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Innovation et collaboration sont l’avenir des agglomérations et de l’espace rural

Ces cent dernières années, le mode de vie a radicalement changé en Suisse.

Il y a seulement quelques généra-tions, on travaillait dans la commune où l’on résidait et exerçait ses droits et devoirs politiques. Aujourd’hui au contraire, le quotidien est ponctué de trajets pendulaires, qui obligent à fran-chir des frontières communales, can-tonales et nationales. Cette mobilité omniprésente s’observe tant dans le domaine du travail et de la formation que dans les habitudes d’achat et la pratique des loisirs. Les petites entre-prises locales travaillent depuis long-temps dans des territoires qui ne coïn-cident plus avec le découpage institu-tionnel. Cela s’explique par l’accrois-sement du bien-être, conjugué à un in-dividualisme croissant et à la spécia-lisation toujours plus prononcée de l’économie. Les principaux moteurs de cette évolution sont un réseau de transports et de communications très dense, une mobilité bon marché – si l’on considère les salaires et les coûts de production –, mais aussi le nivelle-ment croissant des différences cultu-relles entre les pays et les régions.

L’expansion des territoires où se dé-roulent la vie et les activités écono-miques est en décalage par rapport au morcellement extrême de notre carte politique, dessinée au XIXe siècle et n’ayant guère subi de modification depuis ce temps-là. Pour prendre un exemple, aucune fusion de cantons n’a eu lieu ces 150 dernières années. De même, le nombre de communes n’a di-minué que d’un cinquième durant la même période. Aujourd’hui encore, la moitié des quelque 2400 communes de Suisse compte moins de 1000 ha-bitants. Les quatre cantons les moins peuplés ont moins de 40 000 habi-tants, ce qui correspond à la popula-tion d’une commune de taille moyenne.

La Suisse, avec ses 26 cantons, est marquée par une mosaïque de struc-tures politiques qui contraste avec l’or-ganisation institutionnelle, par exemple de son voisin oriental, l’Autriche, qui ne compte que neuf Länder.

tier, d’autres à l’échelle d’une agglo-mération ou d’une vallée, et d’autres encore à une échelle plus vaste, à l’instar des territoires d’action définis dans le Projet de territoire Suisse. Les espaces fonctionnels ne sont pas fi-gés; ils doivent s’adapter aux circons-tances qui, elles aussi, changent. Ils ont en commun des éléments qui se complètent pour former un tout fonc-tionnel. Cette étroite imbrication est particulièrement marquée à l’intérieur d’un espace fonctionnel; elle existe aussi, quoique sous une forme atté-nuée, entre espaces fonctionnels qui se côtaient ou se chevauchent partiel-lement.

Il est très rare que les plans d’amé-nagement des communes coïncident avec les espaces fonctionnels utili-sés quotidiennement par la popula-tion et l’économie. Pour planifier dans le sens d’un développement territo-rial durable, il faut souvent dépas-ser les frontières communales, canto-nales, voire nationales. Ce type de pla-nification n’exige pas la création d’un nouvel échelon étatique. L’idée est de partir des structures politiques exis-Les espaces fonctionnels sont

im-portants pour forger une identité commune

Aujourd’hui, chaque individu évolue dans un périmètre qui s’articule autour de ses lieux de résidence, de travail et de formation, d’achats et de loisirs.

Pour les entreprises à vocation régio-nale, il faut ajouter le siège écono-mique des clients, partenaires et four-nisseurs importants. Ce périmètre, dé-limité en premier lieu par les activités et les opérations, désigne ce qu’il est convenu d’appeler un espace fonction-nel. C’est sur ces aspects fonctionnels que viennent se greffer des caracté-ristiques porteuses d’identité, notam-ment les qualités urbanistiques et pay-sagères et les références sociales et culturelles. Ces aspects matériels et immatériels peuvent renforcer le sen-timent d’appartenance à un territoire.

Les espaces fonctionnels ne sont pas prédéfinis. Seule les thématiques étu-diées permettent de dire ce qu’il est judicieux d’intégrer à un espace fonc-tionnel. Certaines nécessitent plutôt une approche à l’échelle d’un

quar-Grandeur des communes en comparaison internationale. Source: KPM (Université de Berne)

tantes, de développer des formes de coopération modernes, adaptées à chaque problématique et orientées sur les solutions, et de renforcer ain-si les atouts du fédéralisme. Etablir des plans d’aménagement à l’échelle des espaces fonctionnels ne restreint pas les compétences prévues actuel-lement dans notre système fédéraliste, mais favorise des formes de coopé-ration et de partenariat, permet une coordination efficace des politiques sectorielles et donne par conséquent un nouvel élan au développement des espaces fonctionnels. Dans sa straté-gie en matière de politique des agglo-mérations qu'elle a adoptée, la Confé-rence tripartite sur les agglomérations apporte une belle démonstration de ce processus.

Les projets-modèles au service de solutions novatrices

Les projets-modèles pour un dévelop-pement durable ont permis de soute-nir des approches novatrices dans des espaces fonctionnels très différents.

Deux exemples:

• des projets-modèles ont favori-sé le développement de formes diver-sifiées de collaboration à l’échelle de territoires d’action, puis la création de structures pérennisant ces processus.

Des plateformes de coordination, orga-nisées en association, ont pu se déve-lopper même après la clôture des pro-jets, notamment dans l’espace métro-politain de Zurich, dans la région de Berne ou au sein du réseau Aareland.

