• Keine Ergebnisse gefunden

Durée de finition de bœufs après estivage et performances d’engraissement

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Aktie "Durée de finition de bœufs après estivage et performances d’engraissement"

Copied!
5
0
0

Wird geladen.... (Jetzt Volltext ansehen)

Volltext

(1)

Introduction

Dans l’engraissement de bœufs au pâ- turage, il est généralement difficile d’obtenir des carcasses présentant l’en- graissement exigé par le marché. Le but premier de la finition, période du- rant laquelle l’intensité d’alimentation est fortement accrue par rapport à la pé- riode de pâture précédente, est de pal- lier ce défaut de qualité de carcasse.

Mais la finition peut également avoir pour objectif d’améliorer la qualité or- ganoleptique de la viande, particulière- ment sa tendreté. Cet essai a été réalisé dans cette optique. Le but était d’étu- dier les effets de la durée de finition, à intensité d’alimentation fixe, sur la qua-

lité de la viande. Le présent article pré- sente les performances d’engraisse- ment de bouvillons en finition, après une période d’estivage. Les résultats de qualité de la viande aux niveaux phy- sique, histologique, chimique et senso- riel ainsi que sur la couleur de la graisse sont donnés dans Dufey (2006).

Matériel et méthodes

Animaux

Au total, 48 bouvillons du troupeau laitier issus du croisement Limousin (LI) ×Tache- tée Rouge (FT) ont été utilisés. L’âge initial moyen était de 21,5 mois. Cet essai a eu lieu en automne 2001, immédiatement après l’es-

tivage. Les conditions d’élevage et d’estivage de ces animaux ainsi que les données zoo- techniques y relatives sont données dans un autre article (Chassot et Troxler, 2006).

Dispositif expérimental

Durant la période d’estivage, les animaux étaient séparés en trois groupes représentant chacun une charge de pâture différente. En fin d’estivage (début septembre), les ani- maux ont été redistribués en trois nouveaux groupes selon leur poids vif (PV): lourds (Ld), moyens (Mn) et légers (Lg). Le début de finition a été échelonné dans le temps en fonction de ces groupes: les Ld ont quitté l’estive en premier, suivis par les Mn et les Lg respectivement 2 et 5 semaines plus tard.

La durée de la finition a été modulée en quatre variantes au sein de chaque groupe de poids: 0, 4, 8 et 12 semaines. Des blocs de quatre animaux ont été formés sur la base du gain moyen quotidien (GMQ) durant l’estivage. Au sein d’un bloc, les animaux ont été attribués aléatoirement aux quatre durées de finition, comprenant chacune 12 bouvillons.

Conditions expérimentales

Les animaux sans finition ont été abattus directement. Les autres ont été vermifugés au retour d’estivage. Ils étaient détenus dans une stabulation libre avec aire d’affourage- ment sur caillebottis, aire de repos sur litière profonde et aire d’exercice extérieure sur béton. L’alimentation a été planifiée pour un GMQ de 1200 g entre 400 et 700 kg PV selon les apports recommandés pour bœufs à l’engrais (RAP, 1999), sur la base d’une ingestion standard majorée de 5%. La ra- tion de base, distribuée ad libitum, était composée d’un mélange d’ensilages d’herbe et de maïs dans une proportion de 1:1 dans la matière sèche (MS). La ration journalière a été complétée par un aliment concentré, à raison de 2 kg MS par animal. Les teneurs des composants de la ration sont données dans le tableau 1.

S c h w e i z e r i s c h e E i d g e n o s s e n s c h a f t C o n f é d é r a t i o n s u i s s e

C o n f e d e r a z i o n e S v i z z e r a C o n f e d e r a z i u n s v i z r a

Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP Directeur: Michael Gysi • www.alp.admin.ch

Durée de finition de bœufs après estivage et performances d’engraissement

A. CHASSOT et P.-A. DUFEY, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, 1725 Posieux E-mail: andre.chassot@alp.admin.ch

Tél. (41) 26 40 77 279.

