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Valeur nutritive des plantes des prairies

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~

Valeur nutritive des plantes des prairies

6. Valeurs azotées et énergétiques

R. RACCORD et Y. ARRIGO, Station fédérale de recherches en production animale, CH-1725 Posieux

B. JEANGROS et J. SCEHOVIC, Station fédérale de recherches en production hégétale de Changrns, CH-1260 Nyon 1 F. X. SCHUBIGER et J. LEHMANN, Station fédérale de recherches en agroécologie et agi-icccilti,'re de Reckenholz, CH-8046 Ziii-ich

r

ia E-mail: roger.daccord@rap.admin.ch Tel. (+41) 26/40 77 1 1 1.

Introduction

La valeur énergétique des fourrages, te- neurs en énergie nette pour la produc- tion laitière (NEL) et pour la production de viande (NEV), est un critère essen- tiel puisque les apports énergétiques constituent le principal facteur alimen- taire qui limite la production des bo- vins. Connaître cette valeur de façon suffisamment précise est une condition nécessaire pour établir une stratégie d'utilisation optimale des fourrages de nos prairies et pâturages. La valeur énergétique des fourrages varie parallè- lement à la digestibilité de leur matière organique (dMO), dont l'évolution a été décrite selon le stade de dévelop- pement et le cycle de végétation par

SCHUBIGER et al. (200 1 ) pour les plantes étudiées.

La valeur azotée englobe 3 valeurs: la teneur en matière azotée, la teneur en protéines absorbables dans l' intestin et synthétisées à partir de l'énergie dispo- nible dans la panse (PAIE) et la teneur en protéines absorbables dans l'intestin et synthétisées à partir de la matière azotée dégradée dans la panse (PAIN).

La connaissance de la valeur azotée des fourrages est nécessaire pour équilibrer des déficits en azote qui peuvent frei- ner fortement les fermentations micro- biennes dans la panse ou pour limiter et même éviter des excès d'azote qui re- présentent une charge pour le ruminant et pour l'environnement. L'évolution de la teneur en matière azotée des four-

rages étudiés a déjà été présentée par JEANGROs et al. (2001).

Les résultats de cette étude permettent de consolider notre système évaluant la va- leur nutritive des fourrages. Souvent cri- tiqué (BEEVER, 1993), ce processus de perfectionnement est pourtant nécessaire pour modéliser avec plus de précision l'évolution de la valeur nutritive des prin- cipales plantes de nos prairies au cours de leurs différents cycles végétatifs.

Matériel et méthodes

Cultivées en semis pur, 10 espèces de plantes des prairies (4 graminées, 3 lé- gumineuses, 1 composée et 2 ombelli- fères) ont été récoltées durant la pé- riode de végétation sur trois sites (La Fretaz, Reckenholz et Posieux) et du- rant deux années consécutives. Au total, 555 échantillons ont été prélevés. Les détails sur le dispositif expérimental et les prélèvements des échantillons sont donnés dans la première publication de cette série (JEANGROs et al., 2001).

L'analyse de la matière azotée et des cendres a été réalisée selon les méthodes standard utilisées à la Station fédérale de Posieux. Les teneurs en NEL, NEV, PAIE et PAIN ont été calculées sur la base de la dMO des fourrages selon la méthode de TILLEY et TERRY (1963).

Comparée à trois autres méthodes de laboratoire (une enzymatique et deux chimiques), celle-ci a livré les valeurs les plus proches des valeurs détermi- nées dans des essais de digestibilité avec des moutons sur une partie des échantillons (SCHUBIGER et al., 2001).

Résumé

Les valeurs énergétiques (NEL et NEV) et azotées (PAIE et PAIN) de 10 plan- tes importantes de nos prairies ont été calculées en se basant sur la di- gestibilité de la matière organique, déterminée selon la méthode de Tilley et Terry. En moyenne, c'est le vulpin qui a la valeur énergétique la plus basse (5,5 t 1 MJ NEL/kg MS) et le trèfle blanc la plus élevée (6,4 t 0,5 MJ).

L'âge explique une grande partie de la variation de la valeur énergétique durant la 1 re pousse chez les graminées, une plus petite partie chez les légumineuses et avec les repousses. A la 1 re pousse, la diminution de la teneur en NEL est la plus rapide chez le vulpin (-0,54 MJ/kg MS et par se- maine) et la plus lente chez le trèfle blanc (-0,19 MJ). L'âge influence les teneurs en PAIE et PAIN de la même manière que les teneurs en énergie.

