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RACDirecteur: Urs Hilber

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Academic year: 2022

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Introduction

En 2003, le feu bactérien est demeuré discret en Suisse romande.

Sur les cartes de distribution de 2003 (www.phytosanitaire.ch et fig. 1), on observe qu’il y a beaucoup moins de communes contaminées en Romandie qu’en Suisse alémanique. Sur les 189 échantillons reçus de Suisse romande pour analyse au laboratoire de bactériologie de la RAC (état au 1.9.03), la maladie n’a été confirmée que dans 88 cas et ne concerne que neuf communes (FR: 3, JU: 4, VD: 2) avec des foyers de faible importance. La commune de Mettembert (JU) constitue une excep- tion sur ce dernier point, puisque 55 arbres à haute-tige ont dû être arrachés. Jusqu’à ce jour, aucun verger commercial et aucune pé- pinière de Suisse romande n’ont été con- taminés. La situation en Suisse aléma- nique est tout autre (état au 1.9.03) puisque 212 communes avec foyers ont été recensées. Dans les vergers commerciaux: 3700 pommiers et 210 poiriers, parmi les arbres à haute-tige: 630 pommiers, 2600 poiriers (fig. 2) et 320 cognassiers

et enfin 690 aubépines ont été déclarés infectés. Le laboratoire de bactériologie de la Station fédérale de Wädenswil (FAW) a analysé 3500 échantillons. Le Tessin se trouve dans une situation intermédiaire, avec des foyers ré- partis principalement au Sottoceneri: en tout (état au 1.9.03),

51 cotonéasters et un pommier ont été éliminés dans 25 com- munes. Ces résultats de la surveillance du territoire suisse don- nent certainement une image assez proche de la réalité car, à l’aide d’équipes spécialisées, les services cantonaux suivent les plantes sensibles de toutes les régions (SCHAUB et al., 2002). Les vergers sont contrôlés par les arboriculteurs et les pépinières sont surveillées dans le cadre du passeport phytosa- nitaire. La différence dans la situation relative au feu bactérien entre Suisse romande et alémanique peut être expliquée de la manière suivante:

● La propagation du feu bactérien en Suisse romande est moins avancée

● Le climat est généralement plus sec en Suisse romande

● Le paysage romand contient moins d’arbres à haute-tige

● Grâce à l’expérience acquise en Suisse alémanique, les services cantonaux romands ont pu réagir rapidement.

Station fédérale de recherches en production végétale

de Changins

www.racchangins.ch Directeur: André Stäubli

RAC

Directeur: Urs Hilber

STATION FÉDÉRALE DE RECHERCHES EN ARBORICULTURE, VITICULTURE ET HORTICULTURE

DE WÄDENSWIL

FAW

www.faw.ch

Pourquoi trouve-t-on peu de feu bactérien en Suisse romande?

L. SCHAUB et O. CAZELLES, Station fédérale de recherches en production végétale de Changins, CH-1260 Nyon 1

E. HOLLIGER, Station fédérale de recherches en arboriculture, viticulture et horticulture de Wädenswil, CH-8820 Wädenswil E-mail: lukas.schaub@rac.admin.ch

Tél. (+41) 22 36 34 444.

@

Fig. 1. Répartition du feu bactérien en 2003, situation début octobre.

335

Revue suisse Vitic. Arboric. Hortic. Vol. 35 (6): 335-338, 2003

Résumé

En 2003, le feu bactérien s’est moins développé en Suisse romande qu’en Suisse alémanique où des milliers d’arbres de vergers commerciaux ont été contaminés. Au Tessin, des plantes ornementales malades ont été trouvées dans de nombreuses com- munes. Plusieurs facteurs contribuent à la différence d’intensité du feu bactérien: la propagation de la ma- ladie, le climat, la densité des arbres à haute-tige et l’expérience acquise en Suisse alémanique.

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Dynamique

de la propagation

Depuis quelques décennies, le feu bac- térien est installé dans le sud de l’Alle- magne. Il n’a été découvert en Suisse pour la première fois qu’en 1989 dans

la région de Stein am Rhein (SH). De- puis, il s’est propagé du nord-est en di- rection sud-ouest (fig. 3). Au début des années 1990, le feu bactérien n’avait encore jamais été détecté en France voisine. Les foyers français les plus proches se situaient alors dans le sud

de la vallée du Rhône et dans la région lyonnaise. Mais la progression du feu bactérien depuis le nord-est de la Suisse vers la Romandie n’était qu’une ques- tion de temps. Pour le Tessin, il n’est en revanche pas clair si l’arrivée du feu bactérien est liée à la proximité des foyers italiens limitrophes ou à l’intro- duction de plantes contaminées par des particuliers depuis l’autre versant des Alpes.

