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Enquête sur l’alimentation desgénisses portantes et des primiparesen Suisse et comparaison avec les valeurs du Livre vert

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Academic year: 2022

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Introduction

Dans les troupeaux laitiers, les primipares représentent environ un tiers des vaches. Comme elles sont encore en croissance, leurs besoins en nu- triments et énergie sont plus élevés que ceux des vaches adultes, alors que leur capacité d’ingestion de fourrage est réduite (MÜNGER, 1999).

L’alimentation autour du vêlage et durant la première lactation a une grande importance pour l’avenir de la jeune vache et donc pour la renta- bilité de l’élevage laitier (MÜNGER, 2002). Il est donc important de tenir compte de leurs besoins spécifiques et de stimuler leur ingestion. En Suisse, peu d’études ont été réalisées sur ce sujet et il n’existe pas de normes alimentaires spécifiques pour les primipares.

Afin de pallier ce manque de références, un essai sur l’alimentation des génisses autour du vêlage a été conduit à la Station de recherches ani- males et laitières d’Agroscope Liebefeld Posieux (ALP). Le thème de cet essai était l’apport en énergie avant le vêlage et ses effets sur la lactation (MÜNGER, 2002 et 1999).

HESA

HESA

Haute école suisse d’agronomie

Directeur: Alfred Buess www.shl.bfh.ch

Enquête sur l’alimentation des

génisses portantes et des primipares en Suisse et comparaison avec

les valeurs du Livre vert

Véronique FRUTSCHI MASCHER1, Susanne KAECH PITT2, Ursula FREUND-INGOLD3et P. KUNZ,

Haute école suisse d’agronomie, CH-3052 Zollikofen E-mail: veronique.frutschi@vol.be.ch

Tél. (+41) 32 48 26 110.

@

1Adresse actuelle: Fondation rurale interjurassienne (FRI), CH-2732 Loveresse.

2Adresse actuelle: Islerenhölzli 291, CH-3236 Gampelen.

3Adresse actuelle: Bahnhofstrasse 70, 3232 Ins.

Résumé

Dans les troupeaux laitiers, les primipares représentent environ un tiers des vaches. Elles ont des besoins alimentaires spéci- fiques car elles sont encore en croissance. Les informations sur le sujet étant rares en Suisse, ce projet avait pour but d’observer comment les génisses et les primipares sont affouragées dans les exploitations suisses. Des données sur les rations, la produc- tion laitière et l’état sanitaire des animaux ont été relevées dans 60 exploitations agricoles. Chez les génisses, l’ingestion de four- rage correspondait à l’estimation du «Livre vert», contrairement à celle des primipares qui, en début de lactation, était nettement plus élevée que dans le «Livre vert». Le type de ration n’a eu qu’une faible influence sur l’ingestion. L’augmentation de l’inten- sité d’affouragement, moins de deux mois avant le vêlage, n’a pas eu d’influence négative sur l’ingestion en début de lactation et la production laitière a été augmentée. Les résultats de cette enquête permettent de conclure que l’estimation du «Livre vert»

pour l’ingestion des génisses et des primipares correspond bien à la pratique, sauf pour le début de la lactation.

(2)

Le but du travail présenté ici était de con- naître les pratiques d’affouragement des génisses portantes et des primipares dans les exploitations suisses. Les relevés ont porté sur la composition des rations, l’in- gestion, le poids, l’état d’embonpoint, les problèmes sanitaires et la production laitière. Ce projet avait également un but didactique puisque les relevés ont été récoltés par les étudiants de la Haute école suisse d’agronomie (HESA). Les données provenant de 60 exploitations de presque toute la Suisse ont permis d’observer les principaux facteurs d’in- fluence de l’ingestion de fourrages.

Cette étude tente de tirer quelques re- commandations pour la pratique.

Matériel et méthodes

Exploitations de l’échantillon

Les 60 exploitations qui ont participé au projet étaient situées en majorité en zone de plaine (tabl.1). Seules 11 exploitations (18%) se trouvaient en zone de montagne I et II alors que la proportion des exploitations en zone de montagne est de 40% en Suisse.

38% des exploitations étaient situées en zone de non-ensilage. La taille moyenne des exploitations était de 33 ha de surface agricole utile (SAU) et le contingent moyen de 132 000 kg de lait.

Animaux de l’échantillon

Les troupeaux examinés avaient une moyenne annuelle de 6500 kg de lait par tête. Les races suivantes étaient représentées dans l’échantillon: Brune, Red Holstein (sections RH et FT), Holstein, Simmental et Montbéliarde (tabl. 2). L’âge moyen au vê- lage était de 29 mois, avec des différences assez importantes entre les races et au sein d’une même race. L’âge moyen au vêlage le plus précoce se situe à 26 mois et demi pour la race Holstein, et le plus élevé à 32 mois pour la race Brune.

Récolte des données

Les données de ce projet ont été récoltées par des étudiants de la HESA, Zollikofen, de 1996 à 1998, durant l’hiver et l’été.

Quatre ou cinq génisses ou primipares étaient suivies par exploitation. Les animaux étaient choisis en fonction de leur stade de gesta- tion ou de lactation. Ils devaient avoir au moins trois mois de gestation ou avoir vêlé depuis moins de trois mois au départ du projet.

La date de naissance, la ou les dates de saillie, le déroulement du vêlage, les éven- tuels problèmes sanitaires et la production laitière étaient relevés pour chaque animal.

