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Les activités touristiques suggérées aux environs de l’erg Chebbi

Le tourisme de désert

Encadré 5 : Voyage d’aventure aux antipodes du tourisme classique

3.2 L’analyse des guides de voyages

3.2.1 Les guides de voyages décrivant l’erg Chebbi .1 Les dunes de l’erg Chebbi .1 Les dunes de l’erg Chebbi

3.2.1.2 Les activités touristiques suggérées aux environs de l’erg Chebbi

La visite du village de Merzouga

Hormis la grande dune qui domine le village de Merzouga, ce dernier lui-même mérite d’être visité selon les recommandations de nombreux guides de voyages et de livres touristiques (GUIDE MAROC EN JEANS 1985 : 135; KORBENDAU 1999 : 333; LE GUIDE DU ROUTARD, 2005-2006 : 618; PETIT FUTE MAROC 2007- 2008 : 522; PICKENS, RENAUDEAU & RICHER 1993 : 144; SÜDMAROKKO 1990: 212 ; 215 ; 216)

Le village de Merzouga est ainsi décrit tantôt comme une oasis typiquement saharienne, tantôt comme une palmeraie typique des oasis sahariennes, qui vit grâce à une nappe phréatique abondante, au bord de l’erg Chebbi. Le village, mis à part la palmeraie est décrit comme une petite bourgade poussiéreuse. Mais ce sont les jardins, décrits comme soigneusement entre-tenus qui méritent la visite, dite agréable, car à l’abri du soleil du désert, sous les palmiers.

Mais c’est le guide allemand SÜDMAROKKO 1990 qui a consacré plus de lignes pour la description des jardins de la palmeraie de Merzouga, nous en citons quelques phrases : „ein Obstgarten am Rande der Wüste, von einer Dattelpalmen-Oase umgeben: Merzouga demonstriert, dass die Wüste lebt57“ (SÜDMAROKKO 1990: 212) ou encore „am Rand des Erg Chebbi gibt es in Merzouga eine in Kleinstparzellen angelegte Plantagenwirtschaft, wo u.a. Peperoni, Möhren, Paprika, Minze, Kartoffeln angebaut werden. Die Wüste lebt-selbst hier58“ (SÜDMAROKKO 1990: 215; 216)

Le lac Dayet Serji

Les guides de voyages (LE GUIDE DU ROUTARD, 2007-2008 : 674 ; LONELY PLANET 2005 : 342 ; PETIT FUTE MAROC 2007- 2008 : 526) et les livres touristiques (KORBENDAU 1999 : 333 ; MILET 2003 : 120) mentionnent la visite impérative du lac, dit Dayet Serji, notamment lors des hivers humides. Situé dans une dépression du reg, à 2 km à l’ouest du centre de Merzouga, Dayet Serji accueille en période de migration des flamants roses, des cigognes, des tadornes, des canards sauvages…qui viennent y trouver refuge.

Certains guides s’étonnent de voir autant de vie dans un environnement aussi désertique et recommandent le site spécialement aux ornithologues ou aux touristes amateurs du

56 Il s’agit des guides de voyages et des livres touristiques suivants : BERQUE & COULEAU 173, 174;

SÜDMAROKKO : 213-216 ; GUIDE MICHELIN MAROC: 69 ; LE GUIDE DU ROUTARD (2005-2006) : 617, 618 & (2007-2008) : 674, LONELY PLANET (2003) : 372 & (2005) : 342; MAROKKO : 272 ; MILET : 120, 122, PETIT FUTE MAROC (2007-2008) : 526, 527)

57 Un verger au bord du désert, entouré d’une oasis de palmiers-dattiers : Merzouga démontre que le désert vit.

58 Au bord de l’erg Chebbi, à Merzouga, il y a une économie de plantations qui est aménagée dans de très petites parcelles, où sont plantés entre autres piments, carottes, poivron, menthe et pommes de terre. Le désert vit même ici.

watching : « les ornithologues observeront avec délice nombre d’espèces d’oiseaux endémi-ques au désert, comme le moineau du désert, l’engoulevent d’Egypte, la fauvette du désert, la pie fauve et le guêpier à joues bleues. Au printemps, (selon les précipitations), un lac éphémère surgit parfois au Nord Ouest de Merzouga, près de l’auberge Yasmina, et attire des vols de flamants roses et d’autres espèces aquatiques »

Dayet Serji, fruit d’une résurgence de l’oued Ziz s’étend parfois sur 5 km lors des hivers humides et il est souvent vide en été. Du bord du lac, les ouvrages décrivent la vue panoramique sur la palmeraie et les cultures de Merzouga.

