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Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches (Ed.). (1994). Guide d'inteprétation du bulletin d'avalanches publié par l'Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches Weissfluhjoch/Davos. Communication de l'Institut fédéral po

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Communication de l'Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches

Novembre 1994

Guide d'interprétation du bulletin d'avalanches publié par l'Institut fédéral pour l'étude

de la neige et des avalanches Weissfluhjoch/Davos

no50

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Responsable de l'édition

Dr Walter Ammann, directeur de l'Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches, Weissfluhjoch/Davos

Rédaction Roland Meister Réalisation Urs Liebing Andreas Stoffel Traduction M. Dousse

Référence bibliographique

Institut fédéral pour l'étutle de la neige et des avalanches Weissfluhjoch/Davos (éd.) 1994: Guide d'interprétation du bulletin d'avalanches publié par l'Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches, Weissfluhjoch/Davos.

Communication de l'Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches no 50

Tirages

6000 al, 2000 fr, 1000 it Distribution

Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches 7260 Weissfluhjoch/Davos (Tel. 081 / 4170 222) (Fax 081 / 4170 220)

Remplace la communication no 49 de l'Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches 1993:

Guide d'interprétation du bulletin d'avalanches publié par l'Institut fédéral pour l'étude

de la neige et des avalanches, Weissfluhjoch/Davos

Photo de couverture

Avalanche de neige mouillée au

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Guide d'interprétation du bulletin d'avalanches publié par l'Institut fédéral pour l'étude

de la neige et des avalanches Weissfluhjoch/Davos

Sommaire

1 Introduction

2 Qu'est-ce qu'un bulletin d'avalanches 3 Public cible

4 Centre de diffusion et portée de l'infonnation

5 Principes de base de la rédaction du bulletin d'avalanches 6 Forme et composition du bulletin d'avalanches

7 Terminologie utilisée pour définir le danger d'avalanche 7.1 Définition du danger d'avalanche

7.2 Définition de l'appréciation du danger d'avalanche 7.3 L'échelle européenne de danger d'avalanche 7.4 Particularités propres à la Suisse

8 Explication des divers degrés de danger 9 Terminologie géographique

10 Fréquence des diffusions et durée de validité des informations 11 Diffusion du bulletin d'avalanches

12 Possibilités et limites du bulletin d'avalanches 13 Vérification du danger d'avalanche

Annexe avec figures et taq!eaux

2 2 2 3 4 6 9

14 16 17 18 18 19

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1 Introduction

L'Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches, au Weissfluhjoch/- Davos (ENA) publie des bulletins d'avalanches depuis près de 50 ans. Le présent guide d'interprétation doit aider l'utilisateur du bulletin à mieux mettre en pratique les avertissements diffusés. Ce cahier décrit aussi les particularités et les fonctions spécifiques du système de mise en garde contre les avalanches en Suisse.

En avril 1993, les représentants des pays alpins ont convenu d'adopter désor- mais une échelle de danger d'avalanche harmonisée au niveau européen. Dési- reux de faciliter la compréhension du nouvel énoncé, !'ENA avait alors rédigé un guide d'interprétation publié dans la commu~ication no 49. Quelques modifi- cations ayant été apportées à l'échelle européenne de danger d'avalanche introduite en 1993, nous avons actualisé ce guide d'interprétation dont voici la nouvelle version.

2 Qu'est-ce qu'un bulletin d'avalanches

Le bulletin suisse d'avalanches donne, dans un texte succinct, des informations sur les conditions d'enneigement dans les Alpes suisses. II décrit, degré par degré, le danger régional d'avalanche existant au moment de la publication, ainsi que son évolution immédiate. Le texte du bulletin est conçu selon un schéma standard. Les notions utilisées ont été harmonisées afin de faciliter le travail de l'utilisateur qui devra prendre des décisions en cas de danger d'ava- lanche.

3 Public cible

Le bulletin d'avalanches s'adresse à toutes les personnes exposées à ce genre de danger au cours des loisirs ou des activités professionnelles qu'elles exercent en montagne durant l'hiver. Elles appartiennent à l'un des groupes cibles qui englobent:

- les skieurs et les surfeurs des neiges - les skieurs de randonnée

- les guides de montagne, les moniteurs de ski et les guides de randonnées à skis

- les membres de l'armée (qui disposent çgalement d'informations émanant du service avalanche de l'armée)

- les membres des services chargés de la sécurité en matière d'avalanches

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dans les zones de ski, sur les routes et voies ferrées

- les responsables des services communaux chargés des problèmes d'ava- lanches et les commissions d'avalanches

- les membres de la police et des services de sauvetage - les habitants des villages de montagne

L'analyse des accidents d'avalanches survenus au cours des 50 dernières années montre que près de 60 % des victimes se trouvaient à l'extérieur au moment de l'accident. 20% se trouvaient sur des voies de communication parmi lesquelles on compte également les pistes de skis surveillées. Les autres 20% ont trouvé la mort alors qu'elles étaient à l'intérieur d'un bâtiment. Il ressort clairement aussi que la majorité des victimes qui se trouvaient à l'extérieur ont été sur- prises pendant l'exercice de leurs loisirs; elles s'adonnaient au ski, au surf ou à l'alpinisme. Pour la région des Alpes suisses, la moyenne pluriannuelle s'élève à 26 victimes ensevelies chaque année par une avalanche.

Malgré sa longueur limitée, le bulletjn d'avalanches doit pouvoir s'adresser à différents groupes d'utilisateurs. Cette exigence a souvent pour conséquence que lorsque les conditions météorologiques et d'enneigement sont relativement stables, les renseignements pour les skieurs de randonnée sont plus complets que ceux qui s'adressent aux services locaux de sécurité. En revanche, en cas de fort danger d'avalanche, lorsque l'on peut admettre qu'il n'y a pas lieu d'entreprendre de randonnées à skis, les recommandations destinées aux servi- ces de sécurité sont plus étoffées.