La composition des rations et l’ingestion des animaux suivis, ainsi que leur poids (mesuré avec la chevillère) et leur note d’état corpo- rel (BCS) ont été relevés cinq fois sur chaque exploitation, entre l’automne 1996 et l’été 1997. Lorsque cela était possible, les résultats de la production laitière ont été complétés jusqu’en été 1998.

Composition et qualité des rations

Les rations ont été estimées de la manière suivante: les betteraves, la pulpe de betterave, les cubes de maïs et d’herbe, les drêches de brasserie et les aliments concentrés ont été pesés. Les quantités de fourrage sec et d’ensilage ont été déterminées en fonction de leur part dans la ration et de l’estimation des quantités distribuées. Pour les rations d’été avec pâturage, la part de chaque four- rage a été estimée et l’ingestion de la ration

de base déterminée selon les formules d’es- timation du Livre vert (MÜNGERet KESSLER; JANSet KESSLERin: RAP, 1994).

Pour vérifier l’estimation des rations, tous les fourrages ingérés par quatre-cinq gé- nisses et primipares de huit exploitations de l’échantillon ont été pesés durant une pé- riode de trois jours (3×24 heures), avec une répétition (tabl. 2).

Les teneurs de l’ensilage d’herbe et des foins/regains ont été déterminées par l’ana- lyse de Weende, au laboratoire d’ALP. Les teneurs de tous les autres fourrages ont été tirées des tables du Livre vert (DACCORD

et al. in: RAP, 1994). La matière sèche des fourrages humides a été déterminée au la- boratoire de la HESA, en séchant un échan- tillon à 105 °C durant 24 heures. Les teneurs des aliments ont été tirées du Livre vert (GUIDONet al. in: RAP, 1994) ou reprises des données fournies par les fabricants.

Taille de l’échantillon et analyse statistique

Soixante exploitations ont participé au pro- jet et l’échantillon compte 252 animaux.

Les rations ont été relevées cinq fois par animal, mais les génisses choisies au départ ne sont pas toutes restées sur l’exploitation jusqu’au terme du projet. L’échantillon compte, en tout, 1065 rations estimées (tabl. 2).

La mise en valeur des données a été effec- tuée à l’aide du programme NCSS (version 6.0, Number Cruncher Statistical System, Kaysville, USA). Les données récoltées ont été reportées sur un tableur de la manière suivante: une génisse ou primipare par ligne et, dans les colonnes, toutes les informa- tions relevées. Ensuite, les données ont été regroupées selon différents critères (stade de gestation et de lactation, type de ration, densité énergétique de la ration, etc.) qui ont permis de calculer des moyennes et leur écart-type. Le test T de Student a été utilisé pour vérifier que des moyennes étaient si- gnificativement différentes entre elles.

Résultats et discussion

Ingestion des génisses et des primipares

Les animaux ont été regroupés selon le stade de gestation et de lactation. Trois groupes ont été formés selon les stades suivants: plus de 100 jours, 100-50 jours et moins de 50 jours avant le vêlage; et de même durant la lactation (< 50, 50-100 et >100 jours après le vêlage). Dans les rations pesées, les génisses ont ingéré de 9,5 à 10,2 kg de matière sèche (MS) de fourrage dans les trois stades avant le vêlage (fig.1). Dans les rations esti- mées, l’ingestion a passé de 9,6 à 11,3 kg de fourrage (MS) durant les mêmes stades. Les écarts-types sont assez im- portants dans les rations estimées.

Dans l’essai réalisé à ALP, l’ingestion de génisses affouragées selon les normes,

Tableau 1. Zones de production des exploitations.

Zone de production Nombre d’exploitations

Montagne II 5

Montagne I 6

Préalpine des collines 16

Plaine 33

Total 60

Tableau 2. Description de l’échantillon: nombre de données, races représentées et âge moyen au premier vêlage.

Nombre de données Rations estimées Rations pesées

Nombre d’exploitations 60 8

Nombre d’animaux 252 28

Rations répertoriées 1065 62

Races examinées Age moyen

et nombre d’animaux au vêlage (mois)

Red Holstein 133 12 29 +/- 4

Brune 43 9 32 +/- 4

Simmental 25 4 28 +/- 3

Holstein 22 4 26,5 +/- 2

Montbéliarde 8 3 29 +/- 4

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de façon retenue, n’a pas dépassé 9 kg de MS, tandis que les génisses affoura- gées plus intensivement ingéraient en- viron 10 kg de MS avant le vêlage (MÜNGER, 1999). Dans un autre essai, l’ingestion des génisses, 20 jours avant le vêlage, était de 10,6 kg de MS (VAN

SAUN, 1993). Ces résultats sont donc très semblables à nos observations.

Après le vêlage, l’ingestion de fourrage a passé de 14,2 à 15,4 kg de MS dans les rations pesées et de 13,7 à 15 kg de MS dans les rations estimées durant les trois stades. Les résultats sont donc très proches entre les deux méthodes de tra- vail (rations pesées et rations estimées).

Durant la lactation, l’ingestion aug- mente régulièrement, de la première à la troisième période, dans les deux mé- thodes d’observation.

