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Les princes-évêques de Bâle et le Conseil souverain d'Alsace dans la seconde moitié du XVIIIe siècle

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(1)Les princes-évêques de Bâle et le Conseil souverain d'Alsace dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Autor(en):. Muller, Claude. Objekttyp:. Article. Zeitschrift:. Actes de la Société jurassienne d'émulation. Band (Jahr): 112 (2009). PDF erstellt am:. 29.01.2022. Persistenter Link: http://doi.org/10.5169/seals-684846. Nutzungsbedingungen Die ETH-Bibliothek ist Anbieterin der digitalisierten Zeitschriften. Sie besitzt keine Urheberrechte an den Inhalten der Zeitschriften. Die Rechte liegen in der Regel bei den Herausgebern. Die auf der Plattform e-periodica veröffentlichten Dokumente stehen für nicht-kommerzielle Zwecke in Lehre und Forschung sowie für die private Nutzung frei zur Verfügung. Einzelne Dateien oder Ausdrucke aus diesem Angebot können zusammen mit diesen Nutzungsbedingungen und den korrekten Herkunftsbezeichnungen weitergegeben werden. Das Veröffentlichen von Bildern in Print- und Online-Publikationen ist nur mit vorheriger Genehmigung der Rechteinhaber erlaubt. Die systematische Speicherung von Teilen des elektronischen Angebots auf anderen Servern bedarf ebenfalls des schriftlichen Einverständnisses der Rechteinhaber. Haftungsausschluss Alle Angaben erfolgen ohne Gewähr für Vollständigkeit oder Richtigkeit. Es wird keine Haftung übernommen für Schäden durch die Verwendung von Informationen aus diesem Online-Angebot oder durch das Fehlen von Informationen. Dies gilt auch für Inhalte Dritter, die über dieses Angebot zugänglich sind.. Ein Dienst der ETH-Bibliothek ETH Zürich, Rämistrasse 101, 8092 Zürich, Schweiz, www.library.ethz.ch http://www.e-periodica.ch.

(2) Les princes-évêques de Baie et le Conseil souverain d'Alsace dans la seconde moitié du XVIII' siècle Claude Muller. L'histoire du diocèse de Bâle, au XVIII' siècle, s'avère d'une extraordinaire complexité ' de par sa curieuse géographie : une moitié côté suisse aujourd'hui, une moitié côté français. Plus surprenant encore, la plus grande ville du diocèse est... Colmar, située à plus d'une centaine de kilomètres du château épiscopal de Porrentruy. Colmar, depuis le traité de Westphalie de 1648, est ville française. En 1698 s'y installe le Conseil souverain d'Alsace^ qui relaie les ordres de la monarchie. On comprend dès lors l'importance de cette ville septentrionale et lointaine et l'intérêt que doit porter le prince-évêque à une institution a priori prompte à rogner les prérogatives d'un prélat non régnicole. Ce n'est pas sous l'angle politique que nous voudrions aborder ici les relations entre les princes-évêques de Bâle et le Conseil souverain d'Alsace, mais sous un angle plus surprenant, celui de la religion. Des recherches récentes ont, en effet, mis en évidence une institution monarchique, non seulement garante de la loi, mais aussi lieu de foi \ D'où de nécessaires affinités entre les princes-évêques de Bâle et le Conseil souverain d'Alsace.. l'habileté de M®'Joseph Guillaume Rinck de Baldenstein (1744-1762) De l'ombre à la lumière:. Georges Josepù GuJ/aume A/oyse 7?/nc/r Je ßa/Jensfe/n est è/u pr/nce-èvêgue Je ßa/e. 7/ en éfa/f très J/gne. CJose rare: so« père ef sa mère vivent encore /'un ef /'antre. C'est par ces quelques lignes jetées dans son diarium à la date du 22 janvier 1744 que dom Bernardin de 133.

(3) Ferrette, chanoine du prestigieux chapitre équestral de Murbach, près de Guebwiller, marque l'entrée en scène d'un nouveau prélat qui va réussir à améliorer les relations entre l'Evêché de Bâle et le Conseil souverain d'Alsace®.. Boire le calice jusqu'à la lie?. A peine l'évêque est-il installé que se répand la nouvelle de la venue de Louis XV dans l'Est de la France, à la suite de l'invasion de Charles de Lorraine dans la nuit du 30 juin 1744. Le roi accourt à Metz avec cinquante mille hommes sous les ordres du maréchal de Noailles. Mais, arrivé dans la ville le 5 août, Louis XV ressent dès le 8 un mouvement Je /lèvre. Le 14 août, il est à l'extrémité. Le peuple se précipite dans les églises. Le 19 août, la douleur publique se transforme en joie délirante à l'annonce de la guérison à Metz. La nouvelle se répand si vite que, dès le 20 août, l'administration épiscopale de Porrentruy s'adresse à l'ambassadeur de France en Suisse: Vous sommes cûormés J'apprenJre <jue l'inJisposifion Ju roi n'a point en Je suite; nous étions en peine cor on nous i'ovoif Jif très sérieuse. Vous n'opprenons pos <jue So Mo/esté soif encore orrivée en Alsace... Le prince sero charmé Je sovoir guonJ et en guel iieu M«' Je ßo/e ira près Je So Mo/esté. '' Nouvelle missive le 14 septembre 1744. François Decker, directeur des ponts et chaussées de l'Evêché, note: // est JéciJé <jue ie roi Joif orriver o Strasbourg Jons ie courant Je cette semoine. Son Excellence vou/oif ovoir io bonté Je prévenir ie ministre Jes Jevoirs gu'il souboifoif renJre o So Mo/esté et s'in/ormer Ju temps <jue Son A/fesse pourrait ovoir cet honneur Le prince n'ouro qu'une suite/ort /este: Jeux chanoines, Jeux gentilshommes, son premier secrétaire, son trésorier et son aumônier L'aj/aire principale Ju prince, c'est Je/aire sa cour au roi et Je renJre ses hommages à son protecteur. ' En Alsace, la venue du roi suscite impatience et enthousiasme. Le 18 septembre 1744, Charles César de Fériet'. conseiller au Conseil souverain d'Alsace, s'adresse à M®' Joseph Guillaume Rinck de Baldenstein: Je viens J'apprenJre par Jes lettres Je Metz <jue le roi a absolument résolu Je venir en Alsace et <jue même Sa Majesté a Jéferminé son séjour à Colmar pour éviter le Veu/ ßrisach comme trop à portée Ju Rhin et J'ailleurs malsain par soi-même. Je prenJs la liberté J'en in/ormer Vôtre Altesse, non pas pour lui oj/rir un logement Jans ma maison, Jonf suivant foutes les apparences je ne serai pas le maître. Au cas qu'elle voulusse /aire sa cour à son illustre allié, permettez-moi Je lui proposer ma maison Je campagne à Lërysersberg J'où Vôtre Altesse pourra aisément venir tous les jours à Colmar. ®. 134.

(4) Comme souvent dans ce cas, l'aimable proposition précède une demande: Je suis tourmenté par AJaJamé'", mon con/rère, Je vous écrire un mot en sa /aveur pour /es premières prières Je Fhann gui sont à /a nomination Je Fbfre A/fesse. Le granJ commanJeur parait Jisposé Je vous présenter /e/i/s Je AJaJamé" an cas gue Fbfre A/fesse /'agréerait et gu'e//e n'a point 7'efé ses vues sur nn antre su/et. Permettez-moi J'imp/orer vos Montés ponr aiJer nn con/rère gui mérite /n'en Jes 7'ustes consiJérafions pour /a nombreuse /ami//e Jonf i/ est chargé et par /e zè/e et /'affac/ienmnf respectueux gu'i/ a pour votre personne. Réponse immédiate du prélat le 21 septembre 1744 4 Je suis très sensib/e à vos oj/res ob/igeantes guanf à /a maison Je Lérysersèerg, mais / 7»x7iiJitu re s'est chargé Je m'assurer un /ogemenf. Puis M®' Rinck de Baldenstein poursuit à propos de Thann: Je suis /âché Je vous Jire gue 7'en ai Jisposé, i/ y a Jé^à un certain temps. // /auf gue 7e me réserve J'aufres occasions Je vous/aire p/aisir L'évêque ne rencontre finalement pas le roi à Strasbourg mais à Sélestat '. Le grand jour a lieu le 10 octobre 1744. Accompagné de quatre chanoines du chapitre de Bâle, à savoir le baron de Reinach, le baron de Schauenbourg, le baron Rinck de Baldenstein, le baron de Lœwenbourg, de cinq gentilshommes à savoir Montjoie, Ligertz, Rinck de Baldenstein, Reich de Reichenstein, Valoreille, des conseillers Decker /e coaJ/ufcur Je MurbtuJi souhaite et Rengguer, de l'aumônier Nansé se meffre Je /a suite pour voir /e roi Jonner auJience au prince-évêgue Je ßa/e -, M®' Rinck de Baldenstein présente ses hommages au roi. Son discours est conservé: Sire, kbfre ALy'esfé vouJra /n'en permettre gue 7e /ui renJe mes très humb/es grâces à /'auJience gracieuse gu'i/ a p/u J'accorJer Ce sera /'épogue Je ma vie /a p/us heureuse... " L'événement est relaté dans la chronique des jésuites du lieu, sans mention de l'évêque'k Louis XL vint /ui-mème à Sé/esfaf. // était accompagné Je son con/esseu?; /e P. Pérusseau homme aj/ab/e ef très moJesfe. Le roi vou/uf voir /e P. recteur gui /ui /uf présente par son con/esseur Le /enJemain avant son Jéparf/ i/ entenJif /a messe Jans /'ég/ise paroissia/e ef pria avec beaucoup Je Jévofion. Bernardin de Ferrette note pour sa part, à la date du 12 octobre 1744": Le princeévêgue Je ßa/e, Joseph Pincé Je ßa/Jenstein, nous visite à AJurbach. // s'en revenait Je Pé/esfaf où i/ avait éfé présenter ses hommages au roi Louis XL gui s'apprêtait à a//er assiéger Fribourg /en ßrisgau/ Le souverain avait repu /'évêgue très gracieusement. Avec /es gue/gues chanoines Je ßa/e gui /'accompagnaient, /e pré/af réjouit par sa présence. -. /e F/oriva/.. De retour à Porrentruy, le prélat écrit à son cousin de Wangen le 16 octobre 1744: Po AJo^esté m'a /ait à Pé/esfaf /a réception /a p/us raJieuse ef m'a/aif renJre fous /es honneurs Jonf on peut Jisfinguer un a//ié ef un prince voisin. Je suis Je refour Jepuis avanf-hier soir. Dans 135.

