Plantes
Agroscope Transfer | N
o57 / 2015
Swiss Berry Note 11
Nouvelles homologations
Bilan de l’année 2014 pour la drosophile suzukii
Janvier 2015
Surveillance 2014 1
Lutte 2014 2
Efficacité du piégeage de masse 3 Nouvelles directions ? 3
Communication 3
Suite du travail en 2015 3 L’équipe suzukii baies 2014 : 3 Nouvelles homologations 3
Surveillance 2014
Introduction
Le réseau de surveillance de la drosophile à ailes tachetées a été établi sur l’ensemble du territoire suisse durant l’année 2014. Plus de 300 pièges ont été placés aux abords des cultures de baies, de fruits à noyaux, de fruits à pépins, de vignobles mais également dans divers milieux naturels tels que haies, forêts et prairies. Le piégeage a permis de détecter la présence des premiers individus de l’année, de suivre le développement des populations ainsi que leur répartition géographique, d’approfondir les connaissances sur la biologie de l’insecte, de confirmer la préférence de certains hôtes pour le ravageur, d’évaluer l’efficacité des méthodes de piégeage et des mesures prophylactiques recommandées. Les données enregistrées au cours de l’année 2014 ont été comparées à celles de l’année 2013 et 2012. La surveillance par piégeage se poursuit durant la période hivernale 2014-2015 afin de connaître l’aptitude de Drosophila suzukii à la diapause et d’appréhender les éventuelles infestations sur les cultures de fruits printaniers.
Toute la Suisse est envahie par le ravageur, cultures et habitats naturels compris.
La population du ravageur ne cesse d’augmenter : Il y avait une moyenne de 400 individus capturés par année et par piège en 2012, plus de 1000 en 2013 et plus de 3000 en 2014 (Figure 1)
Les derniers hivers sont de moins en moins froids et ainsi la drosophile peut survivre en hiver sous ces conditions. La conséquence est qu’il n’y a pas eu de pause hivernale dans les captures de l’hiver 2013-2014 et le réservoir de population était déjà bien établi au moment de la récolte des cerises et des fraises (Figure 2)
Fig. 1 Augmentation de la population entre 2012 et 2014 0
1000 2000 3000 4000
2012 2013 2014
mme des cpatures / piège
Evolution de la population entre 2012 et 2014
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Fig. 2 Evolution de la population en relation avec la température
Lutte 2014
Différents types de pièges (Fig. 3) et d’attractifs ont été testés on farm. Certains modèles viennent de l’étranger. Les essais de comparaison effectués en 2014 montrent toujours une meilleure efficacité du modèle commercialisé suisse Riga (Fig.4 et 5). Des essais montrent des grosses possibilités d’amélioration avec des attractifs à base de levure, mais les produits ne sont pas encore commercialisables.
Fig. 3 Pièges en test dans les haies
Lutte : les stratégies mises en place pour lutter contre ce ravageur sont partiellement efficaces mais doivent encore être améliorées (Fig.6) : les producteurs professionnels qui appliquent à la lettre les recommandations c.à.d. mise en place d’un piégeage de masse dès le début de coloration des fruits, contrôle de 50 à 100 fruits par parcelle à chaque récolte, et mise en place de mesures strictes d’hygiène (aucun fruit au sol, court intervalle entre 2 récoltes, délai court entre la récolte et la vente), ont eu une saison satisfaisante sans retour de marchandise mais avec un surcoût de plus de 3000.-CHF par hectare pour l’application de ces stratégies. Si la mise en œuvre de la stratégie est trop tardive, les dégâts arrivent très vite et la population du ravageur devient très difficile à juguler.