Dans l’essai d’ALP, les deux groupes de primipares ont ingéré à peine 11 kg de MS (ration de base) durant le premier mois et leur ingestion est restée au-des- sous de 14 kg de MS jusqu’à 140 jours de lactation (MÜNGER, 1999). Les pri- mipares de notre échantillon ont donc ingéré de 1 à 2 kg de MS par jour en plus durant le premier tiers de la lacta- tion. Cet écart peut être, en partie, ex- pliqué par la différence d’âge au vê- lage, plus précoce dans l’essai d’ALP que dans notre échantillon (respective- ment 27 et 29 mois).

Dans un essai avec un objectif de vê- lage très précoce (24 mois), l’ingestion de fourrage des génisses était de 6,5 à 7 kg de MS autour du vêlage. Elle aug- mentait ensuite durant la lactation pour atteindre 8,5 à 9 kg à 100 jours après le vêlage (TROCCON, 1993). Ces inges- tions, bien inférieures à nos résultats,

peuvent en partie être expliquées par l’âge précoce au vêlage. En effet, ces génisses avaient un poids vif, après le 1er vêlage, bien inférieur au poids moyen des génisses de notre échan- tillon (–140 kg), mais la quantité de concentrés distribués avant le vêlage et durant la lactation était aussi nettement plus élevée dans l’essai de TROCCON

(1993). Ces grandes quantités de con- centrés (1,5 à 5 kg) ont certainement contribué à diminuer l’ingestion de fourrage.

Intensité d’affouragement et ingestion

SCHWARZ et al. (1995) ont observé qu’une intensité d’affouragement supé- rieure aux recommandations durant la

gestation peut entraîner une baisse de l’ingestion durant la lactation. Afin de vérifier cette observation, les génisses qui se trouvaient au stade 100-50 jours (stade 2, N = 42) et celles qui se trou- vaient au stade < 50 jours avant le vê- lage (stade 3, N = 67) ont été réparties en quatre groupes, selon la densité énergétique de la ration (gr.1 = 4,6-5;

gr. 2 = 5,1-5,5; gr. 3 = 5,6-6; gr. 4 = 6,1-6,5 MJ NEL). Selon le Livre vert (RAP, 1999), le groupe 3 correspond aux recommandations en densité éner- gétique des rations des génisses por- tantes et le groupe 4 se trouve environ 10% au-dessus des recommandations (fig. 2). Chez les génisses du stade 2, avec l’augmentation de la densité éner- gétique, l’ingestion (ration de base) tend à diminuer en première lactation:

de 16,3 kg MS (gr.1) à 14 kg MS (gr. 4).

Par contre, chez les génisses du stade 3, c’est l’inverse qui se produit (13,1 à 15,2 kg MS). Mais, du groupe 3 (nor- mes) au groupe 4 (supérieur aux nor- mes), l’ingestion n’augmente plus.

Dans l’essai réalisé à ALP (MÜNGER, 1999), les génisses qui avaient reçu une ration avec 20% d’énergie en plus des normes après le 7e mois de gestation étaient comparées à un groupe de gé- nisses affouragées exactement selon les normes jusqu’au vêlage. Après le vêla- ge, les deux groupes avaient ingéré la même quantité de matière sèche. Les résultats de notre enquête montrent les mêmes tendances que dans cet essai.

Mais ils indiquent, en plus, que c’est seulement lorsque l’affouragement est intensifié moins de deux mois avant le vêlage que l’ingestion ne baisse pas.

Nos observations confirment également qu’intensifier l’affouragement au-des- sus des normes n’augmente pas l’in- gestion de fourrage.

Fig. 1. Ingestion de matière sèche (ration de base) des génisses et primipares, avec des rations pesées ou estimées et comparaison avec l’estimation du Livre vert, avant et après le vêlage.

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20

>100 j 100- 50 j 49-0 j 0-49 j 50-100 j > 100 j Rations pesées

Rations estimées Livre vert

Avant le vêlage Après le vêlage

kg MS/vache et jour

Fig. 2. Intensité d’affouragement avant le vêlage et effet sur l’ingestion (ration de base) et la production laitière en début de lactation.

12 13 14 15 16 17

4,6-5,0 5,1-5,5 5,6-6,0 6,1-6,5 4,6-5,0 5,1-5,5 5,6-6,0 6,1-6,5

Densité NEL en MJ

kg MS/vache et jour

3000 4000 5000 6000 7000

kg de lait par lactation

Ingestion MS Production laitière

Stade 2 Stade 3

(4)

Typologie des rations

Les génisses et les primipares de l’échantillon ont reçu des rations très diverses. Afin d’observer comment les fourrages de base influencent l’inges- tion, les données ont dû être regroupées dans un nombre restreint de rations semblables. Quatre types de rations d’hiver et deux types de rations d’été ont été formés. Les rations d’hiver com- prennent les types suivants: foin (= four- rages secs sans ensilage), foin + ensilage d’herbe, foin + ensilage de maïs et en- silages (moins de 3 kg de fourrages secs). Les rations d’été comprennent la pâture (avec ou sans complément à la crèche) et l’herbe à la crèche. Dans les rations d’hiver des génisses, le type foin est le plus fréquent (N = 157), puis les types foin + ensilage de maïs (N = 108), foin + ensilage d’herbe (N = 75) et ensilages (N = 34). En première lactation, par contre, le type de ration le plus fréquent est foin + ensilage d’herbe (N = 94), suivi du type foin (N = 78), ensilages (N = 38) et foin + ensilage de maïs (N = 23).