(5) la lettre au diplomate Courteille, le ton enfle: Après les margues J'amifié gue vous m'avez renouvelées par les soins gue vous vous êtes Jonnés Je me procurer l'auJience Ju roi Je laguelle 7e suis fout glorieux, puisgue c'est un témoignage puWic Je /a protection Jonf Sa Ma/esfé veuf continuer à m'honore?; vous vouiez bien gue 7e vous fasse mes très humbles remerciements.. ". Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes s'il n'y avait pas la rencontre avec la dauphine à Colmar, trois ans plus tard. L'épisode débute par une lettre'" du vicaire général de Besançon au prince-évêque de Bâle, en date du 29 décembre 1746. Je suis cha?gé Je la plus étrange ambassaJe Ju monJe auprès Je fbtre Altesse. Bérilly, notre infenJanf, homme généreux, magm/igue, proJigue même Jans la Jépense, se prépare à recevoir la Jauphine et sa maison à Fèsoul le 24 7'anvier 71 cherche à se surpasser et à se Jisfinguer par les choses rares ou exguises. 71 en est une gu'il ne peut trouver Jans le pays: ce sont six bouteilles Je vin Je 77ongrie et Jouze bouteilles Je vin Ju 7?hin. 71 imagine gu 'elles sont Jans la cave Je fbtre Altesse et il exige gue 7e les en tire. Alerté par la demande et l'information, M®' Rinck de Baldenstein cherche à connaître le trajet de la dauphine. Mais quand il fait part à Versailles de son désir de rencontrer Marie Josèphe de Saxe, des réticences apparaissent. La Cour pose ses conditions, sans donner d'explication outre mesure. L'évêque devra se présenter devant la dauphine, incognito, sous le nom de prévôt de Saint-Imier et non en qualité de prince-évêque de Bâle, parce que le cérémonial ne peut être gue très embarrassé. Cette restriction ne met-elle pas à mal la joie de l'évêque? Mais M®' Rinck de Baldenstein accepte ces conditions. Débute la recherche d'un logement. Le conseiller César de Fériet, qui avait proposé sans succès son logement en 1744, est cette fois sollicité. Il répond le 21 janvier 1747: 7?ien ne peut me/latter Javanfage gue la préférence Jonf Fbfre Alfesse m'bonore pour prenJre cbez moi son logement lors Ju passage Je MaJame la Jaupbine. Mais le sieur Bruges vous Jira comme moi gue le maréchal Jes logis Je la Cour a margué ce matin ma maison pour ceffe princesse. 71 esf bien malheureux pour moi, Monseigneur gue, Jans le seul moment Je ma vie où mon cceur eûf éfé parfaitement safis/aif, /e me trouve gêné par Jes orJres supérieurs ef hors J'éfaf Je recevoir Fhfre Alfesse. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, l'évêque répond à Fériet: Je m'étais Joufé J'avance gue votre maison ne/ûf Jesfinée par la Cour pour ce gu'il y a Je plus Jisfingué ef /e suis cha?mé au/ourJ'hui gue c'est pour la princesse même. Toutefois le 23 janvier, l'intendant d'Alsace Vanolles met du baume dans le cœur du prélat: Quoigue vous venez Jans l'incognito, il sera tiré Ju canon pour vous à Colmar Le 25, M®' Rinck de Baldenstein écrit à NoblaC : Je vous enverrai un exprès chargé J'un chevreuil ef plusieurs 136.

(6) paires Je vo/ai//es, ces Jemières m'étant vennes Jes A/pes. Je vonJrais ponvoir/aire p/ns ponr /a réception J'nne si aimob/e pri«c.'e.v.ve. Deux récits-- permettent d'esquisser la chronologie. Le 28 janvier 1747, vers les sept heures du soir, le prince-évêque arrive à Colmar et est salué d'une décharge de cinq coups de canon. Son logement est marqué chez Christophe de Klinglin", second président du Conseil souverain d'Alsace. Le prince est complimenté à son arrivée par le commandant, l'état-major des officiers. Il reçoit le même honneur du corps des chanoines de la collégiale Saint-Martin et de la part de «Messieurs», c'est-à-dire les conseillers du Conseil souverain. Le lendemain, 29 janvier, M®' Rinck de Baldenstein est admis à faire sa cour à Marie Josèphe de Saxe. Ne pouvant se rendre en carrosse chez la princesse, à cause de l'encombrement des rues, il se rend à pied à son logement. Il est reçu, en même temps que la députation du Conseil. Le 30, il entend le matin la messe de la dauphine, puis le 31 janvier, il quitte Colmar, prend la route le long du Rhin, du côté de Brisach, Huningue, Bâle et revient par Delémont. De retour à Porrentruy, l'évêque écrit le 9 février 1747 à l'abbé Courchetet: On ne pent être p/ns satis/ait <jne je /e snz's Je mon voyage à Co/mar à /'occasion Jn passage Je MaJame /a Janp/zine. tVono/wfanf /'incognito <jne j'ai garJé, j'ai été refn Je manière très Jisfingnée ef anJe/à Je ce gn'nn prince étranger pent p?'éfenJ?"e. " Pour finir, Christophe de Klinglin remercie le 12 février 1747 l'évêque d'avoir logé chez lui". Un compte du 14 février résume les dépenses du voyage qui s'élèvent à 1660 livres, dont 120 données au détachement qui gardait le prélat à Colmar, 6 à un domestique de Klinglin qui a /ait beaucoup Je commissions, 6 au cocher de Landenberg, 240 de «Trinckgeld» (pourboire) à la maison du second président de Klinglin, 125 à l'auberge du Lion d'Or pour le souper de la suite, 37 pour les chevaux gardés à l'auberge aux Six montagnes noires".. Quand le prince-évêque tisse patiemment sa toile. A peine. Guillaume Rinck de Baldenstein se remet-il aux affaires courantes que Christophe de Klinglin lui écrit le 15 mai 1747 Je compte trop snr /'Jonnenr Je /'amitié Je kbfre A/tesse ponr ne pas /ai Jire /a grâce <jne Sa Majesté vient Je me /aire en me nommant premier présiJenf Jn Consei/ sonverain J'A/sace. Je Jésire/orf <jne cette nonve//e Jignité me proenre Jes occasions assez essenfie//es ponr vons convaincre Je tons /es sentiments J'affacàemenf ef Je respect. " Le lendemain, son épouse, Anne Marie de Montjoie, se déclare com/Jée Je joie ef Je /a grâce <jne kbfre A/tesse m'a /ait Je /'àonnenr Je son portrait <jni est parfait. Rien an mon Je n 'éga/e nn présent si agréa/Je. Je Jésire avec passion <jne kbfre A/tesse choisisse Je préférence notre ancien /ogemenf gnanJ vons M®' Joseph. :. 137.

