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Coûts de revient de cinq grandes cultures

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Rapports ART A n c i e n n e m e n t : R a p p o r t s FAT No 687 2007

Grandes cultures: comparaison des coûts entre la Suisse et le Bade-Wurtemberg

Coûts de revient de cinq grandes cultures

Markus Lips et Helmut Ammann, Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, CH-8356 Ettenhausen E-mail: markus.lips@art.admin.ch

Andreas Signer, Pinus AG, Dorfstrasse 48, CH-8542 Wiesendangen

Emil Steingruber, Haute Ecole Suisse d’Agronomie, Länggasse 85, CH-3052 Zollikofen

Sommaire Page

Problématique 2

Comparaison pour le blé 2 Causes des différences 3

Conclusions 5

Bibliographie 5

Annexe 6

Les coûts de revient de cinq grandes cultures ont été comparés (blé, céréa- les fourragères, colza, pommes de terre et betteraves sucrières) entre la Suisse et le Bade-Wurtemberg. Bien que les conditions climatiques et topographi- ques soient semblables dans les deux régions, les coûts de production des grandes cultures sont nettement plus

élevés en Suisse. Plusieurs causes expli- quent ces différences: les prix générale- ment plus élevés en Suisse se répercu- tent notamment sur le coût du travail, le loyer des fermages et les coûts spéci- fiques (semences, engrais et protection phytosanitaire). Les principales diffé- rences se situent cependant au niveau des coûts des machines. Le degré d’utili-

Abréviations

ART Station de recherche Agros- cope Reckenholz-Tänikon B-W Bade-Wurtemberg CH Suisse

dt décitonne, 100 kg Fr. francs

h heures

ha hectare

LEL Landesanstalt für Entwicklung der Landwirtschaft und der ländlichen Räume in Schwä- bisch Gmünd, Bade-Wurtem- berg (Institut de développe- ment de l’agriculture et des espaces ruraux de Schwäbisch Gmünd, Bade-Wurtemberg) CV chevaux (1 CV = 0,74 kW)

sation des machines est nettement plus élevé dans le Bade-Wurtemberg, car d’une part, les exploitations y sont plus grandes et d’autre part, l’utilisation des machines en commun y est plus répan- due. Enfin, il existe des différences en ce qui concerne la technique de culture. La culture sans labour est par exemple plus courante dans le Bade-Wurtemberg.

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Rapports ART No 687: Grandes cultures: comparaison des coûts entre la Suisse et le Bade-Wurtemberg

Problématique

Bien que les conditions climatiques et topographiques du Bade-Wurtemberg (B-W) soient semblables à celles de la Suisse (CH), cette dernière affiche des coûts de production nettement plus éle- vés dans les grandes cultures. Le niveau de prix généralement plus élevé n’est pas le seul facteur déterminant. Des différen- ces d’ordre structurel jouent également un rôle. Tandis que la surface moyenne des exploitations atteint à peine 17 ha en Suisse (USP 2006), elle est de 26 ha dans le B-W (Office de la statistique du Bade- Wurtemberg 2006). Il faut également noter que la part des exploitations à titre principal varie considérablement dans les deux régions étudiées; en CH, elle repré- sente 72 % contre 36 % dans le B-W.

Dans la présente étude, les comparai- sons sont faites à partir de calculs de coûts normatifs et de coûts de produc- tion d’exploitations réelles pratiquant les grandes cultures. Ces calculs ont pour principal objectif d’identifier d’au- tres différences (niveau des prix et struc- ture) que celles précédemment citées.

Comparaison pour le blé

Comptabilité analytique

La comptabilité analytique prend en compte tous les coûts générés par la production.

Tandis que les coûts spécifiques figurent dans la comptabilité et sont donc connus (par exemple pour les semences et les pro- duits phytosanitaires), les coûts généraux doivent être répartis (par exemple dans le cas du tracteur utilisé pour différentes branches d’exploitations). La comptabilité analytique permet d’établir des comparai- sons entre différentes exploitations ou dif- férents pays.

Le tableau 1 comprend quatre comptabili- tés analytiques pour le blé. Deux types de calculs sont indiqués pour la CH et le B-W:

d’un côté, le calcul de coûts normatifs et d’un autre, les valeurs moyennes de deux petits groupes d’exploitations réelles.