@

Résumé

Cet essai visait à étudier l’effet de la durée de finition sur les performances d’engraissement de 48 bouvillons croisés Limousin × Tachetée Rouge, après une période d’estivage sur un pâturage extensif de montagne. Les abattages ont eu lieu le jour du retour d’estivage (sans finition) et après 4, 8 et 12 semaines de finition en stabulation libre. La ration de base, dis- tribuée ad libitum, comprenait un mélange d’ensilages d’herbe et de maïs (1:1 dans la matière sèche) complété par un aliment concentré.

Les animaux dépassaient 500 kg au début de l’essai. Leur gain moyen quotidien (GMQ) durant la période de finition a été d’environ 1,7 kg, c’est-à-dire plus du double du GMQ à l’estivage, indépendamment de la durée de finition et de leur poids. Ces performances exceptionnelles sont probablement dues au phénomène de croissance compensatrice, qui s’est manifesté par une consommation journalière accrue (+17%) et des besoins énergétiques réduits.

Sans finition, l’état d’engraissement des animaux n’était généralement pas suffisant. Une finition de 4 semaines a suffi à corriger ce défaut et a permis d’améliorer la conformation, le rendement et le poids des car- casses. Une prolongation de la finition n’a été utile que pour les animaux les plus légers.

Les recommandations d’alimentation actuelles ne tiennent pas assez compte de la croissance compensatrice.

(2)

Les animaux ont été abattus dans un abattoir industriel après un transport d’environ une heure. Le poids de carcasse chaud a été dé- terminé environ une heure après l’abattage.

La classification des carcasses a été effec- tuée selon le système CH-TAX (Proviande, 2001).

Analyse des données

L’ingestion et le poids vif de chaque animal ont été enregistrés quotidiennement de ma- nière automatique au moyen de crèches gé- rées électroniquement et d’un distributeur automatique de concentrés (DAC) combiné avec une balance pour animaux. L’analyse des données de croissance et de consomma- tion est basée sur une moyenne hebdoma- daire pour chaque animal.

L’évaluation finale a porté sur 46 animaux.

Deux animaux ont été éliminés en raison d’une chute marquée de croissance en fin d’engraissement. Une analyse de covariance, avec pour covariable le GMQ durant la pé- riode d’estivage, puis une comparaison mul- tiple des moyennes (test de Newman-Keuls, = 0,05) ont été effectuées pour chaque variable.

Résultats et discussion

Croissance et ingestion

A la fin de la période d’estivage, les animaux étaient déjà lourds (508 ± 19 kg PV; tabl. 2). Par conséquent, l’ajout d’une période de finition de 4 à 12 semaines a conduit à des poids fi-

naux allant jusqu’à 700 kg, ce qui est inhabituel sur le marché suisse des jeunes bovins d’engraissement; ils sont en effet abattus à environ 550 kg PV.

Ce décalage par rapport aux pratiques courantes est justifié par des motifs ex- périmentaux, à savoir l’étude des effets de la durée de finition sur la qualité de la viande.

Tableau 1. Valeurs nutritives des aliments1.

1Les fourrages ont été analysés toutes les deux semaines. L’aliment concentré a été analysé à chaque nouvelle charge produite (n = 4). Les valeurs sont la moyenne et l’écart- type (en italique).

2MS: matière sèche, CE: cendres, MA: matière azotée, CB: cellulose brute, ADF: lignocellulose, NDF: parois, NEV: énergie nette pour la production de viande, PAIE et PAIN:

protéines absorbables dans l’intestin.

3Composition: orge (37%), blé (27%), tourteau d’extraction de soja (27%), sels minéraux et vitamines (9%).

Teneurs par kg MS2 Aliments

MS CE MA CB ADF NDF NEV PAIE PAIN

(%) (g) (g) (g) (g) (g) (MJ) (g) (g)

Ensilage de maïs 31,0 1,5 38,2 3,0 73,3 7,0 205,9 9,0 223,913,7 390,818,8 6,7 0,1 70,1 1,6 45,0 4,3 Ensilage d’herbe 36,3 1,5 131,7 3,6 224,2 5,9 218,5 8,0 280,3 8,1 356,317,7 6,3 0,1 82,1 1,0 134,7 3,8 Mélange ensilages maïs:herbe 33,5 0,8 84,9 2,4 148,7 1,8 212,2 6,1 252,1 9,7 373,5 8,2 6,5 0,1 76,1 0,9 89,9 1,1 Aliment concentré3 89,2 132,6 3,0 211,8 5,3 37,1 1,8 54,4 5,6 141,116,7 7,9 138,8 154,8

Fig. 1. Relation entre le poids vif (PV) à l’entrée en finition et le gain moyen quotidien (GMQ) durant la finition de bœufs croisés Limousin ×Tachetée Rouge.

