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Relations d’emploi, travail et performance dans les sociétés de services informatiques :

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Relations d’emploi, travail et performance dans les sociétés de services informatiques :

une analyse comparative internationale Allemagne - France - Pays-Bas

pour le compte du

Ministère de l'Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie, dans le cadre du programme "Travail"

Transformation du travail, performance économique et statut de l'emploi

Rapport intermédiaire n° 1 : étude sectorielle

sous la responsabilité de Christophe Everaere

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NIVERSITE

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EAN

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OULIN

L

YON

3 en partenariat avec l’Institut Arbeit und Technik, Gelsenkirchen

et l’Economisch Instituut / CIAV, Utrecht

octobre 2000

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Sommaire

page

Avant-propos……….2

Introduction………...3

1. Portée et limites du cadrage sectoriel inhérentes au relevé statistique………5

1.1. L'informatique : un potentiel d'innovation en cours de défrichage……….5

1.2. Des statistiques vites périmées………5

1.3. Des produits aus services informatiques : des frontières floues……….5

1.4. Du B to B au B to C : des frontières floues……….6

1.5. Une homogénéité problématique entre les nomenclature française et européenne…....7

1.6. La classification problématique des sociétés de la nouvelle économie et des activités liées à Internet………..……….10

2. Synthèse de l'analyse sectorielle des sociétés de services informatiques : Allemagne - France - Pays-Bas………..………12

A. Le cas de l'Allemagne………12

1. Cadrage national………12

2. Cadrage sectoriel………..……….13

B. Le cas de la France………16

1. Cadrage national………16

2. Cadrage sectoriel………..……….17

C. Le cas des Pays-Bas………..……19

1. Cadrage national………19

2. Cadrage sectoriel………..……….19

Synthèse des valeurs quantifiables du secteur des services informatiques pour les trois pays………21

3. Interprétations des spécificités du secteur……….……23

3.1. Le secteur des services informatiques : un secteur très dynamique et créateur d'emplois qualifiés………...23

3.2. Crise de l'emploi et des qualifications………...…………25

3.3. Marché de l'emploi et rôle de l'Etat………...………27

3.4. La question (française) des 35 heures et ses impacts………..………..30

3.5. Métier de l'informatique et genre……….………33

Premières conclusions……….………34

Bibliographie………...………35

Rapport allemand………37

Rapport hollandais………..………52

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Avant - propos

Ce rapport est le premier d'une série qui va en comporter trois.

Son objet est essentiellement l'étude du secteur des services informatiques dans les trois pays que sont l'Allemagne, la France, les Pays-Bas.

Il comporte le recensement des principales statistiques permettant de comprendre la structure et la dynamique de ce secteur en termes économiques (nombre et créations d'entreprises, chiffre d'affaires), en termes d'emplois (nombre et types de contrats de travail), et en termes démographiques (profil des salariés, âge et qualification).

L'échelle de l'analyse est volontairement large pour donner une vision globale du secteur et intégrer un certain nombre de problématiques importantes relatives notamment au manque de d'informaticiens sur le marché de l'emploi. Lequel manque met en relief l'importance de l'action politique ou étatique tantôt pour augmenter le nombre de diplômés dans les filières de l'enseignement de l'informatique ou des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), tantôt pour favoriser l'immigration d'informaticiens étrangers déjà qualifiés, tantôt pour agir sur le temps de travail (cf. la loi des 35 heures en France).

A ce stade de la réflexion, même si les monographies ont déjà démarré, nous n'entrons pas encore dans les entreprises pour étudier les pratiques de gestion, les formes de travail et les leviers de la performance. Ce sera l'objet du deuxième rapport composé des douze monographies (quatre par pays).

Le troisième rapport sera la synthèse finale permettant de comprendre les pratiques d'emploi, de travail et de gestion des ressources humaines dans les entreprises au regard des spécificités du secteur des services informatiques, des spécificités stratégiques de chaque entreprise et des spécificités nationales des trois pays.

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Introduction

La part des activités de services dans la dynamique économique, dans la production richesses et dans la création d’emplois, est en progression depuis de nombreuses années et cette tendance ne paraît pas s’infléchir (INSEE, 1999). Une bonne maîtrise de l'offre de services devient une nécessité dans un environnement concurrentiel plus agressif et plus international.

Les facteurs-clés de succès pour ces entreprises deviennent la réalisation de produits et/ou de prestations innovantes, le développement d'approches personnalisées, l'ajout d'une forte valeur ajoutée mais également un meilleur contrôle de l'économie de ces offres.

Pour analyser ces évolutions concurrentielles et stratégiques, et les enjeux qui y sont liés, notre choix s’est porté sur les entreprises d’un secteur des services particulièrement exposé à ces contraintes paradoxales que sont la nécessité d’innovation d’une part, le besoin de systématisation de la production d’autre part. Les entreprises de services informatiques révèlent, en effet, des transformations essentielles qui pourraient toucher prochainement d’autres secteurs dans les services aux entreprises en termes de relations d’emplois, d’organisation, de gestion des ressources humaines, de modalités d’interrelations avec d’autres entreprises, etc. Ainsi, les liens entre les exigences économiques d’innovation et les formes nouvelles de fonctionnement en matière d’emploi, de travail et d’organisation des entreprises des services informatiques sont au cœur des analyses.

Les caractéristiques du marché de l’emploi dans ce secteur d’activités – les entreprises de services informatiques – nous amènent à étudier de nouvelles problématiques, différentes de celles que la crise du système productif nous avaient habitués à rencontrer (excès de main d’œuvre, licenciements massifs, chômage, etc.)

Le champ d’étude présente un triple intérêt :

(a) c’est un secteur intrinsèquement innovant : nouveaux services liés aux technologies de l’information et de la communication, nouvelles applications, nouveaux marchés, nouvelles entreprises.

(b) c’est un secteur innovant dans la façon dont les entreprises fonctionnent. C'est ici l'une des hypothèses fortes qui motive notre investigation. Les monographies seront particulièrement utiles pour repérer et qualifier ces nouvelles pratiques.

(c) c’est enfin un secteur qui met à jour de nouvelles contraintes pour les entreprises. Ainsi, le manque de personnel qualifié dont a besoin le secteur pour se développer se rencontre à divers degrés dans d’autres secteurs 1, mais elle semble exacerbée dans le secteur informatique. Notre perspective sort donc de l’entreprise stricto sensu pour intégrer le champ socio-politique ; ce que nous avons appelé « l’approche sociétale » dans notre réponse à l’appel d’offre (page 9).

1 Notamment dans le secteur du tourisme : "Haute-Savoie : les professionnels du tourisme tentent de juguler le manque de main d'œuvre. Depuis deux ans, ce département très touristique est confronté au problème du recrutement de personnel, notamment qualifié, ", Les Echos, mardi 27 juin 2000, p. 25. Il en est de même dans l'industrie mécanique également confrontée à une pénurie de main d'œuvre (Les Echos, mercredi 5 juillet 2000, p. 13).

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Les entreprises de ce secteur sont ainsi confrontées à un environnement féroce pour lequel les mutations technologiques sont rapides, fréquentes et extrêmes. Le tableau 1 résume les spécificités de ce secteur.

Ce rapport est décomposé en trois étapes :

1. La première section énonce la portée et les limites de notre travail de cadrage sectoriel.

Certaines ambiguïtés persistent, notamment par le fait des statistiques. Les comparaisons entre les pays sont supposées cohérentes par l'usage de la Nomenclature d'Activité des Communautés Européennes. Mais à l'usage, des indices s'accumulent pour nous inciter à certaines précautions.

2. Dans un deuxième temps, nous présentons un état des lieux sectoriel comparatif pour les trois pays retenus : Allemagne, France, Pays-Bas ; en termes de nombre de d'entreprises, de formes d'emplois, et de caractéristiques de la population des salariés employés dans ce secteur.

