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De PA 2002 à PA 2007: capacité d’adaptation et perspectives pour les exploitations du réseaupilote du SRVA

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Introduction

Cadre général

La Politique agricole 2002 (PA 2002) avait pour objectif de remanier tout le secteur agroalimentaire afin d’en amé- liorer la compétitivité et de l’aligner sur l’économie de marché; elle a défi- nitivement entériné la séparation de la politique des prix de celle des revenus (découplage) ainsi que la réalisation d’objectifs écologiques et éthologiques grâce à des incitations économiques.

Concrètement, PA 2002 a mis un terme à toutes les garanties de l’Etat en matière de prix et de prise en charge. En contre-

partie, elle a confirmé l’octroi de paie- ments directs généraux rétribuant des prestations d’intérêt général et non liés à la production ainsi que de paiements di- rects pour des prestations écologiques particulières instaurés au début des an- nées 1990; cependant, ces paiements di- rects n’ont depuis lors été alloués qu’en contrepartie des prestations écologiques requises (éco-conditionnalité).

La réforme pratiquée depuis une dizaine d’années selon la maxime «Davantage de marché et d’écologie» est poursui- vie dans la Politique agricole 2007. Le défi principal pour l’agriculture et le secteur alimentaire consiste à améliorer leur compétitivité dans la perspective

de l’ouverture croissante des marchés, tout en assurant un bon équilibre entre les trois dimensions de la durabilité (BÖTSCH, 2004).

Les objectifs fixés par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG, 2004) sont, entre autres, de:

● préserver les parts de marché dans des conditions de concurrence plus ardues, notamment par un assouplis- sement supplémentaire du marché laitier (abandon du contingentement laitier);

● accroître les performances des agri- culteurs en tant qu’entrepreneurs par une extension de leur marge de manœuvre;

vulgarisation

SRVA

Service romand

de vulgarisation agricole Directrice: Dominique Barjolle www.srva.ch

De PA 2002 à PA 2007: capacité d’adaptation et perspectives pour les exploitations du réseau pilote du SRVA

A. ZIMMERMANN, S. AUBERT BRÜHLMANN et P. PRAZ, Service romand de vulgarisation agricole, CH-1000 Lausanne 6 E-mail: a.zimmermann@srva.ch

Tél. (+41) 21 61 94 430.

@

Résumé

Les agriculteurs doivent en permanence intégrer dans leurs stratégies les changements des conditions-cadres de l’agriculture. Dans le but de soutenir les exploitants dans leurs réflexions, le SRVA a développé la démarche de gestion stratégique. A deux reprises, un diagnostic stratégique a été réalisé dans des exploitations du réseau pi- lote du SRVA. Entre 1997 et 1999, le projet «Défi PA 2002» visait à déterminer l’influence de la politique agricole 2002 sur l’évolution des structures des entreprises et à en projeter les résultats économiques sur cinq ans. En 2003, l’exercice a été répété pour évaluer l’impact de la politique agricole 2007. Le présent article a pour objectif de présenter l’évolution réelle des exploitations entre 1997 et 2002, en comparaison avec les planifications réali- sées, ainsi que les projections pour 2007, pour évaluer leur capacité d’adaptation et leurs perspectives.

Entre 1997 et 2002, les structures des exploitations n’ont pas évolué conformément aux planifications des agricul- teurs; en effet, les surfaces et les contingents laitiers n’ont pas été libérés dans la mesure des prévisions, parti- culièrement en plaine. Les agriculteurs ont donc recherché d’autres pistes et ont intensifié ou diversifié leur entre- prise. Ces développements ont généré une augmentation de la prestation totale moyenne de 8% en cinq ans, mais l’excédent brut d’exploitation (EBE) a tout de même baissé de 10%. Les moyens financiers à disposition notamment pour investir et pour rémunérer la main-d’œuvre familiale ont ainsi été réduits.

Les projections réalisées pour la période 2002 à 2007 présentent des résultats semblables. Par des projets de changement, la baisse des prix peut être compensée et l’EBE peut être maintenu. Cependant, ce résultat moyen cache une grande variation. Ainsi, les exploitants qui prévoient des changements augmentent leur EBE de Fr. 13 000.–, alors que ceux qui poursuivent leur activité actuelle voient leur EBE diminuer de Fr. 21 000.–; il s’agit souvent d’exploitants qui n’ont pas de marge de manœuvre à cause d’investissements récents ou qui prévoient à moyen terme de cesser l’exploitation.

Même si les exploitations du réseau pilote du SRVA ne sont pas représentatives de l’agriculture suisse, les résul- tats de l’étude démontrent la capacité d’adaptation des entreprises agricoles. Les agriculteurs poussés par leurs buts personnels cherchent des moyens de maintenir leurs activités et leur revenu.

(2)

● préserver les emplois dans le milieu rural par une meilleure adaptation des instruments de politique agricole à la politique régionale, par exemple par le soutien de mesures collectives régionales;

● rendre l’évolution structurelle socia- lement supportable par des mesures d’accompagnement;

● renforcer la confiance des consom- mateurs dans les denrées alimen- taires.

Face à ce nouveau défi, l’agriculteur doit faire preuve de grande flexibilité pour s’adapter et saisir en tout temps les opportunités qui se présenteront à lui. Cela nécessite de sa part une straté- gie bâtie sur une vision à long terme, en dépit de conditions-cadres très chan- geantes, et une bonne connaissance des marges de manœuvre dont il dispose.