Rations estimées

Chez les génisses, l’ingestion des ra- tions d’hiver est la plus élevée avec le type foin + ensilage de maïs (12,8 kg de MS) et la plus basse avec le type en- silages (9,3 kg de MS, fig. 3). Pour les rations d’été, les résultats se situent entre ces deux extrémités, soit 10,3 kg de MS pour la pâture et 11,5 kg de MS pour l’herbe à la crèche. Les rations d’été apportent peu d’informations; ces données se basent essentiellement sur des normes, car il n’était pas possible de mesurer l’ingestion au pâturage dans cet essai. Chez les primipares, l’inges- tion est la plus élevée avec les types foin et foin + ensilage d’herbe (15,3 et 15,1 kg de MS). Elle est la plus basse avec le type foin + ensilage de maïs (14,1 kg de MS), mais il y a peu de dif- férences entre les types de rations.

C’est avec le type ensilages que les pri- mipares ont reçu le plus de concentrés:

3,7 kg de matière fraîche (MF) en moyenne, et avec le type foin + ensilage de maïs (2,3 kg MF) qu’elles en ont reçu le moins. Avec les types foin et foin + ensilage d’herbe, elles ont reçu respectivement 3,5 et 3,3 kg de concen- trés en moyenne. Dans les rations de type ensilages, les concentrés ont pro- bablement eu un effet de substitution sur l’ingestion de fourrage. Dans les ra- tions d’été, les primipares ont reçu res- pectivement 1,6 et 1,4 kg (MF) de con- centrés pour les types pâture et herbe à la crèche. Les génisses ont reçu très peu de concentrés: 0,25 kg (MF) avec

le type foin + ensilage d’herbe et 0,4 kg avec tous les autres types de rations d’hiver.

Rations pesées

Les rations pesées ont également été regroupées en quatre types de rations d’hiver. Seul le type ensilages, qui ne comportait pas un nombre suffisant de données, a été inclus dans le type foin + ensilage de maïs. L’ingestion de fourrage, lorsque les rations étaient pe- sées ou estimées, est représentée dans la figure 4. Chez les génisses, l’inges- tion est toujours plus basse dans les ra- tions pesées que dans les rations esti- mées. La différence est faible dans les rations de type foin (0,7 kg de MS), mais elle est relativement importante

pour les types foin + ensilages (3 kg de MS). Par contre, chez les primipares, l’ingestion des trois types de rations est pratiquement identique dans les rations pesées et estimées. Cette comparaison permet donc de dire que, dans l’en- semble, les données estimées d’inges- tion sont très proches de la réalité.

Densité des rations et ingestion

La teneur en énergie et en nutriments des quatre types de rations d’hiver a été déterminée afin d’observer dans quelle mesure elle influence l’ingestion. Les va- leurs moyennes de l’énergie (MJ NEL) et les protéines absorbables dans l’in- testin calculées selon l’énergie et l’azote

Fig. 3. Ingestion des génisses et des primipares (ration de base) selon quatre types de rations d’hiver et deux types de rations d’été.

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20

Foin Foin + ens. herbe Foin + ens. maïs Ensilages Pâture Herbe à la crèche

kg MS/vache et jour Génisses Primipares

Fig. 4. Ingestion de matière sèche (ration de base) des différents types de rations et compa- raison entre les rations pesées et estimées, avant et après le vêlage.

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20

Foin Foin + ens.

d’herbe

Foin + ens.

de maïs

Foin Foin + ens.

d’herbe

Foin + ens.

de maïs

kg MS/vache et jour

Rations pesées Rations estimées

Avant le vêlage Après le vêlage

(5)

disponible (g PAIE et g PAIN) sont pré- sentées dans la figure 5. Les valeurs PAIN n’ont pas été calculées par régres- sion à partir de l’analyse de Weende, mais ont été estimées ultérieurement.

Chez les génisses, la densité la plus éle- vée avec le type de ration foin + ensi- lage de maïs correspond aussi à l’inges- tion la plus élevée. Contrairement aux primipares, où ce sont les densités éner- gétiques les plus basses qui correspon- dent aux types de rations (foin et foin + ensilage d’herbe) avec l’ingestion la plus élevée. L’ingestion des génisses et des primipares est plutôt basse avec les rations qui contiennent très peu ou pas de fourrages secs, malgré leur densité énergétique élevée. D’autres facteurs in- fluencent donc l’ingestion de façon im- portante, tels le nombre de composants des rations et l’appétence des différents fourrages distribués. Par exemple, avec la ration de type foin sans ensilages, la plupart des vaches ont reçu des bettera- ves, des pommes de terre ou des cubes

d’herbe en complément. Ces composants ont probablement eu une influence po- sitive sur l’ingestion de la ration de base. A l’inverse, chez les génisses, les types de rations ensilages contiennent le plus de paille: on peut dire que ces rations ont été «diluées» avec la paille, ce qui a probablement eu un effet néga- tif sur l’ingestion. Si l’on regroupe les rations selon leur densité énergétique, on peut observer une augmentation de l’ingestion de matière sèche lorsque la densité augmente. Mais il n’existe pas de corrélation entre la densité énergé- tique et l’ingestion (R2= 0,02).

