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La pâture mixte avec des ovins et des bovins

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Academic year: 2022

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Station fédérale de recherches en

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= -- - ~- de Changins

Directeur: André Stâubli

production végétale

La pâture mixte avec des ovins et des bovins

J. TROXLER, Station fédércile de recherches en production végétale de Changins, CH-1260 Mon

Introduction

La pâture mixte de bovins et de che- vaux est souvent considérée comme utile et rationnelle (fig. 1). En revan- che, la combinaison entre ovins et bo- vins est souvent catégoriquement refu- sée, particulièrement par les éleveurs de bovins qui craignent la transmission de maladies et la diminution de l' appé- tibilité du fourrage souillé par les ex- créments des moutons.

Utilisation des surfaces fourragères libérées

Les progrès réalisés dans le domaine de l' élevage et la stagnation de l' écou- lement des produits laitiers entraînent une diminution constante de l'effectif des vaches laitières. De ce fait, les sur- faces nécessaires a la production de lait et à l'élevage des futures vaches laitières diminuent également. Comment va-t-on

utiliser et entretenir les surfaces qui vont se libérer dans les régions à voca- tion uniquement herbagère?

Les prairies et les paturages marginaux, surtout fréquents en altitude, ne sont plus destinés à la production laitière. Ces surfaces sont souvent reprises comme paturages pour des ovins ou des che- vaux. Actuellement, chaque espèce ani-

male pâture séparément ces surfaces pastorales. L'augmentation importante des moutons en Suisse, de 200 000 a 440 000 têtes au cours des quarante der- nières années, illustre clairement ce changement dans l'utilisation des surfa- ces herbagères. En Suisse, nous aurons bientôt le même cheptel ovin qu'il y a cent ans.

Résumé

Dans les pays d'Europe du Nord, surtout anglo-saxons, il est usuel que différentes espèces animales domestiques, ayant des exigences alimen- taires semblables, pâturent ensemble. En Suisse, les pâturages du Jura, où cohabitent bovins et chevaux, en sont un exemple typique. Les bovins et les chevaux parcourent les endroits qu'ils préfèrent et broutent de façon complémentaire. De plus, les chevaux mangent volontiers les refus des bovins. Pour ces raisons, les pâturages mixtes donnent une image très soignée, avec leurs gazons pâturés très courts et exempts de refus. Cet article analyse la cohabitation des bovins et des ovins sur les pâturages et montre que cette pratique mériterait d'être développée en Suisse.

Fig. 1. Chevaux et bovins pâturent ensemble harmonieusement dans le Jura.

Revue suisse Agric. 30 (2): 53-56, 1998 53

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Fi~~. 2. Les pâturages à nard raide sur les sols acides d'altitude ne devraient jamais être broutés uniquement par des ovins. Les bovins et surtout les chevaux sont de bons partenaires de pâture dans cette situation.

Effets positifs sur la végétation

Grâce à leur petit museau, les ovins sélectionnent plus facilement que les bovins les espèces fourragères ou les parties de plantes qui leur conviennent.

Les surfaces marginales, surtout celles qui sont abandonnées ou en voie d'aban- don à la montagne, ont souvent une vé- gétation avec des espèces peu ou pas ap- préciées du tout par les ovins, ou alors qu'ils consomment seulement à l'état très jeune. Les pâturages possédant une part très élevée de nard raide (Nardus stj-icta) (fig. 2), de brachypode penné (Broch podium pinnatuin) (fig. 3), de fétuque ovine (Festuca ovina), de fé- tuque du Valais (Fe.stuca vci1es aca) (fig. 4), de fétuque élevée (Festiica ai-undinacea) ou de canche gazonnante (Deschainpsia caespitosa) (fig. 5) ne se prêtent pas à une exploitation limitée aux seuls ovins. I1 est préférable de les faire pâturer aussi par d'autres espèces animales, comme par exemple les bo- vins, qui eux broutent de façon moins sélective. Avec la pâture mixte, ces types de végétation de faible appétibilite sont mieux utilisés et il est ainsi possible de maintenir à long terme l'équilibre bota- nique souhaité. Dans d'autres cas, les ovins peuvent brouter des espèces peu

Fig. 3. Le brachypode penné. de faible va- leur et évité par les ovins, est consommé par les bovins qui freinent ainsi son déve- loppement.

Règle générale de la pâture mixte

L'idéal pour la gestion du four- rage serait d'avoir le même nombre de têtes de chaque espèce animale dans un trou- peau mixte. Toutefois, si la part des espèces fourragères refu- sées par les ovins augmente, il faut réduire la proportion des ovins dans le troupeau, sinon les effets négatifs vont encore s'accentuer.

appréciées par les bovins. Les moutons préfèrent les espèces du groupe des «au- tres plantes» plutôt que les graminées

(SCHMID, 1996). Les bovins, en revan- che, aiment mieux les graminées.

Les ovins évitent strictement les en- droits sous-pâturés où du matériel vé- gétal s' est accumulé et dégage une forte odeur de décomposition, ainsi que les zones à forte concentration d'excré- ments. Par leur piétinement, les bovins facilitent la décomposition du matériel végétal mort.

