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Projet Opti-Lait: résultats économiques

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Academic year: 2022

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Introduction

Le projet Opti-Lait de la Haute école suisse d’agronomie (HESA) a suivi et encadré dès le début des exploitations laitières dans l’application de stratégies éprouvées sur le plan international, mais représentant un grand défi pour les conditions suisses (BLÄTTLERet al., 2004). Les deux groupes d’exploita- tions pilotes examinées ont opté pour un axe stratégique clair, à savoir déve- lopper une existence familiale durable

de bonne qualité avec la production laitière comme activité principale, en adoptant soit un système de haute per- formance (HP, High Input), soit un sys- tème de pâture intégrale avec vêlage saisonnier (PI, Low Input)2. Cet article analyse la situation initiale dans une optique économique et décrit le déve- loppement actuel des exploitations pi- lotes choisies.

Situation initiale des exploitations pilotes

La présentation de la situation de dé- part des deux groupes a lieu sur la base de la comptabilité analytique réalisée par la HESA (DURGIAIet REIDY, 1998).

Ces calculs ont été effectués pour les exploitations pilotes, ainsi que pour 53 autres exploitations de plaine et de colline pour l’année 2000. Le groupe de référence ne peut pas, vu le peu d’exploitations qu’il réunit, être consi- déré comme représentatif. Il permet ce-

pendant d’illustrer la situation des ex- ploitations suisses assez hautement spécialisées en production laitière.

Le tableau 1 compare les données structurelles des deux groupes pilotes avec celles du groupe de référence. Les exploitations PI et les exploitations HP montrent les mêmes structures que les exploitations de référence en ce qui concerne les surfaces et les contin- gents, bien que les exploitations HP soient nettement plus grandes. En par- ticulier, la quantité annuelle de lait pro- duite dans ces fermes, 300 000 kg, est très élevée pour les conditions suisses.

La production laitière moyenne du groupe PI, d’environ 6000 kg par vache et par année, est légèrement plus basse que la référence, alors que celle du groupe HP, avec plus de 8000 kg, est nettement plus élevée. La part de vaches dans le troupeau est à peu près identique pour les trois groupes et la part de la surface herbagère dans la surface totale est un peu plus élevée dans les exploitations PI.

HESA

HESA

Haute école suisse d’agronomie

Directeur: Alfred Buess www.shl.bfh.ch

Projet Opti-Lait: résultats économiques 1

B. DURGIAI et R. MÜLLER, Haute école suisse d’agronomie (HESA), CH-3052 Zollikofen E-mail: bruno.durgiai@shl.bfh.ch

Tél. (+41) 31 91 02 145.

@

1L’Inforama Berne Nord (site de Waldhof) et la Fédération suisse pour l’insémination artificielle (FSIA) ont participé au projet.

Le projet a été financièrement soutenu par des contributions de la Fédération suisse des producteurs de lait (PSL) et de la Com- mission pour la technologie et l’innovation (CTI) de l’Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie. Le pro- jet fait partie de l’initiative nationale Profi- Lait.

2Les termes de High ou Low Input sont cou- rants dans la vulgarisation agricole suisse.

Résumé

A la Haute école suisse d’agronomie, le projet Opti-Lait a accompagné deux groupes de neuf exploitations lai- tières, respectivement avec pâture intégrale (PI) et système à haute performance (HP), dans leurs premiers pas sur une voie très différente vers un but commun: une production laitière durable et concurrentielle.

D’après leurs valeurs-clés en économie d’entreprise, au départ les exploitations pionnières Opti-Lait ne se diffé- renciaient qu’à peine du groupe de référence constitué d’exploitations laitières suisses. Seuls les coûts des concentrés dans les exploitations PI et la taille des contingents pour les exploitations HP confirmaient l’impression reçue lors des visites d’exploitations que les stratégies y sont systématiquement mises en pratique. Une analyse des exploitations laitières européennes de haut niveau montre que les exploitations ayant appliqué avec succès les stratégies PI ou HP réalisent effectivement des résultats économiques bien au-dessus de la moyenne. Les ex- ploitations PI obtiennent de hauts revenus du travail avec une quantité de lait nettement plus faible; la pression de croissance y est apparemment moins forte que dans les exploitations HP. Ces dernières ont également choisi dans le projet Opti-Lait la voie de la croissance. Les effets positifs de la taille de l’exploitation sont cependant contrebalancés par les coûts importants générés par la croissance et par la baisse constante des prix des pro- duits. Sur les exploitations avec pâture intégrale, la volonté très marquée de diminuer les coûts n’agit que lente- ment, du fait que les anciennes infrastructures ne peuvent être démantelées immédiatement. En revanche, on peut déjà observer une réduction massive de la charge de travail sur ces exploitations.