(7) viendrez à Colmar fbs bontés ne me laissent point douter de /a part gue vous voudrez bien /»rendre à /a grâce gue le roi vient de /aire â AT/ing/in en /ui donnanf /a charge de premier /»re^/denf dn Conned souverain. '* Dans sa réponse, le prélat note sobrement: // y a longtemps gue votre mérite et vos services vons attendaient là. Quelques mois plus tard, le prélat félicite tout aussi finement le nouveau second président, Jean Baptiste Sébastien Salomon. Ce dernier répond, le 24 septembre 1747: 7?ien ne pouvait m'arriver de plus heureux gue la part gue fbtre A/fesse a bien von/n prendre à la grâce gu'il a p/n an roi de m'accorder en me con/lanf la place de second présldenf. Ce n'étaient pas là que des formules de politesse. Le prélat venait de se faire deux alliés de poids dans la lointaine Colmar. Désormais les trois hommes peuvent mutuellement se rendre service. Ainsi le 27 janvier 1755, le prélat s'adresse conjointement à Klinglin et à Salomon": Le sieur 7?enggue/ un des conseillers de ma cour de7'usfice, a un/ils à Colmar gui souhaiterait être repu et agrégé au corps des avocats du Conseil souverain d'Alsace. 71 est licencié es droit, né su/et du roi et 7'oinf à cela beaucoup de mérite, /'ose bien le recommander à vos 7»onfés et vous prier de lui accorder votre protection. Et de conclure en espérant que les magistrats solliciteront de leur côté pour trouver à mon four des occasions de vous obliger. On se doute de la réponse de Klinglin, le 18 février 1755'*: 7?engguer sera repu avocat dès gue l'avocat général Mu//er", gui est dans l'aj/Zicfion de la mort de son père, pourra revenir au palais. Vbfre protégé peut être persuadé gue y'e lui rendrai tous les services gui dépendent de moi pour tout le temps gu'il/réguentera notre barreau. Est-il dès lors étonnant que Klinglin devienne le gardien du temple à Colmar, si l'on en juge par cette lettre de M®' Rinck de Baldenstein au premier président le 6 juin 1758": 71 est de ma sollicitude pastorale de donner des soins particuliers sur le clergé de la ville de Colmar, siège du Conseil souverain d'Alsace, et la ville la plus considérable de mon diocèse. Le culte de Dieu suivant notre sainte religion ne pourra y'amais s'y /aire avec plus de décence et de /ruif gue lorsgue les ministres de l'Tïglise auront des règlements précis et permanents tant pour le spirituel et la discipline inférieure gue pour le temporel. (../ /e me propose de non?mer un commissaire intègre et expérimenté. (../ /e sais les di/ficu/fés et les refards gui pourraient se rencontrer dans l'exécution de mon pro/ef, s'il n 'était appuyé de votre autorité et celle du Conseil souverain, /e vous la demande très instamment et le zèle gue y'e vous connais pour notre sainte religion n? 'est un augure certain gue vous en /erez usage en cas de besoin avec autant d'éclat gue d'ej/icacifé. Vous contribuerez de cette/apon au bien gui en reviendra à la religion et sera pour vous un su/et de consolafion, comme il en sera d'édi/icafion pour le peuple nombreux de Colmar '. 138.

(8) Visite pastorale ou visite triomphale? Pendant l'été 1760, M®' Joseph Guillaume Rinck de Baldenstein décide de se substituer à son vicaire général pour la visite pastorale'® dans la région colmarienne. Le vendredi 6 juin 1760, le magistrat de Colmar s'assemble précipitamment: 7/ a été proposé comment on recevrait Févêgne de ßa/e gni arrive aH/OMrr/7u/i en cette vi/ie et loge chez ie manp/iv de Monfcon^eii, /ientenant générai commandant, en ä/ maison hors la ville. 71 a été décidé gne le magistrat en corps s'assemblerait à 5 h'A et se rendrait dors la ville chez Monfconsei/ on l'évêgue mettra pied à terre et le complimentera. Valentin Holdt, un conseiller du Conseil souverain d'Alsace, nous narsuite de la journée dans son journal": L'évêgue de ßale est entré en la re ville le 7 juin. 71 a mis pied à terre chez le second président de Salomon gui l'a repu en robe. La plupart de Messieurs s'y sont trouvés en robe à son arrivée, notamment un chevalier d'honneur ûf'Tsgh'se /l'abbé cistercien de ßairis?7 et un d'épée en leurs habits de cérémonie. Muller l'avocat général, Muller conseiller vétéran, ßoirof, 77oldf, ßoug, Muller/ils et Golbéry/ils n'y ont été pu 'après' gue le prince eut/ait sa tournée de visites. Parmi les nombreuses manifestations que le prince-évêque de Bâle préside, citons celle du 11 juin 1760 où le prélat confirme à Munster et à Walbach, puis celle du 12 juin où il confirme à Katzenthal les gens du lieu Le 30 juin, il se rend à Lapoutroie pour y et de Niedermorschwihr consacrer la nouvelle église. Lorsque la porte du carrosse s'ouvre, le curé du lieu Pierre Xavier Chauffeur " et son frère François Joseph Chauffeur, curé de Fré land ". tous deux issus de la grande famille du Conseil souverain, l'un et l'autre en surplis, l'accueillent au bas de l'église, sur la chaussée. Après lui avoir témoigné ses respects, Pierre Xavier Chauffeur présente au prélat la communauté assemblée. M®' Joseph Guillaume Rinck de Baldenstein, précédé de la croix, des bannières et du clergé, entre sous le dais dans l'église au son des cloches. Le prince-évêque consacre l'église paroissiale vers les sept heures du matin. Après la consécration qui, elle-même, dure jusqu'à neuf heures, il dit la messe au maître-autel dédié à sainte Odile. La messe finie, il administre le sacrement de confirmation à environ huit cents personnes de Lapoutroie et trois cents du Bonhomme, qui, pour l'occasion sont venues processionnellement à dix heures du matin, conduites par le curé Jean Georges Flottât. La cérémonie s'achève à onze heures et demie. L'abbé Chauffeur entonne alors le 7e Denm /m/r/ami«. Le prélat ressort de l'église". Il est onze heures trois quarts quand le carrosse s'ébranle pour l'abbaye cistercienne de Pairis, où le prince-évêque déjeune, en compagnie de dom François Xavier Bourste, fils et frère de deux conseillers du Conseil souverain d'Alsace. La visite marque les gens du lieu. Deux ans plus tard, M®' Rinck de Baldenstein décède subitement. 139.

(9) En. pleine lumière: l'énergie valétudinaire de M* Simon Nicolas de Montjoie. (1762-1775) Le 26 octobre 1762, au quatrième tour de scrutin, Simon Nicolas de Montjoie^' rallie les suffrages des chanoines de Bâle à Arlesheim et devient, de ce fait, prince-évêque de Bâle. L'ancien protégé de Gaston de Rohan \ plutôt que de la monarchie française"", va donner un tour nouveau aux relations entre l'Evêché et l'institution judiciaire de Colmar. Et pour cause: le premier président du Conseil souverain d'Alsace n'est autre que son beau-frère. Ce dernier lui écrit"": C'est avec /a /Vus grande satis/action gue 7'ai appris /lier par Ca//of ia 7ignifé à /ague//e Je cÄa/Vfre vient 7e voies é/evei: 7e prie ie Seigneur pour pu 'i/ vous accor7e /a santé nécessaire pour gouverner notre 7iocèse dignement. Et, dans le concert des louanges, mentionnons les écrits du second président Jean Baptiste Salomon, des conseillers Larcher, Golbéry, Regemorte, Noblat, Madamé. Le. temps des beaux-frères. La nouvelle donne est évidemment immédiatement exploitée par les Klinglin. Au milieu de l'avalanche de félicitations pointe déjà une première sollicitation de la sœur de l'évêque, l'épouse du premier président, Marie Anne de Montjoie: 7c tremè/e pue Votre A/fesse ne pense pue 7e vous supp/ie je veui//e /'accaWer 7e demandes à c/iapue écrit. d'accorder /es premières prières à mon neveu, /'a/?/?é 7e A7ing/in, /i/s 7e 7'ai en i'/ionneni; AF', 7e vons /en préfeu?; nn très è>on ecc/ésiasfii/ne. recomman7er /'a/?/?é Fè>er/in ponr /es premières prières 7e Co/mai; mais 7epnis, /e premier prési7enf s'intéresse 7avanfage à /'a/?/?é A7on/iaf pui a été précepteur 7e mes en/anfs... De A7ing/in et moi sommes témoins 7e /a joie pue fonte /a province témoigne. Le c/ioîr paraît avoir été con7nif par /e 7oigf 7e Dien. " Les Klinglin n'en restent pas là. Le 28 avril 1763, le premier président écrit à son beau-frère: 7e suis instruit pue 7e Lucé'', pui a 7e /'amitié pour moi, a eu /'/lonneur 7e par/er à fhtre A/fesse 7e mes 7ésirs concernanf mon /i/s. 7'ai /'/lonneur 7e vous représente?; AF', pu'i/ n'est pas question 7'empiète?; ni 7e 7iminuer en rien /es/onctions 7u vicaire généra/ pue vous nommerez. /'Vfa 7eman7e se ren/erme simp/emenf 7ans /e fifre, a/in pue, par /a suite 7es temps, i/ puisse con7uire mon /i/s à pue/pue c/iose 7e mieux Ces evemp/es 7e vicaire généra/ a7 /lonorem sont si communs en France pu'i/ est inufi/e 7e /es cite?; puisque /a p/uparf 7es évèpues en ont. La lettre est accompagnée d'une missive non moins pressante de Marie Anne de Montjoie. Devant le double assaut, Simon 140.