Certains cas montrant un échec de la stratégie proposée restent inexpliqués. Nos essais ont montré qu’un traitement chimique peut aider à réduire la population, mais ne peut en
aucune cas être une solution unique pour résoudre le problème
Fig. 4 Piège Riga utilisé pour le piégeage de masse
Fig. 5 Essai de comparaison de 3 attractifs différents dans le même support de piège
Homologation extraordinaire : l’OFAG a réagi très rapidement pour mettre en place dès 2012 des autorisations exceptionnelles de traitements insecticides avec des délais d’attente plus courts, afin de pouvoir avoir la possibilité de nettoyer une culture pour sauver la récolte. Les données fournies par les principaux acheteurs ont montré que dans les petits fruits, il n’y a pas eu de dépassements de résidus dus à la stratégie suzukii
Fig. 6 Stratégie proposée 0
50 100 150 200 250 300 350
1 2 3 4 5
Num. of catches (♂+♀)
number of trap
Bioiberica Riga Pherobank
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Efficacité du piégeage de masse
La parcelle expérimentale est situé à Salins en Valais à 842 mètres d’altitude. La parcelle est totalement entourée d’une forêt de feuillus mixtes. Les cultures de framboises (Var. Glen Ample, Polka, Tula Magic, Amira, Héritage), mûres et groseilles sont en pleine terre, sans abris.
L’essai a été mis en place le 5 août 2014 (semaine 32). Les framboises ‘Glen Ample’ étaient en fin de production et beaucoup de fruits sur-maturés restaient sur la culture. Ces fruits représentant un lieu de reproduction important pour le ravageur, ils ont été récoltés au cours de la semaine 33 pour être ensuite détruits par solarisation. Les framboises ‘Polka’
entrent en production alors que les variétés plus tardives
‘Heritage’ et ‘Amira’ sont au stade du développement des fruits. Les mûres sont en cours de production.
Les résultats montrent que le piégeage a un effet réducteur sur 1 voire 2 semaines. Puis la pression du ravageur augmente.
Le piégeage doit être combiné avec des mesures d’hygiène constantes.
Nouvelles directions ?
Des produits alternatifs de traitements sont à l’étude comme la chaux. Le produit Fimum Kalk 74% CaO a été pulvérisé avec un mouillant Gondor à une concentration de 2% et un pH de 12.4 à 1000l/ha avec une adjonction de +0.2 l Cuprum, + 0.5 l Manzincum
Fig. 7 Nbre de larves pour 100 fruits sur des fruits traités et témoins
Les premiers essais montrent une efficacité intéressante de la chaux . Ces essais doivent être répétés en 2015 pour mesurer non seulement l’efficacité mais également l’effet sur la faune auxiliaire
Communication
Dès 2011, un groupe de travail Drosophila suzukii dans les baies a été mis en place , regroupant la recherche, les cantons et les producteurs.
Suite du travail en 2015
La surveillance nationale continue et est coordonnée par Conthey. Les cantons y participent activement. Des travaux de master et de bachelor sont prévus sur les alternatives à la lutte chimique en étudiant l’efficacité et les effets secondaires d’un traitement à la chaux combiné au piégeage de masse sur les
petits fruits. Un travail sur la biologie de l’insecte et les conditions d’hivernage est également prévu en analysant la morphologie des femelles capturées et conservées depuis ces dernières années. Agroscope est en contact étroit avec le CABI (institut situé à Delémont) et l’université de Neuchâtel qui supervisent un travail de doctorat dans le cadre d’un projet FP7 (Dropsa) sur le thème de la lutte biologique en collaboration avec des partenaires asiatiques, pour trouver des parasitoïdes potentiels spécifiques contre la drosophile suzukii.
L’équipe suzukii baies 2014 :
Catherine Baroffio Pauline Richoz Serge Fischer Virginie Guibert I
Nouvelles homologations
Modifications Liste 2015 des produits phytosanitaires : Notez l’homologation de Acramite 480 SC dans les fraises Fongicides:
• Signum (boscalid, pyraclostrobin) – framboise (plein champ): pourriture grise, 0,15%, 2 semaines délai d‘attente, max. 2 traitements par année et parcelle
• Cydeli Top (difenoconazole, cyflufenamid) – fraise:
anthracnose, oïdium, 0,1%, 3 jours délai d’attente, max.
2 traitements par année et parcelle
Ne sera pas commercialisé en 2015 !
• Moon Sensation (trifloxystrobin, fluopyram) – fraise:
anthracnose, taches pourpres, oïdium, pourriture grise, mildiou, 0,08%, 2 semaines délai d’attente, max. 2 traitements par année et parcelle
Ne sera pas commercialisé en 2015 , commercialisation en 2016 incertaine !