Les teneurs en PAIN diminuent plus rapidement que celles en PAIE. Avec les graminées, elles deviennent vite un facteur limitant de la production laitière. A l'inverse, les légumineuses, et tout particulièrement le trèfle blanc, ont des teneurs excédentaires en PAIN jusque dans les stades tardifs. Ces caractéristiques montrent les avantages des prairies qui pos- sèdent des proportions optimales de graminées et de légumineuses.

(2)

Tableau 1. Teneur en énergie nette pour la production laitière (NEL, MJ par kg de matière sèche).

Espèce Pousse n Moyenne Min. Max. cv R2

Dactyle 1 fe 31 6,05 4,07 7,22 15 0,87

2e et suivantes 44 5,75 45 42 7,19 10 0,34

Ray-grass anglais 1 re 32 6,50 3.71 7,58 15 0,81

2e et suivantes 44 6,00 4,43 7,30 10 0,19

Vulpin des prés 1 fe 26 5,52 3,50 7,34 21 0,92

2e et suivantes 32 5,23 3,41 7,04 16 0,45

Ray-grass d'Italie 1 re 16 6,33 4,39 7,42 15 0,95

2e et suivantes 21 5,46 3,97 6,91 16 0,24

Trèfle blanc 1 re 22 6,77 5,75 7,34 6 0,54

2e et suivantes 46 6,25 4,92 7,09 8 0,20

Trèfle violet 1 re 28 6,31 4,78 7,30 10 0,76

2e et suivantes 37 5,97 4,40 6,93 12 0,38

Luzerne 1 fe 16 5,80 4,48 6,88 13 0,99

2e et suivantes 19 5,23 4,15 6,35 13 0,74

Dent-de-lion 1 fe 29 6,60 5,80 7,29 5 0,25

2e et suivantes 27 6,24 5,70 6,76 4 0,34 Anthrisque sauvage Toutes 8 6,41 6,11 6,66 3 (0,50)

Grande berce Toutes 11 6,56 6,08 6,97 5 (0,71)

CV = coefficient de variation.

R2 = coefficient de détermination de l'ajustement de la teneur en NEL sur le temps.

Tableau 2. Teneur en énergie nette pour la production de viande (NEV, MJ par kg de matière sèche).

Espèce Pousse n Moyenne Min. Max. CV R2

Dactyle 1 re 31 6,22 3,71 7,71 18 0,87

2e et suivantes 44 5,83 4,13 7,67 12 0,33

Ray-grass anglais 1 re 32 6,84 3,29 8,30 19 0,81

2e et suivantes 44 6,17 4,14 7,86 13 0,17

Vulpin des prés 1 fe 26 5,55 3,01 7,87 26 0,92

2e et suivantes 32 5,16 2,93 7,46 21 0,45

Ray-grass d'Italie 1 fe 16 6,64 4,13 8,08 19 0,95

2e et suivantes 21 5148 3,59 7,37 21 0,24

Trèfle blanc 1 fe 22 7,16 5,85 7,92 8 0,56

2e et suivantes 46 6,50 4,74 7,63 10 0,15

Trèfle violet 1 re 28 6,56 4,60 7,82 13 0,76

2e et suivantes 37 6,10 4,10 7,35 15 0,38

Luzerne 1 re 16 5,87 4,17 7,30 17 0,99

2e et suivantes 19 5,13 3,77 6,58 17 0,74

Dent-de-lion 1 fe 29 7,03 6,03 7,86 6 1 0,21

2e et suivantes 27 6,57 5,90 7,21 5 0,32 Anthrisque sauvage Toutes 8 6,82 6,45 7,17 4 (0,49)

Grande berce Toutes 11 6,99 6,33 7,52 6 (0,72)

CV = coefficient de variation.

R2 = coefficient de détermination de l'ajustement de la teneur en NEV sur le temps.

Résultats et discussion Valeur énergétique

Comparaison des espèces Du fait de la structure du système éner- gétique des ruminants, les valeurs NEL des fourrages évoluent de manière semblable aux valeurs NEV. Ainsi, les variations des teneurs en NEL décrites ci-dessous sont aussi valables pour les teneurs en NEV.

