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Bulletin bimensuel : (6 novembre 1882)

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(1)Bulletin bimensuel : (6 novembre 1882). Autor(en):. [s.n.]. Objekttyp:. Article. Zeitschrift:. L'Afrique explorée et civilisée. Band (Jahr): 3 (1881) Heft 12. PDF erstellt am:. 30.01.2022. Persistenter Link: http://doi.org/10.5169/seals-131879. Nutzungsbedingungen Die ETH-Bibliothek ist Anbieterin der digitalisierten Zeitschriften. Sie besitzt keine Urheberrechte an den Inhalten der Zeitschriften. Die Rechte liegen in der Regel bei den Herausgebern. Die auf der Plattform e-periodica veröffentlichten Dokumente stehen für nicht-kommerzielle Zwecke in Lehre und Forschung sowie für die private Nutzung frei zur Verfügung. Einzelne Dateien oder Ausdrucke aus diesem Angebot können zusammen mit diesen Nutzungsbedingungen und den korrekten Herkunftsbezeichnungen weitergegeben werden. Das Veröffentlichen von Bildern in Print- und Online-Publikationen ist nur mit vorheriger Genehmigung der Rechteinhaber erlaubt. Die systematische Speicherung von Teilen des elektronischen Angebots auf anderen Servern bedarf ebenfalls des schriftlichen Einverständnisses der Rechteinhaber. Haftungsausschluss Alle Angaben erfolgen ohne Gewähr für Vollständigkeit oder Richtigkeit. Es wird keine Haftung übernommen für Schäden durch die Verwendung von Informationen aus diesem Online-Angebot oder durch das Fehlen von Informationen. Dies gilt auch für Inhalte Dritter, die über dieses Angebot zugänglich sind.. Ein Dienst der ETH-Bibliothek ETH Zürich, Rämistrasse 101, 8092 Zürich, Schweiz, www.library.ethz.ch http://www.e-periodica.ch.

(2) — 289 — BULLETIN BIMENSUEL {6 novembre 1882.). A mesure que l'Algérie recouvre la tranquillité, que la guerre des Kroumirs et le soulèvement des Arabes au sud de la province d'Oran lui avaient fait perdre, l'attention des esprits se reporte sur les besoins de la colonisation et de l'industrie, et sur les moyens d'y pourvoir. Le président de la république a préparé un projet de loi, demandant que le ministre de l'intérieur soit autorisé à acquérir des terres en Algérie pour la colonisation, jusqu'à concurrence de 37,000,000 fr. ; cette somme, qui figurerait au budget général de l'État, serait répartie sur les exercices 1883 à 1887. D'autre part M. Pouyanne, ingénieur en cbef des mines à Alger, a fait une reconnaissance des terrains de Bou-Saâda dans lesquels de la houille avait été signalée, pour se rendre compte de l'importance de ces affleurements carbonifères. Il en a trouvé sur plusieurs points et à différentes hauteurs, des deux côtés de la rivière qui traverse cette région celle du niveau inférieur est la meilleure ; la couche en est aussi la plus épaisse. D'autres affleurements ont été découverts à 80 kilom. de Bou-Saâda; il y aurait là, semble-t-il, un véritable bassin houiller. Une société est en formation pour l'étude et l'exploitation de ces gisements, qui attireront en Algérie de nouveaux colons et donneront naissance à de nouvelles industries. L'extension des voies ferrées en sera aussi facilitée. La ligne d'El-Guerrah à Batna vient d'être inaugurée ; la Compagnie de la mine de plomb argentifère de Kef-Oum-Teboul en a construit une pour le transport de ses minerais jusqu'à la mer ; enfin, au commencement de l'hiver, seront entrepris les travaux d'art de la ligne de Soukarras à Ghardimaou, dont les ingénieurs viennent de terminer les études. La répression de la révolte d'Arabi pacha aidera, nous l'espérons, à l'extinction de la traite et de l'esclavage en Egypte. Après la réponse négative de M. Gladstone à la demande de l'Antislavery Society, de saisir de cette question la conférence de Constantinople, cette société lui a adressé une nouvelle lettre, dans laquelle elle rappelle la responsabilité imposée, relativement à la question de l'esclavage, au gouvernement de S. M. par sa position actuelle en Egypte. Le Comité insiste, respectueusement mais sérieusement, auprès du premier ministre, sur l'importance de prendre des arrangements administratifs tels que, non seulement ils donnent aux iirnians et aux édits, émanés de temps à autre de la Turquie et de l'Egypte, leur plein et légitime effet, ;. L'AFRIQUE.. —. TROISIÈME ANNÉE.. —. N° 12.. 12.

(3) — 290 — mais encore qu'ils assurent la complète suppression de la traite et l'extinction de l'esclavage. L'Angleterre est d'ailleurs tenue de réaliser entièrement les principes de sa politique antiesclavagiste, dont le caractère désintéressé et bienfaisant ne peut manquer de recevoir l'approbation collective de l'Europe et des pays chrétiens du monde entier. Comme le fait remarquer le Times, la lettre de l'Antislavery Society demande l'extinction de l'institution légale de l'esclavage, aussi bien que la suppression de la traite ; en effet, l'œuvre civilisatrice ne sera rendue efficace que par cette extinction. Sans doute l'esclavage est une institution ancienne dans ces pays ; toléré par la loi de Mahomet, il est accepté par les maîtres et les esclaves comme une partie de l'ordre de la nature ; mais cela ne change pas la position des hommes, des femmes et des enfants qui sont les victimes des chasseurs d'esclaves. En réponse à la lettre sus-mentionnée, M. Gladstone a informé l'Antislavery Society qu'il ne manquerait pas de conférer avec lord Granville sur ce sujet, et que, quoiqu'il ne vît pas encore ce qu'il pourrait faire, il espérait que l'on trouverait un moyen de faire quelque chose. A ce propos l'attention des partisans de la suppression de la traite se porte de nouveau sur le général Gordon, qui avait été chargé de réorganiser les troupes coloniales de l'Afrique australe et de pacifier le Lessouto, et qui vient de donner sa démission de ces fonctions. Le moment paraît favorable pour frapper un grand coup, qui hâterait la suppression de la traite partout, en lui coupant tous les chemins vers la côte orientale de l'Afrique. L'Egypte, qui possède le Soudan où il faut aussi rétablir l'ordre, fait remarquer VAfrica, s'étend jusqu'à l'équateur, et ses postes militaires atteignent l'Albert Nyanza, où Gordon a placé un steamer. De l'extrémité sud de ce lac au Tanganyika il n'y a guère que 500 kilomètres, occupés en grande partie par le Mouta Nzigé, dont Stanley a vu le golfe Béatrice. Si le gouvernement britannique faisait un arrangement avec le khédive pour la suppression de la traite, il ne serait pas impossible à un officier habile de former un cordon qui s'étendrait du Nil au Tanganyika, sur lequel sera bientôt placé un steamer. Quand la route du Tanganyika au Nyassa sera construite, et que la communication par vapeurs sera établie de ce dernier lac au cours inférieur du Chiré, il ne resterait plus que la courte ligne du Chiré à Quilimane, surveillée par les Portugais, pour avoir une série non interrompue de postes d'observation qui, du Nil au Zambèze, fermeraient complètement le passage aux caravanes d'esclaves vers l'océan Indien. La situation du Soudan égyptien est d,es plus critiques; le faux.