1500

1000 2000 2500

450 500 550

PV début (kg)

GMQ finition (g/j)

Légers Moyens Lourds

Fig. 2. Relation entre les gains moyens quotidiens (GMQ) durant la période d’estivage et durant la finition de bœufs croisés Limousin × Tachetée Rouge.

1000 1500 2000 2500

400 600 800 1000

GMQ estivage (g/j)

GMQ finition(g/j)

Légers Moyens Lourds

Fig. 3. Gain moyen quotidien (GMQ) en fonction du poids vif de bœufs croisés Limousin × Tachetée Rouge durant une période de finition après estivage.

1000 1200 1400 1600 1800 2000

550 575 600 625 650

Poids vif (kg)

GMQ (g/j)

(3)

Le GMQ des bœufs durant la période de finition a été très élevé. Il a plus que dou- blé par rapport à la période d’estivage, passant de 0,7 ± 0,16 kg en moyenne à plus de 2 kg pour les Ld (fig.1). Il n’y avait pas de corrélation significative (r = 0,03) entre les GMQ d’estivage et de finition (fig. 2). La figure 3 montre que la vitesse de croissance s’est maintenue à un haut niveau jusqu’à un poids de 600 kg et même au-delà. L’augmenta- tion de la durée de finition n’a pas eu d’effet sur le GMQ des bœufs. Cette forme de courbe reflète vraisemblable- ment un phénomène de compensation car elle ne correspond pas aux modèles établis en situation d’engraissement in- tensif continu. Ceux-ci prévoient un ra- lentissement de la vitesse de croissance à partir d’un poids de 450 à 500 kg PV (RAP, 1999).

La croissance compensatrice se définit comme une augmentation de la vitesse de croissance par rapport à la normale.

Elle est observée parfois à la suite d’une période de restriction, qui corres- pondrait ici à la fin de l’estivage. Selon Ryan (1990), la restriction doit être telle que le poids de l’animal ait augmenté très lentement, stagné, voire diminué pendant une durée suffisante pour que l’animal se soit adapté à cet état de faible nutrition. Il n’est pas certain que ces conditions soient pleinement rem- plies ici. Elles le sont en tout cas par- tiellement car le GMQ des bœufs avait fortement chuté en fin d’estivage (Chas- sot et Troxler, 2006). D’ailleurs, Hogg (1991) donne une définition moins res- trictive de la compensation car il ne la conditionne pas à une adaptation préa- lable des animaux à une alimentation limitée. Ainsi, les cas de sous-alimen- tation transitoire ne sont pas exclus.

La consommation de MS a été en moyenne supérieure de 17% à la con- sommation estimée à l’aide de l’équa- tion du Livre vert (RAP, 1999) en prenant les paramètres de croissance mesurés dans cet essai (fig. 4). Une partie de l’écart peut probablement s’expliquer par l’environnement optimal dans lequel les animaux se trouvaient: bonnes condi- tions de détention, technique d’alimen- tation optimale, qualité des fourrages élevée. C’est d’ailleurs pour tenir compte de ceci que la consommation a été ma- jorée de 5% lors de la planification de l’alimentation. Pour le reste de la diffé- rence, il est connu qu’à la suite d’une période de restriction alimentaire, les ani- maux augmentent leur ingestion pendant la phase de réalimentation. Ainsi, Micol et Béranger (1981) ont estimé, sur la base d’une analyse de données de la lit- térature, que l’augmentation était en moyenne de 10% mais pouvait varier de

Tableau 2. Croissance et consommation de bœufs croisés Limousin × Tachetée Rouge durant une période de finition de différentes durées, suite à une période d’estivage1.

1Les valeurs d’une même ligne portant des indices différents sont significativement différentes (test de Newman- Keuls, = 5%).

2Poids vif (PV) à la fin de la période d’estivage (au départ de l’alpage).

