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Résultats économiques de boeufs de six races à viande

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Academic year: 2022

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(1)

Service romand de vulgarisation agricole

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httpalwwwsrva.ch Directrice: Dominique Barjolle

Station

fédérale de recherches

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production animale

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de Posieux http:/Iwww.admin.ch/sar/rap Directrice: Danielle Gagnaux

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Résultats économiques de boeufs de six races à viande

C. HERMENJAT, Service romand de vulgarisation agricole, CH-1000 Lausanne,

A. CHASSOT et P.-A. DUFEY, Station fédérale de recherches en production animale, CH-1725 Posieux

~

~ E-mail: pierre-alain.dufey@rap.admin.ch Tél. (+41) 26 40 77 111.

Résumé

Une analyse économique comparant les races Angus (AN), Simmental (SI), Charolais (CH), Limousin (LI), Blonde d'Aquitaine (BL) et Piémontais (PI) a été réalisée à partir des résultats d'un essai avec des bœufs engraissés de 300 kg poids vif (PV) à un état d'engraissement optimal. Plus de 95% des différences de marges entre races sont expliquées par la différence entre coûts d'achat et résultats de vente. Les facteurs de succès sont le rendement d'abattage, la conformation des carcasses et l'adéquation entre précocité des animaux et intensité d'alimentation, de manière à optimiser le croît réalisé par animal dans les limites de commercialisation. Les LI et CH obtiennent les marges brutes comparables les plus élevées par place de gros bétail. Pour les races plus tardives BL et Pl, une amélioration est possible en intensifiant l'alimentation et/ou en optant pour la vente à un état d'engraissement insuffisant. Pour les races plus précoces, AN et Si, une amélioration certaine des résultats est démontrée en maxi- misant le poids d'abattage. Pour les AN, cela passe par une diminution de l'intensité d'alimentation. Quant aux SI, elle est rendue possible par la stabilité de l'état d'engraissement.

Introduction

Six races bovines à viande, Angus (AN), Simmental (SI), Charolais (CH), Li- mousin (LI), Blonde d'Aquitaine (BL) et Piémontais (PI), ont été comparées dans le cadre d'un essai d'engraisse- ment de remontes. Cet article traite des aspects économiques. Il fait suite aux résultats sur les performances d'en- graissement (DUFEY et al., 2002) et sur la qualité bouchère (DUFEY et CxAM- aAz, 2002).

Les deux précédentes publications abor- daient la comparaison des races selon deux critères d'abattage différents, l'état d'engraissement et la teneur en graisse intramusculaire. Cette analyse écono- mique se base sur les résultats des ani- maux abattus selon le premier critère.

C'est celui qui est pratiqué en Suisse, car il représente l'optimum en ce qui concerne l'état d'engraissement sou- haité et correspond à la note de tissus gras 3 (TG3), selon le système officiel de taxation CHTAX. Les apports d'ali- ments concentrés ont été fixés en te-

nant compte au mieux, mais dans les li- mites des conditions expérimentales, des différences entre races quant à leur précocité et, au sein d'une race, des différences entre individus quant à leur capacité d'ingestion. La ration de base,

composée d'un mélange d'ensilage de mais et d'herbe, était distribuée à vo- lonté. Ainsi les conditions expérimen- tales étaient-elles comparables aux con- ditions de production rencontrées en Suisse.

Définitions

Prestation: biens et services exprimés en valeur monétaire, fournis par le processus de production.

Coûts: valeur monétaire des biens et des prestations qui sont utilisés pour l'obtention d'une production.

Coûts spécifiques: coûts directement imputables à une production.

Coûts de structure: ne sont pas directement imputables à une production.

Coûts réels: c'est l'ensemble des coûts énumérés ci-dessus, à l'exception de la rémunération du travail et du capital propre de la famille.

Marge brute comparable: prestation - coûts spécifiques (sans les coûts de la surface fourragère). Sert à couvrir les coûts de structure.

Marge: prestation - coûts réels = solde pour le financement du travail et du capital propre de la famille.

(2)

La mise en valeur économique réalisée répond à un besoin pour les producteurs puisqu'en Suisse, les données écono- miques comparatives entre races pures font actuellement défaut. L'objectif a été de calculer la marge par kg de croît (lire l'encadré), la marge brute compa- rable par place de gros bétail (PGB) et l'évolution de la marge par animal en fonction du poids vif (PV), pour deux canaux de commercialisation: standard et le label SwissPrimBeef (SPB).

Matériel et méthodes Limites d'interprétation

La comparaison entre races n'est possible que si chacune d'elles est traitée de manière identique. Dans la démarche d'analyse éco- nomique, une ligne stricte du point de vue

de l'application des prix d'achat et de vente des animaux ainsi que des diverses réfé- rences (tabl. 1) a été adoptée. Pour permet- tre une comparaison entre races, la PGB a été utilisée comme unité de référence, avant de calculer les résultats par kg de croît.

Cette normalisation entraîne un décalage entre les calculs présentés et la réalité sur le terrain. D'une part, le prix des remontes comme le prix de vente des animaux finis peuvent varier selon le marché et les races, malgré la publication de prix cibles. D'au- tre part, l'offre en animaux de remonte de race pure est actuellement faible et aléatoire.

Cette étude permet, dans un contexte expé- rimental, de mettre en évidence l'ensemble des éléments déterminants pour la rentabi- lité, ainsi que leur importance dans la com- position du résultat et de faire émerger les critères propres à expliquer les différences entre races. En aucun cas, les résultats de cette analyse ne peuvent être utilisés comme des références pour la planification d'un atelier d'engraissement au niveau de l'en- treprise agricole, sans prendre en compte les réserves émises ci-dessus.

