 24:0 1,0 0,6 0,8 1,9

Acides gras saturés 19,6 20,6 21,9 28,2

Acides gras polyinsaturés 77,8 77,1 75,9 69,4

Tableau 6. Comparaison entre la composition en acides gras des herbages et des ensilages (en g/kg MS).

A B C

Acides gras Mélange Mélange Mélange graminées graminées- graminées-

trèfles luzerne

Acide palmitique C 16:0 Herbe 2,09 2,25 2,39

Ensilage 2,80 3,11 3,73

Acide stéarique C 18:0 Herbe 0,21 0,21 0,21

Ensilage 0,21 0,26 0,31

Acide oléique C 18:1 Herbe 0,31 0,32 0,34

Ensilage 0,39 0,42 0,39

Acide linoléique C 18:2 Herbe 2,17 2,51 2,63

Ensilage 2,72 3,11 2,90

Acide linolénique C 18:3 Herbe 9,49 12,84 12,18

Ensilage 10,20 10,74 7,89

Acides gras C 8:0 à C 24:1 Herbe 14,55 18,29 18,00

Ensilage 16,89 18,53 16,23

Fig. 1. Production ECM avec la ration à base d’herbe.

17,0 17,5 18,0 18,5 19,0 19,5 20,0 20,5 21,0

Adaptation Semaine 1 Semaine 2

kg/j

Graminées Trèfles Luzerne

Fig. 2. Production ECM avec la ration à base d’ensilage.

12,0 13,0 14,0 15,0 16,0 17,0 18,0 19,0 20,0

Adaptation Semaine 1 Semaine 2

kg/j

Graminées Trèfles Luzerne

(4)

Fig. 3. Acides gras et groupes d’acides gras de la graisse du lait produit avec de l’herbe. a, b, c: des lettres non identiques indiquent des valeurs significativement différentes (P < 0,05).

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70

g/100 g matière grasse

satu s

mono- ins

aturés

polyins atur

és

Graminées Gram.-trèfles Gram.-luzerne

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0

g/100 g matière grasse

oméga 3

oméga 6 Acide linoique

Acide linonique

CLA Acide

transvacnique b

b b b

b b

b ab a

a a

a a

b b

Fig. 4. Acides gras et groupes d’acides gras de la graisse du lait produit avec de l’ensilage. a, b, c: des lettres non identiques indiquent des valeurs significativement différentes (P < 0,05).

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70

g/100 g matière grasse

satu s

mono -ins

aturés

po lyins

atur és

Graminées Gram.-trèfles Gram.-luzerne

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0

g/100 g matière grasse

oméga 3

oméga 6 Acide linoique

Acide linonique

CLA

b b

c b

bba b a

a a b ab

a a

Acide

transvacnique

(5)

acides -linoléique (C18:2 c9c12) et -linolénique (C18:3 c9c12c15) (fig. 3).

La somme des oméga 3 et des oméga 6 est également supérieure dans ce lait (P < 0,05).

En revanche, l’acide trans-vaccénique (C18:1 t11), précurseur du CLA princi- pal cis-9, trans-11, se retrouve en plus grande quantité dans le lait produit avec le mélange graminées-trèfles.

La littérature fournit peu de références de comparaison. Delagarde et Peyraud (2002) comparent du lait issu de pâture de fétuque à celui de deux prairies de ray-grass (diploïde ou triploïde) et rap- portent une baisse des acides gras satu- rés et une augmentation des AG mono- insaturés dans le premier. Les auteurs ont toutefois considéré que comme il n’y avait pas de relation directe entre la composition en acides gras des fourra- ges et ceux du lait, les différences cons- tatées étaient dues à une mobilisation des réserves corporelles chez les vaches du groupe «fétuque», celles-ci ayant eu une production laitière inférieure à celle des deux autres groupes.

Dans le lait produit avec de l’ensilage, les tendances pour les trois grands groupes d’acides gras sont similaires à celles observées avec l’herbe, excepté

pour la somme des AG polyinsaturés du lait de la variante C, qui n’est pas aussi élevée (fig. 4). Plus spécifique- ment, les acides gras à chaînes courtes à moyennes C6, C8, C10 et C12 dé- croissent tous de manière hautement si- gnificative (A et B > C) de la variante A à la variante C.

Comme cela a été mis en évidence avec l’herbe, l’acide-linoléique et la somme des oméga 6 sont présents en concen- trations significativement plus élevées dans les laits de la variante graminées- luzerne. Quant à l’acide -linolénique et à la somme des oméga 3, ils se re- trouvent en quantité significativement supérieure dans la variante graminées- trèfles.

Les différences hautement significatives constatées ici pour l’acide trans-vaccé- nique sont semblables à celles déjà ob- tenues pour le foin avec B et A > C.