Une approche pluriannuelle de l’évolu- tion possible de son entreprise est in- dispensable pour les évaluer, sur le plan qualitatif et quantitatif.

Lors de l’introduction de PA 2002, le Service romand de vulgarisation agri- cole (SRVA) avait analysé les consé- quences de cette nouvelle politique sur les entreprises agricoles de son réseau- pilote (GAVILLETet MAGNOLLAY, 2000).

Dans le cadre du projet «Défi PA 2002», un diagnostic stratégique selon la mé- thode Stratagerme (BARJOLLE et al., 2002) et une planification pluriannuelle des changements à prévoir ont été réa- lisés pour chaque entreprise considérée.

Cette étude a permis de tirer divers en- seignements sur les possibilités d’adap- tation de ces entreprises.

Le présent article revient sur ce travail pour présenter et discuter:

● l’analyse des changements effectifs intervenus dans ces entreprises entre 1997 et 2002 et leur comparaison avec les planifications réalisées à l’époque;

● les résultats qualitatifs et quantitatifs d’une approche pluriannuelle de ces mêmes entreprises pour les années 2004 à 2007.

Ces résultats doivent contribuer à mieux comprendre les principaux facteurs de changements et d’adaptation des entre- prises agricoles en fonction des straté- gies adoptées par les exploitants.

Le réseau d’exploitations pilotes suivies par le SRVA

Depuis plus de quinze ans, des exploita- tions agricoles sont suivies par le SRVA en collaboration avec les services can- tonaux de vulgarisation et la Station fé- dérale de recherches agronomiques Agroscope RAC Changins. Ce réseau

est composé actuellement de 37 exploi- tations réparties sur toute la Suisse ro- mande et le Tessin (fig. 1). Il se veut un lieu d’échanges entre agriculteurs, con- seillers et chercheurs. Un suivi à long terme des pratiques agricoles, des ré- sultats économiques ainsi que des structures d’exploitations est réalisé (MAGNOLLAYet ZIMMERMANN, plusieurs années).

Les exploitations peuvent être classées en fonction des productions principales:

● 13 exploitations sont spécialisées en grandes cultures (GC);

● 9 exploitations en production herba- gère et animale (herbagères), situées en zone préalpine ou de montagne;

● 15 exploitations mixtes qui axent leur entreprise sur les produits végé- taux et les vaches laitières ou les vaches allaitantes (M).

Ces exploitations sont plus grandes que les exploitations de référence de la FAT.

Elles travaillent en moyenne 33 ha de surface agricole et produisent plus de 131 000 kg de lait. En comparaison, les exploitations de plaine du dépouille- ment centralisé de la FAT exploitent 20 ha (HAUSHEERet al., 2004).

La démarche stratégique

Le cadre dans lequel l’agriculteur prend ses décisions évolue rapidement; sa marge de manœuvre se restreint. L’agri- culteur a de moins en moins prise sur le contexte politique et économique.

L’incertitude qui en résulte demande à la famille paysanne d’anticiper et de ré- fléchir à la stratégie de son entreprise à moyen et long terme, pour prendre au bon moment les bonnes décisions.

La démarche de gestion stratégique, comme la propose le modèle Strata- germe (BARJOLLEet al., 2002), amène l’agriculteur à réfléchir à ses décisions sur le mode de l’anticipation perma- nente, à partir de ses buts, de ses affini- tés personnelles et des axes stratégiques de son entreprise.

La démarche stratégique se déroule en cinq phases:

1. Le déclic ou question initiale:

l’agriculteur se trouve en état de re- mise en question sur son avenir.

2. Le diagnostic stratégique: analyse des forces et des faiblesses de l’en- treprise, de son système interne, ses relations avec l’extérieur et la fa- mille, ses marges de manœuvre, son mode de gestion et de décision.

3. La recherche de pistes: recherche d’idées d’ajustements possibles pour adapter la stratégie en cours ou de pistes de projet en cas de change- ments d’orientation stratégique.

4. La prise de décision: durant cette période, le chef d’entreprise s’en- gage dans la réalisation du projet ou de l’ajustement.

5. Le pilotage ou phase de mise en œuvre: ce cinquième pas correspond à la transition entre la situation ima- ginée du diagnostic stratégique et la nouvelle situation après mise en place.

Dans le cadre du projet «Défi PA 2002»

et de son évaluation, les agriculteurs du réseau ont été suivis dans les phases 2 à 5 de la démarche présentée ci-dessus.

Défi PA 2002

La démarche entreprise

Le SRVA a lancé dès 1997 le projet

«Défi PA 2002» (GAVILLETet MAGNOL-

LAY, 2000) avec les objectifs suivants:

● chiffrer les effets économiques de PA 2002 dans un futur proche pour 29 exploitations du réseau pilote, en maintenant les structures et l’orga- nisation actuelles;

● rechercher des solutions potentielles adaptées à l’exploitation, visant à li- miter la dégradation économique liée aux effets de la nouvelle politique agricole.

L’approche pluriannuelle des flux éco- nomiques et monétaires, à la base de l’outil informatique Finautech (BAR-

JOLLE et al., 2002), a permis, dans une première étape, de mesurer les consé- quences économiques de PA 2002 dans 29 exploitations du réseau pilote pour cinq ans, de 1997 à 2002. Les hypo- thèses de prix jusqu’en 2002 étaient basées sur les informations diffusées Fig. 1. Distribution géographique des ex-

ploitations du réseau pilote du SRVA en Suisse romande.