Les graminées ont la teneur moyenne en NEL la plus basse et qui varie le plus (5,85 ± 0,92 MJ/ker MS). Le ray-grass anglais a la teneur la plus élevée, aussi bien à la 1 repousse que pendant les re- pousses (tabl. 1 et 2). Le vulpin a les teneurs les plus basses qui varient le plus largement, en particulier à la Ire pousse.

Le ray-grass d'Italie et le dactyle se situent entre ces deux extrêmes, les re- pousses de ce dernier ayant une teneur moyenne en énergie supérieure à celle des repousses du ray-grass d'Italie.

Les légumineuses ont une teneur moyenne en NEL élevée dont la varia- tion est aussi importante (6,10 ± 0,74 MJ). Le trèfle blanc a les valeurs les plus hautes et la luzerne les valeurs les plus basses. Le groupe des autres plantes a une teneur moyenne élevée et qui varie peu (6,45 ± 0,34 MJ). Alors que les hautes valeurs énergétiques de la dent-de-lion étaient attendues (DAC- CORD, 1988), les valeurs importantes enregistrées par les deux ombellifères sont surprenantes.

Evolution avec Page

Chez les graminées, l' âge des plantes ex- plique une grande partie des variations de la teneur en NEL durant la Ire pousse (R2 variant de 0,81 à 0,95). Cette rela- tion est la plus forte chez le ray-grass d'Italie (R2 = 0,95). La diminution de cette teneur est la plus faible avec ce ray-grass (-0,37 MJ/kg de MS et par semaine). Elle est la plus rapide chez le vulpin (- 0,54 MJ; fig. 1). Avec les re- pousses, l'influence de l' âge est plus diffuse (R2 de 0,19 à 0,45). La diminu- tion de la valeur énergétique est nette- ment plus faible, allant de -0,12 MJ pour le ray-grass anglais à -0,27 MJ pour le vulpin.

Chez les légumineuses, l'influence de l'âge sur la valeur énergétique à la 1 repousse est le plus marquée chez la luzerne et le moins chez le trèfle blanc.

La diminution de la teneur en NEL est plus faible que chez les graminées. Elle est de -0,32 MJ chez la luzerne, -0,24 chez le trèfle violet et - 0,19 chez le trèfle blanc (fig. 2). Comme chez les graminées, l'effet de l'âge est faible sur

les repousses, excepté pour la luzerne.

Variant de - 0,11 à - 0,26 MJ, la dimi- nution de la valeur énergétique est semblable à celle qu'on observe chez les graminées.

L'influence de l'âge est peu marquée chez la dent-de-lion. Aussi bien à la 1 repousse que pendant les repousses, la diminution de la teneur en NEL est faible, en moyenne de -0,08 MJ/kg de MS et par semaine.

Evolution avec le stade de développement

Comme pour 1 âge, l'influence du stade de développement est plus marquée chez les graminées à la 1 re pousse (R' variant de 0,74 à 0,90) que pendant les repous- ses (R' variant de 0,18 à 0,32). La di- minution de la teneur en NEL par unité de stade est en moyenne deux fois plus rapide à la 1 repousse (-0,47 MJ/kg MS) que pendant les repousses (- 0,19 MJ).

(3)

rig. i. tvoiution aes teneurs en energte ~NtL) aes graminees riel. Lvoiunon aes teneurs en energie ~NLL) aes iegumineuses selon l'âge au cours de la Ire pousse (0 = date de début d'épiaison selon 11age au cours de la Ire pousse (0 = date de début d'épiaison

du dactyle). du dactyle).

Chez les légumineuses, l'influence du stade est aussi plus forte à la Ire pousse que pendant les repousses, mais la di- minution de la teneur en NEL est pres- que la même dans les deux cas (respec- tivement - 0,21 et - 0,17 MJ). Le stade influence peu la valeur énergétique de la dent-de-lion et des 2 ombellifères et sa diminution est faible. Globalement, la prévision de la valeur énergétique à partir du stade est assez précise lors de la 1 fe pousse. Elle est nettement plus floue pour les repousses, excepté chez la luzerne.