(10) Nicolas de Montjoie cède"®. Le 31 mai 1763, l'abbé Joseph Ignace Christophe de Klinglin se rend à Porrentruy, où il est officiellement nommé vicaire général aJ honorem du diocèse de Bâle. En septembre 1763, les deux sœurs aînées du nouveau vicaire général aJ honorem, toutes deux chanoinesses, se trouvent à Colmar. M®' de Montjoie s'adresse le 6 septembre 1763 en ces termes à Anne Eléonore de Klinglin: bbfre /effre, ma chère nièce, m'a /ait J'aufanf p/us Je p/aisir gu'e/ie m'annonce /'heureux refour Je /a santé Je mon cher (heau-J/rère et Je ma chère sceur et gu'e/Ze me procure /'occasion Je vous/aire p/aisir en vous permettant /'entrée Jans Jeux maisons re/igieuses (Z/nfer/inJen et 5ainf Catherine se/on fonte vraisemh/ancej gue vons avez JéciJé Je voir avec vos sœurs. bbus ponrrez /es Jeux vons associer nne compagne Je votre choix ponr y entrer Pendant que les Klinglin se retrouvent à Colmar, l'évêque de Bâle décide de nommer vicaire général Jean-Baptiste Gobel, fils d'un conseiller du Conseil souverain. Le 20 octobre 1763, le prélat informe le père Gobel à Mortzwiller: Le niérife Jisfingné ef /es /ahenrs Je votre /i/s, 7'oinf an zè/e sans éga/ avec /egue/ // s'esf emp/oyé Jepnis /ongfemps ponr /'éfah/issemenf ef /e maintien Jn hon orJre Jans mon évêché, /ni ayant affiré /'aJmirafion ef /a con/iance Je mes Jiocésains, 7e n'ai pn empêcher Je /ni renJre /a 7'nsfice gui /ni était Jne, en /e meffanf à même, par /a Jignifé Je mon vicaire généra/ à /ague/ie 7e viens Je /'é/eve?; Je renJre Je p/ns Je pense Jevoir anssi vons /aire mon comp/imenf granJs services. J'avoir Jonné /e 7'our à nn/i/s c/ni ait si hien corresponJn à /a noh/e éJncafion gue vons /ni avez Jonnée ef gui se mef an^onrJ'hni Jans /e cas Je ponvoir préfenJre anx p/ns hanfes Jignifés Je /'Lg/ise. Cette volonté du prélat de s'appuyer plus sur Gobel que sur son neveu apparaît déjà dans cette lettre du prévôt du chapitre Saint-Martin de Colmar, oncle de Jean-Baptiste Gobel, au conseiller du Conseil souverain d'Alsace, son frère: L'oj/icia/ //ean-Bapfisfe Gohe// a fonte /a con/iance Je /'évêgue. Son A/fesse ne/aif ahso/nmenf rien sans /ni, comme 7e /'ai vn moi-même. Le prince m'a Jif Je même gu'i/ serait incessamment Jéc/aré vicaire généra/ ef, an honf Je gue/gues années ef penf-êfre avant, son snj/raganf. Je sonhaife Je font mon cœur gue vons ef sa chère mère aient /a satis/action Je /e voir ponfi/ier à ALorfzwi/ier Ln nn mof, c'est /e Joseph J'Lgypfe ef /'iJo/e Je /a Conr " M®' Simon Nicolas de Montjoie se préoccupe tout de même de la carrière ecclésiastique de son neveu. Le 7 septembre 1764, il nomme Joseph Ignace Christophe de Klinglin président de la Chambre ecclésiastique de Haute-Alsace, avec comme mission de mieux répartir les impôts qui touchent le clergé". Le jeune de Klinglin s'attelle à la tâche. La réponse de l'évêque du 3 novembre constitue un encouragement: Je vois avec p/ais«/ mon cher neven, par /e projet Je constitution gue vous m'avez/aif présente?; /es soins gue vous vous êtes Jonnés pour /e hien Je /a chamhre 141.

(11) à /uque//e vous présidez en mow moot et /e zè/e que vous portez à /a coMservarfoM Je otom autorité épiscopa/e. de serai très disposé à y donner /a main par Mia raft/tearioM, /orsque 7e /e verra/ signé Je tous /ei membres acfue/s Je /a Chambre err/e,y;a,sî;<p/e. Mais la morgue du neveu indispose. immédiatement. L'abbé de Pairis, François Xavier Bourste '. fils d'un conseiller au Conseil souverain, s'oppose au projet. M®' de Montjoie écrit à Christophe de Klinglin: L'abbé Je Pair/y m'a instruit /«('-même Je /a conduite Je n'aime qu'i/ a tenue en assemb/ée Je /a Chambre ecc/ésiasfiçue. pas précipiter mes dé/ibérafions Jans Jes cas gui peuvent tirer à conséquence. La ieffre Je cet abbé me parait trop éfuJiée et y'e serai enchanté Je savoir si vous /'attribuez à sa mauvaise humeur seu/emenf ou si vous /a regardez comme /e signa/ de que/que caba/e prête à éc/ater A l'abbé de Raze, M®' de Montjoie écrit le 24 novembre 1764: .S'i /'opposition du sen/ abbé de Pairis devait renverser ce que 7'ai commencé d'é/ever pour /e pro/if du c/ergé, mon autorité recevrait un nouve/ échec en A/sace, ou e//e n'est dé/à que trop uj/aib/ie pour /e bien de /a re/igion et /e service du roi. En fait, à Paris, la création de la Chambre ne se fait pas officiellement. M®' de Montjoie s'inquiète, le 29 janvier 1765, auprès de Raze: de ne sais que//e peut être /a cause du si/ence du ministre concernant /a commission donnée à mon neveu, /'abbé de X/ing/in, de présider /a chambre ecc/ésiasfigue. ". Les dégâts collatéraux liés à l'expulsion des jésuites. A Colmar, le microcosme du Conseil souverain d'Alsace s'agite lorsqu'est connue la nouvelle de la suppression de l'ordre de jésuites. C'est Jean d'Aigrefeuille, contrôleur général des domaines et bois d'Alsace, qui s'en fait l'écho dans une lettre du 27 décembre 1765 à un proche de l'intendant": // a une /ermenfafion très grande entre /e premier président, /e procureur généra/, ßour.yte et Lojson d'une part, /e président de ßa/omon et fout /e surp/us de /a Compagnie d'autre part. On esf/ortemenf impafient de voir /e 7'Mgemenf que /e duc de Choiseu/ /secrétaire d'Etat aux Aj/aires étrangères/ et ALnnpeon /vice-chance/ier/ auront cru devoir prendre, de remarque que /es désagréments qu'essuiera /e premier président viennent de /a hauteur et du despotisme dont i/ voudrait continuer d'user et de son entêtement dans /'esprit /ésuifique. // a eu /'impudence de /aire écrire sur /e registre des dé/ibérafions secrètes du Consei/ /e discours séditieux qu'i/ tint en/aveur des 7'ésuites /orsqu'i//uf question de /'enregistrement de /'édif qui /es dissout. Le président de Sa/omon qui /'a trouvé en/eui/iefanf /e registre /'a dénoncé au duc de Choiseu/ et à. j. ALaupeou, auxque/s // en a envoyé une copie, de remarque que /es deux. 142.

(12) parfis so«? exfre???e???enf animés. Le pre???ier présiJenf nie parait avoir pour /ma /e procureur généra/ Garnie?; Poursfe, Munch ef Loyson, /e Jernier avocat généra/ ef neveu Je fioursfe. 7ouf /e surp/us Je /a Compagnie fient ensemb/e cowfre /e procureur ef /e premier présiJenf. Poursfe es? bai Je fous. // aj(fecfe Je «e point se froaver aux assemb/ées Jes chambres sous prétexte J'une Jispufe parJcM//ère gu'i/ a refue avec Lurcher gui esf J'nn caracfère mom moins feMiera/re. L'aigre d'Aigrefeuille revient sur la question le 10 janvier 1766*: «J'entends dire que les dissensions ne cesseront qu'au décès du premier président ou lorsqu'il plaira au roi de l'obliger à se démettre de sa place. Le président de Salomon a pour lui les trois quarts de la Compagnie. Vous avez ce soir la première présidente qui va, dit-on, solliciter le maréchal de parler en faveur du premier président à son arrivée à la Cour.» Et il ajoute, le 17: Le premier presiJenf 7'usfi/ie gue ce n'est pas à fori gu'on /'accuse Je Jespofisme. // veuf gue sa vo/onfé Jirige. On pense ici gue c'est pousser /'impruJence trop /oin. Avant d'ajouter, le 26 janvier 1766: /e bruit est ici gue /e premier présiJenf Jm Consei/ a refu orJre Je seJemettre entre /es mains Jm roi. " Faux bruits et faux espoirs. L'abbé de Klinglin informe, le 28 mars 1766, M®' de Montjoie: {/ne cobo/e e/ui s'est/o?7??ée au Consei/ conf?e mon père /ni a attiré sur Je /aux exposés une /effre Jésogréob/e Je /a po?t Jn vice-cbance/ier {Je ManpeonJ. Mais mon pè?~e s'en étant p/ninf à /a Con?; /e roi /ni a /ait écrire par /e vice-cbance/ier /a /effre Jonf 7'ai /'honneur J'envoyer une copie gui Jonne à mon père non sen/emenf fonfe satis/action comp/èfe, mais e//e confient en même temps une sorte Je réparation Je /'i??7'usfice gui /ui a éfé/aife. * Le 30 mars, M®' de Montjoie partage /a satisfaction gue /a /eff?"e a procurée *. Toutefois, Christophe de Klinglin ne réussit pas à pousser l'avantage, puisque le vice-chancelier lui écrit: 5a Majesté vous met au rang Je ses magisf?"afs /es p/us zé/és ef /es p/us //Jè/es. £7/e compte sur vous ef e//e esf safis/aife Je vos services. Mais une mauvaise nouvelle suit: guanf au b?-evef Je conseJ/er J'Lfaf gue vous Jésirez obfeni?; 7e crois gu'i/ esf convenab/e pour vousn?èn?e Je ne pas insister Jans cette Jen?anJe. Par votre naissance et êtes an-Jessns J'unparei/ fifre. par votrep/ace, vous En fait les turbulences du microcosme ne se sont pas totalement apaisées. C'est Marie Anne de Klinglin qui se charge d'informer son frère, le 3 avril 1766, dans son style si caractéristique: Votre A/fesse n'aura pas ignoré /es fracasser/es gui, Jepuis /a ma/aJie Jn premier présiJenf, s'étaient g/issées Jans /'espérance Je /e/aire gniffer ef chague imbéci/e osait espérer à /e re?np/acer Puis elle évoque une cabale: Le (seconJ) présiJenf Je 5a/omon a ref u une /effre Jes p/ns /aifes Jn vice-cbance/ier on i/ esf f?"ès ma/ fruifé. C'est /e consei//er Pouc (sic) gni /'a animé pour se venge?; attribuant son exi/ an premier présiJenf. // /ermenfe fanf gn 'i/ penf /e JésorJre. Ces gens ne méritent gue /e mépris. " Le prélat répond à 143.

