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semblée législative. S'ilneparviutpointà sesfins, il travailla

-trèrent bienveillants, de facile composition, et se laissèrent volontiers convaincre que les pays non encore occupés étaient compris dans la neutralité. C'étaient Prieur (de la Marne), Carnot,

Ritter

(d'Huningue) et Coustard. La con-férence se termina par une reconnaissance formelle de la

neutralité suisse etdes pays en rapports de combourgeoisie avec le Corps helvétique(1).

Il

convient de donner ici le texte de cette déclaration.

C'est autour de cette pièce que s'agitera pendant cinq ans le débat entre les partisans de la République française dans l'Evôclié, poussant les autorités républicaines à com-pléter l'annexion du domaine du Prince-Evêque, et la

diplo-matie bernoise.

« Nous, députés à l'Assemblée nationale, commissaires envoyéspar elle à l'armée du Rhin, en vertu des pouvoirs qu'elle nous a délégués par son décret du 10 de ce mois,

» Avons requis du général Perrière

qu'il prit

toutes les

mesures pour que la Nation ne puisse concevoir aucune inquiétude sur la position de nos troupes.

» En conséquence, Nous

lui

avons ordonné et ordonnons de ne porter aucune de celles qui sont à ses ordres sur le

territoire

des Louables Cantons, Etats confédérés et Com-bourgeois de la Suisse, notamment à Pierre-Pertuis, ni

môme sur le territoire de Moutier-Grandval.

» Les Commissaires de l'Assemblée nationale de France

» à l'armée du Rhin :

» C.-A.

Prieur,

L. Carnot, P.-J.

Ritter,

Coustard. »

La déclaration du 27 août consterna le parti révolution-naire. Gobel Ht l'impossible pourla fairedésavouer par

l'As-sembléelégislative.

S'ilneparviutpointà

sesfins,

il

travailla

à faire accréditer la croyance que la reconnaissance de la

(1) Un second protocole concerne les rapports entre les aulorités du Prince-Evêque et les chefs militaires français.

neutralité helvétique au bénéfice d'une partie des Etats du Prince-Evêque de Bàle, n'était qu'une concession provi-soire, susceptible d'être retirée au gré de la France. Les adversaires du régime épiscopal avaient cependant obtenu un avantage qui ne devait pas tarder à déployer ses efiets.

Tout en reconnaissant la neutralité de la Prévôté de Mou-tier, de l'Erguel et de la

Ville

de Bienne, la Convention nationale en avait expressément exclu la principauté de Porrentruy, comme taisant partie intégrante de l'Empire germanique.

À cette nouvelle, les agitateurs, aidés des volontaires nationaux, beaucoup plus révolutionnaires que l'armée régulière, reprirent leurs menées. La consigne de planter

des arbres de libéré, symbole de l'affranchissement du pays,

fut

donnée partout. Porrentruy donna l'exemple le 20 octobre (1). Les volontaires s'employèrent à provoquer de semblables manifestations à Delémont et dans les villages

de la vallée (2). En général, les campagnes étaient rebelles

à ces démonstrations, mais sous la pression des troupes d'occupation, cette démonstration très peu spontanée

finit

par devenir générale. (3)

Les révolutionnaires ne demandaient pas mieux que d'entraîner la Prévôté dans le mouvement, mais les Pré-vôtois restèrent rebelles à toutes les ouvertures. Ils

sen-taient Berne derrière eux. On s'adressa à Leurs Excellences pour implorer l'appui de ces « hauts et puissants protec-tecteurs. Rien ne peint mieux la situation que l'adresse suivante : (4)

« Les députés de la Prévôté de Moutier-Grandval

sous-(1) Cette plantation s'est faîteaux cris île K/oc Zifcer/éFine Zu naZ/ore

/VanpaZse/ (Guélat. Mémoires).

(2) Moreau. Mémoires.

(3) Kœtschet. Mémoires.

(4.) Archives de l'Etatde Berne.

signés prennent la très humble liberté d'exposer avec un profond respect à Leurs Excellences, que les bourgeois des Villes de Porrentruy et Delémont ont planté des arbres de la liberté, ce qui dénote un changement dans le gouverne-ment de l'Evêché de Bàle. La Prévôtéde Moutier-Grandval, quoique ressortissante de ce môme Evôcbé, a constam-ment

joui

d'une Constitution particulière et entièrement séparée des autres Etats, laquelle

lui

est affirmée par le traité de combourgeoisie perpétuelle que les glorieux pré-décesseurs de Vos Excellences avaient contracté avec les ancêtres des Prévôtois d'aujourd'hui, en l'année 1486.

» Cette constitution politique, ainsi organisée, a fait le bonheur de la dite Prévôté, qui n'ont jamais formé de vœux contraires, ni prétendu y porter aucun changement.

Ils ont constamment rendu à leur légitime Souverain tous les devoirs que la qualité de sujets leur prescrivait. Ils en

out également agi envers Leurs Excellences de Berne, leurs Bénins et Puissants Protecteurs, conformément au

traité perpétuel de combourgeoisie.