3Gain moyen quotidien (GMQ) de la première à la dernière semaine de finition, calculé sur la base de la moyenne des poids vifs journaliers de la première et de la dernière semaine de finition. Le GMQ durant la période d’estivage était respectivement de 650 ± 139, 696 ± 144 et 845 ± 126 g/j pour les groupes Légers, Moyens et Lourds.

Groupe Durée de finition (semaines)

p Moyenne

d’animaux 4 8 12

Croissance

PV début2 (kg) Légers 495 484 492 490

Moyens 506 515 515 512

Lourds 520 528 518 522

Moyenne 508a 509a 507a 0,84 508

PV final (kg) Légers 560 590 639 598

Moyens 570 615 669 614

Lourds 590 658 696 648

Moyenne 573a 621b 668c < 0,001 621

GMQ3 (g/j) Légers 1613 1541 1504 1547

Moyens 1493 1527 1623 1541

Lourds 1967 2130 1852 1983

Moyenne 1698a 1733a 1663a 0,88 1699 Consommation journalière moyenne

Matière sèche (MS) (kg/j) Légers 11,4 11,1 11,7 11,4

Moyens 11,5 11,9 12,4 11,9

Lourds 11,7 12,3 12,4 12,1

Moyenne 11,5a 11,8a 12,2a 0,11 11,8

Energie (MJ NEV/j) Légers 76,3 74,6 78,9 76,6

Moyens 77,9 79,8 83,1 80,0

Lourds 81,9 84,1 84,3 83,4

Moyenne 78,9a 79,5a 82,0a 0,12 80,1 Consommation totale par animal

Fourrages (kg MS) Légers 268 515 826 561

Moyens 269 559 880 541

Lourds 285 594 893 591

Moyenne 275a 556b 865c < 0,001 565

Concentrés (kg MS) Légers 52 107 161 112

Moyens 54 106 161 102

Lourds 41 94 149 95

Moyenne 49a 102b 157c < 0,001 103 Indices de consommation (IC)

ICMS (kg MS/kg croît) Légers 7,8 7,5 7,9 7,8

Moyens 8,6 7,9 7,7 8,1

Lourds 6,4 6,0 6,9 6,4

Moyenne 7,6a 7,2a 7,5a 0,53 7,4 ICNEV (MJ NEV/kg croît) Légers 52,2 50,4 53,4 52,0

Moyens 57,9 53,3 51,7 54,6

Lourds 43,2 40,6 46,3 43,4

Moyenne 51,0a 48,1a 50,4a 0,54 49,8

(4)

3 à 24% suivant les expérimentations. La consommation accrue explique en grande partie l’écart de GMQ obtenu par rap- port à ce qui était attendu, mais seule- ment jusqu’à un poids de 550-575 kg.

Au-delà de 575 kg, le GMQ augmente alors que la consommation journalière d’énergie reste assez stable. Ainsi, en calculant a posteriori à l’aide du modèle du Livre vert (RAP, 1999) les besoins énergétiques théoriques sur la base des PV et GMQ réels, on obtient des valeurs supérieures de 16 à 30% à la consom- mation énergétique mesurée (fig. 4). Cet écart peut s’expliquer notamment par une composition du croît moins riche en énergie que ce qui est prévu dans les recommandations alimentaires (RAP, 1999). Il faut cependant relever que l’on sort ici de leur domaine de validité. Le modèle a en effet été établi sur la base de résultats d’engraissement d’animaux abattus à 550 kg maximum. Dans une synthèse bibliographique visant à mettre en évidence l’effet de la croissance com- pensatrice sur la composition corporelle des animaux, Hoch et al. (2003) ont conclu que l’alternance de phases de restriction et de réalimentation peut en- gendrer des différences finales de com- position tant tissulaire que chimique (di- minution de la proportion de gras dans la carcasse) par rapport à des animaux en croissance continue. Cependant, les ré- sultats étaient très variables, reflétant la multitude des facteurs pouvant jouer un rôle. D’autre part, certains paramètres du modèle d’estimation des besoins énergé- tiques peuvent être différents en raison d’un métabolisme modifié par le phéno- mène de compensation. Au cours d’une période de croissance compensatrice, le

métabolisme énergétique basal de l’ani- mal reste bas, car adapté à un faible ap- port alimentaire; il augmente lentement par la suite. L’utilisation de l’énergie est meilleure et davantage de protéines sont

retenues dans la ration, alors que les be- soins pour la croissance restent faibles (Carstens et al., 1991).