Jura

Fribourg Vaud

Valais Genève

Neuchâtel

(3)

par l’OFAG (1998) et MALITIUS(1996) et adaptées à la réalité de chaque ex- ploitation.

Dans une seconde phase, un diagnostic stratégique établi pour chaque entre- prise a permis, notamment, d’établir la stratégie de l’entreprise, sa capacité d’adaptation et de discerner les solu- tions possibles pour son développe- ment futur. Il a servi de base pour le choix des variantes qui ont été étudiées et ensuite calculées.

L’évaluation du projet

«Défi PA 2002»

A l’aube de l’entrée en vigueur du pa- quet Politique agricole 2007, le SRVA a décidé d’évaluer les diagnostics stra- tégiques et les planifications établis dans le cadre du projet «Défi PA 2002»

par rapport à l’évolution réelle des en- treprises étudiées.

Durant l’hiver 2002-2003, toutes les entreprises du réseau pilote actuel qui ont participé au projet «Défi PA 2002»

(26 entreprises) ont été visitées. Un en- tretien individuel, semi-structuré, avec chaque exploitant a permis de discuter de la stratégie actuelle de l’entreprise et de son évolution par rapport à celle de 1999, ainsi que d’évaluer les projec- tions faites alors par rapport aux choix effectivement réalisés. Les projections ont été comparées aux résultats comp- tables.

Typologie des projections pour les exploitations lors de «Défi PA 2002»

La majorité des variantes planifiées entre 1997 et 1999 (fig. 2) reflétaient le souhait des exploitants d’augmenter les volumes de production du moment (plus d’animaux, plus de surface ou in- tensification des cultures).

Un petit nombre d’entre eux pré- voyaient la construction de bâtiments, le développement de nouvelles produc- tions ou de nouvelles prestations (tra- vaux para-agricoles) et quelques-uns prévoyaient l’abandon d’une production (généralement la production laitière).

Les résultats économiques et monétaires

Dans la projection de la situation qui prévalait à l’époque, sans modification des productions et des structures, les exploitations du réseau devaient pré- voir, en moyenne, une baisse de 20%

du montant de la prestation totale et une baisse de 35% de l’excédent brut d’exploitation (EBE). Selon les visions et les souhaits des exploitants, des va- riantes supplémentaires ont été proje- tées. Le tableau 1 présente en résumé les résultats réels de 1997 et les projec- tions pour 2002 avec les adaptations de structures prévues pour chaque type d’exploitation (exploitations spéciali- sées cultures ou herbagères, exploita- tions mixtes).

Selon les prévisions des agriculteurs, la surface des exploitations ne devait que peu augmenter (entre 2 et 5%). Par con- tre, les exploitations mixtes espéraient augmenter leur contingent de lait de 40% (57 000 kg de lait) de 1997 à 2002.

Durant la même période, les exploita- tions spécialisées dans la production de lait ne prévoyaient qu’une faible aug- mentation de leur quantité de lait (15%). Ainsi, sur toutes les exploita- tions qui produisent du lait (14 exploi- tations), une augmentation moyenne de 46 000 kg de lait (35%) était prévue.

La prise en compte des solutions poten- tielles permettait de limiter l’érosion des résultats économiques. En moyenne, la prestation totale restait stable, la marge brute et l’EBE diminuaient d’environ 10%. Les exploitations herbagères étaient les moins touchées; elles présen- taient même une légère augmentation de la prestation totale. Les exploitations mixtes et celles spécialisées dans les cultures voyaient par contre leur EBE diminuer respectivement de 14 et 9%.

Ces prévisions ne prenaient pas en compte les coûts de main-d’œuvre sup- Fig. 2. Types de changements projetés dans les exploitations du réseau pilote du SRVA entre 1997 et 2002.

9% 62%

2%

7%

4%

7%

9% Augmentation dans la

continuité

Changements structurels (bâtiments)

Changements dans l’organisation de l’exploitation Développement de nouvelles prestations

Innovations dans le marché et la vente

Développement de nouvelles productions

Abandon d’une production

Tableau 1. Présentation des résultats réels de 1997 et de 2002 et des projections pour 2002 avec les adaptations de structures prévues de chaque type d’exploitation.

*Uniquement les exploitations qui produisent du lait commercialisé.

9 exploitations spécialisées 9 exploitations mixtes 4 exploitations herbagères Toutes les exploitations (23) cultures

1997 2002 2002 1997 2002 2002 1997 2002 2002 1997 2002 2002

projet réalisé projet réalisé projet réalisé projet réalisé

Surface agricole utile (ha) 30 30 29 33 34 33 27 28 31 30 32 31

Contingent laitier* (kg) 139 378 196 375 156 196 118 316 136 250 146 981 130 321 176 333 153 125 Prestation totale (CHF) 304 973 288 811 276 921 323 656 311 006 371 813 179 396 195 094 227 304 285 797 280 472 309 549 Marge brute (CHF) 239 436 205 496 212 703 245 874 212 899 255 928 143 395 150 006 158 010 221 357 198 099 221 985 EBE (CHF) 135 275 123 574 117 832 147 267 127 020 127 551 94 177 92 035 91 910 131 554 119 043 117 549

(4)

plémentaires liés à l’augmentation du volume de production; les exploitants partaient du principe que la rationalisa- tion du travail permettrait de maintenir leur capacité d’assumer la charge en travail avec la main-d’œuvre disponible.

Evolution

des exploitations entre 1997 et 2002

Les buts des agriculteurs

En 2003, les buts principaux de chaque exploitant (trois par exploitation) ont été identifiés et ont été regroupés par catégorie (fig. 3).