(13) avril 1766: Le/éZ/c/fe /e prem/er prés/Jenf J'avo/r réussi à /a/re coMMflffre à /a Cour ceux çui cbercba/enf à /u/ /a/re Je /a pe/ne. L'éc/af Je /a cons/Jéraf/on Jonf J /ou/f près Je sow auguste souverain J/ss/pera /a nuée J'env/euv çui se /Zaffa/enf vainement Je /e Jéferm/ner à une refra/fe. Ce parti evtrême sera J une vér/fab/e perfe pour /a prov/wce® et vraisemblablement aussi pour le prince-évêque de Bâle. Pendant ce temps, l'abbé de Klinglin séjourne à Paris. Il y échafaude le projet d'être suffragant. L'abbé de Raze évoque la question le 29 janvier 1766: J'ai va /'abbé Je L7/ng//n. // Jo/f J/her Jema/w cbez moi avec sa sceur // w'a po/nf été çaesf/on Je /a sajifragawce. Je regarJe ce pro/ef sa sœur le 5. comme abawJowwé. Le pr/wce veuf éga/emenf être françw///e à cet égarJ. On we /era r/ew sâremewf Ja côté Je /a Coar 7'a/ ea so/w Je/ermer foafes /es avewaes." Quant à l'abbé Klinglin, il écrit, le 9 février 1766, à son oncle: Cette aj/a/re, ce//e Je /a cbambre ecc/és/asf/çae, va être //w/e /wcessammewf. £7/e est Jaws /e porfe/ea///e Ja Jac Je Cbo/sea/ et // m'a /a/f ewfewJre çue cette aj/a/re sera fra/fée aa prem/er cowse// Je Jépêcbes. Alors qu'à Colmar la rumeur circule à propos de deux mille livres çae çue/çues comm/ssa/res ont accorJées Jes/owJs Ja c/ergé Je //a a te A/sace à /'abbé Je Ä7/ng//n poar sow voyage Je Par/s, le pétulant président de la Chambre en est à ses espérances, comme en témoigne sa lettre à son oncle du 17 mars 1766: L'évêçae J'Or/éaws me/a/f espérer çae /e ro/ m'accorJera ma JemawJe. Dans la même lettre du 3 avril 1766, déjà citée précédemment, Marie Anne de Klinglin relate, en mère aveuglée, le séjour de son fils dans la capitale": Mow///s esf assez beureuv Je se/a/re a/mer oà // esf cowwa. // réass/f foaf b/ew Jaws ce pays-/à, /orf accae//// Jes miw/sfres, J/ne assez soavewf cbez /e v/ce-cbance/ie?; /a/f /a parf/e Je Vïfz fs/cj avec /e cbance/ie?; J/we cbez /e Jac Je Cbo/sea/ ça/ /e fra/fe aa m/eux C'est aw voyage ça/ Jaws /a sa/fe /a/ poarra êfre af//e. V?s bowfés poar /a/ serowf foa/'oars frès avawfageases. La mère s'illusionne. Le 18 avril 1766, l'abbé de Raze pense çae /'abbé Je L7/wg//w /era/f b/ew Je we pas pro/owger p/as /owgfemps sow sé/oar /<?/. Le 27 avril, Marie Anne de Klinglin monte au créneau pour défendre son fils : Je we pa/s cacber à V?fre A/fesse cowib/ew // esf Joa/oareav poar L7/wg//w ef moi Je vo/r /es fracasser/es ça/ owf éfé sasc/fées à mow///s ça/, Jepa/s Jeav ans, s'esf sacrifié enf/èremenf à son frava///../ L'abbé Je Pa/r/s esf soafena par L7ej/er ça/, çao/çae votre avocat, n'env/sage Je se venger Ja prem/er prés/Jenf Jans /a personne Je son ///s. Barges me /'a con/i'rmé Jans sa ma/aJ/e Jonf // esf morf. " Dans sa réponse du 29 avril 1766 à sa sœur, M®' de Montjoie n'entre pas dans ses vues et, le même jour, il note à l'abbé de Raze: L'envoi Je /'abbé Je L7/ng//n aux Jépens Je /a cbambre sonf Jes/a/fs auvçue/s /e n'ai pas concouru." Désormais, l'oncle se démarque du neveu, devenu par trop encombrant". Avec sa sœur, les relations se refroidissent un peu. Le 25 mai, Marie Anne de Klinglin lui écrit: Votre A/fesse, /e pro/ife Je 144.

(14) /'occasion de M"" /a procureure généra/e qui a eu è/cn de /'em/7reÄÄemenf de vous/aire sa con?: V?us /ni fronverez /n'en de /'esprit. £7/e est aimab/e. (..Jbßuanf à7 Sing/in, ses 7'ambes ne /ni permettent guère de monier ei de descendre de gramis esca/iers. Aussi ne /aii-i/ p/us nne seu/e visite, pas même an marécba/ de Confades quand // vient ici. Du reste, i/ se porte irès /n'en, marebe ei se promène. V?fre A/iesse voudra-f-e//e nons /aire /'donneur de venir passer trois semaines on nn mois avec nons à Oberbergbeim dans /e iemps des/êriês dn pa/ais Trois jours plus tard, le 28 mai, M®' de Montjoie répond: de ne crois pas qu'i/ soii possib/e de m'y rendre sans nuire an conrani des aj/aires ei perdre de vue une peiiie ionrn?e propose de /aire dans /a Z>e//e saison dans que/ques de bai//iages ma principauté, de voudrais /n'en que /e premier président puisse venir me voir avec vous sans s'exposer, /en aurai une vérifab/e. née que. 7'e. conso/aiion. de reverrai avec p/aisir mon neveuT lequel quitte Paris le 25 mai. Si Christophe de Klinglin touche au but, recevant trois mille livres de pension annuelle, le 30 juin 1766, car i/ n'a cessé de répondre de /a maniè?"e /a p/us distinguée à /a ma?que de con/ance qu'on /ni a donnée dans ce temps et qu'il est une réunion de fa/enf, de /umière et de zè/e, en revanche les nuages s'amoncellent sur l'abbé de Klinglin. Cela n'empêche pas le neveu d'écrire à l'oncle le 30 novembre 1766: /Vous avons eu vendredi à diner Ad"" de Adazarin. C'est une dame/ort aima/de. L7/e se /oue beaucoup de /a manière dont e//e a été repue à /dirsingue. £7/e trouve fous /es babifanfs du cbâfeau cba?w?anfs. A Colmar, le temps est à l'apaisement entre les deux présidents, comme le relate Jean d'Aigrefeuille le 2 septembre 1766: Votre Grandeur a repu /e raccommodement du président de Sa/omon ef de Loug avec /e premier président, opéré par /a médiation bien/aisanfe du marécba/ de Confades pendant son séjour en ceffe vi//e. Adais fouf /e monde pense que ceffe paix ne sera 7'amais qu'extérieure, /'esprit de /a conci/iafion ef d'aménifé n 'entrant point dans /e caractère despotique du premier présidenf qui, croyant ne 7'amais erre?; esf dans /'idée que sa Compagnie a fou/nms tort quand e//e ne pense pas comme /ui. Le 19 septembre, l'informateur de l'intendant ajoute: Le premier président est bors d'oj/oi' ?~e ef pense a//er à son c/îâfeau d O b e rb e ?'g b e i m. Avant de compléter le 26 septembre : Les premier ef second présidents sont parfis avec /eurs maisons pour /eurs campagnes. Le président de Sa/omon pour /ngersbeim, à une /ieue de ceffe vi//e au pied de /a montagne. Le premier président pour son cbâfeau à Oberbergbeim, à trois /ieues de ceffe vi//e ef une au-de/à de .S'ainfe-C?'oix-en-P/aine.. 145.