3. La troisième section présente une analyse de ce que nous pensons être cinq spécificités majeures du secteur d’activité, et dont l'importance relative peut varier dans chacun des trois pays. Il s'agit du dynamisme du secteur lui-même ; de la crise de l’emploi et des qualifications ; du rôle de l'Etat dans la régulation du marché de l'emploi ; de la question française des "35 heures" et de ses impacts ; enfin, de la question du "genre" dans les métiers de l’informatique très masculins notamment par rapport à la moyenne des activités de services.

Tableau 1 : caractéristiques du secteur informatique

• Utilisation des développements technologiques les plus récents

• Priorité donnée aux investissements importants en recherche et développement

• Innovations « radicales » qui engendrent un effet de « course » sur le marché

• Décisions stratégiques en temps réel et modifications rapides du champ concurrentiel

• Taux élevé de création et de mortalité des entreprises

• Imitation forte

• Planification à long terme difficile

• Qualifications élevées des employés

• Rotation importante du personnel

• Taux de croissance importante du secteur

• Structure informelle et décentralisée des organisations

• Management par projet

• Evolution rapide des connaissances Source : adapté de Barette et al. (2000).

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1. PORTEE ET LIMITES DU CADRAGE SECTORIEL INHERENTES AU RELEVE STATISTIQUE.

La délimitation du secteur des services informatiques est en elle-même très problématique. Il est important de préciser cet aspect dans la mesure où cela peut conduire à relativiser la portée de notre travail d’investigation, notamment dans la partie "état des lieux statistiques" sur le dénombrement, l'ampleur quantitative du phénomène. Ainsi, certaines ambiguïtés persistent sur les nombres d'entreprises, de salariés, les chiffres d'affaires, la croissance, les formes d'emploi, le profil démographique des salariés, etc. par rapport au phénomène étudié.

Nous pouvons apporter des réponses à ces questions pour les trois pays considérés. Mais il importera que le lecteur ait à l'esprit ces différentes remarques. Nous pensons que cette confusion est liée aux phénomènes suivants :

1.1 L'informatique : un potentiel d'innovation en cours de défrichage

Le métier et les techniques informatiques ne sont pas stabilisés. Des gisements importants de puissance, de rapidité, de miniaturisation restent à exploiter, et donnent lieu à des innovations constantes qui peuvent prendre corps au travers de la création d'entreprises. C'est également vrai avec la multiplication des applications de ces technologies, notamment avec le phénomène start-up, symptomatique de ce que la presse à vulgarisé sous le terme de

"nouvelle économie" 1. Les produits évoluent, comme les métiers et il devient difficile pour l'appareil statistique de "coller" à ces évolutions.

1.2. Des statistiques vite périmées

Les données statistiques disponibles mettent un certain temps à être collectées, traitées et publiées. Or, compte tenu du dynamisme du secteur informatique, un écart de plusieurs années, ou même de plusieurs mois entre la publication de chiffres et la période soumise à étude peut biaiser la portée de l'analyse. Ainsi, les statistiques officielles qui nous parviennent actuellement sont souvent relatives aux années 1997 ou 1998. Des éléments commencent à arriver pour 1999. Or, l'explosion de certaines activités dans ces domaines date justement de la période 1999-2000 en France. On a alors des difficultés à apprécier aujourd'hui s'il y a des décalages entre les pays, si ce sont des décalages uniquement temporels ou s'ils ont une composante structurelle. On est alors conduit assez souvent à utiliser des informations parcellaires, mais dont les méthodologies de collecte ne sont pas homogènes et qu'il faut par conséquent croiser avec prudence.

1.3. Des produits aux services informatiques : des frontières floues

Il est de plus en plus difficile de dissocier dans l’informatique proprement dite, l’ordinateur (le hard 2), les logiciels (le soft), et les réseaux (Internet, en particulier). Dans ces trois dimensions, on trouve à la fois de l'industriel pur et dur incarné dans la fabrication manufacturière de boîtiers, de disques durs, etc. ; du manufacturier également dans la production en grande série de logiciels, sachant que la conception proprement dite du logiciel

1 Nous reprendrons dans le prochain rapport cette question importante des liens entre les sociétés informatiques

"classiques" et les entreprises dites de la "nouvelle économie" qui ont comme point commun d'exploiter les potentialités des NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et la Communication).

2 Le hardware regroupe le segment traditionnel de construction des matériels et composants. Tandis que le software regroupe les services d'assistance technique, les solutions-logiciels ou les solutions intégrées.

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est une activité de réflexion, à très forte composante intellectuelle, beaucoup plus proche de la prestation de service. Enfin, du côté des réseaux, une fois les câbles ou les fibres optiques installés - on pourrait dire la "toile" (le web) -, on rentre dans de la "logistique informationnelle" (accès à l'information, transport d'informations sous toutes les formes possibles, site "portail", communication au sens large, etc.) qui relève sans ambiguïté du service.

Or, les entreprises qui exploitent les potentialités de l'informatique vendent généralement à la fois du produit et du service. "Les produits offerts sur les marchés sont de plus en plus des produits mêlant intimement matériel et logiciel : les biens d'équipement (ordinateurs, commutateurs, routeurs etc.) sont désormais vendus avec leur système d'exploitation, voire avec des applicatifs de plus en plus étendus, soit par les producteurs de ces biens, soit par des offreurs de "solutions" qui revendent les matériels achetés à d'autres ; c'est donc en général un mix matériel-logiciel qui est mis en vente" (Gilles et Marti, 2000).

Le discours marketing d'une grande entreprise du secteur informatique comme IBM traduit bien cette évanescence des frontières entre le produit et le service : cette entreprise, emblématique des grands constructeurs de matériel informatique, a demandé lors du classement des entreprises du secteur informatique réalisé par le magazine Décisions, à apparaître dans la catégorie SSII et non plus parmi les constructeurs. L'argument invoqué étant que le service est devenu la principale activité d'IBM France. Même une entreprise comme Microsoft, elle aussi emblématique cette fois du secteur des logiciels (le soft), souhaite axer ses activités sur les services liés à Internet, et non plus uniquement, comme c'est le cas aujourd'hui, sur les logiciels 1. C'est le cas aussi d'une société plus récente, leader mondial des progiciels d'entreprise - SAP (entreprise allemande) - qui affirme avoir axé la stratégie de l'entreprise autour d'Internet : "le leader mondial des progiciels d'entreprise estime avoir réussi le virage de l'Internet. Il prévoit de réaliser 50 % de son chiffre d'affaires avec ses logiciels Internet" 2. Cette sorte d'obsession des sociétés informatiques par rapport à Internet confirme par ailleurs l'importance du réseau comme phénomène de nature technologique à l'origine d'un profond changement dans l'activité et la stratégie de ces entreprises.

1.4. Du B to B au B to C : des frontières floues

Il est courant de distinguer dans les activités de services celles qui sont orientées vers les entreprises (business to business : B to B) de celles qui sont orientées vers des consommateurs particuliers (business to consumers : B to C). Nous nous conformons à ce découpage dans la mesure où nous avons convenu d'isoler des entreprises du secteur 72 "activités informatiques"

dans la rubrique générale des "services aux entreprises". Or, ce découpage est moins évident qu'il n'y paraît. Nous en voulons pour preuve l'une des entreprises rencontrées dans le cadre de l'étude de terrain qui a comme caractéristique de proposer des services gratuits aux internautes (en gros, de l'accès à de l'information triée) qui sont en fait autant d'occasions de proposer à des entreprises des profils très ciblés de consommateurs potentiels. En détaillant dans le prochain rapport le cas de cette entreprise, nous parlerons d'un B to C gratuit qui peut dissimuler en fait un B to B lucratif. Difficile dans ces conditions de garantir sans ambiguïté le travail de cadrage et de délimitation du terrain d'investigation.

1 Les Echos, lundi 26 juin 2000, p. 25.

2 Les Echos, mardi 25 mai 1999, p. 16.

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1.5. Une homogénéité problématique entre les nomenclatures française et européenne Non seulement, les statistiques sont à manier avec prudence au sein d'un même pays, mais cette difficulté est amplifiée lorsqu'une comparaison internationale est en jeu. Ce qui est notre cas puisqu'un travail identique de cadrage sectoriel et d'investigation monographique est mené simultanément en Allemagne et aux Pays-Bas.