Les résultats de cette enquête montrent que vivre dans le village et maintenir le patrimoine sont les priorités d’un agri- culteur sur quatre. Plus important en- core, la qualité de vie cumulée à la pos- sibilité de rester indépendant, maître de ses décisions, sont mentionnées dans un tiers des réponses.

La baisse du revenu et des prix préoc- cupe les agriculteurs autant que les questions de qualité de vie. Ainsi, le maintien du revenu a été mentionné pratiquement une fois sur quatre. Un autre but important est le professionna- lisme. Ce point démontre que l’amélio- ration des techniques constitue une priorité pour beaucoup de producteurs;

les agriculteurs sont ouverts aux nou- velles techniques et désirent se perfec- tionner.

En comparaison avec les buts exprimés en 1998-1999, le patrimoine a été moins souvent cité. Par contre, la qualité de vie et le maintien du revenu deviennent

plus importants. Ainsi, l’objectif de transmettre l’exploitation à la généra- tion à venir perd de son importance.

L’enquête ne permet pas de savoir si ce changement a pour origine une détério- ration de la qualité de vie et du revenu ou une plus grande sensibilisation à ces aspects.

Typologie

des changements et comparaison avec les planifications

En cinq ans, de 1997 à 2002, les condi- tions-cadres de l’agriculture ainsi que les prix de vente des produits ont connu de fortes modifications. De plus, les potentiels de production supplémen-

taires ne se sont pas libérés, si bien que les agriculteurs n’ont pas pu évoluer dans la direction souhaitée dans les planifications réalisées. En réponse à ces changements, les agriculteurs du réseau ont trouvé des solutions indivi- duelles qui sont liées à des compé- tences de la famille ou aux opportuni- tés de l’environnement. La réponse des agriculteurs aux nouvelles conditions est très diversifiée, la figure 4 en donne un aperçu.

● Augmentation dans la continuité:

cela concerne un cinquième des ex- ploitations qui ont augmenté la pro- duction de lait et les surfaces dans les grandes cultures.

● Changements structurels: trois ex- ploitations ont construit des bâti- ments pour la production laitière et deux, une halle à poulets.

● Changements dans l’organisation de l’exploitation: une exploitation sur dix a créé ou abandonné la collabo- ration avec d’autres agriculteurs ou entre les générations, ou désengagé un salarié.

● Développement de nouvelles presta- tions: quelques exploitations ont dé- veloppé des travaux pour tiers (agri- coles ou hors agriculture).

● Innovation dans le marché de la vente: 13% des exploitations se sont engagées dans la vente directe ou dans l’agriculture biologique.

● Développement de nouvelles pro- ductions: un agriculteur a mis en place la production, la transforma- tion et la vente de lait de chèvre.

D’autres ont commencé l’élevage de moutons, de porcs ou de poulets.

● Abandon d’une production: deux agriculteurs ont abandonné le lait et un arrête l’arboriculture.

Fig. 3. Principaux buts des exploitants du réseau pilote du SRVA en 2003.

13%

13%

24%

8%

24%

13%

5%

Vivre dans le village Patrimoine

Qualité de vie actuelle Rester indépendant Revenu

Professionnalisme Valorisation des produits

Fig. 4. Types de changements intervenus dans les exploitations du réseau pilote du SRVA entre 1997 et 2002 (une exploitation peut être présente dans plusieurs catégories).

18%

13%

11%

13% 7%

13%

7%

18% Augmentation dans la

continuité

Changements structurels (bâtiments)

Changements dans l’organisation de l’exploitation Développement de nouvelles prestations

Innovations dans le marché et la vente

Développement de nouvelles productions

Abandon d’une production

Sans changements

(5)

Evolution des structures

L’exploitation moyenne en 2002 (tous types confondus) travaille 31 ha et pro- duit 153 125 kg de lait. La surface a augmenté de 2% et la production laitière de 17% par rapport à 1997 (tabl. 1).

Globalement, les trois types d’exploita- tions ont évolué de manière différente du point de vue de la surface. Les ex- ploitations herbagères ont vu leur sur- face et leur production laitière augmen- ter respectivement de 13% (31 ha en moyenne en 2002) et 24% (146 981 kg de lait). Cette évolution de la quantité de lait produit est principalement due à une exploitation qui a vu sa production s’accroître de plus de 100 000 kg. Les modifications de structures ont été plus modestes dans les autres types. La sur- face moyenne par exploitation n’a pas évolué pour les exploitations mixtes;

elle a légèrement régressé pour les uni- tés spécialisées dans les cultures. La pro- duction laitière des exploitations mixtes a augmenté de 12% et atteint 156 196 kg en 2002 (tabl. 1).

L’évolution des surfaces projetée a été légèrement surestimée pour les exploi- tations de plaine (spécialisées cultures et mixtes) et sous-estimée pour les ex- ploitations spécialisées en production animale. Les exploitants de plaine re- lèvent la difficulté de trouver des sur- faces pour agrandir leurs structures. La recherche de contingents laitiers se heurte à la même difficulté. Les exploi- tants mixtes n’ont réussi en moyenne à augmenter que de 10% leur production laitière, ce qui est nettement plus faible que les projections réalisées en 1997 (+40%). L’augmentation pour les ex- ploitations herbagères est plus grande que dans les projections, mais cela est lié à une exploitation. Les autres n’ont pas pu augmenter leur production.

Evolution des résultats économiques

et monétaires

Le tableau 1 présente l’évolution moyenne des résultats globaux des ex- ploitations de 1997 à 2002 et la compa- raison avec les résultats 2002 des va- riantes planifiées.

