Dans les assises inférieures du lehm.
1. Cerutts eîapliws,
qui
devait avoirla taille
d'un grand cheval.2. Plus de 60 bases de cornes appartenant à des cerfs.
3. Ceruws capreohts, chevreuil de race éteinte, une mâchoire bien conservée et une base de corne.
4. Bosprimîgenms, plusieurs dents-et os.
— 108 — 5. E^itws cct&a^us, quelques os.
6. Stts scro/a /crus, degrande
taille,
plusieursdéfenses, dents et os.7. Swsscro/a, peut-être domesù'cws ; plusieurs petites défenses, dents et os. '
8. Castor/iber, une mâchoire.
9. Ours
brun,
quelques os.M. Rütimeyer assigne à ces animaux l'époquedes habi-tations lacustres de la Suisse de l'âge de
la
pierre polie.M. Ferdinand Keller, dans son troisième
rapport
sur les palafites,dit
que la faune de ces habitationsoffre des ani-maux étrangers à l'Europe et qui ont dûvenir
d'Asieavec les peuples émigrants, et les animaux dontil
donne la liste, se retrouvent en partie à Bellerive. —Mittheil.
Tome
XIII, livr.
3, pages 6, 77 et 114. — Cependant, M.Keller n'indique point
le Bos p"imtV/ejih(s dont on adécouvert une tête entre le lehm et le sidérolitique à De-lémont. Nous avons déjà observé qu'avec les ossements précédents,
il n'y
avait que des outils et des armes en si-lex, tout pareils à ceux des cavernes del'âge durenne, en * Suisse, soit àVeyrier,
àVilleneuve et aumoulin
de Lies-berg et enfin au Kesslerloch.A cette liste, nous devons ajouter quelques débris du
àos faw-ws et unfragmentdedentde mammouth, d'environ 14 centimètres de long sur 7 de diamètre, mais qui est tombéenpoudre quand lelehm qui l'enveloppait,s'est des-séché. On a encore remarqué un autrejnorceau, mais que nousn'avons pu
recueillir.Les
défensesdemammouthtrou-vées au Kesslerloch, ont offert la même décomposition.
Dans les couches supérieures du lehm se
trouvaient
des débris du bœuf, de la brebis, du porc domestique, de petite race, etavec les os, une hache de pierre à
tranchant poli
ou aiguisé, et deux pointes deflèche avecbarbelures, aussi de l'âge,de la pierre polie.Dans une autre assise du lehm, à 200 mètres au
nord-est
delà
tranchéequi
afourni
les objets précédents, nous avonsrecueilli
à 2 mètres de profondeur, dans unterrain
marécageux, mais appartenant au lehm par ses
très-nombreuxfossiles :Une mâchoire de cheval.
Quelques os debœufdomestique, aussi depetite espèce.
Un fragment de bois de cerfet plusieursosde cesdivers animaux. Près de
là il
y avait jadis une de ces forgespri-mitives d'époque inconnue. Là, commedanstoute la
tran-^chée,
il n'y
avait aucun débris de poterie.La mâchoire de cheval appartient à un animal de 5 à 6 ans et elle indique une race fine
plutôt
que petite. Les traces de cette race setrouvent
duranttout
lepremier
âge dufer
et plustard
encore, comme le prouvent les fers deces chevaux et qu'on ne peut pas confondreavec ceuxdes
âne.3 et des mulets,
qui
sont beaucoup plus petits encore, quoique de formepareille.
Nous les avons déjà signalés dans notre mémoire sur le premier âge du fer, publié parla
Société des antiquaires de Zurich, en 1874, et dans les mémoires,dela
Société d'émulation du département du Doubs, en 4864. Depuislors,
notre opinion sur le ferrage des chevaux à l'époque gauloise et romaine, d'abord com-battue, a été admise, commel'indique
M. le professeur Quicherat, dans un mémoire sur le ferrage des chevaux en Gaule, publié en 4874, par le comité des travaux his-toriques. Depuis lors, et récemment encore, dans la cou- ^ che supérieure du lehm à Bellerive, nous avons de nou-veau retrouvé quelques-uns de cesfers àbords extérieurs onduleux avec 4 à 6 clous, mais toujours de petite di-mension.L'absence d'osd'animaux depetite
taille,
n'a d'autre^pse
que
leur
plus grande décomposition et fragilité quin'ont
pas permis de les
recueillir
dans le lehm plastique qu'on détachait en gros morceaux. Les matériaux, une-fois dé-placés, ne permettaient plusde reconnaîtreaveccertitude l'âge des objets ou le niveau deleur
provenance. Nousn'avons reconnu aucun os d'homme.