Il importe donc de convenir d'un terrain d'investigation suffisamment homogène entre les trois équipes pour que l’étude comparative soit cohérente. Officiellement, le système de classification français NAF (Nomenclature d'Activité Française) est directement issu de la nomenclature européenne NACE (Nomenclature d'Activités des Communautés Européennes).

A ce titre, le système français que nous adoptons et le système européen qu'adoptent nos collègues allemands et hollandais, sont réputés identiques. Il n'y a donc - du moins aux yeux des experts de l'INSEE notamment 1- aucune ambiguïté possible dans la transposition et la comparaison des deux systèmes de classification.

A un niveau agrégé, en l'occurrence, celui des services aux entreprises axés sur les activités informatiques, nous sommes bien en phase. En effet, dans la nomenclature française, de même que dans la nomenclature européenne, le secteur des services informatiques correspond dans les deux cas au groupe 72.

Le tableau 2 ci-dessous reprend l'intitulé exact des sous-rubriques pour les deux systèmes de classification. Nous attirons l'attention du lecteur sur les deux premières rubriques (721 et 722) car ce sont celles que nous avons choisies d'étudier pour des raisons que nous précisons ci-dessous, et ce sont celles qui nous posent quelques problèmes d'interprétation.

NAF 72 :

activités de services informatiques

NACE 72 :

computer and related activities 721 : conseils en systèmes informatiques :

il s'agit des activités de conseils en matière informatique et de solutions intégrées (les solutions intégrées sont des systèmes qui associent les ordinateurs, les logiciels d'exploitation, les logiciels d'application et les réseaux)

721 : hardware consultancy :

consultancy agents in the field of computerization and system houses (system houses are total solutions with respect to computerization; supply of computerization systems (hard- and software) in combination with other computerization services such as system analyses and development);

consultancy with respect to different types of computers, their configuration, and appliance of software

722 : réalisation de logiciels :

il s'agit de concevoir (dans le sens élaborer,

"écrire" ou programmer) et fabriquer des logiciels

722 : software consultancy and supply system development, - analyses and software services

1 Parmi lesquels Michel Lacroix, auteur d'un rapport intitulé "Les services aux entreprises à Lyon", dossier INSEE, n° 129, novembre 1998, que nous avons rencontré.

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723 : traitement de données 723 : data processing :

processing of data; management of and use of data processing equipment of clients; data- entry

724 : activités de banques de données 724 : data base activities :

composition of data bases; merging of data from different sources; storage of data;

availability of the data; supply of data 725 : entretien, réparations machines de

bureaux et matériel informatique

725 : maintenance and repair of office, accounting and computing machinery 726 : autres activités rattachées à

l'informatique

726 : other computer related activities:

consultancy with respect to computer security; conversion services

Les raisons de notre choix pour les secteurs 721 et 722 sont les suivantes :

Tout d'abord, ce sont les deux secteurs qui correspondent le mieux à la notion de services complexes - à forte valeur ajoutée -. En effet, l'activité conseil (en systèmes informatiques), de même que la réalisation de logiciels nécessitent des compétences élevées, comme le montrent les statistiques détaillées que nous présentons dans le chapitre suivant. Elles sont par ailleurs touchées en profondeur par l'innovation tant sur le plan technique (évolution constante du secteur informatique déjà soulignée en introduction), que stratégique, organisationnel et gestionnaire. La deuxième phase de la recherche consacrée aux monographies permettra d'instruire ces questions et d'étudier les impacts de ces innovations sur les relations d'emploi, le travail et la performance, au cœur même des entreprises.

La seconde raison provient de l’importance et de la visibilité de ces deux secteurs (721 et 722) en termes d'activités, de chiffre d'affaires, de création d'entreprises, et d'effectifs employés, tout au moins dans le cas français. En effet, ces deux secteurs concentrent à part relativement égale les trois quarts des entreprises et des effectifs du secteur des services informatiques (nous y revenons ensuite ; voir le détail des résultats chiffrés de l'étude sectorielle par pays ci-après, section 2.). Ce sont par ailleurs ces deux secteurs qui ont le contribué à la progression de l'emploi de l'ensemble du secteur des technologies de l'information et des télécommunications (TIT) : en 1981, les secteurs 721 et 722 ne représentaient respectivement que 4,1 % et 4,8 % de l'emploi de l'ensemble du secteur des TIT (pôle industriel et pôle tertiaire regroupés) ; ce pourcentage atteint en 1996 respectivement 17,9 % et 19,2 %. Pendant le même laps de temps, la contribution du secteur 723 (traitement de données) à l'emploi du TIT est passé de 21,2 % à 14,2 % ; celle du secteur 714 (banques de données) a stagné à moins de 2 % ; et enfin celle du 725 (entretien et maintenance de matériel informatique) a régressé de 17,3 % à 5 %. (Lerenard et Tanay, 1998).

Notre interrogation quant à l'homogénéité des nomenclatures provient des éléments suivants : Si les rubriques 723 à 726 ne posent aucun problème de transposition, puisque leurs intitulés sont effectivement identiques en termes de traduction, il n'en est pas de même pour les deux premières rubriques.

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En effet, le secteur 721 désigne dans la nomenclature française le secteur du "conseil en systèmes informatiques", et désigne dans la nomenclature européenne adoptée par nos collègues allemands et hollandais le secteur du "hardware consultancy". Or, si nous sommes bien dans les deux cas dans une activité de type conseil, le champ d'application ne semble pas tout à fait le même. En effet, la notion de système (informatique) - dans la nomenclature française - peut apparaître plus large que celle du hardware - dans la nomenclature européenne - qui correspond à la composante matérielle de l'informatique. La notion française de système (informatique) déborde de l'aspect matériel pour intégrer également la composante logiciel (le soft : système d'exploitation, logiciels d'application, etc.), de même que la composante réseaux (les fils et les câbles qui relient les ordinateurs, mais aussi les imprimantes, les bases de données, les terminaux, etc.) entre eux. Or, dans la définition courante du terme (extraite du Collins), le hardware désigne la "machinerie" de l'ordinateur, par opposition aux programmes (le software). Mais il vrai que les explications fournies (voir dans le tableau), destinées à préciser le contenu des activités de la rubrique 721 pour la classification européenne (hardware consultancy), donnent précisément au terme hardware un contenu plus large que le sens commun qui le limite à la dimension "machine". De fait, au travers des précisions, on peut comprendre que la notion de hardware soit apparentée à la notion française de "système" (informatique). Si les spécialistes sont avertis de ces subtilités, nous pouvons trouver des incertitudes lorsque les entreprises déclarent auprès d'eux la nature précise de leur(s) activité(s).

L'ambiguïté est plus nette pour le secteur 722. En effet, le 722 est défini en France comme le secteur de la "réalisation de logiciels". Par contre, la nomenclature européenne définit le secteur 722 comme celui du "software consultancy and supply". Dans les deux cas, on est dans le domaine des logiciels, mais la nomenclature européenne semble cette fois plus large en ce sens qu'elle englobe à la fois la fourniture du logiciel (supply), sans préciser du reste si le logiciel en question a été conçu par l'entreprise en question ou simplement acheté 1, et le conseil qui l'accompagne ("consultancy"). Alors que dans la nomenclature française, il n'est question que de "réalisation" (de logiciels) ; sachant que "réaliser" un logiciel peut, selon les cas, nécessiter une activité à proprement parler de service, en fait proche du conseil, qui consiste à adapter le logiciel en question aux besoins spécifiques du client 2. Mais, dans ce cas - réalisation de logiciels, potentiellement associée à du conseil -, on déborde sur la classification précédente - la 721 - qui est le "conseil en systèmes informatiques" -, système qui inclut de fait les logiciels.