MILET 2003 : 120 ne manque pas de décrire Dayet Serji de façon poétique et de le comparer aux marais de Camargue au sud de la France : « Dayet Srji ou lac de Merzouga l’escale des migrateurs. Dayet Srji offre ses eaux dormantes et prisonnières du désert à la réverbération des cumulus. Cette étendue d’eau tiède et légèrement salée, provocatrice et inconvenante eu égard à sa situation, héberge une colonie de migrateurs. Sur les rives poussent de frêles plants de tamaris et, en colonnes serrées, les flamants roses fouillent leurs becs courbes les premiers centimètres de vase sablonneuse pour y trouver pitance. En arrière-plan, un envol de tadornes et de grèbes, troublés par l’arrivée de quelque mobylette, rappelle les ambiances limicoles des marais de Camargue, et s’il n’y avait ce berbère tout de bleu vêtu, tirant sur l’azerma de son chameau pour le faire avancer, nul doute que l’on se crut au pays de Pagnol » (MILET 2003 : 120).

Le guide allemand MAROKKO 2002: 272 recommande non seulement la visite de Dayet Serji mais également de prolonger l’itinéraire après le village de Merzouga: „Bis zu den Sanddünen des Erg Chebbi, des grö ten zusammenhängenden Dünengebietes in Marokko, dem Flamingo-See und nach Merzouga ist die fahrt auch mit einem Pkw möglich und nur bis dorthin ist die Strecke interessant, für Wohnmobile jedoch weniger geeignet59“ (MAROKKO 2002: 272)

Outre Dayet Serji, les ouvrages touristiques recommandent la visite des gravures rupestres de Taouz, des fossiles, des mines de vanadinite et l’ancien village minier de M’fis, actuellement totalement abandonné.

Les gravures rupestres de Taouz

Certains guides de voyages (LE GUIDE DU ROUTARD 2007-2008 : 674 ; PETIT FUTE MAROC 2007- 2008 : 527 ; SÜDMAROKKO 1990: 213 ; MAROKKO 2002 : 272) et livres touristiques (MILET 2003 : 122) mentionnent la visite du site des gravures rupestres à 3 km du village de Taouz, situé lui-même à 24 km au sud de Merzouga, où les touristes peuvent apercevoir des séries de gravures rupestres préhistoriques sur les flancs de la montagne, disséminés dans un rayon de 10 km et qui témoignent des périodes humides qu’a connues le Sahara. « A l’époque du « grand humide saharien », il y a de cela environ 9500 ans, de puissants fleuves coulaient dans la région, et de grands lacs s’étaient formés. A la périphérie de ces pièces d’eau évoluait la grande faune dite « éthiopienne » : éléphants, rhinocéros, girafes, etc. ce sont ces animaux que les chasseurs-récolteurs de l’époque ont immortalisé dans la pierre. A mesure de l’assèchement du Sahara (qui a véritablement commencé il y a environ 4700 ans), les fleuves se sont taris et des lacs se sont formés qui, à leur tour, se sont asséchés. Le Dayet Srji est un vestige de ces anciens lacs. Les populations qui vivaient à l’époque se sont regroupées dans les oasis où l’eau subsistait. » (LE GUIDE DU ROUTARD 2007-2008 : 674)

59 Jusqu’aux dunes de sable de l’erg Chebbi, la plus grande région de dunes rattachées au Maroc, le lac des flamants roses et le voyage après Merzouga est aussi possible avec une voiture particulière, et seulement par là le trajet est intéressant, pour les camping-cars cependant c’est moins approprié.