4 Centre de diffusion et portée de l'information

Contrairement à ce qui se passe dans les pays voisins, où les mises en garde contre les avalanches sont rédigées par des centres régionaux, la rédaction du bulletin d'avalanches en Suisse est centralisée à l'Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches, au Weissfluhjoch/Davos. Un service de permanence suit quotidiennement l'évolution de la météo, du manteau neigeux et du danger d'avalanche. Organisé au sein du Service des avalanches, ce groupe est aussi responsable de l'actualisation du bulletin d'avalanches. Dans des cas exception- nels, lorsque le danger se modifie en un laps de temps très court, il arrive que deux bulletins soient publiés le même jour.

Le bulletin d'avalanches doit couvrir l'ensemble du territoire des Alpes suisses.

Cela signifie qu'un seul et même bulletin doit énoncer les différentes conditions d'enneigement et les divers dangers d'avalanches propres à tout le pays. Voilà pourquoi l'utilisateur trouvera réunies sous une même rubrique les diverses régions soumises au même degré de danger. La formulation étant forcément

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générale, il n'est pas possible de détailler ce bulletin en y mentionnant telle ou telle pente. Pour évaluer les dangers locaux, les responsables de la sécurité ou les skieurs doivent dès lors s'appuyer sur des méthodes d'appréciation supp- lémentaires (analyse des conditions météorologiques locales, analyse du man- teau neigeux, étude de cartes, appréciation de la pente directement sur les lieux ou estimation personnelle des risques). Le présent guide d'interprétation n'en- trera pas dans ces détails.

5 Principes de base de la rédaction du bulletin d'avalanches

A !'ENA, l'appréciation du danger d'avalanche est essentiellement fondée sur des mesures quotidiennes prises dans près de 75 stations d'observation réparties sur l'ensemble du territoire des Alpes suisses èt situées à des altitudes entre 1000 et 2500 mètres (fig. 4). L'observateur local communique les principales conditions météorologiques (température de l'air, direction et force du vent, etc.) et les caractéristiques de la neige (neige fraîche, hauteur totale de la neige, etc.); il transmet chaque matin ces renseignements à !'ENA en même temps que ses observations locales sur les glissements d'avalanches et ses appréciations quant aux dangers qu'il prévoit. Le service des avalanches de !'ENA dispose d'autres sources d'information particulièrement utiles, comme les mesures actualisées d'heure en heure par les stations de l'Institut suisse de météorologie (ISM) à Zurich. Il bénéficie aussi d'un accès direct au réseau automatique de mesures (ANETZ) et au réseau complémentaire ENET (il comprend onze stations de montagne cofinancées par !'ENA, fig. 5), ce qui lui permet d'en extraire des données électroniques et de les transcrire sous forme graphique.

De précieuses informations sont également recueillies par des observateurs qui procèdent tous les 14 jours à une centaine d'analyses dans l'ensemble des Alpes suisses. Leur travail consiste à examiner le manteau neigeux recouvrant des terrains plats et des pentes d'essai représentatives où ils relèvent aussi les profils stratigraphiques en testant des blocs de glissement.

L'analyse du danger d'avalanche passe par une parfaite connaissance des relations fondamentales existant, d'une part, entre les conditions météorologi- ques et le manteau neigeux, et d'autre part, entre la structure du manteau neigeux et son impact sur les avalanches. L'expert en avalanches fonde d'abord sa décision sur une évaluation de la stabilité du manteau neigeux. Il est donc logique qu'il considère en même temps les cas d'avalanches qui se sont déjà produits à cet endroit. Nombre d'autres critères interviennent encore dans cette appréciation, à savoir les multiples corrélations entre les tensions et les résistan- ces s'exerçant à l'intérieur du manteau neigeux en constante mutation, ou l'influence des précipitations, du vent, de la température et de la structure du

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manteau neigeux, pour ne citer que les principaux paramètres. Depuis peu, nous disposons de modèles informatiques capables d'exploiter de grands volu- mes de données et d'informations.

Comme il n'existe aucune méthode universelle d'appréciation du danger d'ava- lanche et que, par ailleurs, on attend de véritables prévisions, la rédaction du bulletin - qu'il faut souvent réaliser sous la contrainte du temps - repose en fin de compte sur des décisions pragmatiques. Voilà pourquoi la longue expérience des personnes du service des avalanches ne pourra être remplacée par les instruments de décision électroniques, aussi performants soient-ils.

Fig. 1: Glissement sans danger de neige meuble à partir d'une zone rocheuse à accumulation de neige

(Photo: ENA, S. Gliott)

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6 Forme et composition du bulletin d'avalanches

La clarté du bulletin d'avalanches et sa richesse en informations sont deux éléments dont la portée est inversement proportionnelle. Cette clarté est favori- sée par la présentation systématique du bulletin d'avalanches qui se compose d'un en-tête, d'un résumé succinct (flash) et de quatre rubriques. Ce document contient les informations suivantes:

- En-tête: Il contient le numéro du bulletin, sa date et son lieu de diffusion.

- Résumé succinct (flash): Quelques mots clés résument l'essentiel de la situation.

- Généralités: Quelques phrases décrivent la situation météorologique.

Précipitations, vent, température y sont mentionnés et, au besoin, classifiés par régions. En cas de nécessité, les cas d'avalanches qui se sont produits y sont également énoncés.

- Manteau neigeux: Cette rubrique présente les principales caractéristiques du manteau neigeux examiné au point de vue qualitatif (constitution, stratification, résistance) et/ou au point de vue quantitatif (quantité de neige fraîche, hauteur totale de la neige à une altitude donnée, comparai- sons avec les conditions moyennes).

- Degrés de danger: Il s'agit du paragraphe central du bulletin d'avalan- ches. On y trouve l'énonciation des régions réunies en fonction de l'in- tensité du danger existant. Ce danger est traduit par l'un des cinq adjectifs de l'échelle de danger d'avalanche. Il est associé aux expressions "danger d'avalanche", "danger de glissement de plaques de neige" ou "danger d'avalanche de neige humide". Les régions les plus exposées sont indi- quées en premier lieu. Sous l'énonciation des régions soumises au même degré de danger, il est fait mention des expositions des pentes, des zones et des altitudes critiques ainsi que des points à prendre tout particulière- ment en considération par les différents groupes d'utilisateurs.