Malgré la baisse des prix, la prestation totale moyenne se stabilise, voire aug- mente entre 1997 et 2002; par contre, l’excédent brut d’exploitation (EBE) tout comme la marge brute diminuent respectivement de Fr. 700.– par ha et de Fr. 200.–. L’augmentation des coûts spécifiques par ha est responsable de la baisse de la marge brute et confirme l’intensification réalisée sur les exploi- tations.

La comparaison entre les planifications et les résultats réels démontre la pru- dence des hypothèses utilisées en 1999, mais témoigne aussi du dynamisme des exploitants. En effet, seules 18% des ex- ploitations n’ont pas entrepris de chan-

gements. La prestation totale moyenne réelle a dépassé de Fr. 29 000.– (env.

Fr. 1000.–/ha) celle que prévoyait la planification, ce qui met en évidence l’intensification réalisée. L’écart est plus faible pour la marge brute (Fr. 23 800.–), voire nul pour l’EBE.

Même si le volume de production (ha ou kg de lait) est resté au-dessous des prévisions, les résultats économiques des exploitations (EBE) sont générale- ment proches des planifications. Cela est dû, d’une part, au développement d’activités para-agricoles et, d’autre part, aux prix restés au-dessus des pré- visions. Ce dernier facteur peut cepen- dant fortement varier d’une année à une autre, à l’exemple du prix du lait qui a chuté en 2003 (AUBERT, 2004).

La figure 5 montre l’évolution par pro- duction des résultats moyens des cinq dernières années et la projection pour 2002 réalisée en 1999.

A l’exception de la betterave sucrière, la prestation des productions les plus im- portantes a subi une forte baisse entre

Fig. 5. Evolution par type de production de la prestation moyenne de 1997 à 2002 et compa- raison avec la projection pour 2002 réalisée en 1999 pour les exploitations pilotes.

0 2 000 4 000 6 000 8 000 10 000 12 000 14 000 16 000

1997 1998 1999 2000 2001 2002 Projet

Fr./ha

Pommes de terre Betteraves sucrières Production laitière Oléagineux Céréales panifiables Céréales fourragères

Fig. 6. Evolution de la prestation par ha SAU de 1997 à 2002 et comparaison avec la projection pour 2002 réalisée en 1999 pour les trois types d’exploitations du réseau pilote SRVA.

6 000 7 000 8 000 9 000 10 000 11 000 12 000

1997 1998 1999 2000 2001 2002 Projet

Variation de la prestation/ha SAU en Fr./ha

Spécialisées cultures Mixtes Herbagères

Fig. 7. Evolution de l’EBE par ha SAU de 1997 à 2002 et comparai- son avec la projection pour 2002 réalisée en 1999 pour les trois types d’exploitations du réseau pilote SRVA.

2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000 5500

1997 1998 1999 2000 2001 2002 Projet

Variation de l'EBE/ha SAU en Fr./ha

Spécialisées cultures Mixtes Herbagères

(6)

1997 et 2002. De manière générale, cette baisse est de plus de 1000 fr./ha; pour les céréales, la marge brute a ainsi dimi- nué de 25% en l’espace de cinq ans.

Durant la même période, les coûts spé- cifiques n’ont pas été réduits; ceux de la production de pommes de terre ont même augmenté.

Lors des planifications, la baisse de la prestation a été très bien évaluée pour la production laitière et les grandes cul- tures extensives (céréales et oléagi- neux). Les sarclées intensives (bette- raves et pommes de terre) n’ont pas subi une aussi forte pression sur les prix que prévu.

La projection des coûts est générale- ment proche de la réalité; ceux des pommes de terre ont été sous-estimés et ceux des betteraves sucrières, des oléagineux et de la production laitière, surestimés.

Par conséquent, la marge brute réelle des productions est légèrement (ou net- tement pour les betteraves sucrières et les pommes de terre) supérieure aux projections réalisées en 1999.

Malgré une intensification des cultures et une augmentation de la part des pommes de terre ou des légumes dans la rotation, la prestation et l’EBE des exploitations de grandes cultures dimi- nuent fortement (prestation –1218 fr./ha;

EBE –1197 fr./ha). Les autres types d’exploitations ont augmenté leur pres- tation (mixtes: +1603 fr./ha; spéciali- sées production animale: +625 fr./ha) sans pour autant éviter une baisse de l’EBE (diminution de 400 à 600 fr./ha) (fig. 6 et 7).

En matière de coûts, les exploitations n’ont pas réalisé d’économies entre 1997 et 2002; les coûts spécifiques et les coûts de structures n’ont pas été di- minués. Une autre mise en valeur des résultats du réseau pilote (ZIMMERMANN

et AUBERT, 2004) était déjà arrivée à la même conclusion.

Comparaison avec les exploitations du dépouillement centralisé

La surface moyenne entre 1997 et 2002 des exploitations du réseau pilote s’ac- croît plus faiblement que celle des ex- ploitations du dépouillement centralisé de la FAT (HAUSHEER, diverses années), mais reste plus élevée de 12 ha en moyenne (exploitations FAT = 19 ha et réseau = 31 ha en 2002). L’intensité de production a par contre davantage pro- gressé dans les exploitations du réseau.