Si on compare les teneurs en NEL ob- tenues pour les ray-grass avec les va- leurs rapportées dans le Livre Vert (RAP, 1999), on remarque qu'elles concor- dent assez bien pour les stades tardifs à la Ire pousse et pour les repousses. Aux stades précoces de la 1 re pousse, par

contre, nos valeurs sont supérieures à celles du Livre Vert. Les teneurs du dactyle et du vulpin correspondent assez bien à celles données pour les «autres graminées» dans le Livre Vert. Ce der- nier surestime les teneurs des repousses du trèfle blanc tandis qu'il donne pour les repousses du trèfle violet des va- leurs correspondant à la moyenne des pousses et des repousses dans nos es- sais. Les valeurs rapportées dans le Livre Vert pour la luzerne concordent bien avec celles de la Ire pousse et sur- estiment celles des repousses.

La comparaison des valeurs énergéti- ques obtenues dans cette étude avec celles publiées dans des tables étrangè- res n'est pas facile. Elle est possible avec les tables françaises (ANDRIEU et al., 1981), qui contiennent des équations de prévision de la dMO spécifiques par

cycle. Nous avons ainsi calculé la te- neur en NEL du dactyle, du ray-grass anglais, du ray-grass d'Italie, du trèfle violet et de la luzerne, en utilisant la dMO calculée avec ces équations. Glo- balement, les valeurs obtenues concor- dent assez bien avec celles de cette étude. En prenant l'exemple du dactyle Il et de la luzerne à la 1 repousse, on s'aperçoit que les valeurs françaises sont presque identiques aux nôtres pour la luzerne et un peu plus basses pour le dactyle (fig. 3).

Va I e u r azotée

Comparaison des espèces La teneur moyenne en PAIE des grami- nées (93 ± 15 g/kg MS) est très légère- ment inférieure à celle des légumi- neuses (110 ± 14 g). A l'intérieur du

8,0 -

--Ar- Dactyle 1 -s- Luzerne 1

790 - --- $- Dactyle 1 INRA

cn -13-- Luzerne 1 INRA

6'0 --

z

5,0 - -

4,0

1 2 3 4 5

Stade de développement

160

~— Dactyle 1

—0— Dactyle 2+

—à— Ray-grass d'Italie 1

120 --A— Ray-grass d'Italie 2+

2 -

PD CD w

80 -

40

-3 -1 1 3 5 7 9

Semaine

Fîg. 3. Comparaison des teneurs en énergie (NEL) du dactyle et Fig. 4. Evolution des teneurs en PAIE du dactyle et du ray-grass de la luzerne avec celles données par l'INRA (ANDRIEU et (il., d'Italie selon l'âge au cours de la lre pousse (1) et des repousses

1981; 1 = Ire pousse). (2+).

(4)

Tableau 3. Teneur en protéines absorbables dans l'intestin, synthétisées à partir de l'énergie disponible (PAIE, g par kg de matière sèche).

Espèce Pousse n Moyenne Min. Max. cV R2

Dactyle 1 fe 31 95 64 143 22 0,85

2e et suivantes 44 94 74 128 13 0,42

Ray-grass anglais 1 re 32 94 54 128 19 0,81

2e et suivantes 44 96 76 120 10 0,39

Vulpin des prés 1 re 26 91 62 123 21 0,86

2e et suivantes 32 93 60 125 15 0,46

Ray-grass d'Italie 1 fe 16 89 61 115 18 0,96

2e et suivantes 21 88 66 113 17 0,24

Trèfle blanc 1 fe 22 121 103 141 8 0,46

2e et suivantes 46 112 92 132 10 0,32

Trèfle violet 1 fe 28 109 82 132 12 0,74

2e et suivantes 37 106 80 124 12 0,53

Luzerne 1 fe 16 108 87 138 14 0,91

2e et suivantes 19 100 82 140 15 0,65

Dent-de-lion 1 re 29 101 89 124 8 0,44

2e et suivantes 27 101 91 113 6 0,39

Anthrisque sauvage Toutes 8 102 96 105 4 (0,01)

Grande berce Toutes 11 104 99 109 3 (0,49)

CV = coefficient de variation.

R2 = coefficient de détermination de l'ajustement de la teneur en PAIE sur le temps.

Tableau 4. Teneur en protéines absorbables dans l'intestin, synthétisées a partir

de la matière azotée dégradée (PAIN, g par kg de matière sèche).