Calcul de coûts normatifs et exploitations réelles

Les coûts normatifs reflètent les coûts réels de périodes écoulées (Haberstock 2005).

ment lorsqu’il s’agit d’expliquer les diffé- rences. C’est la raison pour laquelle Signer (2006) a établi les comptabilités analytiques de six exploitations en CH et huit exploita- tions dans le B-W dans le but de prendre en compte les conditions propres aux ex- ploitations individuelles. Les valeurs moyen- nes des coûts de production s’élèvent à Fr. 4151.–/ha en CH (soit 81 % du calcul de coûts normatifs CH) et à Fr. 2502.–/ha dans le B-W (soit 49 % du calcul de coûts norma- tifs CH). En CH, l’écart par rapport au calcul de coûts normatifs peut s’expliquer par la sélection des exploitations. Le but du calcul était d’analyser des exploitations à temps plein à dominante grandes cultures. En moyenne, ce type d’exploitations dispose d’une surface agricole utile de 40 ha (dont 30,5 ha de terres ouvertes) et se situe donc nettement au-dessus de la moyenne suisse.

Ces conditions structurelles plus avanta- geuses expliquent sans doute que le coût du travail, des machines et du capital soient nettement plus bas que dans le calcul de coûts normatifs.

Dans le cas de la CH, ils sont basés sur les années 2001 à 2003 (Lips et Ammann 2007). Le calcul des coûts de machines part d’une mécanisation moyenne et uti- lise les tarifs répertoriés dans les rapports ART «Coûts-machines» (Ammann, diverses années). Une grande partie des postes de coûts provient des résultats du dépouille- ment centralisé des données comptables, qu’ART publie chaque année (ART, diverses années). Dans le cas du B-W, les coûts ont été déduits des bases de calcul de l’Insti- tut de développement de l’agriculture et des espaces ruraux de Schwäbisch Gmünd, Bade-Wurtemberg (Landesanstalt für Ent- wicklung der Landwirtschaft in Schwäbisch Gmünd, LEL 2005). La conversion en francs a été faite au cours de Fr. 1.55/Euro.

Les deux calculs de coûts normatifs se dis- tinguent considérablement (tab. 1). Tandis qu’en CH, les coûts de production se mon- tent à Fr. 5107.– par hectare, ils ne représen- tent que 44 % de ce montant dans le B-W (Fr. 2272.–/ha). La pertinence des calculs de coûts normatifs est donc limitée notam- Tab. 1: Coûts complet du blé Fr./ha

Suisse Bade-Wurtemberg

Calcul de coûts

normatifs Moyenne

(6 exploitations) Moyenne

(8 exploitations) Calcul de coûts normatifs

Semences 307 260 74 99

Fumure 382 369 335 228

Protection phytosanitaire 239 242 179 160

Autres coûts spécifiques 254 66 22 64

Travail 825 736 462 427

Machines 1591 1347 874 758

Coûts de structure 791 515 351 226

Terres 718 616 205 310

Coûts de production 5107 4151 2502 2272

en % 100 81 49 44

Sources: Singer (2006), LEL (2005) ainsi que Lips et Ammann (2007)

Fig. 2: Dans le Bade-Wurtemberg, la culture sans labour est plus répandue qu’en Suisse.

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Du côté allemand, on a cherché des ex- ploitations de grandes cultures qui, d’une part, cultivent les mêmes produits que les exploitations CH ou pratiquent un assole- ment semblable et d’autre part, présentent des conditions topographiques compa- rables. Six des huit exploitations viennent du district de Waldshut, limitrophe de la Suisse. Les huit exploitations présentent en moyenne une surface agricole utile de 85 ha, dont 54 ha de terres ouvertes. Elles sont donc pratiquement deux fois plus im- portantes que les exploitations sélection- nées en CH. En dépit de leur taille, six d’en- tre elles sont gérées à temps partiel.

Les quatre comptabilités analytiques pré- sentent des structures de coûts ou pour- centages de postes de coûts semblables.

Les machines occupent la plus grosse part, soit 30 %. Les coûts spécifiques (semen- ces, fumure, protection phytosanitaire et autres) représentent un quart des coûts. Le travail en représente à peine 20 %. Le reste se répartit à parts égales entre les coûts de structure et le loyer des terrains, à raison d’environ 13 % chacun.