(15) Un nouveau contexte: M®' Simon Nicolas de Montjoie et le premier président François Henri de Boug. Christophe de Klinglin présente sa démission de premier président au début de l'année 1768. Le vice-chancelier lui répond: /'ai en bien de /a peine à/aire accepter au roi votre démission qui, safis/aif de vos services, a acquiescé à votre demande. // a nommé ßoug pour vous remplace?; lequel vons remboursera /es 44000 /ivres que vous avez payées à de Corberon. Le roi a/oufe deux mi//e /ivres et me charge de vous témoigner sa ?-econnaissance. " En cette période de passation de pouvoir, le microcosme colmarien bruisse à nouveau de rumeurs. Le procureur Schirmer, perspicace, annonce, le 6 avril 1768, à Turck, secrétaire du chapitre de Bâle: // est certain que ßoug est premier p?"ésidenf. Son beau-pé?"e Kiej/er^ a/ait /'acquisition de /a maison de/eu Miche/ef/ ayant appartenu autre/ois à Golbé?y qui est /a p/us be//e de /a vi//e à 29000 /ivres pour/aire /'hôte/ du premier président. Dès la nomination de Boug connue, le grand prévôt, le grand doyen et les chanoines du chapitre de Bâle le félicitent, le 12 avril 1768, par l'intermédiaire de l'avocat Kieffer, leur chargé d'affaires à Colmar". La réponse de Kieffer date du 17 avril 1768: Comme je compte qu'i/ ne recevra p/us votre lettre avant son départ pour /a province, je la lui remettrai à son arrivée. Les félicitations de M®' Simon Nicolas de Montjoie à Boug sont plus tardives et laconiques, du 12 mai 1768: /'ai appris avec beaucoup de joie la /aveur dont le ?"oi vous a hono?"é en vous élevant à /a dignité de premier président. Et de louer /a justice que Sa Majesté a rendue à vof?~e mérite. Boug répond le 15, aussi//affé que reconnaissant.. d'Aigrefeuille complète les données le 11 mai: Le président de Klinglin vient de partir pour son château d'Oberhergheim. ßoug, son successeur dans la place de premier président, y sera reçu vendredi prochain par le p?"ésidenf de Salomon qui donnera à diner à foute la Compagnie, /e pense que ce dernier servira encore un ou deux ans au p/us avec lui, puis il se retirera. L'inspecteur des forêts ajoute le 29 mai 1768: ßoug m'ayanf/aif l'honneur de m'assurer sa nomination à la place de premier président, ainsi qu'à la Compagnie ef au président de Salomon, il n'y a plus moyen d'en douter Ainsi M"" ßoug ainsi que M. ef M"" Kiej/er en ont-ils reçu les compliments ef ont déjà/ait leurs visites de remerciements, f.. Cent vingt hommes de la bourgeoisie de Colmar se disposent à aller au-devanf de ßoug le jour /ixé par son arrivée. On f?-availle déjà aux uni/ormes. On compte qu 'il arrive pour la Quasimodo. " La retraite de Christophe de Klinglin change la donne dans les relations entre M®' Simon Nicolas de Montjoie et son turbulent neveu, le prêtre. D'Oberhergheim où il passe quelques courtes vacances, le prélat écrit le Jean. 146.

(16) 27 juillet 1768: Vms êtes 7ans /'erreur eu me marquant que /es rforamica/ns ont ant/c/pé mes or7res re/af/vemenf à /a cê/êèraf/em 7u serv/ce 7e /eu /a re/ne 7ans /eur ég//se. Je verra/ vo/onf/ers qu'en pare// cas vous me 7eman7/ez mes /nfenf/ons avant 7e /a/re usage 7e mon autor/te. La réplique du neveu fuse le 4 août 1768: 7e vo/s que Votre A/fesse est mecontente 7e ma con7u/fe. Puis il rélève /e peu 7e cré7/f qu'il a à sa Cour. Le 13 août, M®' de Montjoie fait cette mise au point à sa sœur: Sans me p/a/u7re 7e /a con7u/fe 7e mou neveu, 7onf /'amourpour /e /n'en et /e zè/e pour ma personne me sont connus, /e cro/ra/s manquer aux so/ns que /e 7o/s à mon 7/ocèse s/ /e /u/ 7onna/s /e pouvo/r 7'v/a/re à mon /nsu 7es or7onnances ou 7es 7e/enses. // est un centre 7e réun/on 7uque/ /'on ne peut pas s'écarter sans 7anger et ce centre est mon conse// ecc/és/asf/çue assentii/é sous mes veux. Ces re/7ex/ons ne 7/m/nuent en r/en ma bonne vo/onfé à/a/re p/a/s/r à mon neveu. Mais l'abbé de Raze enfonce le clou le 3 avril 1769: On ne vou7ra/f po/nf que /'abbé7e L7/ng//n comme comm/ssa/re. 7e ne sa/s ce c/u '// a /a/f, ma/s // 7ép/aîf à beaucoup 7e mon7e, /c/ comme en A/sace. 7'en su/s frès/âcbé.. Nonobstant ces multiples obstacles, l'abbé Joseph Ignace Christophe Klinglin continue de harceler son oncle. Le 17 avril 1769, il évoque la possibilité d'obtenir un évêché /n part/bus. M®' Simon Nicolas de Montjoie répond à son neveu: Comme /'aj/a/re est 77mporfance, /e 7o/s /a/re 7eux observations essenf/e//es. La prem/ère est que /a 7/gn/té que vous so///c/tez ne peut vous con7u/re à quo/ que ce pu/sse être 7ans mon 7/ocèse pu/sque /e su/s très 7éc/7é 7e ne 7'ama/s agréer pour su/bxïgnnt qu'un cbano/ne 7e ma cafbé7ra/e. 77m/fera/ en ce/a mes pré7écesseurs c/u/, par ce moyen, ont nourr/ une cerfa/ne ému/af/on parm/ /es cbano/nes 7e /eur cafbé7ra/e. La secon7e est que cette 7/gn/fé vous engagera 7ans 7es 7épenses très gran7es. V?us pouvez, se/on votre /effre, vous p/acer en F/an7res. 7e souba/fe que vous réuss/ss/ez, ma/s ne vau7ra/f-// pas m/eux 7e commencer par vous procurer un éfab//ssemenf que 7e vous occuper 7e ce qui 7evra en/a/re /'ornement? Après le décès de Christophe de Klinglin à Oberhergheim le 3 août 1769, l'abbé de Klinglin continue de solliciter. Le 2 novembre 1771, M®' de Montjoie écrit à l'abbé de Raze, son chargé d'affaires à Paris: 57 ma /effre à /'archevêque 7e Re/ms pour mon neveu, /'abbé 7e L7/ng//n, ne 7eva/f pas être accue////e, vous /er/ez b/en 7e ne pas /a présenter C'est en fait Jean-Baptiste Gobel qui touche au but, puisqu'après avoir attendu dix ans, il est enfin nommé suffragant par M®' de Montjoie', tandis qu'à Colmar l'abbé Klinglin continue de présider la Chambre ecclésiastique qui n'a toujours pas d'approbation royale, mais qui fonctionne en définitive sans. de. 147.

(17) Les derniers feux: le tact de M®' Frédéric de Wangen et de M* Joseph Sigismond de Roggenbach Bientôt. profile le temps des ruptures. Le 5 mars 1775, après un épiscopat de treize ans, dont la longueur avait déjoué les espérances de bien des chanoines, M®' de Montjoie décède. Quelques mois plus tard, c'est au tour du premier président de mourir. Au nouvel évêque, Frédéric de Wangen, le second président de Salomon écrit le 9 septembre 1775 Bong, premier prés/Jent est JécéJé hier /en fait /e 5f à huit heures Ju soir Lu perte Je ce mogisfrof excite /es regrets Je /a Compagnie et /es miens en parficu/ier et en même temps nos Jésirs qu'i/ soif Jignemenf Le nouveau premier président, François Nicolas de Spon, remp/acé. se. :. s'adresse de même au prince-évêque de Bâle le 8 novembre 1775, depuis Paris. L'informant de sa nomination, Spon ajoute: Je Jésire que cette nouve//e puisse être ogréob/e à Votre A/fesse.. Le plus. strasbourgeois des princes-évêques de Bâle. La réponse du prélat, du 10 novembre 1775, mérite d'être citée: Je suis pénétré Je reconnaissance Je /'attention que vous vou/ez bien me fémoigner en me /aisanf part Ju choix que Sa Ma/esté vient Je /aire Je votre personne. Je prenJs /e p/us vif intérêt à cet événement. Recevez /non comp/imenf. Bojez bien persuaJé que j'ai toujours/ait /e p/us granJ cas Je /'amitié que M"" votre mère et /eu votre père ont Je fout temps J'aurai occasion témoigné à ma /ami//e et à moi en parficu/ier Je concourir avec vous au bien Je /'£g/ise et vous JemanJer vos bons offices pour mon évêché. ^ Rappelons que le père du premier président œuvre à Strasbourg, où Frédéric de Wangen fréquente la bonne société du lieu, comme le souligne la baronne d'Oberkirch: On nous annonça fenfévrier/ M®' /'évêque Je Bâ/e, /e baron Je Wangen Je Gero/Jseck un homme J'une cinquantaine J'années/orf respecfab/e et/ort assiJu Je ses Jevoirs qui venait en personne nous inviter à son sacre. // Jevaif avoir /ieu /e 7" mars. " Deux autres pièces d'archives évoquent les liens entre le prince-évêque et le Conseil souverain d'Alsace. Elles sont curieusement datées du 26 juin 1777. Dans la première, le conseiller Pierre Poujol qui avait demandé l'autorisation de l'évêque de Bâle pour faire sortir sa fille Geneviève du couvent des dominicains de Schœnensteinbach pour raison de santé, le médecin préconisant /es bains et /es eaux abso/umenf nécessaires à son entier réfab/issemenf, promet Je ramener /ui-même sa fi//e après qu'e//e se/ut réfab/ie à /a campagne sous /es jeux Je sa mère à 148.