Espèce Pousse n Moyenne Min. Max. cV R2

Dactyle 1 re 31 91 35 219 55 0,78

2e et suivantes 44 92 56 180 29 0,47

Ray-grass anglais 1 fe 32 75 30 172 47 0,58

2e et suivantes 44 94 58 151 24 0,48

Vulpin des prés 1 fe 26 90 44 159 36 0,68

2e et suivantes 32 107 54 175 27 0,47

Ray-grass d'Italie 1 re 16 63 32 131 43 0,81

2e et suivantes 21 81 34 134 33 0,20

Trèfle blanc 1 re 22 166 108 214 16 0,39

2e et suivantes 46 151 117 205 16 0,32

Trèfle violet 1 fe 28 136 80 194 23 0,73

2e et suivantes 37 133 82 187 23 0,61

Luzerne 1 re 16 150 103 215 22 0,80

2e et suivantes 19 135 93 228 27 0,61

Dent-de-lion 1 fe 29 95 69 165 25 0,41

2e et suivantes 27 108 73 147 17 0,34

Anthrisque sauvage Toutes 8 107 82 129 15 (0,02)

Grande berce Toutes 11 109 99 122 8 (0,39)

CV = coefficient de variation.

R2 = coefficient de détermination de l'ajustement de la teneur en PAIN sur le temps.

que celles en PAIE, aussi bien entre les espèces qu'à l'intérieur de celles-ci et entre les pousses (tabl. 4). Chez les graminées, les teneurs en PAIN de la l re pousse sont plus basses que celles des repousses. C'est l'inverse chez les légumineuses.

Evolution avec l'âge

L'influence de l'âge sur les teneurs en PAIE et PAIN est semblable à celle qu'on observe avec les teneurs en NEL (R' variant de 0,20 à 0,96). Elle est plus marquée à la Ire pousse qu'au cours des repousses. La diminution des teneurs en PAIE avec l'âge est sembla- ble pour les graminées. A la Ire pousse, elle est en moyenne de - 8 g/kg de MS et par semaine et de - 4 g avec les re- pousses (fig. 4). Chez les légumineuses, cette diminution est assez homogène dans la 1 repousse et les repousses. Elle atteint une moyenne de -5 g (fig. 5).

Elle est encore plus faible avec la dent- de-lion (-2 g).

La diminution de la teneur en PAIN avec l'âge est plus rapide. Elle est en moyenne de -14 g/kg de MS et par se- maine à la 1 re pousse des graminées. Le dactyle est la seule graminée qui a montré une forte diminution avant l'épiaison (-37 g). Avec les repousses, elle est en moyenne de -7 g. Dans le groupe des légumineuses, la diminu- tion est en général de -11 g. Elle est de -5 g chez la dent-de-lion.

Evolution avec le stade de développement

La relation entre les teneurs en PAIE et le stade de développement est sembla- ble à celle qui se manifeste avec l'âge, mais un peu plus faible (R' variant de 0,24 à 0,93). La relation avec les te- neurs en PAIN est encore un peu plus lâche. La diminution des teneurs en PAIE avec l'avancement du stade est légèrement plus importante chez les graminées lors de la 1 repousse que pendant les repousses (-9 g/kg de MS et unité de stade contre -5 g), alors qu'il n'y a pas de différence chez les légumineuses (-6 g). Les mêmes ten- dances se retrouvent avec les teneurs en PAIN, mais de façon un peu plus marquée (respectivement -17, -10 et Il

-13 g). La diminution des teneurs en PAIE et PAIN est faible chez la dent- de-lion.

Les teneurs en PAIE et PAIN du Livre Vert rapportées pour les ray-grass cor- respondent à la moyenne des teneurs observées dans la 1 repousse et les re- pousses du ray-grass anglais (fig. 6).

Les valeurs données pour les «autres graminées» concordent avec les teneurs groupe des graminées, elle varie peu

entre les espèces, les pousses et les re- pousses (tabl. 3). Par contre, comme le coefficient de variation le démontre, la variation des teneurs au sein d'une même espèce est importante. Elle est plus marquée qu'avec les teneurs en NEL. Le dactyle a les teneurs les plus élevées et le ray-grass d'Italie les te- neurs les plus faibles. Parmi les legu-

mineuses, les différences entre espèces sont aussi faibles. C'est le trèfle blanc qui a les valeurs les plus élevées. Dans le groupe des autres plantes, les teneurs moyennes sont semblables.