A l’instar des coûts du blé, les coûts com- plets des deux pays sont également mis en parallèle pour les céréales fourragères, le colza, les pommes de terre et les betteraves sucrières. Les tableaux correspondants 3 à 6 figurent en annexe. Comme pour le blé, les différences sont importantes.

Causes des différences

Les développements ci-après reposent es- sentiellement sur les comparaisons entre les exploitations individuelles effectuées par Signer (2006).

Coûts spécifiques

Les coûts spécifiques comprennent les se- mences, la fumure, la protection phytosani- taire, ainsi que les autres coûts spécifiques comme l’assurance contre la grêle et les contributions aux organisations interpro- fessionnelles. Pour un niveau de rendement comparable, on a constaté que la quantité

d’engrais commerciaux épandus était net- tement plus importante dans le B-W. La quantité maximale d’engrais employés dans le B-W, est moins limitée qu’en CH, où on ne doit, par exemple, pas dépasser 140 kg d’azote par hectare de céréales. Les engrais et les produits phytosanitaires reflètent les différences de coûts constatés par Raaflaub et Genoni (2005) entre la CH et l’Allemagne.

La comparaison des différentes exploitations montre que les produits phytosanitaires re- viennent jusqu’à 30 % moins cher dans le B-W et les engrais azotés commerciaux jusqu’à 18 % de moins. Une différence intéressante a été relevée en ce qui concerne les engrais, elle porte sur leur conditionnement. Dans le B-W, aucune des exploitations n’achète les engrais en sacs. Elles les achètent toutes en vrac. En général, plusieurs agriculteurs se regroupent pour commander un camion entier.

Dans l’ensemble des coûts spécifiques, c’est pour les semences que les différences sont les plus importantes (jusqu’à 70 % moins cher dans le B-W). Contrairement au Bade Wurtemberg, en Suisse, l’utilisation de leur propre récolte de céréales par les exploita- tions agricoles pour en faire de la semence fermière n’est pratiquement pas possible en raison des exigences des industries de transformation des céréales. L’utilisation des semences certifiées est nécessaire pour la traçabilité et l’assurance de qualité des in- dustries de transformation. Il faut cependant signaler que seule une partie des exploita- tions étudiées dans le B-W payent les taxes de licence correspondantes.

Travail

Les différences entre les coûts de travail ont deux causes. Premièrement, le sa- laire horaire est plus élevé en CH (Fr. 25.–) que dans le B-W (Euro 12.–, soit près de Fr. 19.–). Deuxièmement, le temps de travail nécessaire à la réalisation des tâches varie.

Les différences se manifestent déjà entre le calcul de coûts normatifs et la moyenne des six exploitations en CH. Tandis que le calcul de coûts normatifs pour la CH se base sur un labour avec travail du sol consécutif, seules trois des six exploitations suisses emploient

encore effectivement la charrue, ce qui se traduit par une charge de travail moyenne inférieure. En outre, étant donné le dévelop- pement des cultures Extenso, les six exploi- tations ne réalisent plus que trois passages pour la fumure, alors que le calcul de coûts normatifs est basé sur quatre passages. Les exploitations allemandes n’effectuent elles aussi que trois passages pour la fumure.

Par contre, elles pratiquent une protection phytosanitaire un peu plus intensive que les exploitations CH (en moyenne 2,7 contre 2,2 passages). Le temps de travail plus bas dans l’ensemble par rapport à la CH dépend cependant surtout de la taille des exploita- tions. Ce phénomène est dû notamment au temps de travail complémentaire par hec- tare (repris du KTBL, 2004) qui diminue plus la taille de l’exploitation augmente.

Les deux exploitations du Bade-Wurtem- berg qui cultivent des pommes de terre em- ploient des saisonniers qui viennent d’Eu- rope de l’Est et qui travaillent pour environ Euro 5.– (Fr. 8.–) de l’heure.

Coûts des machines

En valeur absolue, la principale différence entre la CH et le B-W se situe au niveau des coûts de machines, comme l’indique le tableau 1. Tandis que la différence est de Fr. 833.–/ha pour les calculs de coûts norma- tifs, elle s’élève à Fr. 473.–/ha pour la com- paraison des exploitations. Il y a plusieurs causes: les prix d’achat ont tendance a être plus élevés en CH (Ammann et Lips 2005), les taux d’intérêt et les amortissements sont donc inévitablement supérieurs, le degré d’utilisation annuel des machines est nette- ment plus faible, les tarifs des entreprises de travail agricole sont supérieurs et la mécani- sation parfois différente.