(2)

Le tableau 2 présente deux importantes notions-clés de l’efficience de la produc- tion laitière: la productivité du travail et la productivité à la surface. Initiale- ment, la production de lait des exploi- tations PI s’élevait à 42 kg par heure de travail et était ainsi donc seulement lé- gèrement plus élevée que celle des ex- ploitations de référence avec 37 kg en moyenne et avec une marge de fluctua- tion de 23 à 82 kg. Les calculs ont été effectués sur la base des normes de temps de travail de la FAT de 1996, chiffres qui illustraient bien la réalité suisse à ce moment-là. Grâce à leur taille, les exploitations HP produisaient 65 kg par heure de travail et, dans les meilleurs cas, presque 100 kg par heure de travail.

Les résultats de la productivité à la sur- face pour l’année 2000 sont comparables à ceux de la référence. La valeur moyenne relativement basse du groupe PI est for- tement marquée par les faibles résultats de productivité à la surface d’une ex- ploitation en zone de montagne I.

Les exploitations HP présentent des coûts spécifiques pour l’année 2000 de près de Fr. 100 000.–, correspondant à

32 ct./kg de lait. Le coût des fourrages complémentaires en constitue près de la moitié. Pour les exploitations avec pâture intégrale, les coûts spécifiques se montent à Fr. 30 000.– et à près de Fr. 40 000.– pour la référence, corres- pondant à 22 et 27 ct. par kilo de lait produit. Les fourrages complémen- taires ont ainsi coûté environ 8 ct. par kilo de lait produit pour les exploitations PI et environ 11 ct. pour la référence.

Le total des coûts réels de structure «I»

pour la détention des bovins (mécanisa- tion, bâtiments et installations, coûts gé- néraux) est, avec près de Fr. 115 000.–, de loin le plus élevé chez le groupe HP.

Grâce à la grande quantité de lait pro- duite, ce dernier groupe présente cepen- dant, avec 38 ct./kg de lait produit3, un prix de revient plus bas que le groupe PI (41 ct.) et même nettement plus bas que le groupe de référence (47 ct.) (fig. 1).

Il est intéressant de constater que les exploitations pilotes PI présentent en fait des coûts de mécanisation plus bas que la référence pour la détention des bovins dans son ensemble, mais que la différence diminue si l’on ne considère que les bâtiments et les installations.

Cela s’explique par le fait que les ex- ploitations PI utilisent encore leurs an- ciennes infrastructures et doivent sup- porter les coûts qui s’ensuivent. Pour profiter du potentiel d’économies offert par cette stratégie, il faudrait donc logi- quement pouvoir attendre de renouve- ler les structures.

En conclusion, il n’était au départ guère possible de différencier les exploitations pilotes Opti-Lait de la référence ou des exploitations de production laitière moyennes suisses à l’aide de chiffres- clés économiques. Seuls le coût des four- rages complémentaires pour les exploita- tions PI et la taille des contingents pour les exploitations HP ont confirmé l’im- pression donnée lors des visites des ex- ploitations: les buts visés sont clairement

Tableau 1. Comparaison entre les données structurelles des groupes d’exploitations pilotes à haute performance (HP) et avec pâture intégrale (PI) et celles d’une référence de 53 exploitations en 2000.

MOh = heure de main-d’œuvre. SAU = surface agricole utile.

Groupe Référence Haute performance (HP) Pâture intégrale (PI)

Min. Moyenne Max. Min. Moyenne Max. Min. Moyenne Max.