(4) — 291 — prophète Mohamed Ahmed, après avoir surpris et massacré le corps de troupes envoyé de Fachoda contre lui, a marché sur le Kordofan dont les villes se sont soumises à lui, à l'exception de la capitale ElObéid, que 20000 hommes de ses troupes ont investie, pendant que luimême s'avance contre Khartoum avec 60,000 hommes. Le gouverneur de cette ville, Abd-el-Kader pacha, a fait son possible pour la mettre en état de défense, et le conseil des ministres, présidé par le khédive, lui a envoyé l'ordre de tenir bon jusqu'à l'arrivée de renforts qui vont lui être expédiés. A cet effet le conseil a décidé d'enrôler, en aussi grand nombre que possible, des troupes nègres, et d'en donner le commandement à Ismaïl-Eyoub-Pacha, ancien ministre de la guerre. Mais la garnison de Khartoum pourra-elle tenir jusqu'à l'arrivée de ces troupes V Elle ne compte, d'après un correspondant du Standard au Caire, qu'un millier d'hommes, et la population de la ville paraît disposée à accueillir Mohamed Ahmed. La pacification du Soudan est d'autant plus urgente que, d'après M. Yossion, ancien consul français à Khartoum, le commerce de cette province a considérablement diminué depuis que, pour prévenir la traite, les produits, ivoire, gomme, etc., ont été monopolisés par le gouvernement. Autrefois le commerce était libre, et l'on comptait, pour l'ivoire seulement, le long du Nil Blanc et du Bahr-el-Ghazal, une vingtaine d'établissements, qui en recueillaient annuellement près de 300.000 kilog., pour une valeur de quatre millions de francs. L'échange y attirait pour une valeur égale de marchandises européennes : cotonnades, mousselines, draps rouges, quincaillerie, etc. Aujourd'hui que la plus grande partie de l'ivoire est prélevée à titre d'impôts parles agents du gouvernement, ce n'est que pour le surplus que s'effectuent les échanges en nature. Les troupes égyptiennes établies dans les différents districts, jusqu'aux grands lacs de l'équateur, recueillent celui qu'apportent les peuplades au milieu desquelles elles vivent ; il est centralisé à Lado, puis expédié par le Nil à Khartoum, où il est vendu 'aux maisons d'Europe du Caire, qui ont des comptoirs dans cette ville. Mais la quantité en a beaucoup diminué depuis le monopole ; auparavant 6500 cantars ' d'ivoire étaient transportés annuellement à la mer Rouge; en 1881 il n'y en a eu que 2500. Il faut espérer qu'une fois le Soudan pacifié et la traite abolie, l'administration égyptienne trouvera le moyen de renoncer au monopole, de rendre à cette province son ancienne liberté commer1. Le cantar équivaut. à. kilog. 44,55..

(5) — 292 — ciale et de substituer le travail libre au travail servile. Ce serait un progrès considérable, pour Khartoum en particulier, le centre de tout le commerce du Soudan; en effet, sa population est de 45,000 habitants, dont 35,000 sont des esclaves venus de toutes les tribus du Nil Blanc et. du Nil Bleu. Il est d'autant plus nécessaire que l'Angleterre saisisse l'occasion offerte par ses succès en Egypte, qu'à la faveur des troubles survenus dans ce pays, une forte recrudescence de la traite s'est produite sur le Haut Kil. Dans notre dernier numéro, nous citions à cet égard les renseignements fournis par le Dr Schweinfurth à 1''Antislavery Reporter; aujourd'hui ce sont les missionnaires suédois qui, obligés de revenir à Khartoum, disent avoir été empêchés d'avancer vers le sud, jusqu'au pays des GaUas où ils devaient se rendre, par les Égyptiens qui regardent les missionnaires comme des espions et des adversaires de la barbarie qu'entraîne la traite à l'intérieur. Ils ont rencontré, à l'ouest du Nil Bleu, quantité de caravanes de pauvres esclaves enchaînés ; ceux qui se trouvaient trop faibles pour suivre la marche étaient abandonnés sans pitié, périssaient de faim ou étaient dévorés par les fauves. Quant aux survivants, ils étaient vendus, les filles pour les harems, les adultes pour servir comme domestiques, et beaucoup d'hommes mutilés comme gardiens des harems. D'après une lettre du baron von Müller à la Neue Freie Presse de Vienne, son exploration du pays au nord du plateau d'Aîsyssïnïe ne s'est pas effectuée sans dangers. Les hostilités ayant de nouveau éclaté entre l'Egypte et l'Abyssinie, et le meurtre et le pillage régnant autour de Massaoua, il dut sortir de cette ville de nuit avec douze hommes armés, et gagner Mbérémi, au bord de la mer, pour longer les savanes et traverser ensuite une plaine unie comme une table, jusqu'à la muraille gigantesque des montagnes qui supportent le plateau d'Abyssinie. Chemin faisant il put inscrire dans son itinéraire plusieurs cours d'eau non encore marqués sur les cartes. Après avoir atteint le Falkat à son confluent avec le Tsewi, il remonta le premier en s'enfonçant toujours plus dans les montagnes de Habab, pays désert, où l'on ne rencontre pas un être humain et où l'on souffre des variations considérables de la température, la chaleur étant insupportable au soleil, tandis qu'à l'ombre des rochers, grâce à l'altitude de cette région, on est saisi par le froid. Les vivres étant épuisés et le gibier manquant, il fut obligé de tuer, pour se nourrir lui et ses gens, des chevaux et des mulets. Par le col de Keïhat il arriva dans le bassin du Meenet, puis traversa la vallée du.

(6) — 293 —. Baraka, et, par Daga, atteignit enfin Kassala ; il suivit encore l'Atbara jusqu'à Hasaballa ; mais l'insécurité du pays, parcouru par des bandes d'insurgés, l'obligea à revenir en hâte par Lenb.it à Massaoua. Dès lors il s'est rendu à Zeïla, pour traverser de là le pays des Gallas Isas, Adals et Gadoboursis, monter sur le plateau des Gallas Nolis et gagner Harar, d'où il est revenu à Zeïla. Son excursion chez les Gallas a bien réussi; il en a rapporté des observations astronomiques, hypsométriques et barométriques, ainsi que des collections d'armes et d'ustensiles. La partie méridionale de l'Abyssinie a été récemment le théâtre d'hostilités entre les deux rois du Choa et du Godjam, Ménélik et Bas Adal, tributaires du négous, tous deux ambitieux et cherchant à étendre leur territofre aux dépens de leurs voisins les Gallas. Sous prétexte qu'il ne pouvait plus supporter l'arrogance de Ras Adal, Ménélik lui a déclaré la guerre, l'a vaincu et fait prisonnier, puis a parcouru le Godjam en saccageant et dévastant tout sur son passage. Après cela il a envoyé au négous des présents, et une lettre dans laquelle il déclarait se considérer toujours comme son sujet, prêt à se conformer à ses ordres, et lui demandait de prononcer entre lui et Ras Adal. Il s'est en effet présenté devant le roi Jean avec Ras Adal enchaîné, et le tribunal, auquel la cause a été soumise, a jugé que Ras Adal avait eu tort d'insulter le roi du Choa dans son propre pays.—La mission italienne est partie en octobre pour porter au négous des lettres du roi d'Italie, le remerciant de la coopération qu'il a prêtée avec le roi du Godjam pour la délivrance de Cecchi, et lui faire comprendre l'utilité de relations commerciales entre son pays et l'Italie. Des lettres du marquis Antinori annoncent qu'il n'a pas pu aller'au lac Zouay, comme il le désirait. En revanche, un voyage chez les Adas Gallas lui a permis de reconnaître deux petits lacs. Ménélik poursuit ses conquêtes vers le Kaffa, et comptait marcher contre les Aroussis Gallas, avec un de ses vassaux. La nouvelle colonie d'Assab va recevoir de grands encouragements de la part du gouvernement italien. Le ministre des affaires étrangères, auquel en incombent la surveillance et le développement, a décidé d'y créer un hôpital pour les marins, et un dépôt de charbon pour les navires. En outre, il établira à Buia un port suffisant pour donner abri aux embarcations arabes, un phare à Sannaba, et tout ce qui peut faciliter le débarquement ou l'embarquement des marchandises. Une partie de ces travaux sont déjà commencés et seront probablement terminés avant la fin de l'année. Le gouvernement songe aussi à faire de grandes plantations dans toute la colonie, à perfectionner et à rendre plus rapides.