(18) Chèvremonf. Le même jour, 26 juin 1777, le délégué de M®' Frédéric Louis de Wangen Geroldseck écrit qu'il s'est ?-endu à Bou/fzmaff pour /'oratoire du château du premier président. Je /'ai trouvé/orf décent avec /es ornements pour y célébrer /a messe. Le premier président se proposait d'aller à son retour de Paris /a Porrenfrwy7 pour/aire sa cour à Son A/fesse. L'on vient d'enterrer M""' Bruges. L'abbé de P7ing/in s'est dereche/ brouillé avec sa mère, a quitté Oberhergheim et s'arrête en attendant chez M"" de Peich à L'ienfz/ieim. ®° Plus que M®' de Wangen, c'est Gobel qui est présent à Colmar. Le 13 novembre 1777, suivant Valentin Holdt, /a rentrée du Consei/ s'est/aife avec beaucoup de pompe. L'évêgue de Lydda a cbanfé ponfi/ica/emenf /a Le /ivre des LVangi/es a messe rouge, assisté d'un nombreux c/ergé. /es à à été donné baiser tous Messieurs. L'évêgue de Lydda est ensuite entré à /a cbambre en soutane et en manteau /ong vio/ef. // a été p/acé L'avocat généra/, à /a /in de son (fissur /e banc des gens du roi. de s'est tourné Lydda, à gui i/ a/ait un comp/imenf. vers l'évêgue cours, Le premier président, dans un discours très é/éganf, a /ait parei//emenf /'é/oge Je ce pré/af et aussi de Mu//er et Gobe/, consei//ers vétérans, gui ont assisté à /a rentrée. ". Quand les conseillers du Conseil souverain d'Alsace se font prêtres Sur cent quarante-neuf conseillers du Conseil souverain d'Alsace qui ont été recensés au XVIIL siècle, deux se font prêtres. Le premier d'entre eux est François Xavier Larcher"'. Il épouse à Colmar le 3 décembre 1752 Marie Françoise Sophie Weinemer". qui décède rapidement. Larcher décide d'embrasser l'état ecclésiastique. Suivant Holdt, le 15 août 1771, à /a procession royale, Larche?; conseiller laie, a paru en ecc/ésiasfigue avec la calotte. Depuis la mort de son épouse, il s'est pourvu en Cour de Pome pour se /aire relever de son irrégularité à l'ej/ef de prendre les ordres sacrés. // en a obtenu aussi l'agrément du roi par une lettre du Le chancelle?,• laquelle n'a pas été conmumiguée à la Co/??pagnie. 10 novembre 1771, Larcher a chanté sa première messe à Ingersheim en soutane rouge. Le lendemain, your du paf?r»n /saint Martin/ de l'église collégiale de cette ville, sur l'invitation du chapitre, il a o/ficié à la grand'messe et à vêpres, également en soutane rouge. " Onze ans plus tard, un autre conseiller devient prêtre, Valentin Holdt'". Membre d'un réseau familial aux vocations religieuses multiples, il était resté célibataire. Dès le 11 janvier 1766, il dénonce à la Compagnie un livre impie et abonu'nable intitulé «l'Evangile de la raison», gui confient les blasphèmes les plus horribles contre Dieu, Jésus-Christ, nos mjsfères, nos dogmes ef la religion. Il obtient gue le livre soif brûlé par l'exécuteur 149.

(19) 4e /a hante /n,yf/ce ,v«r /a p/ace 4n pa/a«. " Puis il franchit le pas, demandant à être prêtre. M®' de Wangen, pour la circonstance, lui écrit le 22 juillet 1782: Par /e ??onvean caractère gne va m,y venez de recevo»; /e c/ergé de mo?r diocèse awra en vons nn nonvei evemp/e de verfns. Je m'en/è/icife d'anfanf p/ns gne, persnadè de /a piété des sentiments et de /a vivacité de i'ardenr avec /agne//e vons avez désiré être admis an saint ministère, 7 'ose espérer de trouver dans /es mérites in/inis de vos saints sacri/ices une nouve/ie source de grâces gn/ me sont nécessaires pour /a conduite de mon diocèse. Trois mois plus tard, M®' de Wangen décède. Lui succède Joseph de Roggenbach, élu le 25 novembre 1782 et sacré le 28 octobre 1783 par M®' Dufort, archevêque de Besançon'".. La visite à Colmar en. de mai 1787 par. M«". 1784 et. la. visite pastorale. de Roggenbach. Dès le début de son épiscopat, M®' de Roggenbach se rend à Colmar. Valentin Holdt consigne sa venue dans son y'ourna/ du pa/ais, à la date du 21 septembre 1784: L'évègne de ßa/e est arrivé avec /'évègne de Ljdda 7/ean-ßapfisfe Gobe// à huit heures du matin. // a mis pied à ferre chez /'abbé de V/ing/in, son grand vicaire. // a repu fous /es corps ecc/ésiasfigues /7e chapitre de ßainf-Marfin, /es augusfins, /es capucins, /es dominicains/ et /e magistrat. Ensuite i/ a/ait visite à fous Messieurs de /a compagnie en cérémonie, f... // y a en un grand diner du c/ergé chez /'abbé de V/ing/in. Après dine?; /'évègne en habit court a/ait une fournée chez foutes /es dames. // a été dans /es deux couvents de re/igieuses /dominicaines d'7/nfe?/inden et de ßainfe-Cafhe?7ne7. Le /endemain, i/ a été dans /a matinée voir /e co//ège et /e pensionnat. // a diné chez /e premier président gui a invité foute /a compagnie. Après dine?; i/ est parti, /aissanf fout /e monde enchanté de son ajffabi/ifé. Trois ans plus tard, le vendredi 4 mai 1787, le prince-évêque de Bâle effectue une visite pastorale dans le Val d'Orbey. Ce jour précisément, il consacre l'église Saint-Nicolas du Bonhomme'", assisté du curé Jean-Baptiste Delort, doyen du chapitre rural, du curé Eusèbe Burger de Lapoutroie et de quelques cisterciens de l'abbaye de Pairis, collatrice de l'église. A cette occasion, le prince-évêque confirme, prêche et célèbre une grand'messe pontificale. Il est évidemment l'hôte de l'abbé de Pairis François Xavier Bourste, conseiller chevalier d'honneur d'Eglise du Conseil souverain d'Alsace. Delort et Burger font aussi partie de la grande famille du Conseil. Le surlendemain, dimanche 6 mai 1787, le prélat descend la vallée pour conférer le sacrement de confirmation dans la ville de Arrivé vers les neuf heures du matin, il est accueilli par le Kaysersberg. j. ". 150.

(20) magistrat, le curé du lieu, les pères récollets et... par l'abbé de Holdt, conseiller doyen, qui habite à Kaysersberg, alors que sa nièce est l'abbesse d'Alspach, la communauté des clarisses située à proximité de la ville. L'on vient chercher M®' Joseph de Roggenbach avec le dais porté par quatre chefs de tribu en manteau rouge et le prélat est conduit processionnellement jusqu'à l'église. Là, à la porte principale, Holdt se substitue au curé de Kaysersberg pour le discours de bienvenue, encore connu : AJon.se/gneM?; y'e reconnais z(m/om?'zJ7?m/ y/us /jarficn/ièremenf /a grâce z/ne Dien m'a/a/fe en m'ayye/anf an service z/e ses anfe/s. C'est à cette grâce si yen méritée z/e ma yarf, c'est anssi à /'amitié ân âigne yasfenr âe cette yaroisse z/ne y'e âois /'/nesf/mab/e avantage d'être en ce moment anyrês de hbfre A/fesse /'inferyrêfe dn c/ergé, dn magistrat et de tons /es habitants de cette vi//e. hbfre modestie, AJonse/gnen?; défend à nos bouches de vons exprimer /es sentiments de resyecf, d'admiration et de y'oie dont nos ccenrs sont yénéfrés en voyant nn yonfi/é z/n/, yar ses verfns, yar sa so//icifnde yasfora/e et yar sa bien/aisance, nons retrace d'nne manière si foncbanfe /es beaux sièc/es de /'Cg/ise. héni//e /e Dien font ynissanf exaucer /es yrières gué nons ne cesserons de /ni adresser yonr /a conservation de hbfre A/fesse si yréciense à ses onai/ies, à ses sny'efs et à /a re/igion même. Après la messe, M®' Joseph de Roggenbach confère le sacrement de la confirmation à huit cent quatre-vingt-trois personnes de dix heures à onze heures et demie. Quand tout est fini, l'évêque de Bâle est conduit à l'hôtel particulier du doyen Valentin Holdt, pendant que tonnent les canons. Le dîner rassemble l'abbé cistercien de Pairis, l'abbé bénédictin de Munster, l'abbé Didner, promoteur, les abbés Voisard et Kuony, secrétaires épiscopaux, le recteur d'Alspach, le curé de Kaysersberg et celui de Kientzheim, le vicaire général de Klinglin, l'abbé Bourg pour ce qui concerne les ecclésiastiques, mais aussi le procureur général Neef et les conseillers du Conseil souverain d'Alsace, Horrer, de Boug, Michelet, l'abbé Gérard, auxquels s'adjoignent deux députés du magistrat dont Jean Népomucène Peyerimhoff. Bref une fois de plus, nous voici à la jonction de l'aube et de la robe. Le lendemain, l'évêque donne la confirmation à Turckheim. * profilent bien toutes les ambiguïtés. Au terme de cette présentation se de la politique des princes-évêques de Bâle. Ayant à administrer un eurieux diocèse, à califourchon sur la Suisse et la France, le prélat ne jouit pas d'un pouvoir absolu, loin s'en faut. Au contraire, il lui faut faire preuve de diplomatie intelligente, tant envers le roi de France et la Cour de Versailles qu'envers le Conseil souverain d'Alsace. Toutefois cette dernière institution n'est pas totalement hostile. La religion est un important, plus que curieux, ciment au XVIIL siècle. 151.