Résumons la nature de nos hésitations. Si l'on se concentre exclusivement sur le secteur 722, on intègre l'activité conseil chez les allemands et les hollandais (NACE 722 = software consultancy and supply). En France, par contre, on perd la dimension conseil puisque la NAF 722 n'est que la "réalisation de logiciels" ; c’est le 721 qui correspond au conseil ("conseil en systèmes informatiques"). Donc si on s'en tient à l'intitulé des nomenclatures officielles, et si on se limite au 722, on aura du conseil partout, sauf en France !

Pour ce qui concerne notre étude, nous avons tranché cette ambiguïté de la manière suivante : les allemands et les hollandais se focalisent sur la nomenclature européenne NACE 722 qui

1 La traduction littérale du verbe to supply qui est "fournir, procurer, approvisionner ou ravitailler" (Robert &

Collins) ne permet pas de savoir si cet acte de fourniture signifie produire soi-même (en l'occurrence, le logiciel) ou si le logiciel en question peut être acheté ailleurs et incorporé à une prestation de conseil ("consultancy").

2 C'est le cas notamment des nombreuses entreprises de "services informatiques" qui vendent sous licence un progiciel très connu et standard de gestion intégrée appelé SAP, mais en accompagnant cette "fourniture" d'un travail d'adaptation du logiciel aux spécificités du client, lequel travail d'adaptation s'apparente à une activité de conseil.

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semble être chez eux une catégorie plus large (logiciels et conseil) que chez nous (logiciels).

Par contre, dans le cas français, nous étudions les secteurs 721 (conseil en systèmes informatiques) et 722 (réalisation de logiciels).

Cette prise de position méthodologique peut sembler arbitraire et une erreur d'interprétation de notre part n'est pas exclue. Quoi qu'il en soit, les chiffres fournis par les équipes allemande et hollandaise nous confortent dans notre choix. En effet, dans le cas de l'Allemagne, c'est le secteur 722 qui domine sur plusieurs critères, alors que le secteur 721 apparaît marginal (10 % des entreprises du secteur des services informatiques, et seulement 3,3 % des effectifs employés). Il en est de même pour les Pays-Bas dont l'équipe de recherche a par ailleurs regroupé sur certains paramètres les secteurs 721 et 722 (voir le détail des résultats chiffrés de l'étude sectorielle par pays ci-après, section 2.).

Comprendre l'origine de ces contrastes dans la répartition des activités par pays n'est pas de notre ressort. Il peut s'agir d'un problème sémantique, d'un problème de traduction, de la façon dont les secteurs des services informatiques se sont historiquement construits dans les différents pays, ou de la façon dont les acteurs économiques eux-mêmes se perçoivent.

D'autres chercheurs ont rencontré les mêmes difficultés que nous pour classifier le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC). Nous conclurons cette section relative aux limites des comparaisons statistiques internationales appliquées aux services informatiques sur leur propre mise en garde : "Certes, une analyse par composante des TIC reste instructive. Il ne faut pas perdre de vue toutefois qu'elle peut prêter à discussion selon la façon dont les structures industrielles se constituent : les données sectorielles fournies par les organismes statistiques dépendent en effet très étroitement des informations communiquées par les firmes ; selon la configuration industrielle présentée dans tel ou tel pays, et notamment l'intégration matériel-logiciel-services, le poids relatif des sous-secteurs peut varier considérablement dès lors que l'on dépend de données sectorielles et non de données de branches (Gilles et Marti, 2000).

1.6. La classification problématique des sociétés de la nouvelle économie et des activités liées à Internet

Le découpage des entreprises "classiques" de services informatiques dans les nomenclatures officielles est déjà en soi difficile. La difficulté est renforcée pour les entreprises de la nouvelle économie en cours d'émergence. En l'occurrence, la confusion est grande. Les experts de l'INSEE et des syndicats professionnels (notamment le Syntec-Informatique) travaillent actuellement sur cette question de la classification des entreprises de la nouvelle économie.

Les exemples qui suivent illustrent certains problèmes rencontrés dans le travail de classification 1.

Les frontières existant entre l'informatique et le multimédia sont des plus incertaines. Des entreprises du secteur du multimédia relèvent parfois du secteur des services informatiques (NAF 72), mais relèvent aussi parfois des secteur de la presse ou de la publicité. De même, d'authentiques SSII et éditeurs de logiciels, sont parfois classés dans le secteur de l'UIMM

1 Ces éléments proviennent d'échanges que nous avons eus avec des experts de l’INSEE notamment Chantal Cases et Nathalie Missègue, ainsi qu’avec des experts du Syntec Informatique notamment Pierre Dellis.

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(Union des Industries Métallurgiques et Minières), ou celui de la distribution 1. L'une des raisons de ces "anomalies" résulte du fait que des sociétés à composante informatique sont des filiales d'entreprises-mères dont l'activité originelle ou principale est la métallurgie, la distribution, ou la presse, etc. Ce problème de classification n’est pas nouveau en tant que tel, mais il semble amplifié par la porosité des frontières dans le secteur informatique.

Un autre exemple est celui fourni par l'INSEE 2 qui traite du cas des entreprises fabriquant des progiciels. En l'occurrence, le classement s'effectue en fonction du support utilisé. Ainsi, selon que le progiciel soit utilisé sur une console de jeux (on parle ici de programmes informatiques de jeux vidéo), ou sur un ordinateur, la même entreprise qui les fabrique sera dans le premier cas (progiciel utilisé sur une console de jeux) classée dans le secteur des fabricants de jeux et jouets (NAF 365) et dans le second cas (progiciel utilisé sur un ordinateur) dans le secteur de l'informatique : réalisation de logiciels (NAF 722). Cette situation donne lieu à débat actuellement. En effet, le SJTI (Service Juridique et Technique de l'Information et de la Communication) qui dépend directement des services du Premier Ministre, ne partage pas cette position. Ce cas nous intéresse tout particulièrement car nous avons retenu comme monographie une entreprise lyonnaise dont l'activité principale est précisément les logiciels de jeu vidéo.

D'autres activités qui nous intéressent également pour les mêmes raisons sont souvent associées aux télécommunications, mais n'en font pas partie. Il s'agit des services associés au service téléphonique : annuaire, publicité. Il en est de même pour les services liés à Internet : publicité, commerce électronique (commission sur la vente effectuée avec ou sans paiement en ligne, création de pages web, hébergement de sites Internet…). Les activités qui gravitent donc autour d'Internet - nous avons identifié au moins deux start-up dont l'activité est totalement liée à Internet - posent de sérieux problèmes de classification.

Ce qui semble admis pour l'instant, du moins au niveau de la France, est le raisonnement suivant 3 :

"Pour INTERNET :

* Un site Internet n'est pas un produit : c'est un support d'informations. Les sites portails, moteurs de recherche… ne sont qu'une interface de bases de données : le produit dominant est donc la base de données.

Pour l’instant, les produits spécifiques à Internet sont rares (par exemple, chaînes TV exclusivement sur Internet) ; tous les produits présents sur Internet existent aussi sous d'autres formes.

Donc, on ne peut pas parler d'édition de sites Internet.

1 Compte-rendu de la réunion de l'OFMI (Observatoire Français des Métiers de l'Informatique) - groupe 2, mercredi 24 novembre 1999.

2 dans le cadre d'une note officielle rendant compte d'une réunion relative aux problèmes de classification et de nomenclature, 26/10/99, Division Services (DAT) et Divisions Concepts et Nomenclatures, n° 257/E421.

3 Le passage suivant pour lequel nous avons obtenu un accord de citation est extrait du compte-rendu de la réunion du 26/10/00, entre la Division Services (Département des Activités Tertiaires) et la Division Concepts et Nomenclatures (Source INSEE). Les passages mis en gras l'ont été à notre initiative car ils illustrent bien le caractère à la fois relativement arbitraire et provisoire des classifications actuelles.

(13)

* Le développement de sites Internet est équivalent à du développement de logiciels (celui qui développe n'en est pas propriétaire) ; il faut le classer en 722 (réalisation de logiciels).