Pour chaque région ou sous-région, on n'utilise qu'un seul degré de danger en distinguant si nécessaire les altitudes. Des expressions, telles que "autres régions" ou "le reste des régions" sont évitées autant que possible. S'il y a lieu d'établir une distinction entre divers types d'avalan- ches, par exemple lorsqu'il faut s'attendre à la fois à des avalanches de neige sèche et à des avalanches de neige humide, il en sera fait mention à la fin de cette rubrique.

- Tendance: On y décrit brièvement l'évolution probable du danger d'ava- lanche.

Les deux exemples suivants illustrent le schéma d'un bulletin d'avalanches.

Cette présentation doit permettre à ! 'utilisateur de trouver le plus rapidement possible les points qu'il recherche.

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Cette nouvelle présentation devrait aussi faciliter la tâche des médias. Dans toute la mesure du possible, les textes devraient être diffusés sans avoir été abrégés. Soulignons aussi que les cartes suisses publiées par l'ENA (elles indiquent les hauteurs d'enneigement et les degrés de danger) font partie inté- grante du bulletin d'avalanches.

Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches Bulletin d'avalanches no 07

Faible danger d'avalanche

Généralités

Weissflultjoch/Davos Vendredi, 3 décembre 1993

La hausse généralisée des températures n'a été accompagnée depuis mercredi dernier que de quelques centimètres 11e neige fraîche dans quelques régions des Alpes suisses. Les vents généralement de secteur ouest à nord étaient faibles à modérés.

Manteau neigeux

Le manteau neigeux nettement inférieur aux moyennes saisonnières présente une structure forte- ment ameublie dans les couches superficielles.

A 2000 m d'altitude, les hauteurs de neige sur plan horizontal sont les suivantes:

- Ouest du versant nord des Alpes, Valais, Tessin, Engadine, sud des Grisons: 10 à 20 cm Soit environ 20 à 40 % des valeurs moyennes calculées sur de nombreuses années.

- Centre et est du versant nord des Alpes, nord et centre des Grisons: 20 à 40 cm Soit environ 30 à 60 % des valeurs moyennes calculées sur de nombreuses années.

Degrés de danger

Ensemble du territoire des Alpes suisses: faible danger d'avalanches. Des lieux de danger éventuels se situent sur les pentes raides à proximité des crêtes, quelle que soit 1 'exposition, au-dessus de 2300 m environ. Un déclenchement d'avalanches n'est pas à exclure en cas de charge supplémentaire importante (par ex. des groupes de skieurs).

Tendance

Si la dégradation du temps annoncée pour dimanche sur le versant nord des Alpes devait entraîner des chutes de neige relativement importantes, il faudrait s'attendre à une aggravation rapide du danger d'avalanches.

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Institut fédéral pour l'étude de la neige et des avalanches Bulletin d'avalanches no 63

Weissflultjoch/Davos Lundi, 28 février 1994

Des vents forts du sud ont provoqué des accumulations de neige

Généralités

Lundi, de 10 à 40 cm de neige sont tombés dans le Tessin, dans la région du Simplon et dans les vallées du sud de la Viège. Sous l'action du foehn, il n'y a pratiquement pas eu de précipita- tions jusqu'à lundi matin dans les autres régions des ~lpes suisses. Dans toutes les régions, les températures ont chuté et s'élèvent à 2500 m à environ moins 5 degrés.

Manteau neigeux

Au cours du week-end, le manteau neigeux s'est humidifié en dessous de 2000 m. Aux altitudes supérieures, il y a eu d'importants déplacements de neige. Les vents <1e secteur sud les plus forts ont été enregistrés le long de la crête principale des Alpes. Dans ces zones, les accumulations de neige soufflée recouvrent des couches de fond à faible portance.

Degrés de danger

Alpes tessinoises, crête principale des Alpes et vallées du sud des Grisons: Danger marqué de glissements de plaques de neige.

Le danger se situe surtout sur les pentes raides exposées du nord-ouest à l'est en passant par le nord, au-dessus de 1800 m environ. Sur ces pentes, un déclenchement d'avalanche est possible, même en cas de faible surcharge.

Versant nord des Alpes, autres régions du Valais et des Grisons: Danger limité de glissements de plaques de neige.

Ici aussi, les pentes raides à l'abri du vent au-dessus de 2200 m environ demandent une attention particulière. De nouvelles accumulations de neige soufflée se sont formées dans ces zones.

Des glissements isolés de neige humide sont encore possibles dans toutes les régions au-dessus de 2000 m environ.

Tendance

On n'annonce pas de nouvelles précipitations importantes pour mardi. Etant donné que les températures continuent à baisser un peu, la situation avalancheuse devrait s'améliorer légère- ment. C'est surtout le danger d'avalanches humides qui devrait diminuer.

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7 Terminologie utilisée pour définir le danger d'avalanche

7.1 Définition du danger d'avalanche

La notion générale de "danger" représente un processus dont le déroulement pourrait être dangereux, tel qu'un tremblement de terre, un raz de marée, une coulée de boue ou une avalanche. Ce danger, ou processus dangereux, se traduit par la probabilité de survenance et par son ampleur présumée. Le terme

"danger" ne donne aucune information indiquant si le phénomène se produira effectivement et s'il entraînera des dommages corporels ou matériels. Pour qu'il y ait dommage effectif, il faut donc qu'au moment du déroulement du "proces- sus dangereux", des hommes et/ou des biens matériels se trouvent dans la zone touchée (c'est-à-dire la trajectoire de l'avalanche). On peut dès lors en qéduire la définition suivante: le "danger d'avalanche" se traduit par la probabilité qu'une avalanche survienne et par l'ampleur qu'elle pourrait atteindre dans une région donnée. Notons que le moment où elle se produira et la zone où elle se déclenchera restent des paramètres aléatoires.