Comparaison avec les estimations du Livre vert

Pour les génisses, les estimations d’in- gestion du Livre vert sont tirées du ta- bleau 6.1: apports alimentaires journa- liers recommandés pour les génisses d’élevage, de type précoce (MÜNGERet

KESSLERin: RAP, 1999). C’est à partir du poids vif moyen des génisses de l’échantillon (fig. 6) que les valeurs du Livre vert ont été estimées. Pour les primipares, les formules suivantes ont été utilisées: ingestion de la ration de base (kg MSIRB), vaches en 1re lacta- tion, équation selon le stade de lacta- tion, début et pleine lactation (JANS et KESSLERin: RAP, 1999). Ces formules se basent sur la densité énergétique (en MJ NEL) de la ration de base. Cette densité est respectivement de 5,9, 6,0 et 6,3 MJ NEL pour les stades de moins de 50 jours, 50 à 100 jours et plus de 100 jours après le vêlage.

Dans la figure 1, l’ingestion des ani- maux de l’échantillon, dans les rations pesées et estimées, est comparée à l’es- timation du Livre vert. Chez les gé- nisses, les écarts sont faibles entre l’estimation du Livre vert et les résultats de l’enquête et ne dépassent pas 1 kg.

A partir de 100 jours avant le vêlage, l’ingestion selon le Livre vert se situe même entre celle des rations pesées et estimées. Par contre, les écarts sont plus importants durant la lactation et surtout en début de lactation où l’inges- tion, selon le Livre vert, est respective- ment inférieure de 2,7 et de 2,2 kg à l’ingestion des rations pesées et esti- mées. Puis les écarts diminuent et ne sont plus que de 0,7 et 0,3 kg à partir du 2etiers de la lactation. Cette compa- raison montre que la formule d’estima- tion de l’ingestion en début de lactation pourrait être revue.

Etat d’embonpoint

L’état d’embonpoint des animaux a été apprécié par la note d’état corporel (communément abrégée BCS = Body Condition Scoring), qui permet d’éva- luer la quantité de graisse sous-cutanée sur une échelle de 1 à 5 (très maigre à très gras). Dans la figure 7, l’état d’em-

Fig. 6. Poids vif moyen avant et après le vêlage; moyennes de toutes les données.

500 550 600 650 700

> 100 j 100- 50 j 49-0 j 0- 49 j 50-100 j > 100 j

Poids vif en kg

Avant le vêlage Après le vêlage

Fig. 7. Etat d’embonpoint (BCS) avant et après le vêlage; échelle de 1 (très maigre) à 5 (très gras); moyenne de toutes les données.

1 2 3 4 5

> 100 j 100-50 j 49-0 j 0-49 j 50-100 j > 100 j

Note d’état corporel (BCS)

Avant le vêlage Après le vêlage Fig. 5. Densité en énergie et nutriments de la ration de base des quatre types de rations,

avant et après le vêlage; *PAIN estimé à partir des valeurs NEL, PAIE et MA.

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Foin Foin + ens.

d'herbe Foin + ens. de

maïs

Ensilages Foin Foin + ens.

d'herbe Foin + ens. de

maïs

Ensilages

g/kg MS

5,0 5,2 5,4 5,6 5,8 6,0 6,2 6,4 6,6 6,8 7,0

MJ NEL/kg MS

PAIE PAIN* NEL

Avant le vêlage Après le vêlage

(6)

bonpoint des animaux de l’échantillon est donné pour les différents stades avant et après le vêlage. Les animaux débu- tent avec une note moyenne de 3,3 dans le premier stade. Cette moyenne aug- mente légèrement avant le vêlage. Après le vêlage, la note est de 3 en début de lactation, elle descend légèrement dans le deuxième stade avant de remonter à 3 dans le 2etiers de la lactation.

Dans un essai, le BCS de 10 génisses a été évalué régulièrement de 20 jours avant le vêlage à 50 jours après le vê- lage (VAN SAUN, 1993). Par rapport à nos observations, ces génisses avaient le même niveau d’embonpoint en début de lactation, mais avec un écart infé- rieur entre la fin de la gestation et le début de la lactation.

Les génisses de l’échantillon sont, en moyenne, en bonne condition avant le vêlage. Mais il faut noter que les gé- nisses qui se situent à la moyenne plus un écart-type atteignent une note d’état corporel de 4, et cela déjà trois mois avant le vêlage. Selon MÜNGER(2002), ces génisses risquent davantage d’être sujettes à des problèmes de fécondité après le vêlage. Elles risquent égale- ment un premier vêlage difficile (PAR-

QUER, 1996). Afin de vérifier si cette tendance se présentait chez les animaux de cet échantillon, deux groupes de gé- nisses avec une note BCS de 3,75 et plus dans le premier et dans le deuxième stade avant le vêlage (> 100 j et 100-50 j) ont été observés durant la 1relactation.

Contrairement aux hypothèses, ces deux groupes de génisses n’ont pas présenté plus de problèmes sanitaires après le vêlage. La fréquence de ces problèmes était même légèrement moins élevée par rapport au total des animaux. En revanche, si l’on regarde le nombre d’animaux éliminés durant la première lactation, les pourcentages étaient légè- rement plus élevés dans ces deux groupes (26 et 24%) par rapport au total des animaux (21%). Le déroule- ment du 1er vêlage n’a, en moyenne, pas été plus difficile pour ces deux groupes d’animaux. Mais, sur le total des 252 génisses vêlées, les deux seules césariennes qui ont dû être pratiquées concernent des animaux de ces deux groupes avec un BCS élevé avant le vêlage.