La teneur moyenne en PAIN des gra- minées (89 ± 34 g/kg MS) est nette- ment plus basse que celle des légumi- neuses (145 ± 31 g). Globalement, les teneurs en PAIN varient plus largement

(5)

160

~ 120 - -

rn rn

w

a 80 -lb- Trèfle blanc 1 --G-- Trèfle blanc 2+

-*-Luzerne 1 --9- Luzerne 2+

40

-3 -1 1 3 5 7 9

Semaine

Fiel. S. Evolution des teneurs en PAIE du trèfle blanc et de la lu- Fiel. 6. Comparaison des teneurs en PAIE du ray-grass anglais zerne selon l'âge au cours de la Ire pousse (1) et des repousses (?+). avec celles données par le Livre Vert (1 = Ire pousse, ?+ = repous-

ses, LV = Livre Vert).

du vulpin et du dactyle, sauf pour la sur 14 mélanges virtuels représentant permet de déterminer si ce potentiel est I re pousse du dactyle qui est sous-esti- les 6 mélanges standard du Livre Vert, équilibré ou au contraire si des teneurs mée. Le Livre Vert surestime les teneurs la comparaison globale donne des re- déficitaires ou excessives le limitent.

en PAIE et PAIN des repousses du sultats qui concordent étonnamment Avec les graminées telles que le ray- trèfle blanc, tandis que ses valeurs cor- bien. Les plus grandes déviations sont grass anglais, les teneurs ne sont équili- respondent à la moyenne des teneurs observées avec les teneurs en PAIN où brées qu'au stade précoce (fig. 7). Avec du trèfle violet. Il surestime les teneurs notre modèle a tendance à donner des l'avancement du stade, la teneur en en PAIE des repousses de la luzerne et valeurs plus élevées à la 1 re pousse et PAIN devient vite limitante tandis que sous-estime les teneurs en PAIN de sa plus faibles aux repousses que le Livre les valeurs laitières découlant des te- s re pousse. Vert. On retrouve ainsi les mêmes dif- rieurs en NEL et en PAIE diminuent férences qui existent entre les teneurs moins rapidement. L'image est inverse en PAIN des espèces étudiées et celles avec les légumineuses, en particulier

C omparaison avec les

du Livre Vert, en particulier chez le avec le trèfle blanc (fig. 8). La teneur

types standard de prairies

dactyle et le trèfle blanc. en PAIN est toujours excédentaire. Les valeurs laitières calculées a partir des La connaissance des valeurs energeti- Valeur laitière teneurs en NEL et en PAIE diminuent

ques et azotées des espèces étudiées faiblement, la teneur en NEL étant le-

permet de composer des mélanges vir- La valeur laitière exprime le potentiel gerement limitante. Avec une ration de tuels et de comparer leurs valeurs à de production de lait d'un aliment selon graminées, le manque de PAIN freine celles données pour les mélanges stan- sa teneur en NEL, PAIE et PAIN par kg les fermentations de la panse, entraînant dard dans le Livre Vert. Si on se base de MS. Pour les fourrages étudiés, elle une diminution de la digestibilite, sur-

5,0

~ ~- NE L

~ ~ 4,p - -- -- - -- -*-PAIE - Y

~ ~ --A-PAIN

~ ,<D 3,0 - .~ ~

:3 ~

~ 2,0 -- - -

>

1,0

1 2 3 4 5

Stade de développement

5,0 -

-0- N EL

cn -*- PA 1 E

~ 4,0 --A- PAIN

~

~ ~

oâ 3,0 — .~ ~

:3 ~ -2 2,0

>

1,0

1 2 3 4 5

Stade de développement

Fig. 7. Evolution de la valeur laitière du ray-grass anglais selon le Fig. x. Evolution de la valeur laitière du trèfle blanc selon le stade stade de développement au cours de la Ire pousse. de développement au cours de la Ire pousse.

(6)

tout des constituants pariétaux, de l'in- gestion et par conséquent de la produc- tion. Avec une ration de légumineuses, l'excès de PAIN surcharge le métabo- lisme de l'animal et 1"environnement.