Le terme "risque", c'est-à-dire le potentiel de dommage, présuppose d'une part l'existence d'un danger et d'autre part la présence d'objets potentiellement menacés. Bien que le bulletin d'avalanches décrive le danger et non le risque d'avalanche, il y a lieu de préciser brièvement la différence existant entre ces 2 notions: si une avalanche se déclenche dans une vallée éloignée et non boisée, dans laquelle aucun être humain ni bien matériel ne s'y trouve, il y a certes un danger d'avalanche mais on ne peut parler dans ce cas de risque. Si, par contre, cette avalanche touche une vallée peuplée et menace ainsi des êtres humains et des biens matériels, le danger d'avalanche est alors accompagné d'un risque d'avalanche, qui dans certains cas sera appelé "fort risque d'avalanche".

Lorsque l'on parle de "danger d'avalanche", on évoque généralement la possibi- lité d'un déclenchement d'avalanche susceptible d'engendrer des dommages.

L'accent est mis sur le déroulement de ce processus potentiel. La présence et l'ampleur du risque dépendront des conditions locales et du comportement des êtres humains.

7.2 Définition de l'appréciation du danger d'avalanche

Contrairement à l'annonce du danger de feu de forêt ("le versant sud des Alpes est menacé par un danger d'incendie de forêt jusqu'à l'arrivée de pluies abon- dantes"), le danger d'avalanche est quantifié par des formules telles que: "il existe un fort danger d'avalanche"; ou "le danger de glissement de plaques de

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neige est actuellement faible". Cette méthode est utilisée depuis le premier bulletin diffusé il y a 50 ans.

L'ampleur du danger d'avalanche dépend de plusieurs facteurs, à savoir:

- de la probabilité qu'une avalanche se déclenche, un facteur qui dépend de la stabilité naturelle du manteau neigeux et qui peut augmenter sous l'effet des activités humaines (ski, explosions, etc.). Cette probabilité de déclen- chement (et par conséquent de danger d'avalanche) est faible lorsque la stabilité du manteau neigeux est grande. Elle est inversement grande lorsque la stabilité du manteau neigeux est faible

- de l'étendue concernée ou du nombre de pentes mises en danger - de l'ampleur de l'avalanche possible et de son type

- de l'épaisseur des couches de neige entraînées (volume d'avalanche) et de leur densité

Lors de l'appréciation du danger d'avalanche, il importe ainsi d'accorder une grande importance à la probabilité de déclenchement d'un processus potentielle- ment dangereux et à l'ampleur qu'il pourrait atteindre. Car il ne faut pas oublier que plusieurs glissements de neige humide laissant une fracture de faible épaisseur - comme cela peut être le cas sur une pente rocheuse exposée au sud - sont moins dangereux qu'une seule avalanche de plaque de neige sèche dont la fracture atteint l'épaisseur d'un mètre.

Signalons aussi une autre particularité importante: contrairement au ras de marée et à l'éboulement, "le processus dangereux" que représente l'avalanche peut être déclenché par les activités humaines. Lorsqu'une personne s'engage sur une pente dangereuse, la surcharge qu'elle provoque peut considérablement augmenter la prédisposition naturelle au déclenchement d'une avalanche. Dans ce cas, le risque d'avalanche n'est évidemment plus inexistant (80% des skieurs ensevelis ont déclenché eux-mêmes le glissement de la plaque de neige).

7.3 L'échelle européenne de danger d'avalanche

En avril 1993, les services de mise en garde des pays alpins ont convenu d'adopter une échelle de danger d'avalanche harmonisée au niveau européen.

Depuis lors, le public cible de tous ces pays peut se fonder sur des informations indiquant toutes les mêmes degrés de danger, ce qui représente un sérieux avantage pour les skieurs de randonnée. L'introduction de cette nouvelle échelle a donné lieu à quelques difficultés, notamment en ce qui concerne l'interpréta- tion du texte, traduit en plusieurs langues (allemand, français, italien, espagnol, anglais). Après un hiver d'expérience quotidienne, certaines modifications

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mineures furent encore apportées en mai 1994 à l'une ou l'autre définition des degrés de danger. Aujourd'hui, une solution satisfaisante a été trouvée puisque ces textes sont conformes au sens tout en étant exprimés par des mots adaptés à chacune des différentes langues.

Le texte désormais diffusé en Europe est présenté dans les quatre premières co- lonnes du tableau 1. L'unique échelle européenne de danger d'avalanche pré- sente cinq degrés croissants de danger, à savoir: faible, limité, marqué, fort, très fort. Ces degrés de dangers qualifient la stabilité du manteau neigeux et la probabilité de déclenchement d'une avalanche.

La stabilité du manteau neigeux indique le rapport entre la résistance des couches de neige et les tensions opérées. Comme le manteau neigeux n'est pas un matériau constant et qu'il est exposé, au cours d'un hiver, à diverses in- fluences météorologiques et comme le rapport entre la résistance et les tensions peut être très différent d'une couche de neige à l'autre ou d'un endroit à l'autre (à cause de la diversité des altitudes et des expositions entre autres), la stabilité du manteau neigeux est l'élément clé de la prévision des dangers d'avalanches.

Or, mesurer cette stabilité est une opération difficile qui ne peut se faire qu'en certains points. II ne reste alors que les méthodes indirectes comme les mesures effectuées sur les aires expérimentales ou les relevés de profils stratigraphiques.

En règle générale, le danger d'avalanche est faible lorsque la stabilité du manteau neigeux est grande (à savoir, lorsque la résistance de la couche de neige est grande ou, au même titre, lorsque les tensions sont faibles) et, à l'inverse, ce danger a tout lieu d'augmenter lorsque la stabilité du manteau neigeux est faible.

Afin de favoriser la clarté du bulletin d'avalanches, la stabilité du manteau neigeux rt' est généralement mentionnée que dans les zones particulièrement critiques: on se limite aux zones spécialement menacées en énonçant l'altitude, l'exposition et la topographie. Le terme de "pente raide" est attribué aux pentes d'une inclinaison supérieure à 30 degrés. Les "terrains peu raides" présentent une inclinaison inférieure à cette limite.