Pour comparer le degré d’utilisation annuel, on a observé de plus près deux machines dans chacune des quatorze exploitations.

D’un côté, on a choisi le plus gros tracteur de l’exploitation ayant un domaine d’utilisa- tion comparable. D’un autre côté, on a sélec- tionné la herse rotative à axes verticaux, qui existe dans toutes les exploitations à l’excep- tion d’une en Allemagne. Le tableau 2 indi- que les valeurs moyennes correspondantes.

Tab. 2: Comparaison de deux machines: le tracteur le plus puissant de l’exploitation et la herse rotative à axes verticaux (durée d’amortissement prise comme hypothèse: 15 ans)

Âge en années Prix d’achat en Fr. Degré d’utilisation

annuel Amortissement par

unité de travail CV Investissement nécessaire Fr./CV Tracteur le plus puis-

sant de l’exploitation

CH 9 100 800 373 h Fr. 18/h 109 925

B-W 7 107 000 625 h Fr. 11/h 144 743

Herse rotative à axes verticaux

CH 10 13 250 39 ha Fr. 23/ha

B-W 10 10 950 63 ha Fr. 12/ha

Source: Singer (2006)

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Rapports ART No 687: Grandes cultures: comparaison des coûts entre la Suisse et le Bade-Wurtemberg

Par rapport aux tracteurs CH, les tracteurs du B-W sont un peu plus récents et sont équipés de moteurs nettement plus puis- sants. En ce qui concerne les investisse- ments nécessaires par CV, les tracteurs CH requièrent un volume d’investissement su- périeur de Fr. 182.–, soit 24 % de plus. La principale différence se situe toutefois au niveau du degré d’utilisation annuel qui est près de 70 % plus élevé dans le B-W. Si l’on part du principe que tous les tracteurs ont une durée d’utilisation de quinze ans, il est possible de calculer les amortissements par heure de service en partant du prix d’achat et du degré d’utilisation annuel. Les coûts par heure de service sont nettement plus bas dans les exploitations allemandes.

Bien sûr, il est justifié de dire que les trac- teurs CH restent en service plus longtemps.

Au bout de quinze ans, ils n’affichent que 5600 heures au compteur (15 x 373), soit la moitié environ des 10 000 heures qui devraient pouvoir être atteintes avec une durée d’utilisation technique standard. Le développement technique en l’espace de quinze ans peut toutefois empêcher qu’un tracteur puisse être utilisé de la même ma- nière après cette période qu’à la date de son acquisition. La situation est la même pour la herse rotative à axes verticaux. Son prix d’achat est nettement plus bas dans le B-W et son degré d’utilisation annuel y est plus élevé. Les amortissements par hectare (et passage) sont presque deux fois moins éle- vés qu’en CH, ce qui s’explique également par les différences structurelles.

Il existe un moyen important d’améliorer le degré d’utilisation annuel. Il s’agit de la collaboration inter-exploitations. L’utilisation en commun des machines est plus répandue dans le B-W qu’en CH. Dans les exploitations allemandes, la moisson du blé coûte environ à Fr. 180.–/ha, soit environ la moitié moins qu’en Suisse. Dans le B-W, les tarifs horaires sont nettement plus économiques, car la moissonneuse-batteuse peut être employée sur une période de récolte bien plus longue et que les coûts fixes peuvent être répercu- tés sur un nombre nettement plus grand d’hectares. Cette longue période d’utilisa- tion est possible, car la moisson commence dans les régions précoces à environ 360 m d’altitude et se termine dans les régions tardives (zones de la forêt noire à environ 1000 m d’altitude). Par ailleurs, le battage du maïs offre des débouchés supplémentaires, ce qui permet d’atteindre un degré d’utili- sation annuel de 300 ha par moissonneuse- batteuse.

En ce qui concerne le type de mécanisation et la technique culturale, la culture sans la- bour joue certainement un rôle majeur. Elle est nettement plus répandue dans le B-W qu’en CH dans les exploitations considérées.