Nombre d’exploitations 53 9 9

dont zone de plaine 41 8 8

dont zone des collines 12 1 1

SAU (ha) 11,7 28,8 119,4 16,4 47,1 113,1 12,5 23,0 30,1

Surface fourragère principale (ha) 6 18 67 11 27 60 10 18 26

Surface herbagère (ha) 1 16 60 8 22 56 9 16 24

UGBF/ha 0,4 1,6 4,7 0,5 1,9 4,9 1,0 1,9 2,9

Nombre de vaches 9 21.7 62 18 38.4 65 15 22.8 32

Part de vaches (%) 45 75 93 64 77 95 62 79 97

Performance laitière/vache (kg) 5161 6452 9254 7039 8036 9086 4521 6032 7066 Contingent (kg) 50 000 122 556 440 000 135 788 272 222 502 000 88 300 123 608 171 473 Quantité de lait vendu (kg) 47 587 125 587 511 672 147 072 273 667 502 000 91 461 122 757 172 000 Quantité de lait produit (kg) 57 798 143 479 519 822 147 072 298 586 537 323 99 461 134 330 183 707

MOh totale (h) 2991 5546 10 432 3736 7438 13 391 3230 5356 6674

MOh bovins (h) 1991 3739 7813 2730 4671 8364 2242 3271 4470

MOh famille (h) 320 3459 10 432 0 4343 8082 2000 3476 5200

Tableau 2. Comparaison entre la productivité à la surface1et du travail des groupes

d’exploitations pilotes à haute performance (HP) et avec pâture intégrale (PI) et celle de la référence en 2000.

1La forme la plus simple de productivité à la surface a été calculée, soit la quantité de lait produit par ha de surface fourragère principale (SF). Il n’y a donc pas de correction sur la base de l’affouragement de concentrés. La quantité de concentrés affouragés par ha est cependant indiquée.

Groupe Référence Haute performance (HP) Pâture intégrale (PI)

Min. Moyenne Max. Min. Moyenne Max. Min. Moyenne Max.

Quantité de lait/MOh (kg/h) 23 37 82 44 65 98 33 42 49

Quantité de lait/ha SF (kg/ha) 8845 7364 11 769 17 708 5553 7916 11 137

Concentrés/ha SF (kg/ha) 1188 1398 2328 3491 312 839 2714

3Le calcul des coûts de la HESA détermine les coûts bruts par kg de lait produit, c’est-à-dire les coûts de l’ensemble de la détention des bo- vins, culture fourragère incluse, divisés par la quantité de lait totale. Pour le calcul du gain ou de la perte par kg de lait, il faut mettre ces coûts en relation avec l’ensemble des presta- tions correspondantes de la détention de bo- vins: prestations du lait et de la viande plus les paiements directs par kg de lait produit.

(3)

définis et la transposition des stratégies se fera résolument. Le projet Opti-Lait ne cherche donc pas à comparer les sys- tèmes entre eux, mais plutôt à optimiser chacun des systèmes choisis et à accom- pagner les familles paysannes durant un moment sur leurs différentes voies.

Potentiel des systèmes:

un aperçu en Europe

Pour les exploitations pilotes, la ques- tion est de connaître le potentiel de la stratégie choisie: dans quelle mesure les chiffres-clés économiques peuvent- ils évoluer? Est-il vraiment possible d’obtenir une amélioration nette de la production laitière au moyen de deux approches aussi différentes? Dans un premier temps, on peut consulter les chiffres moyens d’exploitations euro- péennes, qui suivent depuis des années des stratégies correspondantes.

Les exploitations laitières européennes, classées «top» selon la mise en valeur EDF4(GARMHAUSENet GAZZARIN, 2001), profitent dans une très large mesure des effets de la taille. Les coûts totaux par kg de lait produit s’élèvent à moins de la moitié de ceux des exploitations suisses de référence. Les deux groupes top EDF correspondant aux stratégies HP et PI sont tout à fait concurrentiels au sein même de ce groupe d’exploitations cou- ronnées de succès. Ils présentent des re-

venus de travail horaire de Fr. 34.– (ex- ploitations HP) et de Fr. 28.– (exploita- tions PI), par rapport à Fr. 21.– pour la moyenne des exploitations EDF en 2000.

Les exploitations PI obtiennent ce revenu élevé avec une quantité de lait nettement plus faible que les exploitations HP, vrai-

semblablement parce qu’elles sont moins fortement contraintes de s’agrandir. Si l’on veut accepter l’idée d’un change- ment structurel accéléré en Suisse, il est désormais clair que les exploitations qui possèdent les caractéristiques foncières, structurelles et topographiques adaptées devraient, pour améliorer leur compéti- tivité, à tout prix choisir la voie PI.

