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„crû qu'il était de notre devoir d'en informer le Chef

„de

l'Empire, lequel pour le maintien de la sécurité du

„repos public et de la constitution, a bien voulu

ordon-„her

à ses propres frais un secours qui, dans les

cir-„constances, a été trouvé nécessaire.

„Cependant Nous apprenons qu'on se plaît, dans le

„ public,:de donner à ces mesures des motifs bien

diffé-,,'/énts;, 'et qu'il en résulte une inquiétude, qui tend à

„-trdtibl0r' le repos, qu'on cherchait à maintenir.

„.pànû'.de pareilles circonstances, Nous avons 'cru

de-„voir,

tirer

nos sujets de cette erreur, en leur déclarant,

„comme par les présentes Nous leur déclarons, que ces

„mesures, qui n'eussent jamais été à la charge de nos

„sujets, n'ont eu d'autre objet que celui d'assurer le bon

„ordre

et la tranquillité publique, jusqu'à ce que, dans

„une prochaine assemblée des Etats, que Nous sommes

invariablement déterminé de convoquer, conformément

à notre Rescrit du 7 de ce mois, Nous ayons de

nou-„ veau assuré les Droits et la Constitution du Pays, pour.

„le

maintien desquels Nous ne pouvons avoir de

meil-„leur

garant que la fidélité et l'attachement de nos

su-»jets. ' '

„Donné en notre château de résidence à Porrentruy

„ce 13 février 1791.

„Sign.:

Joseph".

La déclaration du prince jeta le désarroi dans le camp

des révolutionnaires qui y. répondirent par des cris et

des imprécations. Ils brûlèrent dans la

nuit

du 14 au 15,

des " maisons de plaisance de deux officiers du prince,

celles de Migy et de Scheppelin. La terreur était à son comble. On répandit le

bruit

l'asrivée des Français.

Aussitôt on ferma les portes de la ville et le prince arma tous les bourgeois.

Il fit

descendre des canons sur la place.

L'agitation

était dans tout le pays et on sentait le besoin d'en

finir

au plus tôt. Le prince apprit que les Bâlois refuseraient le passage aux troupes impériales, d'un autre côté',

il

craignait que la France 11e

prit

ombrage

de l'appel du secours de l'empereur.

A

l'annonce que

des troupes impériales allaient entrer dans l'Evêché, les journaux de Paris jetèrent de hauts cris. La France me-naçait de brûler Bâle depuis les forts d'Huningue si ce canton laissait passer les troupes autrichiennes.

Dans son embarras le prince s'adressa aux Suisses

ses alliés et les supplia 'de

lui

venir en aide. On sait que les princes-évêques de Bâle avaient des alliances particu-lières avec les sept cantons catholiques, d'un autre côté les Etats limitrophes de Berne, de Soleure et de Bâle craignaient le renouvellement des troubles de 1730. Ils étaient plus particulièrement intéressés à maintenir la paix publique dans l'Evêché, pour préserver leur popu-lation de la contagion des idées révolutionnaires de France. C'est pourquoi ils accueillirent volontiers la pro-position du prince d'envoyer à Porrentruy une députa-tion pour discuter des moyens de maintenir l'ordre.

MM. de Mûlinen de Berne.

Zettner.de

Soleure et Munch de *Bâle, arrivèrent à Porrentruy, accompagnés de leurs

huissiers('). Ils furent reçus au

bruit

du canon par la bourgeoisie en armesj'puis ils montèrent au château. Les meneurs du parti révolutionnaire, comprenant toute

l'im-portance de cette ambassade, ne négligèrent rien pour persuader aux députés des cantons que le seul salut était dans la convocation de l'assemblée des Etats.

Les députés, de leur côté,

virent

parfaitement que toute cette agitation n'avait qu'un but, le renversement du ré-gime princier. Aussi ils donnèrent franchement tout leur appui au prince. Le Souverain n'avait non plus rien né-gligé pour parfaitement renseigner le gouvernement de Lûcerne et des cantons catholiques ses fidèles alliés.

Il

fut convenu qu'on agirait tous ensemble pour que les troupes impériales puissent emprunter le

territoire

suisse sans blesser la France'. Les troupes autrichiennes atten-ciraient à Rheinfelden le moment propicç pour emprun-ter le

territoire

bâlois de Basel-Augst à Arlesheim, c'est

à dire, une bande de terre d'une lieue d'étendue. Jusqu'à ce moment Bale s'opposait au passage. Les agitateurs de Porrentruy avaient à Bâle des adhérents qui ne man-quèrent pas d'apporter toutes les entraves possibles au passage des Autrichiens. '

Berne avait offert au prince des troupes pour pacifier

ses Etats, mais le souverain crut que l'arrivée des troupes

de l'empire éviterait plus facilement des complications diplomatiques. Du reste-l'empereur Léopold était en paix avec la France,

il

avait le

droit

de prêter du secours à son vassal, prince de l'empire. Un secours venu de Suisse aurait pu soulever des difficultés diplomatiques qu'il était dans

l'intérêt

du prince et des cantons d'éviter.-'

Les cantons suisses se convainquirent des justes appré-dations de l'évêque de Bâle et engagèrent l'Etat de Bâle

(i)

Chaque député avait son secrétaire, deB domestiques et un vouëble en grande livrée ;

il

y avait une voiture à quatre Glie-vaux par canton ; le cortège était brillant et attira tout le peuple.

Histoire manuscrite du pays de Porrentruy, par Kœtchet, pre-mier volume.

à accorder le passage des troupes. Celui-ci écrivit alors au

roi

de France, le 10 février, pour lui faire part de la démarche du prince-évêque de Bale et

qu'il

avait

solli-cité l'empereur de

retirer

les ordres déjà donnés pour l'envoi du corps expéditionnaire. 11 est peut-être utile que le lecteur ait sous les yeux la lettre envoyée par Bàle au roi de France et la réponse de ce souverain.

„Sire,

*

Nous manquerions à nos devoirs les plus chers comme

„les plus sacrés si nous tardions plus longtemps à

ins-„truire

Votre Majesté d'un événement qui nous alarme

„infiniment:

S. A. le prince-évêque de Bale, résidant à Porrentruy,

„ayant

cru devoir assoupir les difficultés qui se sont

éle-„vées entre

lui

et une partie de ses sujets par l'appareil

„de

quelques forces militaires, a demandé des troupes à

„ sa Majesté impériale qui a acquiescé à sa demande. Au

moment où nous nous attendions le moins à une pareille

„démarche, arrivèrent à la fois, et la lettre de

l'évê-„que et une notification du Résident impérial portant

qu'une ou deux compagnies de troupes autrichiennes

passeraient sur notre

territoire

pour se rendre dans l'Eve-,,ché, et qu'on ne doutait pas que nous ne leur

accordas-„sions un libre et sûr passage.

„ Une des bases de l'indépendance du Corps helvétique

a toujours été que son

territoire

devait être inviolable

aux troupes de toute autre puissance, quelque prétexte

„qu'on

pût alléguer pour y passer. La plus scrupuleuse

„observation de ce principe peut seule empêcher que la

Suisse ne devienne le théâtre des guerres étrangères :

on

lui

doit aussi l'avantage inappréciable de servir sinon

de boulevard, du moins de barrière à plusieurs provinces

„soumises à l'autorité de Votre Majesté, ainsi qu'à

l'Italie