La race joue un rôle important dans l’appréciation de l’état corporel et la présence d’animaux de conformation très différente dans l’échantillon a pu biaiser l’appréciation de la note. Les Montbéliardes et les Simmental avaient une évolution du BCS, autour du vê- lage, très différente des races Holstein, RH et FT. Dans notre échantillon, l’évo- lution de l’état corporel n’était donc

pas un bon indicateur de la condition des génisses au vêlage et en première lactation.

Production laitière

L’évolution de la production laitière et des teneurs du lait durant les huit pre- mières pesées est présentée dans la fi- gure 8 (moyenne de toutes les vaches de l’échantillon). Le nombre de vaches de l’échantillon a fortement diminué durant le projet. A la 1repesée, l’échan- tillon comptait 191 relevés, et à la 8epe- sée il n’en restait plus que 84. Les courbes de production et les taux pré- sentent tout de même une évolution bien caractéristique. Sur les vaches qui

avaient terminé leur première lactation (84 au total), la relation entre la pro- duction laitière et le type de ration d’hiver a été observée (fig. 9). La pro- duction moyenne de toutes les vaches était de 5640 kg en 1re lactation. Les vaches avec une ration de type foin sans ensilages présentaient la plus haute moyenne laitière (5970 kg). La moyenne laitière la plus basse prove- nait du type foin + ensilage d’herbe (5500 kg). Le type de ration foin + en- silage de maïs se caractérisait par une production intermédiaire de 5680 kg.

Les vaches qui avaient reçu la ration de type ensilages ont été réparties dans les deux autres types de rations avec ensi- lages à cause du nombre insuffisant de données. Avec la ration de type foin, les

Fig. 8. Production laitière et taux de matière utile durant les huit premières pesées officielles des Fédérations d’élevage; moyennes de toutes les primipares.

0 5 10 15 20 25

1 2 3 4 5 6 7 8

Pesées officielles 1 à 8

kg de lait par jour

3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0

Taux en %

kg lait

Taux protéique Taux mat. grasse

N = 191 N = 185 N = 161 N = 152 N = 132 N = 120 N = 96 N = 84

Fig. 9. Production laitière en première lactation et ingestion (ration de base) selon le type de ration d’hiver.

2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000

Total vaches (N = 84)

Foin (N = 20)

Foin + ens. herbe

(N = 49)

Foin + ens. maïs

(N = 15)

kg de lait par lactation

12 13 14 15 16 17 18 19 20

kg MS/vache et jour

Production laitière Ingestion

(7)

vaches ont eu une production laitière si- gnificativement plus élevée (à p < 0,05) que les vaches nourries avec le type foin + ensilage d’herbe.

En moyenne, les 84 vaches ont ingéré 14,7 kg de fourrage (MS). Les vaches avec ration de type foin sont celles qui ont ingéré le moins de fourrage (13,2 kg) et celles du type foin + en- silage d’herbe en ont ingéré le plus (15,2 kg). Ces observations peuvent être expliquées par la densité énergé- tique de la ration de base et la quantité de concentrés distribuée. La ration de type foin avait la densité énergétique la plus basse avec 6,0 MJ NEL (6,2 MJ NEL dans les deux autres types de ration). Ces vaches ont reçu, pour com- penser ce déficit, une quantité plus im- portante de concentrés (2,9 kg MF) qui a eu un effet de substitution sur la ra- tion de base. La quantité de concentrés distribuée dans les types foin + ensi- lage d’herbe et foin + ensilage de maïs était moins importante avec respective- ment 1,9 et 1,4 kg de MF. Ces vaches ont donc pu ingérer plus de fourrage.

Intensité d’affouragement et production laitière

Chez les génisses du stade 2 (100-50 j avant le vêlage), l’augmentation de la densité énergétique n’a pas influencé la production laitière en 1relactation. Par contre, la production laitière des gé- nisses du stade 3 (< 50 j avant le vêlage) était plus élevée lorsque la densité éner- gétique était supérieure à 5,5 MJ avant le vêlage (+443 kg en 1relactation). Entre les génisses des groupes 3 et 4 (> 5,5 MJ et > 6,0 MJ), la production laitière aug- mente de 246 kg en 1relactation. Chez les génisses du stade 3, le poids vif et la note d’embonpoint augmentent aussi lorsque la densité énergétique aug- mente. Dans l’essai de MÜNGER(1999), les génisses affouragées au-dessus des normes avaient également une produc- tion laitière supérieure (+197 kg jus- qu’à la 20e semaine) et un poids vif plus élevé durant la première lactation.

Ces primipares avaient toutefois reçu plus de concentrés que celles avec une production inférieure. Cela n’était, en moyenne, pas le cas chez les génisses de notre échantillon. Ces résultats laissent supposer qu’augmenter l’intensité d’af- fouragement au-dessus des normes, moins de deux mois avant le vêlage, peut être bénéfique pour la primipare en début de lactation, à condition cependant que cette intensification ne diminue pas la capacité d’ingestion de la future laitière.

Ces résultats indiquent surtout que les génisses portantes doivent être affoura- gées au moins selon les normes.