Tandis que le calcul des coûts normatifs pour la CH part de l’utilisation de pneus jumelés pour le travail du sol et le semis, aucune ex- ploitation allemande n’utilise de tels pneus.

Dans le B-W, les exploitations ont cependant tendance à effectuer plus d’opérations pour l’épandage d’engrais et de produits phytosa- nitaires. Le semis d’engrais vert se fait géné-

ralement à l’aide d’un distributeur d’engrais.

Dans le B-W, le semis d’engrais vert se fait parfois dans la même phase de travail que le déchaumage. Dans les cultures de bette- raves sucrières, le hachage de l’engrais vert, le travail du sol et le semis sont effectués simultanément. Contrairement à ce qui se passe en CH, dans le B-W, les transforma- teurs prennent en charge les coûts de trans- port des betteraves sucrières. Ce règlement fait partie de l’organisation du marché du sucre dans l’Union Européenne.

Coûts de structure

Le poste «coûts de structure» comprend les amortissements et les intérêts des bâtiments et des améliorations foncières, ainsi que les coûts généraux. En CH, la plupart des ex- ploitations pratiquent encore la détention d’animaux de rente, ce qui augmente les besoins en terme de bâtiments. Dans les exploitations du B-W, la production animale a une importance nettement plus réduite.

Seule une des huit exploitations étudiées a des vaches laitières. Quelques exploitations détiennent des taureaux à l’engrais, une branche de production de faible importance économique.

Une exploitation dans le B-W a récemment érigé une nouvelle remise pour les machines (construction en acier, plaques Eternit). Pour une surface de base de 500 m2, les investis- sements s’élevaient à Fr. 41.– par m3, soit un tiers de ce que cela coûterait en CH.

Les coûts généraux comprennent notam- ment les coûts de l’engrais vert, car celui- ci ne figure pas comme culture autonome.

Dans le B-W, les coûts correspondants ont tendance à être plus élevés, car, contraire- ment à la CH, au moins 40 % des terres as- solées doivent y être protégées de l’érosion en hiver (LEL 2007). Deux méthodes sont employées: la première consiste à mettre en place une culture, la seconde à laisser les res- tes de récolte sur la parcelle (rien n’est enfoui à la charrue).

Loyers des fermages

En CH, comme dans le B-W, il est presque impossible d’acheter des surfaces agrico- les utiles étant donné l’absence de terres disponibles. Par contre, la disponibilité des terres à louer est nettement meilleure dans le B-W. Comme le montre l’exemple du blé (cf. tab. 1), les loyers des fermages sont environ trois fois plus élevés en CH que dans le B-W. Pour établir les loyers moyens des fermages dans les comptabilités ana- lytiques des exploitations, on est parti du principe que les terres en propriété et les terres louées étaient de qualité semblable.

Fig. 3: L’utilisation des machines en commun joue un rôle plus important dans le Bade- Wurtemberg.

(5)

Dans les huit exploitations du B-W, le loyer des fermages oscille entre Fr. 115.–/ha et Fr. 330.–/ha, tandis que les exploitations CH payent des loyers allant jusqu’à Fr. 900.–/

ha. Il faut cependant signaler que dans cer- taines régions du B-W (comme Hohenlohe au Nord-Est du B-W), les loyers des ferma- ges sont nettement plus élevés que dans les exploitations interrogées.

Conclusions

Bien que les conditions climatiques et to- pographiques soient semblables en CH et dans le Bade-Wurtemberg, il existe des différences considérables entre les coûts de production des grandes cultures. Le re- cours à des calculs de coûts normatifs per- met de représenter la situation en général, tandis que les coûts de revient d’exploita- tions réelles permettent d’identifier les dif- férences. Elles portent essentiellement sur les coûts spécifiques, le coût du travail, le coût des machines et le loyer des fermages.