Données expérimentales

Pour les données zootechniques, cette étude se base sur les résultats d'essai, série TG3, publiés dans DuFEY et al. (2002). Dans cet essai, toutes les races ont commencé l'essai avec un âge identique. Elles avaient donc des PV différents entre elles et, pour cer- taines, déjà relativement élevés. Or, en pra- tique, les animaux sont vendus en tant que remonte d'engraissement sur la base du PV, quelles que soient les races. Le prix plein est obtenu jusqu'à 300 kg PV. Pour cette raison, et afin de donner une dimension plus réa- liste à cette étude, le poids vif de départ a été fixé à 300 kg pour toutes les races. La durée totale (tabl. 2) correspond à la durée effective de l'essai, complétée par la durée partant du PV de 300 kg. Pour la période effective d'essai, les données originales pu- bliées dans DUFEY et al. (2002) sont déter- minantes. Pour la période complémentaire, les données de chaque race ont été calculées sur la base des données de l'essai. La durée a été déterminée sur la base du gain moyen quotidien (GMQ) obtenu dans l'essai, appli- qué à la différence de PV entre 300 kg et le PV au début de l'essai. Ainsi, les durées d'engraissement estimées ont été de 40, 9, 67, 69, 32 et 10 jours respectivement pour les races AN, SI, CH, LI, BL et PI. La consommation totale de matière sèche a été estimée en utilisant un modèle de régression de la consommation sur le PV, dont les para- mètres ont été déterminés pour chaque race sur la base des données de l'essai.

Pour les données utilisées dans cette étude mais ne provenant pas de l'essai, les valeurs de référence et leurs sources sont mention- nées dans le tableau 1.

Méthode de calcul

L'analyse économique détaille l'ensemble des coûts et des prestations afin d'obtenir par différence la marge qui rémunère le tra- vail et le capital propre de l'exploitant. Les coûts se composent de:

— coûts spécifiques: achats d'animaux, sur- face fourragère, aliments complémentai- res, litière, vétérinaire, assurance et divers;

— coûts de structure: machines et traction, bâtiments et installations fixes, frais géné- raux, intérêts et fermage, main-d'œuvre.

La prestation se compose de la vente des animaux et des contributions à la surface et aux animaux citées dans le tableau 1.

coots

Les coûts d'achat étaient identiques pour tous les animaux (PV et prix/kg PV identiques).

Le barème de commercialisation des remon- tes d'engraissement ne tient pas compte de la race, ce qui est confirmé par les statis- tiques de vente. Les coûts des fourrages, des aliments complémentaires et de litière ont été établis sur la base des quantités to- tales utilisées pour chaque race. Les frais de vétérinaire, d'assurance et divers sont dé- pendants des kg de croît réalisés par chaque race. Les coûts de structure, à l'exception des bâtiments, ont été déterminés sur la base de la surface fourragère (SF). Cette surface a été calculée sur la base des con- sommations respectives d'ensilages de maïs

Synthèse et recommandations

Au vu des résultats présentés ici, les recommandations et remarques sui- vantes peuvent être formulées afin d'optimiser le résultat économique de chaque race:

• AN: — utiliser si possible des taurillons;

— limiter l'intensité d'alimentation de manière à éviter un en- graissement trop rapide des animaux;

— se prêtent bien à une finition à base de fourrages avec peu ou pas de concentrés.

• SI: — utiliser si possible des taurillons;

— exploiter le potentiel de croissance même après avoir atteint le stade TG3, de manière à obtenir un croît maximal par ani- mal et à améliorer la conformation des animaux;

— en cas d'utilisation de boeufs, l'intensité d'alimentation peut être réduite.

• CH: — utiliser si possible des boeufs;

— l'intensité d'alimentation peut être légèrement augmentée de manière à ne pas dépasser les limites de poids de car- casses;

— par rapport aux LI, le GMQ plus élevé compense totalement le rendement d'abattage plus faible.

• LI: — utiliser si possible des boeufs;

— race la plus rentable dans ces conditions d'essai grace à une combinaison optimale entre précocité, conformation et rendement d'abattage.

• BL: — utiliser obligatoirement des boeufs;

— maximiser l'intensité d'alimentation;

— abattre les animaux avec un état d'engraissement insuffisant (TG2);

— carcasses trop lourdes pour le marché suisse en race pure, à utiliser plutôt en croisement.

• PI: — utiliser obligatoirement des bœufs;

— maximiser l'intensité d'alimentation;

— abattre les animaux à TG2, éventuellement à TG3 si les ani- maux sont de type plus précoce;

— race hétérogène.

De manière générale, il faut viser un croit par animal le plus élevé pos- sible tout en tenant compte des limites de commercialisation, de manière à diluer au maximum les coûts d'achat des animaux.

(3)

Tableau 1. Prix et données de référence.

Coûts spécifiques

Achat des remontes Fr. 6.10/kg PV Prix moyen 2002 ASVNM, animaux de race

Herbages 125 dt MS/ha Rendement MS, RAP

Fr. 450. /ha Frais spécifiques selon FAT catalogue marges brutes LBUSRVA 2002 (120 dt MS/ha) Maïs plante entière 160 dt MS/ha Rendement MS, RAP

Fr. 732./ha Frais spécifiques selon FAT catalogue marges brutes LBUSRVA 2002 (480 dt MF/ha) Aliment complémentaire Fr. 70.50/dt MF Selon prix du marché des composants individuels (SRVA Reflex 01/02).