L’indice de consommation (IC) moyen était identique à celui obtenu dans un essai de finition de bœufs Limousins purs (Dufey et al., 2002). Cependant, les bœufs de l’essai présenté ici se si- tuaient dans une gamme de poids de plus de 100 kg PV supérieure à celle des précédents. Compte tenu du surplus de besoins énergétiques pour l’entretien d’animaux plus lourds, on peut conclure que leur IC était en fait moindre, donc leur efficacité alimentaire meilleure.

L’IC des animaux du groupe Ld était plus faible que celui des deux autres.

Carcasses

Sans finition, un tiers des animaux pré- sentaient un état d’engraissement insuf- fisant. De plus, leurs carcasses étaient relativement légères et peu charnues, surtout pour les bœufs des groupes Lg et Mn (tabl. 3).

Après 4 semaines de finition, tous les bœufs présentaient une couverture adi- peuse des carcasses optimale. Une pro- longation de la finition à 8 ou 12 se-

Tableau 3. Résultats d’abattage de bœufs croisés Limousin ×Tachetée rouge après une période de finition de différentes durées, suite à une période d’estivage1.

1Les valeurs d’une même ligne portant des indices différents sont significativement différentes (test de Newman- Keuls, = 5%).

2Classes de charnure: C = 5 (très bien en viande), H = 4, T = 3, A = 2, X = 1 (très décharné).

3Classes de tissus gras: 1 (absence de couverture) à 5 (exagérément gras).

Groupe Durée de finition (semaines)

p Moyenne

d’animaux

0 4 8 12

PV abattage (kg) Légers 494 560 590 639 570

Moyens 507 570 615 669 586

Lourds 533 590 658 696 619

Moyenne 511a 573b 621c 668d < 0,001 592

Poids mort (kg) Légers 251 290 313 344 300

Moyens 262 301 334 361 311

Lourds 288 314 356 381 335

Moyenne 267a 303b 334c 362d < 0,001 362

Rendement (%) Légers 51 52 53 54 53

Moyens 52 53 54 54 53

Lourds 54 53 54 55 54

Moyenne 52a 53ab 54b 54b 0,04 53

Charnure (CH-TAX)2 Légers 3,1 3,8 4,0 4,8 3,9

Moyens 3,4 3,9 4,5 3,8 3,9

Lourds 3,8 4,0 4,5 4,8 4,3

Moyenne 3,4a 3,9ab 4,3b 4,5b 0,02 4,0 Tissus gras (CH-TAX)3 Légers 2,8 3,0 3,0 3,0 2,9

Moyens 2,5 3,0 3,0 3,0 2,9

Lourds 2,8 3,0 3,0 3,0 2,9

Moyenne 2,7a 3,0b 3,0b 3,0b 0,00 2,9 Fig. 4. Consommation journalière en fonction du poids vif de bœufs croisés Limousin ×

Tachetée Rouge durant une période de finition après estivage.

8 9 10 11 12 13 14

kg MS/j

Consommation mesurée

Consommation estimée selon Livre vert (RAP, 1999)

50 60 70 80 90 100 110 120

550 575 600 625 650

Poids vif (kg)

MJ NEV/j

Consommation mesurée

Besoins énergétiques calculés selon Livre vert (RAP, 1999) Energie

Matière sèche

(5)

maines n’a pas provoqué d’augmenta- tion de l’état d’engraissement des ani- maux. A 12 semaines, aucun animal n’avait dépassé la classe 3 de tissus gras.

Ce profil d’évolution de l’état d’engrais- sement des animaux s’explique par une dynamique de croissance des différents tissus gras (internes, sous-cutanés, inter- musculaires et intramusculaires) spéci- fique à la race limousine (Geay, 1982).

La conformation des carcasses, et par conséquent le rendement d’abattage, ainsi que le poids des carcasses, ont continuellement progressé avec le pro- longement de la finition. Le poids des carcasses a augmenté de manière li- néaire. Ainsi, après 8 semaines de fini- tion, la plupart des animaux avaient un poids mort dépassant la limite maxi- male, ce qui a engendré des déductions de prix. Après 12 semaines, c’était le cas pour tous les animaux.