Par ailleurs, les conditions structurelles des exploitations se distinguent parfois consi- dérablement. Les exploitations étudiées dans le Bade-Wurtemberg cultivent des surfaces nettement plus grandes, sachant que les terres à louer sont largement plus disponibles qu’en Suisse. Le degré d’utilisa- tion annuel des machines est donc meilleur et leur utilisation par hectare revient moins cher. Les moissonneuses-batteuses tirent notamment partie des différentes dates de récoltes d’une altitude à l’autre. L’utilisation des machines en commun, intéressante sur le plan économique, joue un rôle plus im- portant dans le Bade-Wurtemberg qu’en Suisse. En ce qui concerne cette dernière, c’est certainement au niveau du degré d’utilisation annuel des machines qu’il y a le plus d’économies à faire. Des solutions coopératives pour l’achat de matières auxi- liaires pourraient également permettre d’économiser. Enfin, il s’agit d’étudier de plus près la technique de culture suisse qui a tendance à être plus onéreuse. A ce pro- pos, il serait particulièrement intéressant de passer à une culture sans labour. Il existe déjà en Suisse des expériences de plusieurs années en la matière (Sturny et al. 2007).

Bibliographie

Ammann H. et Lips M., 2005. Comparaison du prix des machines agricoles, rapport FAT n° 640, Tänikon.

Ammann H., diverses éditions. Coûts-ma- chines, Rapports ART, Tänikon.

ART, diverses éditions. Rapport de base, Tänikon.

Haberstock L., 2005. Kostenrechnung 1 Einführung, 12. Auflage, Erich Schmidt Ver- lag, Berlin.

KTBL, 2004. Betriebsplanung Landwirt- schaft 2004/05 Daten für die Betriebspla- nung in der Landwirtschaft, Kuratorium für Technik und Bauwesen in der Landwirt- schaft, Darmstadt.

LEL, 2005. Kalkulationsdaten Marktfrüchte 2005, Landesanstalt für Entwicklung der Landwirtschaft und der ländlichen Räume Schwäbisch Gmünd.

LEL, 2007. Checkliste Cross Compliance 2007 für landwirtschaftliche Unternehmen in Baden-Württemberg, Landesanstalt für Entwicklung der Landwirtschaft und der ländlichen Räume, Gmünd.

Lips M. et Ammann H., 2007. Vollkosten- kalkulationen für Ackerkulturen, In Mann St., Ferjani A., Lips M. et Ammann H., (Her- ausgeber): Evaluation ausgewählter agrar- politischer Massnahmen im pflanzlichen Bereich, ART-Schriftenreihe Nr. 4, Tänikon.

Raaflaub M., et Genoni M., 2005. Preise für Produktionsmittel in der Schweiz und der EU, Agrarforschung 12(9): 404–409.

SBV, 2006. Statistische Schätzungen und Er-hebungen über Landwirtschaft und Er- nährung 2005, Schweizer Bauernverband, Brugg.

Signer A., 2006. Analyse der Produktions- kosten und der Kostensenkungsstrategien in typischen Ackerbaubetrieben, Diplomar- beit, Schweizerische Hochschule für Land- wirtschaft, Zollikofen.

Sturny W., Chervet A., Maurer-Troxler C., Ramseier L., Müller M., Schafflützel R., Richner W., Streit B., Weisskopf P. et Zihl- mann U., 2007. Direktsaat und Pflug im Systemvergleich – eine Synthese, Agrarfor- schung 14(8): 350–357.

Statistisches Landesamt Baden-Württem- berg, 2006. Landwirtschaft in Baden-Würt- temberg 2006, Stuttgart.

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Rapports ART No 687: Grandes cultures: comparaison des coûts entre la Suisse et le Bade-Wurtemberg

Tab. 5: Coûts complets des pommes de terre (tardives) en Fr./ha

Suisse Bade-Wurtemberg

Calcul 2 exploitations 2 exploitations Calcul

Semences 2430 3503 1029 1463

Fumure 621 857 302 423

Protection phytosanitaire 870 781 749 476

Autres coûts spécifiques 401 120 33 54

Travail 3543 2864 2107 1089

Machines 4553 4401 2599 925

Coûts de structure 982 828 832 654

Terres 718 606 400 310

Coûts de production 14118 13960 8051 5395

en % 100 99 57 38

Sources: Singer (2006), LEL (2005) ainsi que Lips et Ammann (2007)

Annexe

Comme les 14 exploitations interrogées ne cultivaient pas toutes les grandes cultures, les tableaux 3 à 6 indiquent à chaque fois le nombre d’exploitations à partir desquelles la moyenne est établie.

