Alimentation en eau de la vigne:impacts sur la physiologie et la qualité

Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche DEFR Agroscope

03 décembre 2018

Alimentation en eau de la vigne:

impacts sur la physiologie et la qualité

Groupes viticulture, œnologie et qualité des vins

Observation de la vigne

Symptômes

de stress hydrique

au vignoble

Arrêt de croissance des apex (Chasselas)

Sécheresse et canicule

Accidents physiologiques thylloses, embolies,

perturbations de la maturation…

Thyllose dans les vaisseaux de Chasselas (K. Gindro)

Observer la formation d’embolie

(bulles d’air dans les vaisseaux)

Images en rayons-X des pétioles de feuilles de Chasselas

sans stress hydrique avec stress hydrique

Température, alimentation en eau et transpiration de la vigne

Chasselas, Pully-Leytron

Température des feuilles (°C)

10 20 30 40

Transpiration foliaire (mmol H 2O m-2 s-1 )

0 1 2 3 4 5

Sans stress hydrique Avec stress hydrique

Heures

6 8 10 12 14 16 18 20 Flux de sève brute (litres d'eau par heure et par m2 de surface foliaire)

0.00 0.05 0.10 0.15 0.20

0.25 Vignes sans stress hydrique Vignes avec stress hydrique

Mesure de la transpiration du couvert

(

flux de sève brute

La transpiration effective s’élève à environ 2-3 litres par jour et par m² de surface foliaire exposée (sans contrainte hydrique)

Les phases de la croissance des baies

Phase I: phase de croissance herbacée (5-6 semaines) multiplication cellulaire Phase II: phase de ralentissement 10-15 jours, peu avant la véraison Phase III: reprise de la croissance (grandissement cellulaire)

Jours après la floraison

0 25 50 75 100

Poids des baies (g)

0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5

Absence de stress hydrique Stress hydrique modéré Stress hydrique élevé

I

II

III

Zufferey et Smart (2004) Syrah

Absence de stress hydrique Stress hydrique élevé

Stress hydrique modéré

Chasselas, Arvine, Sylvaner Pinot noir, Gamay

Humagne rouge, Diolinoir

Différents régimes en eau

1 – Vigne irriguée (floraison-véraison): aucune contrainte 2 – Vigne non irriguée: contrainte modérée

3 – Vigne non irriguée et sol bâché: contrainte modérée à forte

Goutte à goutte, 1x par semaine (9L/m²)

Domaine expérimental de Leytron Essais d’irrigation

(2009-2018)

Evolution saisonnière du potentiel hydrique en relation avec le niveau d’irrigation

Leytron,

Chasselas 2015

Potentiel hydrique de nuit (, bars) -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0

Vigne irriguée Vigne non irriguée

Vigne non irriguée et sol bâché

faiblemodéréeforte

JUIN

JUILLET

AOUT

SEPTEMBRE

Alimentation en eau de la vigne et teneur en sucres des moûts

Chasselas, Leytron 2009-2016

sec Potentiel hydrique de nuit ( véraison-récolte, MPa)

-0.8 -0.6

-0.4 -0.2

0.0

Teneur en sucres (°Oe)

70 75 80 85 90

Vigne irriguée Vigne non irriguée Vigne non irriguée et sol bâché

Alimentation en eau de la vigne et azote assimilable des moûts

Chasselas, Leytron 2009-2016

Potentiel hydrique de nuit ( véraison-récolte, MPa)

-0.8 -0.6

-0.4 -0.2

0.0

N-assimilable (mg/L)

50 100 150 200

250 Vigne irriguée

Vigne non irriguée Vigne non irriguée et sol bâché

R² = 0.80

sec

Anthocyanes et phénols totaux dans les vins

Pinot noir

Leytron 2009-2015

Anthocyanes (mg/L)

0 100 200 300 400 500

Indice Phenols Totaux (IPT)

0 10 20 30 40

Aucun stress Stress modéré Stress fort

Aucun stress Stress modéré Stress fort

Appréciation organoleptique des vins de Pinot noir

Leytron 2009-2014

Bouquet (note 1-7) 3.5 4.0 4.5 5.0

Structure (note 1-7) 3.5 4.0 4.5 5.0

Qualité des tanins (note 1-7) 3.5 4.0 4.5 5.0

Impression générale (note 1-7) 3.5 4.0 4.5 5.0

Aucun Stress Stress modéré

Stress modéré à fort 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Conclusions

 A rendements équivalents, l’irrigation a retardé l’arrêt de croissance,

diminué les taux de sucre (sauf en 2009) et a augmenté l’azote des moûts et la teneur en acide malique

 La teneur en polyphénols des vins a été plus élevée sans irrigation lors d’une contrainte hydrique modérée, et même forte

 Les vins rouges issus des variantes non irriguées (stress modéré et/ou fort) ont été préférés (structurés, qualité des tanins)

 En années sèches (2009, 2011) les vins blancs issus de vignes ayant souffert du sec ont présenté une typicité plus faible du bouquet

ainsi qu’une amertume de fin de bouche (Arvine, Chasselas)

Sensibilité et adaptation des cépages au stress hydrique et thermique Adéquation sol-cépage-climat (étude des terroirs)

Comportement des porte-greffes

Entretien du sol (gestion de l’enherbement, concurrence…) Conduite de la vigne: rapport feuille-fruit, effeuillage,

taille tardive, taille minimale…

Date de vendange

Gestion de l’alimentation hydrique de la vigne (irrigation déficitaire…) Observations de la phénologie des cépages

Comportement physiologique de la vigne, des baies (mise en réserve du C, N)

…

Cépages résistants aux maladies fongiques (Jean-Laurent Spring)

Evolution climatique - études menées à Agroscope

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