En résumé, ces silex travaillés et ces ossements d'ani-maux déposés dans les divers étages du lehm, et le mode
—
110 —de formation de ce dépôt quaternaire
qui
a dû êtrefort lent,"révèlent
que durant toute cette longue période, le bassin de Bellerive a été habité par une population nom-breuse,allant
auloin
chercher des rognons de silex etde jaspe, pour en détacher des lamelles, deséclats divers, et en former des outils et des armes. Ces hommes devaient selivrer
à la chasse et les cerfs, peut-être de plusieurs espèces, étaientleur principal
gibier.L'absence de haches et de tous grands instruments de
silex, dans le lehm
inférieur,
révèle quela
condition del'homme devait être
fort
misérable, car, sans hache,il
nepouvait construire que de chétives habitations, sur uh
terrain
exposé à des inondations et débordements deri-vières et de
torrents.
Ce n'est que graduellement et après un espace de temps incalculable,qu'il
a appris àfaçonnerdes haches de
pierre
et que plustard
encore,il
adécou-vert
l'usage du bronze et enfin celui du fer. La présence de nombreux objets de ces trois derniersâgesdans le bas-sin de Bellerive et dans son voisinage auVorbourg, au-dessus des terrains quaternaires décritsdanscette notice, confirme cette opinion.Elle
prouve égalementl'occupa-tion
successive et persistante d'une même localité durant une longue série de siècles. Ces débris del'industrie
hu-maine pendantla
formation quaternaire reculent énormé-mentl'apparition
de l'homme sur notre globe et enparti-culier
dansle Jura.Si
l'on
compare les divers objets trouvés dans le lehminférieur
à Bellerive, avec ceux découverts dans des ca-vernes en Suisse de l'âge du renne, au Kesslerloch, près de Thagugen, à Veyrier, à Villeneuve, au moulin de Lies-berg, on remarque entre eux une analogie complète. C'est la même fauneindiquant
plusieurs espècesd'animaux dis-parus de nos contrées. Si à Bellerive on n'a pas observé le renne, c'est que fous les ossementsn'ont
pas été re-cueillis,ni
tous soumis à l'examen. Tous les instruments en silex sont identiquement les mêmes.Il y
a à Bellerivedes espèces de marteaux ou des nuclei en forme de cône qui semblent avoir été taillés par les hommes qui ont fa-çonné ceux de la caverne du moulin de Liesberg.
Dans ces diverses localités on remarque la même ab-sence de toute parcelle de poterie, de toute hacheou gros
instrument
en silex qui pourraientindiquer leur
usage enagriculture
; mais partout onvoit
que l'usage du feu était déjà découvert.S'il n'y
a pas d'os gravés à Bellerive, du moins avec certitude, cela peutprovenir
de la plusgrande décomposition des os dansunterrain
humide. Cettemême cause a dûdétruire
tous les petitsinstruments
en os, tandis qu'elle n'a pu agir sur les silex.Nonobstant cette
similitude
de faits,il
peuty
avoir des différences d'âge entre ces diverses localités ; mais cer-tainement les objets de Bellerive, recueillis à diverses profondeurs dans le lehm encore en formation,indiquent
une époquefort
antérieure à celle dela
pierre polie, si bien représentée dansla
même vallée, non pas dans le dépôt quaternaire, mais au-dessus.Il y
a ainsi à Belleriveet à la caverne du moulin de Liesberg, distante d'une lieue, sur la même
rivière,
une preuvede l'occupation de cette partie du Jura suisse, à une époque contemporaine ou voisine de celle qui a laissé des traces dans les ca-vernes du Kesslerloch, de Villeneuve, de Veyrier et de diverses contrées de l'Europe. Ces deux points du Jura suisse ne sont certainement pas les seuls qui ont été ha-bités alors.Il
y a plus de 40 ans que nous avons-déjàre-cueilli
une pointe de flèche en silex dans le lehm près dePorrentruy
; mais alors nousn'y
avons pas attaché d'im-portance, quoique nous ayons conservé cette flèche. Plu-sieurs cavernes du Jura offrent des traces deleur
occu-pation aux temps préhistoriques ; maisil
faudrait y fairedes fouilles
qui
ne sont pas à notre portée. Nousenavons déjà signalé quelques-unes dans l'/ndieafewr d'anhijtthéssuisses en 1874. Voici la note que nous avons donnée à ce
journal.
'
\— 412