(7,6 NEV/124 PAI) Suppléments préparation, transport, livraison big-bag: Fr. 15./dt

Litière Fr. 15.— cit Prix du marché

Vétérinaire Fr. 0.08/kg de croît FAT, dépouillement centralisé des données comptables, marges brutes et charges de structure 2001, p.60, exploitations avec plus de 10 000 kg d'accroissement annuel Assurance et divers Fr. 0.04/kg de croît

Coûts de structure

Machines et traction Fr. 1836./ha

FAT, dépouillement centralisé des données comptables, marges brutes et charges de structure 2001, p.80, exploitations polyvalentes de plaine, 25-50 ha

Frais généraux Fr. 526.—/ha Intérêts des dettes et fermages Fr. 744./ha

Main-d'oeuvre Fr. 765—Ma

Bâtiments et installations fixes Fr. 277.40/PGB FAT, statistique des constructions rurales Investissement: Fr. 5439.—/PGB

Amortissement, assurances, divers: 5,1%par année Prestations

Vente des animaux Fr. 9.90/kg PM Prix de base moyen 2002 ASVNM, animaux de race SPB. Barème CHTAX, catégorie boeuf (OB), supplément label et déductions selon règlement et barème ASVNM Contributions à la surface

— SAU Fr. 1200./ha Ordonnance fédérale du 7.12.98 sur les paiements directs en agriculture

— TO Fr. 400./ha

Contributions aux animaux

— Coefficient UGBFG 0,4

— UGBFG Fr. 900./UGBFG

— SST Fr. 90./UGBFG

— SRPA Fr. 180./UGBFG

PV = poids vif; ASVNM = Association suisse des détenteurs de vaches nourrices et mères; MS = matière sèche; MF = matière fraîche; LBUSRVA = services de vulgarisation alémanique et romand; FAT = Station fédérale de recherches en économie et technologie agricoles de Tânikon; PGB = place gros bétail; Proviande = interprofession suisse de la filière viande; CHTAX = système d'estimation pour gros bétail et veaux de boucherie; SPB = label SwissPrimBeef; SAU = surface agricole utile; TO = terres ouvertes; UGBFG = unité gros bétail - fourrages grossiers; SST = systèmes de stabulation particulièrement respectueux des animaux; SRPA = sorties régulières en plein air d'animaux de rente.

et d'herbe de chaque race. Les coûts de bâ- timents ont été estimés d'après la valeur d'investissement minimale figurant dans l'enquête sur les coûts de construction men- tionnée dans le tableau 1. Ainsi, les résul- tats reflètent ceux qui sont réalisés avec un investissement modéré, correspondant aux perspectives économiques actuelles. Pour tenir compte de la différence de gabarit entre races, les coûts ont été pondérés par un coefficient PGB, propre à la race. Ce dernier a été calculé en fonction du poids vif moyen de la race durant l'essai par rap- port à la surface standard nécessaire selon les normes de la Station fédérale de Tänikon (FAT, 2001). Ces coefficients s'élèvent à 0,890, 0,959, 1,074, 1,016, 1,131 et 1,046 respectivement pour les races AN, SI, CH, LI, BL et PI.

Prestation

Le prix de vente moyen a été calculé en prenant la somme des produits de vente in- dividuels de chaque animal, divisée par la somme des poids de carcasse de chaque race (tabl. 2). Ainsi, les barèmes de suppléments/

déductions en vigueur ont été appliqués conformément à l'état de chaque animal.

En production sous label SPB, les animaux dont la chamure était inférieure à T+ (4 AA et 4 SI) ont été vendus sur la base du prix cible Proviande pour la classe de charnure concernée, avec un supplément SST de 50 et.

Les animaux dont le poids mort (PM) excé- dait la limite supérieure de 370 kg (4 PI et 7 BL) ont été vendus sur la base du barème SPB (fig. 1). Les contributions à la surface ont été établies en fonction de la surface

fourragère. Les contributions aux animaux ont été calculées en admettant une occupa- tion ininterrompue de la place.

Analyse statique et dynamique

Cette analyse économique a été réalisée sous deux angles complémentaires. Le pre- mier angle est statique et permet de compa- rer les races entre elles à un moment d'abat- tage donné (TG3). Les résultats ont été comparés par kg de croît sur la base du croît total réalisé par PGB. Le nombre de rotations annuelles était déterminant. Le se- cond angle est dynamique et permet de vi- sualiser pour un animal l'évolution de la marge durant toute la période d'engraisse- ment. Ici, les coûts d'achat et de structure ont été considérés comme fixes. Ils corres-

(4)

fr./kg de PM 10.5- 10.0-'

9.5 9.0 8.5

8.0

7.5 7.0 6.5 6.0

280 290 300 310 320 330 340 350 360 370 380 390 400

-- Std T Std H --SPB H race pure kg PM

Fig. I. Evolution du prix selon le poids mort (PM) pour le canal de vente standard (Std) et pour le canal de vente sous label SwissPrimBeef (SPB). Les prix moyens 2002 OB (boeufs) ont servi de références. Dans le canal Std, le prix plein est valable jusqu'à 300 kg PM pour les classes de chamure C et H, respectivement très bien en viande et bien en viande, et jusqu'à 290 kg pour les autres classes de charnure. A partir de 400 kg, les déductions sont de 2 fr. 50 par kg PM pour le canal SPB.

-.10

-.80 -- - -- -,:

-~--- -.10 -.20

- -- _ - -

-.30 I -.60

•.30 -.40 -2.

- - .10 -

- ..20

--.ao -sa ~ -.eo - --

-.~o q,_ .1.zo

-1.60 -1.10

-- -.90 -1.40

-1.30 -1.50

Tableau 2. Récapitulation des données générales et des principaux résultats économiques obtenus dans le canal de commer- cialisation sous label SPB.

