zéaralénone et, pour l’avoine, la toxine T2. La distribution d’aliments contami- nés par des mycotoxines peut avoir une influence négative surtout sur la crois- sance des jeunes animaux et sur la ferti- lité des animaux d’élevage. La vigilance est de mise pour l’affouragement de ces animaux particulièrement sensibles.
Les bonnes conditions de récolte ont heureusement corrigé le tir
Les bonnes conditions climatiques de l’été ont heureusement freiné ce déve- loppement. Finalement, les moissons ont pu être réalisées avec une météo fa- vorable. La contamination en mycotoxi- nes est ainsi faible, mais généralisée.
Contamination faible mais généralisée de l’orge en DON
Seuls deux échantillons d’orge sur les 81 analysés ont révélé une quantité de DON supérieure à 1 mg/kg, dont une valeur particulièrement élevée de 4,4 mg/kg. Cependant, 65% des échan- tillons ont révélé une contamination de 0,2 à 0,5 mg/kg. Les teneurs en zéa- ralénone étaient toutes inférieures à 0,05 mg/kg. La présence de cette toxine peut être considérée comme insigni- fiante cette année.
Une certaine attention est dès lors re- quise lorsqu’on utilise de l’orge dans l’alimentation des animaux particulière- ment sensibles.
Pas de zéaralénone dans le blé
Parmi les 77 échantillons de blé fourra- ger analysés, dix ont présenté des te- neurs en DON supérieures à 1 mg/kg.
Seules les deux valeurs les plus élevées toutefois se situaient entre 2 et 3 mg/kg.
Une incorporation massive de tels blés dans les rations pour porcs pourrait con- duire à des troubles, notamment d’ordre digestif.
La présence de zéaralénone dans le blé peut être considérée comme négligea- ble, car la teneur n’a jamais dépassé 0,05 mg/kg dans les lots.
Prudence en cas de fortes quantités de triticale
et de blé dans la ration des porcs
En ce qui concerne le triticale, six échan- tillons sur les 51 examinés présentent des teneurs en DON supérieures à 1 mg/kg, sans qu’aucune ne dépasse 2,1 mg/kg. Cependant, seuls deux échantillons comportent des valeurs in- férieures à 0,2 mg/kg. Incorporés en grande quantité dans la composition de la ration des porcs, notamment en asso- ciation avec beaucoup de blé, les triti- cales pourraient conduire à des troubles, principalement d’ordre digestif.
La présence de zéaralénone dans le tri- ticale peut elle aussi être considérée comme insignifiante.
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Revue suisse Agric.40(6): 273-274, 2008
Des prélèvements effectués dans trente des plus grands centres collecteurs ré- partis sur tout le territoire suisse ont donné lieu à l’analyse de 225 échan- tillons d’orge, de blé fourrager, de triti- cale et d’avoine. Les échantillons pré- levés sont des échantillons moyens de cellules entières.
Le temps humide de juin laissait présager de fortes contaminations
Le temps humide de la fin du mois de mai et du mois de juin de cette année a favorisé la formation de moisissures sur les céréales. Au cours de leur déve- loppement, celles-ci produisent diverses substances toxiques, appelées myco- toxines. Les plus importantes dans nos conditions climatiques sont le DON, la
Blé de la variété Fiorina atteint de fusariose.
Cette maladie entraîne la formation de myco- toxines dans le grain, potentiellement dan- gereuses pour le bétail.
Chronique
Faible contamination en mycotoxines dans les céréales fourragères de la récolte 2008
La Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP a effectué cet été à nouveau une enquête sur la contamination des céréales fourragères par des mycotoxines. Les conditions humides régnant au moment de l’épiaison ont donné lieu à une contamination faible mais généralisée en déoxynivalénol (DON). Une attention particulière est donc requise lors de forts taux d’incor- poration dans les aliments pour animaux.
La volaille, les jeunes bovins et les porcs sont particulièrement sensibles aux troubles occasionnés par les mycotoxines.
Présence de la toxine T2 dans l’avoine
Comme les années précédentes, la zéa- ralénone est présente en quantité négli- geable dans les seize échantillons d’avoine prélevés.
On constate par contre une présence de DON plus élevée qu’en 2007, avec no- tamment neuf échantillons comportant des valeurs supérieures à 0,2 mg/kg. La situation n’est toutefois pas alarmante, car parmi ceux-ci, un seul échantillon a fourni une teneur dépassant 1 mg/kg.
La toxine T2 a été trouvée dans tous les échantillons d’avoine, mais en quantité plus faible que l’année dernière. Trois valeurs étaient supérieures à 0,1 mg/kg, mais aucune ne dépassait 0,2 mg/kg. La présence de cette mycotoxine pourrait induire quelques troubles (immunodé- pression, vomissements, diarrhée, etc.) en cas d’incorporation élevée dans la ration des porcs, des volailles et des chevaux notamment.
En conclusion
La contamination par des mycotoxines mise en évidence par l’enquête d’ALP touche toutes les céréales en ce qui con-
cerne la toxine DON, mais à un niveau relativement bas. La contamination en zéaralénone est par contre globalement insignifiante, tandis que l’avoine mon- tre une légère contamination par la toxine T2.
Lors de l’emploi de ces céréales, notam- ment dans l’affouragement des porcs, une certaine prudence s’impose. Il est
conseillé de suivre les recommandations d’ALP en matière de valeurs maximales dans la ration complète (tabl. 1), voire de faire analyser les lots douteux.
Michel Geinoz Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP E-mail: michel.geinoz@alp.admin.ch
Tableau 1. Valeurs maximales recommandées pour le DON, la zéaralénone et la toxine T2 dans la ration (88% MS)(synthèse de diverses recommandations: Commis- sion de l’Union européenne, U.S. Food and Drug Administration).
1Pas de recommandations nécessaires selon les connaissances actuelles.
Genre et catégorie d’animaux DON Zéaralénone Toxine T2
Porcs
Truies pré-pubères
0,9 mg/kg 0,1 mg/kg 0,1 mg/kg
Porcs
Porcs à l’engrais, truies
0,9 mg/kg 0,25 mg/kg 0,15 mg/kg
Bovins Pré-ruminants
2 mg/kg 0,5 mg/kg 0,1 mg/kg
Bovins
Génisses, vaches laitières
5 mg/kg 0,5 mg/kg 0,15 mg/kg
Bovins
Bovins à l’engrais
5 mg/kg 1 0,2 mg/kg
Poules
Poules pondeuses, poulets à l’engrais
5 mg/kg 1 0,15 mg/kg
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