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» 11 mars dernier, mentionné en la présente requête, et en

» donnera avis à qui

il

appartiendra. »

Il

n'est pas possible de contester la grande participation qu'eurent Leurs Excellences de Berne sur cette détermi-nation du prince de Roggenbach. Ce n'est pas d'ailleurs la seule preuve de l'influence de Berne dans les conseils du Prinee-évêque pendant le cours de la Révolution, et ce

n'est pas la moindre surprise dans ces temps orageux que de voir ces deux pouvoirs, dont la

rivalité

séculaire se

manifestait auparavant sur tant de domaines, se

réunir

en face de l'ennemi commun, dans le môme sentiment de conservation personnelle.

Nous disons l'ennemi commun. La diplomatie bernoise,

en efïet, était trop perspicace et trop bien servie, pour ne

pas prévoir le moment les entraînements ja:obins au-raient raison des égards momentanés des gouvernants de Paris. A celte époque tourmentée, les hommes se succé-daieut rapidement au pouvoir, et on savait d'avance que dans une circonstance favorable,

il

faudrait peu de chose pour modifier les opinions des potentats du

jour

sur l'op-portunité des égards que l'on aflectait de témoigner aux cantons. Les résolutions et la correspondance du Conseil secret ne laissent aucun doute là-dessus.

Il

n'étaitcependant pas indifférent au Conseil secret de prolonger autant que possible la trêve. Nous allons voir par la correspondance de l'avoyer avec l'ambassadeur Barthélémy quels obstacles

il fallut

franchir pour obtenir en faveur du Munsterthal l'inappréciable bienfait de la neutralité suisse.

Nous laissons parler les documents officiels.

NOTE

EN RÉPONSE A CELLE DU CORPS HELVÉTIQUE, CONCERNANT

l'Erguel

et

le Munstertiial.

Le Conseil exécutif provisoire de laRépubliquefrançaise

a pris connaissance de la note adressée à l'ambassadeur de la République en Suisse, au nom de tous les Etats qui composent le louable Corps helvétique.

Cette note a pour objetla situation critique dans laquelle

se trouvent l'Erguel et le Munsterthal, pays spécialement liés àquelques-uns des Etatsde laConfédération, etcompris dans la neutralité helvétique. On y demande

qu'il

ne soit

pas permis de s'aider de la protection et de l'influence de la Républiquefrançaise, pour rompre les liens qui unissent

ces deux pays à la Suisse.

Le Conseil exécutif provisoire, prenant en considération

les inquiétudes que manifeste le louable Corps helvétique

a autorisé le ministre des affaires étrangères à le rassurer et à l'informer que son vœu a été prévenu ; que le Conseil ayant été

instruit

que le général de Mars s'était portéà des démarches tendant à déterminer les communes du Munster-thaï et d'Erguel à se

réunir

à celles du ci-devant Evôché

de Bàle pour former avec elles une seule et même répu-blique,

il

avait improuvé la conduitede cegénéral et

l'avait

rappelé ;

qu'il

ne s'est pas seulement déterminé à

désap-prouver la conduite du général, en ce qu'elle était contraire aux principes de la République française qui a

interdit

à

ses généraux toute provocation et insinuation dansles pays où ils ne sont pas autorisés à porter les armes, mais aussi par une suite des égards que sollicitaient les rapports qui

lient

leMunsterthal etl'Erguel au louable Corpshelvétique ; que le Conseil exécutif continuera à porter son attention

a prévenir tout ce qui pourrait inquiéter et alarmer les cantons, et

qu'il

mettra toujours le plus

vif

empressement

à prouver au louable Corps helvétique, combien la Répu-blique française attache de

prix

et d'intérêt aux liens qui subsistent depuis si longtemps entre les deux peuples, et le désir qu'elle a de les perpétuer.

Le ministre des affaires étrangères : Le Bu un.