Angus Simmental Charolais Limousin Blonde

d'Aquitaine Piémontais Référence FAT99-01 Données générales

Durée totale d'engraissement (jours) 85 129 190 193 269 254

Nombre de rotations 4,29 2,83 1,92 1,89 1,36 1,44

Poids vif abattage (kg/animal) 412 467 559 513 605 537 517

Croit annuel (kg/PGB) 540 493 463 396 366 326 400

Poids mort (kg/animal) 219 251 318 312 392 347 284

Rendement d'abattage (%) 53 54 57 62 65 65

Prix vente (fr./kg PM) 9.52 9.28 10.22 10.35 8.91 9.57 7.95

Surface herbagère (ares/PGB) 5,2 4,6 4,3 4,1 3,4 2,8 6,8

Surface maïs (ares/PGB) 8,2

1 7,4 6,8 6,5 5,3 1 4,4 5,5

Coûts spécifiques

Achat animaux (fr./kg de croît) 14.54 10.51 7.59 8.73 6.79 8.08

Aliments complémentaires (fr./kg de croît) 1.18 1.16 1.51 1.59 1.97 2.13

Surface fourragère (fr./kg de croit) 0.14 0.15 0.16 0.17 0.17 0.14

Autres (litière, vétérinaire, divers) (fr./kg de croît) 0.41 0.45 0.48 0.53 0.59 0.62

Coûts de structure (fr./kg de croît) 1.31 1.44 1.64 1.77 1.88 1.78

Total: coûts réels (1) (fr./kg de croît) 17.58 13.71 11.38 12.79 11.39 12.77 Prestations

Résultats de vente (fr./kg de croît) 16.54 13.39 13.50 15.43 12.94 14.66

Contributions (fr./kg de croît) 1.18 1.29 1.38 1.57 1.66 1.77

Total: prestations (2) (fr./kg de croit) 17.73 14.68 14.88 17.00 14.60 16.43

Marges (2-1)1 (fr./kg de croît) 0.15 0.98 3.49 4.21 3.21 3.66

'Marge = solde pour la rémunération du travail et du capital propre de la famille. SPB = label SwissPrimBeef. FAT = Station fédérale de recherches de Tänikon. PGB = place gros bétail à l'année. PM = poids mort.

pondent aux coûts obtenus dans l'analyse statique ramenés à une rotation. Les autres coûts progressent en fonction de la consom- mation et de l'accroissement des animaux.

Le résultat de vente des animaux évolue en fonction du PV et des tissus gras. La char- nure et le rendement d'abattage appliqués étaient ceux qui ont été effectivement obte- nus au terme de l'essai. La note 2 a été at- tribuée pour les tissus gras jusqu'à deux se-

maines avant l'abattage. Dans les deux se- maines précédant l'abattage, la note 3 a été appliquée. Les contributions étaient fixes du- rant toute la période d'engraissement. Elles correspondaient aux contributions obtenues dans l'analyse statique ramenées à une rota- tion. L'analyse dynamique a été effectuée à la fois sur le canal SPB et sur le canal stan- dard, afin de déterminer l'influence des deux barèmes sur l'évolution de la marge.

Références

Les références FAT du tableau 2 sont men- tionnées pour confirmer les normes utilisées.

Elle sont issues d'un ensemble de compta- bilités dont le point commun est un accrois- sement annuel supérieur à 10 000 kg. Ces chiffres ne permettent pas de différencier le mode de production ou le canal de commer- cialisation.

Simulations Angus et Simmental

Pour les races AN et SI, les conditions d'essai, orientées principalement sur une comparaison de la qualité de la viande, ont conduit à des poids d'abattage largement inférieurs à ceux qu'on obtient en pratique.

Afin de réaliser quelle aurait été la marge brute comparable pour ces deux races avec un poids d'abattage supérieur à celui de l'essai, une simulation à été réalisée.

Angus: l'objectif était de diminuer l'intensité d'alimentation pour permettre d'atteindre une charnure T+ et une note TG3 à 280 kg PM (rendement à l'abattage de 53°Io, soit un PV de 528 kg). La simulation se base sur une suppression des aliments complémentaires à l'exception des minéraux (100 g par jour).

Une substitution de 1:1 a été appliquée. Ainsi, la consommation totale de MS par jour n'a pas été modifiée. En revanche, la consom- mation énergétique a été réduite d'environ 4,8 MJ NEV par jour. Selon le Livre vert (RAP, 1999), cette ration donne un GMQ de 1100 à 1200 g. Le calcul de ce nouvel itiné- raire technique au moyen de la méthode ap- pliquée dans l'analyse dynamique engendre les données générales suivantes: consomma- tion moyenne: 8,32 kg MS/jour, durée totale:

189 jours, nombre de rotations: 1,90/année, croît: 492 kg/PGB, SF: 19 ares/PGB, prix moyen de vente: 9 fr. 90/kg PM.

(5)

Fig. 2. Supplément/déduction de prix selon la chamure et l'état d'engraissement pour le canal de vente standard (Std) et pour le canal de vente sous label SwissPrimBeef (SPB). 'Voir Matériel et méthodes. D Simmental: l'objectif était de prolonger la période d'engraissement en mettant à profit la souplesse des SI dans le développement des tissus adipeux pour permettre d'attein- dre une charnure T+ et une note TG3 à 280 kg PM (rendement à l'abattage de 54%, soit un PV de 517 kg). L'itinéraire tech- nique n'a pas été modifié. La consommation de fourrages et d'aliments complémentaires au-delà de la période effective d'essai a été estimée selon la méthode appliquée dans l'analyse dynamique. Les données générales de ce nouveau parcours d'engraissement sont les suivantes: consommation moyenne:

6,67 kg MS/jour, durée totale: 175 jours, nombre de rotations: 2,06/année, croit:

466 kg/PGB, SE. 11 ares/PGB, prix moyen de vente: 9 fr. 90/kg PM.