Evolution

des exploitations HP de 1998 à 2002

On a vu précédemment qu’il n’était pas possible au début du projet de faire la différence entre les exploitations HP et PI avec les chiffres-clés économiques. On peut donc légitimement se demander jus- qu’à quel point leur évolution au cours des dernières années est la conséquence de la stratégie choisie. Du fait de la durée relativement courte du projet – comparé au temps d’action –, la situation doit être examinée déjà avant le début du pro- jet et avant le choix décisif de la straté- gie à appliquer sur les exploitations.

Pour cinq des exploitations HP, des données comparables sont disponibles de 1998 à 2002. L’évolution de leurs données structurelles est indiquée dans le tableau 3 et celle des productivités dans le tableau 4.

Fig. 1. Charges de structure «I» (mécanisation + bâtiments et installations + frais généraux) en détention des bovins des groupes de pilotes Haute performance (OL - HP) et Pâture inté- grale (OL - PI), comparés à la référence en 2000 (en centimes par kg de lait produit).

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Référence OL PI OL HP

ct./kg

Autr. ch. réelles str.

Bâtiments, inst.

Mécanisation

Tableau 3. Evolution des données structurelles de cinq exploitations pionnières à haute performance (HP), de 1998 à 2002.

MOh = heure de main-d’œuvre. SAU = surface agricole utile.

Année 1998 1999 2000 2001 2002

Nombre d’exploitations 5 5 5 5 5

SAU (ha) 47,9 47,9 49,1 49,6 49,6

Surface fourragère principale (ha) 26 29 28 29 29

Surface herbagère (ha) 21 23 23 24 24

UGBF/ha 1,7 2,1 2,1 2,1 2,2

Nombre de vaches 37,6 41,0 41,2 41,2 42,2

Part de vaches (%) 74 73 73 76 75

Performance laitière/vache (kg) 7405 7119 7533 7974 8441 Contingent (kg) 266 560 278 615 282 151 297 742 303 216 Quantité de lait vendu (kg) 269 784 281 457 290 091 305 126 328 005 Quantité de lait produit (kg) 283 437 293 911 310 666 326 391 350 764

MOh totale (h) 7429 7622 7725 7969 8066

MOh bovins (h) 5118 5391 5455 5700 5797

MOh famille (h) 4467 4100 4332 4341 4514

Tableau 4. Evolution des chiffres-clés de productivité de cinq exploitations pilotes à haute performance (HP), de 1998 à 2002.

MOh = heure de main-d’œuvre. SF = surface fourragère.

Année 1998 1999 2000 2001 2002

Quantité de lait/MOh (kg) 53 53 56 58 61

Quantité de lait/ha SF (kg) 12 070 10 940 12 560 13 466 14 646 Concentrés/ha SF (kg) 2116 1763 1992 2064 2235

4EDF = European Dairy Farmers = Produc- teurs européens de lait. Les mises en valeur sont effectuées de manière centrale selon un schéma bien défini et discutées avec les agriculteurs lors des rencontres.

(4)

Le contingent moyen de ces cinq exploi- tations a augmenté d’environ 267 000 kg à plus de 303 000 kg (13%). La quantité de lait produite a augmenté encore plus fortement, de près de 270 000 kg à environ 351 000 kg (23%). Les coûts moyens pour la location des contin- gents sont montés de Fr. 6600.– à plus de Fr.17 600.–. Le nombre de vaches n’a que légèrement augmenté, de 38 à 42;

la performance laitière a en revanche fortement augmenté de 7400 kg à plus de 8400 kg par vache. L’emploi annuel de concentrés a augmenté de moins de 900 kg à plus de 1300 kg par vache (tabl. 3).

La productivité du travail a pu – surtout par des effets d’échelle – être augmen- tée de plus de 15%, de 53 à 61 kg de lait par heure de travail. La productivité à la surface est également supérieure, en particulier grâce à l’usage renforcé de concentrés.