Tab. 3: Coûts complets des céréales fourragères (orge ou triticale) en Fr./ha

Suisse Bade-Wurtemberg

Calcul 3 exploitations 5 exploitations Calcul

Semences 203 197 77 110

Fumure 379 430 321 236

Protection phytosanitaire 222 309 82 202

Autres coûts spécifiques 225 48 17 73

Travail 810 827 491 466

Machines 1506 1555 862 800

Coûts de structure 779 681 313 226

Terres 718 748 204 310

Coûts de production 4843 4795 2367 2422

en % 100 99 49 50

Sources: Singer (2006), LEL (2005) ainsi que Lips et Ammann (2007)

Tab. : Coûts complets du colza en Fr./ha

Suisse Bade-Wurtemberg

Calcul 4 exploitations 4 exploitations Calcul

Semences 154 207 52 48

Fumure 552 513 311 253

Protection phytosanitaire 401 362 278 167

Autres coûts spécifiques 355 97 40 129

Travail 696 667 412 490

Machines 1366 1238 681 837

Coûts de structure 783 428 346 226

Terres 718 621 211 310

Coûts de production 5026 4133 2331 2460

en % 100 82 46 49

Sources: Singer (2006), LEL (2005) ainsi que Lips et Ammann (2007)

Tab. 6: Coûts complets des betteraves sucrières en Fr./ha

Suisse Bade-Wurtemberg

Calcul 5 exploitations 2 exploitations Calcul

Semences 393 330 299 291

Fumure 730 533 253 370

Protection phytosanitaire 634 441 386 360

Autres coûts spécifiques 141 69 52 62

Travail 1602 1114 522 493

Machines 2839 2615 1520 600

Coûts de structure 878 685 563 226

Terres 718 623 400 310

Coûts de production 7935 6410 3995 2713

en % 100 81 50 34

Sources: Singer (2006), LEL (2005) ainsi que Lips et Ammann (2007)

(7)

Remerciements

Les auteurs remercient les quatorze agri- culteurs qui ont fourni des informations détaillées sur les grandes cultures de leur exploitation. Ils remercient également Peter Weber de la Liebegg (Formation professi- onnelle + Centre agricole) à Gränichen, ainsi que Markus Weisser de l’Office agricole du district de Waldshut pour nous avoir mis en contact avec les agriculteurs.

(8)

Rapports ART No 687: Grandes cultures: comparaison des coûts entre la Suisse et le Bade-Wurtemberg

Des demandes concernant les sujets traités ainsi que d’autres questions de technique et de prévention agricoles doivent être adressées aux conseillers cantonaux en machinisme agricole indiqués ci-dessous. Les publications peuvent être obtenues directement à la ART (Tänikon, CH-8356 Ettenhausen). Tél. 052 368 31 31, Fax 052 365 11 90,

E-Mail: doku@art.admin.ch, Internet: http://www.art.admin.ch

FR Berset Roger, Institut agricole, 1725 Grangeneuve Tél. 026 305 58 49 GE AgriGenève, 15, rue des Sablières, 1217 Meyrin Tél. 022 939 03 10 JU Fleury-Mouttet Solange, FRI, Courtemelon, 2852 Courtételle Tél. 032 420 74 38

NE Huguelit Yann, CNAV, 2053 Cernier Tél. 032 854 05 30

TI Müller Antonio, Office de l’Agriculture, 6501 Bellinzona Tél. 091 814 35 53 VD Louis-Claude Pittet, Ecole d’Agriculture, Marcelin, 1110 Morges Tél. 021 801 14 51 Hofer Walter, Ecole d’Agriculture, Grange-Verney, 1510 Moudon Tél. 021 995 34 57 VS Roduit Raymond, Ecole d’Agriculture, Châteauneuf, 1950 Sion Tél. 027 606 77 70 AGRIDEA Boéchat Sylvain, Jordils 1, 1006 Lausanne Tél. 021 619 44 74

SPAA Grange-Verney, 1510 Moudon Tél. 021 995 34 28

Impressum

Edition: Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, Tänikon, CH-8356 Ettenhausen

Les Rapports ART paraissent environ 20 fois par an. – Abonnement annuel: Fr. 60.–.

Commandes d‘abonnements et de numéros particuliers: ART, Bibliothèque, Tänikon, CH-8356 Ettenhausen, Tél. 052 368 31 31, Fax 052 365 11 90, E-mail: doku@art.admin.ch, Internet: http://www.art.admin.ch

Les Rapports ART sont également disponibles en allemand (ART-Berichte).

ISSN 1661-7576

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