Résultats et discussion Analyse statique

Pour chaque race étudiée, le tableau 2 donne les résultats techniques et écono- miques et les figures 3 et 4 illustrent en détail les coûts et la prestation par PGB.

Coûts

L'achat des animaux représente en moyenne 70% des coûts réels. Le solde des coûts spécifiques (18% des coûts réels) est dû pour les deux tiers aux ali- ments complémentaires. Les coûts de structure (12% des coûts réels) sont constitués essentiellement par les frais de mécanisation et de bâtiments.

Le coût d'achat des animaux par kg de croît est non seulement le poste le plus important, mais aussi celui sur lequel se jouent les principales différences entre races; l'écart maximal (entre AN et BL) s'élève à 7 fr. 75 par kg de croît. Vien- nent ensuite les différences dues aux coûts des aliments complémentaires, mais elles ne se montent au maximum qu'à 97 et. par kg de croît (entre SI et PI). Les coûts d'achat d'animaux dépen- dent directement du nombre de rotations annuelles, donc de la durée d'engraisse- ment requise pour atteindre un état d'engraissement optimal (TG3). Cette durée est déterminée par la précocité des races et par l'intensité d'alimenta- tion, d'où la nécessité de combiner judi- cieusement ces deux facteurs, dans le

but d'augmenter le croît total par animal et ainsi de diluer le coût d'achat des ani- maux. De ce point de vue, l'intensité d'alimentation appliquée dans cet essai n'était pas adaptée aux AN. En effet, ils Fig. 4. Comparaison du niveau des presta- tions et des coûts par PGB et par race. D

fr./kg de PM 0.80 - 0.70

0.60 -

0.50 - 0.40 -

0.30 SPB

0.20 . exclus Dés T: animaux -- SPB

du programme'. A TG1 et TG5, animaux

0.10 exclus du programme'. -

0.00 -

-0.10 - - - --- -- - — -- —

-0.20 -

-0.30 - - -

-0.40 -

-0.50 -0.60 --

-- - -

-0.70 -0.80 --- -0.90 --

-1- C H T+ T T- A x 1 2 3 4 5

Charnure Etat d'engraissement

fr./PGB 2000 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200

-

_

- -- -

-

- - -

-

- -

- - -

- - -

- -

0

Angus Simmental Charolais Limousin Blonde Piémontais d'Aquitaine

Coûts spécifiques: tttttt• Surf. fourragères Concentrés= Litière o Vétérinaire o Divers Coûts de structure: 0 Machines Bâtiments t• Frais généraux ~ Int. et fermages o Main-d'æuvre

Fig. 3. Coûts spécifiques (sauf coût d'achat) et de structure par PGB et par race.

10 000

9000- - - Prestation: Vente Il Contributions

Coûts: Achat Autres coûts

8000- 7000- 6000-

5000-- 4000-

3000-

2000 - - - - - —

1000 -

o, -

Angus Simmental Charolais Limousin Blonde Piémontais d'Aquitaine

(6)

ont reçu une ration dont la concentration énergétique était trop élevée par rapport à leur précocité et à leur capacité d'in- gestion. Ils ont par conséquent rapide- ment atteint TG3 et ont ainsi été abattus à un PV trop faible.

Les SI ont, quant à eux, eu une intensité d'alimentation adéquate mais ils ont été pénalisés par la condition d'essai selon laquelle les animaux devaient être abat- tus aussitôt l'état d'engraissement opti- mal (TG3) atteint. Ainsi, ils ont été abattus à un PV faible (467 kg) alors qu'ils auraient pu être gardés plus longtemps sans risque d'engraissement excessif. En effet, dans un essai avec des boeufs SI engraissés dans des con- ditions similaires, l'augmentation du PV d'abattage de 500 à 620 kg n'a en- gendré une augmentation de la note de tissus gras que de 0,5 point (FRICKH et al., 2002). En revanche, cette marge de manoeuvre n'existait pas pour les AN.

Toujours dans l'idée d'augmenter le croît par animal, l'utilisation de tauril- lons pourrait aussi améliorer la situation pour les AN et les SI.

Prestation

Le résultat de la vente des animaux re- présente en moyenne 91% de la presta- tion. Lorsqu'on cherche à atteindre un état d'engraissement optimal, le résul- tat provenant de la vente des animaux, exprimée sur la base du kg de croît, est influencé par trois paramètres: le prix de vente par kg PM, le nombre de rotations annuelles et le rendement d'abattage.

Le prix de vente par kg PM est direc- tement lié au canal dans lequel les ani- maux sont commercialisés et, par le biais des barèmes de suppléments/déductions, aux caractéristiques des races telles que la précocité, la conformation ou le for- mat. Le prix de vente obtenu ici résulte d'une part d'un supplément sur les prix indicatifs publiés par Proviande et d'au- tre part de barèmes de suppléments/dé- ductions, tous deux propres au label SPB. La différence principale par rap- port à un canal de commercialisation classique consiste en une augmentation de la limite maximale de poids de car- casse (fig. 1), rendant ainsi le canal SPB plus favorable aux animaux de grand format. Seuls les animaux présentant une note de conformation supérieure ou égale à T+ sont acceptés (fig. 2). De plus, le barème de déduction sur les tis- sus gras est moins pénalisant en SPB que dans le marché standard en cas de couverture adipeuse insuffisante, mais il est sans conséquence dans le cadre de cet essai car tous les animaux ont été abattus après avoir atteint TG3.