Ill)

Lettre

de Berne au général Mieschowsiîy a

Porrentruy.

Monsieur le général,

J'ai déjà eu l'honneur, l'automne dernier, par ordre de LL. EE. les souverains-seigneurs de la

Ville

et République

de Berne de m'adresser à M. le général Falck commandant alors les troupes françaises dans le pays de Porrentruy, pour lui manifester les craintes de notre Conseil souverain

qu'il

ne

fît

passer ses troupes dans la Prévôté de Moutier-Grandval avec laquelle notre République a, sous le nom anciennement usité de combourgeoisie, l'alliance et la re-lation la plus étroite et particulière.

Permettez, Monsieur le général, que par une suite de la môme sollicitude et d'une confiance également franche et illimitée, je vienne encore, par les mômes ordres supé-rieurs, vous représenter combien notre République est de nouveau attentive aux différentes mesures qui semblent indiquer de votre part, plus que jamais,

l'intention

d'occu-per par vos troupes, cette petite partie du pays de

Porren-truy,

qui, par ses rapports intimes avec le louable Corps helvétique, a toujours été envisagée comme en faisant par-tie, et renfermée en conséquence nommément dans la dé-claration solennelle de sa neutralité, qui a été reconnue et respectée, non seulement par MM. vos prédécesseurs, mais aussi par MM. les commissaires de l'Assemblée nationale

de France dans la convention faite à Delémont avec la louable ville de Bienne le 17 août 1792, ensuite de laquelle les troupes auxiliaires de notre canton furent immédiate ment retirées du poste de Pierre-Pertuis.

C'est cette neutralité si soigneusement conservée et res-pectée de notre part, Monsieur le général, que je viens ré-clamer auprèsdeVous pour la Prévôté de Moutier-Grandval,

avec d'autant plus de confiance, que l'assurance réitérée que Monsieur l'ambassadeur de France a donnée dernière-ment au louable Corps helvétique des sentiments de la

nation française envers lanôtre en particulier, relativement

à nos relations politiques avec la Prévôté, ne doit nous laisser aucun doute sur son intention à cet égard, sur la-quelle nous croyions pouvoir être plus rassurés que jamais, si une multitude de rapports, et surtout la dernière Pro-clamation faite à la Prévôté, ne nous donnaient de nou-velles inquiétudes.

Veuillez donc, Monsieur le général, la prendre en consi-dération, etlafaireparvenir aux personnes que Vous croyez

pouvoir contribuer à la calmer, par des assurances et des mesures qu'a

droit

d'attendredeVotre part une nation voi-sine et neutre, qui ne désire que la

tranquillité

et la paix,

et de conserver soigneusement la bonne harmonie avec tous ses voisins.

C'est avec l'assurance de ces sentiments, ainsi que de ceux de la considération la plus distinguée, que j'ai l'hon-neur d'être, etc.

DE KlRCHBEUGER.

Extrait

du Registre des Délibérations du Conseil exécutif provisoire.

Du 19 mars 1793 l'an 2 de la République.

Sur le rapport du ministre des affaires étrangères, le Conseil exécutif provisoire, persistant dans sa délibération du 28 8bre, relativement à divers points atteiiantlePavs de Porrentruy et l'Evêché de Bàle, et qui ontété compris dans la neutralité du Corps helvétique, mais dont les relations avec ce Corps sont contestées, arrête que le ministre de la République auprès des cantons sera chargé de leur

propo-ser de nouveau cette question, à l'effet d'éclaircir et de dé-terminer l'objet en

litige

— bien entendu que jusqu'à ce que les points aient été déterminés à l'amiable — les

cho-ses resteront dans l'état où elles sont actuellement, et

qu'il

ne sera fait, ni de la part de la République française, nide

la part du Corps helvétique, aucun mouvement pour

occu-—

per les positions dont

il

s'agit, à moins que les mouve-ments ne soientlaits du consentement desdeuxpuissances.