(21) C/awJe Mwlfcr /»ro/essei/r à /'Université Je Sfrasèoi/rg ef Jirecfenr Je / Yn.stifnf J7/i,vtoi're Je /'A/sace.. NOTES Pierre REBETEZ-PAROZ, L^s re/âtficms. '. /'év<?c/ié. 7?d/£ avec. /<?. France un. XV///* sièc/e, Saint-Maurice, 1943, 486 p. * François BURCKARD, Le Ccnse/7 scnverain <7 A/su ce un XV777' sièc/e, Strasbourg, 1995, 462 p. Georges LIVET et Nicole WILSDORF, Le Cunsei/ souverain eTA/snce «m XV7L sièc/e, Strasbourg, 1997, 712 p. (déborde sur le XVIIP siècle). * Louis CHATELLIER, «Du Conseil souverain aux collégiales: recherches sur Pimplantation des familles françaises en Alsace après 1648», dans CuLiers de /'nssociudon inieranivers/ïuire de /'Fsi, n° 19, 1978, p. 185-196, Claude MULLER, «Le Conseil souverain d'Alsace, un itinéraire d'entrée en religion au XVIIP siècle, dans Annuuire de /a sociéfé d'/nsfoire de Co/raur, 1998, p. 49-66 et «Le Conseil souverain d'Alsace et l'ordre de Cîteaux au XVIIP siècle», dans Revue ePA/sace, n° 124, 1998, p. 121-140. * Auguste Marie Pierre INGOLD, «Le diarium de dom Bernardin de Ferrette», dans Revue Cud/o/igue d A/suce, 1894, p. 696. * Un exemple de ces difficultés dans Claude MULLER, «Le chanoine de Thann, l'évêque de Bâle et la monarchie française (1716)», dans Annuuire de /u sidéré d'/us/oire de ;. 2004-2005, p. 101-107. A.A.E.B., B 191/3, f. 2. ' A.A.E.B., B 191/3, f. 3. * Charles César de Fériet, né à Colmar le 21 novembre 1702, conseiller de 1724 à 1747, décédé à Colmar le 28 février 1776. Il connaît l'évêque par son épouse Marie Françoise Munch de Munchenstein de Lœwenbourg. Toutes les biographies des magistrats dans Claude MULLER et Jean-Luc EICHENLAUB, Messieurs. Les mugisirais du Conse/7 souverain d A/suce ef /eurs/omi//es ou XV7ZL sièc/e, Riquewihr, 1998, 270 p. * A.A.E.B., B 191/3, f. 7. Joseph Antoine Madamé, né à Colmar le 26 janvier 1687, conseiller de 1714 à 1762, décédé à Colmar le 31 mai 1773. " La famille Madamé compte plusieurs ecclésiastiques. L'oncle du conseiller est curé de Balgau de 1710 à 1742, un de ses frères curé de Steinbrunn-le-Bas de 1707 à 1751, deux de ses sœurs dominicaines, un fils chanoine de Neuwiller, un autre chanoine de Thann. A.A.E.B., B 191/3, f. 9. De manière générale, voir Patrick BRAUN, 7o.se/ Wi'/Ae/m l?/nd von ßn/densfein (7704-7762). Dos Wir/cen eines ßos/ers FürsduscLo/s in der Zeif der Anhörung, Fribourg en Suisse, 1981, 286 p., lequel cite brièvement la rencontre de Louis XV et du prince-évêque de Bâle, pp. 72 et 98, mais pas celle de Colmar relatée plus loin. " Maurice KUBLER, «Un séjour royal à Sélestat. Louis XV à Sélestat en 1744», dans Annuuire des Amis de /o B/7?/iod/ègue 7/uraonisfe de Se/esfof, 1957, p. 99-110, ne mentionne pas la rencontre avec l'évêque. " A.A.E.B., B 191/3, f. 45. " Pantaléon MURY, «Les jésuites en Alsace», dans Revue Cod/o/igue dM/sace, 1897, 27z<2Wî-GMd?vW//£r, t. 21, ". p. 187.. " Pour Colmar. Ont été dépensées pour la venue du roi dans cette ville, selon un relevé d'octobre 1744, 5608 livres dont 193 pour le velours destiné à couvrir le prie-Dieu dans l'église [Saint-Martin] et 570 pour un arc de triomphe, cf. Archives Municipales de Colmar, AA. 164, f. 14.. 152.

(22) " A.M.P. INGOLD, «Le diarium»,. dans Revue CalAoKgwe d'A/sace, 1894, p. 697.. '* A.A.E.B., B 191/3, f. 35.. " A.A.E.B., B. 191/3, f. 36.. A.A.E.B., B 191/3, f. 64. Voir aussi Louis VAUTREY, ffisto/re des e'vêijnes de Bâté, Einsiedeln, t. 2, 1886, p. 373. La rencontre avec la dauphine est citée, mais pas celle avec le roi Louis XV en 1744.. " François Bernardin Noblat, né à Belfort le 20 mai 1714, épouse à Lutterbach le 29 avril 1737 Appolonie Josèphe Schwilgé, bailli de Belfort en 1737, subdélégué de l'intendant en 1752, décédé à Sévenans le 17 juin 1792, voir Vincent CHAPPUIS, «Noblat», dans Dicfr'o/inazre de A/saaewie, t. 28, 1996, p. 2849. ^ A.A.E.B., B 191/3, f. 71 : «Journal du voyage de Son Altesse M®' le prince-évêque de Bâle de sa résidence de Porrentruy à Colmar à l'occasion de Madame la dauphine» et Archives Municipales de Colmar, BB 46, fs 126-131. De manière générale sur ces voyages, voir Lucien BELLY, La société des princes fXW-XW//* siec/esj, Paris, 1999, 651 p.. ". Christophe de Klinglin, né à Strasbourg, paroisse Saint-Pierre-le-Jeune, le 3 septembre fils de Jean Baptiste Klinglin, préteur royal de Strasbourg, et de Dorothée Gunther, est conseiller au Conseil souverain d'Alsace de 1716 à 1719. Il est reçu second président du même Conseil le 10 septembre 1719 dans la charge résignée par son oncle avec dispense d'âge, d'ancienneté et de parenté, en raison des services rendus par son père. * A.A.E.B., B 191/3, f. 90. 1690,. Idem, f. 96. -*. Idem, f. 94.. " Archives Départementales du Haut-Rhin [A.D.H.R.], -». 1. G 5/3, f. 6.. Idem, f. 7. Idem, f. 8.. *' Idem, f. 10.. " Idem, f.. 11.. " Idem, f. 12. Rengguer dans l'Evêché de Bâle. ". fils n'est autre que Joseph Antoine, futur artisan de la Révolution. Claude MULLER, «Les Muller, préteurs royaux de Colmar au /a soc/été d'/n.s'toire Ctf/mar, t. 45, 2001-2002, p. 5-22.. XVIIL siècle»,. dans A/?-. wMaire. " Bibliothèque Municipale de Colmar, ms. 501, f. 355. "La visite du chapitre rural du Sundgau par Antoine Munch de Munchenstein de Lœwenbourg, par exemple, est conservée aux A.D.H.R., 7 G 26: Aspach (6 mars), Ballersdorf (9 septembre), Ballschwiller (20 septembre), Aspach-le-Haut et Aspach-le-Bas (4 octobre), Ammertzwiller (22 octobre). Le doyen Dengel écrit le 16 février 1739: «Les chemins impraticables par les débordements des eaux dont notre chapitre rural est entrecoupé d'un lieu presque à l'autre m'ont empêché de ramasser partout les registres des paroisses compris dans l'archiprêtré du Sundgau.» * A.M. Colmar, BB 46, f. 200. De manière générale, voir Claude MULLER, Co/mar an XV//L stéeté, Strasbourg, 2000, 176 p. " B.M. Colmar, ms. 118, t. 1, f. 199.. " André SCHAER, «Le chapitre rural Ultra Colles Ottonis en Haute Alsace», dans Arc/uv^s /'Eg/fs^ JA/mc^, t. 33, 1969, p. 109 (d'après les notes du curé dans le registre paroissial). " Pierre Xavier Chauffour, né à Colmar le 28 juin 1723, fils de François Antoine Chauffour, avocat au Conseil souverain, et de Marie Anne Brunck, ordonné prêtre en 1747, curé de Lapoutroie de 1760 à 1768, décédé à Lapoutroie le 15 mars 1768. 153.

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