Les BL ont été fortement pénalisés par leurs carcasses trop lourdes, au point d'obtenir le prix de vente moyen le plus bas. Les PI ont également été tou- chés par ce facteur, mais dans une moindre mesure. Le groupe de boeufs PI utilisés dans cet essai était constitué de deux types d'animaux de précocités différentes (résultats non présentés).

Les plus précoces ont atteint le stade TG3 entre 300 et 350 kg PM alors que les autres l'ont atteint à plus de 400 kg PM. L'hétérogénéité des PI avait déjà été observée par DUFEY et CHAMBAZ (2002).

Les LI ont obtenu le prix moyen maxi- mal, car ils allient bonne conformation et précocité suffisante de manière à at- teindre TG3 avec un poids de carcasse inférieur dans 75% des cas à la limite maximale de 330 kg. Comparativement aux LI, les CH ont réalisé un prix moyen légèrement inférieur en raison d'une charnure moins développée et de déductions plus importantes pour des carcasses trop lourdes.

En raison de notes de conformation in- suffisantes, plusieurs animaux des races AN (33%) et SI (42%) ont été exclus du canal SPB, ce qui explique leur prix moyen inférieur à celui des autres races, à l'exception des BL. Pour les SI, un abattage plus tardif, en plus de l'avan- tage discuté au niveau des coûts, per- mettrait également d'augmenter leur charriure et réduirait ainsi le taux d'ani- maux exclus du canal SPB. En effet, dans un essai précédent où les SI avaient été abattus à un PV et un âge plus élevés qu'ici, tous les animaux présentaient une conformation de T+

ou H, à l'exception d'un animal avec la note T.

Le nombre de rotations annuelles et le rendement d'abattage expliquent les différences résiduelles entre races, c'est-à-dire celles qui n'ont pas été en- gendrées par le prix de vente. Ainsi, le nombre de rotations annuelles élevé des AN est à l'origine du résultat de vente le plus élevé de toutes les races et ce, malgré leur faible rendement d'abat- tage. Les PI, quant à eux, ont pu main- tenir une bonne performance grâce à un rendement d'abattage exceptionnel- lement haut. Les LI se trouvent en po- sition intermédiaire. En les comparant aux CH, qui ont un nombre de rota- tions et un poids de carcasse très pro- ches, on met clairement en évidence la relation positive entre rendement d'abat- tage et résultat de vente par kg de croît qui est environ de 2 fr. plus élevé pour les LI.

Les contributions publiques sont faibles en comparaison du résultat de vente des animaux. Elles représentent en moyenne

9% de la prestation. De plus, les mon- tants varient peu entre les races; l'écart maximal est de 59 ct. par kg de croît.

Marge par kg de croît

Tous les points discutés au niveau des coûts et de la prestation se répercutent sur la marge par kg de croît. Il en res- sort que l'achat et la vente des animaux sont les postes de coûts et de prestation permettant de discriminer le mieux les races entre elles. La différence entre ces deux postes explique plus de 95%

de la variabilité de la marge par kg de croît entre les races. Par conséquent, les facteurs identifiés comme sources de variation pour chacun de ces deux postes sont la cause des principales dif- férences de marge entre races.

Le nombre de rotations annuelles appa- raît comme la principale source de va- riation de la marge entre races. II in- fluence fortement les coûts d'achat et le résultat de vente des animaux par kg de croît. Cependant, il ne faut pas en conclure que les races AN et SI ne sont pas adaptées à ce type de production.

Des possibilités d'amélioration, consis- tant principalement à augmenter le poids d'abattage, ont été discutées plus haut. Par ailleurs, le rendement d'abat- tage est un facteur important pour la rentabilité économique d'une race.

Les postes de coûts autres que l'achat des animaux ainsi que les contributions n'ont un effet que sur le niveau des marges, de manière uniforme pour tou- tes les races vu qu'ils expliquent moins de 5% de la variabilité entre celles-ci.

Du côté des coûts spécifiques, il s'agit essentiellement des aliments complé- mentaires. Comme ils peuvent repré- senter jusqu'à 18%r des coûts réels chez les races les plus tardives, ils offrent des possibilités d'économies non négligea- bles quant à leurs effets sur la marge.

Marge brute comparable

La marge brute comparable par PGB ne comprend pas les coûts de structure et les frais liés à la SF. De ce fait, la com- paraison entre races s'en trouve légère- ment modifiée par rapport à la marge par kg de croît (fig. 5). Dans ce mode de calcul, le GMQ explique également une partie des différences observées.

C'est le cas entre les CH et LI. Les CH se hissent au niveau des LI grâce à leur GMQ plus élevé. Inversement, le faible GMQ des PI les fait reculer.