Comparaison herbe, foin et ensilage

Les essais présentés ici (récolte 2004) et ceux de la précédente publication (récolte 2003) ont tous été réalisés selon le même dispositif expérimental et avec du fourrage provenant des mêmes par-

celles. Il est donc intéressant de com- parer la composition du lait produit avec l’herbe, le foin et l’ensilage, afin d’évaluer l’influence du mode de con- servation. Toutefois, comme ces essais ont été réalisés à chaque fois avec des vaches différentes, cette comparaison n’a qu’une valeur indicative. Les résul- tats correspondent à la moyenne des trois compositions botaniques. Ils sont exprimés en % du total des acides gras (fig. 5) ou en g/100g de matière grasse (fig. 6). La même herbe, à une année d’intervalle, donne des teneurs dans le lait légèrement différentes, dues certai- nement à l’influence des animaux et au stade développement des plantes. La comparaison révèle que la conserva- tion sous forme de foin ou d’ensilage entraîne principalement un transfert des acides gras mono-insaturés vers les acides gras saturés (env. 5 à 6 points-%).

Une petite perte d’acides gras polyinsa- turés (principalement l’acide linoléique voire la somme des oméga 6) semble aussi survenir lors de la distribution d’ensilage. En revanche, la conserva- tion semble favoriser le rapport oméga 3/

oméga 6, proche de 1 entre l’ensilage et le foin, contre 0,75 environ en moyenne des deux laits d’herbages.

Fig. 5. Composition en acides gras du lait produit avec de l’herbe (2003 et 2004), du foin (2003) et de l’ensilage (2004) (moyenne des trois compositions botaniques exprimée en % du total des acides gras).

62,6 32,4

5,1

66,8 5,1

28,2

69,0 25,8

5,2

71,8 23,6

4,6

Herbe 2003

Herbe 2004 Ensilage 2004 Foin 2003

AG saturés ∑ AG mono-insaturés

∑ AG polyinsaturés

Fig. 6. Composition en acides gras du lait produit avec de l’herbe (2003 et 2004), du foin (2003) et de l’ensilage (2004) (moyenne des trois compositions botaniques exprimée en g/100g matière grasse).

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0

g/100 g matière grasse

oméga 3

oméga 6 Acide linoique

Acide linonique

CLA

Acide transvacnique

Herbe 2003 Herbe 2004 Foin 2003 Ensilage 2004

(6)

Il existe peu de données relatives à l’ef- fet de la conservation de l’herbe sur les teneurs en acides gras dans le lait. Selon une synthèse publiée par Chilliard et al.

(2001), les rations contenant plus de 58% d’ensilage d’herbe entraîneraient une augmentation des C14:0 et C16:0 dans le lait et une baisse des C18:1, C18:2 et C18:3 par rapport à la pâture.

Excepté pour le C18:3, ces résultats concordent avec nos observations. Plus récemment, Shingfield et al. (2005) ont montré que le lait produit avec une ra- tion à base de foin contenait davantage d’AG polyinsaturés – en particulier d’oméga 3 et d’oméga 6 – qu’avec des rations à base d’ensilage. Cela concorde également avec nos données.

Conclusions

❏ Les différences de composition en acides gras dans les herbages (2ecycle) sont peu importantes.

Elles concernent uniquement le mélange de graminées, qui con- tient davantage d’acides gras satu- rés et légèrement moins de poly- insaturés que les autres herbages.

❏ Le processus d’ensilage engendre des pertes d’énergie et surtout d’acide linolénique (C18:3). Les pertes sont les plus importantes dans le mélange graminées-lu- zerne.

❏ Les effets favorables du mélange graminées-luzerne sur la compo- sition en acides gras du lait, déjà observés lors d’un premier essai, ont été confirmés: le lait produit à partir de l’herbe de ce mélange est plus riche en acides gras oméga 3 (en particulier en acide -linolénique). Produit à partir d’herbe comme d’ensilage, ce lait est également plus riche en oméga 6 (acide -linoléique) que celui obtenu avec les autres composi- tions botaniques étudiées.

❏ Le mélange graminées-luzerne devrait être affouragé à un stade précoce et de préférence comme fourrage vert.

❏ Parmi les ensilages, c’est le mé- lange graminées-trèfles qui paraît le plus intéressant, aussi bien pour les paramètres zootechniques que pour la composition du lait.

Chilliard Y., Ferlay A. & Doreau M., 2001. Ef- fect of different types of forages, animal fat and marine oils in cow’s diet on milk fat se- cretion and composition, especially conjuga- ted linoleic acid (CLA) and polyunsaturated fatty acids. Livestock Production Science 70, 31-48.

Collomb M. & Bühler T., 2000. Analyse de la composition en acides gras de la graisse de lait.

I Optimisation et validation d’une méthode générale à haute résolution. Mitt. Lebensm.

Hyg. 91, 306-332.

Delagarde R. & Peyraud J. L., 2002. Fatty acid composition of milk from dairy cows as af- fected by grazing different grass species or cultivars. In: Proceedings of the 19th General Meeting of the European Grassland. Rochelle, France, 27-30 May 2002, Multi-function

grasslands: quality [Federation, La] forages, animal products and landscapes. Grassland Science in Europe, Vol. 7, 554-555.

Doreau M. & Poncet C., 2000. Ruminal biohy- drogenation of fatty acids originating from fresh or preserved grass. Reprod. Nutr. Dev.