La probabilité de déclenchement d'une avalanche est une variable statistique qui dépend directement de la stabilité du manteau neigeux. Cette probabilité est plus largement décrite sous la rubrique prévue à cet effet dans l'échelle euro- péenne de danger d'avalanches. On y évoque à la fois le danger considéré en dehors de toute influence extérieure (départs spontanés d'avalanches) et l'am- pleur probable d'une avalanche qui serait déclenchée par une surcharge (provo- quée par des skieurs, par des explosifs destinés à déclencher une avalanche artificielle, ou autre facteur). On y fait aussi une distinction entre une forte et une faible surcharge. On entend par forte surcharge, l'influence exercée sur le

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manteau neigeux par un groupe de skieurs qui traversent une pente raide sans maintenir entre eux une certaine distance. Les engins de damage ou les ex- plosions provoquant des avalanches artificielles (à l'aide de lance-mines, de charges explosives lancées manuellement ou d'explosifs largués par hélicoptère) sont également à la source de fortes surcharges ou contraintes. Quant aux faibles surcharges, elles peuvent être produites par un seul skieur ou promeneur traversant une zone dangereuse.

Certaines précisions s'imposent encore dans ce contexte: les avalanches de petite ampleur ne touchent les skieurs que dans des cas exceptionnels (fig. 1).

Les avalanches de moyenne ampleur se produisent généralement dans les zones pentues. Il s'agit en l'occurrence du cas typique de l'avalanche déclenchée par les skieurs (fig. 2). En plus des victimes qui en son~ la proie, les avalanches de cette ampleur peuvent aussi causer des dommages matériels de moyenne impor- tance. Les "grosses avalanches" sont celles qui se prolongent jusque dans la vallée (comme celle représentée sur la page de couverture) et les "avalanches de grande ampleur", celles dont la longueur ou la largeur atteint plusieurs centaines de mètres. Elles risquent d'ensev~lir des personnes et de causer d'importants dégâts matériels. En cas de très fort danger, il est également possible que des avalanches se déclenchent sur des terrains peu raides, à savoir sur les pentes d'une inclinaison inférieure à 30 degrés.

Fig. 2: Avalanche d'une plaque de neige d'importance moyenne déclenchée par un skieur au Piz L.agalb, Engadine: à droite, deux avalanches secondaires (Photo: H.-J. Etter).

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7 .4 Particularités propres à la Suisse

Les négociations internationales visant à élaborer l'échelle européenne de danger d'avalanche ont connu des divergences quant à la question de savoir s'il fallait ajouter aux trois premières colonnes (Degrés de danger, Stabilité du manteau neigeux et Probabilité de déclenchement d'avalanches) deux rubriques supplémentaires réservées aux conséquences liées à tel ou tel danger et aux recommandations destinées aux principaux groupes d'utilisateurs. Si les Fran- çais et les Italiens ne donnent aucune de ces deux indications, les Autrichiens et les Allemands estiment cet apport utile. En Suisse, ces deux colonnes figurai- ent déjà sur l'ancienne échelle de danger d'avalanches publiée en 1985.

Après avoir consulté les principales associations intéressées par cette question dans notre pays, l'ENA a décidé de maintenir ces ajouts afin d'améliorer la clarté du communiqué.

La colonne des conséquences et recommandations pour les voies-de com- munications et les habitations (tabl. 1, avant-dernière colonne) contient des indications destinées à la fois aux responsables de la sécurité engagés par les services d'avalanches communaux et cantonaux, aux responsables des chemins de fer fédéraux et privés ainsi qu'aux chefs de pistes engagés par les chemins de fer de montagne. Parmi les mesures de sécurité, nous comptons d'une part l'intervention active qui consiste à déclencher une avalanche artificielle à l'aide d'explosifs (considérée le plus souvent comme des "mesures de sécurité").

Citons d'autre part le mode d'intervention passive, à savoir l'interdiction d'accès aux voies de communication ou aux pistes de ski (barrage des pistes de ski et des parcours de descente), l'utilisation d'abris ou l'évacuation (dans des conditions très critiques) de certains lieux, voire de toute une région. Le choix des mesures de sécurité à prendre varie d'un cas à l'autre et cette décision appartient au domaine de compétence des responsables de la sécurité.

La colonne des conséquences et recommandations pour les personnes hors pistes s'adresse surtout aux skieurs. Elle est également destinée aux personnes qui s'engagent dans des zones non surveillées, comme les skieurs de randonnée, les excursionniste,ê en montagne, les skieurs et surfeurs hors pistes ou les personnes appelées à se rendre en plein champ dans le cadre de leurs activités professionnelles. Chacune d'elle trouvera dans cette rubrique les renseignements qui l'intéressent (tabl. 1, dernière colonne).

Les données concernant les "conditions d'enneigement" se rapportent unique- ment au danger d'avalanche. La qualité de la neige (neige poudreuse, neige gros sel, neige croûtée cassante) ou les conditions météorologiques (brouillard, vent tempétueux) ne sont pas commentées dans le bulletin d'avalanches.

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L'appréciation du danger d'avalanche est une démarche qui demande de I' expé- rience. Chacun peut l'acquérir en suivant de préférence l'un des cours donnés soit par le Club alpin suisse, les clubs de ski, "Jeunesse et sport", les écoles d'alpinisme ou par l'armée.

Les "recommandations" énoncées au tableau 1 sont à interpréter en tant que telles. Lorsque l'intéressé aura émis son propre jugement sur le terrain, c'est à lui de décider comment il se comportera face au danger d'avalanche et quels sont les risques qu'il est disposé à prendre.

