ARGUMENTS
DE LA RECHERCHE
Frontières nationales - Limites scientifiques?
U/rlke 8/elsteln Médias et lnfonnation
Les limites de la carte nationale illustrent parfaitement où se heurtent les horizons de notre recherche. De l'Allemagne à la Slové
nie en passant par la France, l'Italie, le Liechtenstein, l'Autriche ou la Suisse, cha
cun de ces pays se partage un peu des Alpes et partout la recherche sur les écosystèmes de montagne évolue dans une similitude de questions et de méthodes. Travailler en étroite collaboration est donc d'un intérêt capital si les résultats de l'un sont profi
tables à 1 'autre.
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L'Europe communautaire a tenu compte de ce besoin en mettant sur pied une série de programmes de recherche européenne. La Suisse est invitée à y participer, tout au moins sur le plan du contenu et de 1 'organisation, même si son statut de non-membre fait qu'elle ne bénéficie pas des moyens offerts par la CE. Le FNP y contribue aussi en intégrant ses propres projets à divers programmes, comme INTEGRALP, une action visant à encourager les travaux de recherches sur les
forêts de montagne, ou NITREX, qui traite le thème des dépôts d'azote dans notre environnement. Pour qu'un projet puisse être accepté dans un tel programme européen, il doit être réalisé par des partenaires de divers pays.
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Nombre de problèmes ne peuvent être résolus sans être analysés sur une large échelle. L'ONU a décrété les années quatre-vingt-dix «décennie internationale de la diminution des risques naturels». Chaque nation est invitée à lancer dans son pays un projet sur ce thème et à rechercher la coopération avec d'autres États. L'Institut fédéral pour l'étude de la neige et les avalanches (ENA), qui appartient depuis quatre ans au FNP en tant que Secteur de recherches «Neige et avalanches», contribue également à un projet sur les avalanches en Turquie.
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Les principaux problèmes auxquels sont confrontés la science et 1 'environnement se posent actuellement aux pays en voie de développement (voir article p. 5). Comme les scientifiques du FNP axent leurs 3
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recherches sur les problèmes à résoudre, une priorité a également été donnée aux relations internationales. Ainsi sera-t-il possible
d'élargir les contacts déjà établis depuis longtemps à titre privé avecrdes chercheurs des pays de l'Europe orientale, ceux de la Polo
gne notamment.
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De par cette collaboration, le FNP désire soutenir ses collègues des pays de 1 'Europe du soleil levant au moment où les conditions sociales leur fait prendre une nouvelle orientation. Tandis que nos parte
naires de l'Est espèrent bénéficier de ces échanges d'expériences et d'un appui tangible de notre part, les scientifiques suisses ont 1 'avantage de découvrir là-bas des paysages intacts, tel un labora
toire à ciel ouvert (voir article p. 14).
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Mais avant qu'un projet commun puisse démarrer, il importe d'abord de saisir les différentes conceptions et manières d'agir de nos partenaires. Cette approche ne manque pas d'être enrichissante pour les chercheurs des pays industrialisés qui découvrent comment la pénurie de moyens stimule l'esprit de créativité lorsqu'il s'agit de trouver des solutions. Là où l'argent fait défaut, la richesse des idées doit compenser le manque. Et là où la routine tend à s'installer, on ou
blie souvent d'analyser un ancien problème sous un angle nouveau.
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Les expériences acquises dans le cadre des projets internationaux marqueront longtemps encore la conduite des chercheurs dans leur travail. Rodolphe Schlaepfer, directeur du FNP, l'affirme expressément:
«Grâce à mes expériences de Madagascar, j'ai acquis une autre concep
tion des liens qui relient les changements écologiques avec les tra
ditions, la formation, le niveau de vie ou les structures politiques.
Je refuse de soutenir des projets de recherche qui ne tiennent pas compte des aspects interdisciplinaires».
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