La réalisation de pages web est à classer en 722 (réalisation de logiciels).

Dans cette catégorie, on peut aussi trouver des spécialistes de l'esthétique des pages (qui se considèrent comme des artistes) : ils sont alors à classer en NAF 222 (autres travaux graphiques).

L'hébergement de site Internet est une activité de mise à disposition d'un réseau informatique (donc, activité totalement distincte de développement de sites) et donc à classer en NAF 723 (traitement de données) 1.

(Dans le futur, on serait éventuellement amené à créer un code produit dans le 741J pour l'hébergement de sites Internet pour le groupe).

* L'édition de journaux en ligne ne consiste qu'à donner un droit de lecture sur des informations existant sous d'autres supports : il s'agit donc d'édition (à classer en 22).

Le problème qui se posera dans le futur concernera les journaux en ligne qui n'existeront que sur Internet : il faudra tout de même les classer en édition (car jusqu'à peu, la seule façon d'éditer était sur papier) » 2.

A l'issue de ces précisions problématiques et méthodologiques, nous allons dans une deuxième section synthétiser les résultats des analyses sectorielles menées dans les trois pays.

2. SYNTHESE DE L’ANALYSE SECTORIELLE DES SOCIETES DE SERVICES INFORMATIQUES : ALLEMAGNE, FRANCE, PAYS BAS 3:

A. LE CAS DE L’ALLEMAGNE

1. Cadrage national :

L'Allemagne est un pays vieillissant : parmi tous les pays développés, c'est en Allemagne que les moins de 25 ans sont le moins nombreux : 25 % de la population, contre 36 % aux Etats- Unis, 33 % en France et 30 % au Japon. Le taux de natalité est le plus bas (taux de natalité : 1,65 enfant par femme en Allemagne, contre 2,12 enfants par femme en France). Du coup, l'Allemagne ne doit son relatif maintien démographique qu'à l'immigration qui est la plus importante d'Europe (8,6 % de la population est étrangère en Allemagne, contre 6,3 % en France).

L'Allemagne compte 36,047 millions d'actifs en 1999, pour une population de 82,037 millions d’habitants 4. La forme dominante d'emploi en Allemagne est celle du celle du CDI (contrat à

1 IBM, par exemple, communique beaucoup actuellement sur une nouvelle activité que l'entreprise propose qui est précisément l'hébergement de serveurs web. Ainsi, par le biais de sa division IBM e-hosting Services, l'entreprise devrait être classée dans le secteur 723.

2 L'une des entreprises chez qui nous menons actuellement une étude empirique est exactement dans ce cas de figure problématique : l'entreprise en question édite des journaux locaux, pour l'instant, exclusivement en ligne ; avec une ligne éditoriale propre, donc des journalistes ne faisant pas que fournir des informations qui existent déjà sous d'autres supports.

3 Pour le détail des données chiffrées et l'identification des sources pour l'Allemagne et les Pays-Bas, se reporter au rapport de l'équipe allemande (p. 37) et hollandaise (p. 52) jointes en annexe du présent rapport.

4 Source : Fisscher Weltalmanach, edition 2000.

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durée déterminée). En effet, on ne dénombre que 10 % d'emplois à durée limitée (notamment les CDD : contrat à durée déterminée et l'intérim), soit l'un des taux les plus bas d'Europe, comparé à la France (22 %), les Pays-Bas (18 %) ; le record étant détenu par l'Espagne (40 %)

1.

Les résultats économiques de l'Allemagne ne peuvent se comprendre indépendamment de la réunification. Le nombre des chômeurs a doublé en 10 ans pour avoisiner les 4 millions, soit 10 % de la population active, dont 44,7 % de femmes et 10,4 % de jeunes de moins de 25 ans

2. Depuis 1991, l'équivalent de 400 milliards de francs sont chaque année transférés de l'ouest vers l'est (soit 4 % du PIB de l'Allemagne de l'Ouest ou un tiers du PIB de l'Allemagne de l'Est ; soit encore les deux tiers du montant total des dépenses de l'Etat français). La conséquence en est un resserrement des dépenses publiques consacrées aux écoles, jardins d'enfants, etc. Ce qui a une incidence directe sur le comportement des salariés en âge d'avoir des enfants.

L'Allemagne reste le deuxième exportateur mondial en volume, et le premier en valeur exportée par habitant (33 000 francs par habitant). Avec ce ratio, la France occupe la deuxième position au monde avec 25 000 francs exportés par habitant.

Le capitalisme allemand est caractérisé par des relations privilégiées entre les grandes institutions financières et les grandes entreprises industrielles.

La moyenne des salaires est l'une des plus élevée d'Europe : les 10 % de salariés les moins bien payés gagnent en moyenne 70 % de plus que dans les principaux pays de l'union européenne. Culturellement, l'Allemagne est assez conservatrice sur les thèmes de société : priorité absolue à la loi et à l'ordre, défense de la famille traditionnelle et de la femme au foyer, forte identité nationale liée au droit du sang 3.

La durée annuelle du travail par actif occupé est de 1522 heures 4. 2. Cadrage sectoriel :

Le secteur 72 dans son ensemble est considéré comme un "petit" secteur en termes d'emplois : 268 000 emplois en 1998 ; ce qui ne représente même pas 1 % de la population active. On peut noter également le nombre d'entreprises répertoriées dans le secteur des activités informatiques qui atteint 37 500 entreprises (contre 10 000 aux Pays-Bas et 20 283 en France). Cependant, le rythme de créations d'entreprises dans ce secteur est soutenu (+ 28 % entre 1994 et 1997), ce rythme de croissance étant supérieur s'agissant de l'emploi : + 38 % de 1995 à 1998 ;.

Les allemands soulignent, tout comme les hollandais et les français, qu'il y a beaucoup de très petites entreprises (one-man office). Ce qui peut faire varier très vite cette statistique du nombre - croissant - d'entreprises. Le nombre moyen de salariés par entreprise est de 7 pour l'ensemble du secteur 72. Le rythme de croissance du chiffre d'affaires est lui aussi très

1 Source : European Foundation for the Improvement of living and working conditions, 1996 ; cité par Goodswaard et Nanteuil, 2000, p. 12.

2 Estimations de l’Office Fédéral de la Statistique pour l’année 2000.

3 G. Duval, "Allemagne : le modèle vacille", Alternatives Economiques, n° 163, octobre 1998.

4 Référence 1988 – www.statistik-bund. de 05-08-2000.

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soutenu (+ 49 % de CA en plus de 1994 à 1997), et même supérieur au rythme de croissance du nombre d'entreprises (+ 28 % de 1994 à 1997).

La répartition de l'activité par secteur est surprenante. On trouve l’essentiel des entreprises (46 %) et du chiffre d’affaires (53 %) dans le secteur du traitement des données (NACE 723). Secteur que nous n'avons pas choisi d'étudier, entre autre, parce qu'il est minoritaire à la fois en France (il ne représente que 16,4 % des entreprises du secteur des services informatiques) et aux Pays-Bas (17 % en cumulant les secteurs 723 à 726). De 1994 à 1997, le nombre d'entreprises de ce secteur est en baisse de 20 %, même si le chiffre d'affaires progresse (+ 20 %), mais à un rythme moins soutenu que celui des autres secteurs des services informatiques. L'autre raison, et c'est la principale, qui nous pousse à ne pas retenir le secteur du traitement des données (723) est qu'il ne correspond pas à la notion de service complexe à forte valeur ajoutée nécessaire pour incarner la problématique de l'innovation.

On trouve peu d’entreprises dans le secteur 721 ("conseil en systèmes informatiques" dans la nomenclature française ; hardware consultancy dans la nomenclature européenne) : 10 % des entreprises du secteur informatique. On peut toutefois noter que le nombre d'entreprises de ce secteur 721 a plus que doublé en Allemagne. Le secteur 721 est également minoritaire, voire marginal, en termes d'effectifs puisqu'il ne regroupe que 9 000 emplois, soit 3,3 % de l’effectif de l'ensemble des services informatiques. De même, il ne représente que 4,6 % du chiffre d’affaires de l'ensemble du secteur 72.