Il serait donc idéal de faire pâturer en- semble les bovins et les ovins sur les surfaces non utilisées par les vaches laitières. Des génisses d'élevage et des vaches allaitantes avec leurs veaux se prêtent bien à une utilisation mixte avec des brebis et leurs agneaux. L'engrais- sement extensif de boeufs et d' agneaux est aussi envisageable.

Fig. 4. La fétuque ovine ainsi que la fétu- que du Valais, dont la teneur en silice est très élevée, sont refusées par les ovins, mais consommées à l'état jeune par les bovins.

Fiel. 5. La canche gazonnante, évitée par les ovins, peut être maîtrisée par les bovins avec une pâture très précoce au printemps.

Cependant, ces pâturages mixtes ovins- bovins ne sont parfois pas faciles à mettre en oeuvre en dehors des estives.

En effet, les ovins se trouvent souvent dans de petites exploitations pratiquant une agriculture à temps partiel. D'autre part, en montagne, les exploitations qui ont des troupeaux de moutons de taille importante ne possèdent généralement pas de bovins.

W Nous conseillons aux exploitants qui ont encore quelques ovins en plus des bovins de les faire patu- rer avec les jeunes veaux ou avec les génisses d'élevage. Ainsi, les pâturages en pente peuvent être uti- lisés d'une manière rationnelle et avec peu de frais de main-d'œuvre.

Les observations faites il y a vingt ans par l'Association pour le déve- loppement de la culture fourragère (AGFF, Zurich-Reckenholz) dans l'Oberland zurichois confirment les effets positifs d'une utilisation des pâturages par des troupeaux mixtes

(HOFMANN, 1991).

C? Un meilleur dialogue entre les dé- tenteurs de bovins et d'ovins se- rait souhaitable dans le futur pour aboutir à une utilisation commune non seulement des estives en mon- tagne mais aussi des paturages de petite taille en plaine. Une pâture mixte pourrait inciter les milieux de la protection de la nature à accepter plus volontiers la pâture pour l'en- tretien des surfaces de compensa- tion écologique. Les effets négatifs sur la flore d'une pâture excessive, observés dans les pâturages à ovins mal gérés, sont nettement moindres dans un système de pâture mixte.

Les bovins, quant à eux, réclament rapidement de nouvelles surfaces fourragères lorsque le fourrage n'est plus suffisant; cette manifestation intervient avant que la flore ne soit endommagée.

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Tableau 1. Gains de poids vif des agneaux et des boeufs en pâturage mixte par rapport au pâturage séparé (NOLAN et CONNOLLY, 1988).

Part agneaux /O) 100 75 50 25 0

Part boeufs /O) 0 25 50 75 100

Accroissement individuel

(en % par rapport à la performance en pâture séparée)

Agneaux (1973-1975) 100 108 116 124 0

Boeufs (1973-1975) 0 120 113 107 100

Q Le nombre de parcs devrait se si- tuer entre 4 et 8. Plus la topogra- phie du terrain est irrégulière, les expositions variables et la végéta- tion hétérogène, plus le nombre de parcs doit être élevé. Pour la forme des parcs, un compromis est néces- saire: pour les bovins, des parcs plu- tôt allongés et disposés en biais par rapport à la pente, sont préférables;

les dégâts dus au piétinement sont ainsi moindres et les parties inférieu- res du parc sont pâturées en pre- mier. Les ovins, par contre, pâturent d'abord les parties les plus élevées (Von WYL et al., 1985); pour eux, il faudrait des parcs de forme plutôt carrée et des différences de niveau dans le même parc aussi faibles que possible. Pour un troupeau mixte, il y a lieu de distinguer deux situa- tions: sur de petites surfaces de pâ- ture, on s'alignera sur les exigences des bovins tandis que, sur de gran- des unités, on s'adaptera plutôt au comportement des ovins.

L? La durée de séjour des animaux sur le même parc ne devrait pas dépasser une semaine. Dans les parcs de grandes dimensions, avec une longue durée de séjour (plus d'une semaine), les bovins risquent

Effets sur les

performances animales

Des études irlandaises montrent clairement que les gains de poids individuels des bovins (boeufs) et des agneaux sont améliorés lors- que ces deux espèces pâturent en- semble au lieu d'être séparées (NOLAN et CONNOLLY, 1988 et 1989).

C? L'amélioration des performances in- dividuelles dépend de la proportion des différents types d'animaux: plus la part d'une espèce est petite, plus sa performance individuelle est élevée (tabl. 1).

V? En ce qui concerne la charge, elle peut être augmentée sans que les per- formances individuelles diminuent, cela évidemment tant qu'il y a du fourrage en suffisance. Les résultats des recherches montrent que la com- plémentarité entre ovins et bovins tient pour l'essentiel au fait que les ovins consomment l'herbe refusée par les bovins, par exemple autour des bouses.

Pour ces raisons, les pays anglo- saxons réunissent assez souvent les ovins et les bovins sur des pâtura- ges mixtes, en petits comme en grands troupeaux, aussi bien sur des pâturages intensifs que sur des sur- faces extensives.