40, 201.

Morel I., Wyss U., Collomb M. & Bütikofer U., 2006. Influence de la composition botanique de l’herbe ou du foin sur la composition du lait. Revue suisse Agric. 38 (1), 9-15.

Shingfield K. J., Salo-Väänänen P., Pahkala E., Toivonen V., Jaakkola S., Piironen V. & Huh- tanen P., 2005. Effect of forage conservation method, concentrate level and propylene gly- col on the fatty acid composition and vitamin content of cows’ milk. Journal of Dairy Re- search 72, 349-361.

Zusammenfassung

Botanische Zusammensetzung von Grünfutter oder Silage und Milchinhalts- stoffe

Zwei Versuche mit jeweils 15 Milchkühen (aufgeteilt auf drei Varianten) hatten zum Ziel, den Einfluss der botanischen Zusammensetzung von Grünfutter (1. Versuch) und Silage (2. Versuch) auf die chemische Zusammensetzung der Milch und insbesondere auf die Zusammensetzung der Fettsäuren im Milchfett zu untersuchen. Geprüft wurden eine Gräsermischung (A), eine Mischung aus Gräsern und Klee (B) sowie eine weitere aus Gräsern und Luzerne (C). Alle Futter stammten vom zweiten Schnitt und waren gleich alt. Mit nur einer Mineralstoffmischung ergänzt wurden sie im Stall ad libitum vorgelegt.

Der Siliervorgang führte in den B und C Mischungen zu Linolensäureverlusten in der Höhe von 16% bzw. 35%. Unter den Grünfuttern enthält die Gräsermischung den höchsten Anteil gesättigter Fettsäuren, während sich bei den Silagen die grösste Menge an gesättigten Fettsäuren, insbesondere an Palmitinsäure, in der Gras-Luzerne- Mischung findet.

Es konnte bestätigt werden, dass Luzerne in Futtermischungen einen positiven Ein- fluss auf die Fettsäurenzusammensetzung der Milch ausübt. Milch, die mit solchem Futter produziert wurde, ist reicher an Omega-3-Fettsäuren (insbesondere an -Lino- lensäure) und Omega-6-Fettsäuren (-Linolsäure). Als Silage schnitt die B Mischung sowohl bei der Milchleistung als auch in Bezug auf die Zusammensetzung der Milch am besten ab.

Summary

Influence of the botanical composition of grass or silage on milk composition Two trials, each including 15 dairy cows divided into three variants, were conducted with the purpose to assess the effect of botanical composition of grass (first trial) and silage (second trial) on the chemical composition of milk, especially on the fatty acid profile of milk fat. The comparison included a grass mixture (A; ray-grass, meadow fescue, cocksfoot, timothy), a grass-clover mixture (B; same grasses as A, white and red clover) and a grass-alfalfa mixture (C; cocksfoot, Italian ray-grass and timothy, alfalfa and red clover). All forages were harvested in the second cycle and at the same age, and they were given ad libitum in the rack to the cows, with only a mineral supplement being added.

The ensiling process lead to losses of linolenic acid by 16% for the B mixture and 35% for the C mixture. Among the combinations, the A mixture contained the most saturated fatty acids whereas for the silage, the saturated fatty acids, and especially palmitic acid, were found in greater quantities in the C mixture.

The positive effect of alfalfa in the mixtures on the composition of fatty acids in milk was confirmed. The milk produced from such mixtures was richer in fatty acids omega-3 (especially -linolenic acid) and in omega-6 (acid -linoleic). In silage form, the B mixture proved to be the most interesting variant as far as the milk production is concerned as well as to the milk composition.

Key words: botanical composition, grass, silage, milk, fatty acids, CLA, dairy cows.

Bibliographie

Referenzen

ÄHNLICHE DOKUMENTE

Dans le passé, le pâturage continu sur gazon court n’a pas été favorisé, car on lui reprochait des besoins en azote élevés ainsi qu’une influence négative sur la

Si la somme de ces aliments dépasse 40% de la ration totale, la quantité élevée de glucides rapidement fermentescibles et la faible fibrosité de la ration conduisent à une

• Le respect de l’herbe, pour lui conserver ses feuilles, associé à un séchage rapide permet de sauvegarder les lipides et les proportions en acides gras insaturés

Les proportions les plus faibles sont obtenues aux deux cycles et aux deux stades avec la conservation par congélation, au 1 er cycle précoce la congélation se

Des concentrations plus faibles en acides gras saturés ont été observées lors de la distribution du fourrage de prairie permanente, avec par conséquent davantage d’acides gras

Les teneurs en acide palmitique de la matière grasse des échantillons avec af- fouragement d’ensilage étaient légère- ment plus élevées, en hiver comme en été, tandis que celles

A l’inverse, les relevés avec peu de refus sont le plus souvent associés aux niveaux de chargement moyen et élevé.. Deux autres facteurs interviennent dans une moindre mesure: le sol

L'effet positif de la graine de tournesol ou de lin dans la ration de la vache lai- tière sur l'augmentation de ces acides gras dans le lait a déjà fait l'objet de nombreuses études