Par contre, le secteur 722 ("réalisation de logiciels" dans la nomenclature française ; software consultancy and supply dans la nomenclature européenne) est plus significatif : 35 % des entreprises du secteur informatique, avec une très forte progression du nombre d’entreprises entre 1994 et 1997 (5 716 à 13 101 entreprises, soit plus d'un doublement en l'espace de trois ans). C'est également pour le secteur 722 que le rythme de croissance du chiffre d’affaires est le plus élevé (+ 109 % entre 1994 et 1997).

Si l'on regarde maintenant la répartition par employés (et non plus la répartition par nombre d'entreprises ou par chiffre d'affaires), c’est le secteur 722 qui domine avec plus de la moitié de l'effectif des activités informatiques (55 %). On peut noter en plus la très forte croissance de ce secteur en termes d'emplois : 61 000 en 1994 à 147 000 en 1997 (soit plus qu'un doublement en l'espace de trois ans). C'est donc le secteur qui est le plus dynamique simultanément en progression du nombre d'entreprises, de croissance du chiffre d'affaires, ainsi qu'en volume et en progression d'emplois. On peut noter aussi en rapportant les effectifs employés au nombre des entreprises, que le secteur 722 se distingue également par un effectif par entreprise plus important : 42 salariés par entreprise, en moyenne ; contre 7 pour l’ensemble du secteur des services informatiques.

Les principales caractéristiques de la population et des relations d'emploi dans la situation allemande sont les suivantes :

- Une population à dominante masculine : 76 % des effectifs employés dans le secteur des services informatiques sont des hommes, alors que pour la moyenne de l'ensemble de la population active, cette proportion est de 57 %.

- Une main d'œuvre qualifiée: 43 % des salariés du secteur 722 (software consultancy and supply) sont diplômés de l'enseignement supérieur (contre 16 % pour l'ensemble de la population active).

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- La répartition par forme d'emploi laisse apparaître un profil de salarié très classique, engagé dans un CDI à 91 % (contre 87 % pour l'ensemble de la population active). A contrario, 9 % des emplois sont des CDD, contre 13 % pour l'ensemble de la population active. De même, la proportion de salarié à temps partiel est inférieure dans le secteur des services informatiques - 13 % - contre 18 % pour l'ensemble de la population active ; sachant que le temps partiel touche davantage les femmes que les hommes (environ un tiers des femmes travaillent à temps partiel, contre 6 % des hommes dans le secteur 72).

- Une rémunération plutôt individuelle ; avec une part croissante de rémunération variable.

- Une intégration notable d'une logique marchande dans l'organisation du travail et la régulation de l'emploi : d'où une forte logique de compétition qui se traduit dans les conditions de travail : beaucoup d’heures de travail, déconnectées de la base conventionnelle (35 heures) ; rémunération aux résultats. Système de pression

"librement" consentie : notion de "trust based flexitime".

- Une autonomie forte des unités de travail.

- A l'échelle de l'ensemble du secteur des services informatiques, la pénurie de main d'œuvre qualifiée est estimée à 75 000 personnes. D'où une forte mobilité des salariés toujours en quête de meilleures conditions d'emploi (problème de fidélisation du capital humain, crucial pour ce type d'activité). Problème analysé aussi dans une perspective typiquement sociétale questionnant la capacité du système éducatif à produire les qualifications nécessaires aux entreprises (nous y revenons ensuite, § 3.2 et 3. 3). Pour justifier cette pénurie de diplômés en informatique, les allemands invoquent la mauvaise image à la fois des études en informatique (examens difficiles, mauvaise ambiance dans les groupes d'études) et du métier lui-même (assimilé à l'image suivante "passer des nuits seuls devant des écrans à taper sur les touches du clavier en buvant du coca"). La part des étudiantes dans la filière d'enseignement informatique est effectivement passée de 19 % en 1979 à seulement 5 % au début des années 1990.

Les entreprises et les partenaires sociaux (dont le ministère de l'éducation) ont réagi en créant des systèmes d'apprentissage (cf. le système dual) et de formation continue qui doivent fournir les premiers diplômés en automne 2000. Ces formations sont également étalonnées par rapport aux filières universitaires classiques : c'est-à-dire que grâce à la formation continue, des salariés sans diplôme universitaire peuvent avoir les mêmes qualifications que des diplômés de l'université. Cet accord signé en juin 1999 est dénommé "pacte social pour le travail, la formation et la compétitivité" (nous y revenons ensuite § 3.3.).

- Une faiblesse des relations industrielles dans ce secteur d'activité justifiée pour quatre raisons :

♦ négociation souvent individuelle des conditions d'emploi ;

♦ jeunesse des organisations d'employeurs habilitées à signer des accords ;

♦ compétition inhabituelle en Allemagne entre les syndicats pour représenter les employés dans ce secteur ;

♦ instabilité des politiques sociales due aux fréquentes fusions et scissions d'entreprises dans ce secteur. La nature et le contenu des accords sont donc très variables selon les entreprises.

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Cependant, les entreprises du secteur de l'informatique et des multimédia sont en train de se regrouper : au total 1 000 entreprises et 700 000 employés. Mais pour l'instant, aucun accord n'a été signé dans le cadre de ce regroupement.

Les représentants des salariés sont nombreux et divisés. Ils relèvent du fameux et puissant IG Metall, mais aussi du secteur du commerce, banque et assurances, transports, télécommunications, industrie électronique, etc. Cette division des syndicats de salariés s'explique à la fois par la jeunesse du secteur d'activité lui-même qui n'est pas encore parvenu à se structurer, et par le fait que les sociétés informatiques sont souvent des filiales d'entreprises-mères qui relèvent tantôt de la métallurgie, tantôt des télécommunications, etc.

Un certain nombre d'accords sont toutefois déjà en vigueur qui attestent de l'adaptation du cadre réglementaire (négocié) aux évolutions des pratiques, selon les entreprises : accord sur le temps de travail ; accord sur l'obligation annuelle d'un dialogue avec le supérieur hiérarchique sur les objectifs individuels ; accord sur le télétravail (volontaire) ; accord sur la formation continue dans le secteur des télécommunications ; introduction d'un système de rémunération flexible liée à la performance individuelle, par exemple chez Infineon (une filiale de Siemens).

B. LE CAS DE LA FRANCE

1. Cadrage national

La France est un pays de 60,5 millions d’habitants. Le taux de chômage en juin 2000 représente 9,6 % de la population active 1. Parmi les chômeurs, 20,2 % ont moins de 25 ans (9,3 % en Allemagne, 5,5 % aux Pays-Bas). Du point de vue des emplois précaires, on recense 975 000 contrats à durée déterminée, 550 000 emplois intérim, 285 000 apprentis et 462 000 « contrats-aidés ». Au total, la part des contrats à durée limitée (donc, les contrats non CDI) s'élève à 10,9 % 2.

Les salariés à temps partiel sont au nombre de 3,7 millions, soit 16,8 % de la population active ; avec un taux particulièrement élevé d'emplois à temps partiel involontaire (42 %), contre 5 % aux Pays-Bas ou 12 % en Allemagne 3. Les créations d’entreprises, au nombre de 23 350 en juillet 2000, sont en hausse de 2,4 % sur un an, alors que les défaillances d’entreprises étaient de 3 177 (juin 2000) en hausse de 2,8 % sur un an.

La France détient le taux de syndicalisation le plus faible d'Europe (9 %) 4. Les syndicats sont donc peu représentatifs des salariés et sont de surcroît divisés sur de nombreux sujets, ce qui ne facilite pas la négociation collective. Le débat social y est à l'heure actuelle principalement accaparé par la question des 35 heures et celle de la gestion des organismes paritaires de protection sociale.