Les coûts totaux de la détention des bo- vins ont augmenté de 1998 à 2002 de près de Fr. 50 000.– à Fr. 400 000.–

pour les cinq exploitations HP, bien qu’aucun investissement n’ait été effec- tué dans les bâtiments durant ces an- nées. La moitié de l’augmentation est due aux coûts spécifiques (vétérinaire, achats de fourrage et production four- ragère), Fr. 15 000.– pour la mécanisa- tion (mélangeuse) et Fr. 10 000.– pour la location du contingent. Grâce à l’aug- mentation considérable du volume de lait produit de 70 000 kg, les coûts par kg de lait produit ont malgré tout dimi- nué de Fr. 1.23 à Fr. 1.15 (fig. 2).

La prestation totale par kg de lait pro- duit a diminué durant ce laps de temps de Fr. 1.15 à Fr. 1.–5, si bien que la perte a augmenté de sept centimes par kg de lait. De ce fait, le revenu horaire du travail familial a baissé, sur ces cinq exploitations, de quinze à environ six francs6.

En conclusion, l’évolution des exploi- tations HP entre les années précédant le projet et le début de l’application des stratégies permet de constater que les exploitations pilotes se sont clairement engagées sur une voie de croissance.

L’augmentation visée de la taille de l’entreprise s’avère cependant plus dif- ficile du point de vue financier: elle a même des effets inverses vu les coûts de croissance élevés (contingents), les investissements élevés pour les adapta- tions nécessaires (mécanisation, instal- lations) et les baisses subies du côté des recettes des produits et des paiements directs (par kg de lait).

Evolution

des exploitations PI de 1998 à 2002

Le tableau 5 indique l’évolution des données structurelles de quatre exploi- tations PI. Le contingent moyen a aug- menté de 125 000 kg à 130 000 kg et

la quantité de lait produite d’environ 15 000 kg à 147 000 kg. La performance laitière s’est accrue de 5300 kg à près de 5800 kg par vache et par année, le nombre de vaches restant pratiquement constant.

Quelques chiffres-clés de productivité sont présentés dans le tableau 6. Autant la productivité du travail (de 40 à 45 kg de lait par heure de travail) que la pro- ductivité à la surface indiquent de lé- gères améliorations, d’environ 10%. Le chiffre-clé décisif pour cette stratégie, la productivité à la surface, montre une nette amélioration.

Les coûts totaux de la détention des bo- vins des quatre exploitations PI laissent transparaître une légère tendance à la baisse de 1998 à 2002. Les coûts to- taux par kg de lait produit ont claire- Fig. 2. Evolution des coûts de la production laitière de cinq exploitations pilotes à haute performance (HP), de 1998 à 2002 (en centimes par kg de lait produit).

0 20 40 60 80 100 120 140

1998 1999 2000 2001 2002

ct./kg

Vét. + IA Cult. fourragère Autres ch. spéc. Mécanisation Bâtiments, inst. Autr. ch. réelles str. Travail Terre

Capital Contingent

Tableau 5. Evolution des données structurelles de quatre exploitations pilotes avec pâture intégrale (PI), de 1998 à 2002.

MOh = heure de main-d’œuvre. SAU = surface agricole utile.

Année 1998 1999 2000 2001 2002

Nombre d’exploitations 4 4 4 4 4

SAU (ha) 23,9 24,0 24,0 24,2 24,2

Surface fourragère principale (ha) 20 20 20 20 20

Surface herbagère (ha) 19 19 19 19 20

UGBF/ha 1,8 1,8 1,8 1,7 1,8

Nombre de vaches 24,8 25,3 25,5 24,0 25,0

Part de vaches (%) 85 82 83 84 85

Performance laitière/vache (kg) 5308 5373 5448 5716 5774 Contingent (kg) 125 398 123 865 124 615 130 790 130 040 Quantité de lait vendu (kg) 126 997 131 662 126 108 123 553 131 085 Quantité de lait produit (kg) 133 061 133 662 136 158 140 178 147 479

MOh totale (h) 4733 4697 4675 4633 4622

MOh bovins (h) 3254 3222 3220 3211 3200

MOh famille (h) 3688 3700 3645 3349 3236

5Prestations 1998: revenu du lait Fr. 0.83 + revenu de la viande Fr. 0.14 + paiements di- rects Fr. 0.18 = Fr. 1.15 par kg de lait pro- duit. Prestations 2002: Fr. 0.74 + 0.12 + 0.14 = Fr. 1.– par kg de lait produit.