(7) — 294 — les communications entre Assab et les pays voisins, à établir une ligne télégraphique jusqu'à Aden pour relier la colonie avec l'Europe, et à. organiser une correspondance directe régulière avec l'Italie, par la Société italienne de navigation. De son côté, la Société africaine d'Italie s'occupe du développement commercial italien par la voie d'Assab. M. Pietro Serra Caracciolo, de l'ancien Club africain de Naples, envoyé là-bas par une maison de commerce de cette ville pour étudier les besoins des populations du voisinage d'Assab, a fait à son retour, sous les auspices de la Société napolitaine, un rapport à la suite duquel un comité d'initiative a été nommé, et bientôt après une Société commerciale colonisatrice pour Assab s'est constituée ; elle a décidé de demander au gouvernement son appui et des concessions propres à faciliter ses opérations.—La nouvelle Société commerciale milanaise, dont nous parbons dans notre dernier numéro, se propose de recevon- les marchandises envoyées de l'Abyssinie, du Tigré, etc., pour les expédier sur les marchés de l'Europe, et d'importer dans cette partie de l'Afrique tout ce dont les indigènes ont besoin ; en même temps elle entreprendra les travaux que le gouvernement se propose de faire, et fournna les navires qui stationneront dans la rade d'Assab. —Au reste, la Société africaine d'Italie encouragera les établissements commerciaux italiens sur toutes les côtes du continent et les explorations à l'intérieur. A cet effet, elle a décidé de décerner des médailles d'or aux premiers Italiens qui fonderont des stations ou factoreries, soit agricoles, soit commerciales, sur les côtes d'Afrique baignées par l'océan Indien ou par l'Atlantique, sauf au Maroc ; de plus, une médaille d'or à l'Italien qui le premier explorera, au point de vue scientifique et commercial, la région située entre Assab, l'Abyssinie et le Choa d'un côté, et les grands lacs Albert et Victoria Nyanza de l'autre, et une médaille d'or à l'Italien qui le premier explorera la route de la Méditerranée au lac Tchad et à Kouka, au point de vue commercial, et spécialement à celui des intérêts de l'Italie; enfin, deux médailles d'or aux voyageurs, de quelque nation qu'ils soient, qui exploreront les premiers et pourront déterminer soit le cours de l'Ouellé, soit celui du fleuve Djouba. Les relations commerciales entre l'Abyssinie et Oboek paraissent bien établies. La route nouvelle ouverte par M. Soleillet, entre celles de Massaoua et de Zeïla aux mains des Égyptiens, ne traverse que des tribus Danakils, indépendantes de l'Egypte, pasteurs et nomades, dont les deux centres sur le littoral sont Raheïta et Tadjoura; à l'intérieur, leur ville la plus importante est Haoussa. Le traité de 1862 a cédé à la France le.

(8) — 295 — territoire qui s'étend de Raheïta à la baie de Tadjcura. Il comprend neuf tribus dont les chefs (ras) reconnaissent la suzeraineté du sultan de Raheïta, allié de celui de Tadjoura, feudataire comme lui du sultan de Haoussa, ami du roi du Choa. C'est avec le sultan de Raheïta que les Français ont à traiter pour leurs relations avec les tribus du littoral. Déjà au commencement de mai, Ménélik envoya à M. Soleillet un courrier, avec une escorte de quelques Éthiopiens qui arrivèrent à Obock sans difficulté. Dès lors, il a fait partir à la fin de juillet une grande caravane de 200 chameaux, chargés d'ivofre et de marchandises précieuses, qui est arrivée saine et sauve à Obock. M. Soleillet s'est ensuite rendu lui-même par Haoussa à Ankober, où il comptait passer deux mois pour en revenir avec une nouvelle caravane. Avant son départ, cependant, il a installé un agent commercial à Segalla, port que le sultan de Tadjoura a cédé à la France. La région des montagnes neigeuses, du Kénia et du Kilimandjaro, sera prochainement explorée par deux expéditions : l'une, que nous avons déjà annoncée dans notre dernier numéro, entreprise par la Société de géographie de Londres, sous la direction de M. Thomson, qui devra partir de Mombas ; l'autre, dirigée par le Dr Fiseher, compagnon de Denhardt, en 1879, dans son exploration de la Dana. Depuis cette époque il a vécu à Zanzibar, comme médecin et naturaliste. Il a renoncé le 1er octobre à sa carrière médicale, pour réaliser le plan, mûri depuis cinq ans, d'un voyage de découvertes dans l'Afrique orientale. Il a proposé à la Société de géographie de Hambourg de faire une expédition spécialement hambourgeoise, à la condition que cette société y contribuât pour 18,000 fr. Elle a facilement réuni cette somme, et va se trouver pour la première fois directement intéressée à une exploration africaine importante. Le Dr Fischer y est préparé par ses précédents voyages dans la région de la Dana, par l'habitude des privations de toutes sortes, et par la connaissance qu'il a acquise de la langue, des mœurs et coutumes des populations africaines. Il compte partir de au sud de Mombas, en novembre, avec une des caravanes arabes qui, formées de 600 ou 800 hommes, se rendent aux lacs africains situés dans le territoire â l'est du Victoria Nyanza. Il a choisi Pangani comme point de départ, parce que, delà, on atteint très vite un pays non encore visité par des Européens, puis parce que la route de Pangani traverse la région où se trouvent les montagnes neigeuses, et enfin parce que l'expédition de J. Thomson prendra Mombas comme base d'opérations. Il paraît aussi que l'on trouve à Pangani des gens qui ont une IonPangani,.

(9) — 296 — gue expérience dvi ces voyages. L'explorateur allemand pense séjourner au lac Sambourou ou au lac Baringo, la dernière station des trafiquants arabes, pour y faire des collections et explorer le pays environnant, et spécialement le territoire des Boranis Gallas, non loin du fleuve Djouba.. Il reviendrait par les pays. Gallas ; son voyage durerait un an. L'Afrique orientale vient de perdre un de ses missionnaires les plus capables, l'Évêque Steere, de Zanzibar, dont le nom sera toujours intimement lié à ceux de tous les hommes qui ont travaillé à l'abolition de la traite et au relèvement des noirs dans cette partie du continent. C'est lui qui, le premier, a eu l'idée de créer, pour les esclaves libérés, des stations dans leur propre pays, où ils retrouveraient une demeure, où la liberté leur serait assurée, et où ils apprendraient à en user chrétiennement. Dès 1874, il mit par écrit les langues souahéli et yao, traduisit et fit imprimer la plus grande partie de la Bible et des ouvrages d'édification, sans parler de manuels pour interroger les esclaves saisis en pleine mer par les officiers anglais, de contes et de fables indigènes, qui font les délices des nègres. A mesure qu'il apprit à connaître les esclaves libérés, il comprit mieux tout le parti que l'on pourrait tirer, pour la civilisation, du renvoi dans leur pays de ceux qui étaient élevés à Zanzibar. Il fonda successivement une série de stations jalonnant la route du Nyassa, en renvoyant de la ferme de Mbouéni, près de Zanzibar, où ils étaient élevés, des couples mariés, dans leur pays, pour y raconter leur libération, y parler des ateliers de la mission, de rùnprimerie, des hôpitaux, de l'œuvre qu'y accomplissaient les dames anglaises. Dans toute cette partie de l'Afrique sa perte sera vivement ressentie. Mais ce sera surtout à Zanzibar qu'elle sera déplorée par toutes les classes, indigènes et étrangers. Voyageurs et missionnaires en passage à Zanzibar lui demandaient aide et conseil, assurés d'être toujours traités par lui avec une parfaite courtoisie. Le Dr Kirk, ancien consul général à Zanzibar, écrit à YAntislavery Reporter que sa perte ne peut être appréciée. Le séjour de Cettiwayo en Angleterre n'aura pas été inutile, nous l'espérons, pour la pacification du Zoulouïand, où l'organisation créée par Sir Gamet Wolseley s'est montrée tout à fait défectueuse. Plusieurs des chefs étaient cruels, tel autre incapable, tel autre encore, étranger, n'avait pas su gagner la confiance de ses subordonnés. Il n'y avait ni autorité centrale, ni cohésion entre les diverses tribus. Aussi tout le monde était-il d'accord qu'il fallait un changement clans la forme de l'administration de ce pays, pour prévenir la guerre civile et la mine qui en aurait été le résultat. Les Zoulous redemandaient leur roi ; le gouverne-.