Climat

Sur le Plateau romand et en Valais, le cli- mat est généralement plus sec et enso- leillé qu’en Suisse alémanique (tabl. 1).

Le Tessin est aussi ensoleillé que la Suisse romande, mais subit davantage de précipitations. Le feu bactérien ne peut guère se propager en conditions sèches et, s’il est présent, se montre moins virulent. Pour les périodes de floraison du pommier de 1998 à 2003 (10 stations météorologiques), la FAW a calculé à l’aide du modèle Maryblyt que le nombre de jours favorables aux infections était de 7 à 10 jours pour la Suisse alémanique, de 3 pour le Tessin et de 2 à 4 pour la Suisse romande.

En 2003, cette différence climatique a également été nette (66 stations météo- rologiques): plusieurs jours d’infection pour la Suisse alémanique (Argovie: 7) et 0 à 1 jour pour la Suisse romande et le Tessin. Le cas de Mettembert peut s’expliquer par un orage de grêle loca- lisé. Le nombre plus élevé de plantes malades en 2003 au Sottoceneri, par rapport au Sopraceneri, trouve peut- être également son origine dans les précipitations plus abondantes du Sotto- ceneri (comm. pers. L. Colombi).

Répartition des vergers à haute-tige

A côté des plantes ornementales très sensibles, les vergers d’arbres à haute- tige jouent un rôle important dans la propagation du feu bactérien. Les expé- riences faites en Suisse alémanique ont démontré que la présence des symp- tômes est difficile à contrôler sur les arbres à haute-tige. Les premiers symp- tômes ne sont souvent pas remarqués et ne sont détectés que lorsque les condi- tions d’infection sont optimales. Sur des arbres à haute-tige peu soignés ou dé- périssants, la détection précoce d’infec- tions est pratiquement impossible. Les arbres à haute-tige sont souvent visités par les oiseaux et les abeilles. Sur le Plateau, la densité de ces arbres est en- viron 10 fois plus élevée en Suisse alé- manique qu’en Suisse romande (fig. 4).

336

Tableau 1. Climat (source MétéoSuisse) et jours d’infection (source FAW) en Suisse romande, alémanique et au Tessin.

1Moyennes cumulées de 1961-1990 des mois de mai à juillet.

2Nombre de jours d’infection pendant la floraison principale du pommier, calculé par le modèle Maryblyt, sur la base de relevés d’une station météorologique représentative.

3Nombre de jours d’infection pendant la floraison principale du pommier et du poirier, calculé par le modèle Mary- blyt, sur la base de relevés de plusieurs stations météorologiques représentatives.

Précipitation Durée moyenne Nombre de jours Nombre de jours

Région moyenne d’ensoleillement d’infection d’infection

mai-juillet (mm) mai-juillet (h)1 (pommier) (pommier ; poirier)

1998-20032 20033

Valais central (VS) 141 709 4 1 ; 0

Bas-Valais (VS) 297 579 2 0 ; 0

Lémanique (VD) 228 657 3 0 ; 0

Broye (FR) 259 625

Jura (JU) 286

Bodensee (TG) 299 585 10 0-1 ; 0-1

Zürichsee (ZH) 317 590 7 1-3 ; 0-1

Luzern (LU) 419 493 8 1 ; 0-2

Sottoceneri (TI) 498 646 3 0 ; 1

Fig. 2. Arbre à haute-tige contaminé par le feu bactérien dans le canton de Lucerne (photo E. Holliger).

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337

1 - 10 0.1 - 1 0.01 - 0.1 0.001 - 0.01 0.0001 - 0.001 0.00001 - 0.0001 0

Sans données Lacs

Nombre d’arbres à pépins haute-tige par surface (ha) agricole utile Fig. 3. Evolution du feu bactérien

de 1989 à 2002.

Fig. 4. Répartition des vergers à haute-tige.

(4)

été détruites méthodiquement. Les cantons de Fribourg et Va- lais ont introduit une interdiction de plantation et de multiplica- tion des plantes hôtes. Ils ont ainsi précédé celle de la Confédé- ration entrée en vigueur le 1.1.2003 concernant les Coton- easter, Photinia davidiana et P. nussia. Les contrôles et me- sures liés au passeport phytosanitaire dans et autour des pépi- nières dans toute la Suisse ont également contribué à limiter le risque de contamination.