Les caractéristiques de carcasse des bœufs du groupe Ld sans finition étaient supérieures à celles des deux autres grou- pes en ce qui concerne la conformation, l’état d’engraissement et le poids. Si on y ajoute les différences déjà observées plus haut concernant la vitesse de croissance et l’efficacité alimentaire, cela confirme qu’il s’agissait d’animaux qui étaient plu- tôt du type viande, alors que les autres avaient un type laitier plus prononcé. Le fait de travailler avec des animaux croisés augmente l’hétérogénéité du troupeau.

Si la taille de celui-ci est suffisante, il vaut la peine de créer des lots d’animaux ayant des caractéristiques semblables, de manière à mieux cibler la finition. Les critères de formation des groupes sont:

le poids à l’entrée en finition, la confor- mation et l’état d’engraissement.

Bibliographie

Carstens G. E., Johson D. E., Ellenberger M. A.

& Tatum J. D., 1991. Physical and chemical components of the empty body during com- pensatory growth in beef steers. J. Anim. Sci.

69, 3251-3264.

Chassot A. & Troxler J., 2006. Engraissement extensif de bœufs avec estivage. Revue suisse Agric. 38 (5), 241-246.

Dufey P.-A., 2006. Durée de finition de bœufs après estivage et qualité de la viande. Revue suisse Agric. 38 (6), 296-302.

Dufey P.-A., Chambaz A., Morel I. & Chassot A., 2002. Performances d’engraissement de bœufs de six races à viande. Revue suisse Agric. 34 (3), 117-124.

Geay Y., 1982. Les principaux types de produc- tion de viande en race bovine limousine. Pro- duction de taurillons de 13, 16 et 19 mois.

Bull. Techn. C.R.Z.V. Theix 48, 21-26.

Hoch T., Begon C., Cassar-Malek I., Picard B. &

Savary-Auzeloux I., 2003. Mécanismes et conséquences de la croissance compensatrice chez les ruminants. INRA Prod. Anim. 16 (1), 49-59.

Hogg B. W., 1991. Compensatory growth in ru- minants. In: Growth regulation in farm ani- mals. Advances in Meat Research (A. M.

Pearson and T. R. Dutson Eds). Elsevier Ap- plied Science, London and New York, 103- 134.

Micol D. & Béranger C., 1981. Variations de la capacité d’ingestion de bovins en croissance et à l’engrais. Bull. Techn. C.R.Z.V. Theix 44, 23-31.

Proviande, 2001. CH-TAX. Système d’estimation pour gros bétail et veaux de boucherie. Pro- viande, Berne, 16 p.

RAP, 1999. Apports alimentaires recommandés et tables de la valeur nutritive des aliments pour les ruminants. 4eéd. LmZ, Zollikofen (Livre vert).

Ryan W.J., 1990. Compensatory growth in cattle and sheep. Nutrition Abstracts and Reviews – Series B 60, 653-664.

Conclusions

❏ Sans finition, l’état d’engraissement des animaux n’est généralement pas suf- fisant. Une brève finition peut suffire à corriger ce défaut. De plus, elle permet d’améliorer la conformation, le rendement et le poids des carcasses. Une fini- tion plus longue n’est à recommander que si la limite maximale de poids mort admise par le marché n’est pas dépassée.

❏ L’hétérogénéité des animaux en termes de poids, de conformation et d’état d’engraissement à l’entrée en finition devrait être prise en compte pour mieux cibler les modalités de finition.

❏ Après une période d’estivage, la croissance compensatrice peut être très mar- quée, même sur des animaux de plus de 500 kg. Ainsi, une période de fini- tion, même courte, est efficace.

❏ Les recommandations d’alimentation actuelles ne tiennent pas assez compte de la croissance compensatrice.