Remerciements

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont participé à la récolte et à l’analyse des données, et en particulier les étu- diants de la HESA. Un grand merci à Andreas Münger (ALP), Thomas Blättler et Guy Humbert (HESA) pour leur pré- cieuse collaboration dans le projet et la relecture de l’article. Mes remerciements s’adressent également à Fabio Mascher, Agroscope RAC Changins, pour la tra- duction des résumés et la relecture de l’article, et à Diego Forni, Sezione dell’agricoltura del cantone Ticino, pour la relecture du résumé en italien.

Bibliographie

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MÜNGERA., 2002. Elevage des génisses: meilleur contrôle grâce aux objectifs de croissance. ra- cebruneCH 10, 10-11.

PARQUERR., 1996. Using Body Condition Scoring in Dairy Herd Management. Factssheet, Ontario 410/20, 94-053. www.gov.on.ca/ OMAFRA.

RAP, 1994. Apports alimentaires recommandés et tables de la valeur nutritive des aliments pour les ruminants (3e éd.). Zollikofen, Centrale des moyens d’enseignement agricole, 328 p.

RAP, 1999. Apports alimentaires recommandés et tables de la valeur nutritive des aliments pour les ruminants (4e éd.). Zollikofen, Centrale des moyens d’enseignement agricole, 328 p.

SCHWARZF. J., BAUERT. G., EIDELSBURGERU., KIRCHGESSNERM., 1995. Zur Futteraufnahme und Milchleistung von Kühen zu Laktations- beginn nach unterschiedlicher Energiever- sorgung in der Hochträchtigkeit. Das Wirt- schaftseigene Futter 41 (3), 275-292.

TROCCONJ. L., 1993. Elevage des génisses laitiè- res avec ou sans pâturage. Ann. Zootech. 42, 271-288.

VANSAUNR. J., 1993. Effect of Undegradable Protein Amount Fed Prepartum on Postpar- tum Production in First Lactation Holstein Cows. J. Dairy Sci. 76, 236-244.

Summary

Survey of the feeding of pregnant heifers and first lactation cows in Switzer- land and comparison with Swiss standard nutrition value (Green Book) First lactation cows represent roughly one third of Swiss dairy herds. These animals are still growing and have therefore specific nutrition requirements. The aim of this project was to show how heifers and primiparous cows are fed on Swiss dairy farms. The data was collected on 60 Swiss farms and concerned: feeding rations, milk production and animal health. The dry matter intake of heifers was similar to the values given in the Green Book (standard nutrition values). However, the intake of the first lactation cows exceeded the Green Book estimation by 2 kg DM during the first tow months of lacta- tion. The type of feed ration had little influence on intake. The increasing feeding inten- sity in the two months before calving had no negative influence on feed intake during the first two months of lactation. Milk production was also increased. The results of this survey confirms that the formulas for estimating feed intake of heifers and first lactation cows, as given in the Green Book, correspond very well to the on-farm observations, with the exception of intake estimation for the beginning of the lactation period.

Key words: dairy heifers, first lactation cow, feed intake, feeding ration, feeding intensity.

Conclusions

❏ Le type de ration de base a très peu d’influence sur l’ingestion de fourrage des génisses portantes et des primipares.

❏ La densité énergétique des rations a une certaine influence sur l’ingestion, mais d’autres facteurs ont aussi beaucoup d’importance, comme la présence de four- rages très appétents dans la ration (betteraves, cubes d’herbe...) qui augmentent l’ingestion ou l’adjonction de paille qui la diminue.

❏ L’estimation de l’ingestion du Livre vert correspond bien aux résultats de l’échantillon en ce qui concerne les génisses portantes. Par contre, au début de la lactation, la formule du Livre vert semble sous-estimer l’ingestion des primi- pares. Elle se situe à plus de 2 kg au-dessous des observations.

❏ Les génisses relativement grasses (BCS supérieur ou égal à 3,75), plus de deux mois avant le vêlage, n’ont pas eu plus de problèmes sanitaires durant et après le vêlage. Mais la grande diversité de conformation des animaux de l’échantillon incite à une certaine réserve.

❏ Une densité trop élevée en énergie de la ration avant le vêlage peut diminuer l’ingestion au début de la lactation, surtout si l’excès arrive plus de deux mois avant le vêlage.

❏ Augmenter l’intensité d’affouragement (en dépassant les normes), moins de deux mois avant le vêlage, peut être bénéfique pour la lactation de la primipare, à condition de ne pas diminuer la capacité d’ingestion de la future vache. Durant cette période, les génisses doivent être affouragées au moins selon les normes.

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Chronique

Changins met sa banque de gènes au service des sélectionneurs

La banque de gènes de la Station fédérale de recherches agronomiques Agroscope RAC Changins existe depuis plus de cent ans. Une publication parue en 1935 nous a permis de dater une variété locale de blé de notre collec- tion des environs de 1900. La banque de gènes de la RAC assume ainsi son rôle de conservatoire du patrimoine gé- nétique national. Le nombre total d’échantillons conser- vés s’élève à 10 000. Grâce à cette banque, des sélection- neurs japonais ont pu introduire un gène de résistance à la pourriture des neiges dans une de leurs nouvelles variétés de blé.

Le Traité international sur les ressources phytogénétiques règle, entre autres, le problème de l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages découlant de leur utilisation.

Conjointement à la ratification de ce traité, la banque de gènes de la RAC a accédé au statut de banque de gènes nationale. Cette reconnaissance est importante pour assurer, à long terme, les perspectives de la conservation des res- sources génétiques.