En comparant les deux réseaux, la pres- tation par ha des exploitations pilotes a augmenté de 459 fr. tandis que celle

des exploitations FAT a diminué de 442 fr. (fig. 8). L’EBE/ha SAU des ex- ploitations du réseau pilote diminue aussi rapidement (359 fr./ha). En 2002, les exploitations pilotes génèrent un EBE moyen de 3792 fr./ha contre 4192 fr./ha pour les exploitations de la FAT.

Les premières restent donc plus exten- sives que les dernières.

Cependant, les deux réseaux suivent une même évolution, avec des résultats économiques plus faibles dans les deux cas. Les exploitations du réseau pilote ont par contre, par des cultures plus in- tensives et une augmentation du contin- gent laitier, davantage intensifié leurs productions. En conséquence, la pro- gression de la prestation totale de même que celle des coûts spécifiques était plus forte que celle qu’ont enregistrée les exploitations du dépouillement cen- tralisé.

Capacité d’adaptation pour l’avenir

Ce chapitre présente les réflexions faites en 2003 par 29 agriculteurs qui ont par- ticipé à une évaluation de l’impact de la Politique agricole 2007 (PA 2007).

Hypothèses utilisées

Les planifications sont basées sur «les hypothèses exogènes pour la simulation pluriannuelle» diffusées par le SRVA (AUBERT, 2004). Ces prix proposés pour les produits agricoles ont été adaptés individuellement à chaque exploitation en fonction des prix obtenus par les ex- ploitants (fig. 9). La meilleure valorisa- tion par une qualité supérieure ou des labels (céréales), comme des diminu- tions de prix pour des produits de qua- Fig. 8. Comparaison de l’évolution des résultats économiques des exploitations pilotes SRVA avec les exploitations du dépouillement centralisé de la FAT; années de référence 1997 à 2002.

-1200 -1000 -800 -600 -400 -200 0 200 400 600

Prestation totale Marge brute EBE

Différence entre 2002 et 1997 en Fr./ha

Dépouillement centralisé Réseau pilote

Fig. 9. Evolution des prix de base de quelques productions agricoles entre 2002 et 2007.

40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90

2002 2003 2004 2005 2006 2007

Fr./dt

Oléagineux Lait

Céréales panifiables Protéagineux Céréales fourragères

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lité inférieure des années 2000 et 2001 (pommes de terre), ont servi de base d’adaptation.

Lors d’un entretien individuel, les agri- culteurs ont formulé leurs projets d’avenir et les adaptations prévisibles à l’horizon 2007. Les simulations sont basées sur ces informations. Elles sont donc le reflet des restrictions et des po- tentiels liés à la famille paysanne et à son environnement. Il ne s’agit pas de déterminer le potentiel théorique de l’exploitation, ni de modéliser une quel- conque situation.

La projection des résultats réalisée pour chaque exploitation prend en compte:

● l’évolution prévisible des structures (surface, contingents)

● l’assolement prévu

● les projets des exploitants (nouvelles productions, constructions, etc.)

● l’évolution des prix des produits agricoles et des coûts spécifiques

● les coûts de structure prévus

● les activités complémentaires para- agricoles envisagées.

Les activités non agricoles du chef d’exploitation ou d’un membre de la famille n’ont pas été intégrées dans le calcul. L’étude a porté uniquement sur l’évolution de l’activité agricole.

Typologie des projections

La figure 10 présente les projets des exploitants. Ces derniers ont été re- groupés selon huit orientations qui ap- pellent les commentaires suivants:

● L’augmentation dans la continuité touche principalement les volumes de production (contingent et sur- face). Un quart des exploitants pense pouvoir augmenter ses activi- tés courantes.

● Un quart des exploitants prévoit des changements importants au niveau des structures (constructions, repri- se/cession de terres) et dans l’orga- nisation de l’exploitation (reprise par le fils, employé).

● Un tiers des agriculteurs prévoit le développement d’une nouvelle acti- vité. Les prestations pour des tiers et le travail annexe en dehors de l’agriculture sont les exemples le plus souvent cités.

● Les innovations dans le marché concernent plus particulièrement la transformation à la ferme et la vente directe.

● Les cas d’abandon de production sont tous liés à la production laitière.

Projection des structures et des résultats

économiques

Les agriculteurs restent très prudents dans les projections d’augmentation de surface (en moyenne: 6% en cinq ans).

Individuellement, les modifications peuvent être importantes; ainsi, trois exploitants prévoient une augmentation de la surface cultivée de plusieurs hec- tares, tandis que plusieurs perdent de petites surfaces.

Le développement interne, à l’image de la quantité de lait (augmentation de 28%

en cinq ans) ou de l’augmentation de la part des cultures intensives ou maraî- chères, est privilégié par les exploitants.

Cela représente une intensification de l’exploitation et bien souvent aussi une spécialisation. Des collaborations avec d’autres exploitants sont très souvent associées à ces développements.

Ces augmentations de volume de pro- duction permettent aux agriculteurs de maintenir le niveau de marge brute et d’EBE, donc de compenser la baisse des prix (tabl. 2). A l’instar des précé- dentes planifications, l’augmentation de travail n’a pas été comptabilisée, car les exploitants estiment que le plus haut degré de spécialisation permet de rationaliser le travail et que la main- d’œuvre actuelle sera suffisante.

Le développement de prestations para- agricoles supplémentaires, en plus de l’intensification des productions, rend les projections des exploitations de plaine légèrement meilleures que celles des exploitations vouées aux herbages situées principalement en zone de mon- Fig. 10. Types de changements prévus dans les prochaines années dans les exploitations du réseau pilote du SRVA.