(10) — 297 —. ment anglais a autorisé celui-ci à retourner dans ses États. Avant de repartfr, Cettiwayo a témoigné toute sa reconnaissance pour la réception qui lui a été faite, et déclaré qu'il considérera toujours la reine comme sa mère, quoiqu'il s'en retourne pauvre, car avant la guerre il avait des milliers de têtes de bétail dont la vente le faisait vivre ; John Dunn a promis de faire son possible pour qu'elles lui soient rendues, mais le roi n'a pas confiance en John Dunn. Il a vu ce qu'est la civilisation, et il désire devenir civilisé, lui et son peuple. Avant son départ d'Angleterre, il a reçu une députation de rAborigines' Protection Society, à laquelle il a dit qu'en retournant dans son pays il pardonnera à tous ceux qui l'ont offensé, et qu'il sera toujours très content d'avoir auprès de lui un résident anglais ; il aimerait qu'il y en eût un aussi sur la frontière du Transvaal, pour maintenir la paix entre les Boers et les Zoulous. Une délégation de la National Tempérance League s'est également fait présenter à lui, pour attirer son attention sur le mal que les spiritueux introduits par les trafiquants font aux natifs. Il a répondu aux délégués que son peuple, comme peuple, était partisan de l'abstinence des spiritueux, en ce sens qu'il n'en consomme pas ; la bière que boivent les Zoulous n'est pas enivrante comme les liqueurs européennes. Lui-même avait interdit l'entrée des spiritueux dans ses États; mais il ne suffit pas que lui leur ferme la porte ; il faudrait que l'administration de la colonie de Natal s'opposât à l'exportation de ces liqueurs dans le Zoulouland. Il a réclamé à cet effet l'appui de la Société et du gouvernement anglais. Parti de Plyrnouth le 2 septembre par le Nubian, il est arrivé à Capetown, où il a rendu visite à Sir Hercules Robinson, avec lequel il devait conférer avant de se rendre dans ses États. Quoique les rapports qui nous arrivent sur les mines d'or dernièrement découvertes entre Elands Spruit et la Kaap River, à 100 kilom. environ de Lydenbourg, dans le Transvaal, soient assez contradictoires, les mineurs y affluent de toute la colonie du Cap, de Natal, de Kimberley: il y est même arrivé des Écossais de Melbourne. D'après le Natal Mercury, l'or y est distribué assez également, près de la surface du sol, aussi bien que plus profondément ; il semble qu'il y en ait de deux sortes, celui de la partie supérieure d'une couleur légèrement claire, celui de la couche plus profonde, d'une teinte plus foncée. Les plus grosses pépites, d'une demi-livre, ont été trouvées au sommet delà montagne de Spitz Kop. à plus de 2000 m. au-dessus de la mer. Une commission du gouvernement s'est rendue de Pretoria à ces mines, pour examiner la question des concessions et de l'exploitation. Le Btdletin des.

(11) — 298 —. Mines annonce qu'il a été octroyé à M. Otto de Rothschild de Londres, et à MM. Guibaud et Franck de Tours, l'autorisation d'exploiter les gisements qui se trouvent sur le territoire de leur ferme de Spitz Kop ; c'est une concession immense, dont les propriétaires cherchent à constituer une société pour l'exploitation avec des capitaux anglais et français. L'attention du gouvernement de la Colonie du Cap a été attirée sur le mal que l'extension de la vente des spiritueux, depuis la guerre du Lessouto, fait aux indigènes, afin qu'il prenne des mesures vigoureuses pour y obvier, sans quoi l'œuvre civilisatrice de plus de 50 années risque d'être détruite. Un grand malaise continue d'ailleurs à régner dans ce pays, par suite de l'insoumission de Masoupha. Les Bassoutos sont dans l'incertitude, ne sachant qui gouverne, des chefs ou des magistrats anglais. Beaucoup de gens n'ont confiance ni dans le gouvernement britannique, ni dans les chefs, et se préparent à émigrer pour entrer au service des colons, plutôt que de continuer à vivre dans un pays qui appartient on ne sait à qui. Letsié a fait tenir un pitso tout près de Thaba-Bossiou, où Masoupha entretient un foyer d'intrigues et d'agitation. On croit qu'il finira par céder sans effusion de sang, mais on attend avec impatience l'arrivée de la Commission chargée de payer aux loyaux des sommes équivalentes aux pertes qu'ils ont subies, et d'établir l'administration du pays sur des bases acceptables. M. F. W. North, ingénieur des mines de la Colonie de Xatal, a fait dernièrement un rapport très favorable sur les mines de houille découvertes près de Dundee, dans les divisions de Klip River et de Newcastle, à 300 kilom. environ de la côte. Il en ressort que le charbon de ces mines est de plusieurs qualités, et qu'il peut très bien être employé pour les locomotives; certaines parties pourront servir à faire du gaz, d'autres un bon combustible de maison, etc. Les veines exploitables atteignent 3 m. d'épaisseur; le contenu peut en être évalué à 2,073,000,000 de tonnes, représentant une valeur de quatre milliards de livres sterling. Il y a en outre, dans la même région, de grands dépôts de fer magnétique, qui peut être converti en acier pour tous les instruments nécessaires à l'industrie et à l'agriculture. Une société vient de se fonder sous le nom de « South African Coal and Iron Company, limited, Dundee, Natal, » au capital de 20,000 L., avec siège à Pietermaritzbourg, pour l'exploitation de la houille et du fer de ces mines. Elle a obtenu du gouvernement une vaste concession de quelques milliers d'acres, située dans un endroit très salubre, sur un plateau dominé au nord, à l'ouest et au sud par les monts Biggars; à l'est sont les collines qui bordent la rivière Buffalo. Elle est.

(12) — 299 —. très bien placée pour devenir le centre d'une grande exploitation houillère et de manufactures de fer ; l'eau y abonde ; la route de Pietermaritzbourg à Newcastle la traverse. L'extension du réseau des voies ferrées la reliera à Lady Smith, et par suite avec l'État libre d'Orange, le Transvaal, le Griqualand West, le Zoulouland et la Colonie du Cap, Cette exploitation aidera beaucoup au développement industriel de l'Afrique australe, et y facilitera aussi l'établissement de nouvelles lignes de chemins de fer et de télégraphes. Quoique les éléphants aient presque disparu des possessions britanniques de l'Afrique australe, les environs de Port Elisabeth ont encore d'assez grandes troupes de ces pachydermes, qui fourragent dans toutes les directions et font beaucoup de mal aux plantations. Deux propriétaires, M. Kelsey et Newsome, en ont vu récemment venir des monts Grassberg une cinquantaine, suivis d'une arrière-garde de 20 à 30. Us paraissent attirés par le spekboom, fourrage qui abonde dans ce district et dont ils sont très friands. Vu la défense du gouvernement on ne tue pas sur eux ; ils peuvent ainsi s'approcher impunément jusqu'à une centaine de mètres des habitations. L'expédition austro-hongroise du Dr Emile BIolu!» commencera en avril 1883, et se subdivisera en trois parties. Il fera d'abord un voyage de 6 à 8 mois, de Capetown dans l'Afrique australe civilisée, puis un autre d'égale durée dans le pays des Betchouanas, enfin une exploration au nord du Zambèze, aussi loin qu'il pourra la pousser. Dans chacune de ces régions, il étudiera spécialement la minéralogie et la géologie, la botanique et la zoologie, ainsi que l'ethnographie, et fera des collections en rapport avec ses observations. En outre, le long des côtes il fera des sondages; dans le second voyage, il s'occupera de déterminations de latitude et de longitude; le troisième sera consacré à l'exploration du pays des Barotsés, ainsi qu'à la constatation de l'existence d'un lac intérieur signalé dans cette région, et de l'extension du groupe de lacs salés qui caractérise l'axe longitudinal de l'Afrique australe. Grâce aux efforts des missionnaires de la Société de Barmen pour amener une cessation des hostilités entre les Namaquas et les Héréros, un traité de paix a pu être signé ; en voici les principales stipulations. Les biens enlevés pendant les hostilités restent la propriété de leurs possesseurs actuels. Les communications entre la Colonie du Cap et le Damaraland demeureront libres pour les voyageurs et le commerce. Quant à la question des limites entre les Héréros et les Namaquas, une commission sera nommée par les deux parties pour l'examiner, et le.