» Le changement qui est aujourd'hui sur le tapis, quel-que momentané

qu'il

puisse être, jette néanmoins les très humbles Exposants dans des inquiétudes inexprimables et qui les obligent de prendre la très respectueuse liberté de représenter à Vos Excellences, qu'animées du désir de conserver intacte leur constitution politique ainsi que le traité de combourgeoisie qu'ils ont avec Vos Excellences, ils aperçoivent avec bien de la douleur l'acheminement qui se prépare pour changer le gouvernement de la Prin-cipauté, et que la Prévôté pourra essuyer le même sort, et être confondue avec les autres Etats de l'Evêché.

» Les très humbles Exposants estiment que pour éviter

ce péril qui menace la Prévôté, le meilleur moyen serait

que Vos Excellences daignassent déléguer un Haut-Com-missaire dans la Prévôté, pourralïermir les esprits, encou-rager les bons, et arrêter l'influence que des suborneurs et des flatteurs pourraient espérer aux gens faibles de ce pays. Ils sont persuadés que cette démarche paternelle et

— —

d'éclat, si elle ne ralïermit pas le trône episcopal, au inoins sauverait-elle le traité de combourgeoisie qui leur tient si

à cœur et aux bons patriotes, qu'ils ne le céderont qu'à la dernière extrémité.

» Que Vos Excellences daignent tendre la main à leurs fidèles combourgeois. C'est la grâce que les très humbles Exposants implorent avec toute la ferveur dont ils sont capables. Qu'il Leur plaise d'ordonner, si Elles l'approu-vent, la noble députation que les Exposants osent

ici

sup-plier, ou de leur donner, dans ces temps critiques, une direction précise dans la profonde sagesse de Leurs con-seils.

» Cet acte debienveillance de Vos Excellences comblera Vos fidèles combourgeois des faveurs les plus précieuses ;

ils en seront pénétrés d'une éternelle et vive gratitude.

» Agréez les vœux que les très humbles Exposants adressent au Tout Puissant, pour la constante prospérité

de Votre Puissante République, et pour la gloire de Votre Illustre gouvernement.

Moutier, le G septembre 1702.

E. Grosjean, oundeh'e?'.

J. P.

Mérillat,

depute.

J. Girod, depute.

J. J. Marquis, depute.

J. G. Moschard, fils, depute.

David Gobât, depute.

J. Gobât, sec?'efaére de /a dite Prdeofe'. »

Il

était temps que Berne

fit

sentir le poids de son influence aux partisans du nouvel ordre de choses qui s'établissait dans l'Evèché sous la protection des hayon-nettes françaises. Devant la force du courant qui envahis-sait de gré ou de force toutes les parties de la Principauté, le Prince avait dû

retirer

son administration et licencier

ses officiers. La déchéance était un

fait

accompli. On aurait bien voulu que la Prévôté se

joignît

à l'assemblée

rauracienne, et proclamât à son tour la déchéance du Prince. Sur les conseils de Berne, l'assemblée de la Pré-vôté décida de maintenir sa constitution telle quelle, et d'envoyer une adresse au généralDemars pour la faire res-pecter.

L'assemblée rauracienne qui se

réunit

à Porrenruy, n'eut qu'à prendre acte de la déchéance du pouvoir du

Prince-évèque. On tenta encored'y attirerles députésde la Prévôté.

Gobel, en mission à Porrentruy, chercha par toutes sortes d'artifices, à intimider, puis à flatter les représentants pré-vùtois envoyés uniquement pour expliquer leur refus. «Le

Prince, leur

dit-il,

possède des biens immenses qui seront dévolus à tous sessujets : chacunenaura sa part. Vous pou-vez compter avec toute certitude sur la vôtre, si vous vous joignez à nous. — Monseigneur, se contenta de

lui

répon-dre le bandelier Grosjean, nous n'avons pas été accoutu-més à être si riches. » Quand l'adresse

fut

présentée à Demars, l'évêque de Paris assistait à l'entrevue, et réfuta avec des allures insinuantes l'erreur dans laquelle les gens

de la Prévôté, ignorants du bonheur qu'on leur préparait, persistaient néanmoins.

Il écrivit

dès le lendemain une réfutation motivée de l'adresse.

Demars, exalté Jacobin, se contenait moins.

Il

n'enten-dait rien à la diplomatie de l'évêque de Paris, et ne croyait qu'à l'efficacité de la force pour consommer le dépouille-ment du Prince, et pousser le pays à une réunion à la France. « Voilà qui sort encore de l'école de Berne »

dit-il

en lisant l'adresse avec des signes d'impatience. La

ques-tion de l'annexion de la Prévôté de Moutier tenait surtout

à cœur à Gobel : c'était le couronnement de son œuvre, puisque la révolution du Porrentruy était désormais un

fait

accompli.

Il

venait de faire

imprimer

un long Mémoire