L’un des premiers résultats obtenus par ce dernier est une planification co-ordonnée de l’urbanisation, des trans-ports et du paysage sous la forme d’un projet d’agglomération intercantonal et intercommunal de deuxième généra-tion;

• dans la microrégion de la Haute-Sorne, les sept communes jurassiennes de Bassecourt, Boécourt, Courfaivre, Glovelier, Saulcy, Soulce et Undervelier ont élaboré un plan directeur régional

cace des ressources. Les projets-mo-dèles permettent ainsi de progresser vers un développement territorial du-rable.

(traduction)

Jürg Blattner, 1965, ingé-nieur diplômé EPFZ/FSU/

SVI, MAS EPFZ MTEC/BWI, est chef de la section Poli-tique des agglomérations de l’ARE et s’occupe depuis plus de vingt ans de questions liées à la cohérence des politiques du territoire, des transports et de l’environnement.

commun, créé une zone d’activités in-dustrielles et commerciales intercom-munale et amélioré l’offre de transports publics. Cette expérience pratique a conduit cinq des sept communes impli-quées à renforcer encore leur coopéra-tion et à fusionner en une grande com-mune.

La collaboration au quotidien, aussi bien horizontale que verticale, entre communes, cantons, et parfois aussi secteur privé n’est pas le seul apport des projets-modèles. Elle a aussi per-mis de recueillir de précieuses infor-mations sur la coordination des poli-tiques sectorielles. Cette approche commune et intersectorielle favorise des solutions mieux adaptées aux be-soins de la population et de l’écono-mie, ainsi qu’une utilisation plus

effi-Objectifs à long terme :

Qualité de vie élevée | Attractivité économique élevée Urbanisation de qualité | Collaboration efficace

A

Stratégie politique dans les es-paces

cofinance-ment du tra-fic

d’agglo-mération

C

Développe-ment du-rable dans

les villes, les quar-tiers et les espaces non

construits compen-sation des charges de centres et des charges

spécifiques

Champs thématiquesAngles d’approche

Améliorer la collaboration

Elaborer des stratégies de développement Renforcer et diffuser les connaissances Donner des impulsions

Améliorer les mécanismes d’encouragement et de compensation Optimiser les compétences et les bases juridiques

Jalons pour une politique des agglomérations partant d’une vision d’ensemble

Recommandations pour la Confédération, les cantons, les villes et les communes

Stratégie tripartite en matière de politique des agglomérations de la CTA

mise en commun des idées d’aménage-ment du paysage et des espaces natu-rels. Se sont coordonnées pour l’occa-sion les communes de Neuenhof, Kill-wangen, Wettingen et Würenlos. Elles ont adopté toutes les quatre un plan sectoriel régional commun, qui ex-plique comment concrétiser cette vi-sion.

La population est maintenant invitée à découvrir ce parc et à le faire vivre.

Qui se promène à pied ou à vélo le long de la Limmat va être surpris, no-tamment par:

• une zone alluviale de Dietikon à Ge-roldswil, propice à l’observation de la faune et de la flore;

• le restaurant « Zu den zwei Raben » aménagé dans le couvent des Bénédic-tines de Fahr, où l’on peut déguster des spécialités régionales;

• l’île de Spreitenbach, invitation à faire un plongeon rafraîchissant;

• le lac du barrage sur la Limmat, où l’on peut pratiquer l’aviron avec les co-pains;

• l’ancien couvent cistercien lové dans la boucle de la Limmat à Wettingen, un patrimoine historique qui vaut le détour.

Bienvenue dans le parc d’aggloméra-tion de la vallée de la Limmat!

www.agglopark-limmattal.ch

(traduction)

Christian Bachofner, 1962, ingénieur diplômé HES, aménagiste FSU. Après ses études, il a travaillé dans l’équipe du bureau Metron, puis au sein du groupement d’aménagement régional de Zurich et environs (RZU) en tant que chef de projet et conseiller d’aménage-ment. Collaborateur de l’ARE du canton d’Argo-vie depuis 2006, il travaille en qualité de chef de projet sur la thématique du milieu urbanisé et des espaces non construits.

toroute ou les deux tours du centre commercial Shoppi de Spreitenbach.

La vallée de la Limmat a connu un dé-veloppement frénétique ces dernières années: l’urbanisation et les projets d’infrastructures ont exercé une pres-sion sans précédent sur les paysages et les espaces ruraux.

Le parc d’agglomération de la vallée de la Limmat est en quelque sorte une réponse à ces débordements. Il s’agit d’un projet de gestion du paysage à l’échelle intercommunale et intercan-tonale: les cantons d’Argovie et de Zu-rich se sont associés aux deux groupe-ments régionaux d’aménagement (Ba-den Region et Zürcher Planungsgruppe Limmattal) ainsi qu’à la ville de Zurich et à seize autres communes et villes.

Ensemble, ils ont dessiné les contours d’une conception régionale d’évolu-tion du paysage, laquelle définit des stratégies de gestion et propose un paquet de mesures conçues à partir de plusieurs interventions initiales. Le cours bleuté de la Limmat constitue la colonne vertébrale du parc. Il se fau-file entre cultures et espaces de dé-tente, au pied de collines boisées, et relie entre elles les petites poches non construites perdues au milieu du tis-su urbain.

Deux premières interventions sont en cours de réalisation:

• sentier au bord de la Limmat. Ce par-cours met l’accent sur la mise en va-leur de la rivière en tant que zone de dé-tente en milieu urbain. Il prévoit l’amé-nagement d’un itinéraire continu de Zu-rich à Baden destiné aux piétons et aux cyclistes, avec aires de repos au bord de l’eau et points de vue sur le pay-sage. Il a pour ambition d’allier nature et culture, et de sensibiliser le public à cette interdépendance;

• parenthèse paysagère à Sulperg-Rüs-ler. Ce projet est, lui aussi, issu de la Christian Bachofner

christian.bachofner@ag.ch

Le parc d’agglomération de la vallée de la