Par contre certains guides de voyages recommandent à peine la visite du site des gravures rupestres : „ bei Taouz sind allenfalls die prähistorischen Felszeichnungen von Interesse60“ (SÜDMAROKKO 1990: 213) ou bien „die Weiterfahrt bis Taouz bietet au er Felszeich-nungen, die es auch an leichter zugänglichen Stellen gibt, nichts Neues61“ (MAROKKO 2002: 272) ou encore « les gravures de Taouz sont cependant moins spectaculaires que celles d’Aït Ouazik dans la région de Tazzarine » (LE GUIDE DU ROUTARD 2007-2008 : 674).

Les gisements miniers

BERQUE & COULEAU 1977 : 173 recommandaient déjà pour les touristes des années 1970 de pousser leur visite jusqu’à Taouz et de faire un détour, assez bref, pour voir les mines de plomb de M’fis, actuellement fermées.

PETIT FUTE MAROC 2007-2008 : 527 recommande toujours, 30 ans plus tard, la visite de Mefis, à 10 km de Merzouga, et il informe les touristes qu’il s’agit d’un village abandonné datant du protectorat français, que la présence des Français s’expliquait pour des raisons stratégiques de contrôle des pistes transsahariennes, mais aussi par la présence de gisements fossilifères ainsi que des mines de cuivre et de plomb et que celles-ci sont aujourd’hui abandonnées, mais qu’il est possible de les visiter.

GANDINI 2003 : 386 à son tour, donne aux touristes un aperçu historique des mines en pays Aït Khebbache :

« La prospection minière a accompagné la pacification du pays. Des efforts individuels ont amené la reconnaissance de gisements dont l’inventaire industriel fut confié aux services publics des mines du Protectorat. Le pays Aït Khebbache se révéla assez riche en plomb, et pourvu de traces de minerais divers : vanadium, molybdène, nickel, cuivre ; on découvrit en outre, dans une sebkha voisine de l’erg Mrhiti, un important gisement de sulfate de soude. En 1950, la seule mine digne de ce nom était la mine de M’fis, à une quinzaine de kilomètres au nord de Taouz. On pouvait y adjoindre quelques chantiers de prospection, tantôt ouverts, tantôt abandonnés, situés dans le massif primaire entre Ziz et Rheris comme Bou Maïz, El Atrouss, Tizi n’Ressas et Chib er Ras. Les ouvriers, mis à part quelques algériens et Filaliens, étaient tous des Aït Khebbache entassés dans des huttes et dans des maisons construites par l’entreprise. Il faut reconnaître que cinquante ans plus tard, les conditions de logement des ouvriers marocains sur les quelques sites encore en exploitation ne se sont guère améliorées.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, une centaine de tonnes de sulfate de soude fut extraite

du gisement. » Source : GANDINI 2003 : 386

Les Fossiles

Les fossiles sont un affleurement rocheux, visible un peu partout dans la région, se caractérise par une roche noire patinée sous l’action combinée du vent et du sable. Dans cette masse minérale se sont retrouvés piégés de nombreux mollusques marins (LE GUIDE DU ROUTARD, 2007-2008 : 674). Il y a également des fossiles de crocodiliens et de dino-sauriens qui ont été mis au jour et qui sont certes d’étranges vestiges, mais qui attestent du faciès lagunaire de la région il y a cent millions d’années (MILET 2003 : 122).

On trouve tout au long des pistes, ou à Merzouga, ou à Erfoud même « quantité d’artisans ou de marchands qui proposent des fossiles polis à la meule, d’un assez bel effet. Ce sont surtout des ammonites ou des goniatides du Secondaire. Elles ont conservé leur nacre, que le polissage met en valeur. On trouve également les trilobites du Primaire, mais leur carapace a disparu, et le fossile est réduit au moulage, souvent très fidèle. On peut aussi se faire

60 A Taouz, les gravures rupestres préhistoriques sont tout au plus d’intérêt.

61 La continuation du voyage jusqu’à Taouz n’offre rien de nouveau, outre les gravures rupestres, qui se trouvent aussi dans des endroits plus facilement accessibles.

conduire aux carrières de calcaire marmoréen où l’on trouve ces fossiles à profusion et de nombreuses autres espèces » (BERQUE & COULEAU 1977 : 174)