(13) — 300 — gouvernement du Cap est prié de désigner un commissaire ou un représentant pour la trancher. Les chefs Namaquas n'ont pas tous adhéré au traité, mais l'opposition des réfractaires n'est pas à craindre. Les signataires se sont engagés à ne pas faire d'excursion sur le territoire d'autres tribus, et, pour prévenir le retour d'hostilités sanglantes, ils ont décidé de nommer des « Commissions de paix, » l'une pour le Nord, l'autre pour le Sud du pays ; elles devront régler les contestations qui pourraient survenir. Leurs membres seront nommés par les chefs respectifs des deux parties, et recevront d'eux pleins pouvoirs pour agilen leur nom. Enfin, pour mettre un terme à l'habitude de quelques tribus d'aller vivre et chasser sur le territoire des autres, les signataires du traité ont stipulé que ceux qui voudront aller d'une partie du pays dans une autre, devront être munis de passeports délivrés par leurs chefs. Nous voudrions pouvoir consacrer un article spécial à l'exploration du Quango, dont le major de Meehow vient de rendre compte à laSociété de géographie cle Berlin. Le nombre de pages dont nous disposons ne nous le permet pas. Nous dirons seulement que, contrairement aux appréhensions qu'il aurait pu avoir, d'après ce qui lui avait été dit de l'hostilité des populations dont il devait traverser le territoire à partir cle Malangé, il a trouvé partout le meilleur accueil dans le bassin de ce grand affluent du Congo, qu'il a descendu sur une longueur de 340' kilomètres en ligne directe, et jusqu'à 1°,36' au delà du point extrême atteint par les explorateurs portugais Capello et Ivens1, soit jusqu'à 5°5' cle latitude sud. Là, une barre cle rochers, de 700 à 800 pas de long sur 800 à 1000 de large, l'a arrêté. Il aurait dû, pour pouvoir la franchir, attendre pendant cinq mois le retour de la crue des eaux ; la misère qui régnait clans le pays ne le lui permettant pas, il a été obligé de revenir. sur ses pas. Mais la plus grande partie du cours inférieur de cette rivière a été parcourue par Stanley qui, d'après le récit qu'il en a fait au Stanley Club à Paris, a remonté le Quango jusqu'à plus de 300 kilom. de son embouchure dans le Congo, et par conséquent a dû s'approcher beaucoup de la barre qui a empêché le major de Meehow de pousser son exploration plus avant. Les découvertes de ces deux voyageurs se complètent mutuellement. Nous ne sommes sans cloute pas seuls à déplorer la division qui vient d'éclater entre les deux grands explorateurs du Congo et cle l'Og-ôoïié. 1. Voir la carte,. 2me. année, p. 44..

(14) —. 301. —. Autant nous avons applaudi aux efforts déployés par chacun d'eux pour ouvrir, par des voies différentes, l'intérieur du continent à la civilisation européenne, autant nous regrettons de les voir désunis au moment où leurs efforts ont été couronnés de succès par l'établissement de deux stations à Stanley Pool : l'une, sur la rive droite, Brazzaville, est la station du « Comité national français, » l'autre, sur la rive gauche, Leopoldville, est la station du « Comité d'études du Haut Congo ; » nous voudrions pouvoir dire cle l'a Association internationale africaine, » mais cette dénomination ne répondrait pas à la réalité. Sans entrer clans le débat dont les grands journaux politiques fournissent tous les détails à leurs lecteurs, nous nous bornerons à recueillir les renseignements qui en ressortent sur l'œuvre de Stanley, laquelle jusqu'ici avait été entourée d'un profond mystère. Il importe de la distinguer nettement de l'œuvre poursuivie par l'Association internationale dans l'Afrique orientale, et par ses stations à Tabora et à Karéma, clans lesquelles prédomine le principe scientifique et humanitaire, posé à la base de l'Association clans la Conférence cle Bruxelles. Sur le Congo, il s'agit beaucoup plus de comptons commerciaux, créés sous le patronage d'une Société commerciale, au nom de laquelle Stanley s'est chargé d'ouvrir une route le long des cataractes du fleuve, pour faciliter l'importation, à l'intérieur clu continent, des produits des manufactures belges et anglaises. Sans doute, S. M. le roi des Belges, président de l'Association internationale, a pris sous son patronage la Société commerciale ou Comité d'études du HautCongo, et, à l'arrivée de Stanley à Bruxelles, a reçu l'explorateur pour conférer avec lui. Mais il n'en résulte pas que l'œuvre de celui-ci relève de l'Association internationale, parfaitement étrangère aux spéculations commerciales de la Société sus-mentionnée, aussi bien qu'à celles de la Société nouvelle fondée à Bruxelles le mois dernier, au capital de 2,500,000 francs, pour profiter cle l'exploration cle l'Afrique équatoriale au point de vue de l'exportation et du placement des produits belges, quoiqu'elle compte parmi ses actionnaires le frère du roi et le Comité belge d'études du Haut-Congo. Quoi qu'il en soit, et quelque regrettable que soit le débat soulevé par la rivalité des intérêts commerciaux européens, la concurrence aura pour effet l'exploration plus complète des voies d'accès au cœur du continent, l'importation des marchandises européennes à des conditions plus favorables pour les indigènes, que s'ils demeuraient exposés aux exigences d'une compagnie unique et souveraine, et, grâce aux missionnafres dont les stations se multiplient tous les jours le long du fleuve jusqu'à Stanley Pool, la civilisation ne se pré-.

(15) — 302 — sentera pas à eux seulement sous la forme de l'intérêt commercial, mais en même temps sous celle du dévouement et de la charité. M. Mizon, directeur de la station de Franceville, continue l'œuvre cle Savorgnan cle Brazza sur l'Ogôoué pour empêcher les diverses tribus de guerroyer entre elles et pour réprimer les exactions des traitants à l'égard des nègres. Il a parcouru cinq ou six fois les hauts plateaux qui séparent le bassin cle l'Ogôoué de celui de l'Alima, a établi des relations avec les Batékés des bords cle cette rivière, construit des pfrogues aptes à franchir les rapides cle l'Ogôoué, et formé les Adoumas au métier de piroguiers. En les réunissant aux Okandas, aux Inengas, aux Gallois, etc., on peut rassembler 4000 pagayeurs, nombre qui paraît suffisant actuellement, pour descendre à la côte tous les produits des bassins de l'Ogôoué et des affluents septentrionaux du Congo. Les noirs savent maintenant exploiter le caoutchouc, et peuvent très bien se passer des traitants qui avaient jusqu'ici monopolisé le commerce. M. Mizon n'en estime pas moins qu'il y a encore beaucoup à faire, et qu'en particulier au point de vue géographique, il faudrait terminer la reconnaissance de l'Ogôoué et celle cle ses principaux affluents. Les missionnaires d'Igbébé, au confluent du rViger et du Bénoué. ont pu empêcher les sacrifices humains qui, d'après la coutume du pays, devaient avoir lieu à la mort du roi Akaia, survenue le 18 avril dernier. Dès que la nouvelle s'en répandit, le sacrifice commença par celui d'un homme dont le sang fut employé à laver tous les ustensiles, coupes, calebasses, etc., dont le roi avait coutume de se servir. Les esclaves du monarque défunt s'enfuirent clans toutes les directions, pour se cacher et échapper à la mort qui les menaçait. Une jeune femme de Ibo, achetée par le roi et qu'il avait nommée sa déesse, devait être la principale victime. Elle n'essaya pas d'échapper, mais resta auprès du corps du roi pour le garder jusqu'au moment des funérailles. Le missionnaire Williams, appuyé par deux natifs agents commerciaux, fit tous ses efforts pour empêcher qu'on ne la mît à mort avec d'autres sujets du roi. Us réussirent à obtenu que les chefs leur remissent cette femme résignée, en échange cle laquelle on sacrifia une chèvre blanche dont le sang servit aux cérémonies ordinaires. L'étonnement du peuple fut extrême; jamais on n'avait entendu dire qu'à la mort d'un roi il n'y eût pas eu de sacrifices humains. Quant à la succession au trône, il y a deux ou trois prétendants, mais il faut, pour être élu, appartenir à la famille royale, et en même temps être riche et capable de soutenir la dignité suprême. L'attention se porte sur la sœur du roi, Atabijé, qui a adhéré.