24%

18%

10%

20%

10%

4%

4%

10%

Augmentation dans la continuité

Changements structurels (bâtiments)

Changements dans l’organisation de l’exploitation Développement de nouvelles prestations

Innovation dans le marché et la vente

Développement de nouvelles productions

Abandon d’une production

Sans changements

Tableau 2. Présentation par type d’exploitation des résultats économiques réels moyens de 2001/2002 et des projections pour 2007 avec les adaptations de structures prévues de chaque type d’exploitation.

*Uniquement les exploitations qui produisent du lait commercialisé.

10 exploitations spécialiséescultures 12 exploitations mixtes 7 exploitations spécialiséesproduction animale Toutes les exploitations (29)

2001/2002 2007 % 2001/2002 2007 % 2001/2002 2007 % 2001/2002 2007 %

Surface agricole utile (ha) 30 33 107 33 35 108 36 36 100 33 35 106

Contingent laitier* (kg) 123 194 167 809 136 144 333 168 167 117 131 650 167 952 128 Prestation totale (CHF) 310 366 317 163 102 329 605 332 515 101 230 291 234 541 102 298 999 303 572 102 Marge brute (CHF) 224 604 225 406 100 231 028 227 136 98 171 877 177 713 97 215 983 213 161 99 EBE (CHF) 136 900 136 154 99 137 715 135 677 99 102 796 98 442 96 129 005 126 854 98

(8)

tagne. La baisse projetée du prix du lait (plus de 15%) n’arrive pas à être com- pensée par l’augmentation du volume de production.

Les exploitations herbagères obtien- nent en 2007 une prestation totale de 6500 fr./ha, inférieure d’environ 3000 fr./ha à celle que réalisent les exploitations spécialisées en grandes cultures et mixtes; l’EBE diffère de 1000 fr./ha. Malgré l’intensification, les exploitations de plaine voient leur pres- tation et l’EBE par ha diminuer.

Afin d’apprécier les perspectives des exploitations, deux catégories ont été créées: les exploitations qui n’ont pas prévu d’adaptations importantes et celles qui prévoient des changements (fig. 11).

Certaines exploitations ont investi et n’ont donc plus de marges de manœu- vre pour des modifications structurelles, d’autres ne voient pas d’opportunité ces prochaines années. D’autres encore n’investissent plus, voire vendent leurs droits de produire (contingent laitier), afin de maintenir l’exploitation jusqu’au départ à la retraite du chef d’exploita- tion ou de libérer du temps pour un emploi hors agriculture. Toutes ces ex- ploitations voient leurs résultats écono- miques se dégrader; pour certaines, l’EBE diminue de plus de Fr. 50 000.–.

La variation de la prestation totale

moyenne des exploitations sans chan- gement se situe à –20 323 fr. contre +24 807 fr. pour celles avec change- ments. L’EBE moyen diminue de Fr. 21 117.– dans les exploitations sans changement et augmente de Fr. 13 263.–

dans les autres, soit une différence de plus de Fr. 34 000.–. Les structures de la première catégorie restent stables tandis que, en moyenne, la surface des

autres exploitations augmente de 4 ha et la production laitière de 51 250 kg.

En général, les changements planifiés sont en liaison avec la surface cultivée (plus de surface, plus de cultures inten- sives ou plus de production de lait).

Peu nombreux sont les exploitants qui développent des productions découplées de la surface comme la production por- cine ou la volaille.

Fig. 11. Différence de prestation et d’EBE des 29 exploitations du réseau pilote SRVA entre la moyenne 2001-2002 et la projection pour l’année 2007.

-150 000 -100 000 -50 000 - 50 000 100 000 150 000

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 M

Différence en Fr./exploitation

Prestation EBE

avec changements sans changements

Conclusions

❏ Les agriculteurs du réseau pilote du SRVA ont montré une grande capacité d’adaptation et une grande ouverture au chan- gement. A l’exemple d’un producteur qui, en lieu et place du développement de la production laitière prévue, s’est lancé dans la transformation de lait de chèvre, ils sont prêts à saisir les opportunités qui se présentent.

❏ Face à un contexte en pleine mutation, ils ont su réagir afin de maintenir leur revenu et ainsi poursuivre les buts qui les animent.

❏ Leur ouverture au changement se caractérise par leur capacité à trouver et mettre en œuvre de nouvelles idées. Ils ont su aussi adapter leurs objectifs et ainsi privilégier la diversification plutôt que d’attendre des volumes de productions supplé- mentaires difficiles à trouver.

❏ A terme, cependant, les projets des agriculteurs conduisent à une spécialisation. Cette spécialisation doit être mise en parallèle avec les buts et objectifs des familles paysannes. La spécialisation ou la concentration sur des compétences-clés influence favorablement l’augmentation de la performance (WEBERet al., 2003). Une analyse détaillée de leurs forces et de leurs faiblesses a certainement permis aux exploitants du réseau pilote de prendre les décisions en fonction de ces éléments.

❏ Les différentes démarches présentées dans cet article montrent que les agriculteurs cherchent soit à libérer du temps pour d’autres activités, soit à rationaliser dans le but de ne pas engager de main-d’œuvre supplémentaire, au risque de voir leur qualité de vie se dégrader. Ce point constitue le premier objectif pour l’augmentation de la performance (WEBERet al., 2003).

❏ Sans changer, sans s’adapter à l’évolution du contexte, l’agriculteur a de plus en plus de peine à maintenir son revenu.

Plusieurs exploitants ont favorisé le développement interne à l’exploitation, afin de pallier la difficulté d’augmenter le vo- lume de production. Cela leur a permis de maintenir le revenu, mais le potentiel futur est limité par les diverses exigences qu’ils se doivent de respecter.