La Suisse connaît aussi une autre particularité qu'il est nécessaire d'énoncer: au cours des hivers derniers, nous avons connu à diverses reprises des conditions météorologiques exceptionnelles (comme des vents atteignant la force d'un ouragan ou des dégels inattendus). Même si ces conditions n'ont duré parfois que quelques heures, elles ont considérablement augmenté le danger d'avalan- che. Pour faire face à ce genre de situation, la Suisse mentionne un sixième degré de danger, traduit par l'expression "extrême danger d'avalanche". Un tel danger peut également apparaître lorsque la structure du manteau neigeux devient particulièrement critique. Si ce dernier est identifié à temps, le bulletin d'avalanches s'étoffe d'indications et de recommandations qui dépassent le cadre habituel de l'échelle de danger d'avalanche. Ce supplément est tout particulièrement destiné aux services de sécurité. Il convient toutefois de soulig- ner que l'usage de cette possibilité ne s'impose que dans des cas extrêmement rares.

8 Explication des divers degrés de dangers

Degré après degré, le danger d'avalanche énoncé sur l'échelle suit une con- stante augmentation. Dans cette même évolution, la stabilité du manteau nei- geux diminue et le nombre de zones dangereuses se multiplie. La surcharge nécessaire pour provoquer un déclenchement diminue à la mesure de l'augmen- tation du danger.

- Degré 1, faible danger: Le manteau neigeux est bien stabilisé dans son ensemble. A part quelques glissements de moindre importance sur les pentes raides, les avalanches spontanées (non provoquées par des influen- ces extérieures) ne sont guère possibles. Lors de déclenchements artificiels (p. ex. à l'aide d'explosifs), le manteau neigeux devra être soumis à de fortes surcharges, même sur les pentes extrêmement raides. Les zones hors pistes présentent des conditions généralement sûres. Les rares en- droits menacés se limitent aux pentes extrêmement raides qui sont facile- ment localisables.

D'après la moyenne pluriannuelle, les jours où ce degré de danger est

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énoncé en Suisse représentent un taux de 33 pour cent. Près de 5 pour cent des accidents mortels se produisent dans les conditions décrites sous cette rubrique.

- Degré 2, danger limité: Le manteau neigeux n'est que modérément stabi- lisé sur quelques pentes raides. Ces endroits sont généralement décrits de manière plus détaillée dans les bulletins d'avalanches qui mentionnent encore l'altitude, l'exposition ou la topographie. Le skieur bénéficiera de conditions le plus souvent favorables s'il choisit son itinéraire avec pru- dence. Des déclenchements d'avalanches sont toutefois possibles, surtout par forte surcharge comme celle exercée par un groupe de skieurs qui montent ou descendent sans maintenir entre eux une certaine distance. Sur les pentes raides où les conditions du manteau neigeux sont défavorables, il n'est pas exclu non plus que des avalanches soient déclenchées sous les pas d'une seule personne. Le danger d'avalanche spontanée étant très limité, les voies de communication et les habitations n'y sont guère expo- sées. A ce stade de danger, il n'est en principe pas nécessaire de prendre des mesures de sécurité sur les pistes de descente à ski.

D'après la moyenne pluriannuelle, les jours où ce degré de danger est énoncé en Suisse représentent un taux de 36 pour cent. Près de 25 pour cent des accidents mortels se produisent dans les conditions décrites sous cette rubrique.

- Degré 3, danger marqué: Sur de nombreuses pentes raides, le manteau neigeux n'est que modérément à faiblement stabilisé. Sur les pentes d'ex- position et d'altitude mentionnées dans le bulletin, il est possible qu'une avalanche se déclenche déjà sous l'effet d'une faible surcharge, comme celle exercée par le passage d'un seul skieur. Les dangers d'avalanches spontanées peuvent être très différents: si la str;ucture du manteau neigeux et la hauteur d'enneigement sont faibles, seul un danger sporadique d'ava- lanche de moyenne ampleur est à prévoir. Mais si la situation se modifie à la suite de nouvelles chutes de neige ou d'un. réchauffement des tempéra- tures au cours de la journée, il faut aussi s'attendre à des départs isolés de grosses avalanches. Dans ces conditions, il est néc-essaire de déclencher une avalanche artificielle (surtout dans les endroits recouverts de neige fraîche) ou de barrer temporairement les voies de communications et surtout les pistes de descente à ski se trouvant dans les zones exposées.

Les randonnées et les descentes à ski hors des pistes exigent de l' expé- rience ainsi qu'une bonne capacité d'appréciation du danger d'avalanche.

Il convient également d'éviter les pentes raides d'exposition et d'altitude mentionnées dans le bulletin.

D'après la moyenne pluriannuelle, les jours où ce degré de danger est énoncé en Suisse représentent un taux de 24 pour cent. Près de 50 pour

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cent des accidents mortels se produisent dans les conditions décrites sous cette rubrique.

- Degré 4, fort danger: Le manteau neigeux est faiblement stabilisé sur la plupart des pentes raides. Dans ces endroits, des déclenchements sont probables, même par faible surcharge. Selon la structure du manteau neigeux et les quantités de neige fraîche, il faut s'attendre à plusieurs avalanches spontanées d'ampleur moyenne tout en considérant la présence d'un danger accru de grosses avalanches. Une grande partie des voies de communication et des habitations situées dans les zones exposées à de telles avalanches sont alors menacées. Il convient de redoubler de pruden- ce en barrant ces endroits et en déclenchant des avalanches artificielles.

Hors des pistes, les conditions sont défavorables.

D'après la moyenne pluriannuelle, les jours où ce degré de danger est énoncé en Suisse représentent un taux de 5 pour cent. Près de 15 pour cent des accidents mortels se produisent dans les conditions décrites sous cette rubrique.

- Degré 5, très fort danger: L'instabilité du manteau neigeux est générali- sée. De nombreux départs spontanés de grosses avalanches sont à attendre, ce qui implique la mise sur pied d'une vaste campagne de mesures (barra- ges, évacuation en cas de besoin, et autres). Les randonnées à ski, si elles sont réalisables, ne sont pas recommandables.

D'après la moyenne pluriannuelle, les jours où ce degré de danger est énoncé en Suisse représentent un taux de 2 pour cent. Près de 5 pour cent des accidents mortels se produisent dans les conditions décrites sous cette rubrique.