Les Khettaras

Les guides de voyages invitent les touristes en visite à l’erg Chebbi ou au Tafilalet, de ne pas rater de remarquer l’ingénieux système d’irrigation appelé Khettara, construit il y a plus d’un siècle par les habitants de Merzouga qui profite de l’arrivée permanente de l’eau de source et qui permet une agriculture des quatre saisons. (LE GUIDE DU ROUTARD, 2005-2006 : 618) Les Khettaras comme l’explique GUIDE MICHELIN 1988 sont des canaux souterrains qui drainent vers les oasis l’eau des sources et des nappes phréatiques ; et les puits qui, environ tous les 10 m, ponctuent leur parcours, ont permis le creusement des galeries et servent ensuite à leur aération et à leur entretien (GUIDE MICHELIN MAROC 1988 : 69)

GERARD (non daté) affirme par ailleurs que ce système de Khettaras est purement berbère :

« on ne me dira pas que les paysans de cette région, le Tafilalet, ont attendu les cavaliers de l’Islam pour irriguer leurs terres où poussent plus de 700 000 palmiers-dattiers. Le réseau de puits et de petits canaux qui alimentent en eau cette immense palmeraie est de toute évidence antérieur à l’arrivée des Arabes et donc typiquement berbère » (GERARD non daté : 66) Les guides de voyages germanophones ne font pas l’exception et commentent à leurs tours la présence des Khettaras, leur fonctionnement et leur résultat : „ in Merzouga dank unterirdischer Quellen und eines ausgeklügelten Systems von kleinen Bewässerungsgräben ein reichhaltiger Obst- und Gemüseanbaubetrieben wird62“ (SÜDMAROKKO 1990: 212) et

„wo, wie in Merzouga, unter den Dünen eingeschlossene Wasserreservoire lagern, ver-wandelt sich die Wüste unvermittelt in einen blühenden Garten Eden. Durch unterirdische, über Schächte zugängliche Kanäle (Foggaras) geleitet, wird das lebenspendende Grund-wasser an der Erdoberfläche in ein weit verzweigtes Grabensystem eingespeist, dessen Rin-nen je nach Bedarf geöffnet oder mit Lehm verschlossen werden63.“ (SÜDMAROKKO 1990:

215-216).

Les bains de sable

Rares sont les guides de voyages qui évoquent les cures de bains de sable pratiqués en été, notamment par les touristes marocains pour soigner des rhumatismes ou faire des régimes (GUIDE MAROC, LE GRAND SUD 2003 : 112).

LE GUIDE DU ROUTARD 2007-2008 assimile ces bains de sable dans les dunes continentales aux jeux d’enfance dans les dunes littorales : « non, nous ne plaisantons pas ! Pendant la saison d’été, sèche et très chaude (en juillet principalement), les Marocains viennent à Merzouga prendre des bains de sable pour lutter contre les rhumatismes. Cela vous rappellera vos jeux d’enfant, quand vous vous amusiez à vous faire enterrer vivant sur la plage des vacances. Le résultat des bains est, paraît-il, très efficace si l’on reste enterré au moins une bonne heure » (LE GUIDE DU ROUTARD, 2007-2008 : 674)

Une fois les activités aux environs de l’erg Chebbi suggérées, on reprend l’évolution tracée par les guides de voyages et les livres touristiques consultés qui attestent du développement touristique croissant de l’erg Chebbi en terme du nombre grandissant des Land-Rover, des auberges et vue la route goudronnée qui dessert désormais directement le village de Merzouga et qui rend le désert accessible à tous les types de véhicules.

62 …à Merzouga, une riche culture de légumes et de fruits est pratiquée, grâce aux sources souterraines et à un système sophistiqué de fosse d’irrigation.

63 Le désert se transforme soudain en un jardin d’Eden prospère, où, comme à Merzouga, des réservoirs d’eau enfermés sont stockés sous les dunes. A travers des canaux souterrains et accessibles par des fosses (Foggaras) conduites, l’eau souterraine est alimentée sur la surface de la terre dans un large système ramifié de fossés, dont leurs caniveaux sont ouverts ou fermés par l’argile selon le besoin.