(16) — 303 — au christianisme ; si elle était élue, ce serait un appui pour la missiou en même temps qu'un gage de progrès. La position d'Igbébé est favorable, en ce sens qu'on peut facilement communiquer de là avec Loko sur le Bénoué, et avec Idda et Onitza sur le Niger. Le poste le plus avancé de la mission est Kipo Hill, clans les États du roi cle Bidda, souverain animé cle sentiments nobles et qui témoigne franchement son amitié aux missionnaires. Il y a eu guerre entre le roi Oumorou de Biclda et les Kéclis rebelles, qui avaient maltraité des marchands anglais et français établis sur les bords du Niger. Ceux-ci se rangèrent du côté des partisans du roi dont l'armée, soutenue par deux vapeurs, l'un anglais, l'autre français, passa le fleuve, battit les Kéclis et les mit en déroute. Dans leur fuite, ceux-ci attaquèrent Shonga et en brûlèrent la factorerie, ainsi que la ville cle Saré, entre Shonga et Ilorin, dont les habitants avaient refusé de se joindre à eux contre Oumorou. Dans son dernier numéro, Y African Times a publié une lettre d'un natif de Sierra Leone, M. Barber, qui se trouvait au mois de mars à Bidda dans le Nupé, en route pour Tombouctou. Il avait quitté Lagos en février 1881 et passé par Okelyrarapoh. le Yorouba et une partie des pays Haoussas. Un peu dépourvu de provisions de voyage à son arrivée à Bidda, il se proposait de faire une excursion à Egga, afin d'y acheter ce dont il avait besoin pour son exploration. Le roi de Bidda, en guerre avec le chef d'Egga, le retenait, et les communications entre Egga et le Nupé étaient interrompues ; cependant il avait trouvé moyen d'expédier sa lettre, qui toutefois a mis six mois pour parvenir à la côte. M Barber a promis des détails ultérieurs sur son. voyage à Tombouctou.. M. Th. Barham, ingénieur anglais, chargé de faire les études d'un chemin de fer entre la côte et les mines d'or de Wassaw, a terminé ses travaux, dont le résultat est tout à fait concluant en faveur du tracé de la ligne d'Axim à Tacquah. D'après le Bulletin des Mines, auquel nous empruntons ces détails, toutes les parties du pays qu'il a explorées sont criblées de puits, qui, depuis un temps immémorial, ont été creusés pour en extraire du minerai. Us ont un peu plus cle 0m,60 cle diamètre, et descendent généralement à 50 mètres. A cette profondeur, beaucoup d'entre eux passent pour être reliés à des galeries allant dans différentes directions. Lo sol des collines est assez friable, pour que les indigènes puissent y creuser des puits avec les moyens très primitifs qu'ils possèdent, et en même temps il est assez résistant pour qu'on.

(17) — 304 — puisse laisser les puits ouverts et sans réparations, de génération en génération, sans avoir besoin de les soutenir par des moyens artificiels. Dans un sentier suivi par M. Barham, ils se succèdent à 1 mètre de distance, quelquefois même à 0"',60 et 0n,,30, en sorte qu'il faut marcher avec les plus grandes précautions pour ne pas s'exposer à un accident. Les indigènes prétendent que le pays traversé par le chemin de fer. projeté forme, sur presque tout le parcours, un district aurifère des plus riches. M. Barham se félicite des bonnes dispositions qu'il a rencontrées auprès des diverses populations qu'il a eu l'occasion de visiter. — Les diverses compagnies minières de cette région accélèrent les travaux préparatoires à l'exploitation. Des machines nouvelles sont inventées pour extraire l'or et l'affiner. Une société vient de se former à Londres, sous le titre de « the Électro-Ainalgamator Compagny (limited), » en vue de l'exploitation de certains brevets, pour l'extraction de l'or au moyen de l'électricité ; un autre, « 1'African Dry Placer Gold Amalgamating Company (limited), » a pour but la fabrication et la vente d'un amalgamateur, qui peut traiter 200 tonnes cle quartz broyé par 24 heures. — L'étain paraît aussi abonder dans cette région. M. le professeur Gumbel, de l'école des mines de Munich, a analysé des spécimens de roche de la Côte d'Or, et trouvé que la dixième partie de cette roche est du minerai d'étain, contenant 78 % d'étain et 20 % d'oxygène ; une tonne de cette roche renferme de 65 à 70 kilog. d'étain. D'après les rapports des minéralogistes qui ont exploré le pays, la couche de cette roche est très épaisse et se prolonge très loin dans la montagne. M. E.-W. Blyden écrit de Monrovia, au Foreign Missionary, que le Soudan occidental, à l'est de Liberia et cle Sierra Leone, est agité par un mouvement extraordinaire de propagande musulmane. Une guerre sainte a été proclamée par plusieurs puissants chefs mahométans, contre les tribus encore païennes. Samoudou, chef riche et instruit de la tribu des Mandingues de Konia, à l'est de Libéria, où sont les cités florissantes de Mousardou et de Médine, poursuit, avec une armée de 30,000 fantassins et de 3000 cavaliers, la conversion des païens à l'islamisme. Ses troupes marchent contre le puissant royaume de Soulùna, dont Falaba est la capitale, à 400 kilom. de Sierra Leone. Pendant plus de 50 ans elle a résisté aux attaques périodiques des Foulahs mahométans. Le roi de Falaba a dit à M. Blyden que, d'après une tradition de sa famille, l'adoption d'une nouvelle religion entraînera la ruine de son pays ; mais, ajouta-t-il, le Soulima ne deviendra mahométan que quand nos villes auront été réduites en cendres et nos gens tués. Actuellement.

(18) — 305 — Samoudou paraît décidé à les convertir par la force. Un autre chef puissant de la tribu des Seracoulies s'avance vers la côte, avec une nombreuse année, et le mot d'ordre : « Combattez-les jusqu'à ce qu'ils ne soient plus séparés et que Dieu seul soit adoré. » M. Taylor a résolu de développer l'œuvre qu'il poursuit au Sénégal en faveur des esclaves fugitifs, et de créer aux environs de SaintLouis une colonie d'esclaves libérés. Le gouvernement lui a accordé à cet effet une concession cle huit hectares de terrain, et il n'attend que les fonds nécessaires pour y installer ses protégés. L'autorité sénégalaise. l'a prié. de se charger de l'éducation de vingt garçons libérés, pour l'entretien desquels une subvention sera demandée au conseil général dans sa prochaine session. Nos lecteurs se rappellent que, depuis la mort. de M. et Mmc Golaz, M. Taylor est resté seul sur la brèche, et ils seront heureux d'apprendre que trois élèves des Missions de Paris se préparent. aller le seconder. — Depuis quelque temps, la question indigène préoccupe aussi les esprits à Saint-Louis. On cherche les moyens les plus propres à gagner la niasse des natifs aux institutions civilisatrices de la mère patrie. Le Conseil général a créé trois écoles, deux de garçons et une de filles, où seront instruits les enfants des indigènes qui, tout en tenant à leur religion, paraissent disposés à acquérir la connaissance du à. français. Le ministre de la marine et des colonies a fait un nouveau règlement organisant la direction et l'administration du Haut Sénégal. Désormais, tous les services constitués dans la colonie, en vue des opérations sur le haut fleuve, relèveront directement du gouverneur et seront complètement distincts des services coloniaux. En outre il est créé plusieurs postes spéciaux : un chef des services civils du Haut Sénégal, un directeur des ateliers de la marine, un autre de l'atelier du chemin cle fer. Le commandant de la marine de la colonie reste chargé cle la direction du chantier d'approvisionnement établi à Saint-Louis, et de la flottille affectée au transport du personnel et du matériel entre Saint-Louis et le haut du fleuve. Le colonel Borguis Besbordes est parti avec toute sa colonne pour sa troisième campagne entre le Sénégal et le Niger. Il devra d'abord assurer le ravitaillement des postes de Bafoulabé et de Kita, puis se porter sur le Niger à Bamakou, pour y commencer la construction de deux forts, destinés à protéger la future ligne d'accès au grand fleuve. Pendant ce temps M. Jacquier, ingénieur des ponts et chaussées, entreprendra les travaux de la voie ferrée du Sénégal au Niger. Le personnel des travaux compte, outre 80 ingénieurs, conducteurs,. **.