9 Terminologie géographique

Sur le territoire fortement compartimenté de la Suisse, il n'est pas possible d'indiquer sérieusement les conditions météorologiques générales ni de présen- ter les dangers d'avalanches sans procéder à une subdivision régionale. Car il est plutôt rare que les mêmes conditions prévalent pour l'ensemble du territoire des Alpes suisses. Par ailleurs, il serait insensé d'énumérer dans chaque bulletin la cinquantaine de sous-régions figurant sur la liste. C'est pourquoi nous re- groupons les régions en fonction de la situation présente. Nous veillons aussi à utiliser le plus souvent des expressions courantes en nous inspirant des termes connus énoncés dans les informations météorologiques.

La figure 6 présente la subdivision géoclimatique des versants nord et sud des Alpes suisses auxquelles s'ajoutent les régions valaisannes et grisonnes. Il sera

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parfois nécessaire de consulter le tableau des principales régions géopolitiques présentées à la figure 7 sous une subdivision plus détaillée. Nous avons repris des expressions généralement connues telles que le Bas-Valais ou les Alpes glaronnaises. Par contre les sous-régions géopolitiques illustrées à la figure 8 ne sont que rarement énoncées, car les termes s'y rapportant présupposent de bonnes connaissances géographiques que le public étranger, notamment, n'est pas censé connaître. La figure 9 présente la zone de la Crête principale des Alpes qui chevauche plusieurs régions. Elle s'étend du Grand Saint-Bernard au col de l'Ofen en passant par le Monte Rosa, le Simplon, le Gothard, le Lukma- nier, le San Bernardino, la Maloja et la Bernina. Parmi les régions d'une importance particulière, citons celle du Gothard (fig. 7): elle comprend le haut de la vallée de Conches, le Grimsel, la Furka, l'Urseren, le Gôscheneralptal, l'Oberalp, le Tavetsch, le Lukmanier, la partie nord de la Leventine, le Bedret- total et la région du Nufenen. Quant aux vallées du sud des Grisons, le Misox, Calanca, Bergell et Poschiavo en font partie tout comme la vallée de Münster.

La prudence est de mise lors de randonnées à skis prévues dans des zones à cheval sur deux régions. C'est le cas par exemple lorsqu'on accède à la région de la Jungfrau par le nord - ce qui se fait généralement - (versant nord des Alpes, Oberland bernois ou est de l'Oberland bernois) alors que la plus grande partie de la randonnée se fait sur sol valaisan (Valais, Haut-Valais, nord du Valais, vallée de Conches). Les limites entre les régions ne sont pas très préci- ses. On a donc tout intérêt, dans ces cas, à consulter le bulletin d'avalanches dans son intégralité.

10 Fréquence des diffusions et durée de validité des informations L'analyse du danger d'avalanche se poursuit sans interruption tout au long des mois d'hiver. Elle est réalisée sur la base des principes énoncés au chapitre 5 et dans la ligne du schéma de l'échelle européenne de danger d'avalanche.

Soulignons toutefois qu'un nouveau bulletin n'est publié que lorsque d'impor- tants changements sont intervenus. En cas de nécessité, il est actualisé deux fois par jour. Un bulletin d'avalanches est publié tous les vendredis à l'intention des touristes du week-end. Le nombre de bulletins d'avalanches varie dès lors en fonction des conditions. D'après la moyenne pluriannuelle, nous en comptons une centaine par saison, publiés à raison de 2 ou 3 par semaine. La validité d'un bulletin d'avalanches commence au moment de sa publication et dure généralement jusqu'au moment de sa révision. De plus, le paragraphe "Tendan- ce" fait état des changements importants attendus dans un proche avenir.

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11 Diffusion du bulletin d'avalanches

Les bulletins d'avalanches, rédigés en langue allemande, sont immédiatement traduits en français et en italien; ils sont publiés dans l'heure qui suit. La diffusion a lieu par l'intermédiaire des médias suivants:

- Service d'information téléphonique au no 187.

Pour écouter la version dans une autre langue que celle diffusée par le réseau, il faut composer l'indicatif de la région linguistique désirée, à savoir: 031 187 pour l'allemand, 021 187 pour le français, 091 187 pour l'italien. On peut procéder de la même manière à partir de l'étranger; il suffit de composer l'indicatif de la Suisse (0041) en supprimant le premier zéro de l'indicatif local, à savoir: 0041 31 187 pour l'allemand, 0041 21 187 pour le français, 0041 91 187 pour l'italien.

- Radio DRS: le jour de la diffusion du bulletin peu avant le Journal parlé de midi; partiellement intégré dans l'émission Météorama; parfois abrégé et si nécessaire, diffusé également en soirée.

- Radios locales: de temps en temps, notamment en cas de fort danger.

- Télévision DRS, TSR, TSI: dans les émissions météorologiques respec- tives, peu avant ou peu après 20 heures. Souvent les vendredis et parfois aussi les autres jours.

- Télétexte au numéro 199.

- Téléfax: (!'ENA diffuse régulièrement la toute dernière version): possibili- té d'abonnement payant sur commande écrite à !'ENA

- Télex: (!'ENA diffuse régulièrement la toute dernière version): possibilité d'abonnement payant sur commande écrite à !'ENA

- Vidéotex, MétéoTex: page *2162# ou *SMA# Neige et avalanches.

- Systèmes d'information des hautes écoles (News, etc.)

- Presse quotidienne, certains grands quotidiens et surtout les journaux régionaux des Alpes publient régulièrement le bulletin d'avalanches.

Les liste des diffuseurs du bulletin d'avalanches est actualisée en permanence.

A l'avenir, des canaux d'informations supplémentaires permettront à l'utilisa- teur de consulter ou d'écouter le bulletin le plus récent. En outre, d'autres supports graphiques sont planifiés.

12 Possibilités et limites du bulletin d'avalanches

Le bulletin d'avalanches peut énoncer les zones de pente qui comportent des endroits critiques. II convient cependant de souligner qu'à l'aide des mesures réalisées dans les stations d'observation et des autres documents disponibles, seul le danger régional d'avalanche est prévisible. Ce bulletin ne peut contenir

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des informations détaillées pour les zones plus limitées. De plus, lorsque les conditions météorologiques changent brusquement, il n'est pas possible non plus de suivre pas à pas l'évolution des dangers du moment.