Pression parasitaire

La bonne santé des animaux sur les pâturages est essentielle pour une production rentable. Pour chaque es- pèce animale, un contrôle strict des ecdoparasites (maladies de la peau) comme des endoparasites (douve du foie, parasites pulmonaires, strongles gastro-intestinaux, etc.) doit être ef- fectué. Sur les pâturages communau- taires où cohabitent les troupeaux de différents éleveurs, les animaux malades peuvent infecter des indi- vidus sains de la même espèce. En revanche, les parasites les plus im- portants ne se transmettent pas d'une espèce à l'autre. Il n'y a

donc aucune raison de refuser la pâ- ture mixte par crainte de problèmes sanitaires. Au contraire, sur les pâ- turages mixtes, la charge par espèce animale est plus faible et, par consé- quent, la pression parasitaire aussi.

Techniques de pâture

Avec un troupeau mixte ovins-bo- vins, seule une pâture tournante bien conduite permet de maintenir à long terme un gazon équilibré, dense, de bonne valeur agronomique et riche en espèces. Une durée de pâture courte et une durée de repos lon- gue sont nécessaires. Cela est par- ticulièrement important en altitude et sur les gazons hétérogènes riches en espèces de faible appetibilité.

Avantages de la pâture mixte

Les avantages d'une pàture mixte sont nombreux:

amélioration des performances par animal et par unité de surface (valable pour les ovins comme pour les bovins);

réduction de la pression parasitaire;

conduite du pàturage plus facile;

pàture homogène des pousses successives;

meilleure composition botanique (proportion équilibrée de graminées, légumineuses et «autres plantes»);

technique d'exploitation mieux acceptée par les milieux de la protec- tion de la nature.

Désavantages de la pâture mixte

Par rapport à la pâture avec des bovins uniquement, les frais de clôture par métre courant sont supérieurs, surtout avec l'utilisation de treillis.

Avec les clôtures électriques à haute performance (système néo-zé- landais), il ne faut toutefois qu'un fil supplémentaire pour les ovins (3 fils au total) par rapport à une clôture pour jeunes bovins (2 fils)

(TROXLER et al. 1997). D'autre part, avec l'assemblage de plusieurs groupes d'animaux, les troupeaux sont plus grands et par consé- quent les parcs aussi, ce qui réduit les coûts de clôture par animal.

Enfin, des rendements supérieurs par animal et par unité de surface compensent en général les coûts de clôture supplémentaires.

Sur les pâturages exploités habituellement avec des ovins uniquement, la pàture mixte n'est possible que s'il y a suffisamment d'eau d'abreu- vage à disposition, car les bovins ont des besoins quotidiens élevés.

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Fig. 6. Comme les bovins pâturent les parties inférieures des parcs et les ovins surtout les parties supérieures, il faut éviter les parcs de grandes dimensions dans les pentes raides.

Fio. 7 et 8. Il faut favoriser les pâturages mixtes ovins-bovins plutôt que la pâture séparée des deux espèces.

de ne fréquenter que les parties in- férieures du parc et les ovins les parties supérieures (fier. 6). Dans ce cas, on perd les effets positifs de la pâture mixte sur la végétation et sur les performances animales. I1 y a donc lieu de veiller à ne pas surdimensionner la taille des parcs.

[?L'exploitation des pâturages d'es- tivage avec de grands troupeaux mixtes est avantageuse et mérite d'être encouragée pour des raisons écologiques et économiques. Cela permet d'investir davantage dans une bonne technique de pâture et de réduire les coûts en clôtures ainsi que les frais de gardiennage.

Bibliographie

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Techniques de clôture pouf - les pâturages. In- formation ADCE 5 p.

Zusammenfassung

Schafe und Rinder auf der selben Weide

In den n6rdlichen Ldndern Europas ist es üblich, dass verschiedene Haustierarten mit gleichen Futteransprüchen gemeinsam weiden. Ein sehr typisches Beispiel sind die Juraweiden, wo Rindvieh und Pferde miteinander weiden. Das Rind sowie das Pferd finden dort ihre bevorzugten Standorte und Pflanzenarten. Pferde fressen gerne Weidereste der Rinder. Somit machen diese Mischweiden mit den kurz abgefressenen Pflanzenbestanden, ohne überstândiges Futter, oft einen gepflegten Eindruck. Dieser Beitrag behandelt die Mischweiden mit Schaf und Rind und zeigt, dass diese Weide- technik in der Schweiz mehr gefdrdert werden k6nnte.

Summary

Sheep and bovines on the same pasture

In the countries of Northern Europe it is usual to find different domestic animal species with a similar demand of feed grazing together. A very typical example in Switzerland are the pastures on the Jura, where bovines and horses cohabit. They each find their favourite places and graze in a complementary way. In addition, the horses graze willingly the rank patches of the bovines. For that reason, the mixed pastures give a very well-kept image, with a very shortly grazed sward and without any rank-patches.

This article analyses the cohabitation of bovines and sheep on the same pasture and shows that this practice deserves to be developed in Switzerland.

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