Au service des sélectionneurs

Ces trois dernières années, la RAC a mis 1680 variétés à la disposition des instituts et des organisations suisses et étran- gères. Nous avons découvert qu’une variété locale de blé, originaire du Munstertal (GR), était particulièrement résis-

tante à la pourriture des neiges. Cette pourriture, provoquée par des champignons se développant sous une couverture de neige, peut conduire à la mort des plantes. Cette variété a été utilisée par des sélectionneurs japonais qui ont transféré cette résistance par voie classique et viennent de créer une nouvelle variété, adaptée à leurs conditions et possédant la résistance de la variété Munstertaler.

Des chercheurs d’Autriche, des Etats-Unis et de Grande- Bretagne ont découvert qu’une variété locale suisse d’orge montrait une bonne résistance à la fusariose sur épi. Nous avons mis à la disposition de ces chercheurs toutes les varié- tés locales d’orge de notre collection pour évaluer la résis- tance. Les meilleures seront utilisées dans les programmes de sélection afin de transférer cette résistance et de créer des variétés bien adaptées aux conditions actuelles.

Il y a cent ans, la variété locale de blé Rouge de Gruyère était cultivée pour sa paille et employée pour des travaux de tressage. Cette variété, collectée en 1900 et sauvegardée dans notre banque de gènes, est à nouveau cultivée pour sa paille par certains producteurs.

Conserver des variétés étrangères peut s’avérer d’une ex- trême utilité en cas de perte ou de catastrophe dans le pays concerné. Nous avons, dans notre collection, des variétés locales de blé afghan. Ce matériel est prêt pour être renvoyé là-bas si nécessaire. En outre, ces variétés ont été utilisées par des Allemands pour préparer du matériel de base. Après croisement avec des variétés européennes, elles seront sélec- tionnées en Afghanistan.

Ces quelques exemples montrent bien que la conservation des ressources génétiques sert non seulement la sauvegarde d’un patrimoine génétique mais également l’agriculture d’aujourd’hui, en Suisse et dans le monde.

Gert Kleijer, Agroscope RAC Changins E-mail: geert.kleijer@rac.admin.ch Zusammenfassung

Untersuchung über die Fütterung von tragenden Rindern und erstlaktierenden Kühen in der Schweiz im Vergleich mit den Angaben im Grünen Buch

In Milchkuhherden stellen erstlaktierende Kühe rund 30% des Viehbestandes dar. Diese Kühe sind noch nicht voll ausgewachsen und haben daher besondere Anforderungen an die Fütterung. Da es nur wenige Information über die Fütterungsnormen von tra- genden Rindern und erstlaktierenden Kühen auf schweizerischen Betrieben gibt, möchte dieses Projekt aufzeigen, wie diese Tiere in der Praxis gefüttert werden. Daten über die Futterrationen, die Milchproduktion und den Gesundheitszustand der Tiere wurden auf 60 Betrieben gesammelt. Der Futterverzehr der Aufzuch- trinder entsprach weitgehend den Angaben des «Grünen Buchs».

Dies war jedoch nicht der Fall bei den erstlaktierenden Kühen, welche zu Beginn der Laktation eindeutig mehr Futter aufnahmen als es durch das «Grüne Buch» geschätzt wird. Die Zusammen- setzung der Grundfutterration hatte nur einen geringen Einfluss auf den Verzehr. Die Erhöhung der Fütterungsintensität in den letzten zwei Monaten vor dem Abkalben hatte keinen negativen Einfluss auf den Verzehr zu Beginn der Laktation. Hingegen konnte bei diesen Tieren die Milchproduktion gesteigert wer- den. Aus den Ergebnissen dieser Untersuchung kann gefolgert werden, dass die Formeln zur Schätzung des Futterverzehrs der Aufzuchtrinder und der erstlaktierenden Kühe im «Grünen Buch» sehr gut mit den Daten aus der Praxis übereinstimmen, mit Ausnahme der Startphase der Laktation.

Riassunto

Inchiesta sulla nutrizione delle giovenche gestanti e delle vacche primipare e paragone con i dati del Libro verde Nelle mandrie di vacche da latte, le primipare rappresentano circa un terzo dei capi. Le primipare sono ancora in crescita e hanno delle esigenze alimentari specifiche. Siccome solo poche informazioni sono disponibili su questo argomento in Svizzera, il presente progetto intende mostrare come le giovenche e le primi- pare sono nutrite nelle aziende agricole svizzere. Dati sulle razioni alimentari, la produzione di latte e lo stato sanitario degli animali sono stati rilevati in 60 aziende agricole. L’ingestione di foraggi delle giovenche corrisponde alle stime fornite dal Libro verde. Tuttavia, le vacche primipare hanno ingerito molto più foraggio di quanto è indicato nel Libro verde (norme d’alimenta- zione). Il tipo di razione ha avuto un’influenza minima sull’in- gestione. L’aumento dell’intensità di foraggiamento a meno di due mesi prima del parto, non ha un’influenza negativa sull’in- gestione all’inizio della lattazione e la produzione di latte è maggiore. I risultati di quest’indagine permettono di concludere che le formule fornite dal Libro verde per stimare l’ingestione delle giovenche e delle vacche primipare sono in accordo con le osservazioni della pratica agricola, ad eccezione del periodo d’inizio della lattazione.

Referenzen

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