En diffusant à un large public les principaux éléments de ce Guide d'inter- prétation, l'ENA espère arriver à améliorer la compréhension des bulletins d'avalanches. Il appartient néanmoins à l'utilisateur d'établir un lien entre le degré de danger régional, la possibilité qu'une avalanche se déclenche et les conséquences à en tirer (mesures à prendre).

Les bases actuellement disponibles ne permettent d'établir ce bulletin que durant la saison d'hiver. Voilà pourquoi ce document n'est pas publié en dehors de cette période.

13 Vérification du danger d'avalanche

La vérification du danger d'avalanche consiste à réexaminer ultérieurement la situation en réalisant des tests sur le terrain, en analysant des accidents consé- cutifs aux avalanches ou en questionnant les skieurs. Le résultat de ces dé- marches constitue un important document qui nous aide à vérifier le bien-fondé des degrés de danger énoncés. Il nous permet aussi d'améliorer la qualité du bulletin d'avalanches.

En outre, la possibilité est offerte à l'utilisateur de transmettre ses remarques et observations à propos du danger d'avalanche tel qu'il l'a constaté sur le terrain.

Une ligne téléphonique est réservée à cet effet à l'ENA, au numéro 081 / 4170 188, où une bande magnétique enregistrera ces commentaires.

Diverses vérifications effectuées entre 1986 et 1993 ont montré que le danger régional d'avalanche mentionné dans le bulletin était effectivement présent sur le terrain dans 70% des cas. Dans un peu plus d'un tiers des autres situations, le danger réel était plus élevé (degré de danger supérieur à celui indiqué). Dans les autres cas, il était inférieur (niveau de danger inférieur à celui indiqué).

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Annexe

Tab. l: Echelle européenne de danger d'avalanche avec recommandations

Degré de danger 1 faible

2 limité

3 marqué

4 fort

5 très fort

Définitiorn;: -

r (Version Suisse romande) Stabilité du manteau Probabilité de déclenchement d'avalanches Conséquences pour les voies Conséquences pour des personnes hors

neigeux de communications et les pistes/recommandations

habitations / recommandations

Le manteau neigeux est Des déclenchements ne ~~nt en général possibles Pas de danger. En général, conditions sOres.

en général bien que par forte surcharge sur de très rares pentes stabilisé. raides extrêmes, Seules des' coulées (petites

avalanches) peuvent se produire spontanément.

Le manteau neigeux Des déclenchem.~nts sont possibles surtout par Guère de danger d'avalanches Conditions favorables, pour la plupart.

n'est que modérément forte surcharge et dans quelques pentes spontanées. La prudence est surtout conseillée lors de stabilisé dans quelques indiquées dans le bulletin. Des départs spontanés passages sur des pentes raides d'exposition pentes raides •. Ailleurs, d'avalanches ~e grande ampleur ne sont pas à et d'altitude indiquées dans les bulletins.

il est bien stabilisé. attendre.

Le manteau neigeux Des déclenchements sont possibles parfois même Des parts exposées mises en Conditions partiellement défavorables.

n'est que modérément à par faible surcharge " et surtout dans de danger sporadiquement. L'appréciation du danger d'avalanche faiblement~tabilisé dans nombreuses pentes indiquées dans le bulletin. Des mesures de sécurité sont à demande de l'expérience. Eviter autant que de nombreuses pentes Dans certaines situations, quelques départs recommander dans certains possible les pentes raides d'exposition et raides' . spontanés d'avalanches de taille moyenne, et cas. d'altitude indiquées dans les bulletins.

parfois assez grosse, sont possibles.

Le manteau neigeux est Des déclenchements sont probables même par Des parts exposées mises en Conditions défavorables.

faiblement stabilisé dans faible surcharge " dans de nombreuses pentes danger pour la plupart. L'appréciation du danger d'avalanche la plupart des pentes raides. Dans certaines situations, de nombreux Des mesures de sécurité sont à demande beaucoup d'expérience. Sc limiter raides'. départs spontanés d'avalanches de taille recommander. aux terrains peu raides / considérer les

moyenne, et parfois grosse, sont à attendre. zone! de dépôt d'avalanches.

L'instabilité du manteau Spontanément, de nombreux départs de grosses Danger aigu. Conditions très défavorables.

neigeux est généralisée. avalanches sont à attendre y compris en terrain Toutes les mesures de sécurité La renonciation est recommandée.

peu raide. sont à recommander.

Généralement décrites de manière plus détaillée dans le bulletin d'avalanches (altitude, - exposition, topographie etc.)

Spontané: sans intervention humaine

Exposé: signifie dans ce cas 'particulièrement exposé au danger' Exposition: point cardinal vers lequel est tournée une pente .. Surcharge - forte: par exemple skieurs groupés, engin de damage, explosifs

- faible: par exemple skieur seul, piéton

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Tabl. 2: Tableau récapitulant l'échelle européenne de danger d'avalanche

français deutsch italiano english

Degré de danger Gefahrenstufe Scala del pericolo Risk Scale

1 faible gering debole Iow

2 limité

-

massig moderato moderate

3 marqué erheblich marcato considerable

4 fort gross forte high

5 très fort sehr gross molto forte very high

Les couleurs caractérisant les différents degrés de dangers sont également harmonisées à l'échelle européenne:

- faible:

- limité:

- marqué:

- fort:

- très fort:

+ N"o de dép.

Haute-Prov 04

·-·-·---·-

Alpes Mariti 06

vert jaune jaune foncé orange rouge

Allemagne (0049)

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Fig. 3: Carte de l'Europe indiquant les numéros de téléphone des bulletins d'avalanches dans les pays voisins.

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Fig. 5: Stations automatiques de montagne de l'ENA intégrées au réseau ENET

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Fig. 9: Termes géographiques IV: Ligne de la Crête des Alpes

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