Insecticides et acaricides:
• Envidor (Spirodiclofen) : 1 traitement par parcelle et par année au maximum
o Rubus : acariens, eriophyides; 0.04% , 0.4 l/ha ; après récolte.
o Ribes : acariens ; 0.04% , 0.4 l/ha ; 3 semaines.
• Majestik (Maltodextrine)
o Fraise : acariens ; 2.5% ; 25l/ha ; 3 jours
• Acramite 480 SC (bifenazate)
o Fraise : acariens ; 0.025% ; 0.25l/ha ; 3 jours 0
50 100
15.09 17.09 22.09
Efficacité de la chaux sur framboise
témoin traité
Swiss Berry Note 11
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• Fresa / Berry Protect
Fraise, Rubus, Ribes, myrtilles : pucerons; 1 tubes pour 200m2 ; min. 2 lâchers à 21 jours
Autorisations exceptionnelles contre la drosophile suzukii :
Tab. 1 Autorisations exceptionnelles contre la drosophile suzukii pour les matières actives Lambda-cyalothrine et Thiaclopride
Cultures
Lambda-cyalothrin Thiaclopride
Dosage 0.02% Dosage 0.02%
Délai d'
attente 7 jours Délai d'
attente 3 jours Distance
SPe3
nombre de traitements
Distance SPe3
nombre de traitements Fraises 20m
2
20m
2
Framboises 50m 50m
Mûres 50m 50m
Ribes 50m 50m
Myrtilles 50m 50m
Sureau 50m 50m
Aronia 50m 50m
MiniKiwi 50m 50m
Tab. 2 Autorisations exceptionnelles contre la drosophile suzukii pour les matières actives Spinosad et Pyréthrine
Cultures
Spinosad Pyréthrine
Dosage 0.02% Dosage 0.15%
Délai d'
attente 3 jours
Délai d'
attente 3 jours distance
SPe3
nombre de traitements
distance
SPe3 nombre de traitements
Fraises 1
2 Framboises
2
Mûres
Ribes
Myrtilles
Sureau 20m
Aronia 20m
MiniKiwi 20m
Gestion du drainage pour les baies d’arbustes en pot .
En 2013, les membres du GTPI prenaient la décision suivante concernant les arbustes à petits fruits cultivés sur substrat : « Pour les pots reposant sur une surface enherbée, irrigués avec une solution nutritive adaptée aux besoins spécifiques de la plante et avec un taux de drainage n’excédant pas 10 %, le drainage ne doit pas être récupéré. Dans le cas contraire, les équipements doivent être construits de telle façon que le
drainage puisse être récupéré et utilisée de manière agronomique. »
D’entente avec le CP Baies, Agroscope a défini les modalités de contrôles et les a fait avaliser par le GTPI :
Chaque secteur d’irrigation doit disposer de deux sites de contrôle. Sur chaque station de contrôle, il faudra relever le volume de la solution nutritive apportée ainsi que le volume du drainage .
Pour déterminer le volume de la solution nutritive, il faut récupérer dans un récipient la solution apportée par deux goutteurs (fig. 8).Si le goutteur à plusieurs sorties, il faut récupérer la solution de toutes les sorties.
Fig. 8 Mesure de la solution nutritive.
Le volume de drainage est déterminé en collectant le drainage d’au minimum 3 pots par secteur de contrôle. (fig. 9).
Fig. 9 Mesure du drainage.
Le contrôle de l’apport d’eau (au goutteur) et de la quantité de drainage sont relevés à un rythme hebdomadaire.
Si les relevés des deux points de mesurage divergent fortement, il faut installer un troisième point de mesurage.
Le volume moyen de drainage sur toute la période d’irrigation ne doit pas dépasser 10 %, d’éventuelles corrections nécessaires sont faites l’année suivante.
Si les contrôles mettent en évidence un dépassement du seuil de 10 % de drainage durant deux années consécutives, le drainage devra être récupéré et utilisé de manière agronomique.
impressum
Version: Février 2015 Éditeur: Agroscope
Route des Vergers 18 1964 Conthey www.agroscope.ch Copyright: © Agroscope 2015 ISSN : 2296-7230