6Etant donné que les normes d’heures de travail FAT de 1996 employées pour les cal- culs ne reflètent qu’insuffisamment les pro- cédés de travail modernes, ce recul devrait en réalité être un peu moins grave. Selon leurs propres relevés de temps de travail, la productivité du travail des cinq exploita- tions HP devrait aujourd’hui être de 70 kg de lait par heure de travail, au lieu des 60 calculés selon les normes FAT.

(5)

ment diminué de Fr. 1.36 à Fr. 1.23, grâce à l’augmentation de la quantité de lait (fig. 3). Les prestations totales par kg de lait produit ont moins dimi- nué que les coûts pendant ce même temps – de Fr. 1.25 à Fr. 1.17. Les pertes ont ainsi été réduites de cinq centimes et le revenu horaire du travail familial des quatre exploitations a augmenté de Fr. 11.– en 1998 à environ Fr. 17.– en 2002.

Déjà, cette amélioration montre que le

«concept low cost» (disposition et acti- vité visant à simplifier et à diminuer systématiquement les coûts), essentiel aux exploitations PI, a porté ses pre- miers fruits. Les chefs des exploitations PI soulignent cependant que les reve- nus du travail calculés de cette manière n’illustrent pas correctement leur situa- tion: ils rappellent qu’ils ont pu ainsi réaliser d’énormes et très perceptibles économies de temps de travail.

Les normes de travail FAT de 1996 ont, selon nos expériences, très bien illustré la situation, aussi bien pour les exploi- tations suisses de référence de la fin des années 90 que pour les exploitations Opti-Lait. Cependant, dans les exploi- tations PI en particulier, les processus de travail ont énormément changé au cours des dernières années et se sont bien simplifiés. D’après les relevés de

temps de travail des exploitations PI, il apparaît que celles-ci économisent près d’un tiers des 100 heures de travail par vache et par année définies selon les anciennes normes FAT.

Sur les quatre exploitations, le gain de temps a exclusivement déchargé la fa- mille et n’a donc pas réduit le travail

externe. Il reste ainsi plus de temps libre pour les loisirs, mais aussi pour réfléchir et planifier («Est-ce que j’ai fait le bon choix et est-ce que je fais les choses correctement?»). Dans certains cas, il est aussi apprécié de pouvoir ap- pliquer des modèles familiaux moder- nes: l’agriculteur s’occupe plus des en- fants et du ménage, pendant que sa par- tenaire exerce une activité annexe dans sa profession.

Cette démonstration de la diminution des charges sur les exploitants s’ap- plique uniquement à la prétention de salaire de la famille dans la comptabi- lité analytique. Cela veut dire que le re- venu du travail par kg de lait et ainsi le revenu total du travail familial pour la détention des bovins restent identiques, malgré l’amélioration de la producti- vité du travail et un revenu du travail horaire bien plus élevé (tabl. 7). Pour le succès de l’ensemble de l’exploitation, c’est finalement l’emploi du temps de- venu libre qui est décisif.

Les coûts du travail des quatre exploi- tations pilotes PI ont diminué de 12 ct.

par kg de lait, du fait du temps de tra- vail spécifique à chaque exploitation. Il en résulte un gain de 6 ct. au lieu d’une perte de 6 ct. selon les normes de temps de travail et ainsi un revenu horaire de Fr. 28.– au lieu de Fr. 17.– pour l’année 2002. Il faut considérer cette baisse des coûts du travail comme un premier grand succès de l’application de la stra- tégie PI.

Finalement, si l’on considère l’évolu- tion des exploitations PI dans les pre- mières années de la mise en application de la stratégie, on peut dire que les ex- ploitations pilotes avec pâture intégrale Fig. 3. Evolution des coûts de la production laitière de quatre exploitations pilotes avec pâture

intégrale (PI), de 1998 à 2002 (en centimes par kg de lait produit).

0 20 40 60 80 100 120 140

1998 1999 2000 2001 2002

ct./kg

Vét. + IA Cult. fourragère Autres ch. spéc. Mécanisation Bâtiments, inst. Autr. ch. réelles str. Travail Terre

Capital Contingent

Tableau 6. Evolution des chiffres-clés de productivité de quatre exploitations pilotes avec pâture intégrale (PI), de 1998 à 2002.