❏ Pour mettre en œuvre ces changements, une capacité minimale d’investissement doit être maintenue. Le manque de moyens peut d’ailleurs pousser certains à chercher un complément de revenu à l’extérieur.

❏ Les résultats des exploitations du réseau pilote ne sont pas représentatifs de l’agriculture suisse; cependant, les réflexions concernant l’ouverture au changement, l’amélioration de la productivité du travail, la gestion des marges de manœuvre technico-économiques et financières ainsi que le maintien d’une qualité de vie satisfaisante sont les bases d’une exploita- tion vivable et viable.

(9)

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Summary

From the Swiss AP 2002 to the AP 2007: adaptability and perspectives for the farms of the pilot network of the SRVA The changes in agricultural policies (AP) force the farmers to adjust their strategies continuously. In order to help the farmers in this process, the SRVA developed an «strategic management» approach that was twice applied in its farm network. Between 1997 and 1999, the so-called «PA 2002 Challenge» aimed to determine the influence of this Swiss policy on the evolution of farms structures and to plan the economic results over five years. In 2003, this operation was repeated to assess the impact of PA 2007. The purpose of this paper is to compare the real evolution of the farms between 1997 and 2002 to the calculated plans and the projections for 2007 in order to assess their adaptability and their future prospects.

From 1997 to 2002, the farms structures did not evolve as planned by the farmers. In fact, the surface and milk quota was not freed as far as expected, especially in the flatlands. Therefore the farmers tried other ways and intensified or diversified their enterprise. These developments (trends) led to an average increase of the total performance of 8% within five years. At the same time, the EBE sank by 10%. Thus, the available money for investments and remuneration of the family work was reduced.

The projections realised for the years 2002 to 2007 show similar results. The only way to counterbalance the price reductions and to main- tain the EBE is to undertake changes. Nevertheless, this average result hides a high variation. The enterprises planning changes are able to enhance their EBE by CHF 13 000.–, while those going on without changes see their EBE diminished by CHF 21 000.–. The latter often concern farmers who made investment recently or who are planning to quit the profession.

The SRVA’s farms network does not fully represent Swiss agriculture; but the results of this study emphasize the adaptability of agricul- tural enterprises. The farmers pushed by their own goals look for issues to maintain their activities and their income.

Key words: farm income, economic analysis, profitability, pilot farms, farm network, agricultural policies.

Zusammenfassung

Von AP 2002 zur AP 2007: Anpassungsfähigkeit und Perspektiven für die Pilotbetriebe des SRVA

Die Anpassungen an die Rahmenbedingungen der Landwirtschaft müssen die Be- triebsleiter laufend in ihre Strategien einbeziehen. Um die Landwirte in ihren Ueber- legungen zu begleiten, hat der SRVA die Methode der strategischen Unternehmungs- führung entwickelt. Zweimal wurde eine Betriebsdiagnose auf Betrieben des Pilot- betriebsnetzes des SRVA gemacht. Im Projekt «Défi PA 2002» wurde zwischen 1997 und 1999 der Einfluss der Agrarpolitik 2002 auf die Strukturen der Betriebe gemessen und die wirtschaftlichen Resultate für eine Planung auf fünf Jahre berechnet. Im Jahre 2003 wurden die Berechnungen wiederholt um den Einfluss der Agrarpolitik 2007 zu messen. In diesem Artikel wird der Vergleich zwischen der wirklichen Entwicklung der Betriebe in den Jahren 1997 bis 2002 und den realisierten Planungen vorgestellt.

Zusätzlich werden noch die Planungen für 2007 und die Anpassungsfähigkeit und Perspektiven für die Zukunft der Betriebe aufgezeigt.

Da die Fläche und die Milchkontingente nicht in dem Masse frei wurden wie es ge- plant war, insbesondere in den Talregionen, konnten sich die Betriebe auch nicht genügend vergrössern. Die Betriebsleiter mussten andere Wege suchen und haben ihre Betriebe intensiviert oder diversifiziert. Durch diese Aenderungen wurde die durch- schnittliche Gesamtleistung um 8% in fünf Jahren erhöht, der Betriebsüberschuss aber sank um 10%. Somit sind die verfügbaren Mittel für Investitionen und für die Ver- gütung der familieneigenen Arbeit gesunken.

Die Planungen, die für die Jahre 2002 bis 2007 gemacht wurden, zeigen ähnliche Ten- denzen. Durch Anpassungen auf den Betrieben kann der angenommene Preiszerfall der landwirtschaftlichen Produkte aufgefangen werden und der Betriebsüberschuss bleibt stabil. Dieser Mittelwert enthält aber eine sehr grosse Variation der Resultate.

Betriebe, die Anpassungen planen, können ihren Betriebsüberschuss um Fr. 13 000.–

erhöhen, diejenigen aber, die in den bisherigen Strukturen weitermachen, verlieren Fr. 21 000.–. Bei letzteren handelt es sich dabei oftmals um Betriebe, die vor einigen Jahren schon investiert haben oder solche die eine Betriebsaufgabe planen.

Auch wenn das Pilotbetriebsnetz des SRVA nicht für Schweizer Verhältnisse repräsen- tativ ist, zeigen doch diese Resultate, die Fähigkeit der Betriebe sich, anzupassen.

Dank klaren persönlichen Zielen, versuchen die Betriebsleiter ihre Aktivitäten und auch ihren Verdienst zu halten.

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