(19) — 306 — chefs de chantiers et ouvriers français, 600 ouvriers marocains, recrutés à Oran, autant d'ouvriers indigènes, et 200 à 300 Kroumen. Le matériel nécessaire à l'exécution des travaux est déjà sur les lieux, grâce à l'activité. du colonel Bourcliaux, qui a passé à Kayes (tête de ligne actuelle) la saison des pluies ; le personnel du chemin de fer y trouvera des abris sobclement construits et des magasins organisés ; un petit chemin de fer Decauville permettra de mener rapidement les travaux, et de commencer dès les premiers joins la pose de la voie. L'expédition du colonel Borguis Desborcles étant en avance, pour la saison, sur les deux précédentes, pourra profiter plus longtemps du fleuve comme moyen de transport jusqu'à Kayes, ou tout au moins jusqu'à Bakel. La présence dans le Haut Sénégal de la colonne expéditionnaire, pendant les deux précédentes campagnes, a déjà contribué beaucoup au développement de l'agriculture et du commerce dans cette région. Les indigènes de Bafoulabé, frappés des prix rémunérateurs qu'ils obtenaient cle leurs grains, ont ensemencé de nouvelles terres, et des caravanes portant du sel, des toiles de Guinée et de l'or, parcourent régulièrement les routes du Niger à Kita et à Bafoulabé.. NOUVELLES COMPLÉMENTAIRES Un corps expéditionnaire va être envoyé au lesar de Metlili, pour y créer un poste militaire qui sera, pour l'extrême sud de la province d'Alger, une sentinelle avancée, comme le poste d'Aïn Sefra l'est devenu pour le sud de la province d'Oran. Le nouvel établissement militaire servirait à protéger le Mzab, situé entre G-oléa et Ouargla, et avec lequel la colonie française entretient des rapports amicaux, contre les agressions de tribus ennemies venant du sud; il y exercerait aussi une surveillance active des caravanes, pour empêcher le commerce des esclaves et l'introduction, en contrebande, de la poudre et des armes de provenance étrangère. Le congrès national des sociétés françaises de géographie réuni à Bordeaux, a décidé de demander au gouvernement de nommer une commission supérieure, analogue à celle instituée pour l'examen du projet Roudaire, pour donner son avis sur les moyens employés pour pénétrer au Soudan. M. Manen, ingénieur hydrographe, est chargé d'étudier dans tous leurs détails les côtes de la Tunisie, de dresser la carte de ses ports, et de se rendre compte du régime de ses marées. Le ministère de l'instruction publique et des beaux-arts a organisé une expédition scientifique, chargée d'explorer la Tunisie tout entière. En même temps qu'elle s'occupera de recherches archéologiques et géologiques, elle devra étudier aussi la flore et la faune du pays..

(20) — 307 — M. le Dr Defournoux a exploré, en août et septembre, le Maroc et l'Algérie, au point de vue archéologique. Il s'est rendu ensuite en Tunisie, et le long de la route du Kef a relevé l'emplacement de villes et de monuments romains. Le chérif de la grande mosquée de Kairouan lui a communiqué des manuscrits, dont il se. servira pour reconstituer une partie de la géographie historique de l'Afrique ancienne. De Kairouan il compte se diriger sur Tombouctou. Le bey Sidi-Mohamed-es-Sadock est mort le 18 octobre, après avoir régné pendant vingt-trois ans. Son frère et successeur légitime, Sidi-Ali-Bey, a pris aussitôt le pouvoir. Un journal officiel de Tripoli rapporte, d'après une lettre reçue du Fezzan, que de grands gisements de minerais de différentes sortes : plomb, étain, zinc, fer> cuivre, argent et or, ont été découverts entre Tripoli et le Fezzan. Il y aurait même des diamants. Le correspondant du Standard, à Vienne, a télégraphié à ce journal qu'on parle de l'intention qu'aurait l'Angleterre de s'annexer le port de Massaoua, afin d'y établir un dépôt de charbon pour les navires anglais, et d'assurer la sécurité de ce port par le prestige du pavillon anglais. Le nouveau steamer, le Henry Wright, destiné à la mission de Mombas, est à peu près terminé et commencera prochainement son service entre Mombas et Zanzibar. D'après les dernières lettres de Freretown, la crainte régnait dans cette station, par suite du voisinage d'un rebelle nommé Mbaruk, qui avait établi son camp près de Rabaï. Il déclarait bien qu'il n'était pas hostile à la mission, mais son amitié serait encore plus dangereuse pour elle que son hostilité, en inspirant des soupçons aux gens de Mombas. La British Association a accordé une subvention de 500 liv. sterl., pour qu'un naturaliste, M. Atchinson, puisse prendre part à l'expédition de M. J. Thomson au Victoria Nyanza par le pays des Masaï. M. Atchinson restera au Kilimandjaro pour y faire des collections botaniques et zoologiques, pendant que M. Thomson. rendra au Victoria Nyanza. Le missionnaire Farler, de la station de Magila, a envoyé à la Société de géographie de Londres une carte originale, dressée par lui sur des renseignements fournis par les indigènes, et indiquant des routes, inconnues jusqu'ici, de Pangani à la côte S.-E. du Victoria Nyanza, à travers le pays des Masaï. Le Dr James Pétrie, gradué de l'université d'Aberdeen, a été envoyé à Magila, se. comme médecin missionnaire pour l'Afrique orientale équatoriale. Les missionnaires partis pour renforcer les stations des lacs Victoria Nyanza et Tanganyika sont heureusement arrivés à Zanzibar. M. Stecker avait tout préparé. pour qu'ils pussent continuer leur voyage sans délai. Le sultan Said Bargasch a donné un sauf-conduit et des lettres de recommandation pour Mtésa, à ceux qui se rendent à Roubaga. Us devaient voyager jusqu'à Mamboya, première station de la Société des missions anglicanes, avec les missionnaires de la Société de Londres destinés au Tanganyika, sous la conduite de M. Hore, accompagné de sa.