D'après la simulation, la marge brute comparable des AN et des SI peut être très nettement améliorée s'ils sont abat- tus à un PV plus élevé, au point de de- venir compétitifs avec les races plus

(7)

fr./PGB 2000 1800 1600 1400 _ 1200 1000

800 600 400 200 0_

_

- _-

_ --

Angus Simmental Charolais Limousin Blonde Piémontais FAT d'Aquitaine

Fig. 5. Marges brutes comparables par PGB et par race. En bleu clair, pour les races AN et SI, résultats obtenus après simulation.

sente qu'une petite part du marché de la viande bovine en Suisse. De plus, plusieurs conditions appliquées à cette étude, afin de rendre les races compa- rables, ne sont pas transposables dans la pratique. Il s'agit du temps de repos nul entre les rotations, de la disponibi- lité des remontes d'engraissement en tout temps et à un seul prix. Concer- nant la disponibilité des races, ce sont essentiellement les AN qui sont dispo- nibles comme remontes d'engraisse- ment en race à viande pure; l'offre en remontes des autres races est faible et aléatoire. Par conséquent, ces résultats ne peuvent en aucun cas être utilisés comme référence pour la planification d'ateliers d'engraissement à l'échelle de l'exploitation sans tenir compte des réalités évoquées ci-dessus.

Analyse dynamique

tardives (en bleu clair dans la figure 5).

Les marges brutes comparables par PGB effectivement réalisées avec les races plus tardives (CH, LI, BL et PI) ou les marges simulées pour les races plus

précoces (AN et SI) se montent en moyenne au double de la marge de ré- férence FAT 1999-2001. Il faut cepen- dant relativiser ces résultats en rappelant que le marché labellisé SPB ne repré-

La figure 6 montre l'évolution de la marge par animal en fonction du PV selon une commercialisation en marché standard ou SPB pour les trois couples de races AN-SI (résultats d'essai et ré-

TG3

TG3

,.... ...••'

TG3 —

i

300 350 400 450 500 550 600 650 Angus Simmental PV

TG3 TG3

-- ---- -__._.

TG3 ....

•,.,• _

TG3

- - - _ •~

TG3•

I I

300 350 400 450 500 550 600 650

= Angus simul

.

Simmental simul. PV

-- --- — /'.~

TG3

- - --- - --- .........

- TG3 ~

TG3

300 350 400 450 500 550 600 650 300 350 400 450 500 550 600 650

PV PV

Charolais Limousin 1 .— Blonde d'Aquitaine Piémontais

Fig. 6. Evolution de la marge par animal et par race en fonction du poids vif pour le canal de vente SwissPrimBeef (en traits continus) et pour le canal de vente standard (en pointillés). En noir et gris, pour les races AN et SI, résultats obtenus après simulation.

(8)

6 5

--

•. - -

.. 1

0

\ -1

-2 -3

-- -- -4

-5 -6

10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0

Semaines avant l'abattage

...

Angus Simmental Charolais Limousin

Blonde d'Aquitaine ••-• Piémontais

Fig. 7. Evolution de la marge journalière par animal et par race calculée à partir d'une analyse dynamique pour les dix semaines précédant l'abattage. En traitillés noirs et gris, respective- ment pour les races AN et SI, résultats obtenus après simulation.

sultats simulés), CH-LI et BL-PI. Les deux principales sources de variation de la marge par animal à un PV donné sont, par ordre d'importance, le rende- ment à l'abattage et le canal de com- mercialisation.

Dans la zone de progression linéaire, les différences de pente entre les cour- bes, certes beaucoup plus faibles que les différences de niveau, sont dues, au sein d'une race, aux écarts de prix entre les deux canaux de commerciali- sation. Quant aux différences entre races au sein d'un canal de commercia- lisation, elles s'expliquent par le rende- ment d'abattage et, dans une moindre mesure, par le GMQ.

Dans le marché standard, les déductions de prix pour carcasses trop lourdes ont un effet négatif sur la progression des marges pour toutes les races, sauf AN et SI. Les plus touchées sont BL et PI, avec une marge qui ralentit sa progres- sion dès 460 kg PV (!), car elles attei- gnent déjà la limite maximale de 300 kg PM en raison de leur rendement d'abattage élevé (65%). Les CH et LI sont moins touchés que les BL et Pl, car ils sont plus précoces et ont ainsi pu atteindre la maturité d'abattage (TG3) à un PV plus faible. De plus, ils présentent un rendement d'abattage in- férieur, surtout les CH. Dans le marché SPB, d'ailleurs, les CH et LI ne dépas- sent pas, en moyenne, la limite de 330 kg donnant lieu à des déductions de prix. En revanche, chez les BL et PI, des déductions interviennent à partir d'un PV de 500 kg environ alors qu'ils requièrent respectivement environ trois et un mois d'engraissement supplémen- taires pour atteindre la maturité TG3.

Cet écart entre les deux races, malgré leur précocité semblable, s'explique par le fait que les BL ont un GMQ plus élevé que les PI et se situent ainsi à un stade physiologique moins avancé à PV égal.

A l'exception des BL et des Pl, il est économiquement intéressant, si l'on considère la marge par animal et par jour de présence, d'abattre les animaux au stade TG3 (fig. 7). Pour autant qu'ils soient du type plus précoce, c'est-à- dire capables d'atteindre ce stade à moins de 350 kg PM, cette remarque peut également être valable pour les Pl.

De manière générale, plus une race a un croît faible par animal, plus il est rentable de l'augmenter car, dans ce cas, l'augmentation de la marge par animal et jour de présence est rapide.

Cela s'explique par un effet de dilution du coût d'achat des animaux important sur les premiers kilos de croît.

Les BL se distinguent nettement des au- tres races. Ils doivent impérativement

être abattus avant d'atteindre la maturité TG3. A ce stade, la marge par animal et la marge par jour de présence sont inférieures à ce qu'elles étaient dans les semaines précédentes. De plus, il n'est pas garanti de pouvoir écouler des carcasses d'environ 400 kg (obtenues à TG3) sur le marché suisse. La marge maximale par animal est atteinte, comme pour les PI, à 350 kg PM ou 540 kg PV, ce qui correspond à un abattage des BL avancé d'environ deux mois par rapport à celui pratiqué dans l'essai.