On comprend ainsi les avantages phy- siologiques et économiques des prai- ries ayant des proportions optimales de graminées, de légumineuses et d'autres plantes.

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Summary

Nutritive value of grassland plants. 6. Energy and protein values

Energy and protein values of 10 main grassland species were evaluated based on digestibility of organic matter which was determined by the method of Tilley and Terry.

Foxtail had the lowest (5.5 ± 1 MJ NEL/kg DM) and white clover the highest energy value (6.4 ± 0.5 MJ). During the first growth of the grass species, energy content varied mainly with age whereas during the regrowths and in legumes the effect was smaller. The highest decrease in NEL concentration was observed in the 1 st growth of foxtail (-0.54 MJ/kg DM and week) and the lowest in white clover (-0.19 MJ). The influence of age on APIE and APIN was similar to that obtained with energy. The APIN content decreased at a higher rate compared with the APIE content and thereby limits the milk production potential of grass species at an early stage of growth. By contrast legumes and specially white clover had an excess of APIN until a late stage of development. These facts clearly demonstrate the benefits of balanced grass and legumes mixtures.

Key words: grasses, legumes, herbs, energy and protein content, milk production potential.

Zusammenfassung

Nahrwert von Wiesenpflanzen. 6. Energie- und Proteinwert

Von zehn wichtigen Wiesenpflanzen wurde der Energie- (NEL und NEV) und Pro- teinwert (APDE und APDN) auf der Grundlage der Verdaulichkeit der organischen Substanz berechnet, die nach der Methode von Tilley und Terry bestimmt wurde. Von den untersuchten Arten weist der Wiesenfuchsschwanz den insgesamt tiefsten (5,5 ± 1 MJ NEL/kg TS) und der Weissklee den hüchsten Energiewert (6,4 ± 0,5 MJ) auf.

Bei den Grsern des ersten Aufwuchses variiert der Energiewert vorab mit dem Alter, dessen Einfluss bei den Leguminosen und den Folgeaufwüchsen kleiner wird. Die NEL-Gehaltsabnahme im ersten Aufwuchs erreicht bei Wiesenfuchsschwanz den Spitzenwert von —0,54 MJ/kg TS und Woche, whrend bei Weissklee mit —0,19 MJ NEL/Woche die Energieeinbusse am geringsten ausfllt. Der Alterseffekt übt auf die APDE- und APDN-Gehalte einen mit den Energiegehalten beobachteten, analogen Einfluss aus. Der APDN-Gehalt fâllt gegenüber dem APDE-Gehalt rancher ab und limi- tiert dadurch bei den Grüsern recht früh das Milchleistungspotenzial. Hingegen wei- sen die Leguminosen und besonders Weissklee bis in fortgeschrittene Entwicklungs- stadien einen APDN-Überschuss auf. Diese unterschiedlichen Eigenschaften zeigen deutlich die Vorteile einer mit Grsern und Leguminosen ausgewogenen Wiesen- zusammensetzung auf.

tre espèces et avec l' âge des

plantes.

Leur utilisation op

-

timale, surtout par la vache laitière en production, néces- site beaucoup de savoir-faire.

U La valeur énergétique des légumineuses est en moyenne plus élevée et varie moins que celle des graminées. La luzerne exceptée, les légumineuses offrent une élasticité d'utilisation intéressante.

D Les teneurs en PAIE varient moins que les teneurs en PAIN. A un stade tardif, ces dernières peuvent atteindre des valeurs très basses chez les graminées, en particulier dans la Ire pousse des ray-grass.

13 Exprimant le potentiel de production, la valeur laitière montre que les graminées ont des teneurs en NEL, en

-stades précoces-. La terieur en :PAIN devient rapidëent limitante. A l' inverse, les légumineuses, et tout partieu- lièrement le trèfle blanc, ont une teneur excédentaire en PAIN jusque dans les stades tardifs. Ces caractéristiques montrent les avantages des prairies qui présentent des proportions optimales de graminées et de légumineuses.

D Les valeurs énergétiques et azotées des espèces étudiées correspondent globalement assez bien aux valeurs du Livre Vert. Il est évident qu'une distinction entre pousses et repousses dans ces tables augmenterait la précision de l'estimation de ces valeurs. Mais il ne faut pas oublier que cette précision est généralement faible pour les re- pousses, dont les valeurs ne varient que faiblement avec l age.

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