MOh = heure de main-d’œuvre. SF = surface fourragère.

Année 1998 1999 2000 2001 2002

Quantité de lait/MOh (kg) 40 42 43 43 45

Quantité de lait/ha SF (kg) 6630 6844 7015 7195 7378

Concentrés/ha SF (kg) 444 494 583 718 603

Tableau 7. Comparaison de différents chiffres-clés pour la détention de bovins en 2002, issus du calcul du coût de quatre exploitations avec pâture intégrale (PI).

Les valeurs de la colonne de gauche proviennent de calculs effectués sur la base du budget de travail FAT de 1996, la colonne de droite indique des valeurs calcu- lées sur la base de relevés effectués sur les quatre exploitations.

FAT = Station fédérale de recherches en économie et technologie agricoles de Tänikon, AVor = budget de travail, MOh = heures de travail de la main-d’œuvre, RT-Fam. = revenu du travail de la famille.

Heures de travail pour la détention de bovins, selon FAT-AVor 1996 Relevés Opti-Lait

MOh bovins 3200 2250

MOh famille 3236 2286

MOh exploitation 4622 3672

Coût des employés (ct./kg) 10.7 10.7

Prétentions de salaire de la famille (ct./kg) 31.9 19.9

Coût du travail (ct./kg) 42.6 30.6

Gain/perte (ct./kg) –5.7 6.3

RT-Fam. (ct./kg) 26 26

RT-Fam. dét. bovins (Fr.) 38 649 38 649

MOh-Fam. dét. bovins (Fr.) 2240 1401

RT-Fam. (Fr./h) 17 28

(6)

(PI) s’efforcent d’accroître modérément la quantité de lait, afin d’améliorer l’utilisation des capacités existantes.

Ces exploitations font montre d’une conscience des coûts très poussée pour les conditions suisses. Chaque investis- sement est examiné de manière critique, minimisé et si possible contourné (par exemple par une délocalisation des tra- vaux en culture fourragère). Les effets sur le compte d’exploitation et le calcul des coûts de la HESA sont pour l’ins- tant encore plutôt modestes, à l’échelle des anciennes normes d’heures de travail de la FAT, parce que l’ancienne infra- structure ne peut être démontée immé- diatement. Cependant, en tenant compte des économies de temps de travail réa- lisées – entre autres grâce à la pause hi- vernale de la traite –, il est déjà pos- sible de constater et d’assurer par le calcul des succès considérables dans la voie d’une meilleure compétitivité.

Bibliographie

BLÄTTLERT., DURGIAIB., KOHLERS., KUNZP., LEUENBERGERS., MÜLLERR., SCHÄUBLINH., SPRINGP., STÄHLIR., THOMETP., WANNERK., WEBERA., MENZIH., 2004. Projet Opti-Lait:

objectifs et principes. Revue suisse Agric. 36 (2), 97-102.

DURGIAIB., REIDYP., 1998. Die Kostenrechnung als Hilfsmittel für Milchproduzenten. Agrar- forschung 5 (2), 61-64.

GARMHAUSENA., GAZZARINC., 2001. Internatio- nale Kostenvergleiche in der Milchproduktion.

FAT-Bericht 573, Tänikon 2001.

Summary

Project Opti-Milk: economic results

In the framework of the project Opti-Milk, two groups of nine pioneer farms each were coached on different ways towards the common goal of a sustainable and competitive dairy production. The two groups followed two different strategies: high yield strategy (HP) and low cost strategy (PI). At the start of the project, the pioneer farms hardly dif- fered from a reference group of Swiss dairy farms, apart from concentrate costs for PI- farms and milk quota for HP-farms. An analysis of European top dairy farms indicates that farms successfully implementing HP or PI strategy achieve above average econo- mic results. PI farms obtain high incomes with considerably lower quantities of milk than HP-farms. The Opti-Milk HP-farms have chosen a clear growth approach too.

Nevertheless, the realisation of economies of scales is impeded by high growth costs and neutralised by sinking product prices. On PI farms, the effect of the clear-cut cost is delayed because existing infrastructure can often not be liquidated immediately.

Nevertheless, a considerably decrease in labour demand can be observed.