Summary

Finishing duration of steers following a summering period on mountain pastures and fattening performance

Subsequent to a summering period of 48 crossbred steers (Limousin ×Swiss Fleck- vieh) on low input mountain pastures, the effect of a finishing period on fattening performance was investigated. Steers were slaughtered either on the day of returning from the mountain pastures (no finishing) or after 4, 8 and 12 weeks of indoor finishing (loose housing on deep litter). The basic ration consisting of a mixture of grass – and maize silage (1:1 on a DM basis) was fed ad libitum. The supplemental concentrate was limited to 2 kg of DM per animal and day. Steers weighed over 500 kg at the beginning of the finishing period. During the finishing period, the steers realized a mean daily growth rate (DGR) of 1.7 kg which more than doubled DGR measured during summering independently of live weight and finishing duration. The phenomenon of compensatory growth is most likely the cause of these exceptional growth performance which is supported by the observed increased feed intake (+17%) along with reduced energy requirements.

Without finishing, the steers generally did not reach a satisfactory finishing degree. A finishing period of 4 weeks was long enough to alleviate this deficit and to improve carcass conformation, killing-out percentage and carcass weight. To further extent the finishing period only has advantages for lighter animals. Current feeding recommen- dations do not sufficiently take into account compensatory growth.

Key words: crossbred steers, beef cattle, finishing performance, compensatory growth.

Zusammenfassung

Ausmastdauer von Ochsen nach Alpung und Mastleistung

Nach der Sömmerung auf einer extensiven Bergweide wurde der Einfluss der an- schliessenden Ausmast unterschiedlicher Dauer auf die Mastleistung von 48 Ochsen der Kreuzung Limousin × Fleckvieh untersucht. Die Schlachtungen fanden in der Gruppe ohne Ausmast direkt nach Alpabtrieb statt und in den andern Verfahren nach 4, 8 und 12 Wochen Ausmast in einem Laufstall. Die Grundration setzte sich aus einer ad libitum vorgelegte Gras-/Maissilagemischung (im Verhältnis 1:1 in der TS) zu- sammen, die mit einer Kraftfuttermischung ergänzt wurde.

Bei Versuchsbeginn waren die Ochsen über 500 kg schwer. Der während der Ausmast realisierte durchschnittliche Tageszuwachs (TZW) von 1,7 kg überstieg den TZW der Alpungsperiode um mehr als das doppelte und dies unabhängig der Ausmastdauer und des Lebendgewichtes. Am Zustandekommen dieser aussergewöhnlichen Mastleistun- gen ist das Phänomen des kompensatorischen Wachstums massgeblich beteiligt. Dies äusserte sich in einem erhöhten Futterverzehr (+17%) bei reduziertem Energiebedarf.

Ohne Ausmast hatten die Ochsen insgesamt keine genügende Schlachtreife erreicht.

Eine Ausmast von 4 Wochen genügte, um diesen Mangel zu korrigieren und die Merkmale Fleischigkeit, Schlachtausbeute und Schlachtkörpergewicht zu verbessern.

Eine Verlängerung der Ausmast war nur für die leichteren Ochsen noch von Nutzen.

Das kompensatorische Wachstum wird in den aktuellen Fütterungsnormen zu wenig berücksichtigt.

Referenzen

ÄHNLICHE DOKUMENTE

Même si les différences de ren- dement en racines n’ont été significatives que pour la 4 e et la 8 e récolte (tabl. 5), des tendances assez claires se profilent: comme pour

Les exploitations ont été classées d’une part par rapport à leur système d’affouragement, à savoir affouragement avec ensilage (ensilage d’herbe et de maïs avec concen-

Cet essai a pour but d’examiner l’effet de la durée de l’exposition des explants de pomme de terre au milieu de culture dans l’amélioration de leur qualité en termes

A l’exception du refus d’entrer de plein gré dans la salle de traite, la part d’animaux qui présentaient un compor- tement de stress caractérisé était plus faible pendant la

L’ingestion, mesurée par groupe, a été influencée par le système de garde: les veaux n’ayant pas accès aux crèches des mères (CF) ont davantage consommé de

Les essais semés en 1996 ont montré qu'avec l'augmentation des coupes, la composition des mélanges M est plus stable que celle des mélanges L (tabl. A Changins, la part de

Une série d’essais de fumure azotée à doses croissantes a été conduite pendant trois ans dans deux lieux d’essais pour évaluer l’influence de l’azote sur le rendement,

A Changins, comme à Goumoens, cette diminution était plus marquée dans les procédés fauchés quatre fois par année que dans ceux avec cinq coupes par année.. Ces résultats