1 Source : Eurostat/Le Monde/ 3-10-2000, page 9.

2 Source: "Enquête sur l'emploi de mars 2000", INSEE Premières, n° 723, juin 2000.

3 Source : Eurostat, 1996, cité par Goodswaard et Monteuil (2000, p. 13).

4 Source : BIT, "Le travail dans le monde", 1997 et 1998 ; cité par Cadiou et al. (2000).

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2. Cadrage sectoriel

Les principales caractéristiques du secteur, de la population et des relations d'emploi dans la situation française sont les suivantes :

On dénombre 224 572 personnes dans l'ensemble du secteur 72 (en 1998) 1. Ce qui représente environ 1 % de la population active ; un pourcentage un peu plus élevé qu'en Allemagne (0,75 %), mais un peu plus faible qu'aux Pays-Bas (1,4 %).

Ces effectifs se répartissent pour environ 35 % (78 557) dans le secteur 721 (conseil en systèmes informatiques), 35 % également (77 608) dans le secteur 722 (réalisation de logiciels) ; et 20 % (45 196) dans le secteur 723 (traitement de données) 2. L’essentiel des effectifs se concentre, pour une part équivalente dans les deux secteurs que nous avons retenus (721 et 722). On peut noter cependant un rythme de croissance des effectifs plus rapide dans le secteur du conseil en systèmes informatiques (+ 125 % entre 1992 et 1998) que dans le secteur du logiciel (+ 69 % pour la même période).

Cette sur-représentation des secteurs 721 et 722 en termes d'effectifs employés est confirmée par la répartition des entreprises : le secteur du conseil en systèmes informatiques (721) regroupe 32 % des entreprises de l'ensemble du secteur 72 ; le secteur "réalisation de logiciels" est plus important encore puisqu'il regroupe 42 % des entreprises du secteur des services informatiques. A nouveau, ce sont environ les trois quarts tantôt des entreprises, tantôt des effectifs employés que l'on retrouve dans les deux secteurs 721 et 722. Cette proportion est un peu moins importante quand on retient la répartition par chiffre d'affaires, puisque réunis, les deux secteurs représentent les deux tiers du chiffre d’affaires du secteur des services informatiques (26 % pour le secteur 721 et 39 % pour le secteur 722) (ibid.) Que ce soit pour le secteur 721 ou pour le 722, la structure de l’offre se caractérise par un nombre très important de très petites entreprises. Pour le « conseil en systèmes informatiques », 79% du nombre total d’entreprises ont jusqu’à 5 salariés, et 3% seulement ont plus de 50 salariés. Pour la « réalisation de logiciels » ces chiffres sont respectivement de 76,5% pour la catégorie jusqu’à 5 personnes, et 2,4% au delà de 50 personnes (ibid., p. 18).

Cependant, on peut noter une très forte concentration à la fois des effectifs et du chiffres d’affaires. En effet, pour le secteur 721, les 3 % d'entreprises de plus de 50 salariés concentrent environ 60 % des effectifs et 57 % du chiffre d’affaires. On observe la même tendance dans le secteur 722 : les 2,3 % d’entreprises de plus de 50 salariés concentrent 52 % des effectifs et 55% du chiffre d’affaires (ibid., p. 104-106).

Du point de vue de la composition des effectifs, on remarque que ce sont des effectifs jeunes.

Les secteurs 721 et 722 comptent respectivement 57% et 56% de moins de 35 ans dans leurs effectifs. (Lerenard et Tanay, 1998, p. 5). A titre de comparaison, les moins de 35 ans représentent 42% des effectifs salariés pour l’ensemble du secteur des technologies de l’information et des télécommunications. En revanche, les moins de 25 ans y sont peu représentés (seulement 5 %).

1 Source : UNEDIC et division Services, INSEE.

2 Source : Les services en 1998, comptes et indicateurs, INSEE Résultats, Economie Générale, n° 183 - 184 - 185, avril 2000.

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On peut interpréter ce fait par l’allongement de la scolarité et le niveau de qualification élevé requis dans ces deux secteurs. De fait, comme on pouvait s’y attendre, on y trouve beaucoup de salariés diplômés de l'enseignement supérieur : près de 45 % sont titulaires au minimum d'un diplôme Bac + 2 (BTS, DUT, 2ème et 3ème cycle universitaire) ; et près de 30 % sont diplômés d'une école de commerce ou d'ingénieur. Cette proportion de salariés diplômés est nettement moins forte dans d'autres secteurs des services informatiques moins complexes, tel que le secteur 723 (traitement de données), qui ne compte que 21 % de salariés titulaires au minimum d'un diplôme Bac + 2. Pour apprécier l'ampleur du niveau de qualification des salariés des secteurs 721 et 722, le niveau moyen des qualifications à l'échelle nationale s'établit à 3,9 % pour les BTS et DUT, 4,9 % pour les 2ème et 3ème cycle universitaire, et 2,2 % pour les écoles de commerce et d'ingénieur 1. Ce qui fait environ un niveau moyen de qualification entre cinq et dix fois supérieur dans les secteurs 721 et 72 par rapport à la moyenne nationale !

Corrélativement au niveau élevé de qualification, les rémunérations dans le secteur des services informatiques sont également supérieures : en moyenne 221 000 francs annuels par salarié (en 1997), contre 165 000 francs en moyenne pour l'ensemble du secteur des services aux entreprises 2. La hiérarchie des qualifications entre les différents secteurs des services informatiques se retrouve au niveau des salaires, puisque ce sont pour les secteurs 721 et 722 que les frais de personnel sont les plus élevés (environ 330 000 francs en moyenne par salarié

; contre 246 000 francs en moyenne, par exemple, pour le secteur 725 : entretien et maintenance de matériels informatique) (ibid., p. 103).

Le taux de masculinisation de l’emploi salarié est particulièrement élevé pour les deux secteurs . Dans le « conseil en systèmes informatiques », il représente 72,4 % en 1998 et 70,8

% pour la « réalisation de logiciels » (ibid., p. 58). Cette proportion est beaucoup moins forte dans d'autres secteurs des services informatiques, notamment dans le secteur 724 (banques de données) où il n'atteint que 48,2 %. On peut noter enfin que pour l'ensemble du secteur des services informatiques, la présence des hommes a progressé de plus de 4 points entre 1992 et 1998

Les contrats de travail sont essentiellement à durée indéterminée (94 % du pôle tertiaire du secteur des technologies de l’information et des télécommunications ; contre 86 % pour l'ensemble du secteur tertiaire). Les emplois à durée déterminée prennent la forme de C.D.D., l’intérim étant peu représenté dans le secteur pris globalement, malgré une hausse récente, et il est quasiment absent (4 %) dans les secteurs 721 et 722 (Lerenard et Tanay, 1998). La part des salariés à temps partiel est nettement plus faible dans les services informatiques (7,6 % pour l'ensemble du secteur 72 ; mais 3,4 % seulement pour le secteur 722 (réalisation de logiciels), alors que cette proportion s'élève à 16,8 % en moyenne nationale et à 32,3 % pour l'ensemble du secteur des services aux entreprises (ibid., p. 102).

Au sujet des horaires de travail dans les secteurs 721 et 722, une forte proportion de salariés situe la moyenne hebdomadaire de leurs horaires travaillés autour de 45 - 46 heures 3.

Notons aussi un taux de rotation du personnel important explicable par la croissance rapide du secteur qui engendre une sollicitation forte des compétences et à la concurrence entre les

1 Source : Enquête Emploi INSEE, 1998.

2 Source : "Les entreprises de services en 1997", tome 1, « Les services aux entreprises », collection INSEE- Résultats (système productif), n° 160-161, juillet 1999, p. 102.

3 Source : Enquête Emploi, INSEE, 1988.

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entreprises pour attirer les salariés nécessaires à leur croissance. Le niveau d'ancienneté est donc faible dans le secteur du conseil en informatique : plus du quart des salariés ont moins d'un an d'ancienneté, plus du tiers ont entre un et cinq ans d'ancienneté, et quasiment pas de salariés ont plus de dix ans d'ancienneté. Le tableau est quelque peu différent dans le secteur de la réalisation de logiciels : si 20,7 % des salariés ont moins d'un an d'ancienneté et 41,6 % entre un et cinq ans, on note cependant une proportion non négligeable de salariés (19,4 %) ayant entre un et cinq ans d'ancienneté, voire au delà (17,6 %) (ibid.).