Key words: dairy production strategy, optimisation, high yield, low-cost.

Zusammenfassung

Projekt Opti-Milch: Betriebswirtschaftliche Ergebnisse

Im Opti-Milch-Projekt der Schweizerischen Hochschule für Landwirtschaft wurden zwei Gruppen von neun Betrieben mit Hochleistungs- (HL) bzw. Vollweide-Milchpro- duktion (VW) auf ihrem sehr unterschiedlichen Weg zum gemeinsamen Ziel einer nachhaltig wettbewerbsfähigen Milchproduktion ein erstes Stück weit begleitet. Ausser bei den Kraftfutterkosten der VW Betriebe und bei der Kontingentsgrösse der HL Be- triebe waren die Opti-Milch-Pionierbetriebe in der Ausgangslage noch kaum zu unter- scheiden von einer Referenzgruppe von Schweizer Milchproduktionsbetrieben. Daten europäischer Top-Milchbetriebe zeigen, dass Betriebe, welche die HL oder VW Strate- gie erfolgreich umgesetzt haben, tatsächlich weit überdurchschnittlich gute betriebs- wirtschaftliche Ergebnisse realisieren. VW Betriebe erreichen dabei hohe Arbeits- verdienste mit einer beträchtlich tieferen Milchmenge. Auch die Opti-Milch HL Pionierbetriebe haben einen klaren Wachstumspfad eingeschlagen. Die Realisierung der angestrebten Grösseneffekte wird aber erschwert durch hohe Wachstumskosten und in ihrer Wirkung neutralisiert durch die sinkenden Produkterlöse. Auf den VW Betrie- ben wirkt das ausgeprägte Kostenbewusstsein verzögert, weil die alte Infrastruktur nicht sofort abgebaut werden kann. Deutlich spürbar ist hingegen auf diesen Betrieben bereits eine massive Reduktion der Arbeitsbelastung.

Le rapport de gestion 2003 marque la fin de la période du mandat de presta- tions 2000 à 2003. Le Conseil fédéral a fixé six buts stratégiques à l’unité Re- cherche agronomique, ainsi que Agro- scope s’appelait encore à l’époque: trois en matière de durabilité (amélioration du potentiel de commercialisation, ren- forcement de l’option écologique, sou- tien de changements structurels sup- portables sur le plan social) et trois en

matière de processus internes (mise sur pied d’un système de détection précoce de risques et de nouveaux développe- ments, transfert des connaissances ainsi qu’encouragement de la compétence professionnelle et mise en exergue de la recherche agronomique).

Les auteurs du rapport ne se sont pas con- tentés de décrire purement et simplement les activités de recherche; ils en ont pré- senté les acquis réalisés grâce aux pres-

tations des stations de recherches dans un contexte global. Les projets actuels choisis font ressortir la pertinence des résultats de recherche non seulement pour la pratique agricole, mais aussi sur le plan politique et sociétal. Mentionnons à titre d’exemples les procédés de pro- duction et de transformation permettant de réduire les coûts, les mesures phyto- sanitaires ménageant l’environnement ou les efforts visant à améliorer encore la qualité des produits agricoles.

Le rapport présente également une prospective à moyen et à long terme.

Agroscope ne doit pas seulement s’adapter aux réductions budgétaires et aux réorganisations, mais avant tout aux nouveaux développements tels que l’importance croissante de la sécurité et de la qualité des denrées alimentaires.

Renseignements:

Office fédéral de l’agriculture, Urs Gantner, état-major Recherche, tél. 031 322 25 74, e-mail: urs.gantner@blw.admin.ch

Chronique

Rapport de gestion Agroscope 2003: la recherche agronomique prête à affronter l’avenir

Les cinq stations de recherches agronomiques de l’Office fédéral de l’agricul- ture (OFAG) se présentent depuis le début de 2004 en commun sous la marque faîtière d’Agroscope. La deuxième période du mandat de prestations GMEB (gestion par mandat de prestation et enveloppe budgétaire) a commencé au même moment. Le Rapport de gestion 2003 présente un bilan rétrospectif de la première période en indiquant les aboutissements de la recherche agrono- mique quant à ses six objectifs stratégiques. Il montre également comment Agroscope se prépare à relever les défis exigeants des années à venir.

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