En admettant que la couverture adipeuse soit partielle (TG2) et que le rendement d'abattage et la charnure soient ceux obtenus au moment de l'abattage effec- tif des animaux, les BL dégagent la marge par animal et jour de présence la plus élevée de toutes les races. La con- clusion tirée dans un article précédent (DUFEY et al., 2002) selon laquelle la race BL est «beaucoup trop tardive et inadaptée aux conditions de marché prévalant en Suisse» est contredite sous l'aspect économique.

Ainsi, le manque de précocité des BL et des Pl également n'est pas synonyme d'un manque de rentabilité économique de ces deux races pour autant que les animaux soient abattus au moment op- portun, surtout les BL.

Les CH et les LI dégagent une marge pres- que égale. Ainsi, le rendement d'abattage plus faible des CH est totalement com- pensé par leur GMQ plus élevé.

Comme déjà discuté dans l'analyse sta- tique et comme le montrent les courbes

de la simulation (en noir et gris dans la figure 6), la marge par animal des AN et SI peut être fortement accrue pour autant que l'on augmente le poids d'abattage.

Conclusions

LIZî La finition de remontes d'en sement de race pure, commerciali- sées sous le label SPB, peut être économiquement très rentable pour les six races étudiées.

❑ Pour atteindre un bon niveau de rentabilité, l'intensité d'alimenta- tion doit être en adéquation avec les caractéristiques propres à cha- que race (précocité, capacité d'in- gestion).

❑ Le rendement d'abattage d'une race a une grande influence sur son résultat économique.

❑ Le prix des remontes d'engraisse- ment devrait être différencié selon le rendement d'abattage et le croît escompté par animal.

❑ Le label SPB apporte un plus con- sidérable dans la rentabilité de ce type de production.

Remerciements

Les auteurs remercient MM. F.-H. Bovet et U. Vogt pour les conseils avisés qu'ils leur ont apportés au cours de la réalisa- tion de ce travail.

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Bibliographie

DUFEY P.-A., CHAMBAz A., MOREL 1., CHASSOT

A., 2002. Performances d'engraissement de boeufs de six races à viande. Revue suisse Agric. 34 (3), 117-124.

DUFEY P.-A., CHAMBAz A., 2002. Qualité bou- chère de bœufs de six races à viande. Revue suisse Agric. 34 (6), 281-286.

FAT, 2001. Dimensions pour systèmes de stabu- lation. FAT, Tänikon, 2 p.

FRICKH J. f., STEINWIDDER A., BAumuNG R., 2002.

Einfluss von Rationsgestaltung, Geschlecht und Mastendmasse auf die Schlachtleistung von Fleckvieh-Tieren. Züchtungskunde 74 (5), 362-375.

RAP, 1999. Apports alimentaires recommandés et tables de la valeur nutritive des aliments pour les ruminants (Livre vert). LmZ, Centrale des moyens d'enseignement agricole, Zollikofen, 328 p.

Summary

Economic aspects of steer fattening with six different breeds

The results of a fattening trial with steers covering the weight range 300 kg LW to op- timum fatness score were used for an economic analysis comparing the breeds Angus (AN), Simmental (SI), Charolais (CH), Limousin (LI), Blonde d'Aquitaine (BL) and Piemontese (PI). More than 95% of margin variations are attributed to differences in purchasing costs and produce of sales. Factors of success are: dressing percentage, carcase conformation, and matching the degree of precocity with the feeding intensity so that growth is optimised within the limits set by the market. LI and CH steers reali- sed the highest comparable contribution margin per pen unit. The economic result of the late maturing breeds BL and PI can be improved by increasing the feeding inten- sity and/or by opting for an insufficient fatness score. Considering the early maturing breeds AN and SI, there is evidence for better returns when maximising the slaughter weight, by reducing the feeding intensity and by taking advantage of the stability of the fatness score, respectively.

Key words: steer fattening, beef breed, forage, economic analysis.

Zusammenfassung

Wirtschaftlichkeit von Ochsen sechs verschiedener Fleischrassen

Die Ergebnisse eines Mastversuches mit Ochsen im Gewichts- bereich 300 kg Lebendgewicht (LG) bis optimaler Ausmastgrad dienten als Grundlage für einen Wirtschaftlichkeitsvergleich zwi- schen den Rassen Angus (AN), Simmental (SI), Charolais (CH), Limousin (LI), Blonde d'Aquitaine (BL) und Piemonteser (PI).

Mehr als 95% der Margevariation zwischen den Rassen ist auf Unterschiede zwischen den Anschaffungsskosten und den Ver- kaufsergebnissen zurückzuführen. Als Erfolgsfaktoren sind zu

nennen: Schlachtausbeute, Fleischigkeit und Abstimmung der Fütterungsintensität auf den Frühreifegrad, d.h. Optimierung des Zuwachses innerhalb der Marktvorgaben. Mit LI- und CH- Ochsen wurden die höchsten vergleichbaren Deckungsbeiträge pro Grossviehplatz erzielt. Bei den spätreiferen Rassen BL und PI kann das wirtschaftliche Ergebnis verbessert werden, indem die Fütterungsintensität erhöht wird und/oder ein ungenügender Ausmastgrad in Kauf genommen wird. Bei den frühreiferen Rassen AN und SI lässt sich ein besseres Ergebnis nachgewiese- nermassen über die Erhöhung des Schlachtgewichtes erreichen.

Bei AN muss dazu die Fütterungsintensität reduziert werden und bei SI ist das möglich dank Stabilität des Ausmastgrades.

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