C. LE CAS DES PAYS-BAS

1. Cadrage national

La population des Pays-Bas est de 16 millions d'habitants avec 6,6 millions d'actifs. Le taux de chômage est de 3,1 % en 1999, à nuancer par un taux d'activité de la population active (nombre d'actifs en équivalent temps plein rapporté à la population en âge de travailler) inférieure à la moyenne européenne. Ce pays détient le record du taux de recours au temps partiel (moins de 35 heures) : 36 % des salariés (16 % pour les hommes, 65 % pour les femmes). Dans aucun autre pays européen, on ne trouve un aussi fort contraste dans les formes d'emplois selon le sexe : 79 % des hommes sont titulaires d'un emploi permanent à temps plein ; contre seulement 28 % pour les femmes 1.

Alors qu'il était l'un des taux les plus faibles (31,1 %) de l'OCDE dans les années 1970, le taux d'activité des femmes aux Pays-Bas a nettement remonté depuis (62 % en 1997), soit un taux supérieur à celui de la France (60 % en 1997) 2.

La durée annuelle du travail est de 1397 heures (contre 1502 heures en France, en 1997) ; le salaire minimum de 7000 F bruts par mois avec un revenu moyen par ménage supérieur à la moyenne européenne. Le taux d'inflation est de 2 %, le taux de croissance de 3,6 % en 1999.

Aux Pays-Bas, la représentation syndicale est plus forte qu'en France (26 %). Les syndicats sont beaucoup plus impliqués dans la négociation sociale à l'échelle des entreprises, mais aussi du pays. On parle du modèle "polder" pour dénommer ce principe, prégnant aux Pays- Bas, de discussion constante à tous les niveaux de la société (pays, branches d'activité, entreprises) entre l'Etat, les représentants des employeurs et ceux des salariés (Goodswaard et Monteuil, 2000, p. 102).

L'Etat investit peu dans la garde des enfants, les crèches, les cantines scolaires ou les garderies. Si bien que le fait d'avoir des enfants conduit beaucoup de parents (ou tout au moins l'un des conjoints) à devoir s'arrêter de travailler pour élever les enfants en bas âge.

2. Cadrage sectoriel

En 1995, près de 10 000 sociétés de services informatiques sont recensées dans ce pays tous secteurs services informatiques confondus : donc l'ensemble du secteur 72.

1 Source : Eurostat, 1996, cité par Goodswaard et Monteuil (2000, p. 12).

2 Sources : S. Jean, "Emploi : les enseignements de l'expérience néerlandaise", DARES, Premières Synthèses, 2000.03, n° 09.1. C. Guélaud, "Pays-Bas : le dialogue malgré tout", Enjeux-Les Echos, mars 2000 ; G. Duval,

"Pays-Bas : 7 % de chômage, mais comment font-ils ?, Alternatives Economiques, n° 143, décembre 1996.

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95 % de ces sociétés sont petites : moins de 10 personnes. Cependant, ces entreprises de moins de dix salariés n'occupent que 30 % des salariés. On retrouve donc le même phénomène qu'en France d'une forte concentration de salariés dans un très petit nombre de grandes entreprises. En effet, 70 % des salariés sont employés dans des entreprises de 10 personnes et plus.

Notons une forte composante internationale : nombre de sociétés de services informatiques sont des filiales de multinationales.

Beaucoup de salariés travaillent chez le client, conformément à la stratégie combinée d'externalisation des "facilities management", dont relève l'informatique (stratégie de recentrage des entreprises sur leur "cœur de métier"), et d'hébergement sur place des prestataires "externes" dans un objectif de réactivité.

83 % du chiffre d'affaires est concentré dans les secteurs 721 et 722.

L’ensemble du secteur 72 est en croissance forte : le chiffre d'affaires a plus que doublé entre 1987 et 1995.

Par contre, les profits sont plutôt stables. La plupart des entreprises sont rentables ; mais le profit par salarié augmente à peine.

88 000 personnes travaillent dans les services informatiques (NACE 72) ; soit 1,4 % du total des salariés en 1997.

Le secteur 721 (hardware consultancy) regroupe le quart des emplois ; le secteur 722 (software consultancy and supply) en emploie 60 %. En chiffre d’affaires (83 %), comme en nombre de salariés (82 %), les secteurs 721 et 722 sont les plus significatifs de l’ensemble du secteur des services informatiques.

L'ensemble du secteur des services informatiques connaît une très forte croissance de l’emploi : 28 000 à 88 000 de 1987 à 1997, soit plus d'un triplement des effectifs en l'espace de dix ans.

Les caractéristiques de la population employée dans l'ensemble du secteur 72 par rapport à l'ensemble de la population active sont les suivantes:

plus masculine : 81% des salariés sont des hommes dans le secteur des services informatiques ; contre 61,7 % pour l'ensemble de la population active. Les femmes sont donc moins représentées dans ce secteur d'activité (nous revenons sur ce point ensuite : § 3.5. : "Métier de l'informatique et genre").

plus jeune : la tranche d'âge comprise entre 25 et 44 ans représente 76,1 des salariés du secteur informatique ; contre 58,8 % pour l'ensemble de la population active ;

beaucoup plus qualifiée et diplômée : 58 % des employés sont titulaires d'un haut niveau de qualification, contre 26,3% pour l'ensemble de la population active.

Les horaires de travail sont plus importants dans le secteur des services informatiques que dans les autres secteurs d'activité : des horaires hebdomaires de travail supérieurs ou égal à 35 heures touchent 92 % des salariés du secteur des services informatiques ; contre 71,1 % pour l'ensemble de la population active.

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Logiquement, la part des salariés à temps partiel (moins de 35 heures par semaine) dans les services informatiques est inférieure (8 %) que dans les autres secteurs d'activité (moyenne à 36 %). La différence est plus flagrante pour la population féminine. En effet, alors que près de 60 % des femmes travaillent moins de 35 heures par semaine, elles sont moins d'un quart dans ce cas dans les sociétés informatiques.

Sans que des statistiques officielles ne le démontrent clairement, la pratique des heures supplémentaires est courante (une étude évalue à 87 % la proportion des salariés des sociétés informatiques qui travaillent plus de 40 heures par semaine).

La répartition des formes d'emploi (CDI vs CDD) laisse apparaître un moindre recours aux emplois flexibles dans les sociétés de services informatiques (3,9 %) que dans les autres secteurs d'activité (10 % en moyenne).

La flexibilité des horaires (dans le sens du recours aux heures supplémentaires) est nettement privilégiée à la flexibilité de l'emploi.

Le secteur des services informatiques souffre d'une pénurie de main d'œuvre qualifiée (manque de diplômés). A ce déficit quantitatif s'ajoute un déficit qualitatif lié au besoin non satisfait de la part des entreprises de trouver des salariés à double compétence (technique et commerciales, notamment). Nous revenons également sur ce point problématique très important du secteur informatique qui se répercute sur le fonctionnement des entreprises de ce secteur.

La syndicalisation des salariés des sociétés informatiques est faible.

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Le tableau 3 ci-dessous résume les principales valeurs quantifiables du secteur des services informatiques par pays.

Tableau 3 : synthèse des valeurs quantifiables du secteur des services informatiques dans les trois pays

ALLEMAGNE FRANCE PAYS-BAS

Nombre d'entreprises pour

l'ensemble du secteur 72 37 500 20 283 10 000

Taille des entreprises

7 salariés (en moyenne)

les 3/4 des entreprises ne dépassent pas 5

salariés

95 % des entreprises ont moins de 10

personnes Effectifs employés dans le

secteur 72 (en valeur absolue) 268 000 224 572 88 000

Part relative des effectifs du secteur 72 dans l'ensemble de la population active

0,7 % 1 % 1,4 %

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