(21) — 308 — femme et d'un jeune enfant, qui seront vraisemblablement restés dans cette station salubre, tandis que M. Hore devait retourner avec M. Swann à Zanzibar, pour y recevoir le bateau en acier, démontable, envoyé après eux d'Angleterre.. Le capitaine Bloyet, directeur de la station du Comité national français dans l'Afrique orientale, est venu à Zanzibar à la fin de juillet, pour y faire divers achats d'étoffes et de provisions. Il a expédié en France le relevé de ses observations météorologiques et deux caisses d'objets d'histoire naturelle. Le dernier rapport des missionnaires de Tabora signale un grand progrès dans le service du transport des lettres. Les malles sont devenues très régulières, et rien ne se perd en route. Les chemins étant plus sûrs, il ne faut que trois ou quatre hommes pour le voyage de Mpouapoua, aller et retour. Les Wanyamouésis employés comme courriers se montrent très capables, et il y a avantage à se servir d'eux, parce que, dans le voyage de retour, revenant chez eux, ils s'arrêtent moins en route que les autres indigènes. La station d'Ouyouy vient malheureusement de perdre le Dr Southon qui, tout en remplissant les fonctions de missionnaire, avait rendu, comme médecin, de grands services à la population. La commission africaine de la Société de géographie de Lisbonne a approuvé un projet, exposé par l'ingénieur M. J.-J. Machado, d'une expédition topographique et géologique dans la province de Mozambique, dont le but principal serait de déterminer les frontières de cette possession portugaise, du côté du Transvaal au sud, et de celui du Zanguebar au nord. La commission insiste pour que l'expédition aille déployer le drapeau portugais sur le Nyassa, que les Portugais, prétendelle, pourraient annexer à la province de Mozambique, parce que ce sont eux qui. l'ont découvert Une concession de 5000 hectares de terrain dans la Zambésie, a été accordée à M. F. Courret pour la culture du café et de l'indigo. Le gouverneur général de la province de Mozambique a décidé d'envoyer à. Oumzila une expédition, à la fois politique, commerciale et scientifique, dont il a confié la direction à M. Cardozo, officier portugais, et à laquelle sera attaché un médecin, M. Mendonça Franco. Un projet de loi sera présenté aux Cortès, pour autoriser le gouvernement à établir dans la province de Mozambique plusieurs lignes télégraphiques, d'une longueur totale de 980 kilomètres de Mozambique à Quilimane, en touchant à Angoza; de Quilimane à Tété, et d'Inhambané à Lorenzo Marquez. Cette dernière ville est déjà reliée à Mozambique par la ligne du Cap à Aden. M. l'ingénieur J.-J. Machado est arrivé à Lorenzo Marquez, pour procéder aux études du chemin de fer du Transvaal. Le conflit entre le gouvernement français et celui de la reine de Madagascar, dont nous parlions dans notre dernier numéro, est entré dans la voie diplomatique. L'ambassade delà reine est arrivée à Paris; les journaux politiques ayant fourni à cet égard tous les renseignements désirables, nous pouvons nous dispenser d'en :. parler. Les familles de MM. Jacques et Mingard, parties pour renforcer la mission de.

(22) — 309 — Valdézia, sont heureusement arrivés à Durban, qu'elles ont pu quitter très promptement pour se rendre à Pietermaritzbourg, où elles devaient faire leurs préparatifs pour leur long voyage par terre. Plusieurs élèves missionnaires se préparent à aller renforcer les stations vaudoises. L'un d'eux, licencié en théologie, vient de partir pour l'Angleterre où il doit achever sa préparation; il pourra se rendre au Transvaal l'année prochaine. Un certain nombre de Boers du Transvaal ont formé le projet de constituer une troisième république, sur la territoire cédé par un chef cafre, Montsiva. M. Georges Hudson, résident anglais, s'est rendu à Pretoria avec la mission de s'opposer à cette création. D'après un télégramme de Capetown, M. J.-C. Mears, établi au Transvaal depuis longtemps, a obtenu une concession pour la création de fabriques de lainages.. Il. s'est engagé à payer une redevance de 100 1. st. par an, et à l'augmenter d'autant chaque année, de manière à verser au trésor 2100 1. st. la 21me année. De son côté, le gouvernement du Transvaal s'est engagé à protéger cette industrie. par un impôt de 20 °/o ad valorem sur tous les lainages importés ultérieurement. Secocœni, rendu récemment à la liberté par les Anglais, a été assassiné par un de ses parents, Mampoer, qui, à son tour, a été mis à mort par les gens de sa victime. M. Weitzecker, ministre de l'église vaudoise des vallées du Piémont et pasteur à Nice, a offert pour dix ans ses services au Comité des missions de Paris, en vue du remplacement de M. Coillard dans sa station de Léribé au Lessouto, pendant que ce dernier irait fonder la nouvelle mission du Zambèze. Un jeune vaudois, M. Jalla, accompagnera M. Weitzecker. M. P.-D. Hahn a dressé une carte au '/neooo de la culture de la vigne dans la colonie du Cap. D'après une petite brochure qui l'accompagne, le nombre des ceps plantés s'est élevé de 55 millions à 70 millions, de 1865 à 1875. M. Th. Hahn a publié une nouvelle carte en quatre feuilles du pays des Grands Namaquas, différant des anciennes cartes en beaucoup de points. La position des localités a été déterminée par des observations astronomiques et des opérations trigonométriques. Les Boers de la colonie de San-Januario, dans la province de Mossamédès, sont en butte aux attaques des tribus indigènes de Huilla; n'étant pas protégés par les autorités portugaises comme ils auraient besoin de l'être, ils se disposent à émigrer; on ne dit pas encore où ils se rendront. La mission du Bihé va être renforcée par l'arrivée de nouveaux missionnaires. La dernière malle du Congo a apporté la nouvelle de la mort de M. W. Appel, jeune voyageur au service de la Société des missions baptistes. Il s'était préparé aux observations astronomiques et à la cartographie, et la Société de géographie de Londres l'avait muni d'instruments. Il devait faire le relevé de Stanley-Pool. Parti d'Angleterre en mai, il a été enlevé par la fièvre à Banana, pendant qu'il se disposait à faire le relevé de la rivière Mposo et des observations hypsométriques sur les collines voisines. naissante,.

(23) — 310 — Une nouvelle expédition belge, composée de MM. Haneuse et Legut, sous-officiers du génie, et de M. le Dr Allard, est partie pour le Congo. — M. Harou, lieutenant-. adjoint d'état-major, qui a déjà été au Congo où il a fondé, sous la direction de Stanley, la station de Manyanga, se propose d'y retourner au milieu de novembre. L'abbé Guyot, qui a voyagé pendant trois ans de suite, de 1879 à 1882, dans l'Afrique équatoriale, et dont on avait annoncé la mort l'an dernier, est de retour à Paris, mais il ne doit pas y faire un long séjour, car il se prépare à entreprendre une nouvelle exploration au Congo. Le navire Akassa, envoyé par la Compagnie belge du commerce africain, avec un chargement de marchandises, pour établir des factoreries à la côte occidentale d'Afrique, a réussi dans sa mission; plusieurs agences ont été installées sur différents points de la côte. Malheureusement le commandant de l'expédition, M. Jaubert, est mort à la hauteur du cap Palmas; M. Rigod, un de ses amis, ancien compagnon de M. Soleillet, le remplacera dans la direction de l'expédition, et continuera l'établissement de comptoirs belges dans les districts de l'Angola et du Congo. M. le Dr Ch. Passavant, de Bâle, se propose d'explorer la partie de l'Afrique équatoriale comprise entre la côte de la Guinée inférieure et le lac Albert. Le Nouveau Temps, de Saint-Pétersbourg, annonce que l'expédition Bogozinsky a rencontré des obstacles, qui ont forcé les organisateurs d'y renoncer. Après avoir duré quatre ou cinq mois, la guerre entre les habitants de Bonny. et ceux du Nouveau Calabar s'est terminée, grâce à la médiation du consul anglais, M. W.-H. Hewitt. M. W.-A. Forbes, préparateur à la Société zoologique de Londres, est parti récemment pour la Guinée supérieure où il explorera les bords du Niger.. Flegel a notablement avancé dans son exploration; parti de Sokoto le 9 mars, il était le 7 avril à Awoï, sur la route entre Lafia Bérébéré et Wasé, au nord du Bénoué, dans le gouvernement de Bautschi, province du royaume de Sokoto. Il avait beaucoup souffert d'une alimentation insuffisante et irrégulière; quoique encore très faible, il se sentait un peu mieux et allait continuer sa route vers l'est, comptant se fortifier dans l'Adamaoua, qu'on lui a dit plus frais et plus riche en ressources alimentaires. Le roi de Porto Novo a demandé au roi de Dahomey de se joindre à lui, pour détruire la ville d'Okeodan, contre laquelle vont marcher les troupes dahoméennes avec 20,000 amazones. M. le Dr Msehly est. parti avec M. Praetorius, sous-inspecteur des missions de Bâle, et M. Preiswerk, secrétaire de la Société, pour visiter les stations bâloises de la Côte d'or. M. Msehly y fera une inspection médicale, qui s'étendra à tout ce qui peut avoir une influence sur la santé de l'homme : le genre de vie, le vêtement, l'habitation, l'eau, le sol, etc. Il donnera en même temps ses soins à ses compagnons aux missionnaires et aux nègres. Le conflit entre les Achantis et les Gamans peut être considéré comme terminé, les deux parties ayant promis d'accepter la médiation des autorités de la Côte de voyage, si cela est nécessaire,.

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