Remerciements

Nous remercions MM. A. Klay, P. Mayor et L. Colombi pour la lecture critique du manuscrit.

Bibliographie

SCHAUBL., CAZELLESO., BEURETB., COLOMBIL., EMMENEGGERJ., GENINI

M., KEIMERCh., MAYORP., POITRYR., SCHÄRERH.-J., KLAYA., 2002.

Les cantons latins luttent contre le feu bactérien. Revue suisse Vitic., Ar- boric., Hortic. 34 (2), 85-91.

338

Il est probable que cette densité plus faible en Suisse romande constitue un frein à la progression du feu bactérien. Au Tes- sin, la répartition des vergers à haute-tige est très hétérogène, de même que la topographie de ce canton, mais l’influence de ces facteurs sur la distribution du feu bactérien n’est pas appa- rente.

Il semble également que la plante ornementale la plus sen- sible, Cotoneaster salicifolius, soit plus fréquente en Suisse alémanique et au Tessin qu’en Suisse romande.

Mesures

Grâce à l’expérience acquise en Suisse alémanique, les ser- vices cantonaux romands et tessinois ont réagi rapidement (SCHAUBet al., 2002) dès la découverte des premiers cas sur des plantes ornementales, pour mettre en œuvre des mesures de surveillance et de lutte. On a donc commencé à appliquer ces mesures avant que la contamination ne se généralise et que les vergers ne soient infectés. En Valais, les Cotoneaster salicifo- lius ont été éliminés préventivement deux ans avant la première apparition du feu bactérien dans le canton. Le canton de Vaud a pris cette mesure deux années après la découverte du pre- mier foyer. Dans tous les cantons, les plantes contaminées ont

Conclusions

❏ Les inégalités concernant la situation du feu bactérien en Suisse romande, alémanique et au Tessin sont prin- cipalement dues à des conditions naturelles différentes.

Les services phytosanitaires cantonaux et les arboricul- teurs romands sont très reconnaissants du soutien et des conseils prodigués par leurs collègues alémaniques.

Le calme relatif qui règne en Suisse romande n’a pas pour autant fait baisser la vigilance. Les contrôles offi- ciels se poursuivent avec la même intensité que ces dernières années. Les arboriculteurs et amateurs contri- buent à la surveillance en annonçant chaque cas sus- pect. Les arboriculteurs s’assurent que les arbres qu’ils acquièrent proviennent de pépinières habilitées à éta- blir le passeport phytosanitaire et, le cas échéant, le passeport phytosanitaire pour la zone protégée.

Summary

Why do we find little fire blight in Western Switzerland?

In 2003, fire blight is less present in the Western French spea- king part of Switzerland than in the rest of Switzerland where thousands of trees in commercial orchards have been contami- nated. Several factors contribute to the difference in fire blight intensity: disease propagation, climate, the density of high stem fruit trees and the experience gained in the German spea- king part of Switzerland.

Key words: fire blight, distribution, Switzerland, factors.

Zusammenfassung

Warum hat es in der Romandie wenig Feuerbrand?

Im 2003 hat sich der Feuerbrand in der Westschweiz weniger entwickelt als in der Deutschschweiz wo Tausende von Bäumen befallen wurden. Im Tessin wurden in mehreren Gemeinde kranke Pflanzen gefunden. Mehrere Faktoren tragen zum Unter- schied in der Intensität des Feuerbrandes bei: die Ausbreitung der Krankheit, das Klima, die Dichte der Hochstammbäume und die Erfahrungen, die in der Deutschschweiz gemacht wurden.

Riassunto

Come si spiega il numero ridotto di focolai di fuoco bat- terico nella Svizzera romanda?

Nel 2003 il fuoco batterico si è sviluppato meno nella Svizzera romanda che nella Svizzera tedesca dove, nei frutteti commer- ciali, migliaia di piante da frutta sono state infettate. In Ticino, in numerosi comuni, sono state ritrovate piante ornamentali os- piti colpite dal batterio. Svariati fattori hanno determinato la differenza d’intensità di attacco: la diffusione della malattia, le condizioni meteorologiche in generale e in particolare quelle verificatesi nel 2003, la densità degli alberi ad alto fusto e l’es- perienza acquisita nella Svizzera tedesca.

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